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Nader Hakim

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Espionnage

Complots Toxiques - Manipulations secrètes et Pouvoir

Un ouvrage qui plonge dans les milieux les plus étranges d'un vécu d'espion. Basée sur une réalité underground du Renseignement et de jeux d'influence et, de manipulation à une échelle où la planète ressemble à un immense jeu d'échecs, cet ouvrage met en scène l'auteur lui-même. Lorsqu'il vivait à Riga en Lettonie, il reçut d'un général russe des documents dont la fiche d'un Officier de l'Ex KGB, vivant sous une fausse identité au Québec par floutage. Cet agent va nager dans les eaux troubles des intrigues politiques financières et économiques. A travers lui apparaît l'influence déshumanisée de l'après-guerre froide où se mélangent les intérêts d'Etat et les intérêts privés. Dans un monde fracturé, à l'heure d'une mondialisation qui rend tout opaque, des hommes déstabilisent et trafiquent dans une course au Pouvoir, aux côtés des datas et des algorithmes. Cet ouvrage montre une réalité méconnue et par définition secrète. Et l'auteur s'y connaît. Grâce à des intrigues haletantes et sa connaissance pointue du milieu du renseignement, Patrick de Friberg (1964) construit depuis deux décennies une oeuvre floutée et donc romanesque unique en son genre. Sa capacité à traiter des sujets d'actualité a suscité auprès du public un regain d'intérêt pour le roman d'espionnage, et fait de lui une figure de proue du thriller en France et au Canada. Français né en 1964, Patrick de Friberg a choisi la carrière militaire. Devenu financier dans le milieu bancaire puis dans l'industrie, il a vécu de l'intérieur l'effondrement du bloc soviétique. Tous ses ouvrages s'appuient sur une réalité historique, des enquêtes fidèles, par exemple sous la forme du roman. Il a écrit depuis trente ans, pour lui et d'autres, une quarantaine de romans, qui le feront devenir Officier des Arts et Lettres en 2020 et qui lui permettent de rejoindre le jury du Prix Cyber en 2021. Parmi les ouvrages de l'auteur, on trouve sans être exhaustif : Nous étions une frontière, Le Dossier Rodina, Genetik Corp, Le Codex des Espions ou encore La Doctrine Guerrassimov. Son premier ouvrage aux éditions Code9 inaugure une série de livres à ne pas douter à succès.

01/2023

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Littérature française

Comme un, Commune. Ou les tribulations de Théo et Madeleine Fischer, du Paris libre de 1871 à Rio

Déporté en Nouvelle-Calédonie pour son activisme sous la Commune de Paris, l'Alsacien Théo Fischer écrit, afin de ne pas sombrer dans la folie, à sa femme, Madeleine, et à son fils, Alexandre, dont il est sans nouvelles depuis le 21 mai 1871. Typographe devenu franc-tireur sous le siège de Paris puis secrétaire de rédaction au "Journal officiel de la Commune", Théo nous narre sa rencontre avec sa farouche amazone, son amitié pour François, déserteur exilé au Brésil, la découverte de son frère d'Algérie grâce au musicien Francisco Salvador Daniel, ses altercations musclées avec les policiers Gautier et Mattei, ses combats de rue contre "Oreille-Cassée" et ses sbires - Théo a appris la savate avec le communeux Joseph Charlemont notamment... -, ses missions contre les ulhans aux côtés des Garibaldiens du XIIIe... Madeleine et Théo nous entraînent dans le Paris de la Commune, quand le peuple, adulte et "las des tyrans" , monte à l'assaut du ciel, réinvente la démocratie, sépare l'Eglise de l'Etat, rend l'instruction publique gratuite, laïque et obligatoire, instaure l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. Autant de mesures politiques censurées par la IIIe République, héritière des bourreaux versaillais. Avec le clan Fischer, nous croisons la route de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Gustave Courbet, Eugène Pottier, Jean-Baptiste Clément, Elisée Reclus, Emile Zola, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Nadar, mais aussi l'anarchiste Mikhaïl Bakounine, que Théo et ses camarades protégeront du terroriste Netchaïev. Madeleine et Théo nous font redécouvrir Charles Delescluze, Arthur Arnould, Eugène Varlin, Théophile Ferré, Nathalie LeMel, Louise Michel, figures intègres et attachantes d'un Paris révolutionnaire qui illuminera le monde de sa clarté humaniste au point d'être la référence des révolutions du XXe siècle, qui souvent la trahiront en pensant la venger. Mais le martyre de la Commune, dont s'est nourrie la légende rouge chère aux marxistes orthodoxes, vaut en définitive moins que son dynamisme innovateur, joyeux et fraternel qu'illustrent avec esprit Madeleine, Théo, Jeanne, Joseph, Lukas, Henry Bauër, un des fils d'Alexandre Dumas. Dumas ! Et si "Comme un, Commune" était avant tout un roman de cape et d'épée ?

11/2014

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Littérature française

Noires saveurs ou les larmes de l'exode

Selon Doe Zantamata "tout commence par un rêve. Ajoute la foi et cela devient une croyance. Ajoute l'action et cela devient une partie de la vie. Ajoute de la persévérance et cela devient un objectif en vue. Ajoute de la patience et le temps et cela se termine par un rêve devenu réalité" c'est tout le sens qu'a ce livre. C'est d'ailleurs à ce titre que je dédie cela non seulement aux refugiés du monde entier mais à d'autres êtres qui dans ce parcours m'ont prouvé leur amour et leur amitié. Ce souvenir de ces moments douloureux est un message universel qui n'a ni couleur ni race mais qui a la même teneur en souffrance et en douleur. Plus rien d'ailleurs ne sera plus pareil lorsque qu'on a vu cela et enjambé des morts pour sauver sa vie. "Noires saveurs" reste une illustration, un symbole et une interpellation qui doit sensibiliser chaque être humain. C'est pourquoi selon Lumumba dixit "si je meurs demain, parce qu'un blanc aura armé un noir" . La portée de cette phrase est si profonde qu'elle traverse le temps en regardant autour de nous. Le partage de cet état de fait devrait permettre de bâtir une communauté d'intérêts pour se soutenir contre cette fronde macabre de douleur et la souffrance. Cependant, faudrait il que tout le temps un blanc arme une autre personne autre que lui-même pour porter la mort ailleurs ? Pourquoi faire porter nos responsabilités aux autres lorsque nous avons la possibilité de dire non quand il le faut ? C'est pourquoi ces quelques lignes doivent plus être considérées comme une boussole que de simples tapuscrits griffonnés sur une page blanche. Il n'y a de dignité en l'être humain que le regard affectueux et compatissant que lui porte son prochain. Martin Luther King disait : "nous avons appris à voler dans les airs comme des oiseaux, A nager dans les océans comme des poissons, mais nous n'avons pas encore appris à marcher sur la terre comme des frères et des soeurs" . Le jour où nous y parviendrons tout serait accompli.

07/2015

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Histoire de France

Notes historiques sur la Grande Kabylie de 1838 à 1851

Le principal intérêt de la période 1838-1851 tient aux recompositions politiques qui affectent la Kabylie. Abd El-Qader n'est plus là pour contrarier les dynamiques endogènes à la société kabyle. Pour autant, la conquête d'une grande partie de l'Ouest et de l'Est algérien provoque l'afflux, en Kabylie, de nombreux chérifs et autres maîtres de l'heure (moul sa'a) qui rêvent de prendre la tête du djihad. Du fait du caractère inexpugnable de ses montagnes et de la densité démographique de ses nombreux villages, la Kabylie apparaît alors comme le môle à partir duquel la résistance peut reprendre et se redéployer. Mais si ces insurgés parviennent à rallier les plus exaltés, ils contrarient également les dynamiques locales : celle à l'oeuvre dans la Rahmania qui ne tardera pas à donner sa mesure et surtout, celles à l'oeuvre au sein des quelques grandes familles qui intriguent pour se tailler des commandements en profitant des offres des généraux français incapables de conquérir seules les tribus kabyles et, plus encore, de les administrer une fois vaincues. Le colonel Robin a su exploiter systématiquement et avec discernement toutes les sources provenant des archives militaires françaises - ordres généraux, journaux de marche, proclamations, rapports divers, correspondance entre belligérants, etc. En outre, il a lui-même recueilli, tant auprès des soldats français que des Kabyles, de nombreux témoignages pour compléter son information, précisant ainsi les noms de lieux, de villages, de protagonistes. Les chroniques de Robin représentent le plus riche gisement de données biographiques de Kabyles du XIXe. Aucun autre ouvrage ne livre comme le sien autant de portraits. Et au-delà de ces portraits, inégalement détaillés, ce sont des centaines de personnages qui apparaissent dans ces chroniques au détour d'un coup de main, d'une bataille, d'une intrigue de sof, d'un conflit local. Autant de situations toujours contextualisées et localisées. C'est dire que loin des récits convenus de la conquête coloniale, les notes de Robin sont une source précieuse qui donnent une large part à une anthropologie en temps de guerre.

04/2017

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Littérature française

La comedie humaine un drame au bord de la mer. Un drame au bord de la mer

" Les jeunes gens ont presque tous un compas avec lequel ils se plaisent à mesurer l'avenir ; quand leur volonté s'accorde avec la hardiesse de l'angle qu'ils ouvrent, le monde est à eux. Mais ce phénomène de la vie morale n'a lieu qu'à un certain âge. Cet âge, qui pour tous les hommes se trouve entre vingt-deux et vingt-huit ans, est celui des grandes pensées, l'âge des conceptions premières, parce qu'il est l'âge des immenses désirs, l'âge où l'on ne doute de rien : qui dit doute, dit impuissance. Après cet âge rapide comme une semaison, vient celui de l'exécution. Il est en quelque sorte deux jeunesses, la jeunesse durant laquelle on croit, la jeunesse pendant laquelle on agit ; souvent elles se confondent chez les hommes que la nature a favorisés, et qui sont, comme César, Newton et Bonaparte, les plus grands parmi les grands hommes. Je mesurais ce qu'une pensée veut de temps pour se développer ; et, mon compas à la main, debout sur un rocher, à cent toises au-dessus de l'Océan, dont les lames se jouaient dans les brisants, j'arpentais mon avenir en le meublant d'ouvrages, comme un ingénieur qui, sur un terrain vide, trace des forteresses et des palais. La mer était belle, je venais de m'habiller après avoir nagé, j'attendais Pauline, mon ange gardien, qui se baignait dans une cuve de granit pleine d'un sable fin, la plus coquette baignoire que la nature ait dessinée pour ses fées marines. Nous étions à l'extrémité du Croisic, une mignonne presqu'île de la Bretagne ; nous étions loin du port, dans un endroit que le Fisc a jugé tellement inabordable que le douanier n'y passe presque jamais. Nager dans les airs après avoir nagé dans la mer ! ah ! qui n'aurait nagé dans l'avenir ? Pourquoi pensais-je ? pour- quoi vient un mal ? qui le sait ? Les idées vous tombent au coeur ou à la tête sans vous consulter. Nulle courtisane ne fut plus fantasque ni plus impérieuse que ne l'est la Conception pour les artistes ; il faut la prendre comme la Fortune, à pleins cheveux, quand elle vient... . ".

02/2023

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Romans historiques

Simon Simon, migrant malgré lui

Pourquoi la vie de cet homme est si émouvante et captivante à connaître aujourd'hui ? Sans doute parce que de le suivre sur les routes de l'exil, de l'Irlande du Nord où il est né en 1831, au Québec, puis en France où il deviendra suppléant militaire sur les champs de bataille plus ou moins glorieux de Napoléon III ; c'est assister aux événements religieux, sociaux, politiques et militaires d'une époque pas si lointaine. C'est aussi partager le désarroi d'un témoin désarmé devant l'ambition démesurée d'un Empereur qui par ses guerres en Algérie, en Italie et en Crimée, n'apportera que grandes souffrances et désillusions. Cependant, si les aventures et mésaventures de Simon SIMON l'amèneront surtout à constater que la vie humaine a rarement grande valeur, il découvrira aussi que l'amour et l'amitié peuvent faire des miracles. Plusieurs fois chassé de chez lui, menacé de mort, poursuivi par la jalousie et la haine, il n'abandonnera jamais. De sa naissance à sa mort il tombera et se relèvera chaque fois, comme tous ces héros que l'on aurait aimé connaître. Ce roman n'est ni une pure fiction ni un récit historique. Ce n'est pas non plus un thriller, bien qu'il puisse en être un. C'est une compilation d'écrits réunis dans des carnets de voyage, transmis de mère en fille, par trois générations de SIMON. Des Irlandais du Nord, devenus migrants malgré eux ! Après des études à l'Ecole de journalisme du Louvre, Denise Parisse devient Rédactrice en chef adjointe à Nade-Lisette (Groupe Bayard Presse). Elle travaille ensuite à Jeune Afrique, puis dans différents journaux avant d'intégrer le Groupe Expansion comme Rédactrice en chef de l'Entreprise, un mensuel pour les dirigeants de PME/PMI. Aujourd'hui à la retraite, elle travaille pour des journaux d'Associations et écrit un premier livre autobiographique intitulé Cité du Souvenir. Elle partage avec Simon SIMON, migrant malgré lui un vibrant hommage à son histoire familiale.

09/2020

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Photographie

Modernisme ou modernité. Les photographes du cercle de Gustave Le Gray, Exposition au Petit Palais du 3 octobre 2012 au 6 janvier 2013

Cet ouvrage propose, à travers la présentation de quelque deux cents oeuvres en grande partie inédites, une nouvelle lecture des débuts de la photographie. Gustave Le Gray (1820-1884), le plus grand photographe français du Second Empire, a initié à la photographie toute une génération de praticiens amateurs venant de tous les milieux sociaux. Autour du maître, ils élaborent une esthétique de rupture qui n'a plus aucun rapport avec l'enseignement des Beaux-Arts. En avance de plus de soixante-dix ans sur le mouvement moderniste de l'entre-deux-guerres, leurs images surprennent par leur audace et leur perfection. Le catalogue s'ouvre sur une courte rétrospective de Le Gray, une sorte de condensé de son oeuvre. Sept photographies significatives - mais pas les plus connues - visent à rappeler l'étendue de ses recherches, de ses réalisations et de ses prouesses. Une première partie consacrée aux particularités de "l'école", représentée par la quasitotalité des élèves, cerne les pratiques communes au groupe. Après avoir évoqué le lieu de l'apprentissage - la maison atelier isolée au milieu de terrains vagues -, l'ouvrage aborde successivement le sujet, son traitement, puis la composition à travers l'obsession de la géométrie tout en refusant la symétrie. Il est aussi question de la place et du rôle du spectateur pour une meilleure lecture des détails. Le Gray, conscient d'élaborer avec l'outil photographique une nouvelle façon de voir, laisse un manifeste visuel. C'est aussi à travers ce groupe que s'élabore le concept de série en photographie et que se manifestent les premières collaborations artistiques, affirmées et revendiquées. Les exigences de la prise de vue se prolongent dans le soin apporté à la qualité des tirages. Les premiers collectionneurs, ceux des années 1850, ne s'y sont pas trompés, choisissant les oeuvres de Le Gray et celles de son cercle. Dans une seconde partie, l'ouvrage présente l'oeuvre de cinq auteurs majeurs, connus ou méconnus : Nègre, Le Secq, Greene, Delaunay et Tournachon. Le travail de ce dernier est une révélation puisque plusieurs de ses portraits, très fameux pour certains, étaient jusqu'ici connus sous la signature de son frère Félix. Un éclairage nouveau est ainsi fait sur les relations ambiguës qu'entretinrent les frères Tournachon, Nadar le fameux et Adrien l'incompris, à qui l'on redonne sa juste place.

09/2012

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Lecture, écriture

Français CE/CM Quartier libre. Pack en 2 volumes : La bande affiche ses couleurs CE-CM ; Juliette fait équipe avec M. Lebrun, Edition 2022

Découvrez les packs découverte Quartier Libre avec 2 albums et un guide pédagogique ! Aborder certains sujets de société avec des élèves de CE/CM n'est pas toujours simple. Comment rendre concrètes des notions d'EMC qui leur semblent généralement abstraites ? Boualem Aznag et Stéphane Grulet ont conçu Quartier libre pour donner du sens à des problématiques sérieuses, susciter une prise de conscience individuelle et collective et permettre aux élèves de transformer des notions d'EMC en actions, en prenant du recul sur les idées reçues et en devenant acteurs de leur propre vie. Quartier libre propose des romans courts qui abordent des sujets d'EMC avec humour, ainsi qu'un guidage pédagogique. Dans ce pack découverte Quartier libre, vous trouverez 1 exemplaire du roman La bande affiche ses couleurs et 1 exemplaire de Juliette fait équipe avec M. Lebrun (tous deux 32 pages, format 13 x 19 cm), ainsi qu'un guide pédagogique commun de 32 pages. Les histoires proposées dans cette collection, à lire en autonomie ou en collectif, sont proches du quotidien des élèves. Elles mettent en scène une bande de copains attachants, auxquels ils s'identifient facilement, ce qui leur permet de les lire avec plaisir, de comprendre et d'intégrer les notions sous-jacentes plus efficacement. Le guide pédagogique Quartier libre Il vous donne des pistes claires pour : travailler la compréhension générale de chaque roman (qui, quoi, lexique, inférences, traits d'humour) ; étayer et partager sur les problématiques lors de débats collectifs ; aborder des notions d'EMC, s'interroger ; trouver des solutions ensemble et mener des activités concrètes ; réaliser des projets de classe. Une courte interview d'un. e spécialiste permet de cerner les enjeux de chaque sujet abordé. Le roman La bande affiche ses couleurs Le centre culturel organise un concours : les participants doivent représenter la diversité du quartier en s'inspirant d'une oeuvre d'art. Juliette convainc Alex, Lisa et Nadir d'y participer. Elle a une super idée : construire des statues à leur effigie, rappelant la célèbre " Danse " de Matisse. Mais les quatre amis vont découvrir qu'il n'est pas si simple de se représenter... Le roman Juliette fait équipe avec M. Lebrun Les quatre amis décident de participer à une course de caisses à savon. Toutefois, construire et piloter sa propre caisse ne s'avère pas si facile ! Heureusement, la mécanique n'a pas de secret pour monsieur Lebrun, leur voisin retraité...

04/2022

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Récits de voyage

La ballade de blue marine. Dix ans autour du monde en voilier

"La Ballade de Blue Marine" : 10 ans autour du Monde, en voilier. La réalisation d'un rêve de jeunesse. Partis de La Rochelle, en 2000, nous avons, en couple, réalisé ce tour du monde sur un voilier de 16 m. Ce périple s'est terminé en 2010 en Méditerranée. Nous avons fait escale dans 54 pays dont certains aujourd'hui inaccessibles (e. g. Yémen). J'ai voulu emmener le lecteur à bord du voilier, qu'il partage toutes nos aventures, nos découvertes, nos coups de gueule et nos coups de coeur ... comme s'il faisait partie de l'équipage : - Partager l'émotion du départ. - Subir le premier coup de chien (Cap Finisterre). - Franchir l'équateur en buvant du champagne, en pleine nuit, au milieu de la traversée de l'Atlantique. - Frémir dans le pot au noir. - Se baigner dans la folie brésilienne. - Souffrir lors de l'accident du capitaine. - Se prendre pour Lévi-Strauss en découvrant les indiens Waraos. - S'étonner devant l'accueil chaleureux des indien Kuna. - Saluer les travaux gigantesques du canal de Panama. - Se prendre pour Humboldt aux Galápagos. - S'émerveiller en découvrant les îles Marquises. - S'émerveiller encore aux Tuamotu, nager avec les requins et partager la vie quotidienne des habitants des atolls perdus. - Envoyer le spi d'archipel en archipel dans l'immense Pacifique. - Retrouver "presque" la Bretagne en débarquant en Nelle Zélande. - Se prendre pour La Pérouse en scrutant aux jumelles la côte des îles Vanuatu en se demandant s'il y a encore des cannibales... - S'horrifier devant les bouches rouges de Bétel de la population des îles Salomon et des Papous. - Assister au repas des fauves, dans les îles de la Sonde et rencontrer nos "frères" dans l'île de Kalimantan. - Se croire dans la baie d'Along alors que nous sommes en Thaïlande, dans la baie de Phang Nga. - Assister à un spectacle de défoulement très étonnant dans les, si sages, Maldives. - Se rebeller devant les femmes en noir à Oman. - Subir la tension du risque de piratage dans le Golf d'Aden. - Se rebeller encore en retrouvant ces femmes voilées à Aden mais être fasciné par le somptueux Yémen. - Comprendre que la Mer Rouge peut être très blanche (! ) - Se faufiler entre les tankers pour franchir le canal de Suez. - Etre en pleine déconvenue en retrouvant la Mer Méditerranée, sa foule dans les mouillages et ses colères... - Avoir le coeur serré, comme celui du mousse, en abandonnant notre bateau à son destin à Port Saint Louis du Rhône. Embarquez avec nous. !

06/2021

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Critique Poésie

Entretien sur Celan

Jean-Claude Schneider (né en 1936) a longtemps eu une dette envers Paul Celan. Jeune traducteur de l'allemand, il a rencontré le poète à Paris au début des années soixante à l'occasion d'un projet de traduction des poèmes de Celan en français aux éditions Gallimard qui, à la suite d'un malentendu, ne verra jamais le jour. C'est Celan qui, le premier, l'encouragea, lors de cette rencontre, à lire Mandelstam en lui offrant le petit livre de traduction du poète russe en allemand qu'il avait lui-même fait paraître en 1959. L'aboutissement du choc reçu alors, ce seront les deux volumes des Ouvres complètes publiées il y a deux ans. Les pages de cet entretien sur Celan, publié une première fois aux éditions Apogée en 2002, sont nées, quarante ans après, de cette rencontre et ce projet qui n'aboutit pas au livre escompté, mais qui marque, néanmoins pour Jean-Claude Schneider - qui a lui-même publié ses premiers poèmes au Mercure de France en 1958 - le début "d'une conversation infinissable avec les seuls poèmes, enfin renouée et sans cesse recreusée". Le livre est donc à la fois le recueil, longtemps différé à cause du malentendu initial, des traductions de poèmes de Celan par Schneider et un commentaire de ces poèmes, une lecture que l'on peut dire "fraternelle" , si l'on connaît l'oeuvre poétique de Schneider et en particulier de son dernier recueil Récitatif en ruine que nous publions parallèlement. Les livres sur la poésie de Celan se sont multipliés depuis qu'il a acquis le statut - paradoxal quand on sait son histoire familiale - de plus grand poète de langue allemande de la seconde moitié du XXe siècle. Mais celui-ci nous semble particulièrement précieux par son approche. A l'opposé de la démarche d'un Jean Bollack, qui pensait qu'il était possible, à force de savoir herméneutique, d'accéder à un sens qui serait le seul recevable, Schneider se place dans la position de l'"interlocuteur", de l'un de ces lecteurs du futur dont parlait Mandelstam. D'où le titre choisi pour ce livre qui fait allusion à l'Entretien sur Dante de Mandelstam aussi bien qu'à l'Entretien dans la montagne de Celan lui-même. Tout en préservant "la part d'ombre que le poème a pour tâche de sauver et dont il doit, pour buissonner, se vêtir", Jean-Claude Schneider nous apprend, dans ces pages, à nager vers les poèmes de Paul Celan, qui sont comme autant "de petites îles pour lesquelles manquent ponts et bacs".

05/2021

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Histoire de l'art

Une histoire intime de l’art. Yvon Lambert, une collection, une donation, un lieu

Coédition Dilecta / Cnap / Collection Lambert "A mon avis, les choses intéressantes se font quand on ne pense pas au futur, indépendamment de tout calcul historique". A l'occasion de la publication d'Une histoire intime de l'art. Yvon Lambert, une collection, une donation, un lieu, la Collection Lambert (Avignon) présentera une sélection d'oeuvres emblématiques de la Donation Yvon Lambert de mars à juin 2023. En 2012, le marchand d'art Yvon Lambert fait la donation à l'Etat français d'un ensemble unique de près de 600 oeuvres de sa collection personnelle, constituée principalement d'oeuvres acquises auprès des artistes qu'il exposait dans ses galeries de Vence, de Saint-Germain-des-prés puis de New York. Au-delà d'une "belle collection" , dont l'intérêt historique majeur légitimait que le Centre national des arts plastiques en accepte la donation, c'est une collection des plus originales et intimes qui s'offre à la vue de tous, une "succession d'émotions" acquise durant près de soixante-dix ans par un homme passionné et audacieux, à l'écoute des soubresauts de l'histoire de son temps. La Donation Yvon Lambert reflète cette clairvoyance du galeriste qui introduisit auprès d'un public français plusieurs générations d'artistes qui seraient certainement restés méconnus dans l'Hexagone sans son intervention. C'est pourquoi elle constitue un enrichissement exceptionnel pour les collections publiques françaises tant en quantité qu'en qualité. La volonté du collectionneur de partager "sa seule fortune" s'incarne également par l'ouverture au public en 2000 d'un lieu dédié dans sa Provence natale, à Avignon, et la mise en oeuvre d'une proposition culturelle singulière dont la fonction sociale est clairement revendiquée. L'ouvrage, coédité par le Centre national des arts plastiques (Cnap), la Collection Lambert et les Editions Dilecta, donne à voir un choix d'oeuvres emblématiques de la donation et à comprendre les évolutions, depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, du monde de l'art occidental, comme le soulignent les contributions inédites des historiens de l'art invités à porter leur regard sur cet ensemble exceptionnel. Avec des oeuvres de Carlos Amorales, Carl Andre, Shusaku Arakawa, Miquel Barceló, Robert Barry, Jean-Michel Basquiat, Berndt et Hilla Becher, James Bishop, Jean-Charles Blais, Christian Boltanski, Slater Bradley, Candice Breitz, Marcel Broodthaers, Daniel Buren, André Cadere, Mircea Cantor, Christo, Francesco Clemente, Robert Combas, Jean Degottex, Daniel Dezeuze, Jan Dibbets, Marcel Dzama, Bernard Faucon, Spencer Finch, Hamish Fulton, Vincent Ganivet, Anna Gaskell, Nan Goldin, Douglas Gordon, Shilpa Gupta, Thomas Hirschhorn, Jenny Holzer, Roni Horn, Jonathan Horowitz, Douglas Huebler, Louis Jammes, Donald Judd, On Kawara, Zilvinas Kempinas, Idris Khan, Anselm Kiefer, Jeong A Koo, Joseph Kosuth, Joey Kötting, Jannis Kounellis, Delphine Kreuter, Barbara Kruger, David Lamelas, Bertrand Lavier, Louise Lawler, Sol LeWitt, Richard Long, Robert Mangold, Brice Marden, Agnes Martin, Gordon Matta-Clark, Adam Mcewen, Jonas Mekas, Jonathan Monk, Olivier Mosset, Rei Naito, Bruce Nauman, Rika Noguchi, Cady Noland, Dennis Oppenheim, Tsuyoshi Ozawa, Giulio Paolini, Adam Pendleton, Giuseppe Penone, Edda Renouf, Robert Ryman, Fred Sandback, Charles Sandison, Julian Schnabel, Rudolf Schwarzkogler, Richard Serra, Andres Serrano, David Shrigley, Ross Sinclair, Haim Steinbach, Jana Sterbak, Niele Toroni, James Turrell, Richard Tuttle, Cy Twombly, Salla Tykkä, Francesco Vezzoli, Lawrence Weiner

04/2023

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Poésie

Et elles se mirent à courir

Les femmes courent, nagent et n'ont pas attendu d'avoir la permission pour vivre "en corps" . Les vers de Julie Gaucher plongent dans l'intimité des corps de sportives, questionnent ces expériences, les sensations physiques et les émotions qui naissent de l'effort sportif. A travers la course et la nage Ë des activités universelles Ë la poétesse évoque ses souvenirs d'enfant, de femme et de mère, mais aussi de sportive, de compétitrice et de voyageuse. Le recueil est découpé en trois parties : "Courir" , "Nager" , "Dans les gradins" . Julie Gaucher éclaire dans ses poèmes sa propre pratique sportive de sa connaissance de l'histoire du sport féminin, faite de luttes et de revendications. Par là même, elle rend hommage à celles qui, avant elle, ont ouvert les portes des stades pour permettre aux femmes d'aujourd'hui de goûter aux joies du sport, activité longtemps réservée aux hommes. Certains poèmes s'intéressent aux championnes d'hier, à l'exemple de Kathrine Switzer ou Lina Radke. Ils permettent de mettre en perspective l'expérience intime et personnelle de la pratique physique à l'aune de l'histoire du sport au féminin. Car Julie Gaucher se pose en héritière : héritière de ces sportives, qui ont bravé les interdits pour fouler la cendrée des pistes, mais aussi des plumes féminines et féministes qui lui ont montré que les femmes avaient aussi le droit de prendre la parole et d'écrire, que la poésie pouvait aussi être leur mode d'expression. Les femmes courent, nagent... Les vers de Julie Gaucher sont attentifs aux sensations que provoque l'expérience sportive au féminin. â¢En s'arrêtant sur certaines grandes figures de l'histoire du sport au féminin, Julie Gaucher met en perspective une expérience plus intime et personnelle de la pratique physique. â¢L'autrice semble s'adresser à tou·te·s puisque le sport dont elle parle est celui de l'enfance, de la pratique ludique ou solitaire, des compétitions régionales... â¢La veille des Jeux olympiques de Paris 2024 et alors que les discours questionnent la place des femmes dans le sport, les poèmes de Julie Gaucher offrent une approche rafraîchissante sur ces questionnements d'actualité. Julie Gaucher a la chance de vivre au milieu des volcans d'Auvergne et de profiter du plus beau des terrains de jeu. Dans ses poèmes, elle met en perspective son expérience intime et personnelle de la pratique physique et sa connaissance de l'histoire du sport au féminin. Rim Battal est photographe et poétesse, elle questionne dans ses oeuvres l'intime, l'amour et la place des femmes dans les sociétés. En 2018, elle crée la Biennale intime de poésies.

11/2022

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Photographie

Portraits / Visages, 1853-2003

Plutôt qu'une histoire du portrait en photographie, ce livre-catalogue présente, à travers un choix de plus de deux cents oeuvres, un panorama de la collection de photographies conservée à la Bibliothèque nationale de France. Au-delà de la métaphore, portrait de la collection à travers les visages qui la composent, ce thème permet d'explorer de grands courants de l'histoire de la photographie et de tracer la genèse de la collection publique la plus ancienne et la plus riche du monde dans le domaine de la photographie. Le propos est aussi de préfigurer ainsi la nouvelle collaboration de la Bibliothèque nationale de France et des éditions Gallimard. Sous le titre général Galerie de photographie seront explorés chaque année les multiples facettes de la photographie et des collections incunables du médium, icônes anciennes et modernes, œuvres contemporaines, mais aussi photographies de mode, de presse, albums d'amateurs, ensembles historiques donnés à la Bibliothèque. Dans le présent ouvrage, les œuvres du XIXe et du XXe siècle se succèdent chronologiquement, mais elles ont été choisies pour se répondre et correspondre entre elles enjeu de miroirs. Le choix fait dans le fonds du XIXe siècle met bien sûr en avant les grands auteurs, de Félix Nadar à Eugène Atget en passant par Adalbert Cuvelier et Julia Margaret Cameron. Une place importante est aussi réservée aux anonymes, aux amateurs célèbres comme Robert de Montesquiou, aux scientifiques comme Potteau. Des exemples de la diversité de la pratique photographique dans le monde sont représentés par l'atelier de Bonnevide au Sénégal, les travaux de Raoult à Odessa ou de Miot à Terre-Neuve. La sélection des oeuvres met en lumière le fait que le portrait photographique du XIXe siècle est, lucidement ou non, souterrainement ou non, une courbe parsemée de singularités qui aujourd'hui attirent notre attention comme autant de zones de fracture. Les reflets, ombres portées ou fragmentations qui apparurent d'abord comme des jeux ou des accidents sont réinvestis par les photographes modernes et contemporains, Paul Strand, André Kertesz ou Dieter Appelt. L'exigence documentaire ou scientifique, d'abord développée par Bertillon et Atget, conduit au XXe siècle à l'élaboration de protocoles de plus en plus précis. Le visage est peu à peu lessivé de tout contexte historique et social. Ce puissant courant esthétique, l'exploration de plus en plus aiguë de la représentation du visage sont vus à travers des œuvres françaises et étrangères : Paul Strand, André Kertesz, Raoul Ubac, Diane Arbus, Rossella Bellusci, Ralph Gibson, Florence Chevallier, Clarence John Laughlin, Vilem Kriz, Xavier Zimmerman. La lumière est faite aussi bien sur des pièces isolées, comme la photographie par Rudomine de La Vierge inconnue du canal de l'Ourcq, cette noyée rendue célèbre par Louis Aragon, ou des affiches déchirées vues à Tokyo par William Klein, que sur les séries de Vilem Kriz ou Connie Imboden.

10/2003

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Dictionnaires et ouvrages géné

Frontières, entre histoires et géographies

Le Château de La Roche-Guyon présente du 19 mai au 28 novembre 2021 l’exposition Frontières, entre histoires et géographies. Son commissariat est assuré par Michel Foucher, géographe, diplomate et essayiste, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales (Fondation Maison des Sciences de l’Homme) depuis 2013. Cette exposition est la pierre angulaire d’une Saison thématique intitulée «Frontières». Situé aux confins de l’ancien duché de Normandie et du royaume de France, sur une limite marquée par la rivière Epte il y a 1 110 ans, et surplombant la Seine, voie de passage longtemps menaçante, le château de La Roche-Guyon se prête à merveille à l’exploration de cette question. A partir de l’échelle locale visible en Val d’Oise et de l’ancienne frontière de l’Epte, encore présente sur les cartes, se déroule l’histoire de la formation des frontières françaises et se décline la géographie de ces lignes imaginaires. On découvre comment la Manche, une mer pour deux royaumes, frontière naturelle par excellence, au moins en apparence, fut d’abord une zone de rivalités séculaires, avant de se muer en interface active et fréquentée. On s’interroge sur l’Europe, vieux continent aux limites récentes, on rappelle l’histoire de la gestion de ses frontières par l’Union européenne et on s’interroge sur la façon dont ses habitants les vivent. Se dessinent les enjeux du contrôle des mobilités, avec l’invention du passeport, ceux des flux migratoires – la frontière protège l’exilé et son au-delà attire le jeune migrant en quête d’un sort meilleur. On représente les moyens de l’échange, l’actualité autour des frontières avec la crise sanitaire suite à la pandémie de Covid-19 Bien évidemment, l’internet sans frontières, les datacentres et les câbles sous-marins, nouvelles artères de la planète, sont évoqués.La mise en vis-à-vis photographique des murs qui séparent et des ponts qui relient off re l’occasion d’une réflexion à la fois esthétique et éthique sur le sens des limites dans notre monde contemporain. On met en évidence les tensions autour des frontières, sur mer et sur terre, y compris sur les cols de l’Himalaya, entre Inde et Chine. Enfin, des images satellites des frontières dans le monde seront l’occasion de s’évader et de rêver les frontières.D’ailleurs, elles inspirent. Les représentations de frontières par des artistes tels que Monet, Turner, Klee, Ernest Pignon-Ernest ou encore Youcef Korichi confi rment la diversité de ces influences.

08/2021

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Critique Poésie

Baudelaire, la modernité mélancolique

Cet ouvrage célèbre le bicentenaire de la naissance du poète et explore son oeuvre sous l'angle de l'expérience mélancolique. Epreuves corrigées de la première édition des Fleurs du mal, manuscrit autographe de Mon coeur mis à nu, estampes de Meyron, autoportrait ou encore portraits par Nadar invitent à une immersion dans l'univers du poète. Après un essai introductif d'Antoine Compagnon portant sur Baudelaire et la modernité, le prologue, présenté par Jean-Marc Chatelain, partira du rapport privilégié que Baudelaire entretenait avec la figure d'Hamlet, son double allégorique, pour explorer la mélancolie baudelairienne jusqu'à son point le plus intime. 3 axes sont proposés : l'exil et l'errance ; le souvenir et les fantômes du passé ; la déchirure mélancolique du moi. L'exil et l'errance La première partie du catalogue est consacrée au sentiment d'exil, qui constitue la donnée initiale du destin de poète de Baudelaire, vivant mal la séparation avec sa mère et atteint de " la grande Maladie de l'horreur du Domicile ". André Guyaux évoque notamment le voyage que Baudelaire effectue en 1841 aux îles Maurice et Bourbon, auquel le contraint son beau-père, le général Aupick, qui entend l'éloigner de la capitale pour lui faire passer le goût de la littérature. Jean-Marc Chatelain retrace ensuite l'histoire éditoriale des Fleurs du mal jusqu'à leur publication en 1857, à partir des épreuves corrigées par Baudelaire (dont le recueil est conservé à la Réserve des livres rares). Les fantômes de la vie antérieure Rémi Brague, dans son essai, éclaire le rapport singulier qu'entretenait Baudelaire avec le langage de l'image, lui qui se donnait pour double tâche de glorifier " le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion) " et le " vagabondage ". L'image répond fondamentalement, chez Baudelaire, à un mode de présence spectral. Ainsi en est-il des " fantômes parisiens " à la suite des démolitions orchestrées par le préfet Haussmann. Valérie Sueur, dans son essai, montre les correspondances entre les vers de l'un (notamment les " Tableaux parisiens ") et les estampes de l'autre, tel le Stryge. La déchirure mélancolique du moi Jean-Claude Mathieu, dans l'essai de la troisième et dernière partie, revient sur tous les thèmes forts du catalogue. Dans ses poèmes, Baudelaire, attentif à la vie triviale des faubourgs boueux et des rues encombrées, prend soin des " ruines ", plus bouleversantes que le nouveau Paris, des " Petites Vieilles " chétives... Dans l'oeuvre de Baudelaire comme dans sa vie, la mélancolie prend différentes formes, celle du dandysme d'une part, qui fait l'objet de l'essai d'Andrea Schellino ; celle de l'ironie de l'autre, du rire et de la caricature, qu'expose Julien Dimerman. Dans l'épilogue " Baudelaire en son miroir ", Sylvie Aubenas présentes les principaux portraits photographiques du poète comme des images diffractées de lui-même qui témoignent à leur manière de l'impossible coïncidence avec soi-même, telle que Courbet la décrit en 1848 : " Je ne sais comment aboutir au portrait de Baudelaire, tous les jours il change de figure. "

10/2021

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Histoire internationale

Mballo Dia Thiam - L'indomptable combattant du SUTSAS. Biographie

C'est l'histoire et la trajectoire d'un homme. Cette histoire et cette trajectoire épousent celles du plus grand syndicat de la santé du Sénégal mais aussi celles de celui qui en a tenu le gouvernail ces dernières années, contre vents et marée. Nous sommes au début des années 1980. Léopold Sudar Senghor, frappé par l'usure du pouvoir, cède les rênes du pays à son dauphin Abdou Diouf. Celui-ci tente une ouverture démocratique en suscitant le multipartisme intégral. Pour autant, le pays n'en mène pas large. La culture de Parti unique reste tenace, le monde syndical est sous la coupe de la CNTS, prolongement du Parti au pouvoir, chantre de la Participation Responsable, sorte de syndicalisme caviar, cautère sur une jambe de bois qui préfère le conformisme à la confrontation. Les leaders de ce syndicalisme sont généralement des cadors du parti au pouvoir. C'est à fleurets mouchetés que les acquis du peuple laborieux se décident. Il s'agit davantage d'un cimetière des revendications des masses laborieuses. Le monde de la santé (...) est un exemple saisissant et pathétique, de ce que précarité veut dire. Parmi les mieux instruits, les agents de la santé sont paradoxalement frappés d'une indécente indigence. On eût dit que cette noblesse faisait en même temps office de caste d'Intouchables. En effet, après avoir fait menacer son fond de culotte d'escarres, l'infirmier ne touche pas plus de 58 000 FCFA et le médecin et son Bac + 8 ne voit inscrire sur son bulletin de salaire qu'un net de 70 000 FCFA. Mais ces agents si différents des autres font face à un dilemme : se syndiquer, faire grève, faire planer sur les populations la menace d'un mal qui s'aggrave, d'un handicap irréversible, de la survenue de l'irréparable parce qua un moment, l'urgence est suspendue sur un piquet de grève ; ou se mettre, contre vents et marée, debout devant des autorités qui ne connaissent que le rapport de force, pour préserver leur dignité, s'assurer (.. j le minimum pour vivre décemment. Ils sont nombreux, à l'aube de ces années 1980 à choisir le second terme de l'alternative. Mballo Dia Thiam, en poste à Ziguinchor fait déjà office, avec d'autres, de pionnier et de chef de file de ce Germinal des damnés de la souffrance humaine. Réunions syndicales, prises de paroles devant des militants parfois sceptiques, souvent déterminés, nuits blanches, privations, désinformation, intimidations, tentatives de corruption n'y feront rien. Aux quatre coins du Sénégal, les sections s'organisent fédérant le Professeur Agrégé de Médecine, l'infirmier, le travailleur social et le manoeuvre. Le SUTSAS obtient son récépissé en 1982. Les fers de lance ont pour nom Bakhao Seck, Awa Marie Coll Seck, Salif Guindo, Fangaly Diouf, Mballo Dia Thiam, Abdel Kader Badji. Le SUTSAS se lance alors dans sa première grève qui marquera les annales du mouvement syndical du pays. Tous les corps de métier de la santé y prirent part et toute la pyramide sanitaire s'en trouvàt ébranlée. Cet ouvrage remarquablement écrit par une des plus belles plumes sénégalaises du moment raconte avec l'art sublime du conteur ce qu'a été le SUTSAS mais aussi les mutations récentes et profondes de la vie syndicale et politique sénégalaises.

10/2019

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Art contemporain

À mains nues. Parcours de la collection du MAC VAL

A mains nues Parcours de la collection du MAC VAL 192 pages 160 reproductions Format : 21 x 17 cm Broché, dos toilé pailleté, cahiers à la japonaise Textes : Marie Darrieussecq, Romina de Novellis, Alexia Fabre, Agnès Gayraud, Caroline Honorien, Philippe Liotard, Mélanie Meffrer Rondeau, Claire Moulène, Mathieu Potte-Bonneville, Fabienne Radi, Anne-Lou Vicente, Marion Zilio Graphisme : Lisa Sturacci Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-13-0 Parution : 8 avril 2022 15 euros Après "Le vent se lève" , exposition de la collection incarnant les relations que l'humanité entretient avec la Terre, le MAC VAL poursuit son exploration de l'humain en se recentrant sur le corps, son langage, son pouvoir et sa puissance de réinvention, avec cette nouvelle exposition "A mains nues" . Inédites ou plus anciennes, les oeuvres évoquent la réinvention de soi, le futur qu'il nous appartient de créer, à mains nues. En cette expérience partagée de la pandémie, d'empêchement de l'autre, de son contact, du violent constat de notre fragilité corporelle et de notre statut de corps vivant, nous avons eu envie de nous projeter dans le futur et de l'envisager avec désir, élan et espoir. Les oeuvres ici réunies racontent d'une part la corporéité et son langage, les fluides vitaux, les membres, dont les mains, qui incarnent la question de la réinvention de soi contre la réalité, la fatalité ou les déterminismes sociaux. La fiction, le récit, la mise en scène, le travestissement sont autant de stratégies mises en oeuvre par les artistes pour engager cette réinvention, douce, déterminée ou plus guerrière. Ont ainsi été composés des ensembles d'artistes particulièrement chers au musée et qui incarnent ces sujets : Annette Messager, Jena-Luc Blanc, Esther Ferrer, Gaëlle Choisne, Jean-Luc Verna, Nina Childress, Kapwani Kiwanga, Edi Dubien, Romina de Novellis, parmi d'autres... L'adresse à l'autre, à son regard comme à son corps, est au coeur des oeuvres, à travers la fabrication de sa propre image, portraits ou autoportraits qui résonnent ainsi avec les phénomènes historiques et contemporains de l'invention de soi, questionnant la distance au réel. Un réel souvent contredit, transformé par des artifices, maquillage, chorégraphie, tatouages, mises en scène... Il est avant tout question des langages des corps, de ce qu'ils peuvent dire, faire, enveloppe fragile, unique (? ), malléable, signifiante de l'âme qu'ils habillent et qui les habitent. Pour nous accompagner dans cet ouvrage, exclusivement illustré de photographies de ce nouvel accro- chage, nous avons invité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin de l'ouvrir à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 12 mars 2022. Avec les oeuvres de Boris Achour, Pierre Ardouvin, Bianca Argimón, Kader Attia, Elisabeth Ballet, Eric Baudart, Jean-Luc Blanc, Nina Childress, Gaëlle Choisne, Clément Cogitore, Mathilde Denize, Romina de Novellis, Angela Detanico ? /? Rafael Lain, Mario d'Souza, Edi Dubien, Mimosa Echard, Eléonore False, Sylvie Fanchon, Valérie Favre, Esther Ferrer, Nicolas Floc'h, Mark Geffriaud, Shilpa Gupta, Kapwani Kiwanga, Thierry Kuntzel, Emmanuel Lagarrigue, Ange Leccia, Natacha Lesueur, Annette Messager, Marlène Mocquet, Charlotte Moth, Frédéric Nauczyciel, Melik Ohanian, Bruno Perramant, Françoise Pétrovitch, Abraham Poincheval, Laure Prouvost, Judit Reigl, Jean-Luc Verna, Catherine Viollet, We Are The Painters...

04/2022

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Islam

Des hiérarchies initiatiques

Surnommé "le plus grand des Maîtres" (al-Shaykh al-akbar), Ibn 'Arabî (1165-1240) occupe au sein de la hiérarchie initiatique de l'islam un statut particulier, celui du Sceau des saints. Nul autre mieux que lui ne pouvait par conséquent exposer quels étaient les degrés de cette hiérarchie. Référence majeure du soufisme, ses écrits conservent une permanente actualité que rien n'est venu perturber. Son oeuvre est immense, que ce soit par la taille (on lui attribue plus de huit cents ouvrages, certains très courts mais d'autres de plusieurs milliers de pages) ou par le caractère exceptionnel de son contenu et sa richesse. Al-Futûhât al-Makkiyah ("Les Illuminations de La Mecque") synthétise de son enseignement. Il en a entrepris la rédaction alors qu'il était en pèlerinage dans la ville sainte. Monument de la spiritualité soufie, qualifié de "Bible de l'ésotérisme en Islam" , la somme de connaissances qu'il contient est sans équivalent dans aucune civilisation. Le présent recueil est une nouvelle anthologie de la partie de la première section des Futûhât qui réunit les principaux chapitres ayant trait aux hiérarchies initiatiques. Cette sélection répertorie ceux traitant des Pôles spirituels ou encore ceux sur les saints christiques, sur les hommes de la perplexité ou ceux qui sont revenus après l'union intérieure. Il répond à des questions essentielles telles que : "à quelle station le saint est-il ramené quand Dieu l'exclut de Sa présence ? " et le statut de ceux qui sont revenus après l'union spirituelle. Ibn Arabi y aborde les étapes essentielles de la réalisation intérieure en se référant comme toujours au Coran ou à l'histoire islamique. Cette anthologie se conclue sur la connaissance des pensées sataniques qui peuvent accabler le spirituel dans sa quête initiatique. Elle peut être utile à quiconque souhaite entrevoir l'immensité de la dimension intérieure du soufisme, coeur de la tradition musulmane. Comme dans chacun de ses ouvrages, Ibn Arabi conduit le lecteur à reconsidérer non seulement sa vision de cette dernière mais aussi du monde lui-même tout entier et permet à la conscience d'en élargir les limites. Cette anthologie est le second volume de la réédition revue et corrigée des Révélations de La Mecque, volume épuisé depuis de nombreuses années. Chacun de ces recueils est d'un petit nombre de pages mais d'une extrême densité. Chaque lecture en révélera de nouveaux prolongements en sorte que ce livre peut accompagner un lecteur sa vie durant. Il constitue un condensé d'une somme d'enseignements sans équivalent aussi bien dans le soufisme que dans le monde musulman et dont la portée s'ouvre sur une vision universelle du monde. Le choix des textes qui le compose a été effectué par Abdallah Penot, un des meilleurs traducteurs actuels de l'islam classique. Cofondateur des éditions i, est l'auteur d'une des meilleures traductions du Coran mais aussi des grands maîtres du soufisme tels que l'émir Abdel-Kader ou Iskandari. La traduction des textes est complétée par une introduction à la cosmologie islamique qui résume avec clarté pour le non-spécialiste les notions de base qu'Ibn Arabi suppose connue de son lecteur. Ce recueil, à l'origine destiné exclusivement aux savants, constitue aujourd'hui pour chaque lecteur, musulman ou non, un support de méditation permanente et présente un intérêt technique exceptionnel pour toute personne suivant une voie initiatique, ne serait-ce que, par comparaison, de comprendre à quel point on est désormais éloigné du degré de ce qui en furent autrefois les tenants.

04/2024

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Critique littéraire

Études germaniques - N°1/2013. Hugo Claus (1929-2008)

Julien VERMEULEN : Hugo Claus à New York (1959) In 1959-1960, Hugo Claus spent six months in the US, Mexico and Cuba. In the course of his trip he wrote down a number of impressions and experiences which he later turned into a cycle of poems, entitled "Reportage" (1961). In terms of contents and style these poems differ from his previous work. Claus now uses a style which is less hermetical : apart from this remarkable transparency, a wide range of ironic expressions, ambivalent idioms, contrasting registers and playful characterisations constitute a lexicological diversity. The great number of assonances and the use of non-literary text registers also characterize these poems. In this way this cycle anticipates later work in which Claus systematically applies diverse collage techniques. The poems "N. Y. 1" and "N. Y. 2" are also an exceptional testimony of the feelings of isolation and vulnerability of the lyrical "I". In 1959-1960 bracht Hugo Claus zes maanden door in de VS, Mexico en Cuba. Tijdens zijn verblijf noteerde hij enkele indrukken en ervaringen die hij later in de gedichtenreeks "Reportage" (1961) uitwerkte. Inhoudelijk en stilistisch wijkt deze poëzie af van zijn vroeger werk. Claus hanteert hier immers een stijl die minder hermetisch is : naast een opmerkelijke transparantie constateren we ook lexicografische diversiteit met allerlei ironische en ondermijnende dubbele bodems, kritische en contrastieve registers, ludieke en spottende typeringen. Ook het grote aantal assonanties en het gebruik van niet-literaire tekstregisters karakteriseren deze gedichten. In die zin anticipeert deze cyclus op zijn later werk waarin hij talrijke collagetechnieken op een systematische wijze toepast. De openingsgedichten "N. Y. 1" en "N. Y. 2" getuigen ook op een uitzonderlijke wijze van het isolement en de kwetsbaarheid van de ik-figuur. Sarah BEEKS : Masscheroen ou trois messieurs nus. L'engagement artistique de Hugo Claus dans les années soixante In the spring of 1968 Hugo Claus was officially charged with public indecency. The fact that he had staged three naked men in his play Masscheroen, could not be tolerated by to the conservative judiciary in Flanders. The lawsuit caused a great fuss within the artistic milieu : art and literature had regularly been censored and something had to be done. Inspired by the activist élan of May '68, Claus and his colleagues chose to act upon their artistic commitment. Through cheerful happenings and poetic protest evenings they fought for the autonomy of art and literature. In het voorjaar van 1968 werd Hugo Claus aangeklaagd wegens openbare zedenschennis. In zijn toneelstuk Masscheroen had hij drie naakte mannen laten optreden en dat kon volgens de conservatieve rechterlijke macht in Vlaanderen niet door de beugel. De zaak leidde tot veel ophef binnen het artistieke milieu : kunst en literatuur werden eind jaren zestig veelvuldig gecensureerd en dat werd niet langer geaccepteerd. Aangestoken door het activistische elan van mei '68 besloten Claus en zijn collega's zich artistiek geëngageerd te tonen. Door middel van vrolijke happenings en poëtische protestavonden bevochten zij de autonomie van kunst en literatuur. Pieter VERSTRAETEN : Le corps du Christ. Le roman A propos de Dédé et le catholicisme Hugo Claus's short novel Omtrent Deedee [With regard to Deedee], which appeared in 1963, can be read in a variety of ways. In general, two slightly antagonistic interpretative models have been dominant so far : whereas the early literary analysis by Julien Weverbergh focuses on the symbolic dimension of the story, a commentator such as Bert Vanheste emphasizes the novel's connection with contemporary social discussions, such as the debates on the democratization of Catholic faith in the context of Vaticanum II (1962-1965). In this article I want to further develop the latter perspective by reading the book primarily as a commentary on Catholic faith, understood in its institutional as well as its ideological dimensions. In particular, I focus on the kind of priesthood the main character Deedee is embodying, on the relation between the priest Deedee and the young homosexual Claude, who seems to represent an alternative kind of priesthood, and on the process of transubstantiation, which plays a major role in all this. Finally, I relate the motif of transubstantiation to Claus's conception of meaning and symbolism. It appears that the religious sacrament as well as the signifying process are based on the interaction between the concrete and material on the one hand and the abstract and ideal on the other. In the end, in Omtrent Deedee, both categories are unmasked as mere social constructs, failing to do what they promise : restoring an original, sacral union or wholeness. Van Hugo Claus' korte roman Omtrent Deedee, verschenen in 1963, zijn heel verschillende interpretaties mogelijk. Grosso modo staan daarbij twee verschillende lectuurmodellen tegenover elkaar. Terwijl de vroege analyse van Julien Weverbergh vooral inzet op de symbolische dimensie van het verhaal, vraagt iemand als Bert Vanheste expliciet aandacht voor de betrokkenheid van de roman op contemporaine maatschappelijke problemen, zoals de discussies rond de democratisering van het katholieke geloof die plaatsvinden in de context van Vaticanum II. In dit artikel wil ik dat tweede perspectief verder uitwerken door Omtrent Deedee in de eerste plaats te lezen als een commentaar op het katholieke geloof, zowel op de institutionele als op de ideologische dimensie ervan. Ik focus daarbij op de aard van het priesterschap van het hoofdpersonage Deedee, op de relatie tussen de geestelijke Deedee en de jonge homoseksueel Claude, die een alternatieve priesterrol op zich neemt, en op het sacrale proces van de transsubstantiatie, dat bij dit alles een cruciale rol lijkt te spelen. Tenslotte verbind ik het motief van de transsubstantiatie met Claus' visie op betekenis en symboliek. Zowel het religieuze sacrament als het proces van betekenisgeving zijn immers gebaseerd op de interacties tussen het concrete en materiële enerzijds en het abstracte en ideële anderzijds. Finaal worden beide categorieën in Omtrent Deedee ontmaskerd als louter sociale constructies die er niet in slagen hun belofte waar te maken en een oorspronkelijke, sacrale eenheid en heelheid te herstellen. Tom SINTOBIN : Raconter en bafouillant, bafouiller en racontant. Traumatisme et narrativité chez Hugo Claus In this article two novels by Hugo Claus are analysed from the perspective of Trauma theory : Desire (1978) and The sorrow of Belgium (1983). Trauma destroys an individual's life-narrative and results in a Post Traumatic Stress Disorder. In Desire it is Didi that seems to suffer from it : she lost her human identity and her awareness of time, she is barely able to speek - which means that she has lost the plot that can give her life meaning and coherence. The reader is never told what exactly is the matter : all he gets are flashes, which are not sufficient to tell him the whole story. Moreover, he is confronted with the fact that the language of the novel is very ambiguous. These two characteristics - the unability to get to a fullblown story and the loss of language - the reader shares with a PTSD-patient, which suggests that this novel has a performative aspect : the reader lives through the same drama as that of the characters. In The sorrow of Belgium, uncle Omer is confronted with a malfunctioning language and ability to narrate. His problem manifests itself in repetition and in misunderstandings due to the ambiguity of words. The reader encounters exactly the same problem at the end of the novel, when a passage that seemed rather superficial at first sight in reality turns out to be full of meaning. However, there are characters in this novel whom one would expect to be traumatised that nevertheless do not show the typical characteristics. Above all the father, Staf, talks endlessly about the terrible things that happened to him, even so much that the members of his family are no longer interested. The feeling of the "surplus" of narratives, that are as a consequence not healing any more but aim at hiding something, is a feeling shared by the reader while he is reading this strange novel, which gets in its turn a performative aspect. In dit artikel worden twee romans van Hugo Claus, Het verlangen (1978) en Het verdriet van België (1983) bestudeerd vanuit het perspectief van traumastudies. Daarbij wordt een trauma gedefinieerd als datgene wat het levensnarratief van een individu vernietigt, met een Post Traumatic Stress Disorder tot gevolg. In Het verlangen blijkt Didi's pathologie daar nogal wat kenmerken van te hebben : ze is haar menselijke identiteit kwijt, haar tijdsbesef is ontregeld, ze kan amper nog spreken - zij heeft dus niet langer de beschikking over een levensnarratief dat haar bestaan zinvol en coherent kan maken. De lezer verneemt echter nooit precies wat er aan de hand is : hij krijgt slechts flitsen te zien en komt niet tot een sluitend verhaal. Bovendien wordt hij ermee geconfronteerd dat de taal van de roman wel heel meerzinnig wordt. Deze beide kenmerken - het onvermogen om tot een verhaal te komen en het verlies van taal - deelt de lezer met een PTSD-patiënt, zodat het verhaal in overdrachtelijke zin performatief is geworden : de lezer ondervindt het drama van de personages aan den lijve. Ook in Het verdriet van België komt er een personage voor wiens taal en verhalend vermogen hapert : Nonkel Omer. Zijn aandoening uit zich onder meer in herhaling en in misverstanden door dubbelzinnige woorden en blijkt ook de lezer parten te spelen wanneer die zich tegen het einde van de roman met een ogenschijnlijk anekdotische maar in werkelijkheid uitermate beladen passage geconfronteerd ziet. Nochtans zijn er ook personages waarvan men zou kunnen aannemen dat ze getraumatiseerd zijn zonder dat ze de kenmerken van een PTSD vertonen : vooral vader Staf vertelt honderduit over wat hem is overkomen, zelfs in die mate dat zijn verhalen niet meer interessant gevonden worden door zijn huisgenoten. Het gevoel van de overdaad aan verhalen, die niet langer heilzaam zijn maar iets verbergen, maakt zich ook van de lezer meester bij zijn lectuur van deze vreemde roman. Het verdriet van België heeft zodoende op zijn beurt iets performatiefs. Dirk VAN HULLE : Claus et la narratologie exogénétique. La cognition externe (extended mind) et les notes de lecture autour du Chagrin des Belges This article combines genetic criticism with a post-Cartesian approach to cognitive narratology, notably to the examination of literary evocations of the fictional mind. The case study is the genesis of Hugo Claus' novel Het verdriet van België. The exogenetic analysis of two extant notebooks shows how the author's reading notes contribute not just to the fictional cosmology of the novel, but also to the cognitive cosmology of the characters' 'extended' minds. The article argues that for Claus, as for many twentieth-century authors, the materiality of the avant-texte served as a cognitive model for the evocation of the workings of the fictional mind. Dit artikel combineert tekstgenetisch onderzoek met een post-Cartesiaanse benadering van de cognitieve narratologie, in het bijzonder het onderzoek naar vormen van literaire bewustzijnsrepresentatie. De gevalstudie is de genese van Hugo Claus' roman Het verdriet van België. Uit de exogenetische analyse van twee bewaard gebleven notitieboeken blijkt hoe de lectuurnotities bijdragen, niet alleen tot de fictionele kosmologie van de roman, maar ook tot de cognitieve kosmologie van personages en hun "extended mind" . Het artikel argumenteert dat voor Claus, net als voor heel wat twintigste-eeuwse auteurs, de materialiteit van de avant-texte heeft gefungeerd als cognitief model voor literaire bewustzijnsrepresentatie. Malgorzata DUBROWSKA : Die mythische Welt Anna Seghers'. Literarische Bilder aus dem französischen Exil Alongside her journalistic undertakings, literary works by Anna Seghers left trajectories of her residence as an immigrant in France between the years 1933-1941. In her literary works, the writer often depicted in a metaphorical way the world of immigration experiences : Sense of instability, isolation, life intimidations and also consciousness of replication of the immigrant' destiny. She brought a universal literary vision that corresponded to the biblical tradition and the world of the Greek and Roman mythologies. The author of this article, based on the selected literary works of Anna Seghers that were created in France, catalogues the universal experiences of the existence of the human kind, that in Seghers' works become mythical. Les textes littéraires d'Anna Seghers, qui complètent son activité publicistique, où elle décrit d'une manière métaphorique ses expériences d'expatriée, en disent long sur les années de son exil en France (1939-1941). La précarité, l'isolement, le danger de mort et la conscience de réitération de l'existence d'exilé font naître une vision littéraire universelle qui puise tant dans la tradition biblique que dans les mythologies grecque et romaine. A travers les textes littéraires retenus, issus de la période française, l'auteur de la présente contribution tente de concrétiser cette expérience atemporelle de l'existence humaine à laquelle Seghers donne une dimension mythique.

06/2013