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Autopsie pastorale

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Ethnologie

Femmes en quête d'identité(s). Anthropologie du genre et des sexualités en Mongolie et dans le monde postsocialiste

Gaëlle Lacaze offre une analyse comparée de la condition des femmes dans plusieurs anciens pays socialistes : la Mongolie, la Chine, la Russie et, dans une moindre mesure, le Kazakhstan et le Kirghizistan, à partir notamment de données qualitatives, issues d'enquêtes de terrain menées par l'auteure. Les réalités vécues par les femmes du monde postsocialiste ont été au coeur de ces recherches menées entre 1990 et 2016. Le livre commence par l'examen des processus sociaux et culturels de construction d'un adulte apte à produire et reproduire son groupe dans le monde turco-mongol, de traditions pastorales nomades. Il souligne les dynamiques contemporaines d'hyper-sexualisation des corps dans des sociétés qui peinent à accompagner la révolution sexuelle en cours en Russie ou en Chine, comme en Mongolie, au Kazakhstan et au Kirghizistan. Ainsi, cet ouvrage révèle la " crise de la virilité " qui pousse les femmes à inventer des stratégies originales et innovantes. Il examine ensuite les sexualités autorisées et proscrites, ainsi que les enjeux politiques et idéologiques des débats autour de ces questions. Ce faisant, il met en évidence comment certain.e.s citoyen.ne.s du monde postsocialiste utilisent leurs capacités sexuelles et reproductives pour franchir les limites sociales de leur groupe de référence et les frontières géographiques de leur pays. En effet, l'analyse indique qu'il existe un lien étroit entre les corps sexués, i.e. le genre, les sexualités et les migrations. Ainsi, ce livre examine les mariages mixtes des femmes mongoles et türks (ou turciques), mais aussi chinoises et russes. Il aborde également la question de la prostitution de femmes mongoles, kazakhes, kirghizes, russes et chinoises.

12/2017

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Histoire des religions

Les combats de carnaval et Réformation. De l'instrumentalisation à l'interdiction du carnaval dans les Eglises luthériennes du Saint-Empire au XVIe siècle

Le carnaval, symbole de la culture festive de l'Europe du Moyen Age, a aujourd'hui largement disparu. L'impact de la Réformation a souvent été questionné, sans être étudié : quel rôle Luther et les siens ont-ils joué dans cette évolution ? Dans l'Empire, le carnaval est d'abord utilisé comme un instrument au service de l'entreprise de déstabilisation et de désacralisation de l'Eglise romaine. Dès 1520, Luther lui emprunte un langage bas, propice à la satire et cohérent avec le principe du sacerdoce universel. Les carnavals moquent l'Eglise comme un élément malsain de la société, et favorisent la révolution religieuse en présentant le retour à l'ordre comme celui de la réforme de l'Eglise folle. Pourtant, à mesure que la puissance de destitution du carnaval se révèle et que les clercs protestants se mettent à le définir comme la fête de la fausse Eglise, les Eglises luthériennes basculent contre le carnaval. Dès lors, prédicateurs et réformateurs cherchent des solutions pastorales et liturgiques pour le supplanter. Théoriquement, ces efforts sont épaulés par l'action des autorités temporelles. Mais il faut du temps pour que celles-ci s'approprient leur charge, et surtout pour qu'elles considèrent le carnaval comme un élément nuisible à la société, à rebours des traditions de diplomatie et de cohésion civique qu'il assumait jusqu'alors. Ce combat contre carnaval, qui mène peu à peu à son interdiction par les Eglises luthériennes, exprime le refus d'une culture profane préexistant à la Réformation. La lenteur et la difficulté à éradiquer le carnaval s'expliquent à la fois par son ancrage coutumier et son aspect protéiforme.

05/2021

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Religion

Recueillir l'héritage théologique de Benoît XVI

Le Père Edouard Adé, prêtre béninois, directeur du Centre de recherche et de spiritualité Notre Dame de l'inculturation, publie et présente un colloque tenu en Afrique sur la théologie de Joseph Ratzinger : recueillir l'héritage théologique de Benoît XVI. Le pontificat de Benoît XVI a laissé à l'Eglise entière un magistère riche touchant les fondamentaux de la foi catholique et la mission de l'Eglise en ce temps. Il a reposé sur une longue expérience de service de l'intelligence de la foi nourrie aux sources de l'Ecriture et de la Tradition vivante de l'Eglise. Recueillir cet héritage et en faire profiter les Jeunes Eglises confrontées à de nombreux défis liés non seulement à leur contexte historique et culturel mais aussi à l'impact de la mondialisation, constitue une mission de première importance. C'est dans cette perspective que se situe la session internationale de théologie autour de la trilogie de Joseph Ratzinger sur "Jésus de Nazareth" qui présente un intérêt pastoral et pédagogique majeur pour nos Jeunes Eglises en Afrique. L'objet de cette session sur la trilogie de Joseph Ratzinger - Benoît XVI Jésus de Nazareth était de proposer un chemin d'intelligence de la foi qui, tout en prenant en compte les réquisits légitimes mais non suffisants de la méthode historico-critique, offrirait une approche qui fasse véritablement de l'expérience de la foi un lieu de rencontre personnelle et communautaire avec le Fils du Dieu vivant (exégèse canonique), en vue d'un engagement chrétien conséquent dans la société, depuis la sphère culturelle jusqu'au domaine du politique en passant par celui de l'économie.

01/2016

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Islam

L'ambivalence politique de l'islam. Pasteur ou Léviathan ?

Comment l'islam parvient à déstabiliser la politique des modernes ou à défier la sécularisation ? Ce livre propose une enquête généalogique de la pensée du politique dans la tradition islamique. Il montre que la dynamique de cette pensée n'est pas réductible à l'opposition entre la lettre et l'esprit, entre la shari'a et la mystique, ni même entre les deux courants majeurs de cette religion, à savoir le sunnisme et le shi'isme. A travers les analyses d'Anoush Ganjipour, on constate que toutes ces oppositions renvoient à deux paradigmes d'autorité qui cohabitent dans ce monothéisme : le paradigme pastoral et le paradigme monarchique. C'est cette cohabitation qui polarise la structure théologico-politique de l'islam et rend ambivalent le rapport de cette religion au gouvernement des hommes. Sous cette nouvelle lumière, la tradition islamique se découvre autrement : une tradition qui, dans son histoire, mobilise constamment son héritage grec ou ses sources communes avec les deux autres religions du Livre pour penser les différentes formes de combinaison entre les deux paradigmes, et pour repenser à chaque fois le rapport du religieux au politique. Comme si, par cet effort continu, la tradition islamique avait cherché à réaliser une possibilité monothéiste différente par rapport à celles explorées dans le judaïsme et le christianisme. Les modernes ont voulu penser la politique entre Athènes et Jérusalem. Ce livre invite à y ajouter désormais un troisième pôle : La Mecque. Anoush Ganjipour est philosophe et spécialiste de la pensée islamique. Il a publié Le Réel et la Fiction. Essai de poétique comparée (Hermann, 2014) et Politique de l'exil. Giorgio Agamben et l'usage de la métaphysique (Lignes, 2019)

02/2021

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Religion

Dieu, Père de miséricorde

Dans sa lettre Tertio millennio adveniente, le pape Jean-Paul II proposait aux chrétiens de préparer l'avènement du troisième millénaire en menant une méditation : sur le mystère du Christ en 1997, sur l'Esprit Saint en 1998, sur Dieu le Père en 1999, l'année 2000 étant consacrée à l'eucharistie, sommet de la vie chrétienne et du mystère du salut. Dieu, Père de miséricorde, suit donc en 1999, Jésus-Christ unique Sauveur du monde et L'Esprit Saint remplit l'univers. Proposé comme les deux ouvrages précédents par la Commission théologique et historique, ce document met l'accent sur une Personne divine, le Père, un sacrement, le sacrement de pénitence et de réconciliation, et une vertu théologale, la charité. Si les hommes sont devenus fils de Dieu, c'est parce qu'à l'origine Dieu est Père. C'est dans la miséricorde divine que le mystère de l'amour du Père qui pardonne atteint sa perfection. C'est cette miséricorde qui invite à la vraie vie d'enfant de Dieu. La vertu de la charité est l'amour reçu d'abord de Dieu pour l'aimer et aimer nos frères en Lui, malgré toutes les oppositions que l'amour rencontre en nous et dans le monde. Comme le Catéchisme de l'Eglise catholique, ce document se clôt sur un commentaire du Notre Père, synthèse de l'Evangile, prière chrétienne par excellence, prière des enfants de Dieu. Pastoral et catéchistique, rédigé dans un langage précis et largement accessible, ce document permettra aux communautés chrétiennes et à leurs pasteurs de consolider leur foi et de renouveler leurs engagements auprès des hommes et des femmes d'aujourd'hui.

10/1998

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Foucault

Foucault et le néolibéralisme

La mort de Michel Foucault en 1984 a coïncidé avec l'évanouissement des espoirs de transformation sociale qui avaient caractérisé l'après-guerre. Dans les décennies qui ont suivi sa mort, le néolibéralisme a triomphé et les attaques contre la sphère publique se sont amplifiées. Si Foucault n'a pas été un témoin direct de ces années, ses travaux sur le néolibéralisme n'en sont pas moins prémonitoires : la question du libéralisme occupe une place importante dans ses dernières oeuvres. Depuis sa mort, l'appareil conceptuel de Foucault a acquis une position centrale, voire dominante, pour une partie importante de la gauche intellectuelle mondiale. Cependant, comme le montrent les contributions à ce volume, l'attitude de Foucault à l'égard du néolibéralisme était pour le moins équivoque. Loin de mener une lutte intellectuelle contre l'orthodoxie du marché libre, Foucault a semblé y voir une opportunité pour inventer de nouvelles subjectivités. Un espace libéré du pouvoir pastoral de l'Etat social. Comment comprendre sa critique radicale de ce dernier, comprise comme un instrument du biopouvoir ? Ou son soutien à l'anti-marxisme des nouveaux philosophes ? Est-il possible que Foucault ait été séduit par le néolibéralisme ? Cette question n'a pas qu'un intérêt biographique : elle nous oblige à nous confronter plus généralement aux mutations de la gauche depuis mai 1968, aux désillusions des années qui ont suivi et aux transformations profondes du champ intellectuel français depuis trente ans. Comprendre les années 1980 et le triomphe néolibéral, c'est explorer les recoins les plus ambigus de la gauche intellectuelle à travers l'une de ses figures les plus importantes.

06/2022

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Ethnologie

L'Inde philosophique entre Bossuet et Voltaire

Volume I Moeurs et Coutumes des Indiens Carte des Indes orientales et plan de Pondichéry en 1741 Avant-propos (Présentation, conventions, abréviations, table des cartes, remerciements) Moeurs et Coutumes des Indiens - Dédicace à Monseigneur de Sartine - Table de chapitres - Chapitre I à LII Bibliographie des vol. I & II I. Sources manuscrites II. Textes de l'Antiquité III Textes originaux IV Etudes et analyses utilisées comme références Table des Termes Transcrits Index du vol. I Table des matières Volume II L'indologie du père Coeurdoux Avant-propos I. Histoire du manuscrit 1. "Moeurs et Coutumes des Indiens" et les manuscrits de l'abbé J. -A. Dubois A. Identité de Moeurs et Coutumes des Indiens et du premier manuscrit de l'abbé Dubois B. Remise en question de l'interprétation de l'I. O. L. 2. Identification de l'auteur du manuscrit Desvaulx A. Premier moyen : inventaire des indices chronologiques B. Deuxième moyen : analyse des sources historiques 3. Le père Coeurdoux, ou le troisième homme A. Le Père Coeurdoux et ses écrits B. Preuve de l'existence de l'Ur-manuscrit Coeurdoux 4. Genèse de Moeurs et Coutumes des Indiens A. Participation de N. -J. Desvaulx à la genèse de Moeurs et Coutumes des Indiens B. Intentions des auteurs II. L'information ethnographique Origines des informations 1. Sources Européennes A. Sources "indianistes" B. Sources non-indianistes 2. Sources vernaculaires A. Sources orales B. Sources écrites vernaculaires et sanskrites 3. Observations directes A. 'J'ai vu" ou l'autopsie B. Ensemble des informations singulières et des anecdotes C. Information de portée générale impliquant l'observation directe III. Différents niveaux de traduction 1. Transcription et traduction des termes vernaculaires et sanskrits A. Transcription des termes indiens B. Divers procédés de traduction 2. Analogies et parallèles A. Différents niveaux de traduction B. Comparaisons de deuxième et troisième niveau IV. La machine rationnelle Système des axiomes et des explications. Machine apologétique 1. Intentions apologétiques A. Les manifestations de cette intention polémique apologétique B. La passerelle entre l'Histoire Universelle de Bossuet, et les Indiens C. L'ordre des raisons de notre auteur 2. La machine indienne et la machine apologétique A. Système de la rationalité du fait indien B. Crypto-téléonomie de la machine indienne Conclusion Appendices Cartes et Planches hors texte Index du vol. II

01/1987

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Poésie

Bestiaire

Les bestiaires sont ces manuscrits médiévaux qui décrivent des animaux, aussi bien réels qu'imaginaires, en les introduisant par des fables. Le Bestiaire chez Donika Kelly se décompose en une succession de poèmes d'amour attribués à la Chimère, au Pégase, au Centaure, au Stayre, à la Sirène, au Griffon... qui font pendant à une série d'autoportraits douloureux, et à la recherche d'une "alcôve" pour se réfugier loin des traumas de l'enfance. Donika Kelly mêle ainsi la chimère au biographique, le poème ne se dérobant jamais face à la dureté extrême du viol commis par le père, qui fait d'elle une chose qui "rompt avant qu'elle ne ploie" . Passer l'enfance, grandir, aimer, est la question centrale d'un livre qui passe par la transfiguration en grive, loir, ours, phoque... "quelle ménagerie nous sommes, ce que nous avons fait de nous-mêmes" demande l'auteure, au fil de poèmes qui évoquent l'enfance dans un quartier populaire de Los Angeles, le complexe de laideur et d'inadaptation de la petite fille noire face aux filles blanches ("qui écoutera chanter une poule brune ? "), qui paradoxalement sont belles quand elles sont bronzées, mais aussi les soirées dansantes du samedi soir, les jeux dans le jardin, et les tentatives de suicide. "Mais comment puis-je être une enfant ? " se demande Donika Kelly, elle dont l'enfance a été violée par celui-là même qui en était le garant : son père, et dont la mère n'est qu'une présence fantôme, amnésique et aveugle. Livre en forme d'autopsie vivante, à vif, du coeur, des côtes, des cartilages et du sang, qui étudie les mécanismes de culpabilité, de peur, et de sentiment d'échec qui pèsent sur les victimes et les accompagnent une fois adulte, dans des relations de couple difficiles, faites en partie de douleurs et de déchirures. Kelly se fait "archéologue tamisant le grain de [son] sang embrouillé" pour le séparer de l'ivraie du père, réapprendre à dormir les portes ouvertes, trouver enfin et douceur et amour. Le Bestiaire porte un pouvoir cathartique, imaginaire, qui ne se détourne pas de la dureté, mais convoque ailes, sabots, crinières, corps fantasmagoriques, car s'il faut bien porter son corps, et qu'il nous enferme, nous pouvons inventer des métamorphoses, fuir les voix serviles qui nous hantent, tout au bout de ce bestiaire fantasmé : soi-même.

10/2023

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Initiation à la micro

Informatique & numérique à l'usage des seniors... et autres débutants. Famille, loisirs, démarches, services... : comment mieux vivre avec le numérique

Mode d'emploi très simple, illustré, didactique - et parfaitement à jour (Windows 10 - Windows 11) - concentré sur les utilisations les plus courantes qu'ont les particuliers sur ordinateur et internet. Ordinateur, logiciels, internet... Comment s'équiper ? Comment ça marche ? Pour quels services ? Conseils et mode d'emploi... Voici expliquées les bases de l'utilisation de l'ordinateur et des services Internet dans des termes simples, illustrés de nombreux exemples : un point de départ qui permettra au lecteur d'acquérir les bases nécessaires pour découvrir par lui-même les possibilités infinies de la machine et de l'internet. Retrouvez tout ce qui est susceptible d'intéresser un Senior - ou tout autre débutant - dans son cadre familial pour communiquer, s'informer, se consacrer à ses hobbies... voire rompre l'isolement et faciliter le maintien à domicile. Sommaire (extraits) Pour bien commencer... Acheter un ordinateur . Internet chez vous . Autopsie d'un ordinateur . Les cartes . Le disque dur . Périphériques indispensables . Prises . Du bon usage de la souris et du clavier . Logiciels... Installation de l'ordinateur Mettre en marche son ordinateur . Prise en main . Présentation du bureau . Lancer une application . Utiliser un périphérique USB . Arrêter l'ordinateur... Dossiers et fichiers Du bon rangement des choses . L'explorateur Windows . Manipuler les dossiers . Manipuler les fichiers . La corbeille... Utiliser l'ordinateur Exécuter un programme . Les principaux programmes d'application . Installer des logiciels Imprimer . Installer une imprimante . Impression standard . Graver un CD/DVD . Graver un disque de données . Compléter un disque de données déjà gravé . Graver un CD audio . Graver un DVD Vidéo... Le monde de l'internet Se connecter à internet . Principe et vocabulaire . Le navigateur . Atteindre un site . Naviguer sur internet . La sécurité sur internet . Télécharger . La messagerie . Envoyer et recevoir des messages . Gérer ses messages... Communiquer Le téléphone sur internet . Le "chat" . Partager . Envoyer de gros fichiers . Les réseaux sociaux... Se divertir Ecouter un CD ou regarder une vidéo . Récupérer vos vieux vinyles . Les images . La photographie . La vidéo . Jouer... Sécurité et entretien Se prémunir contre les pannes . Sauvegarder vos données . Sauvegarder vos courriels . Se prémunir contre les attaques informatiques . Déclarer un autre utilisateur . Contrôle parental... Pratique Au secours ! . J'ai perdu la barre des tâches ! . Mon ordinateur a l'air bien fatigué ! . Mon ordinateur est planté ! . J'ai effacé un fichier par inadvertance . Trucs et ficelles . Quelle place reste-t-il sur un disque ? . Mise à l'heure . Extensions et icônes des principaux logiciels...

09/2023

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Littérature française

Tréfonds

Tréfonds commence comme un polar noir. Il se dévoile au fil des pages comme un thriller horrifique très sombre. Lectorat averti. Luca Ferrand, un jeune flic du 36 quai des orfèvres, est suspendu suite à une bavure qui coute la vie à une passante, lors d'un échange de coups de feu avec une équipe de braqueurs en fuite. Luca va perdre son équipier et ami dans cette fusillade. En plus de ce drame, il se sépare de sa femme qui ne supporte plus son absence. Luca sombre dans l'alcool. Il persiste à enquêter pour retrouver la trace des braqueurs. Ses pérégrinations alcoolisées le conduisent une nuit dans le quartier de Pigalle où il va rencontrer une jeune femme. Elle est d'origine slave et lui dit se prénommer Tanya. Elle se jette dans ses bras et le supplie de l'aider car sa vie serait menacée. Luca lui dit qu'il est policier et qu'il peut l'aider si elle veut bien lui en dire plus. Mais au petit matin, Tanya a quitté la chambre où ils ont passé la nuit. Deux jours plus tard, le corps décapité d'une jeune femme est retrouvé dans un container d'une rue de Pigalle. Son signalement correspond à celui de Tanya. Luca parvient à se rendre à l'autopsie pour s'apercevoir que ce n'est pas elle. Cependant le corps porte des tatouages identiques à ceux que portait Tanya. Ces tatouages conduisent Luca sur la piste d'un réseau sataniste. Luca va découvrir que sous les paves de Montmartre se dissimule un secret millénaire, un pacte passé entre l'Eglise et Satan. Une société secrète, vouée au culte du mal absolu évolue dans les entrailles de Paris. Et c'est le début d'une véritable descente aux enfers pour le jeune lieutenant de police... Quatrième de couverture : Hier encore, Luca était flic au 36. A la recherche d'une jeune femme disparue. Son enquête l'a amené ici, dans les entrailles de Paris. Quelque chose se terre dans ces souterrains. Mais Luca n'est plus en mesure d'élucider quoi que ce soit. Aujourd'hui, il n'est plus qu'une âme damnée. Un supplicié prêt à être sacrifié sur l'autel du Mal. Son seul objectif, maintenant : Revoir la lumière du jour. Survivre.

12/2018

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Poésie

Anthologie de la poésie érotique française

Rassemblant plus de 900 poèmes s'échelonnant du XVe siècle au milieu du XXe siècle, cette Anthologie de la poésie érotique française se veut la première à essayer d'être complète. On y trouvera en effet aussi bien les poètes les plus célèbres (Villon, Ronsard, Malherbe, Voltaire, Gautier, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Apollinaire, etc...) que d'autres moins connus (Eustache Deschamps, Théophile de Viau, Régnier, Motin, Maynard, Claude Le Petit, Glatigny, Louÿs, Jarry, etc.) voire assez inattendus (Jules Verne). Surtout, quantité d'auteurs anonymes y côtoient une paralittérature d'ordinaire laissée de côté par les anthologies : chansons de salle de garde et de carabins, airs folkloriques ou populaires, couplets " potachiques ", etc. Toutes ces compositions, parfois très anciennes et inédites, ne sont pas les moins prenantes ni les moins épicées. Elles sont regroupées sous des rubriques thématiques - et par ordre chronologique -, qui présentent un panorama aussi divers que pittoresque : mariage, cocufiage, vérole, cléricalisme, politique, sociologie, pastorales, anatomie, techniques, misogynie, hétérodoxie, homosexualités, rêves, parodies, cauchemars, tombeaux... Une préface copieuse et nourrie de citations a pour but de donner au lecteur, en guise d'introduction, une Histoire de la poésie érotique française, qui en fasse mieux saisir à la fois les grandes lignes et le développement historique. Ainsi le panorama que Jean-Paul Goujon propose se caractérise-t-il à la fois par sa variété et par sa richesse. Il permet surtout de mesurer l'intensité inhérente à toute notre poésie érotique : cette soudaine et si particulière force qu'acquiert le langage dans la forme bien définie qu'est le poème. Rien de plus explosif et, parfois, de plus irrésistible, que ces vers qui parcourent toute la gamme du lyrisme érotique, de l'obscénité la plus provocante ou la plus jubilatoire à la rêverie la plus insistante, à la hantise charnelle la plus éperdue.

10/2004

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Non classé

Bougie neuvaine Saint Etienne avec prière

Lampe de Neuvaine sérigraphiée avec prière au dos. Neuvaine cylindrique plastique transparente. Temps de brûlage 216 heures. Prière de Saint Etienne : Seigneur bénis nous et envoie en nous ton Esprit-Saint, le souffle de vie par qui ton fils a tout créé ; car tu es le père de la multitude des hommes et tu nous appelles à la sainteté de vie ; Tu nous donnes ton fils bien-aimé pour qu'à sa suite nous répondions selon notre propre vocation à tes appels ; marchand ainsi dans les pas du Christ. Pasteur de ton peuple tu nous envoie dans le monde travailler à ta vigne en humble disciple ; donne-nous en abondance le zèle apostolique et le courage missionnaire qui anime à Saint-Etienne le patron de notre diocèse et le protecteur de notre fraternité. Par lui étends sur nous ta bonté et ta bienveillance là où nous serons Témoins de ton amour et de ta miséricorde. Père très bon fais qu'ensemble vivant en frère et soeur à l'image des premières communautés de l'Eglise naissante nous ayons le souci d'une vie simple, fraternelle, ouverte à tous. Que l'écoute de ta parole d'amour que tu nous prodigue sans cesse et le désir de faire ta volonté soit la nourriture de chacune de nos journées ; que nos activités pastorales ou professionnelles te rendent gloire et manifeste ta présence au monde. Sans toi nous ne pouvons rien faire ; remplis nous de grâce et de puissance et procure nous la sagesse que tu donnas à ton serviteur Etienne lors de son martyr ; afin qu'en toute chose nous contemplions ton visage. Nous t'en prions toi qui règne, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. amen

02/2018

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Religion

La force des pauvres. Gabriel Longueville, prêtre ardéchois, martyr de la foi en Argentine

Gabriel Longueville, né en 1931, est parti comme prêtre "Fidei Donum" en Argentine, en août 1969. A Chamical, dans le diocèse de La Rioja, il va découvrir la vie des plus pauvres dont il voudra être solidaire. Avec Carlos Murias, son vicaire et son compagnon, il le paiera de sa vie en juillet 1976, au temps du terrorisme d'Etat et de la "sale guerre". Dans un contexte de violents affrontements, Gabriel s'en prenait aux graves situations d'injustice. Avec son évêque, Mgr Enrique Angelelli, dont il suivait pleinement les orientations pastorales, il dénonçait l'oppression qui frappait les petits paysans. Il encourageait des ateliers de tissage, des coopératives, partageait la vie des ouvriers, faisait prendre conscience aux pauvres de leur dignité ; et cela devint insupportable aux yeux de la dictature. Le 18 juillet 1976, une voiture de police vient chercher son vicaire Carlos. Gabriel ne veut pas se désolidariser de son sort. On retrouvera leurs corps, criblés de balles, à cinq kilomètres de Chemical. Puis huit jours après, Wenceslas Pedernera, un militant chrétien, sera abattu. Le 4 août, leur évêque, Mgr Angelelli, sera à son tour victime d'un assassinat masqué en accident. Dans leur enchaînement, la solidarité des quatre martyrs de La Rioja constitue la grande force spirituelle de ces événements. Dans l'esprit du pape François, ces martyrs, béatifiés le 27 avril 2019, deviennent une figure vivante de l'enracinement évangélique pour la défense des plus pauvres, face à un terrorisme d'Etat qui agissait sous le prétexte de défendre la civilisation chrétienne. Ce livre, qui situe le contexte géopolitique et religieux de ces événements et leur prolongement, raconte l'itinéraire de Gabriel Longueville, inséparable de celui des trois autres martyrs.

05/2019

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Beaux arts

Signes sans paroles. Cent siècles d'art rupestre en Europe occidentale

Les chefs-d'oeuvre d'art pariétal ou d'art mobilier des civilisations chasseresses du Paléolithique supérieur, après avoir étonné les premiers préhistoriens, continuent à susciter l'engouement et l'intérêt des chercheurs modernes et l'admiration du public éclairé. Nombre de travaux scientifiques ou de vulgarisation leur ont été consacrés. L'étude des manifestations artistiques qui ont succédé à cet art quaternaire fait, à côté, figure de parent pauvre. Art qualifié de "barbare" par les uns, d"`énigmatique" par les autres, abstrait certes, au point qu'on hésite à employer à son propos le terme d'"art", il faut reconnaître qu'il est d'une approche difficile pour nos mentalités modernes. Difficile à dater, difficile à interpréter, il a été trop souvent abandonné par les archéologues sérieux aux élucubrations délirantes de certains auteurs. Il est resté, d'autre part, à peu près ignoré du grand public. Ce livre se propose de réhabiliter ces manifestations culturelles, élaborées par les premières communautés pastorales et agricoles de notre vieille Europe et de faire apparaître, au-delà de cet héritage peint ou gravé, un peu de l'âme humaine et de ses éternelles inquiétudes face au poids de la vie, face à la mort et au problème de la destinée. Il est également fort intéressant de montrer que cet art fut, pendant des millénaires, une forme d'expression plus logique qu'il n'y paraît, une démarche tâtonnante vers un mode d'expression plus parfait : l'écriture. Jean Abélanet, conservateurdu musée de préhistoire de Tautavel, l'un des meilleurs spécialistes de l'art rupestre, est connu pour ses travaux en Roussillon et au Mont-Bégo. Loin d'observer la froideur de certains préhistoriens, il pousse ses observations jusqu'à l'interprétation et fait parler pour nous ces pierres chargées de signes et pourtant muettes.

04/1986

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Religion

Les angles morts de la mission en Afrique. Symptômes d'une crise systémique

L'explosion des révélations d'abus sexuels sur mineurs des membres du clergé catholique latin et la dévaluation de la mission de l'Eglise catholique aujourd'hui ne laissent personne indifférent. Une telle situation de plus en plus grave interpelle tout autant disciples-missionnaires et professionnels de la théologie et de la pastorale. Elle appelle à des réformes urgentes comme le Pape François le préconise. Pour les mener à bien, il importe d'opérer un audit dans l'ensemble de l'Eglise catholique tant au niveau des hommes d'appareil ou technocrates de l'Institution ecclésiale que des hommes de terrain, les fidèles chrétiens qui s'investissent au jour le jour pour la mission du Christ confiée à son Eglise. Ce travail urge en raison des ruptures actuelles avec l'Institution ecclésiale, qui se multiplient par vagues et surtout pour redonner des raisons de croire, d'espérer et d'aimer au petit reste ou encore à la minorité créative. En Occident, les surprises, les déceptions et les révoltes de ces dernières années s'expriment par la diminution des quêtes dominicales, la chute du denier de l'Eglise et les demandes de radiation des registres de baptême. En Afrique, c'est vraiment la porte ouverte à l'émergence des Eglises de réveil et au renforcement de la capacité de prosélytisme des sectes dont la prolifération est de plus en plus croissante. Le présent ouvrage se veut une contribution à une intuition rationnelle et objective des racines des abus présents qui sont aujourd'hui causes de la gangrène qui fragilise l'Institution ecclésiale en territoire de la missio ad gentes, notamment en Afrique, depuis les origines de la mission jusqu'à ce jour. Puisse cette contribution, nourrie des fruits de la visite des lieux de mémoire des abus de pouvoir, des abus de conscience et des abus sexuels, apporter des éléments à une thérapie appropriée à la crise systémique que traverse aujourd'hui l'Institution ecclésiale appelée plus que jamais à se réinventer dans le champ de la missio ad gentes, avec le centenaire de la Lettre apostolique du Pape Benoît XV, Maximum illud, sur l'activité missionnaire de l'Eglise dans le monde.

08/2019

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Poésie

Dictionnaire de la poésie

De la Cantilène de sainte Eulalie à nos jours, en plus de mille ans, notre poésie constitue un trésor considérable dont ce dictionnaire présente tous les aspects dans ses 564 rubriques et ses 137 renvois - plus de 700 entrées, illustrées par de nombreux poèmes. Il témoigne de la coexistence, aujourd'hui, de la tradition ancienne à la stricte versification et de la tradition plus récente, celle du vers libre, depuis, tout de même, plus d'un siècle : le mètre, la rime, les coupes, la typographie, la mesure, les accents, etc., toutes les subtilités de la technique des vers sont analysées. Et la stylistique, de l'antithèse à la litote. On y retrouve les formes anciennes ou plus récentes (la ballade, la sextine, le haï-kaï ; le poème en prose, etc.) et les genres, de l'églogue à la science-fiction, de la poésie pastorale au cadavre exquis, de la fable à la poésie révolutionnaire, etc. - avec tous les jeux ou procédés, acrostiche ou lipogramme, rimes babebines ou vers holorimes, etc. L'histoire littéraire y tient sa place, avec des rubriques rappelant les moments privilégiés de notre poésie, Pléiade, Classicisme, Romantisme, Parnasse, Symbolisme, Surréalisme, Ecole de Rochefort, etc. Certaines rubriques paraîtront peut-être inattendues, sur l'argot ou le n'importe-quoi, sur l'inspiration ou l'art de la dédicace. La poésie correspond à l'époque, aux mœurs du moment, comme le montrent les blasons, la poésie érotique ou le toujours fuyant lecteur de poésie. D'autres réalités sont de tous les temps, comme le détaille la rubrique compte d'auteur. Une caractéristique essentielle du Dictionnaire de la poésie, c'est sa lecture agréable : il est sérieux par l'importance considérable des informations et références ; mais il reste facile à lire par son ton et la richesse de ses exemples. Il n'est jamais jargonneur, même lorsqu'il explique des termes apparemment rébarbatifs. Il est, bien sûr, particulièrement plaisant en évoquant certains sujets, le calembour ou le pastiche, la contrepèterie ou la supercherie, par exemple ; l'épigramme, évidemment. Le savoir y voisine avec l'humour. L'auteur n'hésite pas à prendre parti, à l'occasion, se plaçant ainsi dans la lignée des dictionnaires constituant une œuvre personnelle signée, aux choix assumés.

04/2006

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Littérature étrangère

La Vocation

L'irrésistible pulsion qui, dit-on, conduit les Américains à se diriger vers l'ouest est en quelque sorte inscrite dans les gènes de David Treadup. Né en 1878 dans un petit village de l'Etat de New York, sa vocation de missionnaire le mènera jusqu'en Chine. Il débarque à Shanghai comme «légionnaire» de la Y M C A. (Association chrétienne de jeunes gens). Le néophyte Treadup va bientôt assister au congrès célébrant les cent ans de présence missionnaire en Chine. Quelle méthode privilégier pour l'évangélisation de ce pays à la civilisation vieille de trois mille ans ? Entre les multiples stratégies possibles, il s'agit de déterminer celle qui répond le mieux aux besoins de la Chine. Treadup choisit, pour sa part, d'entreprendre des tournées de conférences de vulgarisation scientifique et galvanise ses auditoires grâce à ses dons de pédagogue. Il enchaînera plus tard sur des campagnes d'alphabétisation des masses, tout cela en collaboration étroite avec des autochtones chrétiens, car il faut préparer une relève afin de pouvoir passer le flambeau. Indéniablement, les Chinois sont plus réceptifs à la pastorale sociale qu'au message évangélique. Treadup se fait morigéner par ses supérieurs hiérarchiques pour avoir traité de sujets profanes. Malgré l'influence équilibrante de sa femme Emily et de ses enfants, il est lui-même souvent taraudé par le doute et tenté de réévaluer le sens de sa mission. Démobilisé pour cause de restrictions budgétaires, au moment de la Dépression, après vingt-neuf années d'apostolat en Chine, il choisit de rester dans le pays. Il y perdra la foi au cours d'une pathétique «contre-conversion». La vocation retrace l'itinéraire spirituel d'un homme habité par un grand dessein voué à rester inachevé. Ce roman foisonnant se déroule sur un siècle entier. Nourri de faits authentiques - l'auteur est lui-même fils de missionnaire -, mêlant les personnages de fiction à des personnages réels - Sun Yat-sen, Chiang Kai-shek, Feng, qui fut appelé «le Général Chrétien» ... -, il brosse une vaste fresque d'une Chine en proie aux turbulences de toute sorte ayant précédé la proclamation, en 1949, de la République populaire présidée par Mao.

06/1989

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Critique littéraire

Pierre Corneille, le héros et le roi. Stratégies d'héroïsation dans le théâtre cornélien

Ce livre veut montrer comment, en reconsidérant le théâtre de la violence tyrannique issu du XVIe siècle et le théâtre amoureux de la douceur pastorale, Corneille donne naissance à la figure du Héros qui fait l'originalité de son théâtre. Dans le cadre d'une dramaturgie dynamique à tendance épique, qui ouvre volontiers ses dénouements sur l'avenir historique, Corneille invente, pour la comédie puis pour la tragédie, un théâtre "politique", porteur d'un modèle de société qui lui sert de canevas et qui, sans âtre polémique ni "engagé" au sens moderne issu des lumières, agit de façon performative sur son public. D'où sa réputation (que soutient, tout en faisant masque, son magnifique génie rhétorique). Chez lui, la machine de l'Etat bien conçu ajuste l'un à l'autre un Héros coupable mais conquérant et un Prince libéré de ses passions, qui sait le mettre à son service par la promesse de son amnistie et d'un amour récompensé. Tel est, pour l'auteur du livre, le principe politique de la dramaturgie cornélienne, qui donne sens aux catastrophes tragiques de Médée répudiée ou de Suréna assassiné, comme aux dénouements heureux du Cid, d'Horace, de Cinna ou d'Agésilas. De la Querelle du Cid sur l'immoralité de son dénouement à la petite polémique sur le "sens" de Surina, dans les années 1990, la reconnaissance de sa pertinence structurelle ne semble cependant pas s'imposer aux "doctes". Est-ce parce qu'il ne relève pas du pur formalisme technique mais d'un imaginaire, sur lequel l'auteur normand ne s'explique guère ? Quoi qu'il en soit, l'univers cornélien exhibe dés les comédies ce lien héroïque négocié entre passions amoureuses et réalisme social, tandis que la suite des tragédies de la gémellité (Rodogune, Héraclius, Nicomède, Pertharite, etc.) propose, sur les bases du dédoublement des caractères politiques entre le Héros et le Roi, une version originale du théâtre de l'identité, différente de celle d'un Rotrou ou d'un Thomas Corneille. La carrière louis-quatorzienne du dramaturge reste également, en dépit d'un nouvel air du temps, profondément fidèle à cette problématique.

10/2010

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Poésie

Le serment du Jeu de Paume

Le serment du Jeu de Paume (The Tennis Court Oath, 1962), l'un des livres clef de la littérature américaine d'après-guerre, correspond à la "période française" du poète américain John Ashbery (1927). John Ashbery a vécu 10 ans en France, d'abord à Montpellier puis à Paris, de 1955 à 1965. La publication de ce livre a provoqué une onde de choc dans le monde des lettres américaines, ouvrant la voie aux expérimentations les plus diverses dont s'inspireront les poètes des années soixante-dix et quatre-vingt, notamment les poètes du mouvement L=A=N=G=U=A=G=E comme Charles Bernstein, Ron Silliman ou Bruce Andrews, qui ont lu dans Le serment la nécessité et la possibilité de rénovation de la langue américaine. Le livre n'entretient pas de rapport direct ou illustratif aux événements du 20 juin 1789. John Ashbery explique qu'il a eu l'idée de ce titre lors d'un trajet en bus à Paris : comme il passait devant les jardins du Luxembourg, John Ashbery a aperçu des gens vêtus de blanc en pleine partie de tennis, scène qui lui a rappelé Le serment du Jeu de Paume. Le poète explique qu'il a alors été intrigué par le contraste entre les "circonstances apocalyptiques" de la Révolution française rappelée à son souvenir et la scène presque pastorale de ces Parisiens jouant au tennis au début des années soixante. Ce qui se "joue" dans ce livre tient à la volonté du poète d'aller chercher les particularités de la langue et du langage par-delà le figement de l'histoire dans un événement dont seul le nom semble subsister dans la mémoire collective. C'est un livre qui ouvre, comme la paume de la main, un livre palmé aux nombreuses feuilles et aux nombreux départs ; un livre qui tend, lance, jette comme la main du joueur lance la balle. Le serment propose une définition de la poésie comme incessante série de déplacements et d'échanges, de services réussis, de balles perdues et de montées au filet héroïques.

10/2015

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Littérature étrangère

La famille royale

" Privé " neurasthénique, Henry Tyler a été embauché par John Brady, cynique homme d'affaires à la recherche de la mythique " Reine des Putes " de San Francisco, dont il entend faire la vedette d'un bordel " virtuel " à Las Vegas. Comme en proie à un sortilège, Tyler se voue corps et âme à une enquête dans les bas-fonds de San Francisco, finit par localiser " la Reine ", une petite femme noire, tombe amoureux d'elle et devient dès lors membre de " la Famille Royale ", une tribu exclusivement composée de prostituées ravagées par le crack et que le Roi Dollar et ses sbires vont s'employer à anéantir. Tyler achèvera sa descente aux enfers en rejoignant les " hobos ", des vagabonds qui sillonnent le pays... Dans une autre vie, Henry a eu un frère, John, un avocat froid et méprisant, évoluant dans les hautes sphères de la société et marié à une Coréenne, Irène, que Henry chérit d'un impossible amour. Les deux frères sont les Caïn et Abel du roman dont les destins se croisent sous le signe des amours contrariées, des femmes perdues, des vies gâchées, des sociétés corrompues... Traquant la moindre bribe d'humanité là où ne semblaient régner qu'ordure et obscénité, Vollmann crée de toutes pièces une psychologie d'un genre nouveau, hantée d'exégèses et de métaphores, d'illuminations et d'autopsies. Sa prose hypnotique fait traverser toutes les antichambres de la société et de l'âme contemporaines avant d'ouvrir les portes du no man's land que parcourent les derniers errants du " cauchemar américain "... Récit d'une ville en perdition, d'un amour impossible, d'un fratricide sans cesse ajourné, La Famille Royale est une fresque éblouissante et affranchie de tout tabou, qui démontre, une fois de plus, que " le grand roman américain " est toujours à écrire à condition, pour l'écrivain, de choisir de confronter l'Amérique à ses pires hantises.

10/2004

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Tourisme France

Le royaume des bergers. Les ardoises sauvages

A la fin des années 70, en vallée d'Ossau, vit l'ultime génération des bergers transhumants à avoir leur vie durant, rallié les Pyrénées aux plaines d'Aquitaine. Les vertiges de la société d'après-guerre, confort, réussite, rentabilité, oublièrent cette poignée d'hommes, qui dans la solitude des montagnes, de mémoire en mémoire, avec presque rien, de l'herbe et une source, un bâton, une besace, leur chien, menaient les troupeaux… Après une alliance séculaire, la plaine n'aimera plus les bergers ; désormais ils vivront, l'hiver dans la vallée, les beaux jours dans la montagne " leur seule terre promise "… … et les troupeaux, aujourd'hui encore, rallient les montagnes d'Ossau, ces royaumes endormis que réveille le cri du berger… Madé ne pouvait taire sa rencontre avec ces transhumants d'un autre âge. A leur côté elle a partagé la lente métamorphose de ce monde particulier qui se croyait si tristement perdu, elle a été un témoin privilégié de la ténacité, du renouveau du peuple des bergers. C'est au pied du Pic du Midi d'Ossau, dans la cabane-refuge de Pombie que Renée et Madé se croisent une première fois, elles ont une vingtaine d'années. Si leurs parcours s'éloignent, elles ont un même point d'attache, la vallée d'Ossau des amitiés communes, et l'attrait du monde pastoral : Madé y est au coeur, Renée vit à proximité. Leurs expériences parallèles vont se rejoindre autour des textes de Madé pour les illustrer. Les mots écrits contiennent déjà des images. Il s'agira d'en prolonger l'atmosphère par des dessins originaux afin d'évoquer une époque : celle qu'elles ont connue et traversé, dans les montagnes du Haut-Béarn.

09/2016

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Religion

Consolation aux tribulations d'Israël

La Consolation aux tribulations d'Israël de Samuel Usque, publiée à Ferrare en 1553, est un des textes majeurs portugais du XVIe siècle et aussi le premier texte marrane écrit en portugais. Samuel Usque est né au Portugal, dans le milieu des marranes, victimes de la conversion forcée des juifs à l'extrême fin du XVe siècle. Il s'enfuit à Anvers, puis en Italie, avec le soutien de la célèbre dona Gracia Nassi. C'est à Ferrare, où la maison d'Este accorde sa protection aux réfugiés de la péninsule Ibérique, qu'il publie en 1553 la Consolation aux Tribulations d'Israël dans le but de faire revenir les "messieurs de l'Exil" au judaïsme. Présentée sous la forme d'un dialogue pastoral, cette "Histoire des Juifs", allant des origines bibliques aux persécutions médiévales et aux tragiques événements portugais dont l'auteur a été un témoin direct, a été immédiatement exploitée par les chroniqueurs utilisant l'hébreu et, du coup, a largement façonné la mémoire historique juive à l'époque moderne. Cette oeuvre est un exemple caractéristique de la littérature des conversos partagée entre deux univers et traditions culturels : la tradition ibérique chrétienne et la tradition juive. Mais, elle est en même temps tenue, par ses accents lyriques proches d'un Camões ou d'un Bernardim Ribeiro, pour l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature portugaise. Cette première traduction française de la Consolation est magistralement introduite par l'historien Yosef H. Yerushalmi (reprise de l'introduction à l'édition portugaise de 1989, Fundação Gulbenkian). Cette longue introduction est à la fois une histoire brève des juifs et des marranes au Portugal aux XVe et XVIe siècles et une analyse historique du texte de Usque.

11/2014

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XVIIIe siècle

Une société en marche. Les processions en France au XVIIIe

Le 1er juillet 1766, le chevalier de La Barre est brûlé pour ne pas avoir salué une procession. Le 4 mai 1789, Louis XVI conduit la procession du Saint-Esprit qui ouvre les Etats-Généraux à Versailles avec des représentants des trois ordres. Dans ces deux images se traduisent la présence et la force de ce rituel religieux qui semble ainsi pérenne et inchangé. Le 18ème siècle est comme pour de nombreux thèmes ici ambivalent. Les processions sont omniprésentes et suivies, comme en témoignent nombre de journaux privés et chroniques municipales, marque d'une ferveur continue, d'un besoin religieux notamment dans sa forme climatique ou mémorielle, que précise ce livre. Elles sillonnent également les écrits de controverses portant sur leur origine, leur sens, leur composition. Leur description abonde dans les articles de presse, les récits de voyage, les oeuvres littéraires. Pourtant, ce paysage animé renvoie des images différentes. Rituel religieux, elle est aussi parade sociale, objet politique, vecteur d'identité et de mémoire urbaines, dans un entremêlement permanent. Cette polysémie et cette présence en font un lieu essentiel d'observation de la société et de ses transformations. Elle participe de la transition religieuse et de la construction d'un nouveau discours pastoral. Elle pose la question des critères de classement d'une société et met en tension les devoirs collectifs et la liberté individuelle. Elle met en scène les pouvoirs, mais offre une tribune à leur contestation. Elle pose la question des modalités de la présence du religieux dans l'espace public et ainsi ouvre aux problématiques de l'ordre public et de la tolérance. Loin d'être un hapax dans un siècle sécularisé, l'affaire La Barre est un des aspects d'expression du sens de la procession. Ce livre veut en proposer une lecture globale contribuant à une relecture religieuse sociale et politique du 18ème.

10/2021

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Poésie

Le faune de marbre. Un rameau vert

"Qu'est-ce au fond qu'Un faune de marbre (malgré l'emprunt du titre à Hawthorne, aucune filiation ne peut être prouvée) ? Un cycle pastoral, très soigneusement structuré en dix-neuf poèmes dont un prologue et un épilogue. S'il est tout à fait conventionnel, par exemple, que la moitié des poèmes ait pour époque et pour cadre le printemps - la saison du renouveau, de l'énergie retrouvée avec les illusions -, il est plus révélateur que chacun soit centré sur un moment ou sur un caractère atmosphérique différent : la pluie, mai, le clair de lune, les bois au couchant, la nuit, etc. Le cycle est donc fait de variations d'ordre pictural (VI, VII) ou musical (XII, XVII). La tonalité générale est élégiaque, les sonorités longues, étouffées, et mouillées : la tristesse et, en effet (selon les voeux de l'auteur), la note dominante - et programmée. Le faune souffre d'être "en prison, voué aux rêves et aux soupirs", évoquant "des choses que je sais mais ne peux connaître" : le monde entier l'appelle, lui "que le marbre à jamais emprisonne". C'est donc en voyeur pétrifié (on trouve dix-sept fois dans le recueil le verbe to watch ou ses équivalents) qu'il assiste au déroulement des saisons, entend l'appel enjôleur de Pan, contemple la grâce bouleversante des peupliers frêles comme des filles, connaît le froid de la nuit, l'explosion du printemps, le vacarme des danses nocturnes et le silence des couchants - enfin, au retour du printemps, se retrouve "triste prisonnier" dont "le cour ne connaît que la neige de l'hiver". Toutes proportions gardées, Un faune de marbre évoque un drame à la manière de celui qui constitue l'argument de Igitur de Mallarmé." Michel Gresset.

04/1992

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Religion

Religieuses et religieux au XXIe siècle. Une proposition à la suite de Michel de Certeau

Où en est la vie religieuse aujourd'hui ? N'y a-t-il pas lieu de la réinventer ? Semblant condamnée à un inexorable déclin en Europe, on n'en voit guère les redéploiements disent les pessimistes. Or de fortes attentes la concernent. De nos différents lieux de vie, Paris, Lyon, Ouagadougou, nous voudrions en montrer le dynamisme évangélique. Nous connaissons bien les différents défis qui la traversent : celui de la fragilité, de la précarité, du sens, de l'interculturel, de l'intergénérationnel... Mais plusieurs points d'appui de la vie religieuse sont encore très solides : une vie de foi enracinée dans le Christ, une vie de communauté en Eglise, un goût de la rencontre avec tous, indépendamment même de la sécularisation grandissante. Comment éviter cependant que d'autres - de la compréhension du voeu de pauvreté dans les transformations de la conscience écologique à l'impact des technologies de l'information et de la communication sur ses formes de vie - ne soient sans effets ? En cette année du 30e anniversaire de son décès, nous avons choisi de vous faire une proposition à partir des écrits de Michel de Certeau sj (1925-1986). Le jésuite était un fin connaisseur de la vie religieuse. Même si le contexte a changé, c'est dans le sillon de sa pensée que s'inscrira cette proposition. Celle-ci comprendra trois temps : une ouverture sur la situation actuelle, un détour par sa théologie spirituelle ; un envoi, volontairement assez pastoral. Chacune de ces trois parties pourra être lue indépendamment l'une de l'autre. Mais nous croyons volontiers qu'un " diagnostic de crise e - au sens d'une mise au travail - renvoie aussi à une " crise du diagnostic e en Eglise, ce à quoi ce livre entend, pour une part, remédier.

01/2016

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Religion

Le diocèse d'Ajaccio

Le territoire actuel du diocèse d'Ajaccio correspond à la totalité du département de la Corse, autrefois réparti entre les six diocèses d'Aleria, Mariana, Accia, Ajaccio, Sagone et Nebbio. La description de la Corse n'étant pas à faire ici, il suffit de noter que son insularité lui confère une originalité très particulière. Sur le plan géographique, il convient de signaler les graves difficultés du relief; les conséquences qui en résultaient pour l'établissement des communications intérieures ne furent pas sans incidences sur l'évangélisation permanente des populations. Naguère encore, le désenclavement n'était pas entièrement réalisé : on ne saurait oublier que, aux alentours de 1930, Mgr Rodié, qui fut le premier évêque en Corse à posséder une automobile, accomplissait encore une partie de ses visites pastorales à cheval. Ce diocèse donc, est essentiellement composé de communes rurales. Bien qu'ayant perdu en majeure partie le caractère sylvo-pastoral qui était le sien, le pays reste doté d'une personnalité d'origine rurale très accusée. Pour s'être déroulée, en presque totalité, dans les campagnes, son histoire religieuse en a été profondément marquée. Sur plus de quatre cents paroisses, dix seulement sont établies dans les villes de plus trente mille habitants, bien qu'à l'heure présente, plus de la moitié de la population soit concentrée dans les zones urbaines, spécialement Ajaccio et Bastia. Si dans un lointain passé on a pu constater un phénomène de reflux des populations vers l'intérieur montagneux, de nos jours, et bien qu'il ne soit pas absolument nouveau, nous assistons au mouvement inverse, plus accéléré peut-être, d'afflux vers les villes, et de là vers le Continent. Avec 868 417 hectares, ce département occupe en étendue le sixième rang au classement national, mais avec moins de trente habitants au kilomètre carré, il occupe le 61e rang pour la densité de population. Il est généralement admis aujourd'hui qu'une monographie diocésaine ou paroissiale est impossible à écrire, sans consacrer une part importante à la sociologie religieuse. Or, celle-ci perfectionne sans cesse ses méthodes d'investigation. C'est ainsi que dans une étude récente, le chanoine Boulard et Jean Rémy, l'ont enrichie d'une idée nouvelle, la « région culturelle ». Selon ces auteurs, « il y a un lien étroit entre le comportement religieux d'une population et le substrat géologique qui le porte ». Nous retenons l'idée qui, dans le cas de la Corse, nous a semblé fort intéressante. Tout au long de l'histoire religieuse de l'île, nous serons amené, au gré des événements, par notations successives et à l'aide d'une cartographie appropriée, à relever la coïncidence frappante d'une région religieuse avec la grande barrière orographique qui divise la Corse en deux. Cette cassure a, non seulement abouti au cours des siècles, à une division administrative, mais tracé la ligne de démarcation d'événements historiques déterminants. Sur le plan socio-politique, ce partage a surtout été mis en relief par la révolution communale de 1358 qui, fait très significatif, entraîna les dénominations de Terra del Comune et Terra dei Signori. La division administrative qui en a découlé plus tard, fut consacrée par des appellations trop souvent utilisées, pour ne pas être rappelées ici. La partie septentrionale était désignée par Banda-di-dentro ou Partedi-quà-dai-monti, ou en français, En-deçà-des-Monts. Banda-di-fori, ou Parte-di-là-dai-monti, ou encore Pumonte, désignaient la partie méridionale, le Delà-des-Monts. Les provinces du Deçà étaient : Capo-Corso, N ebbio, Balagna, Calvi, Aleria, plus les Seigneuries du Cap. Celles du Delà étaient Ajaccio, Vico, Sartène, plus les fiefs de Cinarca, Istria, Bozi et Ornano. L'antagonisme historique entre ces deux parties a été consacré, pour des raisons qui n'étaient pas seulement géographiques, par la Révolution française, lorsque, le 11 août 1793, la Convention créa les deux départements du Liamone et du Golo. Sur le plan religieux, on pourra également discerner les territoires du Delà qui auront appartenu aux diocèses de Sagone et d'Aleria. A travers les grands événements historiques qui, en des périodes précises, ont engendré la perturbation de l'évangélisation permanente, la persistance des attitudes religieuses, selon les régions, est frappante, car historiquement remarquable. Il n'est pas impossible que nous soyons ainsi amené à conclure que la clé des situations religieuses en Corse, est dans l'histoire elle-même. Leur explication alors résiderait beaucoup plus « ailleurs » que dans les variables externes; géographiques, économiques ou politiques. En bref, pour reprendre un mot de Teilhard de Chardin, c'est le passé qui nous révèle la construction de l'avenir. Pour l'Eglise de Corse, nous allons tenter d'en relever les jalons à travers le déroulement des événements, l'élaboration des institutions et le comportement des hommes.

03/1997

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Religion

Ajaccio

Le territoire actuel du diocèse d'Ajaccio correspond à la totalité du département de la Corse, autrefois réparti entre les six diocèses d'Aleria, Mariana, Accia, Ajaccio, Sagone et Nebbio. La description de la Corse n'étant pas à faire ici, il suffit de noter que son insularité lui confère une originalité très particulière. Sur le plan géographique, il convient de signaler les graves difficultés du relief; les conséquences qui en résultaient pour l'établissement des communications intérieures ne furent pas sans incidences sur l'évangélisation permanente des populations. Naguère encore, le désenclavement n'était pas entièrement réalisé : on ne saurait oublier que, aux alentours de 1930, Mgr Rodié, qui fut le premier évêque en Corse à posséder une automobile, accomplissait encore une partie de ses visites pastorales à cheval. Ce diocèse donc, est essentiellement composé de communes rurales. Bien qu'ayant perdu en majeure partie le caractère sylvo-pastoral qui était le sien, le pays reste doté d'une personnalité d'origine rurale très accusée. Pour s'être déroulée, en presque totalité, dans les campagnes, son histoire religieuse en a été profondément marquée. Sur plus de quatre cents paroisses, dix seulement sont établies dans les villes de plus trente mille habitants, bien qu'à l'heure présente, plus de la moitié de la population soit concentrée dans les zones urbaines, spécialement Ajaccio et Bastia. Si dans un lointain passé on a pu constater un phénomène de reflux des populations vers l'intérieur montagneux, de nos jours, et bien qu'il ne soit pas absolument nouveau, nous assistons au mouvement inverse, plus accéléré peut-être, d'afflux vers les villes, et de là vers le Continent. Avec 868 417 hectares, ce département occupe en étendue le sixième rang au classement national, mais avec moins de trente habitants au kilomètre carré, il occupe le 61e rang pour la densité de population. Il est généralement admis aujourd'hui qu'une monographie diocésaine ou paroissiale est impossible à écrire, sans consacrer une part importante à la sociologie religieuse. Or, celle-ci perfectionne sans cesse ses méthodes d'investigation. C'est ainsi que dans une étude récente, le chanoine Boulard et Jean Rémy, l'ont enrichie d'une idée nouvelle, la « région culturelle ». Selon ces auteurs, « il y a un lien étroit entre le comportement religieux d'une population et le substrat géologique qui le porte ». Nous retenons l'idée qui, dans le cas de la Corse, nous a semblé fort intéressante. Tout au long de l'histoire religieuse de l'île, nous serons amené, au gré des événements, par notations successives et à l'aide d'une cartographie appropriée, à relever la coïncidence frappante d'une région religieuse avec la grande barrière orographique qui divise la Corse en deux. Cette cassure a, non seulement abouti au cours des siècles, à une division administrative, mais tracé la ligne de démarcation d'événements historiques déterminants. Sur le plan socio-politique, ce partage a surtout été mis en relief par la révolution communale de 1358 qui, fait très significatif, entraîna les dénominations de Terra del Comune et Terra dei Signori. La division administrative qui en a découlé plus tard, fut consacrée par des appellations trop souvent utilisées, pour ne pas être rappelées ici. La partie septentrionale était désignée par Banda-di-dentro ou Partedi-quà-dai-monti, ou en français, En-deçà-des-Monts. Banda-di-fori, ou Parte-di-là-dai-monti, ou encore Pumonte, désignaient la partie méridionale, le Delà-des-Monts. Les provinces du Deçà étaient : Capo-Corso, N ebbio, Balagna, Calvi, Aleria, plus les Seigneuries du Cap. Celles du Delà étaient Ajaccio, Vico, Sartène, plus les fiefs de Cinarca, Istria, Bozi et Ornano. L'antagonisme historique entre ces deux parties a été consacré, pour des raisons qui n'étaient pas seulement géographiques, par la Révolution française, lorsque, le 11 août 1793, la Convention créa les deux départements du Liamone et du Golo. Sur le plan religieux, on pourra également discerner les territoires du Delà qui auront appartenu aux diocèses de Sagone et d'Aleria. A travers les grands événements historiques qui, en des périodes précises, ont engendré la perturbation de l'évangélisation permanente, la persistance des attitudes religieuses, selon les régions, est frappante, car historiquement remarquable. Il n'est pas impossible que nous soyons ainsi amené à conclure que la clé des situations religieuses en Corse, est dans l'histoire elle-même. Leur explication alors résiderait beaucoup plus « ailleurs » que dans les variables externes; géographiques, économiques ou politiques. En bref, pour reprendre un mot de Teilhard de Chardin, c'est le passé qui nous révèle la construction de l'avenir. Pour l'Eglise de Corse, nous allons tenter d'en relever les jalons à travers le déroulement des événements, l'élaboration des institutions et le comportement des hommes.

01/1974

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Religion

Le Père Liégé (1921-1979). Un itinéraire théologique au milieu du XXe siècle

" Le Père Liégé écoutait avec beaucoup de courtoisie. Ses yeux brillaient avec une certaine malice sous les cheveux roux, derrière les lunettes de l'intellectuel. Il ne refusait, dans les discussions passionnées de cette époque, aucune hypothèse. II y avait toujours un moment où nous butions sur la solidité, chez lui, de la foi en la transcendance, en la Parole et en l'Eglise. Nous avions l'impression d'une solidité doctrinale qui, jointe à un grand savoir, à l'amitié humaine et au sens de la liberté de la recherche, composait un mélange très séduisant. " Ainsi s'exprimait Georges Hourdin. Le professeur Gérard Reynal s'attache à faire découvrir la personnalité remarquable que fut le Père Liégé : ce dominicain fut formé aux facultés théologiques du Saulchoir, à l'école des Pères Chenu et Congar qui furent ses maîtres. C'est en 1946, dès la fin de la guerre, qu'à son tour il commença son enseignement théologique. Mais comment est-il devenu ce penseur dont la théologie originale marquera des générations ? Pour tenter de le comprendre, il faut le suivre dans ses réactions et réflexions face aux événements. Cela va du " renouveau " d'après-guerre jusqu'au concile Vatican Il et à sa postérité, en passant par la création de la revue Parole et Mission et la fondation de l'ISPC à l'Institut catholique de Paris. En effet, le Père Liégé s'est très vite engagé dans des débats qui marquent le surgissement d'une nouvelle manière de comprendre l'Eglise, son rapport au monde et son souci missionnaire. Dans le même temps, son expérience éducative auprès des jeunes " Routiers " a confirmé sa vocation apostolique et fait surgir une personnalité hors du commun qui fera preuve de clair-voyance autant que de courage dans ses engagements - par exemple face aux " événements " d'Algérie. Sa réflexion au sein de l'équipe de Parole et Mission, animée par Antonin-Marcel Henry, o.p., puis son enseignement à l'Institut supérieur catéchétique fondé avec François Coudreau, p.s.s., confirmeront et préciseront la vocation théologique de P-A. Liégé qui commence à élaborer les principes de base de ce qui deviendra sa théologie pastorale. A travers l'histoire passionnante de ce religieux, c'est une belle et riche page de l'histoire de l'Eglise au XXe siècle que Gérard Reynal fait revivre.

10/2010

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Pédagogie

Un coeur d'enfant. Enquête généalogique sur l'expérience de l'enfant Tome 1, S'émanciper et s'épanouir

L'expérience de l'enfant a acquis, durant les deux derniers siècles, une centralité marquant en elle la nouveauté d'un événement : c'est ce dont cet ouvrage proposera la généalogie, en suivant une inspiration d'origine foucaldienne. Ce livre explorera les pratiques et les techniques - éducatives, pédagogiques - qui, durant cette période, au travers de leurs multiples formulations et conceptions, organisent la production, dans l'enfant, de son être intérieur et intime, la configuration et la formation, en lui, d'un sujet. De cette expérience, qui fait de sa subjectivité ou de son intériorité un lieu central de problématisation, on retracera, en France, la naissance et le développement des trois stratégies traversant les conceptions "utopiques" ou "mystiques" du début du XIXe siècle, celles de la pédagogie sous la IIIe République et, dans la première moitié du XXe siècle, du mouvement de l'"éducation nouvelle". Distribuée en deux volumes intitulés S'émanciper et s'épanouir et Socialiser et libérer, cette enquête examinera, en premier lieu, les formes et les normes de ces processus de configuration de sa substance intime, en parcourant un certain nombre de lieux pratico-discursifs de production du coeur et de l'intériorité enfantine : jeu, activité, amour. Elle exhumera trois grandes stratégies de subjectivation : celle qui se charge d'assurer l'épanouissement du sujet dans l'enfant en cultivant, en lui, les germes de son intériorité, celle qui cherche à garantir son émancipation par la socialisation de son être, celle, enfin, qui culmine dans le projet de sa libération et arrime ses pratiques au développement de sa nature et de ses besoins. Le second volume scrutera, en premier lieu, les formes et les normes chargées de discipliner en lui une personnalité "équilibrée". Il y opposera l'étude, dans le mouvement de l'"éducation nouvelle", de deux grands dispositifs "utopiques" de l'art de libérer l'enfance : celui qui s'efforce d'en déployer l'être en favorisant l'apparition d'une "société des enfants" et celui qui, en organisant le travail enfantin, tente de remonter vers une "enfance des sociétés" pour en dériver une société renouvelée. Dans cette expérience de l'enfant rythmée par des stratégies parfois convergentes, souvent en conflit, un pouvoir de subjectivation et de configuration de l'être enfantin se déploie depuis deux siècles, dont la cible est le "coeur" de l'enfant et dont la forme est celle d'une "pastorale de l'enfance".

06/2017

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Religion

Un prêtre français assassiné au Brésil (1936-1989)

Né dans le Jura en 1936, prêtre du diocèse de Saint Claude en 1963, Gabriel Maire y a exercé son ministère dix-sept ans. D'abord en paroisse à Dole, en même temps qu'il était aumônier de lycée ; puis à Saint Claude comme vicaire à la cathédrale, avec un engagement dans la pastorale ouvrière et dans l'animation d'un quartier populaire. Pleinement inséré dans ces engagements en France, pourquoi Gabriel est-il parti en Amérique latine en 1963 ? Un départ qui ne doit rien au hasard mais se présente comme le fruit de deux enracinements. L'un dans sa foi vivante en la personne de Jésus ; l'autre dans son engagement politique à travers le "Mouvement populaire des citoyens du monde" qu'il avait lui-même créé. Cette double dimension de sa vie lui a fait très vite envisager d'aller là où il y avait moins de prêtres que dans sa région d'origine, le Jura. Sa destination - l'Amérique latine - est aussi le fruit de sa rencontre avec Dom Helder Camara, évêque de Recife au Brésil. Ces deux lignes de force et cette rencontre vont marquer sa présence au service des plus pauvres du Brésil, pour les aider à retrouver leur dignité et à devenir responsables de leur vie. Il s'y est investi pour la justice sociale au point de devenir insupportable - au sens le plus strict du terme - pour ceux qui écrasaient le peuple et qui finirent par le faire assassiner après neuf ans de présence dans les favelas. Pour l'essentiel, ce livre reprend les écrits de Gabriel. D'abord, ceux qui éclairent son action en France et ses raisons de partir au Brésil (1e partie). Puis l'ensemble des circulaires qu'il envoya régulièrement à sa famille et à ses nombreux amis du Jura (2e partie). Enfin, quelques documents qui retracent l'impact de sa vie et de sa mort dans le diocèse de Vitoria, et la lutte de ses amis au Brésil et en France pour faire reconnaître sa mort comme un assassinat, et non un crime crapuleux, comme les commanditaires et la justice locale ont voulu le présenter. Le dernier chapitre de ce livre est signé par Guy Aurenche, avocat français, ex-président de la Fédération internationale de l'ACAT et aujourd'hui président du CCFD-Terre Solidaire.

12/2013