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Paul Ricoeur, philosophe de la reconstruction. Soin, attestation, justice

Extraits

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Psychologie, psychanalyse

De l'interprétation. Essai sur Freud

Peut-on écrire sur Freud sans être ni analyste ni analysé ? Non, s'il s'agit d'un essai sur la psychanalyse comme pratique vivante ; oui, s'il s'agit d'un essai sur l'œuvre de Freud comme document écrit, auquel la mort de son auteur a mis un point final. On est alors devant une interprétation d'ensemble de notre culture, qui a changé la compréhension que les hommes ont d'eux-mêmes et de leur vie. Cette interprétation, il appartient dès lors au philosophe de la justifier, c'est-à-dire d'en déterminer le sens, la légitimité et les limites. Comme le montre Paul Ricœur, seule une méditation sur le langage peut fournir une structure d'accueil à l'exégèse freudienne de nos rêves, de nos mythes et de nos symboles. S'adossant elle-même à une réflexion " archéologique " sur le sujet, cette exégèse fait en retour éclater la philosophie du sujet. Le présent ouvrage ne se borne donc pas aux débats d'un philosophe avec Freud. Il libère l'horizon d'une recherche plus large : la lecture de Freud devient l'instrument d'une ascèse du " je ", d'un sujet délogé des illusions de la conscience immédiate.

01/1995

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Philosophie

La mémoire, l'histoire, l'oubli

" L'ouvrage comporte trois parties nettement délimitées par leur thème et leur méthode. La première, consacrée à la mémoire et aux phénomènes mnémoniques, est placée sous l'égide de la phénoménologie au sens husserlien du terme. La deuxième, dédiée à l'histoire, relève d'une épistémologie des sciences historiques. La troisième, culminant dans une méditation sur l'oubli, s'encadre dans une herméneutique de la condition historique des humains que nous sommes. Mais ces trois parties ne font pas trois livres. Bien que les trois mâts portent des voilures enchevêtrées mais distinctes, ils appartiennent à la même embarcation, destinée à une même et unique navigation. Une problématique commune court en effet à travers la phénoménologie de la mémoire, l'épistémologie de l'histoire, l'herméneutique de la condition historique : celle de la représentation du passé. Je reste troublé par l'inquiétant spectacle que donne le trop de mémoire ici, le trop d'oubli ailleurs, pour ne rien dire de l'influence des commémorations et des abus de mémoire - et d'oubli. L'idée d'une politique de la juste mémoire est à cet égard un de mes thèmes civiques avoués. " Paul Ricœur

01/2003

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Philosophie

TEMPS ET RECIT. Tome 1, L'intrigue et le récit historique

Temps et récit I L'intrigue et le récit historique. Temps et Récit explore après la Métaphore vive, le phénomène central de l'innovation sémantique. Avec la métaphore, celle-ci consistait à produire une nouvelle pertinence de sens par le moyen d'une attribution impertinente. Avec le récit, l'innovation consiste dans l'invention d'une intrigue, des buts, des causes, des hasards, relevant à des titres divers du champ pratique, sont alors rassemblés dans l'unité temporelle d'une action totale et complète. La question philosophique posée par ce travail de composition narrative est celui des rapports entre le temps du récit et celui de la vie et de l'action affective. Plusieurs disciplines sont convoquées à la barre de ce grand débat entre temps et récit, principalement la phénoménologie du temps, l'historiographie et la théorie littéraire du récit de fiction. Temps et Récit I met en place, dans une première partie, la thèse de Paul Ricoeur, qui se précise tout au long des trois tomes, selon laquelle le récit comporte trois rapports " mimétiques " au temps agi et vécu, au temps propre de la mise en intrigue, au temps de la lecture. Dans une deuxième partie, l'ouvrage met ce schéma à l'épreuve sur l'histoire.

01/1991

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Philosophie

TEMPS ET RECIT. Tome 3

Temps et récit III remet en scène les trois protagonistes de Temps et récit I et II : l'historiographie, la théorie littéraire du récit de fiction et la phénoménologie du temps. Mais le débat se déplace cette fois du travail de configuration temporelle interne au récit, au pouvoir qu'a celui-ci de refigurer, autrement dit d'éclairer et de transformer, l'expérience quotidienne du temps. L'hypothèse mise à l'épreuve par la première section de ce livre est que la phénoménologie, en s'élargissant et s'approfondissant, de saint Augustin à Heidegger, aboutit, en regard de la cosmologie, à une incontournable Aporétique du temps. La seconde section montre comment, à ces impasses de la pensée, la Poétique du récit peut répondre, et qu'elle y parvient plus précisément avec les ressources conjointes - entrecroisées - de l'histoire et de la fiction. Une réponse qui ne saurait résoudre les paradoxes soulevés par la spéculation philosophique, mais leur donne la réplique d'une création réglée, parente de celle naguère explorée dans la Métaphore vive. Un retour critique sur le chemin parcouru dans les trois volumes explore alors les limites que rencontre la fonction narrative dans son ambition à se mesurer aux apories que la phénoménologie du temps découvre et suscite : que le temps soit notre condition même marque une butée devant laquelle toute analyse s'interrompt.

11/1985

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Philosophie

Autrement. Lecture d'Autrement qu'être ou au-delà de l'essence d'Emmanuel Levinas

Cette étude est animée par le vœu de comprendre Levinas selon sa plus grande difficulté. Ce vœu explique le choix quasi exclusif, à titre de guide de ma lecture, de Autrement qu'être ou au-delà de l'essence. Le pari majeur de ce livre est de lier le destin du rapport à établir entre l'éthique de la responsabilité et l'ontologie au destin du langage et l'une et de l'autre : le Dire du côté de l'ontologie. (D'où) deux difficultés engendrées par la manière nouvelle de philosopher : Difficultés, d'une part, pour l'éthique de s'affranchir de son infatigable confrontation avec l'ontologie - difficulté, d'autre part, à trouver pour l'exception déréglant le régime de l'être, le langage qui lui convient, son langage propre, le dit de son Dire. Les deux difficultés sont indissociables et se condensent dans le mot, dans l'adverbe : autrement, autrement que...

10/1997

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Philosophie

Parcours de la reconnaissance. Trois études

Il s'agit ici d'établir une pensée de l'agir. En effet, la stature thématique et inaugurale que Descartes et Locke ont donnée à la réflexion sur le soi, puis l'extension, grâce à Kant, de cette problématique réflexive au domaine pratique se sont opérées au seul bénéfice de la philosophie morale et de la philosophie du droit. L'enchaînement de ces " deux moments de pensée " ne débouche sur aucune théorie de l'action - lacune qui contraste avec le statut accordé à la théorie de la connaissance. Or, sans théorie de la reconnaissance, point de théorie de l'agir. Paul Ricoeur propose donc, dans son ultime ouvrage, un " parcours de la reconnaissance". On passera de l'actif (reconnaître un quelque chose en général, verbe actif qui intervient dans l'ordre de la connaissance) au passif (le soi demande à être reconnu : je reconnais activement quelque chose, des personnes, moi-même, mais je demande à être reconnu par les autres). " Et si, par bonheur, il m'arrive d'être reconnu par les autres, la reconnaissance devient gratitude. ". Ainsi se conduit une pensée de l'agir qui est " réflexion sur les capacités qui ensemble dessinent le portrait de l'homme capable ".

08/2005

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Philosophie

Ecrits et conférences. Tome 1, Autour de la psychanalyse

Paul Ricœur a publié de son vivant une trentaine de livres - une œuvre philosophique exceptionnelle. Il a aussi écrit de nombreux articles pour des revues françaises et étrangères, fait des conférences et donné des interviews. Conservés par le Fonds Ricœur, certains de ces textes n'ont jamais été publiés en français, beaucoup sont aujourd'hui introuvables. Ce volume - le premier d'une série d'écrits et de conférences- reprend des textes consacrés à la psychanalyse, un thème qui a occupé peu ou prou, sa vie durant, le champ de la réflexion du philosophe. Quelle science est donc la psychanalyse ? Quelle vérité profère-t-elle, quelles preuves fournit-elle ? Que signifie, pour cette " science " la pratique concrète de la psychanalyse ? Qu'a-t-elle à dire sur la création et sur l'œuvre d'art ? Quelle est sa place dans la culture et comment transforme-t-elle la culture ? Quelle est la place du récit en psychanalyse ? " Ricœur, lecteur de Freud " tel aurait pu être le titre de ce livre, où la réflexion repose essentiellement sur l'œuvre même de Freud, et non sur ses commentaires ultérieurs. Lecture de liberté et de probité intellectuelle, lecture critique mais à l'évidence admirative, qui ne demeure pas figée sur des positions définitives. Une lecture pour comprendre Freud.

03/2008

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Philosophie

TEMPS ET RECIT. Tome 2, La configuration dans le récit de fiction

La configuration dans le récit de fiction Temps et Récit explore, après La Métaphore vive, le phénomène central de l'innovation sémantique. Avec la métaphore, celle-ci consistait à produire une nouvelle pertinence de sens par le moyen d'une attribution impertinente. Avec le récit, l'innovation consiste dans l'invention d'une intrigue : des buts, des causes, des hasards, relevant à des titres divers du champ pratique, sont alors rassemblés dans l'unité temporelle d'une action totale et complète. La question philosophique posée par ce travail de composition narrative est celui des rapports entre le temps du récit et celui de la vie et de l'action affective. Plusieurs disciplines sont convoquées à la barre de ce grand débat entre temps et récit, principalement la phénoménologie du temps, l'historiographie, et la théorie littéraire du récit de fiction. Temps et Récit 2 est consacré à mettre à l'épreuve la théorie de la narrativité exposée dans la première partie de Temps et Récit, dans la région non plus du récit historique mais, cette fois, du récit de fiction.

10/1991

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Philosophie

Vivant jusqu'à la mort suivi de Fragments

Dans cette très belle méditation, un philosophe se débat avec l'espérance de survivre, tout en se trouvant dans l'impossibilité intellectuelle et spirituelle d'acquiescer à toute vision naïve d'un autre monde qui serait le monde en double, ou la copie, de ce monde-ci. Il faut faire le deuil de toute image, de toute représentation. C'est en 1996 que Paul Ricoeur, âgé de 83 ans, pose la question: "Que puis-je dire de ma mort?" Comment "faire le deuil d'un vouloir-exister après la mort " ? Cette longue réflexion sur le mourir, sur le moribond et son rapport à la mort, également sur l'après-vie (la résurrection), passe par deux médiations: des textes de survivants des camps (Semprun, Levi) et une confrontation avec un livre du grand exégète Xavier Léon-Dufour sur la résurrection. La seconde partie du livre est faire de textes écrits en 2004 et 2005, que le philosophe a lui-même appelés "fragments " (sur le " temps de 1œuvre " et le temps de la vie", sur le hasard d'être né chrétien, sur l'imputation d'être un philosophe chrétien, sur la controverse, sur Derrida, sur le Notre Père...). Textes courts, rédigés parfois d'une main tremblante, alors qu'il est déjà très fatigué. Le dernier, de Pâques 2005, a été écrit un mois avant sa mort.

03/2007

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Philosophie

LECTURES. Volume 2, La contrée des philosophes

Après la publication de Soi-même comme un autre en 1990, l'œuvre maîtresse qui mène à terme le projet philosophique d'une herméneutique du soi, Paul Ricœur publie dans une série de volumes intitulés Lectures les principaux articles ou préfaces qu'il a consacrés aux figures philosophiques avec lesquelles il a conversé pendant plus d'un demi-siècle. Si Lecture 1 regroupait les textes relatifs à la pensée politique, Lecture 2 rassemble les articles qui portent sur les grandes figures de la pensée existentialiste (de Kierkegaard à Sartre et Merleau-Ponty), sur les philosophes qui sont à l'origine de sa vocation philosophique (Gabriel Marcel, Jean Nabert...), mais aussi ses discussions - dont beaucoup sont devenues classiques - avec les représentants du courant structuraliste (Claude Lévi-Strauss, A.-J. Greimas).

11/1999

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Philosophie

TEMPS ET RECIT. Tome 2, La configuration du temps dans le récit de fiction

Ce volume est consacré en son entier à mettre à l'épreuve la théorie de la narrativité exposée par la première partie de Temps et Récit, dans la région non plus du récit historique mais, cette fois, du récit de fiction. Analyser ce qu'est la configuration du temps dans et par le récit de fiction, tel sera donc ici l'objet : qui mènera des métamorphoses passées et récentes de l'opération de mise en intrigue, aux modèles de " logique " du récit proposés par les divers structuralismes, aux jeux avec le temps ouverts par la dialectique de l'énonciation et de l'énoncé, enfin à l'ouverture de la fiction sur des mondes imaginaires dans lesquels le temps lui-même est devenu l'enjeu principal. Ce sera la tâche du dernier volume de tenir les promesses formulées au début et de tenter de dire comment récit historique et récit de fiction concourent, en dépit de dissymétries, à refigurer en commun une expérience phénoménologique du temps dont le caractère foncièrement aporétique a été reconnu dès le départ. Comment l'art immémorial de raconter apporte une réponse " poétique " à ces apories, voilà la question qui demeure à l'horizon de toutes les analyses ici présentées.

11/1984

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Philosophie

La métaphore vive

Pour comprendre toutes les implications de la métaphore -en fait de la rhétorique et des " figures " dans le langage -, ces huit études suivent une progression qui va du mot à la phrase, puis au discours. Des origines à nos jours, la rhétorique a pris le mot pour unité de référence. En ce sens, la métaphore n'est que déplacement et extension du sens des mots ; dès lors que la métaphore est replacée dans le cadre de la phrase, elle n'est plus une dénomination déviante mais un énoncé impertinent. Emile Benveniste est ici l'auteur qui permet à l'analyse de franchir un pas décisif, avec l'opposition entre une sémiotique, pour laquelle le mot n'est qu'un signe dans le code lexical, et une sémantique, où la phrase porte la signification complète minimale. En passant de la phrase au discours proprement dit (poème, récit, discours philosophique), on quitte le niveau sémantique pour le niveau herméneutique. Ici, ce qui est en question n'est plus la forme de la métaphore (comme pour la rhétorique), ni son sens (comme pour la sémantique), mais sa référence, c'est-à-dire la " réalité " en dehors du langage. La métaphore, en dernier ressort, est pouvoir de redécrire la réalité, mais selon une pluralité de modes de discours qui vont de la poésie à la philosophie. Dans tous les cas, nous sommes fondés à parler de " vérité métaphorique ".

04/1997

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Philosophie

Philosophie, éthique et politique. Entretiens et dialogues

On retrouve dans ces entretiens, réalisés entre 1981 et 2003, les grands thèmes ricoeuriens : "l'homme capable", la justice et ses conflits, l'action éthique et politique dans la Cité humaine, le sens de la guerre, la force du compromis, la question du mal, les nouvelles questions politiques et morales (l'écologie, la bioéthique). Une curiosité : l'entretien entre Paul Ricoeur et Michel Rocard quand il était Premier ministre. Il s'agit de questions toujours actuelles, qui se posent et se reposent en permanence dans nos démocraties mal portantes. La méthode fait ici partie du contenu : presque toujours sont noués un contexte politique (la fin des idéologies et la séduction des solutions purement techniques), la mise en avant d'institutions (qui inscrivent les questions dans la durée), l'imagination ou l'utopie d'un avenir meilleur. Comme le dit Michaël Foessel, Paul Ricoeur, éducateur politique, ne cesse de rappeler à tous "la pression constante que la morale de conviction exerce sur la morale de responsabilité". En ce temps de basses eaux démocratiques et d'expansion des populismes, ce rappel des principes de l'action politique et de leurs raisons n'est pas seulement utile : il est absolument nécessaire

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Autres

L'Imagination. Cours à l'Université de Chicago (1975)

En 1975, Paul Ricoeur donne en anglais à l'Université de Chicago ce grand cours sur l'imagination resté inédit. En dix-neuf leçons, il relit l'histoire de la philosophie occidentale autour d'une opposition essentielle : d'une part, l'imagination reproductrice (picture, traduit ici par "tableau"), que la tradition a souvent critiquée comme illusoire et trompeuse, d'autre part, l'imagination productrice (fiction), qu'elle a souvent ignorée. Or c'est bien cette fonction créatrice de la fiction, dans sa capacité à inventer et à découvrir de nouvelles dimensions de la réalité, qui intéresse Ricoeur. S'appuyant sur la peinture, la poésie ou le processus de la découverte scientifique, il propose in fine une véritable théorie de la fiction, en montrant comment celle-ci imprègne la pensée même et constitue le coeur de l'agir humain. Avec L'Idéologie et l'Utopie (traduit au Seuil en 1997), l'autre série de leçons donnée à Chicago en 1975, ce cours représente la réflexion la plus développée que Ricoeur nous ait livrée sur la question de l'imagination, qui n'a cessé de préoccuper son oeuvre, que ce soit dans son approche de la créativité langagière (La Métaphore vive, paru la même année), de la figuration du temps (Temps et Récit) ou de l'identité narrative (Soi-même comme un autre). Paradoxalement, Ricoeur n'a pourtant écrit aucun ouvrage qui soit explicitement consacré à ce sujet, comme s'il avait voulu faire de la question centrale de l'imagination une question toujours ouverte et en travail. C'est dire si L'Imagination, accompagné ici d'un appareil critique complet, est une pièce maîtresse de son oeuvre.

03/2024

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Philosophie

Histoire et vérité

Est-il possible de comprendre l'histoire révolue et aussi de vivre - et, pour une part, de faire - l'histoire en cours, sans céder à l'esprit de système des " philosophes de l'histoire ", ni de se livrer à l'irrationalité de la violence ou de l'absurde ? Quelle est alors la vérité du métier d'historien ? Et comment participer en vérité à la tâche de notre temps ? Tous les écrits de ce recueil débouchent sur ce carrefour d'interrogations. Ceux de la première partie, plus théoriques, sont inspirés par le métier d'historien de la philosophie, que pratique l'auteur. Dans la seconde partie, c'est à travers les thèmes de civilisation et de culture (le travail, la violence, la parole, l'angoisse, etc...) que l'on s'interroge sur les chemins d'une unité qui ne soit pas une synthèse prématurée.

01/1978

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Philosophie

Lectures 3. Aux frontières de la philosophie

Après Lectures 1, consacré à la pensée politique, et Lectures 2, une galerie de portraits où défilent les grandes figures de la pensée du XXe siècle, Lectures 3 s'aventure aux " frontières de la philosophie ". S'interrogeant tout d'abord sur le rôle de la philosophie de la religion dans les systèmes philosophiques de Kant et de Hegel, Paul Ricœur est conduit à traverser L'Etoile de la Rédemption de Franz Rosenzweig et l'œuvre d'Emmanuel Lévinas, méditation vigoureuse sur le " témoignage ". S'écartant progressivement du logos philosophique ou des pensées qui ont entrepris de le déborder, Paul Ricœur traite ensuite du prophétisme, du tragique et du mal. Autant d'interrogations qui fragilisent la spéculation et résistent à une appréhension conceptuelle, invitant à relancer le travail de la pensée. Enfin, parallèlement à son œuvre philosophique, Ricœur a beaucoup lu et interprété la Bible, ce récit dont les " essais d'herméneutique " réunis ici montrent l'ampleur des réflexions qu'il suscite. Complément indispensable de Temps et Récit et de Soi-même comme un autre, Lectures 3 témoigne d'un autre " régime de la pensée " qui souligne l'importance de l'œuvre de Paul Ricœur.

01/2006

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Philosophie

Soi-même comme un autre

Trois visées philosophiques traversent cette suite d'études. Selon la première, est cherché pour le soi un statut qui échappe aux alternances d'exaltation et de déchéance qui affectent les philosophies du sujet en première personne : dire soi n'est pas dire je. Tenu pour le réfléchi de toutes les personnes grammaticales - comme dans l'expression : le souci de soi -, le soi requiert le détour d'analyses qui amènent à articuler diversement la question qui ? Qui est le locuteur de discours ? Qui est l'agent ou le patient de l'action ? Qui est la personnage du récit ? A qui est imputée l'action placée sous les prédicats du bon ou de l'obligatoire ? Enquêtes pour l'essentiel empruntées à la philosophie dite analytique, avec laquelle l'herméneutique du soi entre dans un débat serré. Deuxième visée : l'identité que suggère le terme "même" est à décomposer entre deux significations majeures : l'identité-idem de choses qui persistent inchangées à travers le temps, et l'identité-ipse de celui qui ne se maintient qu'à la manière d'une promesse tenue. Enfin c'est l'antique dialectique du Même et de l'Autre qui doit être renouvelée si l'autre que soi-même se dit de multiples façons ; le "comme" de l'expression "soi-même comme un autre" peut dès lors signifier un lien plus étroit que toute comparaison : soi-même en tant qu'autre. Autant de fragments stratifiés d'une philosophie pratique, qui a renoncé à toute ambition de fondation ultime, et qui pourtant ne manque ni de l'assurance ni de la confiance qu'engendre l'attestation de soi-même comme un autre. Paul Ricoeur.

03/1990

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Philosophie

Etre, essence et substance chez Platon et Aristote. Cours professé à l'université de Strasbourg en 1953-1954

Le livre est un « grand cours » de Sorbonne, toujours très demandé, même s’il est destiné aux vrais futurs professionnels ou aux vrais amateurs de philosophie. Pour qui veut relire Platon et Aristote, dans leurs liens et leurs contradictions, c’est un ouvrage essentiel. Professé d’abord et polycopié à Strasbourg dès 1953 puis devenu « Cours de Sorbonne » polycopié en 1957, ce cours est une exégèse très fouillée des trois termes du titre : « être », « essence » et « substance », les concepts fondamentaux de la métaphysique occidentale. Ils représentent, comme tels, un progrès considérable de la raison conceptuelle par rapport aux Présocratiques, qui parlaient encore des « éléments ». Par la suite, ils eurent une importance exceptionnelle dans l’histoire de la philosophie, bien au-delà de la scolastique médiévale et de la métaphysique classique, puisqu’au XXe siècle Heidegger et d’autres se mesurent encore et toujours à eux. Comment Platon puis Aristote les pensent-il ? Quel sens leur donnent-ils exactement ? Outre l’intérêt intrinsèque du commentaire, très fouillé et très appuyé sur les textes, on note les connexions et les inversions que Ricoeur établit au sein des deux philosophies et entre elles. Il met en effet en lumière, grâce aux travaux sur la succession historique des deux oeuvres, des évolutions surprenantes : un second Platon a critiqué un premier Platon (celui des Idées), et un second Aristote a critiqué Platon en le simplifiant et même en le caricaturant.

01/2011

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Ouvrages généraux

Philosopher et cuisiner. Le Chef et la Philosophe

Philosophie et cuisine n'ont-elles rien à voir l'une avec l'autre ? Si leur mariage semble improbable, il constitue toutefois une invitation à repenser notre société avec un regard croisé plein d'espérance, de passion et d'engagement. "Une centaine de pages d'échanges passionnants.", Thuriès magazine ; "Un passionnant ouvrage autour de leur dialogue sur le thème de l'hybridation", L'Alsace ; "Un beau dialogue sur le thème de l'hybridation", Bon ; "Une savoureuse réflexion sur un mariage a priori improbable et pourtant riche de complémentarités.", Zepros.

02/2024

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Philosophie

Ricoeur et la pensée allemande. de Kant à Dilthey

Paul Ricoeur a toujours entretenu un rapport passionné avec la philosophie allemande, jusqu'à entreprendre la traduction des Idées directrices de Husserl en captivité dans un stalag. S'il est connu pour son rôle clé dans l'acclimatation de la phénoménologie husserlienne en France, sa lecture de la philosophie allemande antérieure à Husserl a été non moins intense et influente. Lui-même a parfois défini sa position comme un " kantisme post-hégélien ". Mais il a su également mobiliser les pensées de Marx, de Nietzsche et de Freud comme des moments critiques indispensables à son projet intellectuel. Enfin, il a reconnu toute l'importance de Schleiermacher et de Dilthey en tant que fondateurs de la philosophie herméneutique. Le présent ouvrage se propose d'examiner comment Ricoeur s'approprie l'héritage de la philosophie allemande du XVIIIe et du XIXe siècle, et comment, à travers elle, il crée une oeuvre extraordinairement originale. Quelles sont les règles implicites auxquelles ses lectures obéissent ? En quoi lui permettent-elles d'explorer ses propres intuitions ? Qu'ont changé ces lectures dans la réception de la philosophie allemande en milieu francophone ? Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage entend répondre.

03/2019

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Religion

De la justice divine et de la justice humaine

Ce traité sur la justice divine et la justice humaine a pour origine un sermon prononcé par Zwingli le 23 juin 1523. A cette époque, les esprits radicaux (parmi eux les anabaptistes) pensent qu'une réforme de l'Eglise est insuffisante. L'anarchie menace la cité, donc aussi bien l'Etat que l'Eglise. La prédication de Zwingli a un tel écho qu'on lui demande la publier. Il se met à l'ouvrage et, le 30 juillet suivant, elle parait, sensiblement développée, sous la forme du traité en question constitué d'une courte introduction, d'une première partie dans laquelle les deux concepts de justice sont délimités l'un par rapport à l'autre et d'une deuxième partie où il est question du comportement que doit avoir le chrétien en présence de ces deux justices. Outre l'intérêt historique d'une telle traduction qui montrera, entre autres, que des idées attribuées à Calvin ont Zwingli pour origine, un rappel des données fondamentales mises en lumière par la Réforme et concernant les situations respectives de la foi et de la vie ont leur place à toutes les époques, donc aussi à la nôtre.

01/1980

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Littérature française

Pour que justice soit faite

Julie était la fille du chaos. Le mal dont elle souffrait était congénital. Il provenait du choc violent entre la France et l'Algérie, ces deux sources auxquelles sa mère avait bu, les deux terres qui l'avaient nourrie et dont elle-même était pétrie. L'hérédité l'avait coupée en deux. Elle se croyait unique, faite d'une seule pièce, alors qu'une autre se tenait derrière. Cette fracture la minait. Pour la réduire et se reconstruire, il lui fallait combler le trou dans son corps et le puits d'ignorance où elle avait vécu. Elle n'y parviendrait qu'en assumant pleinement sa part algérienne, qu'elle avait jusqu'alors seulement constatée sur son visage et perçue dans le regard d'autrui.

09/2019

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Policiers

Et que justice soit faite

Ed Gradduk, ex-ami du détective privé de Cleveland Lincoln Perry, fuit les inspecteurs Padgett et Rabold qui veulent l'arrêter pour meurtre et incendie volontaire. Après s'être frotté à eux, Lincoln retrouve Ed dans un bistrot, mais ce dernier est trop aviné et nostalgique pour penser clairement et meurt peu après, lors d'une confrontation violente avec la police. Bien décidé à comprendre ce qui a pu entraîner Ed à sa perte, Perry se lance dans une enquête qui le conduira des bars ouvriers aux bureaux des puissants de la ville. Avec son collègue Pritchard, il découvrira que l'affaire dans laquelle Ed était impliqué allait bien plus loin qu'une simple histoire de rancune personnelle... et s'apercevra que quelqu'un entend bien que les secrets dont s'est approché son ami ne soient pas découverts

03/2008

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Sciences politiques

La reconstruction du parti socialiste

L'histoire de la reconstruction du parti socialiste SFIO de 1920 à 1926 était à entre­prendre. Les premières années de cette naissance qui fut aussi une renaissance ont été jusqu'alors hâtivement analysées. Une des explications de ce désintérêt rela­tif pour cette période tient sans doute à l'application d'un raisonnement bien peu historique : la SFIO devait se reconstruire, elle devait regagner son influence, le socialisme français devait durablement se scinder en deux et ce qui devait arriver. . . arriva. Pourtant, l'analyse des conditions dans lesquelles s'est effectuée la reconstitution de l'organisation du Parti, celle des difficultés d'élaboration doctrinale, celle, enfin, des types de contraintes que le système poli­tique français faisait peser sur la SFIO, montrent à l'évidence qu'il n'y avait rien de prédestiné ou d'inévitable dans l'histoire de ce rameau du socialisme français. Le champ des itinéraires possibles d'une social-démocratie maintenue dans la France des années vingt était en définitive réduit. Sous la triple pression d'une tradition vivace, de militants attentifs et d'un parti communiste réussissant à survivre, la SFIO dut reconsti­tuer son statut d'organisation révolutionnaire et se manifester comme une force d'opposition résolue au sys­tème politique et social existant. Cette obligation d'affirmer ses fins révolutionnaires marquera durablement le destin de la SFIO, et ce qui constitue le lancinant problème de la social-démocratie française, composer en­tre une perspective révolutionnaire et un projet "possibiliste" , se dessine dans cette histoire des ori­gines recommencées.

01/1980

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Ricoeur

Lire Ricoeur depuis la périphérie. Décolonisarion, modernité, herméneutique

Ce livre offre une perspective inédite sur la philosophie de Paul Ricoeur en la situant dans le contexte de son engagement socio-politique. Réfutant l'opinion commune que cette philosophie serait une pratique savante abstraite, née en relation à la modernité et à la sécularisation, il reconstruit l'engagement de Ricoeur dans son époque, face aux grandes questions de (dé)colonisation, géopolitique modernité, mondialisation, pluralisme culturel et activisme politique. On y découvre également comment ces préoccupations ont influencé sa vision de l'herméneutique et sa trajectoire philosophique.

05/2021

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Notions

Qui a peur de la déconstruction ?

Un spectre hante l'université française : le spectre de la déconstruction. Crée par Jacques Derrida à la fin des années 1960, il est devenu, dans l'esprit des réactionnaires de tout poil, le mot-valise désignant tout ce qu'ils haïssent dans la pensée, lorsque celle-ci cherche à émanciper davantage qu'à ordonner. Dégénérescence de la culture, mépris pour les grandes oeuvres, délire interprétatif, amphigouri linguistique, danger politique, confusion sexuelle, licence morale : à en croire les ennemis de la déconstruction, tout ce qui va mal dans le monde lui est imputable. Mais que signifie cette peur ? Que signifie la fixation frénétique d'une frange d'intellectuels pour tout ce qui peut ressembler à une pensée différente, libre, inventive et fondamentalement démocratique ? Que cela signifie-t-il, si ce n'est la volonté de policer la pensée et ses institutions, pour pouvoir mieux, ensuite, policer les corps ? Telle est, en tout cas, l'interrogation qui a présidé au colloque "Qui a peur de la déconstruction" , qui s'est tenu à la Sorbonne en janvier 2023. Il a fait scandale chez les tenants de la police. En voici les actes.

08/2023

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Droit

Soif de justice. Au secours des juridictions sociales

Sait-on qu'aujourd'hui encore on compte 700 000 accidents du travail par an en France, soit 2 000 par jour ? que 40 000 d'entre eux entraînent une incapacité permanente, et que 500 en moyenne sont mortels, soit une dizaine par semaine ? Comment sont jugés les contentieux de pareils drames humains ? Après son livre retentissant sur la justice des mineurs (Pas de quartier !, Fayard, 2011), Pierre Joxe explore ici un domaine peu connu et encore moins décrit : le fonctionnement des juridictions spécialisées dans l'application des lois sociales. Il s'agit en particulier du Conseil des prud'hommes, des tribunaux des affaires de sécurité sociale, des Commissions départementales d'aide sociale, des tribunaux du contentieux de l'incapacité, de la Cour nationale de l'incapacité et de la tarification de l'assurance des accidents du travail, de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées, etc. Comme à son habitude, Pierre Joxe illustre son propos d'études de cas et de "choses vues" ; il le complète en comparant l'état de notre droit social avec ses homologues allemand, suisse, belge, et conclut en proposant un plan à long terme pour créer un ordre de juridictions sociales à part entière, au sein d'un pouvoir judiciaire enfin rendu indépendant, en France, comme il l'est chez nos proches voisins européens qui consacrent tous plus de moyens humains et financiers à leur justice.

01/2014

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Cinéma

Cinémas des diasporas noires : esthétiques de la reconstruction

Par quelles stratégies esthétiques les films contemporains des diasporas noires expriment-ils la complexité de la reconstruction identitaire, après les fractures dues à l'Histoire et à la migration ? A quelle Afrique font-ils référence ? Comment la représentation que les réalisateurs ont du Continent façonne-t-elle leur pratique cinématographique ? Quelles perspectives sur le monde d'aujourd'hui et de demain proposent-ils ? Daniela Ricci a choisi cinq cinéastes contemporains (Newton I. Aduaka, Sarah Bouyain, Haile Gerima, Alain Gomis et Balufu Bakupa-Kanyinda) pour explorer avec une grande précision leur façon de mettre en jeu l'hybridation culturelle dont ils sont porteurs, leurs films reflétant leur situation propre et leur expérience vécue. En les inscrivant dans leur contexte de production et dans l'Histoire des cinémas d'Afrique, ce livre met en lumière les particularités de ces longs métrages de fiction. Il souligne les continuités et les ruptures avec les films "pionniers". Adoptant ainsi une démarche inédite dans l'historiographie des films d'Afrique, l'auteure propose une analyse esthétique plan par plan de quelques séquences-clés. Elle met ainsi en évidence l'émergence de représentations nouvelles, susceptibles de devenir une forme de résistance critique à la logique dominante.

07/2016

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Non classé

Burn Out - Reconstruction

Le burn out est une épreuve particulièrement douloureuse dont il faut se relever. Je témoigne ici de ma remontée, de mon retour dans la "vraie vie" . Doucement mais sûrement ; avec beaucoup de soins, d'attentions et de repos. Après "Burn Out pourquoi moi ? " , ce second livre se veut rassurant, encourageant. Oui : on peut s'en sortir. Si j'y arrive, vous y arriverez aussi ! Avant, j'étais professionnelle de la petite enfance. Après, je ne sais pas encore !

10/2019

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Autres éditeurs (P à T)

Paulo des bords de Saône. Une histoire de Paul Bocuse

Fils et petit-fils de cuisiniers, Paul Bocuse naît en 1926 dans l'Auberge du pont de Collonges, près de Lyon. Petit pirate de la rivière, il découvre les secrets de la nature. Entre deux recettes, son père lui apprend à pêcher les goujons et à imiter les cris d'oiseaux. Après la guerre, il part apprendre le métier auprès des meilleurs : la Mère Brasier, Lucas Carton, Fernand Point. Mais il revient vite à Collonges, reprend le restaurant de ses parents et décroche les trois étoiles du guide Michelin. Nommé Cuisinier du siècle, Paul Bocuse a exporté ses recettes dans le monde entier. Voici son histoire... Textes de Marie-Hélène Branciard - illustrations de Morgane Malaperte Préface de Périco Légasse

06/2021