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Correspondance croisée 1890-1917. Tome 1, 1890-1898

Extraits

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Critique littéraire

Correspondances. 1899-1950

Entre 1899 et 1950, La " Petite Dame " et celui qu'elle surnomme affectueusement Bypeed (ou " Bipède ") s'échangent plus de 800 lettres. Cette correspondance au long cours permet de suivre pas à pas l'amitié profonde et constante entre la femme du peintre Théo Van Rysselberghe et l'écrivain, qui reposera sur l'admiration, l'enthousiasme et la confiance. Ils partageront de nombreux secrets : la relation intime entre Maria et Aline Mayrisch, celle entre Gide et Marc Allégret, la relation entre Gide, Allégret et la fille de Maria, Elisabeth qui donnera naissance à Catherine, la fille d'André Gide, la publication discrète de Corydon où Gide révèle son homosexualité... Leurs lettres reflètent un demi-siècle de bouleversements : les deux guerres mondiales, la montée du nazisme et du communisme, la question coloniale, religieuse, et l'évolution morale et sociale. Dans ces lettres où la littérature est le ferment de l'amitié, André Gide se montre à la fois joueur et sincère, parfois audacieux dans le style et la narration. A l'ombre de son grand homme, dont elle est souvent la première lectrice et critique, la Petite Dame fait preuve d'admirables dons de description et de psychologie. Sa personnalité enthousiaste dresse un tableau vivant du Gide écrivain et du Gide intime, de leur petit groupe d'amis comme des affaires familiales ou domestiques et l'organisation de leurs rencontres ou voyages. Cette correspondance, l'une des plus importantes de Gide, vient avantageusement compléter pour l'histoire littéraire les Cahiers de la Petite Dame (qui commencent en 1918) et le Journal d'André Gide. Elle nous permet d'aborder, dans un univers lettré et cultivé, la " fabrique " de l'écrivain. Elle s'ajoute également à la correspondance entre Gide et Aline Mayrisch (1903-1946) parue dans " Les Cahiers de la NRF " (2003). On trouvera aussi dans ce 23e volume des " Cahiers André Gide " une chronologie, un index et en annexe des lettres inédites de l'entourage des deux épistoliers. Préface, établissement du texte et annotations par Peter Schnyder et Juliette Solvès

04/2016

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Critique littéraire

Journal. Tome 1, 1892-1907

Léon Bloy (1846-1917) est l'un des derniers grands imprécateurs. " C'est un esprit plein de feu et d'enthousiasme [...], polémiste de talent, fait pour toutes les luttes, tous les combats, toutes les mêlées. " C'est ainsi que le caractérise Barbey d'Aurevilly, le Connétable des Lettres, qui fut son ami et son mentor. Epris d'absolu et de vérité, extrême dans l'éloge comme dans l'éreintement, Bloy commence une difficile carrière de journaliste au Chat Noir, puis au Figaro, s'en prenant avec férocité à la médiocrité et à la veulerie de son temps. Propos d'un Entrepreneur de Démolitions, ce titre qu'il donne au premier recueil de ses articles, pourrait coiffer toute son œuvre, et en particulier son Journal. A partir de 1892, Bloy consigne dans d'innombrables cahiers ses réflexions sur les événements du jour, sur la vie qui passe, sur ses contemporains ; il marque ses haines, articule ses doutes, ses déchirements, ses accès de mysticisme. Ces matériaux, souvent informes, il les a récrits pour en tirer pas moins de huit volumes d'un Journal, publiés entre 1898 et 1920. Moins connu que ses romans, ses nouvelles ou ses essais, ce journal constitue sans doute l'œuvre majeure de Bloy. Devenu introuvable depuis trop longtemps, il est restitué ici dans toute sa splendeur. Robert Kopp Cette édition du Journal de Léon Bloy comporte deux tomes. Le premier réunit Le Mendiant Ingrat, Mon Journal, Quatre Ans de captivité à Cochons-sur-Marne et L'Invendable. Il est précédé d'une introduction générale et d'une chronologie. Le second contient - outre une préface - Le Vieux de la Montagne, Le Pèlerin de l'Absolu, Au seuil de l'Apocalypse et La Porte des Humbles. Un triple Index (des noms, des œuvres et des références bibliques) facilite la consultation de l'ensemble.

11/1999

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Littérature française

Mon cher petit (Lettres à Lucien Daudet (1895-1897, 1904)

En 1946, un jeune médecin, Michel Bonduelle, était appelé au chevet de Lucien Daudet. Le fils d'Alphonse Daudet se prit d'amitié pour lui. Il lui offrit en souvenir une boîte du Bon Marché qui avait contenu des gants. Michel Bonduelle y trouva une quarantaine de lettres de Proust. Des lettres inédites. Lucien Daudet avait publié lui-même une soixantaine de lettres de Proust. Il y en a bien d'autres qui restent toujours inconnues. Celles que nous révèle aujourd'hui Michel Bonduelle ont un intérêt particulier. Proust a vingt-quatre ans, Lucien Daudet dix-sept. Pendant plus d'un an, Proust sera amoureux de l'adolescent. L'amitié viendra ensuite. Puis, quand Proust connaîtra ses succès littéraires, Lucien Daudet s'éloignera. Il dira même à Cocteau que Proust est "un insecte atroce". En dehors de l'histoire de cette amitié, l'intérêt des lettres est multiple. On assiste au duel de Proust avec Jean Lorrain, à la mort d'Edmond de Goncourt, d'Alphonse Daudet. Et les lecteurs de la Recherche pourront s'amuser à reconnaître au passage la source de quelques traits et portraits.

11/1991

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Histoire internationale

Femme médecin en Algérie. Journal de Dorothée Chellier (1895-1899)

De 1895 à 1899, Dorothée Chellier, première femme médecin de l'Algérie coloniale, se voit confier par le gouverneur général d'Algérie quatre missions sur la santé des femmes «indigènes» et les moyens de l'améliorer. Ses rapports de missions, nourris d'observations cliniques et de préconisations sanitaires, sont aussi un passionnant journal de voyage, riche de descriptions. De village en village, elle observe et soigne, sachant composer avec les coutumes et les résistances des femmes à s'en remettre à la tebiba - elle trace, en particulier, un tableau d'une saisissante crudité des pratiques d'obstétrique traditionnelles. Dans une politique coloniale qui compte sur la médecine pour l'acculturation des «indigènes», elle sait se montrer combative face aux autorités coloniales, et certaines de ses propositions seront reprises en Algérie, au Maroc, et au-delà. Dorothée Chellier témoigne sans bruit de l'évolution (lente) de la situation des femmes, d'une manière de penser leur éducation. A la lire aujourd'hui, on ne peut oublier que son engagement pour la santé des femmes et des enfants demeure un des grands axes des politiques de santé publique dans les pays en développement. On mesure alors quelle discrète pionnière elle tut à bien des égards.

05/2015

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Football

Les Suisses pionniers du Football italien

La naissance du football en Italie est traditionnellement associée à l'Angleterre. Cela est dû au fait que, à la fin du XIXe siècle, les Anglais furent les fondateurs des premiers "Football and Cricket Clubs" à Turin, à Gênes et à Milan. Mais cette période des lueurs du football italien est également marquée par la présence d'une deuxième communauté d'étrangers : celle des Suisses. Le rôle qu'ils ont joué dans la diffusion du football ne doit pas surprendre, car après l'Angleterre, la Suisse fut l'une des toutes premières nations à avoir adopté ce sport. Au début, le football fut pratiqué dans les universités, pour ensuite se diffuser dans les quartiers populaires. L'équipe de Saint-Gall a été fondée en 1879, le Grasshopper de Zurich en 1886, le Servette en 1890. Le Bâle F.C. a été créé en 1893, la Chaux-de-Fonds en 1894, Lausanne en 1896 et le Young Boys de Berne en 1898. Ce livre rend hommage à la mémoire de tous ces hommes, qui ont largement contribué à la création et à la diffusion du football en Italie.

11/2022

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Contes et nouvelles

Les chroniques de Georges Courteline dans "les Petites nouvelles"

Georges Courteline, de son vrai nom Georges Victor Marcel Moinaux, était un romancier et dramaturge français. Après avoir effectué son service militaire, il devient fonctionnaire au ministère des Cultes. Il passe quatorze ans dans la fonction publique, ayant tout loisir d'observer ses collègues, avant que le succès de ses oeuvres lui permette de se consacrer exclusivement à l'écriture. Ces premières expériences lui ont fourni ses principales sources d'inspiration littéraire. Dans ses premières pièces - Les Gaietés de l'Escadron (1886), Lidoire (1891) - il s'amuse à tourner en dérision l'armée. Messieurs les Ronds-de-Cuir (1893) s'attaque aux employés de bureau et aux bureaucrates. Boubouroche (1893), sa célèbre nouvelle qu'André Antoine lui demande d'adapter pour son Théâtre-Libre, prend pour cible la petite bourgeoisie. Les oeuvres suivantes, récits ou pièces de théâtre, sont des croquis pertinents de différents milieux, saisis sur le vif, mais sans vraie méchanceté. Un Client Sérieux (1896) et Les Balances (1901) visent le milieu de la justice et des tribunaux. Le Commissaire Est Bon Enfant et Le Gendarme Est Sans Pitié (1899) dénoncent la bêtise et la méchanceté des forces de l'ordre. Enfin, La Peur des Coups (1894), Monsieur Badin (1897) et La Paix Chez Soi (1903) n'ont d'autre prétention que d'amuser en montrant les ridicules du couple. Dans son oeuvre, servi par un style admirable, Courteline a donné une remarquable description des travers de son époque. Pour sa peinture des caractères, il a notamment su utiliser les dialogues dont il a fait un des ressorts essentiels de son comique. Représentants d'une classe sociale déterminée - le magistrat, le sous-officier - ou types d'individu - la bourgeoise, l'avare -, ses personnages sont tous d'une médiocrité rare et remarquable. Ils apparaissent dans des intrigues inspirées du quotidien, mais d'où surgit l'absurde. Auteur apprécié en son temps pour sa verve satirique propre à dépeindre les travers de la petite bourgeoisie, Courteline est décoré de la Légion d'honneur en 1899 et élu à l'académie Goncourt en 1926.

07/2022

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome 12, 1913-mars 1914

L'année 1913 voit se poursuivre la série des petits cahiers cartonnés répertoriés de K à Q. Valéry consacre de nombreux passages à l'entreprise des Cahiers pour tenter de faire le point sur ses desseins et ses méthodes. C'est déjà le ton de ce qu'il appellera plus tard les "Mémoires de Moi". Investi depuis des années dans l'élaboration de ce qu'il nomme "My Psychology", il revient, avec le but affirmé de "se faire des concepts plus purs", sur des notions déjà examinées : le rêve. la mémoire, l'imagination, la surprise. mais aussi le hasard. Il revendique l'opposition entre sa démarche et celle du philosophe. et désigne connue l'aboutissement de sa réflexion la représentation du "fonctionnement d'ensemble" du vivant "monde, corps, esprit". Esquissant un autoportrait assez explicite, il analyse en moraliste un Ego cherchant en lui la généralité de l'humain. Ce qui frappe c'est l'attention accordée à la question religieuse. l'abondance et la régularité des réflexions dans les Cahiers de cette période. Faut-il y voir un écho des discussions nées de la crise moderniste qui secoue alors le monde catholique ? Ou y repérer une tentative d'interroger le mystère du croire ? Valéry d'autre part réfléchit depuis quelque temps à l'édition possible de ses anciens poèmes, mais le retour à l'écriture poétique n'est pas encore installé. C'est la guerre qui amènera le futur auteur de La Jeune Parque à se réfugier dans un labeur de "moine du Ve siècle". Avant 1911, nulle trace de l'élaboration du poème dans les Cahiers. Si des passages traitent de la poésie, c'est pour préciser un idéal plus que pour définir un but précis. Joint à ces Cahiers, un petit carnet ouvert en août 1914 est un document remarquable par sa variété. Elément parallèle des chantiers valéryens, il contient le premier jet de passages développés ensuite dans les Cahiers. D'août à octobre 1914. Valéry tient aussi un journal, ce qui est rare chez lui. Il note non pas ses réflexions sur un moment tragique, mais des détails de son vécu. Mais surtout le carnet apporte des éléments éclairant la genèse du grand poème. Complément bref du dossier de brouillons, il contient des bribes de vers qui cherchent leur forme définitive et trouveront leur place dans les diverses séquences de La Jeune Parque.

04/2012

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Littérature anglo-saxonne

Nouvelles complètes. Tome 3, 1888-1898

Bien au-delà des années dites "d'apprentissage", Henry James (1843-1916), romancier prolixe, trouva dans la forme courte un champ d'expérimentation privilégié. Il lui arrivera même de se la donner pour modèle : "Ecrire comme si, à n'importe lequel de ses stades, mon récit devait être une nouvelle. Seul moyen d'avancer et de tout inclure". En effet, s'il ne cesse de succomber avec délices à la tentation de développer, l'exigence de brièveté répond à un idéal de maîtrise indissociable pour lui de la création littéraire, de sorte que chaque nouvelle tentative vient ressusciter le rêve d'un "triomphe de concision vigoureuse et vivante", d'un "pouls ou rythme très bref", d'"un petit joyau à la forme éclatante, rapide, vive". Au-delà de la forme, les cent douze nouvelles de James, d'ailleurs plus ou moins brèves, répondent à un même souci : "Dépeindre la vie des gens n'est rien, tant que l'on n'a pas décrit leurs perceptions". D'incise en parenthèse, d'emboîtements en bifurcations, d'hypothèse en analogie, leur lecteur s'engage dans les méandres de la conscience et du texte, guidé par un art où, selon Maurice Blanchot, "tout est mouvement, effort de découverte et d'investigation, plis, replis, sinuosité, réserve, art qui ne déchiffre pas mais est le chiffre de l'indéchiffrable".

09/2011

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Marques et modèles automobiles

Toutes les Panhard. 1890-1967

Considéré comme le quatrième constructeur français (après Renault, Peugeot et Citroën), Panhard est aussi la plus ancienne firme automobile au monde ! Celle qu'on appelle la doyenne des marques, commercialise des automobiles depuis 1891. Panhard a d'abord construit des modèles luxueux et exclusifs puis des voitures populaires afin de toucher une clientèle plus large et de répondre à la demande de l'après-guerre. Mais toutes ces réalisations ont pour points communs l'intelligence et l'innovation technique. Faute d'avoir pu adapter son outil industriel, la firme dort finalement renoncer à la production automobile en 1967. Dans cet ouvrage, l'auteur retrace, de façon chronologique, toute cette épopée en décryptant, année après années, l'évolution de chaque modèle et en relatant l'histoire de la marque. Les caractéristiques techniques, les prix connus ou encore les chiffres de production sont également mentionnés. Enfin, le lecteur retrouvera un chapitre détaillé consacré aux différentes utilisations du moteur Panhard. De nombreuses photos d'époque viennent illustrer cet ouvrage pour vous taire voyager dans l'univers Panhard...

10/2021

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Critique littéraire

Cahiers (1894-1914). Tome 8, 1905-1907

Dans les années 1905-1907, les Cahiers restent fidèles à l'espace des grandes pages. Les recherches psychologiques se poursuivent, le rêve prend une place croissante. L'allure est la même. Pourtant bien des choses changent, amenant à reconsidérer la genèse des œuvres. De diverses façons, les Cahiers deviennent l'avant-texte, celui du moins du prosateur, du moraliste, de l'essayiste. Le travail de rédaction et de copie interne d'un cahier à l'autre, qui durera quelque temps, révèle la constitution d'une réserve où puiser un jour futur ; et de petits carnets de poche, tel celui de 1907 figurant dans ce volume, accueillent les notes de l'instant. La plupart des thèmes du discours critique valéryen sur la littérature, tel qu'il sera développé dans Variété à partir des années 1920, est déjà là. Le futur auteur de Tel Quel travaille la forme brève et dès 1907 a presque mis au point une bonne part des recueils qui feront sa gloire. Le régime d'écriture se déploie dans une dimension plus vaste inaugurant une circulation de textes entre différents chantiers ; le travail va s'ouvrir sur un projet nouveau lié aux Cahiers, la rédaction de feuilles volantes - mise au net sélective ou réécriture - isolant chaque fragment, dès lors capable de s'inscrire dans différents contextes selon un principe combinatoire ou thématique. Valéry classera Attention, Attente, Langage, Mémoire, Rêve, Sommeil, Conscience, Sensation... Le thème privilégié, de ces Cahiers est le " Moi " inscrit désormais au cœur du projet d'une représentation du fonctionnement humain. Valéry tâtonne entre Narcisse et Protée, entre l'hypothèse abstraite (Moi fonction, procédé, de négation...) posant assez nettement le futur concept de " Moi pur ", et " l'être central ", l'instance d'une présence sensible. L'opposition du Moi et de la personnalité s'y inscrit fermement. Si, dans le même temps, le projet " Léonard " semble se défaire, Note et digression, le grand texte de 1919, se prépare et avec lui l'itinéraire idéal de l'esprit et l'apparition du Moi invariant.

05/2001

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome IX, 1907-1909

S'il faut marquer une étape dans les Cahiers, c'est la période 1908-1910, où s'installe dans l'écriture valéryenne une modification montrant la complexité de la genèse du texte en fragments. Ce volume IX propose, avec le dernier des grands cahiers - registres, un carnet d'écrivain de 1909-1910 et des feuilles volantes de la même époque. Valéry reprend des thèmes déjà traités : le sentiment, le sommeil, l'éveil, la parole intérieure, le langage, l'attente. S'y affirme aussi une ouverture vers le monde artistique, moins sensible dans les cahiers précédents, où dominait la recherche abstraite. Mais surtout, la forte présence de l'Ego est ici perceptible. Souvent, le je n'est plus cette forme presque vide, un je qui est un on, un il, mais le Paul Valéry de 1908-1909, qui a vécu, il l'écrit à Gide, une dure crise intellectuelle. Des notules disant la jalousie, l'orgueil blessé, l'atteinte du " point sensible " prennent l'accent rare d'un journal intime, tel le journal d'Amiel. L'œuvre ennemie n'est pas nommée, même s'il s'agit sans doute d'un livre d'Ernest Mach. Désormais, le travail important, de choix, de réécriture, de synthèse, réside dans les feuilles volantes parallèles, qui ne sont pas de simples " copies ". Inscrit dans le devenir de la réflexion, il répond à un désir d'organisation thématique, sélectionnant dans les registres précédents des fragments touchant à ce qui s'appela un jour " My Psychology ". Les idées les plus propices à la mise au point d'une philosophie personnelle s'y formulent, constituant un ensemble dont la cohérence est plus évidente que dans la démarche chronologique des Cahiers. Le carnet inédit de 1910 éclaire un autre aspect de Valéry : son intérêt pour la Somme théologique de Thomas d 'Aquin, qui, au-delà du problème religieux, touche à une théorie de la connaissance héritée d'Aristote, réhabilitant l'expérience sensible. Ce moment de rencontres intellectuelles fortes, inscrit ici dans la variété de l'écriture, reconduira bientôt à la poésie.

10/2003

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XIXe siècle

À côté des Beaux-Arts. 1860-1896

A la fin du Second Empire et au début de la Troisième République, les Campans tiennent une boutique de "couleurs fines et fournitures pour artistes" rue de Seine, à Paris. A force de côtoyer les élèves des Beaux-Arts et les artistes d'avant-garde qui habitent le quartier, les deux fils se risquent dans leur sillage : Antoine s'essaye à peindre comme Frédéric Bazille, Blaise à photographier comme Nadar. Mais ce n'est pas facile d'égaler les meilleurs, alors que surviennent les évènements tragiques provoqués par la défaite de 1870...

09/2021

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Critique

Rimbaud et la Mer Rouge (1880 - 1891)

Dans sa prime jeunesse Arthur Rimbaud a écrit de superbes poèmes puis, à 19 ans, délaissant brusquement la plume, il quitte la France, voyage beaucoup et exerce divers métiers, vivant une sorte de bohème assumée. Pourtant après des années d'errance et d'indécision en Asie et en Europe, il se dirige finalement vers les rives de la Mer Rouge, une région improbable alors peu connue des Occidentaux. Il ignore encore que cet endroit semé de déserts de sable, de sel et de lave, au relief chaotique et où l'été règne une chaleur d'étuve, va changer le cours de sa vie. Il y est arrivé sans projet précis mais, par un heureux hasard, il entre d'emblée en contact avec un réseau dense et solidaire de compatriotes qui vont lui permettre de refaire sa vie. Il s'agit de négociants, d'explorateurs ou de trafiquants. Sans eux, dans ce monde hostile, l'ultime aventure de Rimbaud aurait certainement tourné court. Mais qui sont vraiment les hommes qu'il rencontre ? Et de quoi vivent-ils ? D'un commerce licite ou illicite ? De la vente de café, d'armes ou d'esclaves ? Ou bien d'un peu tout cela à la fois ?

05/2021

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 9 : Janvier 1897 - Novembre 1897

Ce pénultième tome de la Correspondance de Mallarmé contient plus de 300 lettres écrites par lui et plus de 300 lettres reçues, au cours des 300 jours de janvier à novembre 1897. Elles permettent de revivre jour par jour, presque heure par heure, la vie du poète. Le plus sociable des solitaires, Mallarmé accomplit avec virtuosité et avec bonne grâce les multiples obligations mondaines, amicales et littéraires que lui crée un réseau grandissant de relations. La publication, en janvier, de Divagations lui vaut deux gestes d'hommage des Mardistes : un dîner chez le Père Lathuille, la remise par ses disciples et ses confrères d'un album de vers et de prose. Mais la vie de Paris le lasse de plus en plus. Ses cartes de visite indiquent désormais : "De mai en novembre, Valvins près Fontenaibleau", programme qu'il réalise, sauf de brefs retours à Paris, pour présider le Comité Verlaine, revoir des amis, ou chercher sa femme et sa fille, attardées dans la capitale. Valvins lui donne la forêt et le fleuve ; sa solitude y est mitigée par sa correspondance quotidienne et charmante avec Geneviève, par des visites d'amis (Rodin, Valéry, Whistler ; qui fait le portrait de Geneviève), par de fugitives apparitions de Julie Manet et de ses cousines Paule et Jeannie Gobillard, par la vigilante amitié des Dujardin, par le voisinage de Marcel Schwob et de Marguerite Moreno, et surtout par la venue de Méry Laurent au printemps, descendue à l'auberge des Plâtreries : il lui offre à déjeuner à Valvins et lui fait admirer la maison, il la promène pendant deux jours au château et en forêt, elle part enthousiasmée. Le grand travail de l'année est Un Coup de Dés, publié en mai dans la revue Cosmopolis, et confié ensuite par Mallarmé à la maison Didot, en vue d'une édition illustrée par Odilon Redon que projette Ambroise Vollard. Mallarmé en distribue des épreuves à ses amis, Mauclair, Gide et d'autres, dont surtout Valéry, qui dira : "Il a essayé d'élever enfin une page à la puissance du ciel étoilé..."

10/1983

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Critique littéraire

Journal 1894-1927

" Dans cent ans nos étonnements feront rire ", écrit en 1896 Marguerite de Saint-Marceaux dans le journal qu'elle tient assidûment de 1894 à 1927. Aurait-elle pu imaginer que ce texte serait un jour édité et que les lecteurs du XXIe siècle y découvriraient une personnalité singulière et un témoignage unique sur son époque ? Née en 1850, mariée successivement à un peintre et à un sculpteur, " Meg " tient un salon dont le fonctionnement en fait un modèle de celui de Madame Verdurin. Bonne pianiste et chanteuse amateur, elle reçoit compositeurs et interprètes, qu'elle détecte avec un flair étonnant, aussi bien que peintres, sculpteurs et écrivains, et entretient avec nombre d'entre eux des amitiés solides. C'est bien sûr ses réceptions (on y rencontre Fauré, Ravel, Alexandre Dumas fils, Colette, Boldini, Jacques-Emile Blanche, Isadora Duncan...) que relate son journal, mais aussi, et bien au-delà, l'ensemble de sa vie, en une chronique qui mêle les aspects privés et affectifs au tourbillon de ses activités : elle est de tous les vernissages, ne manque pas une première au concert ou à l'opéra, visite musées et monuments au cours de voyages à travers l'Europe. En accord avec son temps, elle adopte avec joie tous les aspects du modernisme : elle se promène à bicyclette et découvre les plaisirs de l'automobile, prend des photos, s'émerveille du cinéma, passe son baptême de l'air en 1913 après la guerre, elle juge cependant avec sévérité les transformations de la mode féminine, reflet de l'évolution des mœurs. La plupart des événements contemporains trouvent un écho dans son journal, l'incendie du Bazar de la Charité aussi bien que les inondations de 1910, et l'actualité politique (l'affaire Dreyfus, la guerre...) sur laquelle elle exprime des opinions tranchées. Témoin et acteur privilégié de la vie artistique, Marguerite de Saint-Marceaux, qui chante avec Debussy en 1894 et voit Antonin Artaud jouer Pirandello en 1923, fait participer ses lecteurs à l'effervescence de la création dont Paris est le foyer. Source pour l'histoire, ce journal, publié ici dans son intégralité, procure aussi un plaisir romanesque de lecture.

04/2007

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Récits de voyage

Le départ pour le Congrès. Lettres sur l'Europe (1892-1894)

Ahmad Zaki fut entre 1892 et 1934 l'une des figures les plus dynamiques de la vie culturelle égyptienne : polyglotte, traducteur, bibliophile, philologue, homme d'érudition, mais épris de modernité et de voyages. A l'aise tant dans la culture arabe que française, il stupéfiait déjà ses contemporains par l'ampleur de ses connaissances et sa liberté d'esprit. Le tour d'Europe qu'il effectua à partir de 1892 et dont on présente ici la traduction intégrale a tout pour nous étonner encore aujourd'hui par éclectisme dont il témoigne. Rédigeant ses feuillets à la diable, d'où un style singulièrement alerte, l'auteur nous fait partager le regard qu'il porte à la fois en humaniste, en ethnographe amateur et en touriste bon vivant, sur l'Italie, la France, l'Angleterre, le pays de Galles, la péninsule Ibérique, auréolée pour lui du souvenir d'Al-Andalus et de ses splendeurs. Chemin faisant, ce qui se construit, dans ce récit au ton personnel, mi-parti d'humour et de souci patriotique, c'est aussi un discours occidentaliste, véhiculant savoir et représentations moins de "l'Autre", que des autres, mais sans aucune lourdeur dogmatique.

08/2021

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Sociologie

Médias pionniers au Congo. Se Kukianga (1891) et Minsamu Miayenge (1892)

"Pour espérer, pour aller de l'avant, il faut savoir aussi d'où l'on vient", disait l'historien Joseph Ki-Zerbo dans son Histoire de l'Afrique noire. Jean-Chrétien Ekambo revendique pareille inscription "dans les profondeurs du temps". La méticulosité et la pugnacité de l'auteur l'ont poussé à croiser les références documentaires. Mais ce n'est pas seulement un récit de l'aventure médiatique de deux magazines et de deux missions protestantes européennes dans le Congo de la fin du XIXe siècle. On ne peut qu'admirer la puissance de distanciation du chercheur : Jean-Chrétien Ekambo ne relativise rien, ni l'exploitation éhontée et brutale ; il ne légitime rien, ni la violence symbolique et physique ; il n'atténue rien, ni les responsabilités directes des acteurs ; il n'élude rien, ni la dimension marchande des expéditions coloniales. L'auteur travaille à l'écart du romantisme et de l'antiracisme. Bertrand Cabedoche

10/2018

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Critique littéraire

Correspondance intime. Correspondance intime 1898 - juillet 1970

« Vos lettres, disait Chardonne à Mauriac, sont vous-même plus que tout. » On y rencontre en effet le premier mouvement de la pensée aussi bien que la profondeur d’une lumineuse intelligence, les élans d’une âme sans cesse en éveil, les émotions du moment, la colère, la passion, l’ironie cinglante, la chaleur de l’amitié, l’ambiguïté des sentiments, les doutes, la foi, et tous les combats auxquels cet infatigable polémiste fut mêlé. Adressée aux grands de son époque – de Maurice Barrès et Francis Jammes, ses parrains en littérature, au général de Gaulle, dont il fut l’ardent supporter jusqu’à la fin, sans oublier les nombreux amis de jeunesse, et l’essentiel des écrivains français, Montherlant, Valéry, Proust, Paulhan, Cocteau, Drieu La Rochelle, Gide ou Claudel, cette correspondance résume soixante années d’histoire littéraire et intellectuelle, inscrites en filigrane dans la vie ardente de cet éternel adolescent profondément amoureux de la vie, de la beauté des êtres, de la nature, et tiraillé entre des désirs multiples et parfois difficilement conciliables. C’est réellement un « Mauriac par lui-même » que ces lettres nous révèlent, indispensable complément du Bloc-Notes et des Nouveaux Mémoires intérieurs pour mieux comprendre, et parfois même surprendre, dans sa vérité la plus intime, l’homme, le témoin capital, engagé corps et âme dans les combats majeurs de son temps, en se faisant le défenseur, lors de la guerre d’Espagne, sous l’Occupation, puis lors des guerres coloniales, des rebelles et des insoumis. Réunie et présentée par Caroline Mauriac – l’épouse de Jean Mauriac, second fils de l’écrivain –, cette correspondance constitue un pan essentiel de l’oeuvre mauriacienne. Elle rassemble les deux volumes des Lettres d’une vie parus chez Grasset en 1981 et 1989, et plus d’une centaine de lettres inédites considérées jusqu’ici comme trop « sulfureuses » pour être publiées. Destinées aux quelques hommes qui ont beaucoup compté dans sa vie affective, elles confirment les véritables penchants du créateur des Anges noirs et du Désert de l’amour et laissent entrevoir les « abîmes de tendresse » dans lesquels il n’a cessé de se débattre.

09/2012

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Théâtre

Melodrames. Tome 4, 1809-1810

Ce tome présente une édition critique de trois mélodrames (La Citerne, Marguerite d'Anjou, Les Ruines de Babylone), accompagnés de leur musique de scène originale. L'appareil critique offre l'accès aux coulisses de la fabrique du mélodrame pixerécourtien dans le contexte politique très contraignant des années 1809-1810.

08/2018

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Littérature anglo-saxonne

Nouvelles complètes. Tome 4, 1898-1910

Bien au-delà des années dites "d'apprentissage", Henry James (1843-1916), romancier prolixe, trouva dans la forme courte un champ d'expérimentation privilégié. Il lui arrivera même de se la donner pour modèle : « Ecrire comme si, à n'importe lequel de ses stades, mon récit devait être une nouvelle. Seul moyen d'avancer et de tout inclure ». En effet, s'il ne cesse de succomber avec délices à la tentation de développer, l'exigence de brièveté répond à un idéal de maîtrise indissociable pour lui de la création littéraire, de sorte que chaque nouvelle tentative vient ressusciter le rêve d'un « triomphe de concision vigoureuse et vivante », d'un « pouls ou rythme très bref », d'« un petit joyau à la forme éclatante, rapide, vive ». Au-delà de la forme, les cent douze nouvelles de James, d'ailleurs plus ou moins brèves, répondent à un même souci : « Dépeindre la vie des gens n'est rien, tant que l'on n'a pas décrit leurs perceptions ». D'incise en parenthèse, d'emboîtements en bifurcations, d'hypothèse en analogie, leur lecteur s'engage dans les méandres de la conscience et du texte, guidé par un art où, selon Maurice Blanchot, « tout est mouvement, effort de découverte et d'investigation, plis, replis, sinuosité, réserve, art qui ne déchiffre pas mais est le chiffre de l'indéchiffrable ».

09/2011

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome 13, mars 1914-janvier 1915

Avec ce volume qui va de mars 1914 à janvier 1915, treizième et dernier tome, s'achève l'édition scientifique des Cahiers 1894-1914 de Valéry. On retrouve là ce qui fait le mouvement profond des Cahiers : une mise à distance de soi qui permet à Valéry de critiquer toutes les croyances et toutes les illusions afin de mieux interroger le fonctionnement de l'esprit. Le texte, passionnant de bout en bout, questionne ainsi l'intelligence, le langage, la musique, le hasard, le rêve, la sensibilité, en des séquences thématiques qui vont de l'aphorisme au petit traité psychologique quasi autonome. De façon stupéfiante, ces derniers cahiers mettent en évidence le retentissement de la Première Guerre mondiale sur le psychisme de Valéry : on y voit le thème et les mots mêmes des premiers vers de La Jeune Parque y sortir tout entiers du choc de la déclaration de guerre. En annexe du volume, Nicole Celeyrette-Pietri propose une synthèse capitale de l'histoire des Cahiers et en montre l'importance pour Valéry : c'était pour lui son ouvre majeure, à la publication de laquelle il n'a cessé de songer (mais sous quelle forme ?), et dont il a tiré notamment le matériau de Tel Quel, de Moralités et du Cahier B 1910. Afin d'éclairer la matière et la poétique des Cahiers, la préface de Michel Deguy réfléchit sur la poésie, mais aussi sur le monde contemporain, en posant la question cruciale : s'il revenait dans ce monde, qu'en penserait Valéry ?

05/2016

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 5 : 1892 et supplément aux tomes I, II, III et IV (1862-1891)

Ce cinquième tome de la correspondance de Mallarmé contient les lettres retrouvées jusqu'ici, écrites par Mallarmé et reçues par lui entre le début janvier et la fin décembre 1892, avec, en supplément, les lettres retrouvées depuis la publication du tome IV, et qui jalonnent les années qui vont de 1862 à 1891. Soit 188 lettres de l'année 1892 et 191 lettres qui complètent les quatre premiers tomes, un total de 379 lettres, dont la moitié environ sont inédites. Parmi les destinataires de l'année 1892, on peut citer Elémir Bourges, Henri Cazalis, François Coppée, Léon Dierx, Edouard Dujardin, Max Elskamp, Stefan George, André Gide, Vincent d'Indy, Leconte de Lisle, Pierre Louÿs, Eugène Manet et Berthe Morisot, Roger Marx, Octave Mirbeau, Albert Mockel, Claude Monet, Henri de Régnier, Auuguste Renoir, Georges Rodenbach, Auguste Rodin, J-H Rosny, Emile Verhaeren, Whistler, Emile Zola...

03/1981

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 8, 1828-1830

L'année 1828 commence pour Chateaubriand par un deuil cruel celui de Claire de Duras qui s'est éteinte le 16 janvier. Mais pour l'ancien ministre des affaires étrangères, que de promesses dans le nouveau ministère Martignac, qui lui redonnera peut-être la place qui avait été la sienne dans l'appareil de l'État. Hélas ! l'éternel opposant se heurte à une fin de non-recevoir, qui s'adoucit quand on lui propose l'ambassade de Rome. D'octobre 1828 à mai 1829, le nouvel ambassadeur gagne la confiance de Léon XII, devient le mécène des artistes de la villa Médicis et se rend populaire par le bon goût de ses réceptions et des fouilles archéologiques qui le consolent mal d'avoir renoncé, pour des motifs politiques, à faire représenter sa tragédie Moïse à Paris. Le 10 février 1829, Léon XII meurt brutalement et. dans le conclave qui s'ouvre pour nommer son successeur. Chateaubriand trouve une occasion majeure de déployer son activité diplomatique. Le cardinal Castiglioni, l'un des favoris du gouvernement français. est élu sous le nom de Pie Vlll et Chateaubriand exulte. Mais la nomination au secrétariat d'État du cardinal Albani, une créature de l'Autriche, contrarie si vivement le ministère qu'il adresse à Chateaubriand une lettre de reproches que l'ambassadeur prend très mal. Usant du congé qu'il avait demandé, il quitte Rome pour Paris, où il retrouve Mme Récamier, sa confidente des bons et des mauvais jours. Il rencontre aussi pour la première fois Mine de Nichet et Léontine de Villeneuve, avec lesquelles il entretenait une correspondance amoureuse depuis plus d'un an. Tandis que Chateaubriand hésite à retourner à Rome, la formation du ministère Polignac, en août 1829, lui fait donner sa démission d'ambassadeur. En 1830. les ordonnances de Juillet et les Trois Glorieuses qui changent le destin de la France trouvent Chateaubriand fidèle à son engagement légitimiste. Après avoir prononcé son discours d'adieu à la Chambre des pairs, il croit sa carrière politique finie et, ruiné, sans illusions, songe à quitter la France pour continuer la rédaction de ses Mémoires, enrichis par les expériences des trois dernières années.

11/2010

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Critique littéraire

Correspondance 1890-1950. Edition revue et augmentée

Née sur les bancs du lycée Henri IV à l'automne 1888, l'amitié entre André Gide et Léon Blum s'épanouit, malgré la différence de leurs origines et de leurs parcours scolaires, grâce à leur amour commun pour la littérature. D'abord hésitante, parfois contrariée, en tout cas d'une inégale ferveur, elle survit aux accidents de la vie et après soixante années se révèle enfin telle qu'en elle-même. Leur correspondance, malgré les quelques lacunes qu'elle conserve encore, témoigne de cette conquête réciproque du respect et de l'affection, par delà le clivage évident entre années littéraires, et les années politiques de Blum. Malgré la dissemblance de leurs destins, leur commune évolution de l'écriture vers l'engagement public provoque entre eux un rapprochement inattendu que les épreuves du temps de guerre transforment en une reconnaissance apaisée. Cette nouvelle édition augmentée de 29 lettres inédites de Gide rapatriées en 2010 des Archives spéciales de Moscou à Paris, modifie l'équilibre de la correspondance que nous connaissions. Gide, qui en devient la figure prépondérante (53 lettres contre 33 de Blum), y apporte des points de vue jusqu'alors mal connus sur l'Affaire Dreyfus ou l'avenir de l'Europe après la Grande Guerre. L'abondant commentaire prend en compte cet éclairage nouveau et une préface inédite raconte l'aventure des lettres retrouvées.

10/2011

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Religion

Papiers personnels de monseigneur Julien 1856-1930 évêque d'Arras. Inventaire de ses papiers personnels conservés aux Archives du diocèse d'Arras et Bibliographie

Eugène Julien, né à Canville-les-Deux-Eglises (Seine-Maritime), élève puis professeur à l'Institut ecclésiastique d'Yvetot, prêtre en 1881. Secrétaire du Cardinal Thomas, 1892-1894. Supérieur de l'Institution St-Joseph du Havre, 1897-1991. Archiprêtre du Havre, 1917-1930. Elu en 1925 à l'Académie des Sciences Morales et Politiques. Evêque libéral, il travaille au rapprochement de Paris et du Vatican, du gouvernement et des catholiques français. Animateur de l'association de Lorette. Partisan convaincu de la Société des Nations. Membre du Comité franco-allemand d'information et de documentation. Critiqué en 1926 pour sa participation au congrès international de la paix à Bierville. Hostile à l'Action Français. Les papiers inventoriés vont de 1870 à 1933 et comprennent : a) Documents "biographiques", 1870-1933 (35 articles)Nomination à l'épiscopat, entrée à l'Académie des Sciences Morales et Politiques, missions aux Etats-Unis (1918) et en Pologne (1924), etc. b) Ecrit antérieurs à l'épiscopat, 1873-1917 (213 articles). Note de lecture, vers, sermons, discours et conférences (160 articles); études et ouvrages (44 articles); etc. Nombreux inédits. c) Ecrits de Mgr Julien, évêque d'Arras, 1917-1930 (310 articles). Discours de mariage, cours aux semaines sociales, autres allocutions, lettres pastorales, études et ouvrages. Plusieurs textes inédits. d) Dossiers, 1917-1930 (20 articles). Rapport entre l'Eglise et l'Etat, associations diocésaines, correspondance avec le cardinal Luçon et Mgr Chollet, paix internationale, Société des Nations, congrès de Bierville, relations franco-allemandes, Action Française, etc. e) Correspondance reçue, 1890-1930 (environ 1500 lettres émanant de 779 correspondants). Lettres d'évêques (A. Baudrillart, H. Chapon, H. R. Quilliet, Ch. P. Sagot du Vauroux, S. Touchet, etc.), d'hommes politiques (F. Buisson, C. Jonnart, abbé Lemire, A. Ribot, etc.), de membres de l'Institut (H. Bremond, G. Goyau, F. Laudet, H. Lyautey, Ph. Pétain, C. Pfister, A. Rébelliau, etc.), d'universitaires, de personnalités du monde catholique (E. Duthoit, P. Harel, L. Lavedan, E. Montier, E. Trognan, etc.), de prêtres et d'amis normands, etc. f) Coupures de presse, 1904-1930 (28 articles). L'inventaire est doté d'un index et complété par trois annexes : - Quelques dates de la vie de Mgr Julien- Bibliographie de Mgr Juien- Travaux sur Mgr Julien.

01/1981

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Beaux arts

Connaissez-vous Egon Schiele ? 1890-1918

Véritable génie passé comme un météore dans la Vienne des premières années du XXe siècle, Egon Schiele n'eut de cesse de puiser dans les tréfonds névrotiques de l'être humain. Entre érotisme et provocation, libre de toutes convenances, cette oeuvre magistrale étonne autant qu'elle émerveille car elle gagne encore chaque jour en modernité.

09/2018

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome 6

L'entreprise des Cahiers a presque dix an quand s'ouvre en juin 1903 le grand registre "Jupiter". Il est largement consacré à une réflexion psychologique gravitant autour de thématiques précises : l'attention, l' imagination, la mémoire, la perception , la volonté. Avec toujour un point de vue critique, Valéry s'intéresse aux travaux de son temps, notamment ceux de Ribot, à la psychophysiologie, aux essais de psychologie "scientifique". Nul dogmatisme dans ces notes discontinues, parfois inachevées, appuyées sur une pratique méthodique de l'observation intérieure. La permanence intermittente de l'exercice est, comme dans les cahiers précédents, un fil conducteur, ainsi que la recherche d'un langage capable d'exprimer l'homme intelligible. Apparaissent maintenant des représentations de type "phénoménologique" affectant toutes les notions. Valéry s'attache particulièrement à l'attention volontaire. Après le "type réflexe", il définit le modèle de l'accommodation visuelle qui demeurera également dans les acquis. Quand, fin 1903, l'attention est le sujet mis au concours par l'Académie des Sciences morales pour l'attribution du prix Saintour de 1905, Valéry saisit l'occasion. Le cahier "Jupiter" s'écrit alors en constant dialogue, mis en évidence par des renvois précis, avec le chantier du "Mémoire sur l'attention", finalement resté inachevé. Jusqu'à présent inédit, ce texte est publié en annexe. Sa confrontation avec le cahier contemporain est très éclairante, particulièrement d'un point de vue génétique. Ce volume contient un cahier hors texte et l'index analytique des tomes IV, V et VI de cette édition intégrale.

01/1997

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Critique littéraire

Cahiers, 1894-1914. Tome 2

Cette édition des Cahiers (la seule oeuvre que Valéry acceptait comme pleinement sienne), dans leur classement définitif, a voulu respecter aussi précisément que possible dans la typographie les rythmes d'écriture et les aspects visuels divers des pages manuscrites, et intégrer souvent dessins, calculs et graphiques, en les explicitant au besoin. Elle est d'autre part éclairée par un appareil critique résolument abondant, élaboré par une équipe internationale et interdisciplinaire de chercheurs. Comportant un grand nombre de pages entièrement inédites, elle permettra de redessiner la figure d'un auteur qui se manifeste de plus en plus comme notre contemporain.

11/1988

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Histoire de France

La fin du parti royaliste. 1889-1890

On croit trop souvent que 1883, année de la mort du comte de Chambord, petit-fils de Charles X et dernier descendant de la branche année des Bourbons, sonne le glas des espoirs d'une restauration monarchique en France. Marc Desaubliaux nous montre que ce n'est pas tout A fait exact. En effet, la majorité des royalistes français reporte ses espoirs sur Philippe, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe. Certes, ce dernier hérite d'un parti en pleine décomposition, très divisé dans le domaine politique ou dans celui des questions sociales et religieuses, mais en quelques années, le comte de Paris réussit à ressouder le parti et à le rendre de nouveau conquérant. Cela se concrétise par une très forte poussée royaliste aux élections législatives de 1885 qui entraîne le vote en 1886 d'une loi interdisant le sol français aux chefs des familles ayant régné sur la France. Quelques années d'exil vont suffire à couper le comte de Paris des réalités françaises et à favoriser la reprise des divisions entre ses partisans : querelles de personnes, divergences politiques... Nous sommes en 1888. le début de " La fin duo parti royaliste ". Aux élections de 1889, le comte de Paris, mal conseillé, décide de traire alliance avec le général Boulanger, qui le trompe en lui laissant croire qu'il fera la monarchie en cas de victoire. Le prince demande à ses candidats de mettre leur drapeau " dans la poche ". L'échec du général va porter un tort considérable aux royalistes. Le parti perd nombre de députés et voit son influence se réduire fortement. S'appuyant sur l'étude de très nombreuses archives, sur la lecture de la presse quotidienne de l'époque et sur celle de livres de témoignages Marc Desaubliaux raconte la perte d'orientation des royalistes, leur effacement, leurs divisions. Il décrit le lent glissement des monarchistes vers un antiparlementarisme de plus en plus virulent. Il fait aussi une analyse fine et détaillée de l'organisation d'un parti très secret et d'une presse encore extrêmement abondante. Quand le comte de Paris décède en 1894, il laisse une situation catastrophique à son fils Philippe. duc d'Orléans.

02/2010

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Montaigne

Etudes sur Montaigne (1898-1907)

Dès ses cours à l'École normale dans les années 1880, Ferdinand Brunetière pose les fondements du principe philologique et du principe pédagogique qui ont réglé la lecture des Essais tout au long du XXe siècle et ont induit le désaveu de l'édition de 1595, préparée par Marie de Gournay.

05/2022