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Vicky Skinner

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Religion

Révélations des saintes âmes du purgatoire à Maria Simma sur Divorce, avortement, éducation, drogue, euthanasie, souffrance et autres sujets de société

Mondialement connue, Maria Simma raconte d'une manière simple ses relations avec les âmes du purgatoire qui s'adressent à elle pour demander du secours. Après la première publication du petit livre : "Les âmes du purgatoire m'ont dit" (éditions du Parvis), Nicky Eltz reprend le flambeau 25 ans plus tard en réalisant cet ultime entretien. Cet ouvrage sous forme de questions/réponses offre l'exposé le plus complet de Maria Simma édité en langue française. Ce sont ses dernières révélations recueillies deux ans avant sa mort. Qu'ont révélé les saintes âmes du purgatoire à Maria Simma (1915-2004), au sujet du divorce, de l'avortement, l'éducation, l'euthanasie, la souffrance, etc. ? Face à des problèmes de société qui, hélas, sont devenus trop courants, les âmes du purgatoire ont annoncé, concernant les divorces et les avortements, que des réparations devraient être faites au purgatoire et dans le monde. Elles ont expliqué la grâce spéciale liée au mariage - en comparaison avec le simple concubinage - ; elles ont souligné la responsabilité des parents dans la bonne éducation de leurs enfants, en parlant aussi du travail des femmes. Elles rappellent que maintenir le lien entre les générations est très important (s'occuper de nos aïeuls, par exemple.) Maria Simma parle en détail de la souffrance : là encore, une vision bien au-delà des vues étriquées colportées par la société moderne. A l'échelle planétaire, les saintes âmes, par Maria Simma, dénoncent le gouvernement mondial, la monnaie unique, la Banque mondiale, l'ONU, l'Union Européenne, la Croix-Rouge, ainsi que le grand leurre de la "surpopulation mondiale". Ce livret est bien d'actualité, mais attention : il annonce l'opposé de l' "actualité" !

05/2015

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Religion

Les chemins de mon judaïsme. Et divers inédits

Armand Lunel est né à Aix-en-Provence en 1892. Descendant de deux très anciennes familles juives de Cavaillon, par son père, de Carpentras, par sa mère, il ne cesse, dans son oeuvre de romancier, de librettiste ou d'historien, d'invoquer ses ancêtres, les "Juifs du Pape", cette extraordinaire permanence du judaïsme en terre française. En 1940 cependant, le gouvernement de Vichy le révoque de ses fonctions de professeur et rend caduque par décret une appartenance deux fois millénaire à la patrie française. "Des événements imprévisibles allaient m'ouvrir les yeux, le coeur, l'esprit", écrit-il. Et tel est sans doute l'origine des réflexions qu'il rassemble dans Les Chemins de mon judaïsme. Que de rencontres sur ces Chemins ! La vieille arrière grand-tante Sarra qui ne savait pas lire mais connaissait par coeur ses prières, le grand-père Abranet "gardien des trésors du passé", mais aussi Montaigne, Proust, Bernard Lazare, André Spire, et jusqu'aux jeunes gens qui, dans les armées 1970, se posent la même question qu'Armand Lunel. Quelle est donc la signification de son judaïsme, dont il n'a jamais cessé de sentir l'impérieuse évidence, alors même qu'il est si loin de tout sentiment religieux ? La magie d'un voyage en Israël avec l'ami de toujours, Darius Milhaud, et la composition du livret de l'opéra David fourniront-elles la réponse ? Certainement pas. En fait, bien avant les confidences des Chemins de mon judaïsme, et même bien avant les "événements imprévisibles", le romancier, invoquant le bouclier de David, symbole de la permanence juive, a livré au lecteur son crédo. Malgré toutes les persécutions et tous les reniements, écrivait-il alors qu'il dépassait à peine la trentaine, "le signe juif ne se prescrit jamais".

12/1993

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Histoire de France

La France des camps. L'internement, 1938-1946

Entre le décret du 12 novembre 1938, qui permit d'interner les " indésirables étrangers " dans des centres spécialisés, et la libération du dernier interné en 1946, six cent mille hommes, femmes et enfants ont été enfermés dans les camps français. Denis Peschanski fait ici l'histoire d'un phénomène à la fois durable et massif, que de rares ouvrages pionniers n'avaient abordé que partiellement. Républicains exilés de la guerre d'Espagne, puis " ressortissants des puissances ennemies " - qui, pour la plupart, avaient fui les persécutions antisémites et la répression politique -, enfin quelques centaines de communistes français furent les premiers à subir des mesures d'exception nées de situations d'exception. Avec l'instauration du régime de Vichy et l'occupation, communistes, Juifs et Tsiganes, ainsi que les droits-communs et les marché-noir devinrent les victimes de la politique d'internement. A partir de l'été 1942, suivant la logique d'extermination de la Solution finale, les camps se transformèrent en antichambres de la mort pour soixante-quinze mille Juifs de France déportés à Auschwitz. Ils furent remplacés, à la Libération, par tous les suspects de la Collaboration. La France des camps, à partir d'une cartographie précise, dessine ainsi la géographie inattendue d'un archipel. Deux cents camps, avec leurs bâtiments, leurs aménagements, une administration, des ministères de tutelle aux gardiens, des rapports socio-économiques avec leur région, une société internée, des solidarités, une entraide officielle et non officielle, dont la description concrète est permise par des archives abondantes, auxquelles s'ajoutent les témoignages poignants des internés eux-mêmes. Un épisode crucial de l'histoire de la France en guerre est là retracé, face aux simplifications des reconstructions mémorielles, dans sa diversité, sa complexité : son exacte réalité.

03/2002

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Histoire internationale

Juif berbère d'Algérie. Itinéraire (1933-1963)

Né en 1933 dans une famille juive d'Algérie, l'auteur parle de son enfance marquée par les lois antijuives de Vichy. Devenu un indigène et chassé de l'école française, il poursuit avec sa mère institutrice, sa scolarité dans une école juive de Tiaret, jusqu'à la fin de l'Algérie pétainiste. En 1945, la victoire des Alliés n'efface pas Dresde, Hiroshima, Sétif et Guelma, et l'Holocauste. Jacques Simon passe à Alger ses "bacs" et devient trotskyste pour combattre l'antisémitisme, produit de la putréfaction du mode de production capitaliste. L'étudiant à Paris suit la crise du MTLD et après le congrès d'Hornu s'engage en Algérie dans le combat du MNA pour une Assemblée constituante. Retour en France, fin 1955, il milite au PCI et dans le syndicat algérien l'USTA. Mobilisé, témoin à Alger de la "révolution du 13 mai, le tribunal militaire d'Alger le condamne et l'expédie dans une section spéciale à Ben Zireg (Sahara). Libéré en 1960, il est meurtri par l'abandon de l'Algérie au FLN, l'exode massif des Européens et le massacre des harkis. Journaliste à Alger en 1963, l'instauration d'un régime policier à coloration islamique l'effraie. En 1980, il soutient le printemps berbère, dirige avec Ali Mécili Libre Algérie et passe un doctorat d'histoire avec une thèse sur Messsali Hadj. A la suite de rencontres, de réflexions sur son vécu, d'articles et des 25 livres écrits, l'auteur estime que le judaïsme qui fut, depuis Carthage une composante de l'identité berbère, ne peut disparaître. C'est pourquoi il a rejoint le combat libérateur actuel des peuples berbères en défendant dans le congrès amazigh (CMA) les valeurs universelles du judaïsme.

11/2012

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Droit

La forteresse agricole. Une histoire de la FNSEA

Ses désirs, dit-on, sont des ordres pour les ministres qui se succèdent rue de Varennes au maroquin de l'Agriculture. De gauche ou de droite, ils écoutent toujours avec grande attention l'avis du " Président " : le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, la FNSEA. C'est le syndicat agricole le plus puissant de France. De cette puissance, il use et abuse. L'histoire officielle pointe l'an 1946 pour date de naissance. Mais celle des premiers hommes qui firent ce syndicat commence avant, dans les marmites d'extrême droite où mijotait la Corporation paysanne du régime de Vichy. Et avant encore, dans les chapelles des aristocrates royalistes. Du premier syndicat agricole né au XIXe siècle à aujourd'hui, en passant par le pacte gaulliste de modernisation et la cogestion chiraquienne, cette enquête qui puise dans les archives publiques et privées et la mémoire de dizaines de membres du syndicat, livre les heurs et malheurs de l'unité paysanne, mythe fondateur du syndicalisme agricole. Un mythe ravageur, fait de plus de ruptures que d'actes d'union. L'exploration conduite par Gilles Luneau nous entraîne dans les coulisses de la politique agricole de ce dernier demi-siècle. Elle donne à découvrir la violence des intrigues, les dissidences, les manipulations politiques, les stratégies économiques. Elle éclaire l'élimination programmée de centaines de milliers de paysans sur la foi d'un modèle unique de développement agricole. Elle pose la question des insurmontables contradictions de l'unité d'une corporation et celle de l'hégémonie fatiguée d'un syndicat contesté par sa base. Pour la première fois, une investigation journalistique radiographie de fond en comble ce que d'aucuns ont surnommé " la Forteresse agricole ".

02/2004

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Généralités médicales

Alexis Carrel. Un chirurgien entre ombre et lumière

"Alexis Carrel est sans doute le chirurgien le plus controversé du XXe siècle. Il soulève toujours d'âpres discussions. L'omble et la lumière le définissent parfaitement. La lumière, il la connaît en 1912, puisqu'il reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine "en reconnaissance de ses travaux sur la suture des vaisseaux et la transplantation d'organes". Par son génie de chirurgien et son habileté, il est parvenu à révolutionner la médecine du siècle denier, offrant à l'être humain un avenir indéniable. Précurseur de la chirurgie vasculaire, ses recherches le conduisent vers la transplantation d'organes où il rencontre un succès fulgurant au point de concevoir une prothèse cardiaque d'ingénierie ne dont les préceptes essentiels seront repris plus tard. Biologiste après 1918, il trouve des applications dans la lutte contre le cancer, qui ont un retentissement international . Il est encensé dans le monde entier. Puis, vient l'ombre, avec la publication de L'Homme, cet inconnu en 1931, véritable best-seller. Son eugénisme préconisant "un centre d'euthanasie par le gaz pour les criminels", moyen employé par les nazis pour tuer "les minorités, les aliénés", salué dans la version allemande de son live parue en l936, en fait une caution scientifique de ce qui sera la Shoah, bien qu'aucun texte nazi ne soit venu attesté qu'il en est bien l'instigateur. En 1941, collaborateur, il travaille activement pour le régime de Vichy. Michel A. Germain, après une recherche approfondie dans des archives inédites, parvient à nous en apprendre davantage sur l'homme qu'a été Alexis Carrel et ses vraies motivations, avec un sens aigu de la critique indispensable pour appréhender l'histoire d'un des acteurs les plus incontournables et les plus discutés, encore de nos jours, de la médecine du XXe siècle." Xavier Riaud.

10/2013

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Histoire internationale

Les Républicains espagnols à Rivesaltes. D'un camp à l'autre, leurs enfants témoignent (janvier 1941 - novembre 1942)

A partir de janvier 1941, des familles de républicains espagnols arrivent au camp de Rivesaltes. Un camp de plus sur leur long parcours d'indésirables. Pendant toute l'existence du camp, les Espagnols représentent toujours plus de la moitié des effectifs des internés. Longtemps passé sous silence, cet enfermement de familles entières resurgit ici dans les mémoires et dans l'histoire. Si les hommes sont incorporés dans les groupements de travailleurs étrangers (GTE) mis en place par le régime de Vichy, femmes et enfants restent confinés dans ce lieu inhospitalier, glacial en hiver et torride en été, où règnent la promiscuité, l'insalubrité et la faim. Où la mort rôde, notamment autour des enfants les plus jeunes, malgré l'aide apportée par des oeuvres d'assistance dépassées par l'ampleur de la tâche. Sur les chemins de l'exil depuis 1939, parfois depuis plus longtemps, ces familles espagnoles ont connu les aléas de centres d'hébergement répartis sur tout le territoire puis les camps lorsque ces refuges ferment. Ces femmes et ces enfants sont alors transférés à Rivesaltes, surtout lorsque le camp d'Argelès est évacué suite aux inondations de l'automne 1940. Si le camp de Rivesaltes n'est pas le premier pour les réfugiés espagnols, il n'est pas non plus le dernier, puisqu'ils seront pour beaucoup transférés à Gurs en novembre 1942. Certains connaissent ainsi de multiples camps entre 1939 et 1944, transférés sans cesse de l'un à l'autre. Douze témoignages émanant de cinq femmes et de sept hommes, nés entre 1924 et 1939, évoquent cet univers d'enfermement et d'arbitraire. Ils sont présentés, contextualisés et mis en perspective par une historienne spécialiste de l'exil républicain espagnol.

08/2020

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Religion

Une famille juive du temps de l'exode

L'exode, juin 1940. Yvonne Dockès n'a pas vingt ans. Avec ses parents, elle quitte les Vosges pour rejoindre Nîmes dans le Sud de la France. Tous trois voyagent deux jours durant dans leur Citroën, atteignent la Haute Loire et s'arrêtent à Saugues. Pour Yvonne et sa famille, cet arrêt dû au hasard, imposé par la débâcle, dure quatre mois, de juin à octobre 1940. Yvonne écrit alors 150 recettes d'une écriture dense et régulière dans un petit carnet. Celui-ci va l'accompagner tout au long de son existence, un repère, un guide. Que s'est-il passé pour qu'Yvonne ait été prise par l'envie d'écrire ? Est-ce pour ne pas oublier, conserver un héritage menacé de disparaître. Fragments de récits d'une famille juive alsacienne, lorraine. Dans l'exil, la mémoire des nourritures familiales reste un ancrage face au désarroi et à la faim. La cuisine, héritage transmis cahin-caha sur plusieurs générations devient matrimoine, une langue mémoire, un grenier à souvenirs pour faire face au chaos du présent. Entre cuisine juive et autres inspirations, nous entrons dans le récit de familles juives ouvertes sur le monde, transportant leur histoire sans dénégation, ni enfermement. Cet ouvrage raconte l'histoire d'une famille juive alsacienne, lorraine patriote qui doit quitter sa région, est soumise aux lois de Vichy et survit en se réfugiant dans un village cévenol. A travers le chaos, la guerre et la Résistance, cet essai transmet un témoignage et un message pour les générations futures. Il traduit les mutations du judaïsme français à travers trois guerres, les déambulations à la suite de la spoliation de biens et du déracinement. La transmission de la mémoire familiale, des rituels et des savoir-faire au féminin contribuent à cette attention à la vie et jouent une large place dans cette destinée familiale.

02/2017

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Littérature française

Les Volcans d’Auvergne. leurs Caractères, leur Genèse et leur Évolution

"L'Auvergne est la terre où "tous ses volcans éteints semblent des chaudières fermées où chauffent encore, dans le ventre du sol, les eaux minérales de toute nature. De ces grandes marmites cachées partent des sources chaudes qui contiennent tous les médicaments propres à toutes les maladies. Voici Vichy où l'on soigne les affections du foie, de la vessie, de l'estomac, des reins, de la gorge, de la rate, etc. ; voici Royat, où l'on guérit les maladies de la rate, de la gorge, des reins, de l'estomac, de la vessie, du foie, ... " (Guy de Maupassant) Les agents de destruction : l'érosion et les glaciers ont altéré parfois profondément le relief primitif des volcans les plus anciens, en usant et décapitant leurs hauts sommets. Les vieux Vésuve et Etna auvergnats ont été ainsi réduits de moitié et entaillés de profondes vallées, pratiquées au milieu de leurs laves et de leurs projections. C'est grâce à ces entailles que les géologues ont pu reconstituer leur histoire, celle des mondes animés qui vivaient dans leur voisinage, et suivre pas à pas les différentes phases de leur évolution. Si l'étude d'un volcan en activité est intéressante, celle d'un vieux volcan l'est peut-être encore davantage, car il porte dans ses flancs les traces d'une longue suite de siècles. Si la lumière du présent éclaire le passé, celle du passé illumine singulièrement le présent. Je souhaite que la puissance de séduction que dégage ces antiques régions volcaniques de l'Auvergne, régions si bouleversées, soumises à de si nombreuses vicissitudes tour à tour montagnes de feu, puis montagnes couvertes de glace, et aujourd'hui si belles dans leur tranquille sérénité, laisse aux milliers de savants et de touristes, qui les visitent chaque année, un souvenir durable et plein de charme.

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Histoire de France

Une juvénile fureur. Bonnier de la Chapelle, l'assassin de l'amiral Darlan

Le garçon qui tua l'amiral Darlan L'amiral Darlan, ancien chef du gouvernement de Vichy, haut-commissaire de la France en Afrique, est assassiné à Alger, le 24 décembre 1942, par Fernand Bonnier de la Chapelle, fusillé le surlendemain. Le nom du meurtrier se retrouve au détour de tous les ouvrages traitant des événements de la Seconde Guerre mondiale. Il est le prototype de l'illustre inconnu qui, agent supposé inconscient d'un complot qui le dépasse, entre abruptement dans l'Histoire pour en sortir aussitôt. De fait, que sait-on de lui ? Il avait 20 ans. On dit qu'il aurait appartenu aux Chantiers de la jeunesse ou aux Corps francs d'Afrique. On répète qu'il était royaliste - sa particule semble corroborer ces opinions monarchistes. Seulement, Fernand Bonnier de la Chapelle n'appartenait plus aux Chantiers de la jeunesse et il n'a jamais fait partie des Corps francs d'Afrique. Sa particule n'est qu'un leurre et " dans ses veines, écrira son père, ne coulait que le sang rouge des vrais républicains ". Issu d'une famille aventureuse, mais éduqué au sein d'une bourgeoisie fortunée et progressiste, Fernand Bonnier de la Chapelle n'eut, à partir de la défaite de 1940, qu'un rêve : partir en Angleterre pour se battre et faire quelque chose de grand. Un rêve sans cesse empêché qui devait le conduire à rencontrer tout autrement sa destinée, la veille de Noël 1942. A l'aide d'archives totalement inédites, Bénédicte Vergez-Chaignon, tenant son public en haleine de bout en bout, retrace pour la première fois le parcours de celui dont le général de Gaulle écrivit qu'il avait agi soulevé par une " juvénile fureur ".

09/2019

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Régionalisme

Séraphin. D'une guerre à l'autre - Haute-Savoie : 1940-1945 ; Indochine : 1945-1948

Dans sa jeunesse, Séraphin n'aura jamais connu que la guerre. ses horreurs et ses atrocités. Ses ambiguïtés aussi. Résistant, combattant des Glières, il rejoint le fameux groupe "Liberté Chérie", emmené par Marcel Lamouille, si controversé, aujourd'hui encore. A la Libération, il n'en a pas fini avec la guerre. Le voilà en Indochine, combattant encore mais à front renversé cette fois contre un peuple uni, dressé dans la lutte pour conquérir son indépendance. Rescapé des Glières, Séraphin échappera miraculeusement à la tragédie indochinoise. Mais, du peuple vietnamien, il fera un peuple ami. Ami, oui ! et frère aussi avec les autochtones comme il l'était de ses frères d'armes en Haute-Savoie, farouches défenseurs de la Liberté contre l'Occupant allemand et ses laquais du régime honni de Vichy et ses fantoches de la Collaboration avec les nazis. Non ! Jamais Séraphin ne sera du côté des vainqueurs ! Non plus des puissants. Entré dans l'Histoire par un mouvement de l'âme naturel et spontané, il en ressortira aussitôt sur la pointe des pieds... Voilà pour la somme des guerres. Le reste ? Séraphin retrouve la vie simple d'un honnête artisan tonnelier. Sa vie ? Celle d'un bon père de famille, élevant sa progéniture avec les fruits de son labeur de travailleur respectable. Car Séraphin a toujours dit non. A la gloire, aux "pompes", aux couronnes tressées, aux discours capiteux et non encore aux imposteurs, aux "faiseurs", aux usurpateurs, aux corrompus. A ceux qui possèdent la Parole et qui la vendent. Entendez sa voix, celle du bon peuple de France. Ecoutez sa parole, celle d'une espèce de "saint laïque". Ecoutez l'épopée d'un véritable héros du quotidien ! Si fraîche, si rare, souterraine, clandestine ou bien soigneusement dissimulée. Hors d'atteinte, aujourd'hui, pour nos contemporains. Inaudible, peut-être ?

07/2017

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Histoire de France

La Croix-Rouge dans la guerre. 1935-1947

1939, la Seconde Guerre mondiale éclate. Institutions de secours aux victimes des conflits, impartiales et indépendantes, les sociétés nationales de la Croix-Rouge se trouvent dès lors, malgré elles, plongées dans la tourmente. Dans l'hexagone, la défaite brutale de 1940 entraîne, alors que s'installe le régime de Vichy, l'unification des trois sociétés qui composaient, depuis sa création en 1864, la Croix-Rouge française. En Espagne, la guerre civile a déjà imposé l'éclatement de l'organisme humanitaire en deux camps opposés. En Allemagne, la " Deutsches Rotes Kreuz " passe sous la coupe de la " S.S. ", laquelle a imposé à sa tête un sinistre " docteur " qui va accomplir sa carrière dans les camps d'extermination. côté américain, dominée par la personnalité d'un homme de Roosevelt, Norman Davis, la puissante " American Red Cross " va, après Pearl Harbour, développer son énorme potentiel d'aide jusqu'aux paix alliées, tandis qu'en URSS, les méthodes staliniennes n'épargnent pas la Croix-Rouge russe devenue " l'Alliance des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ". d'associations apolitiques, les Croix-Rouge deviennent donc l'enjeu de batailles de pouvoir et de luttes idéologiques. D'autres sociétés nationales, groupées autour de leur Ligue et soutenues par le CICR (Comité International de la Croix Rouge) à Genève, sont aussi confrontées aux atteintes à la dignité humaine que constituent, au cours de cette guerre, les déportations et les exterminations de masse. Face aux drames de cette déflagration mondiale, s'additionnent les singuliers destins d'hommes et de femmes qui, dans un conflit dominé par l'horreur, luttent sans concession pour instiller un semblant d'humanité à un monde en folie. Car, comme l'avait dit son fondateur Henry Dunan, la Croix-Rouge est bien " née sur un champ de bataille ".

10/2000

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Ouvrages généraux

Annales Histoire, Sciences Sociales N° 3, 2021 : Migrations

Ce numéro est centré sur un dossier consacré aux migrations dans la longue durée. Portant sur la Hongrie médiévale, un premier article montre comment le royaume a développé un riche imaginaire migratoire, où la mobilité était facteur de prestige jusqu'au sein de la noblesse - à rebours du discours autoritaire de Victor Orbán, stigmatisant les nouveaux migrants. Un autre article s'intéresse aux migrations de travail germano-polonaises dans la vallée de la Ruhr au tournant des XIXe et XXe siècles : venant pour la plupart de Prusse, ces migrants étaient conçus comme des "étrangers" - en raison de leur langue, de leurs pratiques religieuses et de leurs coutumes -, mais selon des modalités diverses en fonction de l'échelle considérée (locale, régionale ou nationale). Enfin, une note critique s'intéresse à l'ouvrage de Camille Schmoll, Les damnées de la mer, qui réfléchit à la manière dont s'articulent les migrations afro-européennes et la question du genre dans une perspective géographique. Un dernier article revient sur le sort tragique des juifs en France sous Vichy à travers l'étude d'une catégorie spécifique - celle des "délinquants" traduits devant la justice française pour infraction au statut des juifs (1941-1944) et incarcérés à la prison parisienne de la Santé. Après une période de détention, par l'effet d'une mesure de sûreté appelée la "consignation provisoire" , ces juifs étaient soumis à un ordre d'internement, prélude à la déportation allemande. L'étude met ainsi au jour le rôle d'institutions jusqu'ici peu associées à la persécution des juifs - en particulier la justice et les juges français. L'ensemble est accompagné d'une section thématique de comptes rendus portant sur les migrations, les déplacements et les mobilités.

03/2022

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Littérature française

L'Irrégulière. Ou mon itinéraire Chanel

Mystérieuse pour les intimes, acharnée à effacer toute trace de son passé, de ses origines, de sa famille même, Gabrielle Chanel aura été tout au long de son existence une " irrégulière " dans une société conformiste, et peut-être ne faut-il pas chercher ailleurs le secret de sa prodigieuse réussite. Suivant l'itinéraire inverse de celui qui l'avait menée à Elle, Adrienne, roman dont la célèbre couturière était l'inspiratrice et non le modèle, Edmonde Charles-Roux a dû déblayer une vie entière de mensonges ou d'aveux subtilement travestis pour nous montrer la fillette de forains cévenols, née par hasard à Saumur, l'orpheline oubliée dans un couvent de Corrèze, la petite pensionnaire des chanoinesses de Moulins, qui n'allait pas tarder à devenir " poseuse " dans un beuglant de la garnison, où elle chantait " Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? ". " Gomeuse " à Vichy, et même donneuse d'eau, celle à qui ses nombreux amis donnaient dès vingt ans son surnom devait faire son chemin. " Irrégulière ", certes - au sens équivoque et proustien du terme - mais toujours marginale, indépendante, ambitieuse, et déjà sûre de son destin d'exception. Il n'est guère d'hommes et de femmes célèbres qui ne l'aient approchée, si bien que sa vie se confond avec l'histoire de l'entre-deux-guerres. Cocteau, Picasso, Max Jacob, Reverdy, Misia Sert, son amie de toujours, Diaghilev, Stravinski, ils apparaissent tous ici car ils furent les intimes témoins de cette aventure extraordinaire. A travers cette carrière mouvementée, Edmonde Charles-Roux raconte une femme unique, en même temps qu'elle trace la chronique de soixante-dix années du XXe siècle. Ce portrait d'une célèbre inconnue est beaucoup plus qu'un portrait : l'épopée d'un roman vécu et vécu comme un roman par son héroïne.

04/2009

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Vichy

Abel Bonnard. Plume de la Collaboration

Quand l'étoile montante de la scène littéraire française devient le soleil noir de la France de Vichy. En 1932, une carrière prometteuse attend Abel Bonnard. Cet insatiable voyageur, poète de talent et essayiste brillant vient d'être élu à l'Académie française. Dix ans plus tard, en 1942, il est une figure notable de l'extrême droite fascisante, un " hitlérophile " convaincu et, surtout, il fait partie du gouvernement de Pierre Laval. Comment le doux écrivain cosmopolite est-il devenu un pronazi de premier plan ? Pourquoi cet amoureux de l'ailleurs a-t-il affirmé en 1924, dans En Chine, que le voyage " donne [... ] plus de liberté à nos rêves ", avant d'interroger la LVF en 1942 : " Vous ne voulez pas qu'une barbarie d'asiates anéantisse notre civilisation ? " ? Quel rôle exact a-t-il joué durant l'Occupation ? Comment la justice l'a-t-elle jugé ? Pourquoi et comment la postérité l'a-t-elle effacé ? Dans cette première biographie, l'auteur fait la lumière sur tous les pans de la vie de l'homme public : ses jeunes années à Poitiers ; son ascension au sein des milieux mondains parisiens ; ses accointances avec les maurassiens, fascistes et collaborationnistes ; son piètre parcours comme ministre de l'Education allant de pair avec sa doctrine pédagogique prônant l'avènement de l'" homme nouveau " ; son exil en Espagne après la Libération ; sa mise à l'index par les écrivains à la fin de la guerre (homosexuel et collaborateur zélé, Bonnard est traité de " bon aryen ", " bon à rien ", " belle Bonnard " et " Gestapette ") ; sa radiation de l'Académie ; enfin, ses procès en 1945 puis 1958. S'appuyant sur de nombreuses sources inédites, Benjamin Azoulay retrace sans manichéisme le parcours d'une figure aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais ô combien complexe, fascinante et sulfureuse.

01/2023

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sociologie du genre

Coming out

En France, plus de 6 000 personnes de même sexe se sont mariés en 2021, après un long combat la PMA est enfin ouverte pour toutes les femmes. Pourtant cette même année on compte plus de 4 000 agressions homophobes, un chiffre en constante augmentation. Comment annoncer, révéler à sa famille, ses amis, ses collègues et parfois même son public son homosexualité ? A quel moment ? Comment s'assumer ? Quelles clés de compréhension donner à ses proches ? A-t-on besoin de le dire, tout simplement ? Elise Goldfarb et Julia Layani, deux jeunes activistes, ont décidé de créer le podcast Coming Out. Diffusé sur Spotify depuis 2020, il a pour mission de donner la parole à des personnalités LGBTQI+ afin qu'elles puissent raconter leur parcours intime et professionnel. Enregistrées dans un appartement parisien, entre le canapé et la table basse, ces voix chuchotées à l'oreille des auditeurs ont rencontré un immense succès avec plus d'1, 5 millions d'écoutes. Afin que cette prise de parole ne puisse être oubliée et accessible au plus grand nombre, voici l'adaptation de Coming Out en livre. Ce volume contient des extraits choisis d'une quinzaine d'épisodes de la saison 1 et 2 mais aussi de la nouvelle saison 3 précédés d'une préface puissante et personnelle d'Elise et Julia. Les lecteurs retrouveront notamment Eddy de Pretto, Pomme, Fatima Daas, Jeremstar, Nicky Doll, Xavier Dolan ou encore Augustin Trapenard, et pour célébrer la sortie de la saison 3, deux épisodes exclusifs. Un livre qui raconte des destins, des générations et des expériences différentes. Des paroles bouleversantes que l'on ne peut oublier. Un livre que l'on voudrait offrir à ses amis, sa famille, ceux qui comprennent et ceux qui comprennent moins.

02/2023

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Sciences historiques

Nos cousins d'Auvergne

Vous les avez reconnus bien sûr, leurs visages sont familiers : Jean Ferrat, Claire Chazal, Robert Sabatier, Patrick Poivre d'Arvor et le buste d'Alexandre Vialatte sur la place de la gare àAmbert. Ils sont entourés du nom de quelques-uns de nos plus célèbres comédiens, artistes, cinéastes, écrivains ou éditeurs.Vous connaissez les racines auvergnates de certains d'entre eux ou de leurs parents nés dans la région Auvergne ; pour d'autres, ce sera une découverte. Ils viennent de Thiers ou d' Ambert, de Riom-ès-Montagnes ou de Vichy, de Pionsat, Saugues ou Issoire et bien d'autres lieux. Ils plongent leurs racines parmi les paysans, les marchands et les artisans des Combrailles, des monts du Forez ou du Livradois, de la vallée de l'Allier ou de la Dore, de la plaine de la Limagne, des Montagnes d'Auvergne ou du Cantal. Ils sont tous nos cousins, vos cousins proches ou éloignés. Leurs patronymes et ceux de leurs ancêtres sont les vôtres. Leurs parents ou grands-parents ont dû souvent migrer, quitter les lieux où avaient toujours vécu leurs familles. Grâce aux efforts de deux ou trois générations, grâce à l'école et aussi à leur talent personnel, ces fils ou petit-fils de paysans sont entrés dans des écoles prestigieuses, ont atteint la notoriété. On les retrouve à l'Académie française ou couronnés au Festival de Cannes. Leur nom honore la culture française. L'histoire de leur famille, de leur ascension sociale, c'est notre histoire à tous. Alors, venez les découvrir ou les redécouvrir, venez plonger dans leurs racines, rechercher quelques liens avec les vôtres. Une manière originale de découvrir l'Auvergne et ses talents.

12/2014

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Histoire de France

Le destin des hommes de Pétain. De 1945 à nos jours

Que sont devenus les hommes qui ont suivi Pétain ? Ceux qui se sont engagés avec le régime, - dans la fonction publique, l'armée, la police, l'agriculture, dans les entreprises travaillant pour l'Allemagne, dans la presse et l'édition, dans l'Eglise, à la radio, dans la justice -, dans une politique ardente de lutte contre les juifs et les francs-maçons ? L'épuration sauvage - sans doute 15 000 tués sans jugement véritable - a permis peut-être à l'épuration légale de s'accomplir plus sereinement. Sur une population de 40 millions d'individus, 300 000 furent convoqués devant les tribunaux dans le cadre d'une justice d'exception. Avec seulement une condamnation sur trois, la France montre une volonté certaine de passer rapidement à la phase de reconstruction. Aucun autre pays européen n'a si peu poursuivi ses collaborateurs. Ainsi voit-on se dessiner la carte des épurations légales, parfois brutales, parfois clémentes. Au final, de nombreux responsables du régime de Vichy sont parvenus à traverser sans lourds dommages les soubresauts de la Libération. Quelques Français à peine sont encore privés de liberté, seulement dix années après l'entrée du général de Gaulle dans Paris libéré... Les hommes de Pétain, souvent discrets sur leur parcours entre 1940 et 1944, ont su asseoir leurs carrières politiques, occuper le secteur agricole, poursuivre leurs parcours, littéraires ou artistiques, trouver leur place dans l'enseignement supérieur ou la médecine, gérer leurs entreprises bancaires et d'assurances. Au-delà de ceux qui ont échappé à toute sanction - que le grand public connaît pour partie -, se dessine la carte sectorielle de ceux qui ont su poursuivre, voire amplifier leurs carrières jusque dans les années 1970-1980. Une carte presque inversée par rapport à celle de l'épuration. Et qui repose assez largement sur l'appartenance à des réseaux relationnels ou institutionnels.

06/2014

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Histoire régionale

Les Basses-Pyrénées dans la Seconde Guerre mondiale

L'ouvrage de référence sur le sujet. Texte synthétique, complet et actualisé à la lumière des dernières recherches et publications et nécessaire tant la nature duale du département des Basses Pyrénées, Pays basque d'un côté et Béarn de l'autre, ont longtemps conduit à multiplier des études séparées sur les Basses-Pyrénées pendant la seconde guerre mondiale. La ligne de démarcation, au coeur du Pays basque, ne s'impose que pendant dix-huit mois, mais le traumatisme est durable. Elle constitue l'une des causes des réactions de rejet, parfois précoces, que l'on observe tout au long des années d'occupation. Pendant quatre ans (1940-1944), les Pyrénées basques et béarnaises deviennent la principale voie de passage vers l'Espagne. On compte une trentaine de réseaux de résistance, dont certains, parmi les plus emblématiques (Alliance, Alibi, Castille), sont des créations locales. Vingt-cinq maquis sont actifs au printemps 1944. Les Justes parmi les nations sont proportionnellement plus nombreux que partout ailleurs. Le corps franc Pommiès, les mouvements civils de Résistance et les guérilleros espagnols se signalent par leur efficacité contre l'occupant lors des combats de l'été 1944. Mais parallèlement, la répression est féroce, menée par les Allemands avec le concours des services de Vichy. Sans oublier le camp de Gurs, symbole des malheurs de la guerre et des déportations de juifs vers les camps d'extermination. La libération de 1944, sous la conduite du CDL (Conseil départemental de Libération), permet l'émergence d'une nouvelle génération d'hommes politique parmi lesquels Honoré Baradat ou Ambroise Bordelongue, aussi efficaces que discrets. Elle assure le retour aux institutions de la République, mène sans faillir l'épuration politique et sociale, et jette les bases de la reconstruction économique. Elle semble ouvrir la voie aux rêves d'une nouvelle fraternité, mais les forces du passé demeurent toujours bien présentes...

11/2021

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Ouvrages généraux et thématiqu

Ma tragique ambassade. Vatican, mai-novembre 1940

C'est parce qu'il a besoin d'un homme à la loyauté totale, d'un fervent catholique et d'un connaisseur subtil et courageux des relations internationales que le président du Conseil Paul Reynaud fait appel dans l'urgence, en mai 1940, à Wladimir d'Ormesson (1888-1973), prestigieux éditorialiste du Figaro, pour représenter la France auprès du pape. Les armées sont déjà en pleine déroute, une partie du gouvernement réclame l'armistice et l'on s'attend d'un jour à l'autre à voir l'Italie entrer en guerre pour voler au secours de la victoire allemande. Le Saint-Siège, alors encore force morale considérable, va-t-il parvenir à retenir le bras de Mussolini ? Tout juste arrivé à Rome, le diplomate déploie tant auprès des cardinaux de la Curie que de Pie XII une énergie inlassable, mais il constate bien vite que la plupart des monsignori, s'ils s'inquiètent pour la France, n'ont aucune envie d'indisposer l'Italie en prenant publiquement position en sa faveur. Pire encore, dès le 12 juin, surlendemain de l'entrée en guerre de l'Italie, l'ambassade près le Saint-Siège doit fermer et se réfugier, avec quelques autres délégations alliées, à l'intérieur même de la cité du Vatican où elle vivra dans l'isolement et l'inconfort. L'épilogue de cette véritable tragédie grecque survient à l'automne, le 8 octobre, quand d'Ormesson se trouve limogé par Vichy au profit d'un ami de Pierre Laval, Léon Bérard, qui se montrera autrement complaisant que lui. Ecrit dans la clandestinité en 1942, ce témoignage d'une très grande force littéraire et riche d'informations nouvelles assorties de réflexions passionnantes sur Pie XII était inédit depuis plus de quatre-vingts ans. Il est capital pour comprendre mieux le drame de 1940, année de toutes les catastrophes.

11/2023

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Critique

Paul Claudel. "Je suis le contradictoire"

Claudel le poète, le chrétien, Claudel le diplomate, l'amant, le père de famille : cette nouvelle biographie nourrie d'informations inédites vient enfin rassembler les différentes faces d'un même homme. Un évènement littéraire. On ne connaît pas Claudel. On connaît une légende, une rumeur, mais on ne connaît pas Claudel. De sa conversion, on ne connaît que la parabole façonnée par lui et par d'autres ; de ses relations avec sa soeur Camille, guère plus que les romans ou les scénarios construits à partir des rares archives ; de son activité artistique, surtout les grands drames typiques d'un " théâtre de texte " : or ce prosateur de génie est devenu après Le Soulier de satin un homme de spectacles, pour qui réécrire voulait dire dés-écrire. Quant à la diplomatie et à la politique, qui est averti de son activité de tête de réseau d'espionnage à Copenhague en 1920 ? de ses interventions auprès de Roosevelt en faveur de Blum en 1936, puis en faveur de la paix jusqu'en 1939 ? Qui sait que le poème à Pétain est l'oeuvre d'un homme espionné jusque chez lui par la police de Vichy ? De Gaulle lui a dépêché deux émissaires en 1942 : qui en a entendu parler ? Et quel autre écrivain en 1941 osait condamner les persécutions antisémites comme cet anti-nazi véhément, devenu sioniste, l'a fait dans sa lettre au Grand Rabbin ou dans L'Apocalypse de saint Jean ? " Le Fils de l'Homme sur la croix avait quelqu'un au ciel pour répondre à son : Lamma sabachtani ? Mais Israël souffre sans consolateur. " Cette biographie appuyée sur des archives inédites offre un portrait renouvelé, paradoxal, inattendu, d'un soi-disant " gorille " qui se définissait en 1929 comme un " vieux lapin épouvanté ".

10/2021

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Biographies

Paul Morand

C'est au chevet d'un Marcel Proust mourant que s'affirme la vocation littéraire de Paul Morand ; et c'est dans le vacarme d'une modernité incarnée par Jean Cocteau qu'elle va s'épanouir. Ce rejeton de la bourgeoisie parisienne, éclairée, artiste, aura connu tant d'astres de la bohème comme de l'élite républicaine. Deux mondes étanches qui vont former sa personnalité et dessiner sa double carrière de diplomate et d'écrivain. D'emblée, dans ses nouvelles et ses romans, Morand épouse les prouesses de son siècle en rompant avec un monde englouti à jamais par la Grande Guerre. Il roule vite, il vole loin. La terre a rétréci et il le fait savoir. L'écrivain au style étincelant, classique mais si reconnaissable, fait découvrir aux Français la magie de l'ailleurs. Sous de fausses allures de dilettante, cet amateur de sport et de jolies femmes trouve le temps d'écrire une oeuvre très ample qui ne s'arrêtera qu'à sa mort. S'il n'a jamais été fâché avec la géographie, Morand l'aura parfois été avec l'histoire. En 1940, il choisit Vichy alors qu'il est en poste à Londres. Sa proximité avec les rouages de la collaboration et sa fidélité indéfectible à Pierre Laval lui vaudront, la guerre finie, des années d'opprobre, d'exil et de solitude. C'est tard, à travers ses publications posthumes, qu'apparaît au grand jour un antisémitisme longtemps occulté. La lecture d'archives jusqu'ici inaccessibles, journaux intimes, correspondances inédites, a permis à l'auteur de cette biographie, la première depuis un quart de siècle, de signer le portrait d'un Morand à tant d'égards méconnu. Cette existence, faite de trajectoires superposées, trouve enfin ses ressorts et sa vérité.

11/2020

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Histoire de France

L'étrange victoire. De la défense de la République à la libération de la France

Jean-Louis Crémieux-Brilhac a été principalement l’auteur de deux grands livres : Les Français de l’an 40 (1990) dont le sujet est celui de Marc Bloch dans L’étrange défaite et La France Libre (1996 et 2014), qui constituent l’improbable sortie par le haut du désastre national. De ces deux épisodes, Crémieux-Brilhac a été, avant de s’en faire l’historien, l’acteur et le témoin. D’où le titre que l’on a cru pouvoir donner au récit qu’il s’était décidé à en faire, de l’intérieur, à quatre-vingt-seize ans, quand la mort est venue le prendre au printemps 2015. De famille très républicaine, et précocement engagé dans la lutte contre le fascisme, J-L Crémieux-Brilhac a vécu comme un choc personnel l’effondrement de la France. Prisonnier en Allemagne, il s’en évade pour rejoindre, dans des conditions épiques, l’Union soviétique encore alliée d’Hitler et s’y voit incarcéré jusqu’en juin 1941. Il rejoint alors de Gaulle pour devenir secrétaire à la propagande et, à ce titre, acteur central de la France Libre. Au récit posthume de cette aventure, qui est autant celle d’une génération que celle de la France, on a joint deux séries d’annexes qui lui donnent tout son sens. D’une part trois articles de l’auteur sur les sujets qui lui tenaient le plus à coeur : La France Libre et les Juifs, Vichy et les Juifs, de Gaulle et Mendès France, les deux fidélités politiques de son existence. D’autre part les trois hommages prononcés lors de ses funérailles : l’hommage familial de son fils Michel, l’hommage historien de Jean-Pierre Azéma, l’hommage national enfin prononcé dans la cour des Invalides par François Hollande, président de la République.

04/2016

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BD tout public

Le Printemps des quais

Fils d’ouvrier, Séraphin "Paul" Carpita habitait le quartier St Jean de Marseille. Les sirènes des bateaux avaient retenti à l’unisson pour saluer la victoire du Front populaire, comme un grand cri de joie ! Sous le régime de Vichy, Paul était entré dans la résistance, c'est-à-dire, à ce moment-là, au parti communiste. C'est à la Libération qu’on lui a offert sa première caméra ; il l'a naturellement mise à disposition de ses idées : filmer les manifestations pour la paix, de Berlin à Stockholm, filmer les gens ordinaires, filmer la vie. Et puis un jour, il a réalisé un "vrai" film, avec une histoire et des acteurs : le Rendez-vous des quais. Pour montrer aux gens ce que les actualités ne montraient pas : le départ des soldats pour l’Indochine, l’occupation du port par les CRS, les manifestations durement réprimées, les grévistes. La misère des ouvriers contraints de reprendre le travail. Il a fallu filmer caché, agir avec audace, se débrouiller pour trouver de la pellicule ou des costumes, compter sur les copains… Mr Pagnol leur avait même prêté son studio. Et tout ça dans un esprit si fraternel ! Mais quand le film fut fini, les RG ont débarqué et confisqué les bobines. Le PC l’avait lâché, le cinéma français l’avait lâché, lui et tous ceux qui croyaient à la possibilité d’une vie meilleure. Le film fut interdit de diffusion durant 35 ans. Paul a repris son métier d’instituteur et celui de cinéaste, sans renier ses idées, dans une autre résistance. Le film, retrouvé dans les caves de la cinémathèque française, a été réhabilité en 1990. Il fut alors salué par la critique comme "le chaînon manquant entre Jean Renoir et la Nouvelle Vague".

01/2014

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Sciences historiques

Occupation, épuration, reconstruction. Le monde de l'entreprise au Havre (1940-1950)

Dès l'été 1940, les entreprises havraises sont contraintes de répondre aux commandes des autorités allemandes. Métallurgie, construction navale, bâtiment et travaux publics, commerce et artisanat : plusieurs dizaines d'unités productives sont mises au service de l'occupant. Bientôt, une main d'oeuvre importante sera conduite vers les chantiers du mur de l'Atlantique ou vers les usines en Allemagne. Le Havre est un bon observatoire de l'économie d'occupation en France. La micro-histoire d'entreprise et les archives de l'épuration révèlent la coexistence, ici comme ailleurs dans la France occupée, des adaptations à la contrainte, des conduites zélées et des attitudes de résistance. Comment les milieux patronaux et le monde syndical ont-ils accueilli les initiatives de Vichy qui incitaient le monde de l'entreprise à se soumettre aux volontés de l'occupant? Quelle a été l'ampleur de l'aryanisation des entreprises? Loin du jugement moral rétrospectif, ce livre propose une lecture des situations et un bilan de la collaboration économique. Avec la Libération et le retour de la République, vient l'heure de l'épuration. ' II s'agit de sanctionner "ceux qui ont favorisé les desseins de l'ennemi ". Est-il vrai, comme on le dit parfois, que seuls les "lampistes" ont payé? Quelles sanctions ont été appliquées? Les entreprises utiles à la reconstruction ont-elles été relativement épargnées comme ce fut le cas dans d'autres villes ? La reconstruction urbaine et portuaire et la reconstitution des entreprises sinistrées se sont-elles effectuées au même rythme ? Aujourd'hui, le souvenir de la tragédie du bombardement allié de septembre 1944 et la célébration du patrimoine de la reconstruction ne font-ils pas écran, dans l'imaginaire du Havre, aux réalités de l'Occupation et de la sortie de guerre ?

12/2012

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Histoire de France

Dans la gueule du loup. Les Français requis du travail en Allemagne, avec 1 CD-ROM

L'historiographie ne s'intéresse que depuis peu à la réquisition des travailleurs civils, en dépit de l'ampleur du phénomène, de son importance dans la collaboration d'État et de son rôle dans le développement de la Résistance. Cette étude aborde la question dans une démarche d'histoire critique qui prend en compte le travail de mémoire des anciens requis et leurs représentations. Le recours massif au travail des étrangers, d'abord considéré comme un danger pour la sécurité interne du Reich, finit par s'imposer à lui comme une condition de sa survie. Au fil des étapes de ce recrutement, de l'appel aux volontaires à la réquisition forcée en passant par la Relève des prisonniers de guerre, le gouvernement de Vichy s'est progressivement engagé dans une collaboration au profit des intérêts allemands. Les archives françaises et allemandes, une étude statistique ainsi que l'analyse des témoignages oraux permettent de porter un regard détaillé sur la vie quotidienne au camp, en ville et au travail, sur la surveillance policière et les mesures disciplinaires, sur l'encadrement et la propagande, ainsi que sur le statut des travailleurs civils requis. Dans les usines allemandes, coexistaient des éléments d'accommodement et de conflictualité. Une partie originale est consacrée aux perceptions et comportements des requis du travail à l'égard de leurs compatriotes (prisonniers de guerre, volontaires, femmes françaises, déportés concentrationnaires), des autres étrangers (travailleurs de l'Ouest, internés militaires italiens, Polonais et Soviétiques) et des Allemands (employeurs, policiers, collègues de travail et femmes allemandes). Enfin, le livre s'intéresse à la Libération et au retour, puis au long combat des anciens requis pour obtenir la reconnaissance d'un statut de victimes du nazisme, enfin accordé en 2008.

04/2010

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Beaux arts

Vie d'un musée 1937-2005

L'histoire du musée national des Arts et Traditions populaires (Atp), qui a commencé à la fin des années 1930, se termine au printemps 2005 par une fermeture définitive. Pour Martine Segalen, qui a dirigé pendant dix ans le Centre d'ethnologie française, laboratoire rattaché au musée, c'est " un crève-cœur, la fin d'une aventure et l'enterrement d'un grand projet ". C'est aussi le moment de revenir sur cette histoire riche d'enseignements sur les rapports entre politique et culture, beaux-arts et arts populaires, identité, nation et patrimoine. A l'origine des Atp, il y a d'abord la folle ambition d'un homme, Georges Henri Rivière, visionnaire, passionné et prêt à tous les revirements idéologiques pour mener à bien son dessein. Présenté comme une vitrine du peuple au temps du Front populaire, un temple des traditions soutenu par la Confédération paysanne sous Vichy et un lieu de modernité scientifique et muséographique après la guerre, son musée est finalement installé, en 1972, dans un bâtiment flambant neuf construit au bois de Boulogne. Une apothéose, qui donne à l'ethnologie de la France, jusque-là parente pauvre de l'ethnologie exotique, une légitimité nouvelle. Mais un succès de courte durée car, dès la fin des années 1980, alors qu'en province le mouvement des écomusées suscite un engouement croissant, les visiteurs se font rares, le soutien de la direction des musées de France fait défaut et l'établissement s'enlise dans la crise qui lui sera fatale. En s'appuyant à la fois sur des archives inédites et sur une expérience vive, Martine Segalen offre, dans ce livre rigoureux et personnel, une réflexion de fond sur le devenir des musées d'ethnologie en France, pris entre tutelle publique, enjeux politiques et évolutions de la société.

03/2005

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Sciences historiques

Correspondance. Volume 3, Les Annales en crises (1938-1943)

Le premier volume de la correspondance entre les historiens Marc Bloch (1886-1944) et Lucien Febvre (1878-1956), document unique sur l'un des mouvements intellectuels majeurs qui a contribué à renouveler en profondeur l'histoire, et plus largement les sciences sociales en France et à l'étranger, a permis de découvrir le moment particulièrement riche de la création, les premiers tâtonnements, les premières expériences, les obstacles aussi. Le deuxième couvre les années de l'implantation de la revue à Paris, les débuts de l'Encyclopédie française et le difficile climat des années 1934-1937. C'est par une crise importante que s'ouvre ce volume 111. Crise aux raisons bien sûr multiples et qui a failli interrompre le mouvement en marche. Febvre et Bloch se séparent de leur éditeur et peinent, malgré la proximité géographique, à donner un souffle nouveau à leur collaboration. Ce qui ne sera pas sans conséquences sur une autre crise qui survient fin 1940 et début 1941, sur laquelle la publication des lettres, complétées d'importantes annexes, donnera enfin la connaissance la plus précise. Au-delà du problème de la nécessité de poursuivre ou non la publication de la revue aux conditions fixées par les lois raciales de Vichy, c'est aussi le destin particulier de Bloch que l'on peut suivre dans les mois de l'" étrange défaite ", dans ses réactions face à l'humiliation ressentie du fait de la discrimination dont il fut victime, dans la manière dont il s'est efforcé, par la Résistance, de faire face à ses responsabilités d'historien, de citoyen mais aussi de père de famille. La disparition des lettres de Febvre confère une dimension plus fascinante encore à un dialogue qui devient très émotionnel, en partie en raison d'expériences vécues très divergentes, par des possibilités et moyens d'action, enfin des destins très différents.

01/2004

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Histoire internationale

Monsieur le président. Barack Obama et les citoyens américains en toutes lettres

Chaque soir, huit années durant, le Président Barack Obama s'est fait remettre une sélection de dix lettres envoyées par des Américains ordinaires, auxquelles il répondait personnellement. Elles étaient l'expression sans fard de la nation ; elles lui en donnaient le pouls. Cette correspondance a affecté non seulement le président, contribuant à façonner ses deux mandats à la tête des Etats-Unis, mais aussi les personnes chargées de lire et de traiter les millions de requêtes, diatribes, témoignages, mots de remerciement et lettres d'excuses atterrissant au service du courrier de la Maison-Blanche. Jeanne Marie Laskas a entrepris d'enquêter sur cette correspondance exceptionnelle : elle a retrouvé certains auteurs des lettres, interrogé le personnel de la Maison-Blanche qui passait au crible la bouleversante histoire intime de l'Amérique d'Obama, et s'est entretenue avec le Président. Parmi les courriers et témoignages rassemblés, on découvre celui de Kelli, dont les grands-pères ont pu se marier après trente-cinq ans de vie commune ; de Heba, une réfugiée syrienne qui rêvait d'oublier le jour où les chars sont entrés dans son village ; de Vicki, dont la famille s'est déchirée entre ceux qui ont voté pour Trump et les autres. Ils ont écrit à Obama pour exprimer leur gratitude ou leur désespoir, parfois dans des moments de grande détresse, à la recherche d'une oreille bienveillante. Ils ont écrit sous le coup de la colère, poussés par la peur, inspirés par le respect. Monsieur le Président lève le voile sur le dialogue ininterrompu qu'entretint Barack Obama avec le peuple américain à une époque charnière de son histoire, quand la politique n'excluait pas l'empathie à la Maison-Blanche.

02/2020

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Critique littéraire

Philippe Soupault

" Poète, vagabond. Voyageur. Contestataire ", Philippe Soupault (1897-1990), fondateur du mouvement surréaliste avec André Breton et Louis Aragon, a vécu en marge, à dessein et par inadvertance. A dessein, il s'est tenu à l'écart des projecteurs, n'aimant ni l'idée ni les servitudes de la gloire. Et c'est par inadvertance qu'il est resté dans l'ombre : trop occupé à vivre, il a oublié de préparer sa postérité... Auteur avec Breton, en 1919, des Champs magnétiques, un des livres les plus marquants du XXe siècle, il est avant tout poète. Mais c'est aussi un romancier de talent (du Bon Apôtre aux Dernières Nuits de Paris), et un critique prolifique, inclassable. Editeur, journaliste à Paris-Soir et à L'Excelsior, directeur de Radio-Tunis, producteur à Radio-France, sa vie professionnelle est variée et passionnante, marquée par de nombreux voyages, de multiples rencontres. Proche de la résistance gaulliste, il connaît les geôles vichystes à Tunis. Considéré comme l'un des plus authentiques écrivains de la littérature française, on le retrouve en 1944 professeur dans une université chic de la côte Est des Etats-Unis. Sa vie, retracée ici à travers son oeuvre et de très nombreux inédits, suit les soubresauts littéraires et politiques du siècle, du mouvement dada aux errances du surréalisme, de la montée du nazisme en Allemagne à la dictature du gouvernement de Vichy, de la création de l'URSS à la décolonisation. De Paris à Mexico, de Tunis à New York en passant par Berlin, Prague et Rio de Janeiro, c'est une longue vie pleine de poèmes et de traversées, cherchant sans cesse un difficile équilibre entre l'écriture, les amitiés et les amours.

04/2010