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Littérature étrangère

Trois anges me surveillent. Les aveux d'un roman

Le roman se compose de deux parties, au premier abord disparates : un "roman de production" - genre qui proliférait en Europe centrale, sur ordre ministériel, dans les années cinquante - et son appareil de notes. Ce roman de production est insolite : nulle trace de réalisme socialiste. Au contraire, une structure savante (mathématique) agence les genres littéraires peu orthodoxes qui la composent : extraits d'un roman d'aventures, des Mémoires du comte Apponyi, des notes de sessions parlementaires et des discours politiques des années cinquante (1850 et 1950), monologues, poèmes, comptines et cantiques populaires. La deuxième partie est un appareil de notes joint à la première, mais ces notes ne la commentent pas. Elles forment des ensembles (toujours mathématiques) de récits à part : matchs de foot, rêves, événements familiaux et politiques (la déportation de la famille à la campagne dans les années cinquante notamment), réflexions politiques, confidences intimes. L'identité de leur(s) narrateur(s) laisse cependant planer un doute. Aux premier, cinquième et neuvième chapitres de la première partie, c'est le camarade P. -D. G. qui prend la parole en employant le pluriel de majesté ; dans le reste des chapitres, un narrateur invisible et inconnu raconte les tribulations de l'informaticien Imre Tomcsányi. La seconde partie est censée être écrite par J. -Peter Eckermann, le secrétaire de Goethe, qui raconte les circonstances de la création de la première partie. (Le vrai roman de production est donc cette seconde partie.) Ainsi l'auteur de la première partie ne serait autre que Goethe. Mais les pistes sont brouillées, puisque le "cher maître" d'Eckermann s'appelle Péter E. , et il y a gros à parier qu'il s'agit là de l'écrivain-footballeur Péter Esterhazy lui-même. Et ce n'est pas tout, car nous devons encore penser aussi bien au Maître et Marguerite, au Faust, au Wilhelm Meister qu'au Maître des Evangiles - d'autant plus que ces pseudo-notes sont truffées de citations des Ecritures, de Goethe, de Boulgakov, ainsi que de Sartre, de Salinger, de Nietzsche, sans parler de nombreux auteurs hongrois.

03/1989

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Poésie

Les sept mercenaires

Sept. Il existe toute une mystique autour de ce chiffre. Les sept archanges de l'apocalypse, les sept couleurs de l'arc-en-ciel, les sept péchés capitaux, les sept merveilles du monde, les sept notes de musique, et bien sûr les sept mercenaires. Pour tout vous avouer, je m'en fous, j'ai jamais cru à ces conneries de chiffres sacrés. Mais c'est vrai que si on cherche on trouve, c'est ça qui est beau dans le grand bordel magique de la vie. Parce qu'en y réfléchissant bien, les sept gaillards à qui je rends hommage dans ce livre, sont un beau mélange de tout ça à la fois : les sept archanges de l'apocalypse, les sept couleurs de l'arc-en-ciel, les sept péchés capitaux, les sept merveilles du monde, les sept notes de musique, et bien sûr les sept mercenaires. Mais ce sont surtout sept chiens magiques, sept étoiles noires et tordues du drapeau américain, sept moudjahidines de la bibine, sept poilus sacrés, sept sauvages du mot de l'art et de l'amour, bref sept grands poètes. Sept bonhommes que j'aime, même s'ils m'ont bercé trop près du mur. Voilà donc sept hommages pour sept artistes. Dans l'ordre d'apparition : J. D. Sallinger, Richard Brautigan, Charles Bukowski, Henri Miller, John Fante, Jim Harrison et Raymond Carver. Comme dit Al Pacino dans Donnie Brasco : "Je te raconte pas ! " En plus on m'informe que Daniel Damart, le joyeux éditeur aurait éternellement sept ans et que Régis Gonzalez le grand qui crayonne avec mes mots aurait sept doigts. Moi-même il me reste sept dents. La vie est dingue. C'est merveilleux non ?

10/2020