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Rajae Benchemsi

Extraits

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Linguistique

Alger, Casablanca, Tunis. Quand le plurilinguisme s'écrit dans les métropoles du Maghreb

Cette enquête plurielle, abondamment illustrée, sur les trois principales métropoles du Maghreb, reprend à son compte la notion d'écologie linguistique dans l'étude du bi-plurilinguisme des textes exposés dans les espaces publics : affichage publicitaire de caractère commercial ou politique, signalétique urbaine et graffitis religieux, sportifs ou protestataires mettent en concurrence l'arabe littéral et les variétés arabes des trois pays ainsi que le tamazigh, les langues européennes, français d'abord puis anglais, ce dernier de plus en plus présent, espagnol et italien dans une moindre mesure. La sociolinguistique a ici voix au chapitre parce que le panachage des langues et la vigueur de leurs concurrences ne sont pas les mêmes dans les vieux quartiers et les nouveaux, les centres des agglomérations et les banlieues, et dans ces banlieues même ils varient selon les catégories socio-culturelles des habitants. L'arabisation qui s'est imposée au moment des Indépendances sort renforcée des mouvements sociaux récents, révolution en Tunisie, hirak en Algérie, succession sur le trône au Maroc, entraînant avec soi la promotion de plus en plus visible des arabes locaux, pour ne pas dire nationaux. Contributions de Wafa Bedjaoui, Farah Zahn Ben Nejma, Inès Ben Rejeb, Nabila Bestandji, Raja Chennoufi-Ghalleb, Hama Ghoul, Foued Laroussi, Abdelouahed Mabrour, Dalila Morsly, Lahcen Ouasmi.

10/2022

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Théâtre

La fabuleuse histoire du Kathakali. A travers ses techniques : navarasa, l'univers des sentiments ; langage corporel

- Un ouvrage, sinon l'ouvrage de référence en France sur le Kathakali, théâtre dansé du Kerala (Sud-Ouest de l'Inde) qui perpétue un savoir intemporel, en racontant le monde fabuleux de la mythologie hindoue et fascine par ses costumes extravagants, ses maquillages inouis, ses attitudes surprenantes. - Une auteure, Milena Salvini, qui a consacré cinquante ans de sa vie à l'exploration de cet art complet, vivant entre l'Inde et la France et ayant créé à Paris le théâtre le Mandapa qui diffuse la culture indienne. Travaillant avec l'UNESCO, le CNRS, le musée Guimet, le théâtre de la Cartoucherie de Vincenne et le théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, elle fait autorité et a reçu plusieurs décorations pour son travail, notamment des autorités indiennes (Prix Mukunda Raja 2004, Alumni Award 2015). - L'auteure dévoile ici les secrets de ce théâtre dansé, analyse ses techniques : la science des états d'âme, la maîtrise du regard, l'élégance martiale de la danse, l'éloquence de son vocabulaire corporel et son art du geste... L'ensemble est au service de l'artiste de scène à tous les niveaux de la transmission. - L'ouvrage très pédagogique est riche de plus de 150 photos en noir et blanc et en couleur, mettant en valeur tous les gestes et toutes les expressions.

09/2017

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Poches Littérature internation

Mes sacrées tantes

Après La Colère des aubergines, Bulbul Sharma nous revient avec des histoires pétillantes de drôlerie. Des femmes partent en voyage, et leur vie bascule. Elles partent pour se marier, pour aller voir leur fils, pour échapper au crime qu'elles croient avoir commis ou à une belle-famille tyrannique. Sous leurs regards baissés et leurs saris chatoyants, elles cachent un coeur limpide, un courage à toute épreuve, et elles accueillent les surprises du chemin avec une sagesse relevée au sel de l'humour. Au fil de leurs voyages, défilent les paysages de l'Inde, des rizières vert émeraude aux défilés escarpés de montagne, et les rencontres improbables : danseuses travesties en veuves, raja déchu d'un palais surgi des mille et une nuits, fantôme amoureux ou ours chapardeur. Mais au détour de la route, c'est leur paysage intérieur qui soudain change : les chaînes qui entravent leurs pas depuis des siècles se font plus légères, et au bout du voyage, parfois, les attend la paix. Ou la liberté. Ou l'amour. Les histoires de Bulbul Sharma nous prennent par la main pour nous emmener sur des chemins détournés, imprégnés des senteurs de l'Inde ; elles ont la malice de la fable, la délicatesse de la miniature indienne, la poésie des contes de fées ; et si elles nous font éclater de rire, c'est avant de nous toucher au coeur.

08/2009

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Critique

Elena Ferrante. A la recherche de l'amie prodigieuse

Avec sa saga L'Amie Prodigieuse, elle est l'une des autrices à avoir vendu le plus de romans ces dernières années... et pourtant personne ne sait qui se cache derrière le pseudonyme d'Elena Ferrante. Le journaliste Salomon Malka mène l'enquête, à la rencontre de proches, de connaisseurs, de traducteurs, d'éditeurs, de spécialistes, pour décrypter le mystère. Qui est l'autrice de L'Amie prodigieuse ? Quatre romans napolitains, publiés sous le titre générique de L'Amie prodigieuse, adaptés ensuite en série télévisée, ont fait sensation dans le monde entier, remportant un succès considérable en Italie, en France, en Allemagne, aux Etats-Unis... Pourtant, ces romans, traduits en 42 langues et vendus à plus de 5 millions d'exemplaires n'ont donné lieu à aucune interview filmée, ni aucune séance de dédicaces. L'autrice a choisi de rester dans l'ombre. Le mystère demeure : qui est Elena Ferrante ? S'agit-il du pseudonyme d'une autrice (ou d'un auteur) bien plus célèbre ? D'une écrivaine qui refuse la notoriété ? Ou bien Elena Ferrante est-il le pseudonyme derrière lequel la traductrice Anita Raja et l'écrivain Domenico Starnone se cachent pour écrire cette saga à quatre mains, comme l'affirme le journaliste italien Claudio Gatti ? Grâce aux témoignages de proches, de traducteurs, d'éditeurs et de spécialistes, le journaliste Salomon Malka mène l'enquête et tente de lever le voile sur le mystère Elena Ferrante.

02/2022

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Littérature française

Aussi riche que le roi

"Il y avait l'odeur des brochettes, les gars des tables Coca-Cola qui la sifflaient : t'es belle petite, le bruit sur le terrain d'en face avec les chants du Raja, l'équipe de foot de Casa ; il y avait le vent frais de janvier, le tintement des canettes qui s'entrechoquaient, les insultes, les crachats ; et il y avait Driss, là, sur le côté. Elle le voyait, géant sur ses jambes courtes, une main tranquille sur l'épaule du flic, et l'autre fouillant sa poche pour lui glisser un petit billet de cent, sa bouche lançant quelques blagues entendues, un clin d'oeil de temps en temps ; et le flic en face souriait, attrapait le billet, donnait à Driss une tape dans le dos, allez, prends une merguez, Sidi, ça me fait plaisir. Driss, le géant au milieu des pauvres, Driss le géant qu'elle venait d'embrasser, pensait Sarah ; avec son fric, il n'y aurait plus jamais de flic, plus jamais de lois - ce serait eux deux, la loi". Années 1990, Casablanca. Sarah n'a rien et à la sortie du lycée, elle rencontre Driss, qui a tout ; elle décide de le séduire, elle veut l'épouser. Sa course vers lui, c'est un chemin à travers Casa et ses tensions : les riches qui prennent toute la place, les joints fumés au bord de leurs piscines, les prostituées qui avortent dans des arrière-boutiques, les murmures faussement scandalisés, les petites bonnes harcelées, et l'envie d'aller ailleurs. Mais ailleurs, c'est loin.

09/2022

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Récits de voyage

Reine a borneo

"Je fus surprise de voir la porte s'ouvrir et le rajah entrer dans la pièce. Il s'installa sur une chaise, près de moi, et posa sur les touches du piano un petit morceau de papier sale, griffonné au crayon. - Lisez ça ! , me dit-il. Je le regardai, surprise, pris le papier et découvris ces mots : "Si humblement, le roi vous demandait d'être sa reine, diriez-vous non ? " En les lisant, j'éclatais de rire, car je pensais que c'était une plaisanterie destinée à me distraire. - Ne riez pas, ordonna-t-il, mécontent, je suis on ne peut plus sincère..." Ainsi démarre la folle aventure d'une jeune fille de vingt et un ans, britannique née en France, que rien ne prédestinait à tenir un tel rôle en Malaisie. Margaret Brooke (1849-1936) raconte sans fards la vie qu'elle mène au Sarawak au temps des s rajahs blancs" et des Dayaks coupeurs de tête. Faisant fi de beaucoup des convenances de son époque victorienne, elle se lie davantage avec ses "amies malaises", qui lui apportent sérénité, curiosité et joie de vivre, plutôt qu'avec la "bonne société" présente sur place. Son récit, Good morning and good night (1934), traduit par Michelle Deperrois-Fayet et Christine Ribardière, est le portrait d'une femme libre, capable de passer des splendeurs d'un pays a exotique a aux fastes de la cour de Londres au gré de l'alternance de ses séjours, et de nourrir ses amitiés avec simplicité auprès de gens humbles comme avec des grands intellectuels tels que Henry James ou Pierre Loti. Tous ses malheurs personnels, avec notamment la perte de ses enfants, n'entament pas un solide appétit de vivre pour profiter à plein de son histoire, dont Main Quella-Villéger retrace les grandes lignes dans une postface circonstanciée.

03/2022

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Critique littéraire

Ecrivains marocains du monde. Volume 2, Canada

Ecrivains marocains du Monde comporte un grand nombre d'entre eux résidant et écrivant en dehors de l'hexagone et du Maroc, en fait, à travers le monde, entre autres en : Allemagne, Angleterre, Belgique, Brésil, Canada, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Guinée, Israël, Italie, Jordanie, océan Indien, Norvège, Pays-Bas, Philippines, Sénégal, Suisse et Tchécoslovaquie. C'est dire que des Marocains écrivent partout en français, en arabe et même dans la langue du pays d'accueil contribuant ainsi par la variété et la qualité de leurs écrits à redéfinir dans la pensée marocaine l'entité ou la caractéristique nationale qui passe par un élargissement de l'espace géolinguistique. Ce deuxième volume est réservé aux dix-huit écrivains suivants au Canada : Abderrahman El Fouladi, Roger Elmoznino, Raja El Ouadili, Myriame El Yamani, Elhafed Ezzabour, Mustapha Fahmi, Ahmed Ghazali, Latifa Halim, Asmaa Ibnouzahir, Aberrahim Khouibaba, Pierre Lasry, Intissar Louah, Rachida M'Faddel, Soukayna, Bob Oré Abitbol, Serge Ouaknine, Nour Eddine Yahiaoui et Mohammed Zaari Jabiri. Ces écrivains et écrivaines, juifs et musulmans, femmes et hommes, toutes générations confondues, qui écrivent en français, en anglais et en arabe réalisant une variété d'écrits dans différents genres : poésie, récits, romans, nouvelles, dramaturgie et essais. Leur production apparaît comme une manifestation exemplaire et singulière sans cesse renouvelée qui vise à mettre en lumière les enjeux intertextuels qui se tissent entre la littérature et l'histoire de l'immigration, à vivifier le dialogue entre cultures et civilisations dans ce pays qui vise à concilier les réalités, à souder les continents et à enrichir la condition humaine en pratiquant à la fois le partage, la connaissance, la reconnaissance et la fraternité universelle.

07/2019

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Littérature française

Aussi riche que le roi

"Il y avait l'odeur des brochettes, les gars des tables Coca-Cola qui la sifflaient : t'es belle petite, le bruit sur le terrain d'en face avec les chants du Raja, l'équipe de foot de Casa ; il y avait le vent frais de janvier, le tintement des canettes qui s'entrechoquaient, les insultes, les crachats ; et il y avait Driss, là, sur le côté.

Elle le voyait, géant sur ses jambes courtes, une main tranquille sur l'épaule du flic, et l'autre fouillant sa poche pour lui glisser un petit billet de cent, sa bouche lançant quelques blagues entendues, un clin d'oeil de temps en temps ; et le flic en face souriait, attrapait le billet, donnait à Driss une tape dans le dos, allez, prends une merguez, Sidi, ça me fait plaisir. Driss, le géant au milieu des pauvres, Driss le géant qu'elle venait d'embrasser, pensait Sarah ; avec son fric, il n'y aurait plus jamais de flic, plus jamais de lois - ce serait eux deux, la loi".

Années 90, Casablanca. Sarah n'a rien et à la sortie du lycée, elle rencontre Driss, qui a tout ; elle décide de le séduire, elle veut l'épouser. Sa course vers lui, c'est un chemin à travers Casa et ses tensions : les riches qui prennent toute la place, les joints fumés au bord de leurs piscines, les prostituées qui avortent dans des arrière-boutiques, les murmures faussement scandalisés, les petites bonnes harcelées, et l'envie d'aller ailleurs. Mais ailleurs, c'est loin.

Livre retenu pour le Festival du Premier Roman de Chambery 2022 - #FPRChambery22

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Poches Littérature internation

Un océan de pavots

L'Ibis, ancien transporteur d'esclaves reconverti en navire marchand, est au coeur de cette extraordinaire saga indienne. Parti de Baltimore, aux États-Unis, il rejoint Calcutta pour embarquer une cargaison de coolies attendue à l'île Maurice. Parmi eux Deeti, une paysanne ruinée par le commerce de l'opium tenu par les Anglais et qui accule les paysans indiens à la misère ; Kuala, son amoureux, qui l'a sauvée du bûcher funéraire sur lequel elle avait décidé de mourir ; Paulette Lambert, une jeune Française qui se fait passer pour indienne afin d'échapper au mariage sordide auquel l'a condamnée son tuteur ; enfin Jodu, son frère de lait, un jeune Indien, qui s'est engagé comme mousse sur l'Ibis, mais ignore la présence de Paulette parmi les coolies, à l'instar de Zachary Reid, le commandant en second, un Noir qui a tout l'air d'un Blanc et qui risquerait sa carrière si cela venait à se savoir. Dans les flancs de l'Ibis sont également enfermés deux prisonniers condamnés à l'exil : Neel Rattan, un raja trahi par son créditeur anglais, et Ah Fatt, un métis de Chinois et d'Indien, opiomane. Sur le pont, Baboo Nob Kissin est chargé de la surveillance générale. Convaincu que sa sainte tante, qu'il a aimée par-dessus tout, va se réincarner en lui, il se laisse envahir par la pitié et vient en aide aux prisonniers. Tous ces individus aux parcours et aux caractères si dissemblables, seront unis par le périple, un voyage au cours duquel chacun tentera de faire basculer son destin. Il leur faudra pour cela survivre à la rage de l'océan Indien, aux privations, aux maladies, aux révoltes et affronter la cruauté extrême du commandant en second et de son âme damnée.

03/2013

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Histoire internationale

Il était une fois... les révolutions arabes

"On retrouve la révolution au centre même de l'histoire et de l'imaginaire propres au monde arabe, comme composante de la pensée et comme vecteur de l'action. Elle s'est construite dans un rapport à l'autre, extérieur, fait d'emprunts, de fascination parfois, et de rejet aussi. De par sa localisation, de par son histoire et sa situation de carrefour culturel, l'espace arabe a été un lieu privilégié d'élaboration d'une pensée révolutionnaire, d'effervescence des idées contestataires. On ne s'étonnera pas que, dans un contexte de mondialisation, il devienne un espace privilégié de production révolutionnaire et que le "Printemps arabe' ait ainsi très vite gagné ce statut de laboratoire d'idées et de formes de mobilisation renouvelée." Extrait de l'introduction de Bertrand Badie. Ont contribué à cet ouvrage : Farah Kamel Abdel Hadi, Tarek Moustafa Abdel-Salam, Mayada Adil, Kaouther Adimi, Lama Ali, Zahra Ali, Tammam al Omar, Mehdi Annassi, Iasmin Omar Ata, Christophe Ayad, Bertrand Badie, Benjamin Barthe, Nazim Baya, Akram Belkaïd, Radia Belkhayat, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Benraad, Sonia Bensalem, Raja Ben Slama, Karim Emile Bitar, Mehdi Boubekeur, Ichraq Bouzidi, Marwan Chahine, Tracy Chahwan, Leyla Dakhli, Zakya Daoud, Delou, Brecht de Smet, Yasmine Diaz, Pauline Donizeau, Tarek El-Ariss, Alaa El Aswany, Moaz Elemam, Salma El-Naqqash, Khaled Fahmy, Mona Fawaz, Jean-Pierre Filiu, Ganzeer, Dalia Ghanem, Kinda Ghannoum, Salah Guemriche, Noha Habaieb, Patrick Haimzadeh, Halim, Narmeen Hamadeh, Sarah B. Harnafi, Ali Hassan, Sulafa Hijazi, Coline Houssais, Incrusted, Intibint, Joseph Kai, Lena Kassicieh, Mazen Kerbaj, Bahgat Korany, Abir Kréfa, Stéphane Lacroix, Ibticem Larbi, Pierre-Jean Luizard, Ziad Majed, Zarifi Haidar Marín, Hind Meddeb, Meen One, Sabrina Mervin, Merieme Mesfioui, Rania Muhareb, Mostafa M Najem, Aude Nasr, Nime, Mohamed Omran, Marc Pellas, Victor Salama, Sara Saroufim, Enas Satir, Alexandra Schwartzbrod, Isabela Serhan, Rima Sghaier, Leïla Shahid, Bahia Shehab, Leïla Slimani, Laila Soliman, ST4 The project, Hamid Sulaiman, Anna Sylvestre-Treiner, Abdellah Taïa, Fawwaz Traboulsi, Willis from Tunis, Sana Yazigi, Ali Mohamed Zaid, Salim Zerrouki.

01/2021

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Littérature étrangère

Par-delà les dunes. Anthologie de la littérature saoudienne moderne

Par-delà les dunes est la traduction en français - réalisée sous la direction du Dr Abubaker Bagader - de l'ouvrage en anglais Beyond The Dunes qui offrait pour la première fois, au lecteur anglophone et maintenant francophone, la diversité et la richesse de la littérature saoudienne contemporaine, tout cela dans un seul livre très accessible. Mansour al Hazimi, Salma Khadra Jayyusi et Ezzat Khattab ont réuni pour nous une sélection variée de poèmes, d'histoires courtes, d'extraits de nouvelles, biographies et romans qui offrent un aperçu fascinant des enjeux et tensions d'une société qui s'efforce de concilier mondialisation et modernité avec des valeurs traditionnelles fortement ancrées. L'Arabie saoudite s'est profondément transformée au cours des dernières décennies ; les écrivains de ce pays ont été en première ligne face aux contradictions de ce processus ; les frictions culturelles et les problèmes d'identités ont gagné le devant de la scène du fait de l'accélération de la marche du changement. Les contradictions sociales vécues par les Saoudiens trouvent une expression concrète dans les romans inclus dans cet ouvrage, qui devraient surprendre plus d'un lecteur occidental par leur contenu d'une nature parfois courageusement expérimentale et surréaliste. Le nouvelliste Ahmad al Siba'i, un auteur des plus traditionnels, offre au monde une réponse humaniste et réfléchie, tandis que des poètes comme Ghasan al-Khunaizi, Ahmad al Mulla et Huda al Daghfaq reflètent à la fois le riche héritage stylistique saoudien et les nouvelles techniques et perspectives de la poésie arabe moderne. Par-delà les dunes place la voix des femmes au centre des canons de la littérature saoudienne, reflétant ainsi la prééminence croissante de femmes écrivaines comme Raja"Alem, Qumasha al-Ulayyan, Noura al-Ghamidi et Fawziyya Abu Khalid. Ce livre révolutionnaire offre, pour la première fois, une introduction indispensable aux pensées, formes et expressions d'une des littératures les plus complexes et fascinantes au monde, et ce, à un moment charnière de son évolution.

05/2009

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Littérature française

Le roi de la montagne

La culture indienne repose largement sur deux épopées, le Mahabharata et le Ramayana, écrites, pense-t-on, entre le Ve et le IIe siècles avant notre ère pour la première, entre le IIIe siècle avant notre ère et le IIIe siècle de notre ère pour la seconde. L'Epopée du Roi de la Montagne n'a jamais été rédigée. Il s'agit de celle des Intouchables, qui ne doivent plus, en principe, porter ce nom, ni rester au ban de la société indienne. Or, l'histoire du roi Salhesh s'inscrit dans la lignée des deux grands textes précédents, dans une tonalité spirituelle. Les déshérités apportent aujourd'hui leur contribution littéraire, mi-historique, mi-légendaire, à la culture de leur pays. A la suite du Mahabharata et du Ramayana, voici l'histoire de leur héros, Raja Salhesh, Le Roi de la Montagne, contée selon la tradition orale et transcrite pour la première fois dans son intégralité par Martine Le Coz à partir de récits, peintures et dessins qu'elle a collectés sur place en Inde du nord. Elle a reçu le soutien de la Fondation des Arts Ethniques, de l'Institut de l'Art du Mithila, d'historiens de l'Université de New Delhi etc. L'essentiel du récit lui a été transmis directement par une famille de la communauté dalit (opprimée") des Dusadh avec laquelle elle entretient une relation forte de partage et de confiance. Le Roi de la Montagne n'est donc pas une oeuvre personnelle de fiction, mais bien la transcription de "l'épopée des intouchables". Le texte inédit fait mouche aujourd'hui. Son héros, Salhesh, dont le nom signifie "Roi de l'Himalaya", porte le message de la justice sociale, il fait place aux femmes et invite à la responsabilité universelle et la protection du Vivant prônée par le Dalaï Lama. Son mérite est reconnu par les historiens : le héros a bel et bien instauré la fraternité comme mode de gouvernement aux alentours du VIIe siècle, dans une région s'étendant du Gange à l'Himalaya."

10/2022

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Littérature française

L'or des Schwaner

L'or des Schwaner, c'est plusieurs histoires dans l'histoire, imbriquées comme des poupées russes. C'est d'abord une histoire de géologue au cours de laquelle Denys Puech, émigré français de deuxième génération en Australie, d'origine aveyronnaise, trouve, au milieu de nulle part, au centre du Kalimantan, dans des circonstances ubuesques, des indices d'or perdus dans la jungle des Monts Schwaner. En chemin, il décide d'abandonner son statut d'Occidental et de changer de peau, un peu à l'image de James Brooke, le célèbre Rajah blanc du Sarawak, pour devenir un Dayak bon teint et, finalement, s'installer dans le pays. C'est ensuite un long voyage qui vous permettra de découvrir l'Australie, à la fois de l'outback et de la ville, sous un visage peut-être inattendu, avec ses Aborigènes et leurs fantasmes, puis le Kalimantan, la partie indonésienne de l'île si mystérieuse de Bornéo, avec ses peuples dayaks et punans ; un voyage initiatique au cours duquel vous ne serez jamais très loin de ce monde magique qui caractérise si bien tous ces peuples anciens. Ils sont la plupart en voie de disparition, avec la destruction systématique et irresponsable de leur milieu naturel. Au cours de ce périple, vous aurez un guide ; ce sera Denys et il ne vous quittera pas. C'est aussi l'histoire fabuleuse de ces indices qui, à l'instar de l'Affaire BRE-X, la plus grande escroquerie sur l'or de tous les temps, qui s'est développée au centre du Kalimantan, vers la fin des années 1990, vont, à leur échelle, déchaîner passions et convoitises, avec leurs coups de bourse dévastateurs et des centaines de millions de dollars australiens en jeu, et entraîner, après de grands espoirs, autant de désillusions. C'est aussi l'histoire de la renaissance d'un village dayak traditionnel, voué, après son abandon, à l'oubli et à la destruction sous les coups de boutoir d'une nature envahissante, que Dina, une jeune femme dayak courageuse, va décider de faire revivre. Ce combat pour la survie d'une culture, à l'avenir incertain en raison de la disparition programmée de la forêt primaire qui l'abrite, est fascinant. C'est enfin l'histoire du métissage, d'abord culturel, puis réel, avec ses incohérences, ses déceptions, ses surprises et ses succès ; une aventure en soi ! Mais c'est aussi la cohabitation entre ces individus appartenant à des mondes et des cultures si différents, ce qui ne va pas les empêcher d'accomplir, ensemble, une oeuvre remarquable. Voilà une belle histoire de tolérance, naturelle, sans calcul, qui débride les hommes et les rend, soudain, si attachants. C'est bien, dans ce sens, une véritable aventure humaine.

01/2014