Recherche

Lassana Bathily

Extraits

ActuaLitté

Communication - Médias

Les journalistes et leurs médias en Afrique. Pensées mêlées en souvenir de Marie-Soleil Frère

Ce livre est un hommage à Marie-Soleil Frère, directrice de recherches au FNRS et enseignante à l'ULB. Il retrace le parcours académique d'une intellectuelle hors pair, impliquée à la fois dans la recherche, l'enseignement et la coopération en Afrique subsaharienne francophone. Durant 30 ans, elle a inlassablement étudié et questionné les journalistes et leurs médias notamment en Mauritanie, au Bénin, au Niger, au Tchad, au Rwanda, au Burundi, en République démocratique du Congo et, bien sûr, au Burkina Faso, sa seconde patrie. Elle a analysé leur rôle de témoins tout autant que d'acteurs de la vie politique et nous lègue un regard juste et complexe sur les dynamiques médiatiques, politiques, sociales et économiques du continent. Le livre réunit des recherches scientifiques tout à fait inédites mais aussi un grand nombre d'interventions de collaborateurs et collaboratrices, chercheurs et chercheuses, doctorants et doctorantes, amis et journalistes qui l'ont connue et appréciée. Tous réunis, à la croisée de la science et de l'hommage, ces textes retracent son parcours de vie impressionnant et passionnant et abordent les problématiques et enjeux cruciaux auxquels elle a consacré une énergie hors du commun. Ils dévoilent la trajectoire unique d'une chercheuse de terrain dévouée à l'Afrique et à ses journalistes. Son travail continuera d'éclairer non seulement les chercheurs, mais également toute personne qui s'intéresse au journalisme et à l'Afrique ou qui souhaite porter un regard critique sur la vision paternaliste sous-jacente à nombreux projets de coopération. Ce livre est un hommage à une femme-chercheuse-voyageuse engagée et lucide, un témoignage de son oeuvre intellectuelle et humaine ainsi qu'une impulsion pour l'avenir.

04/2022

ActuaLitté

Sciences politiques

La réforme du secteur de sécurité. Un enjeu démocratique en Guinée

26 ans après le règne de Sékou Touré, l'armée guinéenne accède au pouvoir en avril 1984, un scénario qu'elle a repris en 2008 après 24 ans de règne de Lansana Conté. Elle a fortement marqué l'histoire générale de la Guinée. Malgré ses vertus, ses directives et ses rôles redéfinis aux articles 141-143 de la Constitution guinéenne du 7 mai 2010, elle n'a pas réussi à empêcher des détournements réguliers de deniers publics et la gangrène de la corruption qui demeurent encore de véritables freins à la stabilité économique et sociopolitique. La démocratie qu'elle a instaurée dans les années 90 balbutie encore tandis que les populations attendent qu'elle leur apporte la paix, la quiétude sociale et la sécurité. Au regard du désordre provoqué par les Forces de défense et de sécurité et la nécessité d'assainir l'administration publique, l'Etat guinéen a enclenché une réforme générale de son administration. Celle du secteur de la sécurité notamment, des forces de défense et de sécurité et de la justice, au coeur de ce processus, s'est démarquée par sa réussite, un impératif que les partenaires au développement ont bien voulu accompagner. Ce livre rappelle ce contexte, les motivations et les acquis de cette réforme du secteur de la sécurité. Il évoque les attentes des populations guinéennes qui renouent avec les FDS et replacent progressivement leur confiance dans les institutions judiciaires de leur pays, un enjeu démocratique qui garantit la sécurité et la paix, gages d'un développement harmonieux et durable pour la Guinée.

06/2019

ActuaLitté

Sciences politiques

La Guinée peut-elle être changée ?

Je suis arrivé pour la première fois à Paris en 1950. J'avais 14 ans et j'étais sujet français. Les années suivantes, j'ai eu l'occasion de suivre les débats passionnés de mes aînés au sein de la FEANF (Fédération des Etudiants d'Afrique Noire en France). A cette époque déjà, le mot d'ordre était : L'indépendance immédiate des colonies, ceci avant même l'avènement du général de Gaulle en 1958. J'ai également été témoin de la visite historique du général à Conakry le 25 août 1958. J'étais devenu, entre temps, citoyen français. De retour au pays en 1964 comme citoyen guinéen, j'ai eu à assumer pendant la Première République les fonctions de directeur général de l'aviation civile pendant huit années, suivies par huit autres années de prison politique au Camp Boiro. Au cours de la Deuxième République, j'ai eu le privilège de servir mon pays à de très hautes fonctions au sommet de l'Etat pendant douze ans. Finalement, j'ai aussi vécu la nuit du 22 décembre 2008 avec la disparition du Président Lansana Conté et la prise du pouvoir du CNDD le lendemain. Témoin privilégié du cinquantenaire, j'ai donc successivement connu : l'enthousiasme de l'étudiant, l'engagement et le patriotisme du haut cadre administratif et la lourde responsabilité du gestionnaire de l'Etat. Avec cet ouvrage, j'ai essayé non pas de justifier mais de trouver quelques pistes de réflexion pour expliquer les raisons du rendez-vous manqué, car il faut reconnaître que le cinquantenaire a été un échec. Toutefois, malgré tout, je fais confiance au peuple de Guinée car non seulement il peut, mais il a le devoir de se ressaisir.

05/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Mandelstam, mon temps, mon fauve. Une biographie

Paru en allemand en 2003, ce livre n'est pas l'oeuvre d'un érudit, mais d'un véritable écrivain, au style concis, alerte, souvent humoristique. C'est peu de dire qu'on ne s'ennuie pas un instant : on est captivé, fasciné, emporté, ému par le récit de cette existence errante et de plus en plus persécutée, ponctuée de très beaux portraits des femmes qui ont compté pour Mandelstam. Et, dans le même temps, le lecteur a le sentiment d'accéder peu à peu et presque sans effort à une oeuvre réputée difficile, qui se révèle, à travers les nombreuses citations qui ponctuent le récit, dans toute sa richesse. Les 23 chapitres de ce récit linéaire empruntent tous leurs titres (comme l'ouvrage entier : "Mon temps, mon fauve") à l'oeuvre du poète. Chaque chapitre commence, en en-tête, par un résumé précis de son contenu, comme dans les romans des époques classiques. Cela va donc de l'enfance et des origines familiales jusqu'à la fin lamentable au goulag, en passant par une multitude d'étapes et de séjours à Petrograd, à Moscou, à Kiev, en Crimée, toujours dans la pauvreté, souvent dans la misère et la famine, puis la maladie. Factions politiques, cénacles littéraires (symbolistes, futuristes, akméistes, etc.), personnages grands et moins grands de cette comédie humaine en forme de tragédie - russe et internationale - entrent en scène, ressortent, réapparaissent sans que jamais ce ballet un peu vertigineux ne devienne confus ni lassant. La vie de Mandelstam, de cet homme opiniâtrement amoureux de la vie qu'il n'a cessé de célébrer jusqu'à son dernier souffle, est un hymne à la dignité fragile de l'homme dans une époque menaçante, et à la liberté.

02/2012

ActuaLitté

Littérature francophone

Heureux est celui qui croit en son pays !

Ce roman est un long récit qui nous présente avec réalisme les racines profondes de l'immigration clandestine qui a endeuillé des centaines de familles en Afrique. Partant sur les réalités de l'Afrique contemporaine, l'auteur nous montre les faits sociaux qui poussent les jeunes à déserter le continent à la recherche d'un Eldorado illusoire en Europe. Il décrit dans la plus grande lucidité la dangerosité de la traversée du désert et celle de la Méditerranée pour l'Europe ; une traversée pathétique marquée par la faim, les prises d'otages, les tueries, la vente des êtres humains, l'esclavage et les séries de naufrages où chaque année l'Afrique perd plusieurs dizaines de jeunes dans des conditions souvent tragiques. A travers les images marquantes de ce siècle, l'auteur démontre également dans ce roman que l'Europe n'est pas la solution aux maux qui rongent la jeunesse africaine. Ainsi, ce roman constitue une large piste d'espoir pour tous les jeunes du continent : oui, naître, grandir et devenir heureux en Afrique c'est bien possible ! Donc un véritable chef-d'oeuvre de lutte contre l'immigration clandestine. Abou Dany Camara, de son vrai nom Aboubacar Dany Camara, est né le 28 mars 1993 à Conakry. Scolarisé à l'école primaire franco-arabe de Wanindara, après l'obtention de son certificat d'études primaires, il fera successivement le collège et le lycée Sangoyah. Il est titulaire de deux diplômes de licence en lettres modernes et en histoire des relations internationales de l'université Général Lansana Conté de Sonfonia Conakry. Depuis 2013, Abou Dany Camara est professeur de français dans plusieurs établissements privés de la ville de Conakry. Acteur majeur de la vie associative de son quartier, Abou Dany Camara consacre ses soirées à la lecture et au football.

05/2021

ActuaLitté

Histoire internationale

El Hadj Boubacar Biro Diallo au perchoir de l'Assemblée nationale multipartite de la République de Guinée (1995-2002)

Avec l'adoption de la Loi fondamentale en 1990, la Guinée renoue avec une vie politique normale. Les partis politiques créés par la suite entrent en compétition pour les élections présidentielles de 1993 et, deux ans après, pour les élections législatives. C'est à l'issue de ces dernières que la première Assemblée nationale multipartite a vu le jour le 30 août 1995 et a vécu jusqu'en 2002, avec comme président El Hadj Boubacar Biro Diallo. El Hadj B. Biro Diallo est né à Kourou Djalloyabhè dans Mamou, en 1925, dans une famille féodale, en pleine période coloniale marquée par les abus, les brimades, et les exactions quotidiennes infligés par les chefs et leurs courtisans. Avant son entrée à l'école des Blancs, en octobre 1932, le jeune Biro s'était entièrement consacré à l'école coranique. Cannée 1942 a été la première grande épreuve de sa vie avec le décès de sa mère, dont il parle encore et toujours avec beaucoup d'émotion et de chagrin. De 1942 à 1945, il est à l'école primaire supérieure (EPS) Camille-Guy de Conakry aux côtés de Mbaye Seck, Hadiatou Sylla, Mamadou Kaba Bah, Alpha Sow, Oumar Konkowoulen, et bien d'autres condisciples. Il est ensuite reçu à la célèbre école fédérale William-Ponty, au Sénégal. Après sa formation d'instituteur à Sebikotane, au Sénégal, il revient dans son pays natal pour servir dans l'enseignement. Mais le jeune instituteur, opposé aux brimades et aux injustices tout au long de sa carrière, est l'objet d'affectations intempestives. Militant de la première heure pour l'indépendance de son pays, il est très actif dans le combat politique et, tout naturellement, en 1990, après l'insistance du président Lansana Conté, il participe en première ligne à la création du Parti de l'unité et du progrès (PUP), dont il devient le secrétaire général. En 1995, il est élu député et président de l'Assemblée nationale.

04/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 4, La poésie du XVIIIe siècle

Un siècle sans poésie ? Voire. Disons qu'elle se déplace, qu'elle s'affirme plus volontiers dans la prose : Diderot, Marivaux, Montesquieu, Laclos, Jean-Jacques, Chamfort, Saint-Pierre, Restif, Sade, Buffon, Lacépède, Volney, Cazotte, Mercier le Prophète, Cousin de Grainville. Des esprits curieux (Fabre d'Olivet, Court de Gébelin, Plis) poussent très loin l'étude des correspondances. Qui lit encore l'oeuvre versifiée du roi Voltaire ? Apprécié, lu, discuté en son temps, poète par éclats avec des formules déjà hugoliennes, lassant, futile ou accordé à l'histoire, qui aurait cru que ce serait le prosateur qu'on retiendrait ? N'existe-t-il plus de poètes en vers ? Les strophes de Jean-Baptiste Rousseau annoncent Valéry. Louis Racine a de rares envolées. Voltaire croit que Saint-Lambert passera à la postérité. La Motte fait la distinction entre poésie et vers. Voici Je discret Fontenelle et le joyeux Piron fils, Sainte-Aulaire, Sénécé. Ils ne valent pas un inconnu, Claude Cherrier, avant-goût de Jacques Prévert. Et puis Gentil-Bernard, Marmontel, Rulhière parfois vigoureux, Voisenon frétillant, Bernis acceptable en partie, le bon Pompignan, le charmant Gresset, Dorat et Moncrif, le maçon Sedaine, cent autres. De l'esprit en petite monnaie, des épigrammes, de la crème fouettée. Quelques joyeux compères : Vade, Collé, Panard. Des poètes bizarres. Des épopées ridicules. Autour de Florian, un flot de fabulistes. On ne rejette pas d'emblée la poésie didactique. Delille, Roucher, Rosset, Watelet et leurs comparses font un effort pour poétiser arts, sciences, industrie, nature. Ils sombrent, parfois étonnent. La poésie mnémotechnique invente de curieux enseignements. Célèbres à d'autres titres, Jean-Jacques, Diderot, Helvétius, d'Alembert écrivent au besoin en vers. Et aussi les économistes comme Turgot, Condorcet et Dupont de Nemours qui transcrit en vers le chant des oiseaux. Et Marivaux, Beaumarchais, Chamfort, Rivarol, rimeurs occasionnels sont parfois significatifs des tendances. Hors des frontières, il se passe déjà quelque chose : en Belgique, en Suisse, au Québec, en Amérique. Les princes d'Europe, les grands étrangers s'expriment en vers français. On rencontre la poésie féminine, le théâtre en vers, la survivance occitane, les provinces. Le romanesque annonce le romantisme. Gessner, Thompson, Gray influencent les Français. Voici Colardeau le sentimental, Feutry le sombre, Malfilâtre l'exquis, Gilbert l'infortuné, La Harpe élégiaque. Des poètes venus des îles : Léonard l'idyllique, Bertin le sensuel, Parny père du poème en prose. Legouvé, Millevoye, Arnault, Cubières, Chênedollé, Thomas peuvent étonner le lecteur : on pense à Lamartine, Hugo, Musset. André Chénier plus parnassien que romantique reste mal connu. Et aussi son frère Marie-Joseph. On les rencontre longuement. Mauvais, l'Organt du jeune Saint-Just ? Cette épopée étrange, mal faite, licencieuse, avec des airs de complainte rabelaisienne, exprime cependant le sentiment d'une jeunesse exigeante comme le fera Rimbaud. La Révolution : les poètes sont mal préparés pour répondre à l'événement. La chanson populaire, anonyme souvent, prend le relais. Les hymnes, les pamphlets, les chants contre l'esclavage des noirs par exemple rythment l'histoire. "Il nous faut un barde !" s'écrie Bonaparte. Chateaubriand et Mme de Staël sont ailleurs. L'académisme pompier fleurit : folies didactiques, héroïques et théâtrales ampoulées, ridicules. Mais déjà quelques-uns osent un oeil vers les poètes des nations voisines. Dès la chute de l'Empire, des enfants, des adolescents sont présents au monde. Ils se nomment Lamartine, Hugo, Vigny, Sainte-Beuve, Musset. Le phénix va brûler pour renaître de ses cendres. La plus belle période va naître. Tout recommence.

10/1990