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E-A Seguy

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Casterman

La Comtesse de Ségur Tome 13 : Quel amour d'enfant !

Gisèle vole et ment. Mais, pour ses parents que la tendresse aveugle, cette odieuse chipie est "un amour d'enfant" ... N'en déplaise à ses proches qui doivent supporter les pires méchancetés. Heureusement, la vie apprendra à Gisèle que pour être aimée, il faut d'abord être aimable...

04/2023

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Littérature française

Ouï-dire

"Au seuil de la poétique est écrit : "Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent". Et qu'avons-nous entendu ? L'ouïe cherche à redire, en des poèmes tels que ceux-ci, les rythmes auxquels depuis toujours elle fut éduquée ; car notre vue implique une audition première, et nous ne touchons terre que parlant en notre langue, magnifiquement comme le costume ; de même que les hommes n'auraient pas idée de se présenter à eux (au désert, à la montagne, aux rives) autrement que vêtus de telle manière, nous nous présentons en certaines tournures : le chant-royal, épigrammes, procès-verbaux, parataxes, diérèses, blasons, madrigaux. La poésie est le contraire de l'esperanto. L'homme est greffé ici de l'étrange manière langagée. Implanté à ce flanc de terre où il est nomade, et pareil à un stoïque sacrifié qui dicterait jusqu'à la fin les derniers mots de son agonie, pour que d'autres les entendent, il perçoit l'écho répercuté dans les gorges", Michel Deguy.

10/1966

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Poésie

Donnant Donnant. Poèmes 1960-1980

Ce livre regroupe tous les recueils de Michel Deguy publiés de 1960 à 1980 et remplace les deux volumes précédemment parus en Poésie/Gallimard sous les titres Ouï dire et Poèmes II. Une préface inédite, en forme de manifeste, offre une analyse saisissante du fait poétique tel que l'auteur le perçoit désormais. C'est que le parcours en poésie de Michel Deguy s'est développé d'abord comme un passage du simple au complexe pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité. Aux paysages de la terre qu'il faut arpenter et repérer s'adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu'il faut d'un même mouvement explorer et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s'apparenterait à la fin d'un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l'urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. C'est un périple obstiné qui s'apparente à une opération de survie : exploration érudite qui place tout son élan dans un questionnement sans repos, dans un vertige en quête d'espace et de sens. A quoi concourent les mots d'un vocable donné ? Pour qui vont-ils sonner ou chanter ? Et qu'en est-il des bruits de la tribu ? S'interrogeant sur les destinations possibles du poème, Michel Deguy ouvre le champ à l'infini plutôt que de le baliser. Le destin de la poésie lui apparaît errance inéluctable, course sans illusion, passage de l'ère des prophéties, des envoûtements, aux temps de dépossession. La responsabilité des poètes est néanmois engagée, et quasi absolue : proies de l'éphémère, ils ont pouvoir, ni plus ni moins, d'éveiller en l'homme jusqu'aux forces contraires qui fabriquèrent les dieux.

09/2006

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Philosophie

Au jugé

On trouvera ici apposées les chroniques dont je fis lecture à France Culture pour le Collège international de philosophie en 2003 et 2004, une fois par mois ouvrable (au sens universitaire). J'isole en incipit celle dont l'air fut d'une chanson : et pour son unicité de poème brechtien attendant sa mélodie, et en raison de son refrain. Au gré des circonstances, donc, les bulletins mensuels de mon étonnement. Plus loin, deux tentatives de journal tenu, l'un en France pour Libération, l'autre aux Amériques pour Parallax. Au jugé, c'est le tir d'adresse, où les deux sens de ce mot se fondent, celui de la destination et celui de l'habileté. Il se fait, plutôt qu'à l'aveugle, à l'éclair de lucidité qui atteint la cible sans la viser tout en la visant de toute son habitude, de tout son corps et de tout son cœur. Ma fable zen préférée, je l'ai un peu inventée - et la répète brièvement : si le Maître archer perce la cible au centre, et au centre de son centre, dans la nuit même ou les yeux bandés, c'est que la flèche et la cible ne sont pas distinctes. On n'est pas plus adroit chez les Nippons que chez les Normands, ça s'observe dans tous les championnats modernes. Mais il s'agit d'autre chose : c'est que la flèche invente la cible, et du même jet la promet, la projette, la suscite, l'expose, la fixe.

10/2004

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Philosophie

L'amitié avec Claude Lanzmann

Shoah (1985), film de Claude Lanzmann, fut et demeure réponse à la question qu'Adorno formulait pour ses contemporains : "Pouvons-nous, encore… ? " . Mais qui protégera la Shoah et Shoah, maintenant que Claude Lanzmann est mort ? Protéger de quoi ? De l'inéluctable devenir culturel touristique, souvenir de voyage, produits dérivés d'Auschwitz. Sous le déluge du fake et de la trumperie mondiale, quelle arche alors transportera le témoignage jusqu'à quelle colombe ? Dans ce livre, qui atteste d'une longue amitié, il est moins question du salut pour les Juifs que d'un salut par les Juifs, universel et profane, dont le marranisme moderne ferait l'exemplarité modèle, mais comment ? pour un salut des Nations, au seuil d'un chaos destructeur, à quoi il faut que succède une trêve infinie qui remplace le projet du XVIIIème siècle d'une "paix perpétuelle" .

10/2019

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Poésie

Comme si Comme ça. Poèmes 1980-2007

Voici, après Donnant Donnant, le deuxième volume de Poésie/Gallimard qui, sous le titre inédit de Comme si Comme ça, propose une refonte éditoriale complète des écrits poétiques de Michel Deguy. D’un parcours en poésie qui s’est d’abord développé comme un passage du simple au complexe, pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité, ce livre porte amplement témoignage dans ses extensions et explorations multiples. Aux paysages de la terre qu’il faut arpenter et repérer s’adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu’il faut d’un même mouvement questionner et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s’apparenterait à la fin d’un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l’urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil actuel de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. Pour ce faire, Michel Deguy use de toutes les formes possibles, du poème à la notation philosophique, de la méditation à l’analyse scrupuleuse aux accents parfois pamphlétaires. Aussi, au coeur même de cette oeuvre foisonnante, qui semble à l’écoute de sa propre amplitude, de son expansion permanente, se révèle un texte bouleversant, l’un des thrènes les plus poignants de la littérature : A ce qui n’en finit pas. Dans le livre-univers de Michel Deguy, il y a ce soleil noir qui, à défaut de changer la vie, éclaire, transfigure et change la mort.

09/2012

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Poésie

La vie subite. Poèmes, biographèmes, théorèmes

La vraie vie est-elle absente ? La vie se lève dans la vie : subite. Poèmes : le temps du poème est le présent. Son dire est sentencieux ; il résiste en consistant dans sa concentration. Le beau est un exemple ; une chose belle ("a thing of beauty"...) ne participe pas à la Beauté. La participation, c'est la comparaison, qui montre le préférable. Biographèmes : quelques vivants sortent de la Caverne ; mais ne dardent pas le soleil. Se hissant comme des anthropologues qui découvrent la scène, ils considèrent les hautes terres successives, l'océan inhabité, l'envergure des comparses – laissant être l'immensité à elle-même. Les témoins sont des choses. Je dois la vérité en éclats de vie. Théorèmes : la poétique est l'extension du domaine de la poésie. La clairvoyance de l'imminent est une tâche de poétique, que le poéticien instruit à bon escient.

10/2016

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Littérature française

DONNANT DONNANT

"Qu'est-ce que ça donne ? demande le Français d'une situation en cours, circonstance et expérience. Poésie est un nom à donner à ce dont on attend quelque chose, à savoir le poème qui nomme en donnant ainsi la chose. Donnant donnant vaut ordinairement pour un échange surveillé entre exigences distinctes. Je voudrais entendre la formule comme celle d'une réciprocité prodigue, d'un mouvement du don qui invente les termes entre lesquels l'échange passe, métamorphosés en eux-mêmes par le don (comme entre la terre et une langue, l'être et la pensée, les mots et les choses, la poésie et le poème...) ; relation où chaque terme devient donataire d'être donateur et réciproquement. Où avons-nous besoin de poésie ? Par le besoin de donner, donner une réception, à la donation, de la capacité d'accueil, ou contenance du langage ; don complet, et qui transit : pardon. Ca peut donner des cartes, des airs, des brevets, et les cartes (à jouer) donnent un lien à l'autre, et au destinataire inconnu qu'on appelle poésie. Ex dato. Et les airs (à jouer), divisions du vent qui font voler les papiers, mines de ressemblance, variations de l'aria, fredonnent des sorties, plutôt qu'ils imposent un manifeste. Les brevets cependant, déposent, abrégés d'invention du donné, dot du livre à un suivant, antidote qui réponde à la répartition d'origine, et qui redonne au don ce qui lui est dû et à une langue ce qui lui revient de dire." Michel Deguy.

03/1981

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Moyen Age - Critique littérair

Trois gouttes de sang sur la neige. Sur notre mémoire littéraire - Chrétien de Troyes, Giono, Bonnefoy, Quignard, Roubaud

Cet essai met en regard un texte médiéval - la scène des gouttes de sang sur la neige du Conte du graal de Chrétien de Troyes - et ses reprises par quatre auteurs majeurs du XXe et du XXIe siècles qui l'ont étroitement associé à leur conception de la langue et de l'activité littéraire (Giono, Bonnefoy, Quignard, Roubaud). Ce faisant, il voudrait élucider les raisons pour lesquelles le Moyen Age fait aujourd'hui retour avec tant d'insistance et ce que cette résurgence dit de notre contemporain au travers du passé qu'il se donne. C'est ainsi aux ressorts de notre mémoire littéraire que ce livre s'intéresse et à la manière dont elle anime nos existences singulières et collectives.

01/2021

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Romans historiques

Et embrasser la liberté sur la bouche

Anne Théroigne, dite Théroigne de Méricourt, née à Marcourt, en Belgique, juste au milieu du XVIIIe siècle, a aimé. A souffert. A fait la Révolution française. Belle. Passionnée. Idéaliste. Son père, fort riche, fait faillite. Placée à Liège chez une tante qui la maltraite, elle s'enfuit. Anne découvre l'amour en Angleterre. La liberté en Italie, avec aussi la trahison et la lâcheté des hommes... Veut devenir cantatrice pour s'affranchir de leur pouvoir. Puis elle revient en France, car c'est en France que l'Histoire se fait. Paris. 1789. Un nouveau monde. Anne choisit son camp : celui du peuple, celui des femmes, celui des amoureux de la Justice. Républicaine ardente, elle rédige des centaines d'articles, fonde un club, multiplie les propositions de lois. Devient l'amie de Marat, de Vergniaud, de Sieyès, de Saint-Just... Célèbre dans toute l'Europe, honnie des aristocrates, adulée des patriotes, Anne Théroigne de Méricourt est emportée par le vent révolutionnaire en même temps que ses amis girondins. Fouettée nue par les femmes de la Halle, elle est enfermée comme folle à la Salpêtrière. Et meurt sans avoir, jamais, recouvré la raison.

02/2011

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Critique littéraire

La traduction et l'interprétation au Nigéria

La traduction et l'interprétation sont deux métiers indispensables à la communication et à la compréhension interculturelles, particulièrement dans cette ère de mondialisation. C'est la raison pour laquelle depuis bon nombre d'années, à travers les quatre coins du monde, de l'Europe jusqu'en Amérique, passant par l'Asie jusqu'en Afrique, la formation de traducteurs et d'interprètes est devenue une préoccupation majeure chez les chercheurs et les praticiens du domaine. Cependant, ce n'est pas vraiment le cas pour le Nigéria, un pays qui a pourtant des besoins considérables en traduction et en interprétation, compte tenu de son paysage linguistique plurilingue, de sa situation géographique et de ses ressources économiques. L'un des défis auxquels font face les études en traductologie dans le contexte africain en général, mais plus particulièrement au Nigéria, était le manque de matériel de référence et à jour : ce livre vient opportunément et amplement combler ce déficit. Le lecteur, qu'il soit chercheur ou praticien, enseignant ou étudiant, ou même toute personne naturellement passionnée de la traduction et l'interprétation, trouvera dans cet ouvrage le compte rendu des investigations à la fois pragmatiques et empiriques, menées sur la situation de la traduction et l'interprétation au Nigéria. Des stratégies susceptibles d'aider dans une perspective d'optimisation de la formation des traducteurs et interprètes professionnels dans le pays sont proposées. De surcroît, les questions qui y sont traitées font appel à des réflexions plus poussées sur la situation de la traduction et l'interprétation généralement en Afrique, voire dans le monde.

04/2020

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Critique littéraire

La nausée de Jean-Paul Sartre

""Un livre n'est rien qu'un petit tas de feuilles sèches, ou alors une grande forme en mouvement : la lecture. Ce mouvement, le romancier le capte, le guide, l'infléchit, il en fait la substance de ses personnages ; un roman, suite de lectures, de petites vies parasitaires dont chacune ne dure guère plus qu'une danse, se gonfle et se nourrit avec le temps de ses lecteurs" (Situations, I). Par ces mots de 1939 qui appartiennent à l'exorde d'un réquisitoire célèbre contre François Mauriac, Sartre insistait pour la première fois (il reviendra sur le sujet dans Qu'est-ce que la littérature ?) sur ce qu'on n'appelait pas encore la réception d'une oeuvre et sur l'importance de celle-ci dans la constitution de son sens. Qu'est-ce en effet que la postérité, sinon cette suite de résurrections successives, cette création continuée qui relie le geste de l'écrivain à l'activité de ses destinataires ? Qu'en est-il aujourd'hui de la survie de La Nausée ? Parvenu plus d'un demi-siècle après sa parution à l'état (enviable ?) de monument culturel, le premier roman de Sartre offre un exemple privilégié de cette superposition des lectures qui, en strates successives, arrivent à enrichir un texte de significations multiples. Les approches se sont additionnées, du résumé philosophique à l'étude psychanalytique, de l'analyse textuelle à l'étude de genèse, au point qu'un gros volume ne suffirait pas à rendre compte en détail des étapes de cette réception. [... ]" Jacques Deguy.

01/1993

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Moyen Age

Et passe le souffle des dieux. Ainsi était l'An Mil

Ainsi était l'An Mil. C'est une histoire de conquête. Une guerre entre deux univers que tout oppose, le chrétien contre le païen. Guillaume de Normandie face à Harold le Saxon. Les druides contre les prêtres. Dans un roman qui s'ouvre trois années avant Hastings, la bataille qui va bouleverser la face du monde. Un siècle revit alors, celui de l'An Mil avec ses croyances et ses rites, son code de l'honneur qui prend souvent la couleur du sang. C'est aussi l'histoire d'un jeune homme, Odon de Rhys, quinze ans, page à la cour de Guillaume le bâtard dit le Conquérant, fil rouge de la saga, témoin des complots, des intrigues, des ambitions... Tête brûlée, âme généreuse, il participe à la conquête de l'Angleterre, espionne pour son Duc, aime, lutte, se défend, attaque, comprend vite les enjeux de l'invasion de l'Angleterre et du changement qui survient en Normandie : tandis que les Chrétiens veulent répandre leur foi, les druides ne renoncent pas à leur idéal et cherchent à survivre, à transmettre leurs coutumes malgré la haine de Guillaume et de ses moines. C'est une histoire d'amour encore, entre Odon et Hermine, entre doute et espérance, passion et sang mêlés, qui ira jusqu'au vol et au meurtre. C'est, enfin, le récit d'une énigme ! Sur les soixante huit mètres de la Tapisserie de Bayeux, il en manque trois. Pourquoi ? La solution, cachée, est réservée aux initiés. Dont le roman révèle le formidable secret.

03/2020

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Théâtre - Pièces

La manif sauvage. Farce tragique en dix scènes

Dans une grande ville de province, une manifestation sans autorisation préfectorale se prépare : un groupe composite de manifestants, sur une place, débat autour des thèmes et slogans à développer avant de rejoindre le gros de la manif : contestation en vert, en rouge, en noir, en jaune fluo de tout ce qui semble révoltant dans notre actuelle société. Sept personnages en quête de subversion discutent au pied de la statue du philosophe de l'engagement, Jean-Paul Sartre : le partage des richesses, la nécessité d'une décroissance économique, le féminisme, l'antiracisme, le sauvetage de l'école, de l'hôpital, des retraites, etc. Entre les faux départs pour le centre-ville et le cur de l'action contestataire, s'intercalent les altercations avec le patron du Café de la Mairie et les pitreries d'un SDF qui commente les scènes à sa façon. Enfin, le cortège illégal s'ébranle et tout se trouble

03/2023

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Littérature française

Tout se paye

"J'aimais la femme que j'avais choisie, puis épousée six ans plus tôt et je rêvais de lui faire un enfant, notre enfant. Mais une chose incroyable était arrivée qui avait tout chamboulé. Picard m'avait frappé au coeur en me volant Mariette. Mon existence avait brusquement chaviré et s'était brisée en deux : avant le départ de Mariette, et après le départ de Mariette. (...) J'étais devenu un autre homme, une sorte de boxeur sonné mais agressif qui refusait le K. O et s'entêtait à rester debout dans les cordes". Comment Julien Maugin parviendra-t-il à surmonter cette épreuve, et surtout à quel prix ? Un chemin dangereux, une mutation intérieure inattendue, mais une volonté désespérée pour cet homme désemparé que rien n'avait préparé à pareille aventure.

12/2021

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Romans historiques

Journal de Josephine B., impératrice

"Je m'appelais Joséphine, impératrice des Français. J'ai séduit un homme au pouvoir absolu, Napoléon. Grâce à lui, ma vie fut exceptionnelle, entre politique et intrigues, secrets et ambitions, conquêtes et gloire. Je suis devenue la Première dame d'Europe. Mais au prix de combien de souffrances, attaques, calomnies, désillusions, trahisons aussi ? J'ai certes protégé mes amis et les arts. J'ai bien sûr inspiré l'amour, me suis éblouie de plaisirs. J'ai recherché la tendresse et le parfum des roses, connu les larmes et le vertige, perdu des fortunes ; le tout sans regret. Mais cela, et le caché, le dissimulé aux yeux du monde, des Bonaparte, des Anglais, comment parvenir à l'exprimer ? Alors, j'ai écrit mon journal. Un texte intime où je dévoile tout, et même l'inconnu, l'inédit. En le lisant, peut-être un jour saura-t-on combien j'ai aidé, influencé, et surtout aimé". Nourrie de désirs et de sensualité, femme de lumière et d'ombres, l'impératrice Joséphine se raconte, sans pudeur. Moderne et libre.

04/2014

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Philosophie

Sartre. Une écriture critique

Ce livre veut rendre à Sartre la place qui lui revient dans la critique littéraire du XXe siècle. Une place paradoxale. Il renia l'héritage de Taine et Lanson, mais ne fut pas toujours contre Sainte-Beuve. Il s'appuya sur des sciences humaines comme la psychanalyse ou le marxisme, mais au prix de leur détournement. Sartre a publié au début de sa carrière des articles de " vraie " critique commandés par des revues littéraires aussi prestigieuses que La NRF. Ils offrent, entre autres aperçus, une poétique complète du roman nouveau, bien avant les manifestes du Nouveau Roman. On y trouve un éreintement programmé de Mauriac, un compte rendu ambigu de L'Etranger de Camus, une complice référence à l'ami Paul Nizan. Dans les écrits intimes de la même période (lettres et carnets), on voit aussi à quel point Sartre fut un lecteur insatiable. Dans Qu'est-ce que la littérature ? il analysera en philosophe cet acte de lecture, préfigurant l'esthétique de la réception d'après 1970. Les manuscrits des Mots témoignent de la culture de leur auteur, et de la lutte qu'il mena pour ne pas se laisser aliéner par cet héritage livresque, obstacle au monde réel. À propos des autres ou de lui-même, Sartre s'est toujours demandé : comment devient-on écrivain au lieu de rêver d'être un " chef "? Son rapport à De Gaulle donne un début de réponse, dans des textes où la critique tourne à la polémique politique, composante incontournable de l'oeuvre après la guerre.

02/2010

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Littérature française

Portraits de Claire en bleu marine

Claire aime Philippe. Philippe, lui, n'est pas sûr d'aimer Claire. Il tarde cependant à se libérer de la jeune femme, de sa redingote bleu marine, de sa chienne Caboche, de son hôtel particulier à Neuilly, de son sens inné de l'argent, de son corps parfait, de sa façon de l'appeler "mon chériiii", de son amour irréprochable. Le narrateur pratique avec une cruelle désinvolture l'autopsie de leur amour. Parfois, il tente d'amener la jeune femme sur son propre terrain mais n'est-ce pas pour mieux la piéger ? Lorsqu'il offre à Claire une pain de cuissardes en cuir et qu'elle court l'échanger contre des ballerines bleu ciel, Philippe sent qu'il s'éloigne. Il s'isole, se souvient : lui, enfant croisant ses jambes comme un adulte, le regard d'un insecte, triste mais vigilant ; la taille des buis le jour des Rameaux ; les séances au cinéma du village ; les dictées du grand-père Louis ; la gamine séduite grâce l'histoire du Masque de Fer. Les souvenirs de son enfance savoyarde et la vie avec Claire se rejoignent dans un présent polymorphe. Le petit garçon et l'adulte ne font plus qu'un, ils ne cessent de se construire l'un l'autre. Serait-il possible que la même mélancolie les habite, un désenchantement, et peut-être aussi une certaine incapacité à aimer...

01/2003

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Poésie

A ce qui n'en finit pas. Thrène, Edition revue et augmentée

Le thrène et un chant funèbre accompagné de danses. Te survivre ne va pas de soi. Je ne crois à aucune survie hors celle qui est la mienne pour aujourd'hui et qui reprend la peine au réveil. Je ne crois à aucun commerce avec les morts hormis celui que j'entretiens avec ton empreinte en moi. Je ne crois à aucune vie éternelle, nous ne nous retrouverons jamais nulle part, et c'est précisément ce défoncement du futur qu'aucun travail de deuil ne remblaiera en quoi consiste la tristesse, cette tristesse qui disparaîtra à son tour avec " moi ". Il y a un mois mourait ma femme. Je ne peux dire tu mourais, d'un tu affolant, sans destinataire ; et je dis bien " mourait ", non pas dépérissait ou lisait ou voyageait ou dormait ou riait, mais " mourait ", comme si c'était un verbe, comme s'il y avait un sujet à ce verbe parmi d'autres. Le livre sera non paginé parce que chaque page, ou presque, pourrait être la première, ou la nième. Tout recommence à chaque page ; tout finit à chaque page. M. D.

11/2017

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Couple, famille

Rose à la plage ; Les enfant dans la lune. Les comprendre, les aider, les aimer

Toujours dans sa bulle, un peu à l'écart des autres... Cela vous rappelle quelqu'un ? L'enfant dans la lune est un phénomène universel, qui se conjugue à toutes les époques, dans toutes les sociétés et dans de nombreuses langues. Souvent évoqués quand on parle des troubles de l'attention (TDA/H), ces enfants rêveurs sont pourtant aux antipodes de ces diagnostics. Leur attitude est aussi parfois similaire à cette des enfants dits précoces, mais ils ne s'y calquent pas totalement. Vous, parents, restez souvent perplexes devant votre enfant, si charmant mais si atypique. L'école vous somme de "faire quelque chose", mais peu de gens autour de vous sont capables de vous aider. Comment expliquer leur attitude ? Comment les aider à grandir et les accompagner ? Comment faire éclore leur potentiel ? "Etre dans la lune, c'est en fait être dépositaire d'un trésor fragile, mais d'un trésor tout de même".

09/2019

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Poésie

Elle a ma préférence. Glossaire amoureux de la poétique

Le " elle " du titre, c'est la poésie, à laquelle Deguy a consacré son oeuvre. Ce titre en forme de chansonnette, et ce sous-titre – plus modeste que " dictionnaire " – pour souligner le caractère personnel de la démarche de l'auteur, qui se tourne vers le lecteur. Et " poétique " (terme substantivé hérité d'Aristote) plutôt que " poésie ", pour figurer le poète au travail, en train de " faire ". Le livre se présente comme un petit glossaire. Sous chaque lettre de l'alphabet des articles de quelques lignes à quelques pages. Les entrées peuvent être un nom propre (Aragon, Baudelaire...) ou un nom commun (image, seuil, génie, ...) qui peut être un terme " technique " (métaphore, synthèse...), mais dans le seul but d'ouvrir le champ / chant de la poésie au lecteur, sans souci particulier de technicité. Une forme libre, qui permet d'entrer dans le livre là où on veut, selon l'humeur. Il s'agit pour l'auteur de montrer, à l'heure de l'omniprésence de l'image, combien les mots de la langue ordinaire, " dans sa prouesse quotidienne ", sont aussi ceux de la poésie et d'en éclairer ainsi la lecture.

08/2018

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Poésie

Brevets

Tout est abrégé - et déposé, ici : brevets. Ce sont six livrets en brochure. Le premier esquisse l'autoportrait, avec quelques pages des carnets où je poursuis une poétique. Le deuxième parle de musique, de photo, de cinéma, de rhétorique, de traités d'anatomie... Muses anciennes et modernes, dont les noms s'abrègent par leurs initiales dans le titre de la séquence : Polymnie, Melpomène, Uranie... Le titre du troisième est bavard : je me mêle des questions dites culturelles. Le quatrième rassemble quelques interviews, plus ou moins réelles. Le journal de la grande peur, cinquième livret, recompose des pages publiées dans Traverses. Enfin le dispositif annonce et énonce une disposition inquiète et positive de " poète sans état " à l'égard des temps qui courent vite. M.D.

02/1986

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Critique littéraire

L'enfermement. Actes du Colloque Franco-Néerlandias de novembre 1979 à Amsterdam

Co-éditions avec la Maison descartes d'Amsterdam Les 29 et 30 novembre 1979 s'est tenu à la Maison Descartes (Institut Français d'Amsterdam) un colloque franco-néerlandais sur le thème de "L'Enfermement", sous la présidence de Charles Grivel du côté néerlandais et de Michel Deguy du côté français. Les intervenants venaient d'horizons divers. Poètes, comme Maurice Roche pour la France et Rein Bloem pour les Pyas-Bas. Psychanalyste : Anton Mooij. Sociologues : le néerlandais Pieter Nijhoff et le français Jean Duvignaud. Historiens : Robert Muchembled. Professeurs de littérature française (Roger Kempf) et de linguistique (Teun van Dijk). Cette diversité dans la formation, cette convergence des points de vue, voilà peut-être ce qui a permis de cerner le difficile concept d'enfermement. S'agit-il bien d'ailleurs d'un concept ? N'est-ce pas là un mythe à la mode ? Toutes les civilisations, toutes les sociétés définissent et suscitent, chaque fois d'une manière différente et pour elles-même, une certaine expérience de l'enfermememnt. Pour la mort ou la sexualité sans doute, mais aussi pour l'art et le savoir : les idéologies ou les doctrines ne sont-elles pas aussi des formes de l'enfermement ? Il s'agit alors de se demander pourquoi notre époque, et plus particulièrement une certaine situation de la société intellectuelle, valorise, non sans complaisance, cet "enfermement".

01/1981

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Littérature française

La Machine matrimoniale ou Marivaux

"N'est-ce rien que d'être un autre ? " demande la pupille pubère de La Dispute. De toutes les différences - d'âge, de sexe, de qualité, d'identité - traversées par le désir, la comédie, l'entremetteuse, compose le drame de manière à en machiner la bonne fin, selon son genre, sans un esprit d'arrangement : mariage des rivaux, ou marivaudage. Le théâtre de Marivaux n'a pas fini de nous faire jouer. Le présent essai en administre une preuve, habile à suivre le fil des trente pièces (et plus ! ) données à la langue française par Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, pour y apprendre, gaiement, les règles du jeu non hasardeux de l'amour et du hasard.

12/1999

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Policiers

Mémoire rouge

Un homme découvre sa véritable filiation à la lecture du testament de celle qu'il pensait être sa mère. Il décide de se rendre dans le village de ses origines. Le jour de son arrivée, un meurtre est commis. Magistrat de profession, il se retrouve malgré lui entraîné dans l'enquête. Un deuxième meurtre est perpétré et la "Mémoire rouge" du village se dévoile, sans aucune pitié pour ceux qui pensaient se l'être appropriée.

09/2019

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Ethnologie

L'expression de la parentalité dans les arts de la parole en Afrique

Réservée au départ au vocabulaire spécialisé de la psychologie et des sciences sociales, la notion de parentalité est largement utilisée aujourd'hui pour désigner les fonctions et les pratiques parentales. Elle permet plus précisément de bien distinguer le fait d'être parent, au sens biologique du terme, des fonctions parentales, qui peuvent ne pas être assumées par les géniteurs ou par eux seuls, selon les situations et les sociétés. De nos jours, en Afrique, ces nouvelles données que sont l'urbanisation, le développement de la scolarisation, la migration de travail des enfants ou les déplacements de population ont des répercussions sur la manière dont est vécu le partage de ces fonctions parentales, créant parfois des tensions dans les familles. Notre attention s'est concentrée, dans cet ouvrage, sur la manière dont la parentalité est mise en scène dans les arts de la parole et nous avons cherché à évaluer dans ce domaine les relations entre normes et pratiques. En effet, si la littérature, orale ou écrite, exprime souvent des idéaux, son pouvoir subversif lui permet également de faire entendre des positions ou des avis qui ne sauraient se dire autrement et qui peuvent s'opposer aux normes. Les différents genres étudiés, dans les contextes ouest et centre-africains, invitent ainsi non seulement à réfléchir sur l'expression des relations parentales, mais aussi à envisager le rôle que peuvent jouer ces pratiques langagières que sont le roman, le conte, la poésie ou la composition des noms sur les représentations des relations parents/enfants, voire sur la configuration de ces relations elles-mêmes.

01/2019

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Littérature française

Traces

Les dix textes rassemblés ici constituent quelques-unes de mes nouvelles de jeunesse, dont l'écriture s'étale de 1996 à 2001. Cette période correspond pour moi à une période de grand désir créatif tous azimuts, et c'est en plus de réalisations d'art vidéo, de courts-métrages, de films d'animation, de musique et autres formes d'expression que je me suis lancé dans cet exercice pur qu'est l'écriture. Je relis ces nouvelles, près de vingt ans après les avoir rédigées, avec un sourire sur les lèvres, leurs défauts (de jeunesse) me sautant aux yeux. Mais j'ai un plaisir certain à "re-goûter" à ces madeleines de Proust qui laissent clairement transparaître mes questionnements et fascinations de l'époque, certains encore bien vivaces aujourd'hui.

10/2017

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Fantastique

Le cloître des vanités

1231, Occitanie... Cela fait plus de mille ans que le cloître des vanités attire des âmes gangrenées par le désir et le désespoir. Sernin le bâtisseur, démon à la fois cruel et raffiné, règne en maître dans cette cour ensorcelée. Il a façonné Albeyrac, la fière cité Languedocienne entourant son piège et goûte à présent une retraite bien méritée mêlée de torture, de meurtres et de dégustation de souvenirs volés... Hélas, l'arrivée d'un groupe de prêcheurs Albigeois va tout changer à proximité de son garde-manger. Les Parfaits et Parfaites de la secte cathare risquent de lui saccager son arme favorite par leur foi. Les pouvoirs du démon s'affaiblissent à leur approche, l'empêchant de se débarrasser d'eux par voie directe. Pour ne rien arranger, une des croyantes commence à attirer son attention d'une manière encore inédite, étrangement douloureuse...

05/2021

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Littérature française

Les Amours illicites

Léa Debarry est une artiste peintre reconnue. A quelques semaines de la première rétrospective de son oeuvre organisée à New York, elle part se reposer dans sa maison au bord de la mer, en Normandie. C'est dans le train qui doit la conduire dans son havre de paix qu'elle fait la rencontre de Grégoire Ribaud-Duval, jeune homme brillant qui la subjugue immédiatement. Pourtant, Léa a tout pour être heureuse. Son ex-mari est galeriste, l'homme qui l'aime est son agent, son fils - du même âge que Grégoire - fait de brillantes études, et son art est unanimement reconnu. Mais raison et sentiment n'ont rien de commun et Léa succombe sans hésitation. Loin de leurs proches, leur idylle est parfaite... puis vient le retour à la réalité.

05/2019

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Divers

Boomers

Ernesto est à l'aube de la soixantaine et, s'il écoutait un peu plus les autres, il se verrait déjà un pied dans la tombe. Lui qui se réjouissait d'atteindre l'âge de sagesse se retrouve égaré, perplexe quant à son époque et incertain face à l'avenir - le sien mais aussi celui du monde... De nature songeur, Ernesto se lance dans un voyage exploratoire sur le passage du temps et sur la transmission. Entre pensées et souvenirs, nourri des échanges avec sa femme et ses amis, se dessine en filigrane le portrait d'une génération arrivée à maturité et forcée de constater que l'avenir auquel elle se préparait n'était qu'un mirage. Boomers est un album qui bouscule à pas feutrés, qui encourage à la résilience, et porte un regard nostalgique mais dénué d'amertume sur le monde moderne et sur son devenir.

03/2024