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Gérard Orthlieb

Extraits

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Critique littéraire

Gérard de Nerval. Du réel à l'imaginaire

Une meilleure connaissance des textes et de la carrière de Nerval a conduit la critique à mettre l'accent sur leur ancrage dans le contexte littéraire, social et politique de son époque ; mais cette attention au réel a toujours subi l'influence et la concurrence d'un imaginaire dont l'emprise s'est accentuée dans ses dernières oeuvres et dont il convient de réévaluer le rôle déterminant. Une lecture psychanalytique y décèle l'empreinte d'une structure psychotique contre laquelle Nerval a dû lutter toute sa vie, mais dont il a su faire une ressource paradoxale et la source d'une écriture singulière, frayant à la littérature des voies nouvelles que notre modernité n'a pas fini d'explorer.

11/2019

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Critique littéraire

Les Filles du feu de Gérard de Nerval

UN ESSAI : Étude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'œuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse. UN DOSSIER : Bibliographie, chronologie, variantes, témoignages, extraits de presse. Eclaircissements historiques et contextuels, commentaires critiques récents. Un ouvrage efficace, élégant. Une nouvelle manière de lire Les Filles du feu de Gérard de Nerval. Essai et Dossier réalisés par Philippe Destruel. Le texte intégral des Filles du feu de Gérard de Nerval est disponible dans la collection " Folio classique ", n° 179.

05/2001

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Loisirs et jeux

Color Me. Gérard Fromanger, Edition bilingue français-anglais

Inspiré par la vogue pour les cahiers de coloriages mais aussi déçu par la qualité souvent médiocre des dessins proposés, Semiose éditions a eu l'envie de faire appel à des artistes confirmés pour dessiner spécialement des motifs à colorier pour les enfants - et les grands enfants, évidemment ! Chaque dessin est une création originale et véhicule une histoire, un trait d'esprit, dans un goût partagé pour l'humour, l'absurde et l'imaginaire. La valeur pédagogique du coloriage n'est plus à démontrer : en exprimant leur libre talent pour la couleur, les enfants observent et se familiarisent avec la manière dont un dessin est construit. Ces albums " color me " s'inscrivent dans la plus pure tradition du cahier de coloriage : petit format (A5), pelliculage brillant de la couverture sur papier cartonné, dessin en ligne claire. La série a débuté en octobre 2016 et s'enrichit régulièrement de nouveaux albums. L'album de Gérard Fromanger, réalisé en collaboration avec le musée Marmottan Monet (Paris), était attendu depuis longtemps, car question couleurs, Gérard Fromanger s'y connaît. Le plus pop des artistes français peut même donner une leçon, tant sa palette primaire et vive a marqué la peinture depuis les années 1970. Dans cet album, on retrouve ses sujets de prédilection, les foules d'une part, l'histoire de l'art d'autre part. Ses scènes de rue devenues fameuses, traitées ici sur fond noir, sont une vibrante évocation du peuple à qui le peintre a toujours rendu hommage. Ce sujet s'inscrit aussi dans une certaine tradition de la peinture, à laquelle le peintre populaire est sensible. Autre clin d'oeil à l'histoire, les portraits d'artistes célèbres - Monet, Pissaro, Morizot, ... - sont électrisés et rendus modernes d'un trait continu qui forme le visage. A cette série, Gérard Fromanger a naturellement ajouté son propre portrait. Chapeau, cher maître !

11/2020

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Littérature française

Un certain Monsieur Gérard... On m'a suicidé

L'esprit du poète Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, plane sur le recueil de poèmes. Michel Aubry offre un vibrant hommage au dandy visionnaire en retraçant quelques morceaux choisis de sa vie. Un doute persiste encore sur l'origine de sa mort, car il portait toujours son chapeau quand il fut retrouvé pendu rue de la Vieille Lanterne. Des ravages de l'absinthe aux séjours en prison, sans oublier la misère et les amours malheureux, le quotidien du poète est souvent sombre. Victime de sa fragilité psychologique, qui confine parfois à la folie, il se sauve dans l'écriture et les voyages. Outre la disparition du principal représentant du romantisme français, l'ouvrage évoque d'autres hommes de lettres du XIXe siècle, tels que Victor Hugo ou Théophile Gauthier et des événements marquants de l'époque, comme la bataille d'Hernani. L'ensemble, mélange de lyrisme et de récit historique, où perce une pointe de nostalgie, témoigne de la fascination de l'auteur pour la splendeur et la décadence du poète maudit.

11/2016

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Récits de voyage

Au Caire, chemin faisant avec Gérard de Nerval

Sur les traces géographiques, symboliques et ésotériques de Gérard de Nerval au coeur du Caire du XIXe siècle. Au coeur de l'hiver 1843 Gérard de Nerval fuit les frimas et les commérages de Paris pour un long périple en Orient. Au Caire, Il va s'habiller à l'orientale pour se fondre dans la foule, renoncer au confort des pensions et des hôtels pour s'installer dans le quartier arabe afin de mieux s'en imprégner. L'oeuvre qui jaillira de ce voyage est exceptionnelle, singulière et déroutante. Exceptionnelle par la qualité de ses textes, singulière car contrairement à ses contemporains il n'exprime aucune condescendance à l'endroit de ce monde oriental qu'il découvre et déroutante dans la mesure où il lui est parfois difficile de faire la part des choses entre le réel et la fiction.

04/2022

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Revues

Cahiers Octave Mirbeau N° 28, 2021

Contributeurs : Michel Brethenoux, Bruno Courcelle, Tristan Jordan, Samuel Lair, Alain Georges Leduc, Yannick Lemarié, Frédéric Levéziel, Dominique Millet-Gérard, Thérèse Mourlevat, Jean-Auguste Poulon, Gérard Poulouin, Rémi de Raphélis, Jacques-Philippe Saint-Gérand, Jean-Marie Seillan, Sylvie Thorel et Arnaud Vareille.

07/2021

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Sciences politiques

Mondes N° 7, Eté 2011 : Bâtir la paix

Bâtir la Paix : Alain Juppé, Serge Michailof, Gérard Araud, Charles Girard, Sami Makki, Luc Lévy.

06/2011

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Beaux arts

Catalogue des aquarelles, dessins et tableaux de Gaston Gérard

Catalogue des aquarelles, dessins et tableaux de Gaston Gérard... / [expert] Wiart Date de l'édition originale : 1911 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

11/2020

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Histoire internationale

Le sentiment de la mort chez Gérard de Nerval

Le sentiment de la mort chez Gérard de Nerval / Nicolas J. Popa,... Date de l'édition originale : 1927 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2020

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Théâtre

Le Faust de Goethe traduit par Gérard de Nerval

Madame de Staël disait du Faust de Goethe qu'il " fait réfléchir sur tout, et même sur quelque chose de plus que tout ". Ce chef-d'œuvre incomparable des temps modernes, aimanté par un des plus puissants mythes qu'ait engendrés l'imaginaire occidental, n'a cessé d'envoûter, depuis sa parution en 1808, d'innombrables artistes en tous genres. Et cependant, la pièce elle-même, theatrum mundi d'une troublante duplicité, n'a rien perdu de son irrésistible ascendant sur les lecteurs et les interprètes. De toutes les traductions françaises du Faust allemand, celle de Gérard de Nerval est demeurée la plus célèbre : œuvre à la fois romantique et intemporelle, elle se distingue moins par une fidélité constante à la lettre de l'original que par de grandes qualités poétiques et dramatiques qui révèlent le croisement de l'écrivain et du traducteur. Entreprise par un bachelier enthousiaste, elle a accompagné jusqu'à la fin la trajectoire littéraire de Nerval, qui a laissé jusqu'à quatre versions différentes de la pièce. La présente édition contient le texte intégral, dûment présenté et annoté, de la version la plus complète que Nerval ait donnée en 1840 de la tragédie. Elle propose aussi un apparat critique détaillé, et recense notamment, pour la première fois, l'ensemble des variantes des éditions précédentes que Nerval a données du premier Faust, en 1827 et 1835, et de la version abrégée des deux Faust publiée en 1850.

10/2002

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Poésie

Odes à chacun . Suivi de Tombeau de Gérard Philippe

Poète, Henri Pichette l'aura été comme personne. Artaud excepté, qu'il a toujours vénéré, il aura été poète comme aucun autre poète. C'est-à-dire farouchement, violemment, follement - si l'on veut bien prendre la folie comme un emballement de la raison. Avec Pichette, la poésie ne suffisait pas, il était en quête d'une lumière plus insoutenable, brutale, intense, évidente : la poésie de la poésie, celle qui se donne pour l'oxygène de l'être, celle qui a force de révélation, et de colère aussi. Car Pichette a la dent dure, le regard sauvage, voire un accès direct à la beauté. Il bat le lexique comme d'autres les fourrés. Il parle dru, net et précis, sans jamais oublier, comme le souligne Alain Rey, d'aller "droit à l'essentiel, qui est l'amour". Avec les Odes à chacun, il entend "faire chef-d'oeuvre en digne compagnon" : écrire en artisan souverain, dire les peines et les joies d'un labeur qui s'affranchit du temps, chanter la Création en chacun de ses phénomènes, en chacune de ses incarnations. Et d'emblée, il annonce quel est le champ immense, mais humble à la fois, de ses explorations : "Ce monde est parsemé d'oeuvres douces et fortes". Et les Odes à chacun sont ainsi : douces et fortes. Avec le Tombeau de Gérard Philipe, Pichette n'est plus dans la louange du monde, mais dans la célébration fervente, désespérée, foudroyante d'un être unique. Pour celui qu'il aimait comme un frère, il compose l'une des plus sublimes déplorations jamais réalisée en langue française.

06/2009

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Littérature française

Promenades et souvenirs. Un essai de Gérard De Nerval

On retrouve dans ce texte la polarité présente entre le récit de la vie actuelle (par le biais de la promenade, activité prompte à délivrer des visions géographiques) et l'exploration de la vie intime, personnelle, en contre-coup de celle de la vie extérieure. C'est ainsi que le texte de Nerval est aussi une revendication de l'écriture de soi, ce qui le pousse à écrire : "L'expérience de chacun est le trésor de tous". Il précise encore, plus tard, que tout le monde devrait s'écrire, écrire sa vie, ses pensées, et que c'est ainsi que nous nous rejoindrions. Biographie de l'auteur Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie, est un écrivain et un poète français, né le 22 mai 1808 à Paris, ville où il est mort le 26 janvier 1855.

01/2023

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Poésie

Pourquoi écrire suivi de Le long balbutiement Gérard Lemaire

"Gérard Lemaire aura laissé pas moins de 10 000 poèmes, publié dans 200 revues, sa production bien généreuse est la preuve de son désir de porter le glaive en place publique, de ne pas se limiter à une maigre élite, à des honneurs factices distribués entre carriéristes con-descendants, soucieux de garder "le savoir" pour eux et de monter en grade même si pour ce faire, la poésie doit être sacrifiée ou à peine visible par le petit trou de la lorgnette. Non, je l'imagine plu-tôt désireux que la poésie se scande, qu'elle ait la force de renverser les patrons, les tyrans, pour laisser place à l'émotion pure, à cette justice du verbe. N'ayant hélas jamais rencontré cet homme, nos convictions pourtant se rejoignent. La poésie accompagne dans son oeuvre une plongée en soi, et si le portrait qui s'en dessine est peu reluisant, il aura l'immense mérite d'être vrai". Extrait de la préface de Grégory Rateau

01/2023

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Actualité et médias

Les derniers jours de René Girard

René Girard est mort dans la semaine qui précéda les attentats du 13 novembre 2015. Il avait écrit : "La violence essentielle revient sur nous de façon spectaculaire, non seulement sur le plan de l'histoire, mais sur le plan du savoir". L'auteur de "La Violence et le sacré" n'est pas un prophète de malheur. Sa pensée donne forme et sens à notre avenir. Il nous faut réentendre sa voix. J'ai dû répondre au choc qu'ont été ces événements conjoints : la mort d'un maître et d'un ami, et les horreurs parisiennes. Ces deux réalités constituent une énigme où se confrontent l'invisible et le monstrueux, le secret et le sacré, l'élégance et l'obscénité. Elles m'ont forcé à évoquer les "derniers jours" : ceux de René Girard et la fin des temps qu'il pensa dans son oeuvre. Beaucoup se sont mépris sur son pessimisme. L'annonce d'un démembrement du monde révélait moins la mélancolie d'un romantique que le Royaume entrevu un soir d'été en Avignon ou dans le silence parfumé de Stanford. J'ai voulu rendre présent ce non-violent fondamental avec qui j'ai travaillé quinze ans, qui fut drôle et discret, dont l'espérance était profonde. La parole est vivante. La sienne et celle des textes qu'il sut génialement interpréter. L'Evangile, Shakespeare, Stendhal ou Proust garderont longtemps pour moi l'accent du Midi.

10/2016

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Philosophie

Girard et Tresmontant, balayeurs et constructeurs

René Girard (1923-2015) et Claude Tresmontant (1925-1997) ont chacun de leur côté, à travers le judéo-christianisme, réhabilité le monothéisme à partir d'une seule idée directrice : la négation d'un Dieu persécuteur pour Girard, l'affirmation d'un Dieu créateur du monde pour Tresmontant. A partir de là, les deux "balayeurs" font le ménage dans l'histoire de la pensée, au bénéfice d'une nouvelle psychanalyse ("chrétienne" ! ) ; en tant que "constructeurs", ils montrent la profonde continuité entre le christianisme et le judaïsme et confirment la légitimité d'un "évolutionnisme chrétien" pour qui l'Evolution, c'est "la Création en acte".

01/2019

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Monographies

Christian Bérard (1902-1949) : clochard magnifique

Peintre, illustrateur, collaborateur à la scène et à l'écran de Cocteau, Jouvet, Balanchine et Massine, dessinateur de mode, ami de Chanel et Schiaparelli, Christian Bérard (1902-1949) était avant tout un artiste. Dans ses autoportraits, il affiche un air sombre, inquiet ou mélancolique. Et c'est assurément une part de sa personnalité qu'il dépeint. Mais, sorti de son atelier, il s'égaye dans de cocasses improvisations avec ses amis Christian Dior, Georges Auric ou Henri Sauguet, comme dans de mémorables bals costumés. Vivant sur le fil du rasoir, entre tenue négligée et costume de soirée, Christian Bérard est en soi une figure théâtrale. Ce sont les deux faces de l'artiste que l'exposition d'Evian et ce catalogue présentent à travers un parcours qui mène de Christian, jeune peintre auquel est promis une brillante carrière, à Bébé, coqueluche du Tout-Paris.

03/2022

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Ecrits sur l'art

Gerhard Richter. Edition bilingue français-anglais

"Mes tableaux sont sans objet ? ; mais comme tout objet, ils sont l'objet d'eux-mêmes. Ils n'ont par conséquent ni contenu, ni signification, ni sens ? ; ils sont comme les choses, les arbres, les animaux, les hommes ou les jours qui, eux aussi n'ont ni raison d'être, ni fin, ni but. Voilà quel est l'enjeu". Gerhard Richter

09/2021

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Poésie

Place au cirque

La flamme, sur la neige, du soldat inconnu et le fouillis des guirlandes très lucides raccrochées pour les fêtes, de chaque côté de l'avenue, à n'éclairer qu'elles-mêmes et la nuit démâtée de décembre, rongée par le sel des trottoirs et aussi tranchante que l'espoir. Si la main reste dans l'ombre, un ongle ce soir brille par-dessus le tain des toitures, qui s'égouttent à petit bruit dans l'année finissante : " Grand réveillon au cirque, avec champagne et cotillons ".

03/2002

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Littérature française

Le train des jours

Il est des écrivains qui, dans leur journal, assènent leur sagesse à coups de formules formidablement définitives. Gilles Ortlieb n'est pas de ceux-là. Il préfère nous donner à voir ce que l'homme pressé ne voit plus, ces petits riens du quotidien qui en sont toute la poésie. Dans Le train des jours, chronique d'une année, il s'amuse malicieusement de ces pépites qui condensent les travers de notre époque : Début mai. Sur le livre d'or de la chapelle " toutes confessions " d'Orly Sud, cette annotation, parmi les toutes dernières : " Seigneur, faites que je sois muté à Carcassonne, en juillet... ".

05/2010

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Littérature française (poches)

Soldats et autres récits

Premier livre de prose de Gilles Ortlieb (né en 1953), Soldats et autres récits était paru en 1991 aux éditions Le temps qu'il fait. Trois récits plus récents accompagnent la présente édition, présentée par l'auteur.

11/2014

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Littérature française

Vraquier. Notes et légendes

"Vraquier : navire transportant des marchandises en vrac" Parmi celles-ci, des images, des notes au jour le jour, les petits riens qui forment la trame des existences, assemblés à la façon des touches d'un peintre et jetant leur lumière sur un quotidien transfiguré : "Fin juin, 5 heures du matin : par la fenêtre entrouverte, un tissage savant de cris d'oiseaux. Sur quoi on allume distraitement, par habitude, la radio, et c'est tout un seau d'épluchures de ménage soudain versées par là-dessus."

05/2013

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Littérature française

Tombeau des anges

Devant le spectacle de ce qui pourrait ressembler à l'étalage d'un quotidien désolé, deux attitudes possibles : ou bien on s'empresse d'aller voir ailleurs en faisant comme si nous n'avions pas été là, n'avions rien remarqué et rien retenu ; ou bien on s'emploie à désamorcer le pire en le détaillant dans chacune de ses manifestations, sans détourner les yeux ni désespérer tout à fait d'en voir quelques-unes se convertir en épiphanies. Dans le cas de ces villes en -ange arpentées avec assiduité, il ne s'agit plus depuis longtemps d'organismes en train de s'étioler ou de lentement mourir, mais bien de l'apparence que peuvent prendre ou ont prise les corps défunts. Car ce ne sont plus des blessures à vif que l'on a sous les yeux, comme ce pouvait être le cas il y a un quart de siècle, au moment des licenciements massifs, des fermetures d'usines et des cessations d'activité, mais des plaies plus ou moins adroitement refermées, des paysages cicatrisés de force et donc pacifiés. Quelle que soit l'importance des traces, reliques, vestiges qui s'y laissent encore dénombrer ou deviner. Les convalescences ont de ces lenteurs.

02/2011

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Littérature française

Des orphelins

Mais d'où vient, en quoi consiste au juste cette valeur ajoutée dont on nimbe parfois les œuvres dormantes, négligées, occultées - pour peu, naturellement, qu'elles témoignent de quelques qualités indispensables ? Car il ne s'agit pas d'un plaisir aristocratique pour happy few, ni de jouer au saint-bernard dans des neiges révolues, encore moins au défenseur de l'écrivain en veuvage de lecteur. Non, y voir plutôt une façon de contre-pouvoir, l'expression d'une autre vérité possible, quelquefois un antidote au présent à travers une perception plus juste du temps, parce que rapportée à d'autres repères, d'autres étalonnages. La tentation est grande, pour dire les choses autrement, d'y chercher confirmation que la machinerie du passé ressemble, examinée de près, à s'y méprendre aux rouages qu'on devine ou voit tourner encore, quotidiennement. G.O.

05/2007

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Critique littéraire

Au grand miroir

"Son nouveau gîte bruxellois ne doit pas être beaucoup plus spacieux que sa chambre d'hôtel de Dieppe, mais il offre encore cet avantage précieux d'être autre, ailleurs, différent. Et puis la Grand'Place n'est pas loin avec sa flèche ajourée, ses dorures, ses frontons en escalier, ses cavaliers sur les toitures et son style joujou, et les bruissantes galeries Saint-Hubert à deux pas. La ville, pour ce qu'il en a aperçu au cours de ses premières explorations, tiendrait plutôt de la grosse bourgade que d'une vraie capitale, la Senne puante qui court encore, ces années-là, à ciel ouvert, n'est pas la Seine, on l'a dit et il le répétera, mais il tâchera de s'y faire, comme à l'odeur des draps. Baudelaire n'est d'ailleurs pas venu ici pour flâner, de nombreuses tâches l'attendent et il s'y attelle sans tarder. Quoi faire d'autre, d'ailleurs, sinon s'occuper à occuper se journées, et tâcher de justifier ainsi ce qu'il faut bien appeler sa fuite ? "

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Thèmes photo

De fonte en comble

Piéton urbain, de Paris et d'ailleurs, Gilles Ortlieb utilise lui aussi son téléphone portable comme un outil auxiliaire de sa mémoire visuelle. Il a ainsi - malgré leur banalité apparente - collectionné des plaques d'égout chinoise, mozambicaine, indienne, grecques, anglaises, roumaines... y trouvant motif à s'interroger sur un mystère peut-être imaginaire, ou à s'émouvoir pour l'étrange beauté d'une "carto- graphie en acier moulé" .

04/2023

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Littérature française

La nuit de Moyeuvre

Entré dans les services de traduction de l'Union Européenne en 1986, l'auteur a longtemps vécu à Luxembourg, quitté en 2012 au moment de la retraite. C'est de cet environnement particulier - où une certaine interrogation sociologique s'ajoute aux étonnements de l'espèce d' "exilé" qu'il fut durant cette période - que traite particulièrement cet ouvrage, d'abord paru en 2000, et qui reparaît ici dans une version augmentée.

01/2022

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Critique

Au Grand Miroir

Le titre fait référence à la chambre 39 de l'hôtel du Grand Miroir, dans la rue de la Montagne, à Bruxelles, que Baudelaire occupa à la toute fin de sa vie, de juillet 1864 à juillet 1866. Car ce à quoi Gilles Ortlieb a souhaité se confronter en écrivant cet essai, c'est à l'énigme que pose la vision d'un poète non pas dépossédé tout à fait de ses propres res- sources d'imagination, mais sous l'emprise de deux aspirations contra- dictoires : la fuite (de Paris, du travail, de soi) et la recherche (de soi, d'un livre et, en définitive, de la mort). Après s'être beaucoup docu- menté de façon à pouvoir étayer son texte de détails ininventables, il s'est donc proposé d'accompagner, avec les moyens du bord, les mois passés par Baudelaire en Belgique de reprendre ligne à ligne le livre que l'auteur des Fleurs du mal avait projeté d'écrire pendant et sur son séjour, de localiser les quelques traces de son passage encore visibles ici et là, d'imaginer et de conjecturer, lorsqu'elles avaient disparu, ce qu'avait pu être son existence ; et de reformuler, encore et encore, la question suivante : "Comment expliquer qu'il ait laissé perdurer, jusqu'à une désarticulation mentale complète, une situation qui engen- drait chez lui un tel mal-être, de telles frustrations ? " Il y a là un noeud existentiel qu'Ortlieb décortique avec l'empathie de qui semble avoir lui-même souffert de pareille procrastination. Il parvient, en tout cas, à restituer avec une précision quasi hypnotique, l'état d'esprit d'un Baudelaire confit dans son rejet, alors même qu'il avait d'abord espéré, en venant à Bruxelles, y trouver les ressources nécessaires à un sursaut dans sa vie d'écrivain. Sans doute parce que "peu a changé en somme" et que lui-même a arpenté, inlassablement, cent quarante ans plus tard, les mêmes lieux, éprouvant parfois les mêmes vertiges : "la foule des dimanches matin ondoie au pied de la tour du Midi pour se frayer un chemin entre les vendeurs de tapis de voiture, de tabac de la Semois, de livres à colorier, d'assortiments de tournevis, et d'animaux en peluche fluorescente. De temps à autre, le sol, imperceptiblement, vibre au pas- sage d'un train sur les talus ou d'un convoi souterrain, les odeurs de friture rivalisent avec des effluves de fleur d'oranger et de barbe à papa, et des filets d'urine stagnent dans les tunnels et les recoins pendant que des réfugiés d'Europe centrale au teint clair s'efforcent d'écouler à bas prix des poupées gigognes, des optiques russes, des vêtements mili- taires et autres butins de rapines. Dimanches à Bruxelles, l'ennui et le rien".

03/2024

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Littérature française

Le sel, la dame et l'éponge

"Ah, l'existence humaine ; le bonheur est comme une ombre, d'un coup d'éponge humide, le malheur en efface le dessin". Si Gilles Ortlieb a placé cette pensée d'Eschyle en épigraphe de ce nouveau livre où il poursuit ce "mouvement perpétuel de navetteur de l'âme" qu'il évoquait lui-même dans Et tout le tremblement, c'est qu'elle en donne la clé. De quoi s'agit-il, en effet - ici comme dans chacun de ses livres - sinon de tenter de saisir les quelques traits de craie que les vies humaines déposent dans les lieux où les emportent les hasards de l'existence. La découverte, en 2018, à la pointe de la Camargue, dans un bout du monde aussi délaissé que le Grand Est industriel, de la petite cité de Salin de Giraud qui abrite encore aujourd'hui une importante communauté grecque, ne pouvait qu'émouvoir le traduc- teur de Georges Séféris - que l'on a vu dans Journées toujours à l'affût de ce qui, à l'étranger, pouvait lui rappeler son pays. Partout, dans ce bourg presque abandonné, reste vivace le souvenir de ces migrants qui sont venus s'y installer pour gagner leur pain dans les salines au len- demain de la Première Guerre, après avoir été chassés non seulement d'Asie Mineure par les Turcs (comme l'avait été Séféris), mais de la Crimée par la Révolution russe. De là, il était tout naturel pour l'auteur de poursuivre l'enquête en arpentant l'île de Kalymnos, d'où venaient la plupart de ces anciens pêcheurs d'éponge devenus saulniers. Et plus loin ensuite jusqu'à Tarpon Springs, aux USA, autre lieu d'émigration pour les pêcheurs de Kalymnos, mais où, à la différence de Salin de Giraud, la présence d'éponges leur a permis de ne pas changer de métier. Fidèle à sa méthode d'observation du terrain et des hommes, Gilles Ortlieb s'attache à relever dans ces pages - lorsqu'il y décrit une procession de l'épi- taphios, des soirées dans une chambre d'hôtel, ou lorsqu'il y retranscrit, comme Nerval dans Les Filles du Feu, des chansons populaires - tout ce que, au fond, un voyageur peu attentif voit sans songer à le distinguer. Comme s'il était doté d'un regard particulier pour reconnaître ce qu'à son propos Jacques Réda a nommé "l'inaperçu" , et donc les moindres traces du fragile dessin dont parlait Eschyle. Mais s'il prend aussi soin de nous raconter qu'un marin a pris dans ses filets, en 1994, une statue vieille de deux mille ans, la Dame de Kalymnos, peut-être est-ce parce qu'en collectant les manifestations les plus ténues du réel, et leur tremblement, il aspire de même, bien qu'il s'en défende, à faire remonter à la surface de la langue une réalité sous-marine qui, par éclats éphémères, viendrait manifester un certain or du temps - une poésie intemporelle.

03/2024

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Histoire internationale

Max Léo Gérard, Un ingénieur dans la cité (1879-1955)

Explorer plus d'un demi-siècle d'histoire de Belgique en brossant le portrait d'un acteur et témoin privilégié, tel est l'objet de cette biographie. Ingénieur issu d'une dynastie industrielle libérale liégeoise, passionné de politique et d'économie, Max-Léo Gérard a vécu un parcours à virages multiples. Cadre supérieur d'un groupe financier liégeois, haut fonctionnaire, secrétaire du roi Albert Ier, patron de presse, ministre des Finances, banquier, il évolue pendant plus de quarante ans dans les hautes sphères du pouvoir économique et politique. Homme de plume, animateur de réseaux de diffusion des idées libérales, il contribue activement à l'émergence des experts dans la prise de décision politique. Des archives publiques et privées - dont les souvenirs de Max-Léo Gérard -, dévoilent nombre d'aspects inédits de sa carrière, qu'il s'agisse de sa collaboration avec Albert Ier au lendemain de la guerre 14-18, de sa reprise en main du quotidien libéral L'Indépendance belge, de son action dans la réforme du crédit et de l'administration des finances publiques pendant la crise des années trente, de son rôle dans l'ascension du groupe de Launoit, de sa participation à la politique dite " du moindre mal " pendant la deuxième guerre mondiale ou de son engagement dans la question royale. Bon nombre de thèmes abordés relèvent d'une brûlante actualité. Ainsi, au fil de la vie de ce militant engagé depuis sa jeunesse, assiste-t-on aux vaines tentatives d'un parti libéral profondément divisé de reconquérir dans le système politique la position d'alternative qu'il a perdue depuis l'adoption du suffrage universel à la fin du XIXe siècle. Le rôle de la monarchie fait l'objet d'une réflexion permanente et de débats dont l'argumentation conserve une résonance surprenante, notamment dans les échanges de vues entre Max-Léo Gérard et son neveu jean Rey, figure marquante du libéralisme wallon et de la construction européenne.

10/2010

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Compositeurs

Rendre audible l’inaudible. sur la musique de Gérard Grisey

Ecrit par le compositeur et musicologue autrichien Lukas Haselböck, ce livre jette un regard nouveau sur Gérard Grisey, qui fut l'un des compositeurs les plus importants de sa génération. Gérard Grisey (1946-1998) a été, avec Tristan Murail et Hugues Dufourt, à la tête du mouvement "spectral" , un mouvement qui dans les années 1970 s'est appuyé sur les phénomènes acoustiques comme la résonance naturelle ou la limite entre le son et le bruit pour développer un langage harmonique nouveau, de nouvelles conceptions de la forme et du temps. Haselböck s'appuie essentiellement sur le grand oeuvre de Grisey, Les espaces acoustiques, et les chefs-d'oeuvre de la fin (Talea, Vortex Temporum, Quatre Chants pour franchir le seuil). Il tente de réinscrire la démarche du compositeur dans le contexte musical et philosophique des trente dernières années du XXe siècle, analysant notamment les tensions qui ont alors existé entre modernité et postmodernité. Pour lui, Grisey n'a pas renié l'héritage de la première au nom de la seconde, mais a cherché au contraire à les réinterpréter l'une comme l'autre. Haselböck aborde les oeuvres de Grisey aussi bien d'un point de vue analytique par lequel sont dévoilés leurs modes de structuration qu'à l'aune des concepts déployés par des philosophes tels que Deleuze, Lyotard ou Derrida. Il s'interroge tout particulièrement sur la relation entre ce qui est conçu et ce qui est perçu, question fondamentale pour la musique moderne. Ainsi montre-t-il que la dimension constructiviste du langage musical chez Grisey, qu'il met en relation avec l'approche structuraliste qui fut celle des musiciens sériels, s'articule à la dimension sensible du phénomène sonore et à une expérience inédite du temps, liée à une véritable recherche spirituelle. On peut envisager cette démarche brisée par une mort précoce comme une synthèse et une tentative de dépassement des limites et des contradictions propres aux langages contemporains : Grisey parlait de "musique liminaire" , terme qu'il préférait à celui de "musique spectrale" . Lukas Haselböck a parfaitement saisi le sens d'une telle aventure musicale, intellectuelle et spirituelle en utilisant pour le titre de son ouvrage une expression empruntée à Deleuze : "rendre audible l'inaudible" . La magie des oeuvres de Grisey tient en grande partie à une immédiateté de la sensation qui renvoie à un arrière-plan plus mystérieux, et même ésotérique, que ce livre tente de dévoiler. Publié en Allemagne en 2009 (et à ce jour épuisé), le livre de Lukas Haselböck a été traduit pour les éditions Contrechamps par Martin Kaltenecker. L'auteur a fait des modifications et des ajouts qui confèrent à cette édition française un intérêt supplémentaire.

10/2023