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Codex et Contexte. Lire la littérature médiévale française dans les manuscrits

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Littérature étrangère

Littératures médiévales de l'Inde du Nord

Introduction Travaux de Charlotte VAUDEVILLE Charlotte VAUDEVILLE La controverse de Kabir et le témoignage de ses "paroles" Guy MONNOT Poèmes "kabîriens" de Hâfez Per KVAERNE Le symbolisme des Caryagiti Denis MATRINGE Images de la première communauté sikhe Winand M. CALLEWAERT Les poèmes de Namdev dans la littérature rajasthani Charlotte VAUDEVILLE Cokhamela : un saint intouchable du Maharashtra Catherine CHAMPION Une approche du soufisme médiéval au Bihar à travers une étude de littérature orale bhojpuri Françoise MALLISON Les chants garabi de Pir Shams Françoise DELVOYE `Nalini´ Les chants dhrupad en langue braj des poètes-musiciens de l'Inde moghole Nicole BALBIR de TUGNY De Fort William au hindi littéraire : la transformation de la Khari boli en langue littéraire moderne au XIXe siècle Liste des auteurs Index Table des matières

01/1991

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Histoire de France

Eglise, dissidences et société dans l'Occitanie médiévale

"Si saint Pierre et saint Paul étaient devant les inquisiteurs, aussi bons chrétiens qu'ils fussent et qu'ils soient, les inquisiteurs les traiteraient assez mal pour leur faire confesser l'hérésie" , plaidait Bernard Délicieux devant Philippe le Bel en 1303. C'est sur le Midi de la France, où ceux que l'Eglise traquait et condamnait comme hérétiques se qualifiaient eux-mêmes de "bons hommes" , qu'a porté l'essentiel des études de Jean-Louis Biget : rassembler ici trente-quatre de ses articles écrits depuis 1971 permet de faire ressortir toute la richesse et l'unité d'une recherche majeure sur les dissidences religieuses dans la France médiévale. Né en 1937, Jean-Louis Biget, élève, maître de conférence puis professeur à l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, a concentré l'essentiel de ses travaux sur la région languedocienne médiévale, principalement Albi, et fut précurseur dans la relecture des mouvements hérétiques de l'Occident médiéval ; il est aujourd'hui une référence de premier ordre en ce qui concerne l'histoire des hérésies languedociennes et de l'Inquisition, en France comme à l'étranger. Dans ce livre fort de plus de neuf cents pages, il porte son regard sur les nombreux aspects des dissidences languedociennes médiévales.

04/2020

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Histoire internationale

Caves et celliers dans l'Europe médiévale et moderne

Caves et celliers sont des espaces techniques dédiés au stockage et à la conservation, particulièrement des denrées alimentaires telles que le vin. Ces dépendances domestiques sont habituellement cachées, invisibles à la vue du public. Il en résulte que caves, celliers et autres structures souterraines des habitats font figure de parents pauvres de l'histoire de l'architecture.Pour autant, au Moyen Age comme à l'époque moderne, les caves sont essentielles à l'économie des habitations ou des bâtiments dont elles dépendent. Les techniques mises en oeuvre dans leur construction, l'organisation interne, les aménagements spécifiques, ou encore la manière dont elles furent utilisées, attestent l'importance qui leur a été accordée. Figeant le parcellaire et la présence de vestiges antérieurs, les caves sont des témoins essentiels pour comprendre les dynamiques de développement des villes. En milieu urbain, elles s'accompagnent parfois de réseaux souterrains formés par les carrières d'extraction de pierre. Des parallèles peuvent être établis avec les caves et celliers situés en milieu rural, notamment ceux d'ensembles seigneuriaux, de châteaux, d'abbayes ou d'autres établissements religieux.Ce livre offre la première synthèse archéologique sur les caves et celliers des maisons médiévales et modernes tant en France qu'en Europe et au Liban.

10/2019

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Sciences historiques

Bâtards et bâtardises dans l'Europe médiévale et moderne

Les auteurs ont cherché à poser les jalons d'une histoire sociale et culturelle de la bâtardise dans les sociétés européennes du Moyen Age et de l'époque moderne. La diversité des disciplines mobilisées (histoire, histoire du droit, linguistique, littérature, démographie historique) permet de mettre en valeur la pluralité des approches d'un statut intrinsèquement complexe, d'une réalité sociale irréductible à un modèle unique, dont l'appréciation par l'Eglise, la société ou la parenté oseille entre exclusion et intégration, stigmatisation et réhabilitation. Ils ont articulé l'approche théorique de ce que le droit nous dit d'un statut pensé comme outil de contrainte pour hiérarchiser les filiations et promouvoir l'institution matrimoniale, à celle, pratique, de profils ou de destins parti- culiers. La bâtardise renvoie à une "macule de geniture" ou un defectus nalalium qui stigmatise l'enfant (naturel, adultérin, ou sacrilège) né d'un couple qui n'était pas uni en "loial mariage". Les bâtards sont exclus des ordres sacrés et de (héritage de leurs parents ; leur témoignage est irrecevable en justice ; de nombreux métiers leur sont inaccessibles. L' "honnêteté de leur conversation" peut toutefois permettre de motiver une demande de dispense auprès du pape pour accéder aux ordres majeurs ou une légitimation auprès des pouvoirs souverains pour hériter de leurs parents ou accéder à des offices. Pour tes autres, théoriquement sans gens ni genus, quel destin se profile donc ? Une parentalité particulière s'exprime selon que l'enfant est accueilli dans une fratrie, dans la maison de son père, ou qu'il est abandonné aux institutions charitables qui se substituent au père charnel ; selon aussi que l'enfant naît ou non dans la noblesse qui lui offre un temps certaines opportunités d'ascension sociale. L'ambiguïté du regard des sociétés anciennes sur ce statut se révèle aussi dans la manière dont les littératures médiévales et modernes ont pu mobiliser la figure du bâtard, "monstre politique", incarnation d'une hybridation originelle qui permet de problématiser les normes sociales et politiques de leurs temps.

08/2016

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Sciences historiques

La raison des gestes dans l'Occident médiéval

Charlemagne se tord la barbe et pleure ; devant Guillaume le Conquérant, Harold prête serment les mains posées sur des reliques ; les bras tendus, le prêtre élève l'hostie que les fidèles, à genoux et les mains jointes, fixent du regard ; tous font des signes de croix. Qu'ils nous surprennent ou nous paraissent aujourd'hui encore familiers, tous ces gestes sont liés à une culture et à son histoire. Car il n'existe pas de gestes " naturels ", mais des usages sociaux du corps, propres à chaque civilisation et qui changent au cours du temps. Ce livre explore l'histoire des gestes en Occident, depuis l'Antiquité tardive jusqu'au Moyen Age central. D'entrée de jeu, il souligne un problème crucial : l'historien, à l'inverse de l'ethnologue ou du sociologue, n'atteint pas directement les gestes du passé, mais toujours dans des écrits ou des images, des représentations des gestes qui en sont aussi des interprétations données par la culture du temps. Ce qui déplace et enrichit le questionnaire de l'historien : qu'est-ce que " faire un geste " dans la société chrétienne du Moyen Age ? Comment juge-t-on à cette époque le corps, son mouvement et ses attitudes ? Existe-t-il alors une ou des théories du geste ? Ainsi le spectacle des gestes est-il un défi permanent lancé à la raison, qui cherche, non sans difficultés ni malentendus et à chaque époque d'une manière nouvelle, à imposer aux gestes un ordre et du sens. C'est dans cette dialectique des gestes et de la pensée, à laquelle les clercs du Moyen Age ont donné en leur temps une expression systématique, que s'est construite au cours des siècles une culture singulière du corps et de ses usages.

07/2003

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Romans historiques

Les manuscrits perdus

Musulmans évangélisés de force depuis le règne des Rois Catholiques, les Morisques inquiétèrent très vite les autorités espagnoles, leur foi récente paraissant sujette à caution et leurs particularismes culturels, inassimilables. De là, Philippe III décida, près d'un siècle plus tard, l'expulsion massive de ces "nouveaux chrétiens" de ses terres. Survient le Morisque Ahmed Al-Hajari, alias Diego Bajarano, héros de ce roman historique. Né en Andalousie aux alentours de 1568, exilé à Marrakech, il est envoyé en ambassade en France et aux Pays-Bas. Sa mission ? Faire que ces pays accordent la sécurité et l'aide aux Morisques sur les routes de l'exode pendant que sa terre d'accueil marocaine était en pleine guerre civile consécutive à la mort du puissant sultan Al-Mansour. Son action fut guidée par la traduction à Grenade de manuscrits bouleversants qui, non contents d'exalter la dualité des mondes, prônaient la quête d'une symbiose, tel un écho au cardinal Nicolas de Cues disant en 1453 : "Il n'y a qu'une seule religion avec des rites différents".

09/2019

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Espagnol apprentissage

Réceptions réciproques de la littérature française en Colombie et de la littérature colombienne en France

Expression de la politique culturelle mise en oeuvre par le gouvernement français depuis 1985, l'"Année croisée" France Colombie 2017 a été la première à se tenir avec un pays hispanophone (et la seconde avec l'Amérique du Sud, après celle réalisée avec le Brésil en 2009). Ainsi, dans le cadre de la Saison française en Colombie et de la Saison colombienne en France, de nombreuses manifestations artistiques, scientifiques et linguistiques ont-elles eu lieu dans plusieurs villes des deux pays. C'est dans cette perspective d'échanges entre les deux pays qu'est né cet ouvrage, fruit d'une collaboration entre le Centre d'Etudes Hispaniques d'Amiens (CEHA), rattaché à l'Université de Picardie Jules Verne et le Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-Américaines (CRIIA, EA 369) de l'Université Paris Nanterre. Dans le long et fécond dialogue entre la Colombie et la France, nous avons choisi de nous intéresser à certains des agents et des vecteurs de la réception tant de la littérature française en Colombie que de la littérature colombienne en France depuis un siècle : les passeurs de culture (traducteurs, éditeurs, enseignants, chercheurs), les écrivains ainsi que les supports de transmission que sont les revues.

04/2019

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Critique littéraire

Les musulmans d'Espagne dans les littératures arabe, espagnole et française. XV - XVIIe siècles

La représentation des musulmans d'Espagne dans les littératures arabe espagnole et française repose sur une progressive simplification du personnage qui s'éloigne de ses représentants directs. Les textes littéraires qui le mettent en scène permettent de comprendre le rapport de la France et de l'Espagne à l'Islam.

05/2019

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Critique littéraire

Les Musulmans d'Espagne dans les littératures arabe, espagnole et française. XVe-XVIIe siècles

La représentation des musulmans d'Espagne dans les littératures arabe espagnole et française repose sur une progressive simplification du personnage qui s'éloigne de ses représentants directs. Les textes littéraires qui le mettent en scène permettent de comprendre le rapport de la France et de l'Espagne à l'Islam.

06/2019

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Histoire de France

Les visions de la vie de cour dans la littérature française du Moyen Age

Les conceptions relatives la vie de cour traduites par les crivains de France (en langue franaise et en langue latine) sous la dynastie des premiers Valois (1328-1498) constituent un thme littraire d'une importance primordiale. Elles attestent deux attitudes l'attitude procuriale et l'attitude anticuriale et tmoignent de deux mentalits. La mentalit mdivale, travers laquelle se manifestent la fois de l'attrait ou du mpris pour la vie de cour, rvle de la part des gens de lettres une croyance confiante au progrs moral de l'homme. l'oppos, la mentalit humaniste verse dans un pessimisme assez constant qui dnie, au moins thoriquement, toute valeur l'existence curiale et qui prne un comportement de repli sur soi fond sur l'exaltation de la libert individuelle et sur le culte du moi renforc par la pratique des belles-lettres. Jusqu'ici, les historiens des mentalits avaient nglig les aspects essentiels de la littrature mdivale favorable au destin des gens de cour. Aussi, une part importante de ce livre est rserve l'tude des crivains qui plaident la cause des milieux curiaux, en gnral des hommes de lettres professionnels, et qui exaltent les valeurs intellectuelles et esthtiques vcues par l'aristocratie ou qui fournissent des justifications morales l'existence mondaine. Sduite par les idaux traditionnels de la chevalerie et de la courtoisie, la noblesse de cour va progressivement changer de statut : le vassal, li au dpart son suzerain par un lien personnel, se mue bientt en homme de cour. Puis, la fin du XVe sicle, quand l'aristocratie sera dpouille de ses prrogatives, apparat le courtisan, ou membre (souvent roturier) de la suite du prince appel dfendre par des moyens quelquefois peu avouables la faveur qu'il a conquise. Au-del des aspects moraux de la censure de cour, assez bien mis en lumire jusqu'ici, le prsent ouvrage s'attache considrer les perspectives sociales de cette critique. Si la personne royale est gnralement pargne par les blmes des bourgeois ou du peuple, la noblesse et le clerg voient leurs comportements dnoncs avec une sourcilleuse svrit. Dans l'ensemble, les auteurs inspirs par la mentalit mdivale manifestent une conviction dtermine dans un possible amendement des esprits. A l'inverse, prenant appui sur le sentiment personnel de la satietas curiae, la critique humaniste de la vie en cour montre moins de confiance dans le perfectionnement moral des tres et comprend un caractre individualiste affirm. Inspir par l'Italie, renforc par des ractions nationalistes l'oeuvre de Ptarque, ce mouvement intellectuel revt souvent les atours d'un jeu littraire : les plus virulents contempteurs de la vie curiale sont aussi des membres de chancellerie trs fidles leur matre... L'tude des visions de la vie de cour atteste la grande richesse de la pense littraire au XIVe et au XV sicle. Cette poque nourrit une grande fermentation intellectuelle et, travers deux mentalits assez contradictoires, illustre l'ternelle grandeur de l'homme.

04/1994

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Critique littéraire

Cent verbes conjugués en français médiéval

Points de repère : infinitif, participe présent ou forme en -ant, participe passé, indicatif présent, subjonctif présent, impératif présent, imparfait de l'indicatif, futur de l'indicatif et conditionnel présent, passé simple, subjonctif imparfait. Tableaux de conjugaison. Index terminologique

11/2012

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Histoire de France

LA SOCIETE MEDIEVALE

Dans aucune civilisation l'étude de la société ne peut se concevoir sans appel à tous les secteurs de l'activité humaine : l'économie, les structures politiques, la vie quotidienne, les formes de la pensée, la spiritualité, les modes d'expression sont des faits de société. S'il se trouve, en outre, que la société étudiée est étroitement dépendante de l'économique et du spirituel, comme c'était le cas pour l'Occident chrétien, il est inévitable que son étude prenne un caractère synthétique et global. Cet ouvrage s'efforce d'embrasser toutes les formes de la vie collective où se décèlent les éléments publics ou privés qui soutiennent la marche de la société sur la vaste aire chronologique, qui va des premiers fléchissements de l'autorité romaine jusqu'à l'explosion des temps " modernes " en plein XVI siècle. On rencontrera ainsi les problèmes soulevés par les structures de la famille, les conditions de l'habitat et de la vie de tous les jours, l'emprise des réactions psychologiques ou religieuses sur le comportement des hommes, les situations juridiques ou politiques dans lesquelles ils sont enfermés, les cadres de regroupement qui les abritent, la liberté et la puissance, la richesse et le pouvoir. La marche générale du récit entraîne l'historien de la société d'un stade de contradiction interne, où se compénétrent lentement les mondes méditerranéen et nordique, à une détente suivie d'accélération qui est la base de notre " civilisation " européenne. Il a été fait usage, dans le présent ouvrage, des apports récents et nombreux de la recherche historique contemporaine, notamment dans les domaines des mentalités, du droit ou de l'archéologie. De même que la marche de l'histoire ne connaît ni palier ni " transition ", de même la quête historique renouvelle sans trêve le bagage de nos connaissances.

10/1999

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Histoire de France

La société médiévale

Franco Cardini, historien italien de renommée internationale, embrasse un millénaire de vie sociale, religieuse et artistique en Europe. Des années 400 à 1400, il retrace l'évolution d'un monde éclaté à la chute de l'Empire romain vers la construction ecclésiale et monastique, l'invention de la cour féodale, l'émergence des villes, la naissance des sciences et des mouvements artistiques : un univers complexe aux strates sociales bien définies, mais permettant par moment de vastes espaces de liberté. Le paradoxe médiéval est celui d'une Europe qui, bien que partageant de nombreux aspects du point de vue culturel et économique, voit ses peuples se déchirer en des guerres sans fins. Bien que le Moyen Âge ait longtemps été associé aux périodes sombres et troublées de l'Europe, la continuité politique, artistique, sociale, idéologique et culturelle de la chrétienté est remarquable. L'utilisation commune du latin, les nombreux échanges commerciaux et intellectuels, la puissance de l'Eglise, en font un espace dans laquelle l'homme médiéval connaît et trouve sa place, à Paris, à Londres, à Aix-la-Chapelle ou à Florence. L'auteur suit un cheminement chronologique, tout en rassemblant des événements ou de genres permettant de comprendre les composantes de la société médiévale : montée du monde ecclésial et artistique, place des femmes, relation vassal-suzerain, thème de l'étranger, relation ville-campagne, transmission du savoir ou fascination pour l'Orient ou les sciences... Franco Cardini livre une synthèse renouvelée des spécificités de la société médiévale. Il cherche à saisir l'extraordinaire complexité de la période tout en la rendant intelligible au lecteur. A partir d'une très riche iconographie, il balaye toute l'Europe, de l'Irlande à la péninsule Ibérique, de la Scandinavie à l'Italie, pour aboutir à l'aube d'un nouveau monde, que les historiens appelleront du nom de Renaissance en référence au monde antique qui demeure la source d'inspiration privilégiée du monde médiéval.

10/2012

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Que-sais-je ?

La Philosophie médiévale

Qu'est-ce que la philosophie médiévale ? Evoquant soit l'âge idéal du magistère intellectuel de l'Eglise, soit l'époque malheureuse d'un long et laborieux sacrifice de la pensée, rappelant pour les uns les fastes équivoques d'une clarté à jamais perdue, ou pour les autres la manifestation la plus évidente des ténèbres, de l'obscurantisme, mille ans de réflexion, d'innovations et de travail dorment dans le silencieux interrègne qui sépare l'Antiquité de la Renaissance. Autrement dit, c'est une transition de dix siècles, interminable parenthèse entre Aristote et Descartes, au cours de laquelle l'" autorité " des " Pères " et des " Docteurs " règne sans partage, où la foi l'emporte sur la raison, le langage sur l'expérience, l'abstrait sur le concret, les mots sur les choses.

10/2023

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Histoire littéraire

Les textes voyageurs des périodes médiévale et moderne

Les textes-voyageurs ne sont pas que récits de voyage. Tout texte – que ce soit sous forme de livre ou de manuscrit – assujetti à des mouvements de migration, de mutation ou de translation intègre une dimension voyageuse. Que l'on envisage en effet le déplacement du texte dans son versant physique, et ce sont des géographies qui se dessinent ; que l'on examine le développement du texte dans sa matière et sa construction, ce sont des logiques diachroniques ou structurelles qui tracent des trajectoires et des lignes de composition ou de fracture ; que l'on considère enfin le mouvement du texte comme un transfert d'idées dans une langue et une culture autres, et son degré d'adaptabilité définira de nouvelles limites entre variation, altération et amplification. Partant de ce principe que le texte est pérégrin à plus d'un titre, et donc d'une certaine façon cartographiable, des spécialistes des époques médiévales et modernes, littéraires et historiens, ont choisi d'en vérifier l'efficacité en éprouvant quelques-uns de leurs objets d'étude. Leurs contributions réunies dans ce volume interrogent autant le nomadisme, la porosité et la mutabilité des textes sous leurs différents aspects (en un mot, leur capacité à voyager) qu'elles explorent les tensions et les enjeux que suscite la question Comment les voyages façonnent-ils les textes ? ".

07/2021

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Biographies

Le chat dans la littérature et dans l'art

Le Chat dans la littérature et dans l'art / Jacqueline Conan-Fallex Date de l'édition originale : 1926 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2023

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Histoire de l'art

Jésus dans l'art et la littérature

De Fra Angelico à Pablo Picasso, de Charles Péguy à Michel Houellebecq en passant par Georges Bernanos, Jésus est sans conteste l'une des figures qui a le plus inspiré les artistes depuis le IIIe siècle. Jésus de Nazareth, par sa vie et son message, a fortement imprégné l'art occidental de toutes les époques. Dans ce livre richement illustré, Pierre-Marie Varennes analyse une sélection iconographique souvent inattendue de près de cent oeuvres d'art, en les confrontant à des passages de la Bible et à des extraits de grands textes littéraires. Il donne à voir l'extraordinaire variété des interprétations esthétiques qui ont été faites de la vie de Jésus et de l'enseignement de ce prédicateur, depuis l'art paléochrétien jusqu'à l'art moderne. Au travers d'oeuvres aussi diverses que La Main de Dieu d'Auguste Rodin, La Résurrection de Lazare de Rembrandt ou le" Dieu caché "de Blaise Pascal, l'auteur met en lumière la puissance évocatrice de la figure de Jésus, qui pour les chrétiens est le " Christ de Dieu ".

10/2021

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Critique littéraire

Femmes et nations dans la littérature contemporaine

Jim Harrison, André Brink et Jorge Amado, trois auteurs masculins de la littérature contemporaine, imaginent chacun le parcours d'un personnage féminin dans le contexte de la seconde moitié du XXe siècle. L'image de la femme, et en particulier de la femme métisse, véhiculée dans la littérature contemporaine, reste-t-elle le fruit d'un imaginaire à la fois nationaliste, colonialiste et par là même esclavagiste et raciste ? Que révèle l'emploi des concepts de nation et de métissage quand ils sont associés à l'image de la femme ?

12/2012

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Histoire internationale

L'Eglise et la société dans l'Occident médiéval

Retracer l'histoire de l'Église au Moyen Âge, c'est aussi faire l'histoire de la société européenne : de 700 à 1500 environ, huit siècles de changements virent s'ébaucher institutions et habitudes de pensée. L'Église du Moyen Âge fut l'État dans la plénitude de ses pouvoirs tel que, parmi ses prophètes modernes, Hegel lui-même l'avait à peine entrevu. L'Église et la société étaient, en effet, si intimement liées que l'une ne pouvait changer sans que l'autre ne subît une transformation similaire. L'auteur de ce livre analyse les mécanismes sociaux de l'évolution religieuse en examinant notamment la papauté, les relations entre Rome et Byzance, le statut des évêques, ainsi que les différents ordres religieux, des bénédictins aux dominicains et aux franciscains. On trouvera ici l'histoire de la naissance et du déclin de l'un des grands idéaux de l'Occident : l'idée d'une société humaine universelle - la societas perfecta - partie intégrante d'un univers ordonné par Dieu dans le temps comme dans l'éternité, dans la politique concrète comme dans le monde des essences spirituelles.

08/2008

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Histoire de France

Culture et société dans l'Occident médiéval

Ce livre souligne les aspects créateurs de la pensée médiévale dès les siècles dits barbares, quand Grégoire le Grand se pose en continuateur de saint Augustin. Cette brève synthèse prend en compte les apports des " renaissances " successives, d'Alcuin le " grand instituteur " de la cour carolingienne à Abélard, le brillant dialecticien, soucieux de faire reconnaître les droits de la raison au sein de la foi. S'il est courant de voir célébrer les mérites des architectes romans et gothiques, il est plus rare d'entendre vanter les apports de la démarche scolastique, souvent assimilée à la plus pesante des routines. Tout en reconnaissant la dette d'Albert le Grand et de Thomas d'Aquin envers Aristote et Averroès, il est bon de rappeler, à la suite de l'illustre chirurgien Henri de Mondeville (vers 1260-vers 1320), très conscient des progrès accomplis en son temps par l'architecture et par l'ensemble des sciences, que " les anciens peuvent être corrigés " et qu'il est toujours " nécessaire d'ajouter et d'écrire du neuf ". Ces avancées intellectuelles ont été opérées pour l'essentiel dans les universités, dont le réseau s'est étendu à l'ensemble de l'Occident à partir des années 1350. C'est également au XIVe siècle que les petites écoles ont commencé à se généraliser, surtout en Angleterre et en Italie. Avant les premiers balbutiements de l'humanisme, Marsile de Padoue, Guillaume d'Occam et Jean Buridan avaient engagé la pensée européenne sur des voies nouvelles. Conscients de leurs droits et fiers de leurs privilèges conquis de haute lutte, adossés à la science antique et munis d'une méthode à toute épreuve, membres d'une seule communauté latine, les universitaires du Moyen Age sont les ancêtres directs des intellectuels européens du XXe siècle, de Coïmbra à Budapest et de Catane à Uppsala. Ils constituent une référence essentielle pour l'Europe en construction.

04/1999

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Critique littéraire

Sagesse et résistance dans les littératures francophones

Après avoir abordé les modalités des relations entre Violence et Vérité dans les littératures francophones, ce volume s'attache à des formes littéraires de Résistance. Celles-ci entendent souvent dépasser les réponses purement violentes et manifester ainsi leur refus de l'assujettissement, par des Sagesses — répliques souvent plus subtiles à la barbarie et à la domination. Elles circonviennent beaucoup mieux l'adversaire, comme le " sujet supposé savoir " dont parlent les psychanalystes. Ce parcours se fait au travers de textes francophones venus de latitudes très diverses : du Vietnam au Liban, du Maghreb à l'Afrique centrale, de la Suisse et de la Belgique aux Amériques. Ce faisant, c'est à un florilège d'esthétiques diverses que se voit convié le lecteur. Ce livre touche en effet a aussi bien a u symbolisme qu'à la postmodernité, en passant par les grandes voix du Maghreb ou des Antilles dans le contexte du dernier demi-siècle. Le propos ne s'organise pas pour autant en fonction des aires géographiques. Il montre que les soi-disant opacités francophones, leurs poét(h)iques, leurs hybridations ou leurs chemins de traverse constituent toujours des réponses à des situations historiques. Elles sont, qui plus est, très révélatrices de la dynamique du système franco-francophone. Trente-cinq études, pour ce faire, et qui font saisir de près le fait que ces oeuvres sont loin d'être périphériques.

10/2018

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Critique littéraire

Dictionnaire linguistique médiéval. Français-latin

Roman Ossipovitch Jakobson, le célèbre linguiste inventeur des six fonctions du langage humain, ayant entendu parler de manuscrits latins (XII-XIII siècles), d'écrivains appelés modistae, du nom de leurs nombreux traités De modi significandi seu de Grammatica speculativa, eut le légitime soupçon que ces traités constituaient une linguistique ante litteram où on aurait pu trouver l'écho de ces fonctions. Il demanda à son ami Roland Barthes de charger un doctorant connaissant le latin de traduire ces traités et d'en rédiger une thèse. C'est ainsi que l'auteur de ce livre, pendant de longues années, fit une recherche minutieuse de ces traités dans les bibliothèques universitaires. La recherche aboutit à ce dictionnaire tout à fait original, pouvant contribuer à une sémiologie du Moyen-Age.

10/2018

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Critique

Petit soldat dans la Grande Guerre. Le combattant juvénile dans la littérature française entre 1914 et 1918

Dans ce texte bref, Daniel Aranda se livre à une synthèse inédite sur le personnage de l’enfant soldat dans la littérature populaire et de jeunesse publiée entre 1914 et 1918, exhumant pour l’occasion des textes dont une sélection est reproduite en fin d’ouvrage. Si les textes étudiés s’inscrivent dans une tradition littéraire apparue dès le XIXe siècle, deux particularités les distinguent de ceux qui les précèdent. D’une part, leurs auteurs écrivent des histoires de la Grande Guerre pendant la Grande Guerre, ignorant donc tout de son dénouement. Il s’agit ainsi d’une littérature de circonstance, en prise avec l’actualité, qui n’a pas seulement pour objectif de divertir ou d’instruire le lecteur, mais également de peser sur son état d’esprit, ses convictions. La rencontre entre littérature et propagande est ici patente, même si la variété des liens entre manifestations littéraires du combattant juvénile et information journalistique du temps est immense. D’autre part, en 1914, l’emploi d’«enfants soldats» par l’armée n’est plus licite puisqu’il faut être âgé de 17 ans au moins pour être incorporé. Si certains auteurs se refusent donc à mettre en scène de jeunes enfants dans la guerre, d’autres, au contraire, célèbrent cette figure. Les évolutions du personnage du combattant juvénile, au sein des récits comme en tant qu’archétype, sont ainsi passionnantes. On constate notamment qu’il connaît un déclin progressif dans la littérature au fur et à mesure que se déroule la guerre. A cet égard, il a pour complément et concurrent le personnage du «poilu», qui résiste mieux à cette désaffection, l’auteur posant comme hypothèse que le tout jeune combattant représenterait la France telle qu’elle s’appréhendait dans les premières semaines du conflit, lorsque la situation militaire était particulièrement critique.

11/2021

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Critique littéraire

Les plus belles pages de la littérature française. Lectures et interprétations

Quarante textes inoubliables, quarante morceaux de bravoure de la littérature française depuis la Ballade des pendus de François Villon jusqu'à La Modification de Michel Butor. Ces pages, nous les avons dans l'oreille et nous les gardons en mémoire. Mais pourquoi sont-elles si remarquables ? Quatre auteurs tentent d'en pénétrer les secrets et de faire partager au lecteur tout ce qui, par-delà la lettre, en fait la saveur et l'esprit. Ils montrent comment ces véritables bijoux au sein même de l'oeuvre font naître encore et toujours de fortes émotions et révèlent parfaitement les vibrations du monde. En écho, des spécialistes des langues étrangères renouvellent notre regard sur ces textes d'exception si souvent traduits par nos voisins anglais, allemands, italiens ou espagnols. Que deviennent le funeste "gibet" de Villon, l'inquiétant "alambic" de Zola, ou la "madeleine" de Proust lorsqu'ils voyagent à l'étranger ? Comment, par exemple, le petit gâteau typiquement français retrouve-t-il ailleurs son goût et son parfum du passé, comment les traducteurs restituent-ils la chaîne imaginaire proustienne ? Les réponses, souvent inattendues, sont éclairantes. Ces "lectures et interprétations", composées d'explications qui suivent le fil du texte ou qui mettent en relief leurs thèmes centraux, sont accompagnées d'encadrés comportant : des informations sur le contexte historique, social et culturel ; des mises en relation avec d'autres textes qui les ont inspirés ou qu'ils ont inspirés ; un compte rendu des traductions du texte ; des illustrations qui mettent en perspective la beauté de la page. Et, pour avoir toujours sous les yeux le texte expliqué, un fascicule où sont rassemblés les morceaux choisis.

12/2007

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Religion

Ensemble vers la vie. Mission et évangélisation dans des contextes en évolution

Un texte du Conseil oecuménique des Eglises qui révolutionne le concept d'évangélisation : et si l'annonce de l'Evangile passait prioritairement par les personnes à la marge des Eglises et de la société ? Quelle est la méthode de Jésus de Nazareth pour annoncer la bonne nouvelle du règne de Dieu ? Il s'adresse à une femme à la moralité douteuse, appartenant à un peuple méprisé, et lui parle de l'amour de Dieu. Aussitôt cette femme court vers les gens de son village et se met à annoncer à son tour la bonne nouvelle ! "Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, observe Jésus, mais les malades !" Aussi s'approche-t-il prioritairement des personnes en souffrance pour leur apporter réconfort et guérison, et le bouche-à-oreille fait le reste. Et si l'Eglise d'aujourd'hui, bien établie dans de nombreux pays du monde, redécouvrait que l'évangélisation passe d'abord par les marges et non pas par l'institution ? C'est ce qu'affirme avec force ce texte Ensemble vers la vie. Mission et évangélisation dans des contextes en évolution. Elaborée par le Conseil Oecuménique des Eglises et approuvée par l'assemblée générale de Busan en 2013, cette déclaration prend la mesure des mutations durables qui affectent le monde actuel : la globalisation économique, la paupérisation, les flux migratoires, les défis écologiques. Annoncer l'Evangile dans un tel contexte demande une audace nouvelle et des méthodes nouvelles inspirées par le Christ.

12/2015

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Revues

Cahiers de littérature française N° 21, 2022 : Littérature et religion

Fondée en 2005, la revue internationale Cahiers de littérature française rassemble des études qui associent, dans une perspective interdisciplinaire, la littérature et les arts visuels.

01/2023

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Histoire de France

Journalisme et littérature dans la gauche des années 1930

J A gauche des années 1930. Vaste question, à laquelle cet ouvrage n'a pas la prétention de répondre, mais dont l'ambition est en revanche de faire progresser la recherche sur ce sujet. Il jette des ponts entre le journalisme et la littérature, deux aspects fondamentaux de cette période. Difficile, en ces années, de séparer l'art de l'engagement, car la bipolarisation idéologique s'accentue avec de plus en plus de force au cours de la décennie. Si la gauche est d'abord communiste, où elle exerce son influence par l'entremise de l'AEAR, de la revue Commune et des Editions Sociales Internationales, elle est néanmoins plurielle, et sa diversité est riche. Des socialistes "orthodoxes" de la SFIO à son aile gauche, en passant par les trotskystes, des syndicalistes révolutionnaires aux pacifistes en passant par les différentes "tendances" du mouvement anarchiste, d'autres intellectuels réfléchissent sur la culture, sur la littérature, se battent contre le fascisme. Le journalisme comme la littérature sont en prise avec cette bipolarisation du monde : nombre de parcours d'écrivains et d'écrits sont conditionnés par celle-ci, nombre de périodiques en verront leur itinéraire influencé. Si les oeuvres prennent parti, la réflexion et le débat sont en majeure partie représentés par la presse. En dehors d'elle, difficile d'exister, de penser ; de la "petite" revue d'extrême gauche au rouleau compresseur communiste en passant par les feuilles et autres journaux socialistes, l'époque recèle des trésors.

12/2014

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Critique

Lire et donner à lire les littératures francophones. Outils critiques et stratégies éditoriales

La francophonie littéraire voit, depuis plusieurs décennies, son lectorat se développer, accroissement favorisé par une offre éditoriale plus dense ainsi qu'un nombre plus conséquent de publications, de séminaires universitaires et de prix littéraires à lui être consacré. Comment les littératures francophones se donnent-elles à lire en ce XXIe siècle commençant ? Quelles poétiques les oeuvres francophones développent-elles ? Sur quels outils théoriques le monde de la recherche fonde-t-il ses lectures critiques pour saisir leurs spécificités, leurs éventuelles réinventions ? Et les auteurs, qui lisent-ils ? que lisent-ils aujourd'hui ? A quelles difficultés l'édition est-elle confrontée pour les diffuser et quelles modalités adopte-t-elle pour les faire malgré tout lire ? Faisant dialoguer écrivain. es, chercheur. es, étudiant. es, éditrices et directrices de revue et résonner les pratiques contemporaines avec celles plus anciennes, le présent ouvrage questionne la lecture des textes francophones, jusqu'aux plus récents, nativement numériques.

05/2022

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Ecrits sur l'art

Le bonheur dans la littérature et la peinture

Qu'il y ait une fatigue du bonheur, l'Occident a fait sienne cette disposition de l'esprit, avec la rapidité de ceux qui pensent ne pas tirer de l'existence autant de jouissances qu'ils s'imaginent en droit d'en connaître. Les esprits chagrins se consolent d'être impossibles à consoler par la revendication d'une amertume élevée à la noblesse d'un sentiment fondé en raison. Il faut les détromper. Si le bonheur est une création que notre culture a voulue, une croyance qu'elle a renouvelée maintes fois au cours de son histoire, cela ne veut pas dire qu'il soit une fiction. Sa redéfinition permanente atteste du désir tenace de le goûter, mais aussi, et surtout, du besoin d'en faire un horizon constant. "  Le bonheur est une chose si rare en ce monde, a écrit Théophile Gautier, que l'homme n'a pas inventé de paroles pour le rendre, tandis que le vocabulaire des souffrances morales et physiques remplit d'innombrables colonnes dans le dictionnaire de toutes les langues " . Si le bonheur est réputé indicible, considéré comme une idée subjective entre toutes, et sujette aux métamorphoses, il existe des lieux privilégiés, des moments choisis, des visages radieux, sur lesquels se lit la langue du bonheur comme une évidence. Quels sont les discours que l'Occident a tenus sur le bonheur, et quels sont les visages qu'il lui a prêtés en plus de vingt siècles  ? Telle est la perspective de cet essai. Les représentations du bonheur dans la littérature et la peinture en Occident, depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine, sont examinées en dix chapitres successivement consacrés au bonheur des dieux, au mythe de l'âge d'or et à la nostalgie d'une humanité perdue; au bonheur selon l'enseignement de l'Évangile; à celui prôné par les sagesses antiques, notamment stoïcienne; à celui de la fête et du divertissement; au bonheur simple des jardins; à celui tumultueux de l'amour; à celui, serein, de l'espace domestique, familial et amical; à celui recherché dans l'exotisme et l'évasion de la civilisation; à l'injonction à être heureux et aux fausses promesses d'un bonheur collectif standardisé; enfin au seul fait d'exister et à l'approbation inconditionnelle de l'existence. Chance ou effort, évident ou inatteignable, le bonheur, nous dit Kant, est "  un idéal non pas de la raison, mais de l'imagination " . On peut l'envisager, en suivant Camus, comme "  la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé " .

09/2022

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Histoire de France

Les Catégories de la culture médiévale

Les catégories de la culture médiévale étudient de manière synthétique les principaux cadres de représentation et les formes mentales qui composaient, des siècles durant, le "modèle du monde" dont dépendait "tout le comportement de l'homme" : l'espace et le temps, le travail, la richesse, la justice et la liberté. Une histoire des mentalités, donc. Elle nous vient d'Union soviétique, d'un éminent médiéviste d'abord spécialisé dans l'étude des cultures scandinaves, puis auteur, en 1970, d'un ouvrage remarqué sur La genèse du féodalisme dans l'Europe de l'Ouest. Gourevitch y mettait en évidence les multiples corrélations qui assemblent en un système l'idée que les hommes se faisaient du statut de la terre et de celui des personnes, la signification sociale du don et du contre-don, les rites, usages et symboles enfin qui, dans le Nord archaïque et dans l'Europe évangélisée, entendaient situer chaque individu au sein d'un réseau de liens communautaires. Deux ans plus tard, Les catégories de la culture médiévale venaient prolonger le livre précédent. Voyons-le comme le témoignage d'un esprit libre engagé dans les sciences de l'homme auquel la tradition épistémologique russe et soviétique impose des traits bien particuliers.

04/1983