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Littérature étrangère

Liaisons morbides

Une jeune romancière, inconnue hier, qui est en train de faire un tabac dans son pays - la Roumanie - et s'apprête à conquérir le reste de l'Europe : Liaisons morbides, son premier livre (2002), a fait scandale à Bucarest -mais s'est trouvé acclamé à la fois par la critique et par un large public. La narratrice - elle n'a pas de nom, mais du tempérament à revendre - quitte sa province en compagnie de la belle Alex, une camarade de lycée dont elle a fait son " amie " de cœur (pour rester pudique) et s'en va filer le parfait amour - parfait... c'est-à-dire pervers aux yeux des bien-pensants qui partout et toujours sont en nombre - dans le Bucarest d'aujourd'hui, livré à tous les mirages de la dépravation occidentale. Les deux donzelles ne restent pas longtemps deux, quelques garçons ne tardent pas à les rejoindre, à partager leurs jeux, parviennent même à les séparer un temps... Ils n'ont pas toujours la tâche facile (l'un d'eux, étudiant en théologie, hésite entre le libertinage et le mariage... car il doit se faire pope), ni le beau rôle : c'est que la passion qui lie Alex et son amie a un si fort goût de liberté qu'il n'est pas facile de la faire rentrer dans le rang. On boit, on goûte aux paradis artificiels, on fait l'éloge éperdu de la cigarette (loin de la correction politique... et de la correction tout court), tout cela avec une fureur et une fraîcheur qui devraient faire honte aux tristes blasés de notre cher Occident. Sentiment de Gheorghe Craciun, critique écouté : " ... ses pages nous brûlent la peau, ses mots nous suffoquent, chargés qu'ils sont de puanteurs et de parfums. Le bistouri taille dans le vif Le tout avec une assurance narrative qui devrait donner des frissons de jalousie à nombre de prosateurs d'aujourd'hui... Assurément, l'un des meilleurs romans brefs de toute la littérature roumaine. "

02/2006

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Littérature étrangère

Au milieu du chemin de notre vie

« Oui, ma poétique est une poétique de policier ; je recueille des faits : je n’écris pas un livre, je rends témoignage ». Depuis sa chambre au baraquement communautaire de Litvinov, dont la porte s’ouvre seule, et claque, à toute heure du jour et de la nuit, le narrateur évoque, en instantanés, l’immédiat après-guerre, l’enthousiasme des premiers mois du socialisme tchèque, puis la fureur hallucinée du stalinisme, sa bêtise, et l’avilissement de tous par la peur, enfin son propre quotidien, dans les années 50, l’amélioration matérielle des conditions de vie : « La révolution, quant à elle, a voilé son sein nu, elle engraisse et passe des soirées entières devant sa télé ». Les gosses du quartier, l’endormisseur professionnel qui échoue chaque nuit à endormir l’avocat insomniaque, les ouvriers, les amoureux, en quelques traits, comme Isaac Babel, le Mandelstam de la Quatrième prose ou le Boulgakov des Ecrits sur des manchettes, Jedlicka trace d’inoubliables portraits. Mais son cri de douleur et son espérance malgré tout, lui donnent encore une dimension particulière. Tissant sa vérité du détail des choses vues et du défilé contingent des destins croisés entre 1948 et 1956, entre les rues de Prague et les paysages dévastés des Sudètes, entre utopie et désespoir, l’image présentée ici de la période stalinienne en Tchécoslovaquie est d’une force poétique impressionnante. La réflexion sur la condition humaine que l’auteur y amorce est d’une profondeur qui ne pourra manquer d’interpeller le lecteur auquel, en ce début de XXIe siècle, on voudrait faire admettre la fin de l’histoire. Ce livre immense, inexplicablement, était resté inédit en français jusqu’à ce jour. La vie quotidienne d’une ville minière tchèque dans les années cinquante. Un texte d’une beauté poignante, empreint à la fois de lyrisme et d’humour, sur la fuite du temps, la trahison des espérances et l’échec d’une révolution.

01/2011

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Histoire internationale

Histoire des Apaches. La fantastique épopée du peuple de Géronimo (1520-1981)

Pour la première fois de ce côté-ci de l'Atlantique, voici l'histoire organique d'un groupe indien d'Amérique du Nord, les Apaches, tant décriés, avilis et trahis dans leur vérité sur l'instigation des "médias" américains de la fin du siècle dernier. Or, les Apaches furent avant tout un peuple qui, quatre siècles durant, mena son combat contre les conquérants espagnols (1520-1821), mexicains (1821-1846) puis américains. Une étonnante épopée par laquelle, ni tout à fait coupables, ni tout à fait innocents, ils répondirent aux exactions de leurs adversaires, engagés dans l'exécution de la "solution finale" : De ce temps et de ces luttes sans merci, la légende a retenu les noms des plus célèbres de leurs chefs : Mangus Colorado, Cochise, Victorio, Nana, Geronimo. Ils revivent ici, en situation dans leur groupe respectif, dans un récit qui dépasse la seule chronique événementielle pour, d'une part, décrire un mode de vie, et, d'autre part, analyser les tenants et les aboutissants de la politique indienne des gouvernements successifs de Madrid, de Mexico et de Washington. L'auteur expose notamment les aspects de la politique de "désindianisation" systématiquement mise en rouvre par Washington au préjudice des tribus ruinées jusqu'à l'entrée a la Maison Blanche de Franklin D. Roosevelt (1933) . Il souligne enfin les efforts des présidents Kennedy et Nixon pour une "réindianisation" qui subit aujourd'hui les effets de la politique de Ronald Reagan. Mais on en sont, de nos jours, les Apaches des réserves d'Arizona, par exemple, à San Carlos et à Fort Apache ? Destiné a un large public, l'ouvrage adopte le ton du récit épique qui est mouvement, dynamisme et couleurs. Très ouvertement parfois, la narration se réclame du découpage cinématographique. Le drame devient alors présent et vivant. Au total, un livre 'plein de bruit et de fureur" restituant sa vérité à un peuple qui recherche fièrement les voies d'une "cohabitation" difficile avec la société dominante et sa culture.

05/1992

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Littérature française

L'allée du bout du monde

Beauté violente de la prose. Tout ce qu'on y reconnaît du monde, le nôtre : la nuit sauvage des villes, les gares quand on en a perdu le nom, les bords d'autoroute et ces discussions face à face quand le lendemain les yeux qu'on revoit n'ont plus de nom ni de visage. Comme dans le début du Bruit et la fureur, de Faulkner : un temps simultané, juxtaposé, où tout se chevauche. Et la littérature se saisit à bras le corps des lois du rêve et les contraint à la discipline narrative on est dans le réel, et pourtant pas. Tout est cohérent à échelle de la phrase qu'on lit, mais s'engouffre à nouveau dans le cauchemar dès qu'on tourne le virage paragraphe.Dans ce texte, les lois du rêve contraignent l'errance dans les villes, et le réel. On a échangé ses noms, on a enterré des souvenirs, on porte des amours impossibles, on croise des enterreurs de morts. C'est donc un fou qui voit, qui parle ? Ou bien, ces narrateurs, la prison et la violence, l'exil, les ont-ils condamnés à cette vision décalée, parce qu'eux voient juste, mais qu'ils ne comprennent pas ce qu'a fait d'eux le monde ? Qu'on le lise dans l'abandon, ce magnifique texte lyrique de Marie Cosnay. Qu'on le lise pour toutes ces histoires qui s'enchevêtrent, où on reconnaîtra vite les pistes. Laissons venir à nous la puissance de ces paysages à peine brossés, sitôt remplacés, tout est mobile, comme dans le rêve. Alors le monde qui nous entoure, celui de l'exclusion, celui des trafics, de l'argent et de la violence, se réorganise en lent décor derrière. Il y a les mules qu'on force à passer les douanes l'estomac chargé de cocaïne ou de diamants, et parfois la poche crève. Alors, dans la puissance de l'évocation, nous nous retrouvons nus à même le monde que nous préférons ne pas voir, le nôtre cependant.

07/2012

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Littérature française

Maison d'âme

En 1935, à soixante-dix ans, W. B. Yeats (1865-1939) est à l'apogée de sa célébrité. Prix Nobel de littérature en 1923, il est considéré comme un véritable monument national dans son Irlande natale et comme l'un des maîtres incontestés de la langue anglaise. Cependant, alors que sa santé se dégrade et qu'il ne lui reste plus que quelques années à vivre, il n'a pas devant lui un lent déclin mais un renouvellement extraordinaire de son génie créateur. C'est cette vieillesse hors du commun qu'évoquent ces Lettres sur la poésie, restées jusqu'ici inédites en français. Elles ont été rassemblées par Dorothy Wellesley (1889-1956), l'amie et correspondante privilégiée de cette période, qui saura accompagner et aider le poète dans le parcours aussi glorieux qu'insolite de ses dernières années. "Mon imagination est entrée en effervescence, lui écrit Yeats dans une des premières lettres de cette correspondance. Si j'écris encore de la poésie cela ne ressemblera à rien de ce que j'ai fait". Les trois ans et demi qui vont suivre, vécus par le poète avec une intensité hors du commun, vont pleinement confirmer cette annonce. Face à la vieillesse qui affaiblit son corps, Yeats entretient sans relâche l'ardeur intellectuelle qui l'habite, ne baisse les bras devant aucun des aspects de son époque qui l'indignent, utilise son immense célébrité pour rester jusqu'au bout un acteur de son temps. "Ma poésie, écrit-il à Dorothy Wellesley, naît tout entière de la fureur ou de la luxure". Seuls trouvent grâce à ses yeux les créateurs qui, comme lui-même, refusent toute forme de passivité, dans leur oeuvre comme dans leur vie. Témoignage de premier plan sur l'intimité d'un grand poète, document précieux sur le processus de la création poétique, ce livre renferme surtout une extraordinaire leçon d'énergie.

04/2018

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Littérature érotique et sentim

La marche de la honte Tome 2 : Hemy

Je m'appelle Hemy Knox et je suis un putain de briseur de coeurs... J'ai blessé la personne qui compte le plus pour moi dans la vie, la seule femme que j'ai un jour aimée. J'ai laissé les drogues, l'alcool et la vie de débauche prendre le dessus, me consumer. Je l'avais là où je la voulais, et je lui ai arraché le coeur. Depuis lors, j'ai passé d'innombrables soirées à avoir des relations sexuelles dénuées de sens avec une multitude de personnes, les laissant vouloir et supplier pour plus sans aucun regret. Certains peuvent même m'appeler le diable, sans âme. Ils regardent et jugent, mais il y a une chose qu'ils ne savent pas ; personne ne le sait. Je veux plus que cette vie de strip-tease et de sexe à droite et à gauche, cette fête sans fin. Je veux l'amour et tout ce qui l'accompagne, cette sensation d'extase qui ne finit jamais. Le problème est... je le veux seulement avec elle. Onyx. Elle refuse d'être à moi... à nouveau. Elle est intelligente et c'est un putain d'inconvénient pour moi, protégeant son coeur tout en arrachant le mien de ma poitrine musclée. Je ne peux pas lui en vouloir. J'ai toujours été un imbécile en ce qui concerne les émotions d'une femme, en particulier les siennes. Elle veut me voir souffrir autant que je l'ai fait souffrir, me regarder me dessécher et mourir à ses pieds. Elle veut m'écraser jusqu'à ce que je ne respire plus et je la laisserai faire, parce que cela fait beaucoup moins mal que de ne pas l'avoir comme mienne. Rien ne m'arrêtera pour la faire mienne à nouveau. La douleur ne fait que me pousser plus fort, nourrissant ma fureur et me donnant une raison de vivre... Elle.

10/2018

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Littérature française

La Mère, la Sainte et la Putain. Lettre à Swann

" La Mère la Sainte et la Putain : ce sont les trois visages d'une femme qui raconte la gestation d'un enfant fait de mots, car ici, le texte est sa première mise au monde, avant l'être à venir . On suit toutes les étapes traversées par cette amazone libre, entre le moment où elle tombe amoureuse (l'errance puis la « chute d'organes, le cour tombé dans l'estomac ») et celui où elle va enfanter : ces étapes, ce sont les trois statuts du titre de ce bref roman en forme de cri, violemment imposés au corps féminin dans un monde décrit sans concession.« La faculté d'adaptation de la femelle humaine est un miracle de la nature. C'est à ce jour la seule espèce qui sait muter en quinze jours de prédateur à invertébré. »« Les mots naissent de l'inconfort, de la plaie, de là où ça fait mal. Les mots sont le hurlement de l'animal blessé, le cri du soldat pendant la bataille, le rugissement de la lionne affamée. Les mots ne surgissent pas de la tranquillité. »« Parce que les mots sont plus grands que la chair, parce qu'ils lui préexistent et qu'ils lui survivront, parce que l'odeur d'une peau ça s'oublie, et que les mots ça se relit. Parce que le souvenir se floute, quand les mots ont fixé pour toujours les contours des corps entre les draps. »« La mère porte le fils de l'homme, la sainte lave les péchés. La putain baise la lie de l'humanité. Puis est venue Marie-Madeleine, qui a sanctifié le métier. Depuis elle, les putains jouent les infirmières, essuient les pieds de Jésus condamné, sèchent les larmes, noient dans leur ventre le mal de vivre, les vices et la fureur, consolent le cour des amants empoisonnés. Les putains appartiennent aux hommes, mais ne portent pas leur descendance. À elles la douleur du monde, aux autres celles d'enfanter. »"

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Romans historiques

Une princesse canadienne. Dix ans de ma vie

Agnes Le Clerq Joy, jeune aventurière canadienne, fait la connaissance du prince prussien Felix zu Salm-Salm, à Washington, en 1862, au début de la guerre de Sécession. C'est le coup de foudre réciproque. Le bel officier, qui vient de s'engager dans l'armée de l'Union, sachant à peine l'anglais, fait sa demande en mariage. C'est ainsi qu'Agnes devient la princesse Salm-Salm. Ils vont mener, pendant près de dix ans et au cours de trois guerres, une existence pleine d'aventures, de bruit et de fureur. Ils connaîtront successivement la guerre de Sécession, à la fin de laquelle Felix sera général de brigade ; la guerre du Mexique et l'exécution de Maximilien, où tous les deux se montreront les défenseurs héroïques et malheureux de l'empereur ; la guerre de 1870, enfin, au cours de laquelle Felix mourra au combat de Saint-Privat. Dans son récit, Agnes entraîne le lecteur à sa suite dans ces trois guerres, dans trois pays qui n'ont pas grand-chose de commun, mais dont elle s'efforce de nous décrire les spécificités : l'efficacité américaine déjà, l'immensité du territoire ; l'imbroglio mexicain, l'isolement total de Maximilien dans cette galère, la sauvagerie des moeurs, la beauté des paysages grandioses autour de Mexico ; les habitudes quasi bourgeoises de la haute société allemande, où pourtant les titres et le rang comptent par-dessus tout, la puissance militaire extraordinaire de la Prusse. Agnes nous parle aussi de son couple, de son amour partagé avec son mari, de leurs problèmes d'argent et de leurs rapports ambigus avec la famille du prince. Après la mort de Felix, nous voyons Agnes se battre, pour garder la tête hors de l'eau, avec ses innombrables créanciers, son beau-frère peu enclin à mettre la main au porte-monnaie... Elle rencontrera l'empereur d'Allemagne, l'empereur d'Autriche et même le pape, à qui elle demandera son avis sur son intention de se retirer dans un couvent.

03/2016

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Acteurs

La vie extraordinaire d'un homme ordinaire

Dix fois nommé aux Oscars, Paul Newman obtient finalement la récompense du meilleur acteur en 1987, pour La Couleur de l'argent. Sa filmographie compte une soixantaine de rôles, parmi lesquels La Chatte sur un toit brûlant, L'Arnaqueur, Le Plus Sauvage d'entre tous, Luke la main froide, Butch Cassidy et le Kid, Le Verdict et Les Sentiers de la perdition. Mais son talent ne s'arrête pas aux plateaux de cinéma. En tant que pilote de course, Newman a remporté plusieurs championnats nationaux. Par ailleurs, militant politique et humanitaire, il a collecté et donné près d'un milliard de dollars à de nombreuses organisations caritatives, en particulier celles dont il est le fondateur. Paul Newman a eu six enfants et a été marié pendant cinquante ans à l'actrice Joanne Woodward. Il est décédé en 2008 à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Stewart Stern, ami de longue date de Paul Newman, fut son confident lors des enregistrements qui composent ce livre. Il est surtout connu pour avoir écrit le scénario des films La Fureur de vivre, The Rack et Rachel, Rachel, réalisé par Paul Newman. C'est en 1986, année de son Oscar d'honneur et de ses soixante et un ans, que Paul Newman s'assoit avec son vieil ami, le scénariste Stewart Stern, pour enregistrer des bribes de souvenirs destinés à la rédaction d'une biographie. Une entreprise de plusieurs années, pour laquelle Stewart Stern interroge également tous ceux qui ont gravité autour de la star hollywoodienne, sa famille proche, des amis et collègues acteurs, scénaristes, producteurs, mais aussi d'anciens camarades d'université ou de la marine. Quelques années après la mort de Newman, ce sont les retranscriptions de ces cassettes qui ont permis de raconter La Vie extraordinaire d'un homme ordinaire, témoignage intime sur ce que c'est que d'être le visage le plus admiré de la planète.

11/2023

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Ouvrages généraux

Ecrits sur l'Asie

1922. Peu après son retour d'Union soviétique, Albert Londres, bien décidé à rester "journaliste au long cours", embarque pour le Japon. Pour le grand public de l'entre-deux-guerres l'Orient est "compliqué", mais l'Extrême-Orient, presque inconnu. A Tokyo dans la cité "née de l'union d'un typhon et d'un tremblement de terre", le reporter de L'Excelsior et du Petit journal capte la fascinante étrangeté du pays du Mikado, et se lie d'amitié avec Claudel, alors ambassadeur de France au Soleil-Levant. Puis en 1925, c'est le départ pour "la Chine en folie" : en rendre compte, c'est dépeindre son effervescence, son bouillonnement, son chaos : les villes de l'empire du Milieu sont comme des théâtres d'ombres où s'affrontent seigneurs de guerre et mercenaires, nationalistes et communistes, bandits et trafiquants d'opium. En Inde, le Raj britannique est lui aussi en proie à l'instabilité ; la revendication monte. Hostile aux Anglais, Albert Londres y suit attentivement les futures voix de l'indépendance, Nehru, Gandhi, Rabintranath Tagore. Loin du bruit et de la fureur du nord, la péninsule indochinoise semble elle baigner dans une torpeur coloniale trompeuse. Car à Saigon bruisse déjà la rumeur de l'agitation naissante : quelques décennies plus tard, Albert Londres y aura ses successeurs, des milliers de journalistes et écrivains venus couvrir la guerre du Vietnam. Son regard, d'une modernité déconcertante, nous donne dans ces écrits un éclairage unique sur l'Asie du début du XXe siècle. Né en 1884, Albert Londres a débuté sa carrière de journaliste en 1906 au quotidien Le Matin. Plus tard, il écrira pour Le Petit journal et L'Excelsior. Ses reportages en URSS, en Amérique du Sud et en Asie ont fait de lui un véritable symbole de la profession de reporter. Créé en 1932 peu après la disparition de Londres dans le naufrage du paquebot Georges-Philippar, le prix qui porte son nom récompense chaque année les "meilleurs reporters francophones".

07/2022

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Sciences politiques

Longtemps (trop ?) J'ai cru aux matins... Edition

A l'automne de sa vie, l'auteur tente de comprendre par quels mécanismes intellectuels un engagement de jeunesse généreux l'a amené, pendant plus d'un quart de siècle, à ne pas voir la réalité. Ou à refuser de la voir. Du moins celle qui risquait de mettre à mal ses espoirs, ses illusions. C'est aussi à travers l'évocation de souvenirs parfois trompeurs et d'oublis souvent révélateurs qu'il décrit ensuite le long travail de deuil qui suivit sa rupture avec le Parti communiste français, l'effort pour acquérir ne pensée indépendante. Ni règlement de compte, ni autojustification, ce récit qui va de la Drôle de guerre en 1940 jusqu'aux bouleversements de ce début de siècle est un tableau de quatre-vingt ans de vie politique en France. Il évoque par ailleurs l'Autriche des années 1950 ainsi que les deux Allemagnes. Ce témoignage historique fourmille d'anecdotes et de portraits par celui qui, germaniste, enseignant, chercheur et traducteur, fut aussi athlète international avant devenir familier de la nomenklatura est-allemande comme des cercles dirigeants du PCF. L'affaire du Livre noir du communisme, l'affaire Nolte apparaissent sous un jour nouveau. Ce livre est aussi un roman personnel, sincère et pudique, un Bildungsroman diraient les Allemands. Plus qu'une autobiographie, un roman personnel, le tableau d'un siècle plein de fureurs et un plaidoyer pour la tolérance.

01/2021

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Réussite personnelle

Se libérer des fausses croyances sur l'argent. 24 actions pour vous sentir bien avec votre argent

Quelle est la relation profonde que vous avez à votre argent et à celui des autres ? Quelles sont vos croyances financières liées à vos blessures émotionnelles ? Quel est votre type financier prédominant, soit Dépensier, Econome, Fuyeur ou Martyr, et son lien avec votre état d'esprit de pauvreté ou de prospérité ? Tout au long de votre lecture, vous êtes encouragé à mettre en pratique le contenu de ce livre grâce à 24 actions concrètes pour vous aider à vous libérer des fausses croyances sur l'argent afin de transformer votre attitude envers lui. Vous êtes invité, tout d'abord, à prendre conscience de la sensation que vous procure la présence de l'argent dans votre vie, de votre première rencontre avec lui et de votre relation à lui, à vous en faire un allié et, enfin, à initier un tour d'horizon de votre histoire financière. Ensuite, vous découvrirez votre relation à l'argent en visitant l'héritage financier que vous ont légué vos parents à travers leurs propres fausses croyances et comment, en lien à votre histoire, faire la paix avec l'argent. Enfin, vous verrez comment évoluer vers une meilleure relation à votre argent en précisant la différence entre aimer l'argent, qui vous libère, et être attaché à l'argent, qui vous maintient prisonnier. En ressentant de la gratitude envers lui, en le respectant et en reconnaissant son importance dans votre vie, vous atteindrez un état de prospérité.

09/2021

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Littérature anglo-saxonne

Karoo. Avec 1 ex-libris signé, Edition limitée

Achevé quelques jours avant la mort de steve tesich [1942-1996], Karoo est le chant du cygne d'un auteur hors norme. ce roman est l'odyssée d'un riche consultant en scénario dans la cinquantaine, saul "doc" Karoo, gros fumeur et alcoolique, écrivaillon sans talent séparé de sa femme et traînant plusieurs tares émotionnelles. ? En tant que script doctor pour Hollywood, Saul Karoo mutile et "sauve" le travail des autres. En tant qu'homme, il applique le même genre de contrôle sournois à sa vie privée et se délecte de nombreuses névroses très particulières : son ­incapacité à se saouler quelle que soit la quantité d'alcool absorbée, sa fuite désespérée devant toute forme d'intimité, ou encore son inaptitude à maintenir à flot sa propre subjec­tivité. même s'il le voulait, il ne pourrait pas faire les choses correctement, et la plupart du temps, il ne le veut pas. Jusqu'à ce qu'une occasion unique se présente à lui : en visionnant un film, il fait une découverte qui l'incite à prendre des mesures extravagantes pour essayer, une fois pour toutes, de se racheter. Si Karoo est bien l'ambitieux portrait d'un homme sans coeur et à l'esprit tordu, c'est aussi un pur joyau qui raconte une chute verti­gineuse avec un humour corrosif. C'est cynique. C'est sans pitié. C'est terriblement remuant. C'est à la fois Roth et Easton Ellis, Richard Russo et Saul Bellow.

10/2021

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Critique littéraire

Baudelaire, violence et poésie

Que peut aujourd'hui la poésie, devant les fureurs de l'histoire, les souffrances des victimes, l'aridité métaphysique du temps présent, quand les sociétés, ayant perdu confiance en ses témoins, se sont détournées d'elle ? Quelle est la nécessité et quelle est la légitimité de la poésie, quand Baudelaire lui-même à la fin perdit la parole, attestant que perdre la parole est le fait moderne par excellence ?Mais Baudelaire posant cette question somme son lecteur d'y répondre en personne : de la reprendre où ses poèmes la laissent et de vouloir, avec lui, qu'à la fin de la poésie dans l'aphasie, personnelle ou collective, réponde une autre fin dans l'amour. Car il y a de la violence dans le langage, ce que le poème qui la reconduit peut au moins savoir, faisant de la poésie une recherche de ses propres conditions, et il y a, plus précisément, un meurtre au fond des mots, que le poème qui en dérive peut aussi révéler, faisant de la poésie, autant qu'un drame sacrificiel, un acte de compassion pour la victime des mots. Ce livre où sont lus Le Spleen de Paris, Pauvre Belgique !, deux poèmes de la Correspondance et Les Fleurs du mal est consacré à la passion de Baudelaire : à sa dénonciation, éthique excédant l'esthétique, de la violence intérieure à la poésie, pour rendre enfin possible, au-delà des poèmes, une parole délivrée.

01/1993

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Littérature érotique et sentim

La femme du miroir

Les premiers rayons de soleil s'insinuent sournoisement à travers le voile de mousseline blanche, douce intrusion matinale qui me dérobe au temps, à l'espace et me livre ainsi vêtue de ma seule sensualité à un bal envoûtant d'émotions charnelles. L'odeur si particulière de ta peau imprégnée dans le moindre de mes pores, un silence agréablement perturbé par ton toussotement de fumeur, le goût de ta bouche, de ta verge, cette sensation désagréablement délicieuse de tes doigts effleurant le bout de mes seins... la caresse gourmande de ta langue s'engouffrant dans mon intimité. Mon corps esclave d'une libido capricieuse, commence à se tendre, répond à mes fantasmes. Je peux ressentir ton pénis absent remplissant vigoureusement ma chatte... je ne peux résister à la vague d'une sublime jouissance. A l'âge de la puberté je rêvais d'être une écrivaine, de celles qui philosophent sur l'art mystérieux de faire l'amour, mais la vie a implanté en moi une fibre maladivement perverse, je m'adonne à la baise pure et dure, aux ressentis du corps et de l'âme plutôt que ceux de l'esprit. C'est le ventre avide qu'elle part à la recherche de son reflet, le reflet d'une femme qui incarne ses pulsions, le reflet d'une femme qui se désire et n'a qu'un objectif : se rencontrer au travers de tous ses fantasmes.

10/2011

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Littérature française

Les Aventures de Boro, reporter photographe Tome 1 : La Dame de Berlin

Complice dans la vie, les romanciers Dan Franck et Jean Vautrin le sont devenus en littérature pour faire revivre ensemble la tradition du grand roman d'aventures où le rebondissement des situations, la multitude des personnages et le caractère passionné des héros font loi. Blèmia Borowicz, dit " Boro ", est un jeune reporter photographe originaire de Hongrie. Il est de la race des Kertész et des Capa, venus comme lui chercher à Paris une terre d'asile et de liberté. Il a l'insolence de la bohème et l'élégance désinvolte d'un héros de Fitzgerald. Les déraisons de l'amour, les hasards de l'action et les fureurs de l'histoire le conduiront vers un destin exceptionnel. Avec sa canne et son Leica, il traversera l'Europe de 1930 pour voler au secours de sa cousine Maryika, jeune étoile montante du cinéma allemand dont il est éperdument amoureux. Celle-ci est prise dans la tourmente et les persécutions qui frappent les milieux intellectuels et artistiques d'une Allemagne bientôt engloutie par la montée du nazisme. Pour la sauver -et se sauver lui-même -, Boro sera amené à enquêter sur l'univers trouble et inquiétant des sociétés secrètes qui, partout en Europe, notamment en France, fomentent le renversement de la République. Au terme d'une fuite haletante, après avoir déjoué un piège diabolique, Boro, témoin de son époque, connaîtra la gloire. Mais parviendra-t-il enfin à conquérir le coeur de sa belle cousine ?

09/1995

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 3

Avec ce volume s'achève la publication dans la Pléiade des Ouvres en prose complètes d'Apollinaire. Un index - qui porte sur les trois volumes - et une bibliographie générale permettront aux lecteurs de retrouver, dans le foisonnement des textes, ce que furent les vies minuscules du Mal-Aimé, journal du dehors qui s'attache à l'anecdote parce qu'elle fixe - un temps bref - la vie qui coule. A flâner entre les deux rives de la vie et de la mort, Apollinaire fait revenir ces riens qui trament nos existences : "Tout fumeur fume une cigarette au moins trois fois par heure pendant sept heures chaque jour. Chaque cigarette exige une manipulation d'au moins une minute et demie, ce qui fait quatre minutes et demie par heure, soit trente et une minutes et demie par jour". Fumée destinée à un dieu absent, fragments de vie où se perd l'homme, échos des voix assourdies d'un théâtre qu'on ne joue plus, chroniques de peintures oubliées, qui cependant représentaient un monde. Mais il y a le corps, et c'est l'Enfer, qu'Apollinaire fréquente avec assiduité à la Bibliothèque Nationale. Si les diables peuvent être amoureux, c'est bien la preuve que l'amour est satanique. D'où ce parcours, comme une cure, des Onze mille verges, liste à la Leporello de ses propres fantasmes qu'il mettra en scène dans les Exploits d'un Jeune Don Juan.

05/1993

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Actualité médiatique internati

Le méga gâchis. Histoire secrète de la pandémie

Pourquoi, sur le Covid, Martin Blachier n'a-t-il pas été écouté par la technocratie d'Etat ? En quoi ses modélisations ont menacé le corporatisme du système de santé ? A quoi renvoie le pouvoir occulte qui régente nos vies ? Le récit de son combat et l'alerte sur notre démocratie par le plus médiatique des médecins. Dans ce document choc, le plus médiatique des médecins, invité sur tous les plateaux télé, dévoile les vérités cachées sur la crise de la Covid, livre le récit de son combat contre la technocratie et lance l'alerte sur les dérives de notre démocratie. Si on avait écouté Martin Blachier, ses modélisations et ses prévisions, nous aurions anticipé les vagues et les variants, limité les confinements à répétition, accéléré les vaccinodromes et les autotests, contenu le désastre économique, politique et psychologique des milliards partis en fumée, des dépressions collectives, des doutes et des fureurs de tous bords. Mais, pour masquer leur incompétence et leur impuissance, pour couvrir leurs indécisions et leurs erreurs, pour poursuivre leur confiscation du pouvoir, les ministères et les agences, les administrations et les corporations ont tout fait pour le bâillonner. Et ce n'est que grâce aux médias qu'il a pu briser l'omerta des institutions. Des manoeuvres secrètes des apparatchiks aux consultations clandestines des dirigeants, Martin Blachier révèle ici les rouages et les coulisses d'un pays qui tue son talent. A lire absolument pour ne pas répéter, demain, le méga-gâchis français.

03/2022

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Policiers

Bacalhau !

Vindo Rodriguez est un lascar de Montreuil. Fort tempérament niais glandeur, il préfère les magouilles à un boulot réglo. Un matin, en sortant de boîte, il s'attarde dans une brasserie, la tronche saturée de beat et d'alcool, quand soudain son instinct de dragueur se réveille. A quelques tables de lui, une femme l'observe: blonde, la quarantaine, belle gueule, belle silhouette. Toujours à l'affût d'un bon plan, Vindo s'invite à sa table, mais déchante aussitôt. Carole n'en a pas après ses yeux bleus ni sa vigueur de jeune mâle. Non, elle est mariée à un célèbre chirurgien et doute de sa fidélité. Elle lui propose de le filer durant quelques jours en échange d'un bon paquet d'oseille... Vindo accepte. Ses intentions sont simples: rapporter (les nouvelles rassurantes à la bourgeoise, et tout plein de biftons pour sa pomme. Du tout-cuit. Manque de chance, une corvée lui tombe sur le râble le jour-même : s'occuper de son fière Gustavo, gamin méchant comme la gale qui ne jure que par ses jeux vidéo. Encombré du sale gosse, Vindo remonte la piste d'un appartement secret et s'apprête à établir l'adultère. Evidemment, les choses ne se passent pas comme prévu et le lascar se retrouve embringué dans une série de plans plus foireux lus uns que les autres. Recherché par la police, il plonge dans une cavale infernale et s'efforce de prouver son innocence, avec l'aide de son poto Bousel, fumeur de joints invétérés, et de la douce Ninouche.

05/2014

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Littérature étrangère

Mais en quoi suis-je donc concerné ? Un crime en mars 1945 ; L'histoire d'une grande famille hongroise

Lorsqu'une collègue lui soumet un article sur sa famille, le journaliste suisse Sacha Batthyany pense au baptême d'une énième rue d'après son nom, les Batthyany ayant marqué l'histoire hongroise et européenne depuis des siècles. Mais il ne se serait jamais attendu à une telle révélation : en mars 1945, à l'issue d'une fête que la comtesse Margit Thyssen-Batthyany, sa richissime tante, donna dans son château de Rechnitz, en Autriche, les invités assassinèrent 180 Juifs alors en transit dans la gare locale. Quand il commence à enquêter sur le déroulement exact des faits et sur l'implication de sa tante dans ce massacre, le jeune père de famille se trouve confronté à un questionnement bien plus personnel : en quoi tout cela peut-il bien le concerner ? Ses recherches le mènent dans la Hongrie d'antan, l'Autriche de l'après-guerre et la Suisse d'aujourd'hui, dans le Goulag de Sibérie, sur le divan d'un psychanalyste fumeur de pipe et finalement à Buenos Aires, auprès d'une rescapée d'Auschwitz. Peu à peu, la découverte des secrets de famille va modifier son regard sur l'Histoire et sur lui-même. De cette quête d'identité résolument contemporaine résulte une histoire de famille riche d'enseignements, touchante et parfois drôle. Avec Mais en quoi suis-je donc concerné ?, Sacha Batthyany dresse un portrait psychologique fascinant de sa génération, ainsi que celui d'une Mitteleuropa qui n'a peut-être pas vraiment disparu.

02/2017

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Histoire de France

Madame Royale

Marie-Thérèse Charlotte, "Madame Royale", voit le jour le 19 décembre 1778. Hélas, pour la fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette, les bonheurs d'enfance s'effondrent avec la Révolution. Le 13 août 1792, la famille royale est emprisonnée dans l'horrible forteresse du Temple. Le 4 janvier 1793, on guillotine le roi ; sa soeur et la reine le suivent quelques mois plus tard. Madame Royale est épargnée mais séparée de son petit frère, l'éphémère Louis XVII, qui mourra de mauvais traitements sans jamais la revoir. Isolée, privée de tout, terrorisée, la jeune princesse s'enfonce dans un long enfer. Fin 1794, les fureurs révolutionnaires s'apaisent et le peuple de Paris s'attendrit sur cette adolescente qui devient l'héroïne des gazettes. Dans le même temps, les cours d'Europe se la disputent. Au terme de longues négociations, faussement secrètes et parfois scabreuses, "Madame Royale" est libérée le 18 décembre 1795. Elle a tout juste dix-sept ans. Accueillie à Vienne par sa famille maternelle, la fille de Louis XVI pourrait se libérer de son terrible passé. Mais elle ne veut pas renoncer à la France. Encore moins à sa filiation ! Ne serait-ce que pour contrôler les ambitions royales de son oncle, le futur Louis XVIII, dont elle a découvert les manigances... A partir de mémoires et de souvenirs d'époque, Anne Muratori-Philip retrace avec brio et minutie les épisodes tragiques, mais aussi romanesques et politiques de la prisonnière du Temple, avant qu'elle ne devienne duchesse d'Angoulême.

01/2016

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Littérature française

La nuit atlantique

Un soir d'automne, Hélène se rend dans une petite station balnéaire de Gironde au volant de la voiture qu'elle a louée à Paris, décidée cette fois-ci à mettre enfin en vente sa vieille villa isolée sur la dune, achetée dix ans plus tôt à une institutrice depuis lors décédée. En se délestant de ce bien dont elle ne tire que tracas et tourments, Hélène pense évacuer les fantômes qui parasitent son existence de femme active, célibataire nullipare, et satisfaite de l'être, ainsi qu'elle se le proclame. Or, dès le premier soir, la maison se révèle squattée par un jeune photographe nippo-canadien dont la compagnie va bousculer ses plans. De même, l'arrivée inopinée de Bambi, sa filleule chérie, en proie à de sérieux soucis personnels, et la rencontre d'inconnus du voisinage dérèglent le programme initial comme si conjonctions cosmiques et fureurs atlantiques interféraient autant que les événements prosaïques pour que s'opère la métamorphose dont chaque personnage semble devoir faire l'expérience. Entre apprivoisement du présent et revisitation du passé, relations neuves et effractions intimes, remuements géologiques, climatiques et historiques, entre plages jalonnées de blockhaus, chemins forestiers parcourus par des nuits sans lune, tempête centennale, crimes anciens surgissant d'un tableau et voix perdues, entre érosion des côtes océanes et de toutes les certitudes, Hélène s'effondre comme pour mieux se relever, s'ouvrir aux initiations qui l'attendent et vivre la mue libératrice et amoureuse à laquelle elle ignorait si ardemment aspirer.

02/2020

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Histoire de France

L'âme de Napoléon

C'était une impossible rencontre. A un siècle de distance, celle d'un empereur, Napoléon, et d'un écrivain maudit, Léon Bloy. L'un croyait à peine au ciel, l'autre, pour ainsi dire, y vivait. L'un voyait dans la religion un simple instrument de gouvernement, un adjuvant de son ambition toute terrestre ; l'autre pratiquait l'extase et l'oubli de soi dans un catholicisme mystique, sombre et flamboyant. L'un mena sa vie comme un météore dont l'éclat illumine encore les imaginations ; l'autre fut un vaincu de l'existence, vivant misérablement dans les emportements vains et les fureurs impuissantes, écrivant faute de vivre et ne vivant jamais bien d'une écriture pourtant magnifique. L'un voyait les humains comme la pâte qu'on modèle pour construire son destin, indifférent aux autres et tout entier dans sa propre légende ; l'autre puisait dans sa foi une immense compassion pour le pauvre, le laid, l'oublié, préférant toujours les humbles aux puissants, apercevant le salut dans le regard des réprouvés. L'un croyait à la force, l'autre à la faiblesse. Et pourtant Napoléon fournit à Léon Bloy le sujet d'un de ses grands livres, l'un des plus étranges et des plus beaux qu'on ait écrits sur l'homme inépuisable. Dans l'océanique bibliographie impériale, L'Ame de Napoléon figure parmi la poignée de curiosités fascinantes, la gerbe de textes hors du commun que le petit général corse a suscités chez les grands écrivains.

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Actualité politique

De la nécessité de la séparation de l'église et de l'état pour le retour du roi louis xx. Tome 1

" Si, arrachant son masque, vous lui demandez : qui es-tu ? Elle vous dira : "Je ne suis pas ce que l'on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme... ni l'émeute... ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d'une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l'ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l'incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers et moi je suis un Etat permanent. Je suis la haine de tout ordre que l'homme n'a pas établi et dans lequel il n'est pas roi et Dieu tout ensemble. Je suis la proclamation des droits de l'homme sans souci des droits de Dieu. Je suis la fondation de l'Etat religieux et social sur la volonté de l'homme au lieu de la volonté de Dieu. Je suis Dieu détrôné et l'homme à sa place (l'homme devenant à lui-même sa fin). Voilà pourquoi je m'appelle Révolution, c'est-à-dire renversement. . ". " Mgr Gaume, La Révolution, Recherches historiques

11/2022

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Critique

Une journée avec Tabucchi. Suivi d'une interview de Carlos Gumpert

En 2012 mourait Antonio Tabucchi, écrivain italien au long cours, partagé entre sa Toscane de sang et son Portugal de coeur, vivant à cheval entre Lisbonne, Paris et Vecchiano. Tabucchi, l'écrivain cosmopolite, le traducteur de Pessoa, le penseur, le voyageur, le fumeur impénitent, découvert en France avec Femme de Porto Pim et devenu, depuis, l'un des plus solides repères de la littérature étrangère. Quatre auteurs italiens, deux femmes et deux hommes, de 28 à 76 ans, racontent le privilège de l'avoir connu. Car Tabucchi était l'un de ces auteurs qui se donnent, ou plutôt se laissent avoir, à la faveur d'une interview, d'une lettre d'admiratrice, d'un premier roman prometteur. Ainsi, au gré d'une nouvelle, d'une oraison, d'un témoignage plus ou moins fictionnel, ses quatre amis, ou protégés, ou disciples, disent le rôle décisif qu'Antonio et son charisme ont joué dans leur vie. Et nous en livrent un portrait polyphonique et intime. Hommage aux livres autant que livre-hommage, Une journée avec Tabucchi salue l'héritage d'un romancier lu, admiré et abondamment étudié en France, et offre aux nostalgiques de Pereira prétend et Nocturne indien de nouvelles voies pour approcher la nébuleuse Tabucchi. Mais au-delà de la révérence littéraire - prise en charge dans un entretien final avec Carlos Gumpert, traducteur espagnol de Tabucchi et spécialiste de son oeuvre -, ce pêle-mêle de souvenirs dessine quatre amitiés électives, quatre relations fondées sur la tendresse et l'admiration, et se lit comme autant de déclarations d'amour.

02/2015

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Napoléon

L'âme de Napoléon. La biographie d'une des figures les plus controversées de l'Histoire de France

C'était une impossible rencontre. A un siècle de distance, celle d'un empereur, Napoléon, et d'un écrivain maudit, Léon Bloy. L'un croyait à peine au ciel, l'autre, pour ainsi dire, y vivait. L'un voyait dans la religion un simple instrument de gouvernement, un adjuvant de son ambition toute terrestre ; l'autre pratiquait l'extase et l'oubli de soi dans un catholicisme mystique, sombre et flamboyant. L'un mena sa vie comme un météore dont l'éclat illumine encore les imaginations ; l'autre fut un vaincu de l'existence, vivant misérablement dans les emportements vains et les fureurs impuissantes, écrivant faute de vivre et ne vivant jamais bien d'une écriture pourtant magnifique. L'un voyait les humains comme la pâte qu'on modèle pour construire son destin, indifférent aux autres et tout entier dans sa propre légende ; l'autre puisait dans sa foi une immense compassion pour le pauvre, le laid, l'oublié, préférant toujours les humbles aux puissants, apercevant le salut dans le regard des réprouvés. L'un croyait à la force, l'autre à la faiblesse. Et pourtant Napoléon fournit à Léon Bloy le sujet d'un de ses grands livres, l'un des plus étranges et des plus beaux qu'on ait écrits sur l'homme inépuisable. Dans l'océanique bibliographie impériale, L'Ame de Napoléon figure parmi la poignée de curiosités fascinantes, la gerbe de textes hors du commun que le petit général corse a suscités chez les grands écrivains.

05/2021

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Littérature française

Le testament de Vénus

"Je, soussigné Vénus, cinquante-cinq ans, né le 25 avril 1947. ". . Félix Fayard, dit Vénus, retrace le récit de sa vie sur trois cahiers sauvés de la poubelle. Dans cet almanach buissonnier se croisent et se bousculent les figures de sa mère Lucie, fille de meunier, et de Driss Ben Shaab, ce Père Non Connu. L'image de la jarre enfouie où il se réfugiait enfant, et le souvenir d'un chien tueur. Ses Leçons de Voyouterie à Paris puis en Afrique, et les années de prison qui en découlent. Ses Gamberges sur l'Etre initiées à l'hôpital psychiatrique où sa mère l'a fait interner, et ses conversations avec le Mouvementeur, ce peintre qui l'enjoint de suivre ses impulsions de gribouilleur... Devenu Artiste Général, le soussigné a conçu près de cinq mille pièces, qu'il expose dans sa galerie L'Amusée, avant que le progrès et ses hydrorapaces ne le chassent pour toujours du moulin de son enfance. Squattant dès lors une tannerie désaffectée sur les berges de l'Ire, il organise sa survie en marge d'un monde qui semble vouloir sa disparition. Rares sont ceux à visiter cet ermite tenu pour fou, voire dangereux, qui, revenu des fureurs du baroud, de la tentation de la folie et des affres de l'amour, n'aspire qu'à "rentrer à la maison" ... Cette geste drolatique d'un "oeuvrier" , nourrie des affinités d'Enzo Cormann avec l'art brut, restitue à un "homme de peu" sa grandeur déniée et lui donne acte de son échappée belle.

01/2006

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Histoire de France

Le duc d'Enghien

Enlevé à l'étranger et condamné lors d'un procès inique voulu par Bonaparte, le duc d'Enghien est l'un des personnages mythiques de l'histoire de France. A l'aube du 21 mars 1804, il s'écroule, foudroyé par le feu d'un peloton d'exécution. Le descendant du Grand Condé rêvait de rétablir la monarchie. Il donne, sans le vouloir, un empereur à la France. Le duc d'Enghien n'est pas seulement l'acteur malheureux d'un drame politique. Hussard, il est le général " Va-de- Bon-Cœur " aux talents reconnus par les soldats de l'an II, ses ennemis. De Milan à Coblence, de Vienne à Saint-Pétersbourg, il est l'homme de cour aux mille conquêtes. Touriste intrépide, il parcourt les glaciers et escalade les Alpes. Passionné par les sciences naturelles, ethnologue à l'occasion, amateur de Gluck et de Mozart, il est homme des Lumières, curieux de toutes choses. Politique, il comprend que les changements de la Révolution sont en grande partie irréversibles. Inquiet, parfois jusqu'à l'angoisse, il partage avec les héros de Chateaubriand et de Musset le mal du siècle que seule Charlotte de Rohan-Rochefort sait apaiser. Tout en démêlant les fils d'un destin tragique tissé par la raison d'Etat et la déraison des hommes, Jean-Paul Bertaud nous entraîne à la suite du dernier chevalier de la France des rois, de la douceur de vivre de Chantilly aux fureurs parisiennes du 14 juillet, de Jemmapes à la bataille de Zurich, et des catins de Turin aux isbas russes.

05/2001

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Histoire internationale

Algérie : les oursins de mon enfance

Le livre de Pierre Testud a plusieurs entrées possibles, plusieurs regards mémoriels s'entrecroisent, celui de l'enfance avec sa naïveté, sa tendresse, son innocence, celui récent de l'adulte sexagénaire qui retrouve ses racines, celui de l'histoire collective avec ses déchaînements, ses drames et ses fureurs. Ces trois approches, parfois mélangées, imbriquées, parfois juxtaposées, qui se complètent et se répondent l'une à l'autre, composent un tableau polychrome, vivant et captivant, du passé de l'Algérie avec toute la complexité des rapports entre les différentes communautés qui y vivaient et qui l'ont construit. Comme le dit Jacques Pradel dans sa préface, "... je suis vite entré dans le jeu, habile, efficace, du mélange entre moments où l'auteur se retrouve en 2016 à Novi au milieu d'amis d'enfance qui l'avaient rappelé, où il parle de l'histoire du pays, longue ou pas, de la Kahena, à Abd-el-Kader et la conquête, des horreurs de la colonisation au "quotidien des gens" suivant Camus, à la montée du mouvement nationaliste et au déclenchement de la guerre d'indépendance ; où il revient sur l'histoire de sa famille, de son aïeul quarante-huitard jusqu'à lui enfant, du silence protecteur dont on l'entoure malgré l'angoisse qui monte, de la fin tragique et du départ, l'exil résigné parce qu'on n'a pas pu ou su choisir. On avance progressivement et ces allers-retours permettent, m'ont permis, d'apprécier mieux la cohérence du tout...

01/2020

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Critique littéraire

L'ELANCEMENT. Eloge de Hart Crane

Comme le déchant accompagne le chant, deux voix - l'une " narrative ", l'autre off - se mêlent ici et se tordent comme pampres autour du thyrse central d'un nom, ce qui, au bout du compte, pourrait bien avoir des allures de biographie : celle de Hart Crane, poète américain du début de ce siècle éperdu, dont les trente-trois années qu'il supporta ne furent pour lui qu'une épuisante succession d'exaltations et de fureurs, de rêves déraisonnables et de lancinants vertiges, à la seule fin de se recomposer un corps à " l'Ere des modernes ". Mais ses efforts furent vains, et, à l'image de son Pont (The Bridge, 1930) inachevable, tout cela, pour finir, s'abîma dans les flots atlantiques. Récit double d'une vie inapaisable, tout entière vouée à la démesure d'un projet fou, bribes et éclats, apartés et fragments épars, entés d'un témoignage imaginaire, cette construction rêveuse renvoie l'écho de la parole exténuée - mais, à plus d'un titre, exemplaire - d'un des rares absolutists in poetry ainsi qu'il fut qualifié. C'est comme si cet ange déçu que fut Hart Crane, depuis l'écrasant repos des abysses où il séjourne, voulait encore parler, mais en creux, cette fois, avec la formidable qualité d'absence de qui se sait le centre de cette tentative de reconstitution d'un itinéraire vers la lumière, tout parsemé de colères et d'extases, jusqu'au naufrage annoncé, et dont le rappel des faits se décline pour nous comme pure fiction.

07/1998