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Pédagogie

Les valeurs en éducation. Transmission, conservation, novation

Cet ouvrage est issu d'un travail coopératif mené au sein de l'équipe "Normes et Valeurs" du Laboratoire Interuniversitaire de sciences de l'éducation et de la communication (EA 2310), qui a donné lieu à un séminaire initialement animé par Henri Louis Go. Cette aventure s'inscrit dans le prolongement de plusieurs publications, elles-mêmes issues du séminaire permanent de l'équipe : L'autorité éducative (Prairat, 2011), Dewey, penseur de l'éducation (Go, 2013), A l'école de Foucault (Prairat, 2014), Normes pour apprendre (Go, 2015). Dans la continuité de nos réflexions sur les normes, le séminaire fut ensuite consacré, au sein de l'équipe, à la question des valeurs en éducation. Ce séminaire, qui s'est déroulé à Nancy et à Mulhouse, a regroupé des enseignants-chercheurs titulaires, des chercheurs associés et des doctorants dans le prolongement d'une présentation inaugurale de Jean-Michel Barreau intitulée "qu'est-ce qui vaut d'être conservé? " . L'élaboration de cet ouvrage collectif a été dirigé par Jean-Michel Barreau et Xavier Riondet. Si le titre choisi pour cet ouvrage collectif est simple (Les valeurs en éducation), le sous-titre du livre traduit la volonté dans ce collectif de penser ce qui est en jeu dans les institutions : une mission de transmission de valeurs, et ce faisant une responsabilité dans la conservation de certaines d'entre elles, autant que dans une nécessaire attention aux valeurs de novation. Après une synthèse d'Eirick Prairat au sujet des controverses philosophiques et des grands débats éducatifs sur la question des valeurs, l'ouvrage en présence aborde la question des valeurs en éducation à partir de quatre interrogations fondamentales. Qu'est-ce qui vaut d'être conservé? Que veut dire transmettre les valeurs ? Comment les valeurs traversent-elles les institutions ? Quels horizons valoriser en éducation ? C'est à partir de ces amorces que les dix-sept contributeurs issus de l'équipe "Normes et Valeurs" ont voulu apporter leur pierre à l'édifice des réflexions sur les valeurs dans le champ de l'éducation.

07/2019

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Littérature française

Heliotrope

Ils marchent silencieusement vers la jetée. Cette digue en bois sur pilotis, s'avance sur plus de trois cents mètres dans les hautes eaux lagunaires. Elle a été édifiée dans les années vingt sur le modèle du pont promenade anglais. A l'entrée, un restaurant de fruits de mer fermé à cette heure jouit d'un excellent point de vue. A mi chemin sur le pont, des marchands glaciers offrent aux heures chaudes de la journée, une halte rafraîchissante sous leurs grands parasols de couleurs. Ils croisent quelques noctambules. Tout est silence, merveilleusement liquide. La lune est une goutte de miel dans les eaux violines. Au bout de la jetée encorbeillée, des bancs sont prêts à appareiller vers la haute mer. "Allons-nous asseoir et rêver un peu, propose la jeune-femme. Vers quelle contrée mystérieuse, m'emmènes-tu ? - Ferme les yeux. Ecoute. Entre la mer Noire et la mer Marmara...C'est l'heure où le Bosphore... Viennent les longues caravanes... Rouge, les vents du désert, sur sa corne d'alezane éparpillent les parfums de l'enfer. Peut-être, qui peut le dire. Les hommes ont soif simplement. Des montagnes de lait coulent, dans leur rêve et au couchant, voici la mer bleue, Istanbul. Les éthers pâment les ivraies de roses. Près des souks au grain bleu, les femmes spolient les murs, de la cité, déjà le feu, de la nuit monte l'aventure. Corsaires ivres du monastère des voiles, équarris au port, rouge felouque, le flot vapeur tisse et tremblent les oranges métissées du souk, déjà sirop d'orgeat ce me semble. L'orbe agrandit sa fatigue, couché soleil rouge à minuit, dans l'huile sulfatée que sont les eaux. On entend le battement des rames qui essuie la liquidité bleue des oiseaux effleurant de l'aile la nuit. Seul sur les pontons de marbre, dans la secrète nuit mineure, sa corne d'or retroussée, le Bosphore, je vois, s'accoupler la mer Noire avec sa soeur Marmara. Et toi, où m'emmènes-tu ?

05/2019

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Romans de terroir

Le phare

Qui veut comprendre les îles du Ponant aujourd’hui ne peut faire l’impasse sur leur histoire et leur géographie si particulières. Les meilleurs témoignages littéraires sur la vie dans ces petits mondes insulaires entre 1850 et 1950 nous sont offerts par l’écrivain brestois Henri Queffélec (1910-1992). Ce grand connaisseur des «travailleurs de la mer» y situa en effet l’action de six de ses romans les plus célèbres. Le phare de la Jument (ar Gazek-Coz en breton), «morceau de sucre piqué droit dans le gosier du Fromveur», est bel et bien le personnage principal du roman. A tout le moins l’épopée de son érection entre 1904 et 1911 : un ancien négociant, Charles-Eugène Potron, lègue 400 000 francs-or à l’Etat pour édifier un nouveau phare dans les parages d’Ouessant, sous condition de le construire sur une durée maximale de sept ans. Nous suivons donc les péripéties et les hommes qui jalonnent la jeunesse de la Jument lors de sa difficile mise en oeuvre, de sa construction, de ses oscillations anormalement fortes dans les tempêtes, enfin de la consolidation de ses fondations dans les années 1920-30. Dans le même temps, un pêcheur molénais, Alain Creignou, fonde un foyer avec la fille d’un agriculteur ouessantin, Françoise Mescam. Alain Creignou est subjugué par la Jument. A bord du Sant Mikkaël, il initie son fils François, qui rêve de devenir gardien de phare. Il croit à un pouvoir quasi surnaturel de ces tours de mer qui revivent dès que tombe la nuit ou la brume... Le phare s’inscrit parmi les grands romans insulaires français du XXe siècle. Il n’était plus disponible en édition simple depuis 40 ans. Nul doute que sa lecture vous passionnera. La Lumière enchaînée (parution en 2016) poursuit l’aventure de la Jument. Avant-propos d’Eric Auphan, président de l’Association des Amis d’Henri Queffélec.

10/2015

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Histoire internationale

Histoires croisées des peuples de la Méditerranée. Mare nostrum

L'auteur a relevé le défi, selon son habitude, de mettre à la portée de tous, la connaissance d'une histoire partagée qui s'est déroulée autour de la Méditerranée. Une mer fermée, mythique, qui a vu s'affronter l'Orient et l'Occident, mais aussi berceau des arts et civilisations ; des trois religions monothéistes et d'échanges commerciaux qui se sont poursuivis, malgré les guerres et les affrontements, qui n'ont jamais cessé, au cours de 10.000 ans d'histoire. Jacques Goudrot, nous fait découvrir bien des facettes peu connues du grand public, des évènements qu'il relate. L'histoire ce sont des dates, des faits, mais aussi à travers eux, des destins qui se jouent, individuels et collectifs. Connaître l'Histoire c'est aussi le moyen de mieux appréhender et comprendre l'actualité. Les racines des peuples plongent dans leur passé, cet héritage qui fait ce que nous sommes aujourd'hui. Nous n'avons pas la même perception ou compréhension de l'Histoire, que les générations qui nous ont précédées, c'est normal. Chaque époque a eu son vécu et les connaissances et modes de vie, comme la morale, ne se ressemblent plus. L'autre particularité de l'auteur, consiste souvent à nous faire vivre par le texte, ce qu'il décrit, un peu comme un chroniqueur du temps jadis qui aurait déplacé une caméra imaginaire. Il le fait, sans se départir pour autant de la rigueur de la vérité historique, même si parfois, il se laisse aller à nous livrer ses commentaires. Dans sa préface, le Colonel Aziz Meliani nous dit que nous sommes tous fils de la Méditerranée, une Histoire commune et partagée faite d'attirances et d'incompréhensions. Apprendre d'où l'on vient, permet de réfléchir et de mieux comprendre la marche de l'Histoire. Saurons-nous édifier des " arches d'alliances " de coopération, de tolérance et de paix, respectant nos différences ? Nous aurions tous tellement à y gagner.

08/2014

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Histoire internationale

L'Afrique, cinquante ans d'indépendance : et après ?

Dans les années soixante, l'Afrique avait accédé à l'indépendance. Cette indépendance fut fêtée en grande pompe. Mais, près d'un demi siècle après, l'Afrique se cherche encore. Parfois on se demande si elle sait où elle se trouve. Parfois ce sont les autres qui viennent lui dire, " tu es mal partie ", ou alors qui se demandent si " elle partira ". C'est sûr, l'Afrique est partie, mais mal partie. Non pas mal partie parce que l'avenir est obscur, mais parce qu'elle avait pris un mauvais départ. Les rails qu'on lui a fait emprunter au départ n'étaient pas la bonne voie. C'était la voie de la perte. Le jeu a été faussé au départ, on la pressait d'aller sur cette voie, celle-là qui ne pouvait la mener qu'au gouffre, et pourtant elle a laissé tout à côté les rails de la liberté, du développement et du progrès. Tous ses fils qui voulaient d'une vraie indépendance ont été éliminés, le destin de l'Afrique a été mis entre les mains des Africains qui étaient disposés à laisser à l'Occident les mains libres en Afrique, qui étaient disposés à remettre l'Afrique à l'Occident après la soi-disant indépendance qu'il lui a accordée, ce qu'ils n'ont pas manqué de faire. L'Afrique a ainsi pris un mauvais départ. Il est temps que cela cesse, que les erreurs commises soient réparées. Mikhaïl Gorbatchev disait dans Perestroïka : " Ces pays (les pays en voie de développement) ont leurs intérêts nationaux particuliers. Des décennies durant, ce furent des colonies, qui ont lutté avec obstination pour leur libération, qui ont acquis leur " indépendance ", et qui désirent améliorer la vie de leurs citoyens, utiliser leurs ressources comme bon leur semble, édifier une économie et une culture indépendantes ". Oui, il est temps que cela se réalise.

04/2010

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Littérature étrangère

L'archipel du goulag. Tome 1

Immense fresque du système concentrationnaire en U.R.S.S. de 1918 à 1956, " L'Archipel du Goulag " (ce dernier mot est le sigle de l'Administration générale des camps d'internement) fut terminé par Soljénitsyne en 1968. " Le cœur serré, je me suis abstenu, des années durant, de publier ce livre alors qu'il était déjà prêt : le devoir envers les vivants pesait plus lourd que le devoir envers les morts. Mais à présent que, de toute façon, la sécurité d'Etat s'est emparée de ce livre, il ne me reste plus rien d'autre à faire que de le publier sans délai. " 227 anciens détenus ont aidé Soljénitsyne à édifier ce monument au déporté inconnu qu'est " L'Archipel du Goulag ". Les deux premières parties, qui composent ce premier volume, décrivent ce que l'auteur appelle " l'industrie pénitentiaire ", toutes les étapes par lesquelles passe le futur déporté : l'arrestation, l'instruction, la torture, la première cellule, les procès, les prisons, etc. - ainsi que le " mouvement perpétuel ", les effroyables conditions de transfert. (Les deux parties suivantes consacrées à la description du système et de la vie concentrationnaires feront l'objet du second volume à paraître prochainement.) " L'archipel du Goulag " n'est pas un roman mais, comme l'intitule Soljénitsyne, un essai d'investigation littéraire. La cruauté parfois insoutenable des descriptions, l'extrême exigence de l'auteur vis-à-vis de lui-même et l'implacable rigueur du réquisitoire sont sans cesse tempérées par la compassion, l'humour, le souvenir tantôt attendri, tantôt indigné ; les chapitres autobiographiques alternent avec de vastes aperçus historiques ; des dizaines de destins tragiques revivent aux yeux du lecteur, depuis les plus humbles jusqu'à ceux des hauts dignitaires du pays. La généralisation et la personnalisation, poussée chacune à leur limite extrême, font de " L'Archipel du Goulag " un des plus grands livres jamais écrits vivant au monde, " notre contemporain capital ".

10/1974

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Sciences politiques

L'avènement de la démocratie. Tome 1, La révolution moderne

L'Avènement de la démocratie propose, échelonnées sur quatre livres, à la fois une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie. L'entreprise constitue la suite du Désenchantement du monde. Ce qui advient avec la sortie de la religion, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit. Ce sont les péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises, dont il est fait une analyse raisonnée. Le premier volume, La Révolution moderne, est une sorte de prologue. Il campe l'arrière-fond, en retraçant sous une forme ramassée la révolution qui court entre 1500 et 1900, celle de l'autonomie. Surtout, il s'emploie à identifier les trois composantes spécifiques du monde désenchanté, du point de vue politique, juridique et historique. L'originalité de notre démocratie tient à la combinaison de ces trois éléments, qui est simultanément son problème permanent. Le deuxième volume, La Crise du libéralisme, présente une analyse en profondeur des années 1880-1914, qui constituent la matrice du XXe siècle, de ses tragédies et de ses réussites. En même temps que sont jetées les bases de la démocratie libérale, à la faveur de l'association du régime représentatif et du suffrage universel, le nouvel univers qui se déploie fait exploser le cadre hérité de l'univers religieux qui avait soutenu l'édifice des libertés fraîchement acquises. Ce sera la source des folies totalitaires comme ce sera le ressort de l'approfondissement et de la stabilisation des démocraties libérales. C'est précisément cet épisode crucial qu'examinera le troisième volume, A l'épreuve des totalitarismes. Le quatrième et dernier volume, Le Nouveau Monde, sera consacré, dans la même perspective et avec les mêmes instruments de lecture, à la réorientation de la vie de nos sociétés depuis le milieu des années 1970 et à la nouvelle crise de croissance de la démocratie dans laquelle elle nous a plongés.

11/2007

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Santé, diététique, beauté

Derrière la porte

"Derrière la porte" est un récit de vie sous forme de confidences, un tête à tête avec le lecteur. L'auteure y décrit le choc, le violences des gestes et l'incompréhension. A travers ses mots de l'enfance se dévoilent l'horreur et la peur. Puis la mort s'installe, lente, insidieuse et sournoise. Elle s'agrippe et s'agglutine. Un chemin vers une condamnation à perpétuité. Dans la seconde partie l'auteure évoque le temps que d'aucuns nomment déni. Un temps en suspens, pour oublier le passé, la mise en cage des souvenirs, un processus de survie. "Survivre, c'est comme des soins palliatifs que l'on s'octroie en attendant la mort." Dans ce temps suspendu, chaque jour devient un combat pour survivre. "Un monde lugubre, sinistre et douloureux qui m'apostrophe sans répit. Un monde qui réclame sa rente à coups de hache." Drogue, alcool sont autant de palliatifs aux pensées morbides. "La fosse aux souvenirs" est là, présence obsédante. La troisième partie ouvre la porte d'une renaissance et les repères d'une enfance bafouée volent en éclat. Des vérités explosent en pleine face. L'auteure nous interpelle ainsi sur les conséquence de l'inceste pour l'enfant devenu adulte. Les déséquilibres identitaires et relationnels, les tourments liés à la sexualité, son hypersexualité par exemple. Un cheminement vers la restauration de son identité se dévoile peu à peu. Révélant sans tabou son homosexualité cette quête se poursuit malgré son manque d'estime et son absence de racines. C'est alors que commence son parcours militant contre l'inceste. Durant dix huit mois son engagement la conduit à lutter contre l'aveuglement sur les méfaits de l'inceste, chez les politiques, les acteurs sociaux, les journalistes... Ce combat la conduira au fond du gouffre, ravagée par l'assaut barbare des souvenirs sans cesse ravivés. Elle comprend alors qu'il lui faut du temps pour, à son tour, reconstruire l'édifice dévasté de son histoire. Pour renaître.

01/2019

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Littérature étrangère

Collines noires

Indien lakota, Paha Sapa alias "Collines noires" possède un don remarquable : il lui suffit de toucher un être humain pour pénétrer sa conscience et lire dans son passé comme dans son avenir. C'est en 1876, lors de la bataille de Little Big Horn, qui opposait une coalition de tribus indiennes aux tuniques bleues du général Custer, que le jeune Indien alors âgé de onze ans découvre ses pouvoirs visionnaires et divinatoires. Entré fugitivement en contact avec Custer, Collines noires est aussitôt envahi par les pensées du chef de guerre américain, tombé au champ d'honneur. Il va devoir désormais cohabiter avec cet esprit étranger qui loge en lui. Les Collines noires (en anglais, Black Hills), c'est également le nom que les Blancs ont donné au territoire sacré des Indiens, dans le Dakota du Sud. Un lieu où, dans les années 1930, ils ont décidé d'édifier une oeuvre monumentale à la gloire des Pères fondateurs de la nation américaine : les quatre célèbres statues sculptées sur le mont Rushmore, au coeur même de ce sanctuaire. C'est là que, devenu vieux, Collines noires travaille en tant que dynamiteur - caressant le rêve fou de réduire un jour en poussière ces symboles infamants de la suprématie autoproclamée de l'Homme blanc. Figure emblématique de la science-fiction, Dan Simmons se mue, avec Collines noires, en historiographe. A l'instar de son héros Collines noires, dont il narre le destin prodigieux - depuis son enfance au côté de Sitting Bull et Crazy Horse jusqu'à la fin de sa vie au mont Rushmore, en passant par ses années au sein de la troupe de Buffalo Bill, la rencontre de l'amour lors de l'Exposition universelle de Chicago de 1893 ou ses souvenirs de la construction du pont de Brooklyn -, Simmons nous invite à pénétrer la psyché des Amérindiens. Il en tire un plaidoyer vibrant en faveur d'une civilisation à la richesse incomparable, impitoyablement ruinée par le cours de l'Histoire.

10/2013

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Critique littéraire

Sony Labou Tansi. Naissance d'un écrivain

Qui est Sony Labou Tansi ? Celui que l'on considère aujourd'hui comme l'un des plus grands auteurs africains d'expression française n'est pas né en un jour. Il lui a fallu s'imaginer, se fabriquer, se faire connaître et reconnaître par un Congo en proie aux convulsions de l'Histoire. Tout s'est décidé pour lui à la fin des années 1960, quand son goût de l'expérience créatrice s'est changé en un besoin, toujours plus impérieux, de construire son propre univers, dense et homogène. L'anonyme Marcel Ntsoni invente la figure flamboyante de Sony Labou Tansi, écrivain explosif qui, en marge de l'ordre littéraire, ne craint rien ni personne, dans son projet hyperbolique de fonder une nouvelle littérature. Entre les coups d'Etat et les fièvres révolutionnaires, le Congo a beau traverser des tempêtes, l'apprenti grand écrivain ne désarme pas. La société devient paroxystique ? A l'écriture d'aller plus loin encore en lui administrant son paroxysme à elle, jusqu'à faire voler en éclats ses normes et ses institutions. Scénarios existentiels et fictions compensatoires aident le jeune Sony à modeler son oeuvre et son identité, mais l'exposent aussi à de multiples contradictions : affirmer publiquement son statut d'écrivain et assouvir sa haine du régime au pouvoir ; s'attaquer à une France taxée de néocolonialisme et tenter d'y diffuser ses écrits ; démolir les figures d'autorité et partir en quête de conseillers, d'intercesseurs et de pères littéraires. Pour l'essentiel inédits, les premiers écrits donnent l'image d'une création débondée, véritable geyser de lave, de boue et de sang. Dans l'espace privé des manuscrits, tout peut se dire, des folies les plus intimes aux visions les plus impitoyables. Vivre l'écriture comme le seul absolu, au-delà des tabous, telle est l'expérience hors norme sur laquelle Sony Labou Tansi cherche à édifier la destinée qu'il s'est choisi : devenir écrivain, au sens radical du terme, c'est-à-dire démiurge.

01/2019

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Histoire internationale

Essais sur la Chine

Durant un quart de siècle, en cinq ouvrages successifs - histoire, témoignages, réflexions -, Simon Leys a proposé une interprétation de la Chine contemporaine qui n'a pas eu le don d'amuser les belles âmes ni les gens futés (politiciens, hommes d'affaires et sinologues dans le vent). On a pourtant jugé bon de rassembler ici ces irritants écrits, pensant qu'ils pourraient aider l'honnête homme et le lecteur de bonne foi à se poser les vraies questions : quelle sera l'issue de la longue et cruelle guerre que Mao et ses héritiers mènent depuis cinquante ans contre leur peuple ? et maintenant, comment se fait-il que, sur les boulevards de Pékin, d'obscurs et chétifs passant trouvent l'audace d'arrêter à mains nues les tanks de la tyrannie ? " Sa trilogie, Les Habits neufs du président Mao, Ombres chinoises, Images brisées, est bien " l'acquis à jamais " dont parle Thycyclide. Car, observateur, historien et penseur, Leys reste au long de ces pages surtout un homme, et un écrivain, chez qui la science et la clairvoyance se mêlent merveilleusement à l'indignation et à la satire. Ne cessons pas de relire Ombres chinoises, pour constater qu'au siècle du mensonge, parfois la vérité relève la tête et éclate de rire ". Jean-François Revel " J'admire la clarté du style de Simon Leys, qui est le résultat d'une pensée disciplinée et sans fard. Comme il aime et respecte passionnément la culture chinoise et le peuple chinois, il démolit cruellement les mythes que l'Occident avait édifiés au sujet de la Chine contemporaine, et pour nous qui n'en connaissons pas les réalités, il y a beaucoup à apprendre dans ses exposés incisifs ". Czeslaw Milosz " Aujourd'hui, Simon Leys demeure le plus pénétrant, le plus élégant, le plus mordant - en un mot : le meilleur - des amoureux et observateurs de la Chine. Ses livres sont indispensables ". Susan Sontag

04/1998

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Esotérisme

MONTAGNES ETERNELLES. Géographie des Hommes = Géométrie des Dieux

On nous a appris à regarder les villes et leurs monuments à travers une vision esthétique et surtout anecdotique où apparaît souvent le nombre d'or bien connu des architectes. Le choix de ces lieux d'implantation est-il déterminé par le hasard ou répond-il à des lois cosmiques ? Les anciens passaient pour connaître les règles universelles permettant de déterminer le lieu pour édifier églises, châteaux, calvaires ou autres temples des dieux. Ceux-ci étaient connus à travers les diverses cosmogonies et implantés en toute région de la terre. En donnant à ces constructions des proportions issues des rythmes de la nature et des planètes, ils firent de la géométrie le langage des divinités cosmo-telluriques. Ainsi naquit la géographie sacrée différente de celle connue aujourd'hui où apparaissent les diverses proportions et vibrations énergétiques utiles à l'harmonie céleste. L'auteur met en évidence que celle-ci est déterminée par la disposition des sommets des montagnes où triangles, cercles et autres polygones relient les lieux sacrés régionaux de la Haute Alsace, de la Forêt Noire et du Jura bien connus de J.P. DILLENSEGER architecte et géologue. Mais ces axes se prolongent sur les autres régions de la France et de l'Europe formant un macrocosme nouveau. Les découvertes faites par l'auteur, comme vous pourrez le lire, étaient déjà utilisées au Mexique par les Aztèques, par les pharaons en Egypte et, plus proche de nous, au Moyen Age par les bâtisseurs. En appliquant quelques principes de géométrie simple à la géographie de votre région, vous vous initierez à l'archéosophie. Vous découvrirez à travers l'exemple de l'Alsace, chez vous, une motivation paysagère différente. Vous apprendrez aussi, quand et comment les Hauts Lieux Energétiques peuvent agir sur votre santé. Une promenade d'harmonie au moment adéquat, justifié dans l'ouvrage, vous permettra de profiter pleinement, et en toute région, des lieux insolites et sacrés.

07/1997

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Musées français

Musée des arts décoratifs Palais Rohan

La nouvelle collection de guides souvenirs des Musées de Strasbourg à destination du grand public. Imaginés par Loran Stosskopf, directeur artistique de Télérama et designer des City-guides Phaidon, ils offrent en une centaine de pages le best-off des collections strasbourgeoises complété par des parcours thématiques et des anecdotes sur l'histoire des oeuvres. Le Palais épiscopal de Strasbourg, une des plus belles réalisations architecturales du XVIIIe siècle français, tant par l'élévation noble et classique de ses façades que par ses somptueux décors intérieurs, est l'aboutissement de la rencontre de deux personnalités exceptionnelles : le cardinal Armand-Gaston de Rohan-Soubise, prince-évêque de Strasbourg et brillant homme de cour d'une part, en tant que commanditaire : Robert de Cotte, Premier architecte du roi, d'autre part, en tant que maître d'oeuvre. Au sommet de la gloire lorsqu'il donne les plans du palais strasbourgeois, Robert de Cotte répond aux voeux du prince en créant une oeuvre magistrale unissant la dimension ecclésiastique, politique et mondaine de la fonction de prince-évêque, dans le sens où l'entendait le XVIIIe siècle, en un même édifice à la gloire de la Maison de Rohan. Au lendemain de la Révolution, le Palais devient résidence impériale et royale pour entrer, après 1870, dans une ère nouvelle, celle des musées. Outre la visite des appartements (salles de réception, bibliothèque et chambres privées), le public peut y découvrir aujourd'hui de splendides collections d'art décoratif témoignant de l'âge d'or de l'artisanat strasbourgeois (de 1681 au milieu du XIXe siècle) : céramique Hannong de renommée internationale, mobilier, horlogerie, ferronnerie et orfèvrerie. Le lecteur trouvera dans ce guide un souvenir de sa visite des appartements, un best-off commenté des collections d'arts décoratifs, ainsi qu'un certain nombre d'entrées thématiques qui lui permettront de mieux se représenter la vie dans le Palais au XVIIIe et XIXe siècles.

02/2021

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Histoire des institutions

La Cour des comptes au palais d'Orsay. Chronique d'un drame de pierre

L'installation de la Cour des comptes au Palais d'Orsay, aux côtés du Conseil d'Etat, résulta d'une double nécessité. D'un côté, l'affirmation du Palais de Justice en cité judiciaire contraignait la juridiction financière à quitter un lieu, l'ancien palais des rois médiévaux, qui en avait été le berceau. De l'autre, il fallait trouver une affectation au bâtiment dont Napoléon avait ordonné l'érection pour le ministère des relations extérieures, mais dont ce dernier ne voulait pas. Le génie du régime de Juillet fut de décider en même temps les travaux du Palais de Justice avec ses trois niveaux de juridiction, la restauration de la Sainte Chapelle, la construction d'un nouveau ministère des Affaires étrangères et l'achèvement du palais d'Orsay. Sortie des dédales de l'Ile de la Cité pour s'installer sur les rives de la Seine dans un luxueux palais florentin, la Cour des comptes, dont Napoléon avait décidé la re-naissance, y gagna en lisibilité urbaine et en moyens matériels. Le rôle qu'elle remplit dans la vie publique du Second Empire s'explique sans doute par cette situation nouvelle. Du coup, la Commune la rangea parmi ces "grands corps" (Louise Michel) dont la destruction permettrait le passage à l'utopie d'un monde nouveau : le Palais fut incendié parmi d'autres symboles de l'Etat. Mais, à la différence de l'Hôtel de Ville, du Louvre, du Palais de Justice et l'hôtel de Salm, il ne fut pas reconstruit ; pas plus que l'ancien palais des Tuileries. La République hésita longuement puis vendit le terrain et les mines à la compagnie des chemins de fer d'Orléans : ainsi fut édifiée la gare d'Orsay. La Cour des comptes, quant à elle, fut réinstallée dans les vestiges d'un ancien couvent de la rue Cambon. Ce livre entreprend de débrouiller l'écheveau complexe d'une histoire séculaire.

02/2021

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Architectes

Piano. Renzo Piano, Building Workshop. Complete Works 1966-Today, 3rd edition, Edition français-anglais-allemand

Renzo Piano a acquis une réputation internationale après sa participation à la conception du Centre Pompidou de Paris, que le New York Times décrivit comme le bâtiment "qui a mis le monde de l'architecture sans dessus dessous" . Depuis, il a persisté à imaginer des espaces culturels emblématiques comme l'aile moderne de l'Art Institute de Chicago et, plus récemment, le Whitney Museum of American Art, une structure asymétrique sur neuf niveaux érigée dans le Meatpacking District de Manhattan avec des galeries intérieures et d'autres à ciel ouvert. Piano a aussi marqué Londres de son empreinte en piquant dans sa ligne d'horizon le Shard, l'édifice le plus haut de l'Union européenne. A 81 ans, le maestro italien conserve tout son enthousiasme et sa générosité, et ses créations récentes sont plus impressionnantes que jamais. "Je pense qu'à un certain âge on peut découvrir qu'il existe quelque chose comme ce que les Français appellent un fil rouge, qui relie les bâtiments les uns aux autres au fil du temps" , a-t-il confié à l'auteur de cet ouvrage. "Dans mon cas, je pense que c'est une affaire de légèreté et d'art de la construction" . Qu'il s'agisse des musées érigés il y a peu à Athènes et Santander, de ses travaux en cours à Los Angeles, Moscou, Beyrouth et Istanbul, ou de projets humanitaires tels que le centre de chirurgie pédiatrique d'urgence d'Entebbe, en Ouganda, ou le centre de soins palliatifs pour enfants de Bologne, en Italie, la carrière de Piano est un périple captivant dans la beauté et l'essence même de l'architecture. Réalisée à partir de l'imposante monographie format XXL, cette édition retrace l'ensemble de la carrière de Piano à ce jour dans un format accessible, enrichi de plus de 200 nouvelles pages illustrées de photos, de croquis et de plans.

09/2021

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Beaux arts

Icônes et saints d'Orient

L' icône (du grec eikon, « image ») n'est pas seulement le fruit de la créativité de l'artiste byzantin: les manuels et codes utilisés par les peintres d'icônes indiquent, au moyen de dessin précis, quels sont les traits véritables du visage du Christ, de la Vierge Marie et des saints à partir d'oeuvres anciennes souvent réputées remonter à une image réelle de la divinité (en premier lieu celle du Saint Suaire). Selon cette conception de la « copie» qui caractérise l'art chrétien ancien et médiéval, l'authenticité de toute image résulte de sa ressemblance avec l'original. Le peintre d'icônes, généralement un moine, est tenu de copier fidèlement ces modèles. Chaque attitude du corps, chaque geste de la main, chaque vêtement. chaque couleur, chaque drapé, chaque édifice ans les icônes une signification précise. Les icônes ne se bornent pas à représenter un personnage ou un événement sacré, mais elles en donnent une interprétation symbolique conforme à la pensée des Pères de l'Eglise. Les matières mêmes dont est-constituée l'icône sont importantes: un panneau ou une tablette de bois creusé en son centre d'une cavité (dite berceau), enduit de plâtre et de colle puis recouvert d'une fine toile, des couleurs faites de pigments végétaux et minéraux, de l'eau et du jaune d'oeuf, des feuilles d'or, tous éléments qui semblent participer à l'accomplissement d'un rite. Ce guide présente ce vaste patrimoine d'images de manière ordonnée par types iconographiques et par sujets : des plus anciennes icônes conservées dans le monastère Sainte-Catherine du mont Sinaï aux icônes du mont Athos, de Constantinople, de Crète et des Balkans ; des écoles de Pskov, Novgorod et Moscou à celles des monastères du Nord de la Russie; des premières communautés du désert égyptien autour de Thèbes aux monastères des Solovki, sur la mer Blanche. Histoires fascinantes d'apôtres, de martyrs ascètes et de « fois en Christ ». Regards de saints qui nous traversent. fixés sur l'au-delà.

09/2009

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Littérature française (poches)

Nouvelles orientales

Orientales, toutes les créatures de Marguerite Yourcenar le sont à leur manière, subtilement. L'Hadrien des Mémoires se veut le plus grec des empereurs, comme Zénon, dans la quête de son Œuvre au Noir, paraît souvent instruit d'autres sagesses que celles de l'Occident. L'auteur elle-même, cheminant à travers le Labyrinthe du Monde, poursuit une grande médiation sur le devenir des hommes qui rejoint la pensée bouddhiste. Avec ces Nouvelles, écrites au cours des dix années qui ont précédé la guerre, la tentation de l'Orient est clairement avouée dans le décor, dans le style, dans l'esprit des textes. De la Chine à la Grèce, des Balkans au Japon, ces contes accompagnent le voyageur comme autant de clés pour une seule musique, venue d'ailleurs. Les surprenants sortilèges du peintre Wang-Fô, " qui aimait l'image des choses et non les choses elles-mêmes ", font écho à l'amertume du vieux Cornelius Berg, " touchant les objets qu'il ne peignait plus ". Marko Kralievitch, le Serbe sans peur qui sait tromper les Turcs et la mort aussi bien que les femmes, est frère du prince Genghi, sorti d'un roman japonais du XIè siècle, par l'égoïsme du séducteur aveugle à la passion vraie, comme l'amour sublime de Vania l'Albanaise ou le deuil sacrilège de la veuve Aphrodissia répondent au sacrifice de la déesse Kâli, " nénuphar de la perfection ", à qui ses malheurs apprendront enfin " l'inanité du désir... ". Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces Nouvelles Orientales forment un édifice à part dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s'y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d'une ardeur brutale, presque inattendue, c'est peut-être qu'ils trouvent dans l'admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement.

06/2006

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Faits de société

Je suis flic et ce soir je vais me suicider

" Les responsables de la mort de ce policier sont parfois des regards dédaigneux, des ordres ridicules, une pression terrible, un management abominable et inhumain et, surtout, une politique des ressources humaines affreusement cruelle, voire barbare. " Marc La Mola et Laure Garcia W. était sportif, n'avait jamais bu une seule goutte d'alcool, pourtant il s'était laissé tomber, il avait abandonné. Après avoir quitté le commissariat, après nous avoir laissé dans notre bureau de cinq mètres carrés du 15 rue Jean Mermoz, édifice aux pierres rouges, vieillissant, lugubre, aux barreaux de fer tordus. Après nous avoir fait un signe de la main, il s'était engouffré dans son véhicule, il avait fait des tours de périphérique, intérieur puis extérieur, avant de se résoudre à rentrer chez lui. Là, il avait vidé une bouteille entière de whisky, un liquide de 40 degrés d'alcool qui coulait dans ses veines, qui empoisonnait son sang et qui allait le conduire à presser la détente de son arme de service et à envoyer l'ogive brûlante sur sa tempe. Marc La Mola a été flic durant plus de vingt ans, lui-même a failli retourner son arme contre lui. De sa rencontre avec Laure Garcia, policière en activité, ancienne syndicaliste et ancienne vice-présidente nationale d'une association liée au ministère de l'Intérieur, est né cet ouvrage. Un livre choc qui braque aussi le projecteur sur le fonctionnement parfois opaque de l'ANAS (association d'utilité publique largement subventionnée par l'Etat). Ensemble, ils nous livrent leurs témoignages et pointent les différentes raisons qui peuvent conduire chaque flic à se mettre une balle dans la tête. Les auteurs apportent également leur vision de ce que devrait être une vraie police républicaine et donnent leurs solutions pour tenter d'enrayer le fléau du suicide au sein des effectifs de police. Marc La Mola et Laure Garcia souhaitent par-dessus tout que ce livre puisse aider de nombreux policiers et éveiller les consciences endormies.

10/2022

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Littérature française

La Chambre des écureuils

Figure emblématique des arts et des lettres du début du XXe siècle, mécène flamboyante, Marie-Laure de Noailles est aussi une autrice à redécouvrir : elle a signé avec La Chambre des écureuils un Bonjour tristesse avant l'heure. Née en 1902 à Paris, issue d'une riche famille de banquiers allemands dont elle est l'unique héritière, Marie-Laure Bischoffsheim forma, avec le vicomte Charles de Noailles qu'elle épouse en 1923, l'un des couples de mécènes les plus flamboyants du vingtième siècle. Ils soutinrent l'avant-garde littéraire et artistique du début des années 1920 à 1970, finançant plusieurs projets cinématographiques (dont Les Mystères du château de Dé de Man Ray et Le Sang d'un poète de Jean Cocteau), achetant les manuscrits de René Char, Robert Desnos ou Georges Batailles et rassemblant une très importante collection d'oeuvres d'arts tant anciennes que modernes. De leur hôtel particulier du 16e arrondissement de Paris à la Villa Noailles qu'ils firent édifier à Hyères (réinvestie aujourd'hui en centre d'art contemporain), ils ne cessèrent ainsi d'élargir la définition du mécénat en en explorant toutes ses formes. Parallèlement à son rôle de bienfaitrice, Marie-Laure de Noailles fut l'autrice d'une oeuvre étonnante, aujourd'hui oubliée, mêlant poésie, fiction et essais littéraires. Parmi laquelle : La Chambre des écureuils, certainement son roman le plus abouti, paru en 1955 chez Plon. Dans un Bonjour tristesse avant l'heure, elle romance en rebelle cette adolescence confite dans un univers néoclassique italien. Poétique, écrit avec fluidité et une certaine élégance, La Chambre des écureuils excelle à créer une atmosphère emplie de soleil, de mélancolie et de solitude. En coédition avec les éditions 7L et en lien avec l'institution de la Villa Noailles, les éditions Seghers souhaitent aujourd'hui rééditer l'ensemble de l'oeuvre de Marie-Laure de Noailles, à commencer par La Chambre des écureuils en octobre 2023.

10/2023

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Littérature étrangère

Comment devenir propriétaire d'un supermarché sur une île déserte

Un journaliste d'une petite ville de Nouvelle-Zélande fait naufrage et échoue sur une île déserte au milieu du Pacifique. Très vite, ce Robinson du xxie siècle voit dans cette péripétie l'occasion rêvée de donner libre cours à ses aspirations profondes. Mû autant par l'obsession de la réussite que par une naïveté à toute épreuve, déterminé à atteindre à tout prix le bonheur et la reconnaissance, il décide d'édifier… un supermarché. Une comédie désopilante sur les ambitions et les désirs au xxie siècle. Un roman sur la solitude, la vanité, et surtout sur les illusions après lesquelles nous courons tous. Pour aller plus loin En transposant dans le temps et dans l'espace le Robinson de Daniel Defoe, Dimitris Sotakis revisite les valeurs idéologiques, sociales et esthétiques de Robinson Crusoé, proposant une version particulièrement subversive de ce mythe littéraire. Actant en quelque sorte le passage de l'homo economicus à l'homo consumptor, s'appuyant aussi sur une lecture originale de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier ou encore de Robur le Conquérant de Jules Verne, Sotakis compose une fable hilarante et profonde à la fois où l'absurde le dispute au réalisme. Ce n'est plus la survie mais la créativité et le besoin de reconnaissance qui guident le personnage de Sotakis. Celui-ci n'arrive pas sur son île déserte avec les outils de sa civilisation comme chez Defoe mais avec une mentalité, des conceptions, et des modèles qui sont ceux de la société de consommation moderne. L'auteur s'amuse aussi à jouer avec bon nombre de topoï littéraires et de conventions narratives, au point qu'on peut aussi voir dans cette fable un questionnement drôle et subtil sur l'ambition de l'écrivain lui-même. Finalement, la recherche du bonheur ne nous fait-elle pas courir les plus grands dangers qui soient??

02/2017

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Sciences politiques

L'avènement de la démocratie. Tome 2, La crise du libéralisme, 1880-1914

L'Avènement de la démocratie propose, échelonnées sur quatre livres, à la fois une histoire philosophique du XX siècle et une théorie de la démocratie. L'entreprise constitue la suite du Désenchantement du monde. Ce qui advient avec la sortie de la religion, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit. Ce sont les péripéties (le ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises, dont il est fait une analyse raisonnée. Le premier volume, La Révolution moderne, est une sorte de prologue. Il campe l'arrière-fond. en retraçant sous une forme ramassée la révolution qui court entre 1500 et 1900, celle de l'autonomie. Surtout, il s'emploie à identifier les trois composantes spécifiques du monde désenchanté, du point de vue politique, juridique et historique. L'originalité (le notre démocratie tient à la combinaison de ces trois éléments, qui est simultanément son problème permanent. Le deuxième volume, La Crise du libéralisme, présente une analyse en profondeur des années 1880-1914, qui constituent la matrice du XXe siècle. de ses tragédies et de ses réussites. En même temps que sont jetées les bases de la démocratie libérale, à la faveur de l'association du régime représentatif et du suffrage universel, le nouvel univers qui se déploie fait exploser le cadre hérité de l'univers religieux qui avait soutenu l'édifice des libertés fraîchement acquises. Ce sera la source des folies totalitaires comme ce sera le ressort de l'approfondissement et de la stabilisation des démocraties libérales. C'est précisément cet épisode crucial qu'examinera le troisième volume, A l'épreuve des totalitarismes. Le quatrième et dernier volume, Le Nouveau Monde, sera consacré, dans la même perspective et avec les mêmes instruments de lecture, à la réorientation de la vie de nos sociétés depuis le milieu des années 1970 et à la nouvelle crise de croissance de la démocratie dans laquelle elle nous a plongés.

11/2007

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Essais

La création architecturale

Comment l'architecture peut-elle être le reflet d'une époque, incarner l'esprit d'une société et répondre aux aspirations individuelles de ses habitants ? Comment avoir une meilleure compréhension d'une discipline qui fonde notre cadre de vie, mais reste encore pourtant largement méconnue ? Comment le processus de création parvient-il à affronter, dépasser et résoudre tant de contradictions et à les matérialiser dans la pierre de l'édifice ? Cet ouvrage nous invite à plonger dans les coulisses de la création architecturale et à faire évoluer notre regard sur ce qui constitue la scène de notre quotidien. Plutôt qu'une approche historique, il propose une investigation des ressorts de la création, au coeur même de la pratique des architectes. Ce processus complexe est abordé de manière concrète et didactique à travers les différentes dimensions de l'architecture, en mettant en évidence les rapports multiples qu'elles tissent entre elles : - les constituants de l'architecture : lieu d'implantation, morphologie et matériaux, langage constructif, structuration spatiale et usages ; - les concepts du projet : démarche du projet, unité et complexité, composition et hiérarchie, mesure et échelle, lumière et parcours ; - la dimension historique de l'architecture et la manière dont celle-ci peut nourrir le projet. Cette réflexion s'appuie sur de nombreux croquis de l'auteur représentant des oeuvres majeures de l'histoire de l'architecture, tout en réintroduisant cette dimension fondamentale qu'est la sensibilité. Cet ouvrage est issu d'une longue pratique de l'enseignement et d'une expérience plus récente, qui s'inscrit dans un cycle de conférences destinées au grand public. Il s'adresse : - aux étudiants en architecture qui pourront appréhender, par l'analyse de nombreux édifices, les "matériaux" et concepts qui fondent toute démarche de projet ; - aux architectes praticiens qui trouveront matière à expliciter davantage les questions fondamentales quotidiennes auxquelles ils sont confrontés ; - aux esprits curieux, amateurs d'architecture, qui découvriront les raisons de la diversité des formes dans les points de vue pris par les concepteurs.

10/2021

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Essais

Le château fort, images de notre enfance. Savoirs et imaginaire

Emblématique construction du Moyen Age, le château fort occupe une position centrale dans toutes les investigations touchant cette période historique. Edifice complexe, multifonctionnel, objet d'un vocabulaire spécifique (créneaux, merlons, mâchicoulis...), comment est-il abordé dans le texte et principalement dans les illustrations des manuels scolaires ? En quête des sources de chaque image, Marie Périn chemine sur les traces de Viollet-le-Duc si difficile à débusquer : elle met ainsi l'accent sur un apport substantiel considéré comme le meilleur à donner aux élèves et en étudie les effets. Durant la période examinée, depuis la création de l'école publique en 1881 jusqu'en 1960, d'autres sources d'information sont mises à disposition de la jeunesse : dictionnaire, livres, albums illustrés et périodiques, jeux et jouets. Ne contribuent-ils pas à animer la vision quelque peu statique du château fort présentée dans les manuels scolaires ? A l'examen des objets culturels utilisés à l'école ou à la maison, la chercheuse repère les manifestations idéologiques, fantasmes et stéréotypes de pensée qui, pour certains, subsistent encore de nos jours. Au fil de la recherche, une question interpelle : Par quels processus les publications destinées aux enfants parviennent-elles à ancrer durablement l'image du château fort dans les esprits ? Le recours aux neurosciences est ici sollicité de façon innovante pour expliciter la formation de la connaissance et du mythe du château fort. Mythe qui est l'un des mieux partagés par toutes les générations de Français. Cet ouvrage rappellera à chacun les bons souvenirs de ses jeunes années, en particulier au travers des quelques 200 illustrations qui l'agrémentent. Ce livre se veut être également un outil à usage des historiens et des enseignants. Il est en effet issu d'une thèse soutenue par l'auteure, chercheuse et Inspectrice de l'Education Nationale, particulièrement sensible aux situations d'apprentissage offertes aux enfants. Jean-Marie Dandoy

11/2021

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Science-fiction

Funny Reich Tome 1 : L'impératif imparfait

Funny Reich est une série littéraire qui emprunte au genre de la série télé d'anticipation épisodes, feuilleton, flash-back sur la vie des personnages mais n'en reste pas moins une oeuvre littéraire. CADRE DE LA SERIE : Un monde forcément sympathique est forcément épouvantable. Une catastrophe naturelle, le Demodex, a éliminé les adultes de plus de trente ans ; des attentats ont ensuite dévasté de nombreuses «fermes de serveurs» et une grande partie des réseaux informatiques. Le monde est livré «clés en mains» à une jeunesse qui organise le refoulement, définit ses nouveaux ennemis (les Quand je pense) et ambitionne de fonder en Europe un Reich sympathique. Funny Reich Episode #1 : L'impératif imparfait. L'histoire débute 12 ans après la catastrophe qui a vu mourir tous les humains de plus de trente ans. La jeunesse survivante, guidée par ses bons sentiments, érige un nouveau Reich. Politiquement, à travers les Courants, pratiquement, sous l'autorité des Sections, et techniquement, par la mise en place d'une entreprise mondiale : le Lab. L'interdit absolu : se prendre la tête. La nouveau langage : L'impératif imparfait. Edito avait 17 ans lorsque le Demodex a supprimé les deux tiers de l'humanité. Comme d'autres, il s'est rendu à Bruxelles pour participer aux refondations du monde. Il a été pris en charge par le jeune pouvoir, qui l'a intégré aux Sections et l'a formé à un nouveau métier : courtier en attendus, dans le domaine judiciaire. A trente ans, il commence à se poser des questions, et se rapproche des cercles du pouvoir afin d'apporter lui aussi sa pierre à l'édifice. Il rencontrera dans ce parcours un underground moqueur. Un quatuor de personnages se met en place : Edito l'innocent, Manuel le débrouillard, Bonbon la bimbo et Mustapha l'organisateur, dont le prénom est un hommage au Meilleur des Mondes de Huxley.

11/2015

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Littérature étrangère

Valet de pique

Quel auteur n'envierait-il pas le sort de Andrew J. Rush ? Ecrivain à succès d'une trentaine de romans policiers vendus à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde, père de famille heureux, Andrew vit dans une petite ville du New Jersey où il trouve le calme nécessaire pour édifier son oeuvre. Mais Andrew a un secret que même ses plus proches ignorent : sous le pseudonyme de Valet de pique, il écrit des romans noirs, violents, pervers, romans publiés avec un énorme succès et qui scandalisent autant qu'intriguent le monde littéraire. Pourtant, cet équilibre tout en dissimulation que Andrew a patiemment élaboré va être menacé. Au départ, la plainte d'une voisine, Mrs Haider, probablement un peu dérangée, qui l'accuse d'avoir plagié ses romans auto-publiés, accusation qu'elle avait déjà formulée dans le passé à l'encontre de Stephen King. Innocenté par le tribunal, Andrew sera néanmoins affolé par cette affaire, et ira jusqu'à perquisitionner le domicile de Mrs Haider, où il découvrira dans ses papiers qu'elle n'a pas si tort que ça... Entre-temps, deux événements domestiques vont le perturber : sa fille tombe par hasard sur un roman du Valet de pique et commence à poser des questions gênantes après y avoir trouvé des traces autobiographiques ; le comportement étrange de sa femme Irina mène Andrew à la soupçonner fortement d'entretenir une liaison avec un professeur de maths. Ces éléments menaçants vont réveiller chez Andrew des fantômes du passé qu'il pensait avoir définitivement oubliés. Réveiller aussi la voix désormais plus insistante et terrifiante du Valet de pique... Un thriller magistral de Joyce Carol Oates, efficace, inquiétant, drôle aussi – jouant brillamment sur les références à Stevenson, Poe ou Stephen King. Un roman qui éclaire les forces noires manipulant la conscience d'un auteur à succès, et entraîne son lecteur hypnotisé sur une mince ligne de crête séparant génie et folie.

03/2017

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Religion

Quel Sénégal pour demain ? Une vision chrétienne et citoyenne

"L'ouvrage que voici, oeuvre d'un brillant intellectuel du Sénégal, M. Théodore Ndiaye, arrive dans ce contexte comme une voix venue s'ajouter à celle d'une humanité qui veut refuser la fatalité et le renoncement. [...] Respecter et promouvoir le bien commun, voilà le socle sur lequel M. Théodore Ndiaye propose que soit édifiée la croisade concertée, l'oeuvre partagée, la pensée qui rive et conforte l'homme dans sa foi religieuse, pour faire de notre pays le Sénégal, pour aujourd'hui et pour demain, tout à la fois un Etat organisé et juste, un peuple et une nation décidés à s'inscrire avec dignité et honneur dans la longue trajectoire d'un destin partagé. La renaissance de l'Afrique et de l'homme noir qu'induit le concept de promotion du bien commun est abordée dans cet ouvrage, dans une vision où se marient l'oecuménisme religieux, le patriotisme majeur, les vertus d'honnêteté, de générosité, d'altruisme, du service de tous et pour tous, dans un élan constant, conscient et maîtrisé de solidarité, mais encore et surtout, dans un esprit d'ouverture vers l'autre, pour, avec l'autre et dans un « rendez-vous du donner et du recevoir» cher au poète Léopold Sédar Senghor, rendre l'homme plus humain et de ce fait, plus proche de Dieu. Au moment où notre pays subit encore tous les jours les effets rémanents et les contrecoups ininterrompus et désastreux de tâtonnements endémiques qui ne sont que le fruit d'un déficit de savoir et de savoir-faire de la part des dirigeants contestables, l'appel de M. Théodore Ndiaye à un sursaut national, à une reprise éveillée et soutenue des consciences pour l'action, relève en définitive d'un messianisme qui se nourrit à la source de l'amour de la patrie et également, d'un souci louable qui mérite d'être salué." Moustapha Niasse Ancien Premier ministre du Sénégal

03/2012

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Poésie

Enlacement(s). Triptyque : Des ruines ; Obscena ; Il n'y pas plus de pays

Un coffret : il s'agit d'un objet exceptionnel. Sa dimension inhabituelle (450x180) en fait un objet d'art. Un cadeau intelligent. Il contient trois ouvrages indépendants : Des ruines ; Obscena ; Il n'y a plus de pays ; Voix. Chants. Danses. S'enlacent les mots à travers trois livres, trois espaces, trois temps. Impalpable beauté des mots et des phrases. Impalpable trouble des images et des mouvements qui nous enivrent. Impalpable récit des temps d'aujourd'hui, quand les guerres défilent comme faits divers. Traverser les ruines, ruines de la mémoire comme ruines du présent, et continuer le chemin en enjambant l'inacceptable, jour après jour, souffle après souffle, se faire le lieu de l'oubli pour survivre... Des ruines est ce premier volet où l'auteur s'ouvre à la fragilité et convoque ces ruines qui l'ont constitué, de l'esclavage à la dictature, de l'intime à la mondialisation, ou comment se construire sur les champs de ruines, comment renaître et rester debout, de là où il écrit ? Les mots sont les piliers, la voix rebâtit l'édifice du corps... Obscena est ce long chant d'amour et de guérison délivré à l'enfant, à la femme, au pays, à l'île, le chant hors scène, au-delà de la représentation, dans la nudité et la pudeur de ce qui n'est pas à montrer mais qui se délivre sans rémission, quand la douleur trop vive oublie l'œil qui voit, quand la danse dit les mots inachevés, inachevables... Il n'y a plus de pays est cette quête d'une mère à travers les brumes et les bombes, à travers les paysages et les intolérances, quand l'humanité oublie de quel lieu elle provient, sur quel lieu elle habite, vers quel lieu elle se dirige, quand elle prend le corps de la femme comme terre de conquête. Soif de cette femme, soif des mots qui redonnent naissance, qui redisent l'identité, la fabrique du sens.

10/2012

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Histoire internationale

Histoire de la population de la Belgique et de ses territoires. Actes de la Chaire Quetelet 2005

Sur le plan démographique, la Belgique est un excellent laboratoire d'études. Ses deux grandes régions linguistiques ont suivi des parcours démographiques parfois très différents. Une révolution industrielle précoce a marqué de son empreinte certaines dynamiques démographiques. Dès le 19e siècle, la Belgique s'est dotée de l'un des meilleurs systèmes statistiques du monde. Elle dispose d'un patrimoine incomparable de statistiques, souvent disponibles à une échelle spatiale fine (communes, villes, arrondissements, etc.). A cela s'ajoutent les travaux d'éminents démographes au premier rang desquels, bien sûr, Adolphe Quetelet lui-même. Ces richesses sont aujourd'hui disséminées et largement sous-exploitées. Qui plus est, en dépit d'une littérature abondante (près de 5 000 références publiées) et souvent de qualité, il n'existe pas une synthèse récente de l'histoire sociodémographique de la Belgique et de ses particularités régionales et "sous-régionales" . De larges pans de cette histoire demeurent méconnus : moyen âge, 16e, 17e et 18e siècles. Enfin, les comportements de fécondité, de mortalité et de mobilité au cours de la période qui s'étend de l'entre-deux-guerres aux années 1970 sont rarement étudiés. L'ouvrage reprend 25 des 32 communications présentées lors de la Chaire Quetelet 2005. Elles se répartissent en six thématiques : les sources statistiques ; l'évolution de la population et de ses structures démographiques ; les mobilités ; la fécondité ; la nuptialité et la famille ; la santé et la mortalité. En dépit de la qualité des contributions qui le composent, cet ouvrage n'a pas la prétention de faire le tour de la question et doit être considéré modestement comme une pierre à l'édifice de la connaissance de l'histoire de la population de la Belgique et de ses territoires. De nombreuses questions demeurent sans réponse. Il faut espérer que la lecture de ces contributions suscitera de nouvelles vocations et de l'intérêt pour l'histoire sociodémographique de ce pays si particulier qu'est la Belgique.

01/2010

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Histoire de France

Les châteaux des croisades. Conquête et défense des Etats latins XIe-XIIIe siècles

À huit siècles de distance l'aventure des Croisades et des États latins d'Orient continue d'exercer sa fascination. Jean-Jacques Langendorf et Gérard Zimmermann ont parcouru entre 1961 et 1962 la Turquie, la Syrie, le Liban, la Jordanie et Israël pour y étudier les monuments militaires, religieux et civils édifiés par les Croisés. Les clichés qu'ils ont rapportés présentent des forteresses et autres sites dont certains ne sont plus accessibles de nos jours parce qu'ils se trouvent dans des zones militaires, ont été parfois détruits dans les affrontements israélo-arabes, ont été sacrifiés à l'urbanisation ou subi des restaurations outrageuses. Ce livre, après avoir évoqué la découverte des monuments des États latins par les voyageurs du XVIIIe siècle au XXe siècle, raconte comment les Croisés vécurent et guerroyèrent, avec quelles armes, tactiques et moyens logistiques ils s'imposèrent et pourquoi et comment leur domination prit fin. II montre où et comment les châteaux francs ont été bâtis, quelles fonctions stratégiques ils remplirent, proposant enfin une description de chacun d'entre eux avec son histoire et la présentation de son état actuel, le tout appuyé sur une vaste iconographie et bibliographie. Jean-Jacques Langendorf, qui a vécu plusieurs années en Afrique du Nord et au Proche-Orient, est l'auteur de nombreux ouvrages historiques et militaires, d'essais et de romans. II est maître de recherches à l'Institut de stratégie et des conflits - commission française d'histoire militaire - de Paris, président de l'" Institut für vergleichende Taktik " de Vienne-Leipzig et membre d'honneur du Centre d'histoire et de prospective militaires de Lausanne-Pully. Gérard Zimmermann, après avoir travaillé à l'Institut d'histoire de l'art du Moyen Âge de Genève et participé à des fouilles archéologiques au Soudan, a fondé avec sa femme le Centre de Documentation du Monde Oriental et mené des campagnes photographiques au Proche-Orient. II a réuni d'importantes archives photographiques et documentaires.

02/2011

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Littérature française

Comment font les gens ? Roman gris

J'indique la cathédrale. Elancée vers les ténèbres, elle semble vouloir crever l'épais plafond nuageux. A première vue, je la trouve majestueuse, mais elle devient rapidement prétentieuse, écrasante. Le rond blanc de l'horloge se découpe de sa masse grise et, à minuit trente, me fait penser à une pleine lune tranchée. " C'est comme ça, dit-il en agitant la tête en direction de l'édifice. C'est beau. Ouais, c'est beau. Mais pourquoi c'est beau ? " Il plante un instant son regard dans le mien, avant de le braquer sur les pavés. " Tu vois, j'arrive plus à cogiter. La vie, les gens... j'arrive plus à cogiter. C'est pas parce que j'ai un peu picolé ce soir, même ça, tu vois, ça m'fait chier maintenant. Pourtant ! Non, tu vois, plus d'appart, obligé d'crécher chez les autres, pas d'boulot, pas d'fric... ça a pas d'sens. J'suis là mais, quand j'cogite, rien n'a d'sens. Même c'que j'cogite dans ma tête, j'finis par m'demander si ça a un sens ! " Il fixe à nouveau la cathédrale, une lueur morne dans les yeux, et, d'un coup, secoue la tête d'un air dégoûté. " Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait nous ? " Un homme comme les autres, un homme sans histoire, un représentant de commerce... Un être englué dans la banalité de son existence et empêtré dans ses perceptions et ses pensées... Quand le réel nous submerge et nous vide... Quand le quotidien est insuffisant... Quand les rêves nous filent entre les doigts et que nous nous y accrochons avec énergie, désespoir et nostalgie... La solitude, l'amitié, l'amour, la pitié, le mépris... tout est dans ce roman d'une rare originalité qui peint certains aspects éternels et universels de la condition humaine. Un roman comme un miroir... dans lequel on ne se verrait plus.

03/2002