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Kafka; Goldschmidt

Extraits

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Philosophie

Anthropologie et politique. Les principes du système de Rousseau, 2e édition

Dans ce monumental ouvrage devenu un classique du commentaire, Victor Goldschmidt, fidèle à sa méthode structurale et combattant l'idée selon laquelle la pensée de Rousseau ne serait pas "organisée" , démontre qu'il est possible d'expliciter les "principes du système de Rousseau" . Dénonçant l'opposition reçue entre la genèse et la structure, l'auteur procède à un examen minutieux de la constitution de ces principes, en s'appuyant sur les deux Discours et l'Emile - Rousseau lui-même disait que son système y était formulé -, mais surtout sur le Discours sur l'inégalité, dont le présent travail étudie le contenu et les prolongements. Prenant le temps de considérer ce texte comme une oeuvre proprement philosophique et d'établir la thèse des interlocuteurs du philosophe pour mieux déterminer sa pensée, Victor Goldschmidt montre comment s'élabore et progresse cette pensée et en restitue ainsi le sens, la cohérence, en un mot l'unité substantielle.

01/1983

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Littérature néerlandaise

Vintage queen

Amsterdam, années cinquante. Koko grandit sans père, au côté d'une mère couturière abonnée aux amants violents, et se réfugie dans la confection de vêtements de poupée. Encore adolescente, elle se lance dans la vente de fripes, qu'elle restaure avec talent. La jeune fille, dotée d'un sacré caractère et d'un bagout indéniable, se fait rapidement un nom dans l'univers de la mode d'occasion et ouvre sa propre boutique à 21 ans seulement. Avec toujours une longueur d'avance, elle sillonne l'Europe des années soixante-dix pour dénicher des perles rares et entame une ascension fulgurante dans une industrie dominée par les hommes, jusqu'à devenir la reine du vintage, titre qu'elle conservera longtemps... Avec l'étourdissant destin de Koko, pionnière de la seconde main adulée des fashionistas et des couturiers du monde entier, ce sont quatre décennies de révolutions culturelles et sociales qui défilent sous nos yeux, depuis le Flower Power jusqu'aux années sida, la chute du mur de Berlin et l'essor de la mondialisation. Un roman nourri de rêves et d'idéaux, qui est aussi un manifeste anti-gaspi avant l'heure.

04/2021

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Philosophie

Temps physique et temps tragique chez Aristote. Commentaire sur le Quatrième livre de la Physique (10-14) et sur la Poétique

Dans cet ouvrage posthume de Victor GOLDSCHMIDT, le lecteur trouvera d'abord un commentaire minutieux, véritable guide de lecture, de deux grands textes aristotéliciens : les chapitres de la Physique sur le temps (IV, 10-14) et la Poétique tout entière. Si l'auteur se défend d'avoir voulu rivaliser avec les commentaires ligne à ligné dont ces textes illustres ont déjà fait l'objet, il n'en adopte pas moins, au départ, une position de lecteur au premier degré, s'attachant surtout, selon ses propres termes, " au mouvement du texte, pour essayer d'en restituer la structure qui, elle, fournit le commentaire fondamental, rédigé, si l'on peut dire, par l'auteur lui-même ". On verra qu'à cet égard, ce livre constitue l'illustration peut-être la plus parfaite d'une méthode d'exégèse immanente à laquelle Victor GOLDSCHMIDT n'a cessé de penser, théoriquement et pratiquement. Pourquoi maintenant avoir confronté Physique et Poétique, sinon pour tenter de relier temps physique et temps vécu, et considérer en retour l'action tragique sous les espèces du temps ? C'est ici comme un défi que l'auteur paraît s'être lancé à lui-même, tout en s'interdisant systématiquement les facilités qui lui auraient permis de l'emporter à trop bon compte; de sorte qu'il ne réussit à remplir son contrat qu'à force de ne l'avoir pas directement cherché. Seule la lecture du livre, dans ses patientes approches comme dans ses raccourcis fulgurants, permettra de voir comment les matériaux les plus divers, tirés d'une longue familiarité avec l'œuvre entière d'Aristote, enserrés dans un réseau toujours plus fin et plus délié de rapprochements et de connexions, finissent par constituer, à la " surprise " même de l'auteur, un édifice d'une cohérence imprévue et saisissante. Porté par toute une vie d'étude des textes et de méditations insistantes sur les rapports du temps et de l'œuvre philosophique, le commentaire s'ouvre ainsi sur une vision singulière et pénétrante de la pensée d'Aristote en son unité, et, au-delà encore, sur une véritable philosophie de l'histoire de la philosophie.

10/1982

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Critique littéraire

Poétique du bilinguisme. Autobiographie et traduction chez Georges-Arthur Goldschmidt, Edition bilingue français-allemand

L'oeuvre et la vie de Georges-Arthur Goldschmidt est paradigmatique des transferts, circulations et passages intellectuels dans l'Europe du XXe siècle, ainsi que des circonstances historiques et politiques qui les ont déterminées. Cet essai étudie ses réflexions sur le bilinguisme, la traduction et l'écriture. Il analyse les conversions linguistiques et culturelles liées au vécu de l'exil durant l'enfance et leur traduction littéraire dans le récit autobiographique et les réflexions de Goldschmidt sur le lien entre langue(s) et pensée dans les deux essais sur Freud et la langue allemande, Quand Freud voit la mer (1988) et Quand Freud attend le verbe (1996). Ce volume paraît en même temps qu'un essai inédit de Goldschmidt, qui fêtera en mai 2018 ses 90 ans.

06/2018

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Critique littéraire

Le petit côté. Un hommage à Franz Kafka

Kafka n'est pas seulement le grand écrivain que l'on sait, mais aussi, et peut-être surtout, un aventurier de l'expérience intérieure. Rien d'abstrait chez lui, toujours des situations concrètes qu'il faut savoir écouter en vivant soi-même ces expériences. C'est par " le petit côté " que Kafka nous touche au plus près, à une époque comme la nôtre, où le Procès est plus que jamais permanent. Ce livre, issu d'une lecture de Kafka dans sa langue d'écriture, l'allemand, prouve que, sans cesse, il apparaît dans l'actualité sociale, nos angoisses identitaires, nos rêves, nos désirs. Ph. Sollers

11/2010

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Critique

Sacralité politique. Tome 3, Kafka devant l'immonde

Immonde, donc répugnant. Mais est-ce le seul sens possible ? Pas sûr, car bien souvent les textes de Kafka paraissent réactiver le sens littéral du mot ou ce qui peut être interprété comme tel : l'immonde comme négation du monde. Quand on compare la langue française et la langue allemande, on constate que si cette dernière a des mots pour dire le répugnant et ses synonymes, elle n'en a pas pour dire l'immonde comme négation du monde. Or, ce que nous avons expérimenté - merveille de la littérature ? -, c'est que la prose simple et concrète de Kafka comporte assez d'idéalité internationale pour s'évader quelques instants de la langue allemande, suggérant alors aux esprits français le concept de l'immonde comme négation du monde. Une question ici ne peut manquer de se poser : quel est au juste le lien, chez Kafka, entre l'immonde comme immondice et l'immonde comme négation du monde ? Ou plutôt : peut-on vraiment parler de lien quand on remarque que l'immondice et la négation du monde sont le plus souvent mêlées ? Mieux : sous un certain rapport, ne sont-elles pas les deux faces de la même médaille ? C'est dire s'il devient impossible de confiner l'immondice dans la signification de déchet. Il faut élargir son champ sémantique. L'immondice : non plus seulement la saleté ou le déchet, mais encore l'état d'une chose ou d'un être qui nie le monde.

09/2021

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Littérature française

Lettre au père. Un essai de Franz Kafka

Cette lettre écrite par Kafka âgé de 36 ans, en novembre 1919, à son père, n'a jamais été envoyée. Elle a été publiée intégralement en 1953 et traduite en français la même année. Selon l'auteur, il s'agit d'une "lettre d'avocat" avec des "ruses d'avocat" dans laquelle il tente d'évoquer cette "conjuration intérieure" dirigée contre lui et l'impossibilité d'un rapport serein avec un père "castrateur" au tempérament tyrannique qui pratiquait l'éducation par l'ironie.

01/2023

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Humanités et philosophie

La Métamorphose HLP 1re. Franz Kafka, 2e édition

Cet ouvrage propose une étude approfondie du texte, les repères essentiels sur l'oeuvre et son auteur, des analyses thématiques, des prolongements vers d'autres textes et, en annexe, des informations complémentaires utiles à la compréhension de La Métamorphose de Kafka.

09/2021

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Biographies

Kafka. Tome 2, Le temps de la connaissance

Deuxième tome de la biographie de référence. Après Le temps des décisions qui a vu Kafka devenir écrivain, Reiner Stach raconte, dans ce volume, les désillusions artistiques, la maladie et la mort de l'auteur du Procès. A la fin du premier tome de cette monumentale biographie, Reiner Stach laissait Kafka dans un no man's land consécutif à une triple catastrophe : mondiale, avec le déclenchement de la Grande Guerre ; intime, avec la rupture de ses fiançailles ; littéraire, avec l'abandon du Procès. En un sens, Kafka n'en ressortira pas. La fin de la guerre transformera son univers jusqu'à le rendre méconnaissable. Il contractera la maladie qui lui coûtera la vie. Ses séjours de repos l'éloigneront de l'existence d'écrivain libre dont il rêvait. A plusieurs reprises, il croira, à tort, entrevoir le salut par l'amour et la littérature. Et pourtant, les années 1915-1924 décrites dans ce deuxième volume voient naître Un médecin de campagne, Lettre au père, Le Château, les ultimes proses d'Un artiste de la faim - sans oublier les lettres passionnées à Milena Pollak et bien d'autres textes, tous d'une intensité rarement égalée dans l'histoire de la littérature. Se détournant du récit au profit de l'analyse, Kafka cerne avec acuité son propre destin dans des écrits qui continuent d'éclairer la condition humaine. Temps de la lucidité, temps de la connaissance... il fallait l'empathie et l'érudition de Reiner Stach pour faire apparaître, sous le bilan amer de ces ultimes années, une vie féconde, déroutante, étonnante, fascinante. Une vie littéraire. " Il faut absolument lire cette époustouflante biographie. " - Cécile Guilbert, Marianne " Ample et minutieux travail, durement documenté et formidablement expressif. " - Nathalie Crom, Télérama " Edifiant, sagace, brillant, imposant, magnifique, ces adjectifs ne suffisent pas pour dire l'importance capitale de ces trois volumes. " - Thierry Clermont, Le Figaro littéraire " Un récit puissant et captivant. " - Philippe Lançon, Libération

11/2023

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Philosophie

Heidegger et la langue allemande

De récents travaux ont éclairé sans équivoque aucune l'adhésion de Martin Heidegger au totalitarisme hitlérien. Georges-Arthur Goldschmidt, traducteur de Kafka et de Nietzsche, reprend la question par un biais plus personnel, dans les pas de Victor Klemeperer, l'auteur de la Lingua Tertii Imperrii (1947). "Gefolgschaft", "Einsatz", "Ereignis" : autant de termes appartenant à la fois au vocabulaire nazi et au système philosophique heideggerien. L'appropriation d'un tel langage n'a rien d'opportuniste ou d'occasionnel, mais marque un engagement profond. Cet ouvrage rare et décisif restitue au lecteur français le champ lexical allemand contemporain d'Heidegger. Il dévoile les implications politiques d'une terminologie qui, en passant dans la traduction d'une langue à l'autre, lui échappent souvent. Une telle contamination constitue symboliquement l'un des événements les plus importants du XXe siècle philosophique, dont on ne finira pas de mesurer la portée et les conséquences.

08/2016

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Contes et nouvelles

Blumfeld, un célibataire plus très jeune et autres textes

"Blumfeld, un célibataire plus très jeune, regagnait un soir son logement, ce qui était une tâche éprouvante, car il habitait au sixième étage. Pendant cette ascension, il pensait, comme souvent ces derniers temps, que cette existence totalement solitaire était bien ennuyeuse, qu'il était là réduit à gravir ces six étages littéralement à l'insu de tous pour arriver en haut dans sa chambre déserte, pour à nouveau littéralement à l'insu de tous y passer sa robe de chambre, allumer sa pipe, lire un peu une revue française à laquelle il était abonné depuis des années, tout en sirotant un kirsch qu'il faisait lui-même, et finalement, au bout d'une demiheure, se mettre au lit". Empreints de thématiques chères à l'auteur, comme les rapports sociaux ou le sens de la vie, ces textes reflètent la singularité et l'originalité de la plume d'un des écrivains majeurs du XX ? siècle.

05/2022

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Littérature Allemande

La Métamorphose. Suivi de Dans la colonie pénitentiaire

"Et si je redormais encore un peu et oubliais toutes ces sottises ? " Lorsque Gregor Samsa s'éveille un matin après une nuit agitée, il doit se rendre à l'évidence : il est bel et bien métamorphosé. Doté d'une épaisse carapace d'où s'échappent de pitoyables petites pattes. Lugubre plaisanterie ? Hélas ! Plutôt une ultime défense contre ceux qui, certes, ne sont pas des monstres, mais de vulgaires parasites. Les siens, en somme - père, mère, soeur -, dont l'ambition est de l'éliminer après avoir contribué à l'étouffer. Dans la seconde nouvelle, l'expérimentation se fait en direct : un soldat est le jouet d'une machine infernale.

06/2022

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Biographies

Soixante-cinq rêves de Franz Kafka. Et autres textes

"Si Kafka vivait comme en rêve, il rêvait aussi comme il écrivait, de sorte qu'une boucle littéraire ne cessait de nouer ses réalités quotidiennes et son imaginaire onirique". Félix Guattari Description ?? Interprétation ?? Oui, mais pas seulement. Il n'y a pas lieu de parler ici d'une tentative de psychanalyse ? ; bien plutôt de montrer comment les rêves de Kafka échappent tant aux sciences psychanalytiques freudiennes encore naissantes à son époque qu'à leur développement ultérieur, au profit de la libre prolifération de l'imaginaire, telle que l'oeuvre le recueille et l'accomplit.

04/2022

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BD tout public

Le procès. D'après l'oeuvre de Franz Kafka

Comme les deux autres romans de Kafka, Le Château et America, Le Procès ne fut pas publié du vivant de son auteur. Avant de mourir de tuberculose, à l'âge de quarante ans, Kafka avait demandé à son ami le journaliste Max Brod de détruire, après sa mort, toutes ses oeuvres non publiées. Cependant Brod passa outre les dernières volontés de Kafka et prépara le manuscrit du Procès pour publication, mettant de l'ordre dans les liasses des innombrables chapitres, dont certains n'étaient encore qu'à l'état de fragments. La première édition parut en 1925. Toute sa vie, Kafka écrivit de façon sporadique et le plus souvent très intensivement, pendant la nuit. Encouragé par Brod, qu'il avait rencontré à l'université en 1902, il publia plusieurs nouvelles, les plus célèbres étant La Métamorphose (1915) et La Colonie pénitentiaire (1919), qu'il écrivit alors qu'il travaillait sur Le Procès. A la même époque, il écrivit aussi la nouvelle Derrière la loi, qui figure dans Le Procès sous la forme de la parabole racontée par le prêtre. Des éléments de la vie personnelle de Kafka, faite d'une succession de frustrations, d'angoisses et de relations amoureuses contrariées, trouvèrent leur exutoire dans l'expérience cauchemardesque du Procès. "Finalement, la seule chose à faire est d'accepter les choses telles qu'elles sont. Surtout éviter de se faire remarquer. Se taire, même si cela vous répugne. Comprendre que ce grand système légal repose sur une balance extrêmement délicate." Le Procès, réinventé dans ce roman graphique saisissant, est la sombre histoire de Joseph K., arrêté un matin pour des raisons inexpliquées et qui lutte contre un procès ahurissant. K. se trouve plongé dans une succession d'événements déconcertants, dans un climat de violence croissant qui le met au désespoir de prouver son innocence face à des accusations inconnues. Par la peinture très noire d'une bureaucratie autoritaire, qui écrase la vie des citoyens isolés, Le Procès est plus que jamais d'actualité.

11/2009

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Littérature française

Dans la Colonie pénitentiaire. Une nouvelle de Franz Kafka

Le voyageur est envoyé dans la colonie pénitentiaire afin de donner son avis sur le système judiciaire. L'officier le reçoit et lui explique que le condamné ne sait pas pourquoi il est arrêté, s'il est ou a été jugé, qu'elle est la sentence à laquelle il a été condamné. L'application de la sentence est simple, une machine se charge de l'appliquer. Cette machine fut inventée par le commandant. Le voyageur est opposé à ce système mais l'officier tente néanmoins de le convaincre, en vain...

01/2023

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Histoire de la philosophie

La vie sans appui. Penser à la limite de la théologie et de la religion, Edition

Le présent livre part d'une idée polémique et critique : la philosophie est encore aujourd'hui dominée et commandée par la théologie et la religion. Cette domination prend la vie pour sujet et la mort comme allié et s'appuie sur une transcendance (une instance à la verticale), elle se manifeste à travers la théorie politique qui met la vie et la mort en jeu et subordonne la vie démocratique à une politique religieuse ou à une religion politique. Il faut alors relire les philosophes de la modernité, ceux qui s'inscrivent dans l'horizon de la fin de la religion et interrompent l'absolu théologique - Nietzsche, Benjamin, Freud, Heidegger, et au-delà de la modernité Derrida et Ameisen -, comprendre comment ils ont résisté au pouvoir théologique et religieux pour s'inspirer de leur résistance et inventer une tout autre pensée de la vie. La tâche qui se dessine dans le présent livre est la suivante : revenir à ces philosophes et ces penseurs qui se sont exposés de manière critique à la limite de la théologie et de la religion, dénouer le lien du théologico-politique afin de libérer la pensée et la possibilité de la vie démocratique à venir, chercher dans les textes de la modernité et dans certaines strates imaginaires de la Bible la possibilité d'une vie sans appui : sans fondement théologico-religieux, suspendue à elle-même comme à sa propre liberté.

02/2023

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Religion

L'hypothèse du Marrane. Le théâtre judéo-chrétien de la pensée politique

Qu'y a-t-il de commun entre le personnage du Marchand de Venise de Shakespeare, Portia, le philosophe de la démocratie moderne, Spinoza, et le penseur de l'inconscient, Freud ? Ils inventent tous les trois une manière " marrane " d'être juif, en jouant la comédie de l'universalité pour laquelle ils cryptent ce qu'ils cherchent. Persécutés par l'inquisition, obligés de mimer la vie chrétienne, les Marranes portent en eux et au-delà un double jeu, une comédie judéo-chrétienne. Il ne s'agit pas pour eux d'une nouvelle religion, mais d'un secret et de nouvelles Lumières qui constituent peut-être un signe adressé aux temps à venir. La scène judéo-chrétienne, habitée par les Marranes, est comme l'inconscient de la démocratie européenne, elle a été enterrée par l'histoire et on a tenté d'effacer les traces. Les Marranes déjouent le trait d'union judéo-chrétien, en rejouant les équivoques des épîtres de Saint Paul. Ils nous invitent à repenser et à subvertir le théâtre qui commande, depuis ces épîtres, la pensée politique (notamment celle du sacrifice et de la guerre) et à libérer une tout autre idée de la démocratie : une vie libérée de la politique religieuse et de la religion politique (qui se développent, aujourd'hui, sur l'économie abyssale de la dette, de la pauvreté et de la misère). Les Marranes nous obligent aussi à interroger la philosophie contemporaine qui oscille entre l'anamnèse et l'amnésie du théâtre judéo-chrétien de la pensée politique.

04/2014

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Esthétique

L'effraction esthétique. L'écriture de l'art dans le discours philosophique

Après les Grecs, l'art a disparu pendant plusieurs siècles de la philosophie. Il n'est revenu que beaucoup plus tard, au XVIIIe siècle, sous forme de considérations ou de théories la plupart du temps esthétiques. Ce retour du discours philosophique à l'art a été contemporain de la naissance de l'esthétique, et de la crise moderne ouverte par Kant : celle de la scission entre l'être du sujet et sa pensée (sa conscience). Contrairement aux apparences, le discours esthétique et philosophique sur l'art n'a pas d'abord constitué une discipline régionale et secondaire, qui s'occuperait d'une forme de connaissance mimétique de la réalité, et s'intéresserait aux effets subjectifs de l'art sur la sensibilité. La philosophie a plutôt été hantée par l'art, dès la naissance de l'esthétique, mais plus encore à partir de la réponse romantique et idéaliste à la crise de la modernité. La philosophie a en effet cherché dans l'art la possibilité de résoudre la séparation entre le sujet et l'absolu, et de réconcilier la liberté humaine et la Nature. Mais elle a en même temps rencontré son autre : l'art ne tient pas de discours, et rend sensible la présence de l'étranger, en brisant la totalité du savoir pour s'ouvrir aux différences. Ce livre cherche les traces de l'effraction esthétique de l'art, dans le discours philosophique, en lisant à rebours les philosophes de la première et de la seconde modernité (Kant et Nietzsche), ceux de la dernière modernité (Benjamin, Adorno), ceux d'après la fin de la modernité (Merleau-Ponty, Foucault, Derrida), et de la postmodernité (Lyotard, Rancière). Comment ces philosophes ont-ils laissé s'inscrire, parfois à leur insu ou à leur corps défendant, l'écriture moderne de l'art, la césure, la fragmentation, le morcellement venus de l'Autre, de l'inconnu, de l'inconscient ? Comment l'effraction esthétique atteint-elle la sensibilité et la pensée, jusque dans leurs conditions de possibilité et leurs limites ?

01/2024

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Critique littéraire

Littératures. Volume 1, Austen, Dickens, Flaubert, Stevenson, Proust, Kafka, Joyce

"La littérature n'est pas née le jour où un jeune garçon criant Au loup ! Au loup ! a jailli d'une vallée néanderthalienne, un grand loup gris sur ses talons : la littérature est née le jour où un jeune garçon a crié Au loup ! Au loup ! alors qu'il n'y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important : c'est qu'entre le loup au coin d'un bois et le loup au coin d'une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c'est l'art littéraire." V.N.

12/1983

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Critique littéraire

Le dernier amour de Kafka. La vie de Dora Diamant

Dora Diamant (ou Dymant) a été la seule compagne de Franz Kafka. Ils se sont rencontrés en 1923, un an avant sa mort, sur une plage de la Baltique. Elle a vingt-cinq ans. Il en a quarante. D'une famille juive polonaise, elle fuit sa famille et se rend à Berlin, capitale de la modernité du vingtième siècle, pour y vivre en compagnie de Kafka, de petits métiers et de bénévolat au Foyer juif des Réfugiés. À Berlin en 1923, en pleine crise économique, Kafka continue à écrire et semble parvenu au bonheur. Mais son état de santé s'aggrave et l'oblige à passer les derniers mois de sa vie dans un sanatorium. Par les yeux de Dora, se découvre un Kafka intime, doté d'une extrême humanité et d'un sens de la justice, d'humour et d'un grand talent d'acteur. " Je suis la femme de Franz Kafka " affirme celle qui, après la mort de l'écrivain survenue le 3 juin 1934, construit sa vie autour des valeurs qu'il lui a léguées : l'amour des lettres et de la littérature, de l'humanisme et du judaïsme. Dora a été réfugiée toute sa vie. Elle adhéra au Parti communiste et, après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, fuit l'Allemagne nazie pour l'Union soviétique, chercha ensuite à gagner la Suisse, avant de devoir fuir de nouveau en Angleterre où elle fut incarcérée en tant qu'Allemande. Elle partit ensuite en Palestine, dans un kibboutz, avant de revenir à Londres. A Paris, elle rencontra Jean-Louis Barrault et lui donna des conseils pour mettre en scène Le Procès, et fréquenta les milieux littéraires pour y promouvoir l'œuvre de Kafka. Elle mourut misérablement à Londres, en 1952, inhumée dans une sépulture anonyme. Ce n'est qu'en 1999, avec l'aide des chercheurs et des associations intéressées à l'œuvre de Kafka, qu'elle eut droit à une plaque funéraire sur sa tombe. Issu d'un travail de recherches monumental qui a nécessité, pendant plus de vingt ans, de voyager à travers le monde, d'interroger les archives de Berlin, de Vienne, de Prague, de Jérusalem, de Russie, le livre de Kathi Diamant a reçu le prix de la meilleure biographie de l'année à San Diego en 2004.

10/2006

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Littérature française

J'avance dans votre labyrinthe. Lettres imaginaires à Franz Kafka

Kafka a écrit des centaines de lettres à Milena Jesenská, jeune femme prodige de 24 ans qu'il appelait son "feu vivant" , morte en déportation à 44 ans. Fille unique d'un éminent chirurgien, qui la fait interner après une liaison et un avortement, Milena se marie pour se libérer de l'emprise de son père, puis se met à écrire et traduire pour s'émanciper de son mari. Curieuse, gourmande, facétieuse, vivante - par-dessus tout vivante -, passionnément amoureuse, elle est dépendante des mots de Kafka comme des drogues expérimentées à l'adolescence. Réécriture (apocryphe) des courriers de Milena, qui n'ont jamais été retrouvés, ce texte exprime le désir avec tant de puissance qu'il redonne vie au grand amour de Kafka. Marquée par cette rage de lettres insensée, la passion de Franz et Milena peut-elle vaincre, au-delà de leurs fragilités et privations communes, "les frontières, les guerres, le temps, les visas, la maladie, la mort" ? Marie-Philippe Joncheray s'est glissée dans les interstices de la correspondance, intense et nourrie, entre Franz et Milena, de 1920, date à laquelle Milena commence à traduire des nouvelles de Kafka, à 1922, lorsqu'elle comprend que cette relation ne sera jamais que de papier.

02/2023

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Critique littéraire

L'exil et le rebond

Approchant l'âge canonique des 90 années, Georges-Arthur Goldschmidt revient une nouvelle fois sur cette Allemagne qu'il quitte enfant en 1938, pour essayer d'en comprendre le caractère littéralement hors du commun qui, d'une certaine manière, l'isole de la communauté des pays européens à laquelle elle appartient, après qu'elle a échoué à la dominer par la force. Paradoxe d'un pays, entre puissance et fragilité, qui a marqué l'histoire européenne de la marque indélébile du plus criminel de ses totalitarismes. Dès lors l'exil contraint et à jamais, devient libération créatrice, ouverture à l'autre, à sa langue, à la générosité de son accueil. Dans ce texte les deux récits s'entremêlent et se reflètent l'un dans l'autre sans se confondre.

05/2018

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Régionalisme

Le Recours

Pensionnaire chargé de soins domestiques dans une institution des montagnes de Haute-Savoie, soumis à des punitions archaïques, un adolescent orphelin et solitaire s'initie à l'étrangeté de vivre à travers les angoisses de la guerre, la découverte des paysages, les émois du corps, les rencontres et la littérature. De punition en punition, il finit par oublier son malheur en se délectant de ce qu'on lui inflige, et paye sa survie illégitime - porter un nom juif, bien que protestant, dans un monde dominé par le nazisme - par le contentement de vivre, comme en remerciement à ceux qui se sont risqués pour lui. Plus tard, il découvre Paris, retourne sur ses propres traces dans l'Allemagne sans lendemains de 1949, et s'émerveille de l'amour pour une femme. Récit.

02/2005

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Littérature française

Un corps dérisoire. Tome 2, Le fidibus

Voici encore le personnage d'un corps dérisoire minable et touchant, irritant et pitoyable, inadapté prétentieux, toujours coupable sans jamais être vraiment fautif. Livré à ses rêveries de soumission perverse et à leurs exécutants de rencontre, il est ici, tour à tour, réveillonneur, coureur à pied, roi aussi, conférencier et bien entendu archéologue. Bombardé professeur auxiliaire dans une petite ville du Centre, il tente de s'y faire accepter par ceux qui l'entourent, à la fois cruels et salaces. En contrepartie, il les gratifie de ses lumières sur l'art et leur fait une conférence, devenu champion d'une culture qui ne le lui rend guère. Son ridicule éclate à chaque pas, sa naïve fatuité n'est qu'un cache-vice, une transparente feuille de vigne dont ce solitaire tente de masquer d'inavouables pratiques. Mais tel est pris qui croyait prendre car le héros de cette histoire ne représente-t-il pas la part d'ombre que nous cachons tous ?

03/2011

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Critique littéraire

Une langue pour abri

Enfant allemand d'origine juive, Georges-Arthur Goldschmidt fut envoyé par ses parents hors d'Allemagne en 1938, à l'âge de 10 ans et resta caché dans un pensionnat savoyard jusqu'à la Libération. Il resta en France après la seconde guerre mondiale, prit la nationalité française à 21 ans, devint professeur d'allemand, écrivain et traducteur. Ce récit autobiographique est celui de son départ d'Allemagne, de son exil en France et de sa rencontre avec la langue française. Le Heimweh, le " mal du pays ", sera à la base de la perception. Heureuse langue française qui ne possède pas de tels mots, à croire que la séparation irrémédiable y fut moins fréquente ou son expression davantage censurée. Le Heimweh est cette insupportable douleur, cette maladie plus souvent mortelle qu'on ne le croit qui frappe les " internes " des pensionnats et internats divers, cette souffrance inexprimable d'être séparé des siens ou de son lieu habituel. Plus nombreux qu'on ne l'imagine sont les êtres blessés à jamais dans leur être par de telles séparations. On ne guérit pas des blessures d'enfance. (...)Une langue est le bien de tous, elle n'appartient à personne, pas même à ceux qui la parlent, elle est toujours ouverte aux autres, chacun peut l'apprendre, elle est à la disposition de tous et chacun peut dire ce qu'il veut, il peut aussi bien dire la vérité que mentir.

10/2009

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Littérature française

L'esprit de retour

L’Esprit de retour s’inscrit dans le prolongement de La Traversée des fleuves (Seuil, 1999). On suit le parcours d’Arthur Kellerlicht, un jeune Allemand d’origine juive mais de confession protestante, orphelin, contraint de fuir l’Allemagne nazie. Réfugié dans un pensionnat en Haute-Savoie, il s’installe à Paris au lendemain de la Deuxième guerre mondiale pour y mener des études de lettres. Cette nouvelle éducation, tour à tour géographique, littéraire et artistique, va de pair, chez l'adolescent qu'il est alors, avec l’éveil de troubles érotiques liés aux châtiments corporels. Quelques années plus tard, Arthur revient en Allemagne à l’occasion de vacances scolaires. Il retrouve sa famille, la maison natale dans la région de Hambourg. Mais entre temps, il s’est ouvert à la langue et à culture française, et ce tournant, c’est aussi le tourment de se découvrir étranger à sa propre langue, à ses racines, au pays perdu des parents et de l’enfance. La question du masochisme et de la faute traverse ce roman initiatique, où l’inquiétude du héros rejoint la question plus profonde des rapports de l’Allemagne avec son propre passé.

04/2011

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Histoire internationale

Elsa Brändström, l'ange de Sibérie

« L’Ange de Sibérie », c’est ainsi que l’on surnomma la Suédoise Elsa Brändström (1888-1948) pour son action héroïque pendant la Première Guerre mondiale. Elsa vit avec son père diplomate à Saint-Pétersbourg quand la guerre éclate en juillet 1914. Face aux injustices et aux atrocités de la guerre, elle s’engage dans la Croix-Rouge. Elle part en Sibérie, risquant sa vie pendant six années pour porter secours à près de trois millions de prisonniers de guerre de toutes nationalités. Elle recueille également leurs témoignages dans un livre, publié en 1921. Son dévouement lui valut une reconnaissance mondiale. Dans les années 1920, elle fonda en Allemagne une maison de repos et de réinsertion pour les prisonniers de retour au pays, puis une maison d’accueil pour les orphelins de guerre. Elle s’exila ensuite aux Etats-Unis en 1934 pour fuir l’Allemagne de Hitler, et consacra ses dernières forces à sauver ceux que les usines de la mort menaçaient. Cette biographie, publiée pour la première fois en France, permet de découvrir le destin héroïque d’Elsa Brändström, à travers un portrait plein d’humanité et de tendresse.

05/2019

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Littérature française

Les collines de Belleville

Dans l'Allemagne occupée de 1954, Arthur Kellerlicht, jeune soldat français de naissance allemande, est en garnison à Karlsruhe. A chaque pas, il retrouve les traces du redoutable passé qui aurait pu être le sien et découvre que les paysages du romantisme allemand furent un des théâtres privilégiés de la barbarie. Le récit se déroule dans une Allemagne à peine émergée de la nuit nazie et nous emmène de Bade à Hambourg, au fil de petites aventures quotidiennes. Cette plongée dans un pays à la fois familier et étranger fait renaître en lui les souvenirs de son enfance en Haute-Savoie, où il resta caché avec d'autres enfants juifs pendant toute la guerre.

11/2015

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Allemand apprentissage

Dans la colonie pénitentiaire. Edition bilingue français-allemand [ADAPTE AUX DYS

Un expert itinérant débarque dans une île au milieu de nulle part pour examiner Le système mécanique d'exécution des condamnés a mort dans une "colonie" dirigée par un commandant. Il est censé assister à l'exécution d'un homme au moyen d'une machine extrêmement sophistiquée...

01/2021

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Poches Littérature internation

La métamorphose. suivi de Description d'un combat

La Métamorphose est le plus célèbre des textes de Kafka, et l'un des plus achevés. Non seulement Kafka s'est activement soucié de la publication de ce récit, mais, fait plus exceptionnel encore, il a avoué en être relativement satisfait. Description d'un combat, est, au contraire, un récit plusieurs fois remanié puis renié par Kafka, dont c'est le plus ancien texte connu, et le moins étudié par ses interprètes, que, manifestement il embarrasse. Le débutant y règle ses comptes avec l'esthétique et la psychologie alors en vigueur, dont il est en train de se dégager pour devenir lui-même. Autant La Métamorphose semble régie de bout en bout par une implacable logique, autant, Description d'un combat paraît fantaisiste, fantasque, presque farfelu, à la fois rêveries aux péripéties surprenantes et arbitraires et exercice de virtuosité d'une structure précise et savante. Cet écart et ce travail se marquent clairement dans la nouvelle traduction de ces deux nouvelles. On y mesure l'évolution par laquelle le talent de Kafka a atteint au génie.

05/2004