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Benji Davies

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Littérature française

La vie privée d'oubli

Gisèle Pineau interroge la possibilité de vivre avec les ombres des ancêtres. Le roman vibrant de générations marquées par l'histoire commune de l'esclavage. Margy et Yaëlle vivent en Guadeloupe depuis toujours. Pour ces amies-soeurs, tout se partage depuis l'école maternelle, les premières fois avec des garçons, les épreuves du bac ratées, les danses et sorties la nuit, les rêves d'une vie d'artiste, la violence des hommes et la foi en leur rédemption. Quand, à la demande de son petit ami Benja, Margy avale une trentaine de boulettes de cocaïne et réussit sans heurt à débarquer en France, elle se dit que c'est de l'argent facile, que c'est l'espoir d'une vie meilleure. Alors pourquoi ne pas enrôler son amie dans le business ? Yaëlle y voit une échappatoire, loin de Gwada et de son passé. Mais en plein vol vers Paris, elle est prise de convulsions : les capsules se rompent, une par une, répandant la cargaison dans son corps. D'autres femmes avant elle ont rejoint Paris, il y a Annette, sa tante, qui a fui très tôt dans l'espoir d'enterrer un secret honteux. Joycy, une jeune Nigériane, échappée des réseaux de prostitution, qui aspire à une seconde chance. Et Maya, étudiante métisse qui cherche à connaître les origines de son père, inconnu au bataillon. Et si le lien entre toutes ces femmes était leur ancêtre commune Agontimé, arrachée par l'esclavage à sa terre natale africaine ? Agontimé, dont la voix, comme venue d'outre-tombe, résonne dans l'esprit de Yaëlle, quand elle est plongée dans le coma qui lui permettra de survivre à l'overdose. Roman magistral où se tissent les vies de femmes et d'hommes reliés par un héritage invisible de douleur, La vie privée d'oubli analyse les conséquences des traumatismes des générations précédentes sur les suivantes. En explorant les places de la mémoire intime et collective dans le déroulé de nos vies, Gisèle Pineau interroge : comment panser les plaies d'un autre âge ?

01/2024

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Sciences politiques

La guerre des islamismes

L'islam vit une guerre permanente qui oppose essentiellement des groupes musulmans chiites et des groupes musulmans sunnites. Mais il existe également une lutte interne à l'islam sunnite, majoritaire dans le monde, entre les sunnites de la tendance frériste (Frères musulmans) et les sunnites de la tendance salafiste (wahhabites). Cette lutte interne à l'islam est soutenue par des pays qui ont pour religion d'Etat l'une ou l'autre de ces tendances, qui se vit comme dans le "vrai" face aux "déviants" ou "hérétiques". Méconnaissant cette situation, les Occidentaux, par leurs interventions, aggravent les luttes internes, voire les importent dans leur territoire national. Lorsque sous la présidence de Nicolas Sarkozy l'alliance avec le Qatar fut privilégiée, le courant sunnite des Frères musulmans apparut "béni de Dieu" dans la perception commune des musulmans sur les deux rives de la Méditerranée. A l'inverse, lorsque, sous la présidence de François Hollande, l'alliance avec l'Arabie saoudite a été préférée, le courant salafiste de l'islam sunnite a pris le dessus dans la perception collective : à chaque changement d'alliance en politique étrangère correspond un changement de perception dans les communautés musulmanes à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Mathieu Guidère articule en permanence le temps long des convictions religieuses et le temps plus court du politique et du national, l'évolution séculaire des disputes théologiques et les divisions très récentes des frontières héritées du modèle européen de l'Etat-nation. Le lecteur comprend ainsi pourquoi le croyant ordinaire, loin d'être un docteur en théologie, perçoit sa religion comme un marqueur culturel d'us et de coutumes ancestraux et transmis par la famille et le lignage, souvent en contradiction avec l'identité que l'Etat cherche à lui imposer.

01/2017

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Littérature française

Noir sur blanc

Perplexe, Dieudonné vadrouille dans Paris au volant de son taxi avec des clients qui semblent aujourd'hui plus enclins à lui débiter des récits qui s'apparentent davantage à une litanie de non-dits qu'à des propos fortuits. Chacun y va de sa petite confidence intime, comme si il s'agissait d'une révélation ultime, voire lui laisse de ses brèves évocations un objet insolite, comme s'il en faisait une sainte collection. En ce beau vendredi qui ouvre le week-end pascal, le taximan suit bien malgré lui, un curieux circuit où chaque destination semble préfigurer la destinée de ses passagers momentanés. A moins que ce soit sans rien savoir de lui qu'ils déblatèrent au hasard. Car ces conversations bizarres ne manquent pas de le replonger au coeur de sa région d'enfance, le Kivu montagneux qu'il a dû délaisser, n'y trouvant que souffrance. Les prédictions de sa protectrice locale, Utabiri, lui ayant promis des dons de visionnaire averti et un avenir épanoui, c'est vers la France qu'il s'était enfui, sans y trouver son pain béni, dans la clandestinité et son monde pourri. Mais voilà que la journée embarquée le conduit, lui aussi, en quête d'indices subtils, à la recherche d'un trésor dérobé au Louvre, sans imaginer qu'il lui revient à tout prix de révéler le mystère de son identité cachée. Car, dans l'ombre de Dieudonné, c'est un triste complot qui s'est ourdi suite à un bien curieux pari : le conducteur est-il seulement un malheureux chauffeur de taxi rencontré à la croisée des chemins, ou le porteur bienheureux d'un message divin qui doit passer de mains en mains ?

06/2015

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Critique littéraire

Jean Sénac, poète et martyr

Jean Sénac, fils bâtard d’une modiste espagnole et d’un coiffeur français, est né en 1926 à Béni-Saf, port minier algérien. Il a rapidement voulu être poète et critique littéraire. Dès la fin de la guerre de 39-40, il fonde la revue "Terrasses" et se lie à de nombreux poètes écrivains. C’est à Albert Camus qu’il doit sa première publication, Poèmes, dans la collection "Espoir" chez Gallimard, en 1954, avec une préface de René Char. Entre 1954 et 1962, Jean Sénac s’installe en France, mais participe à la lutte du peuple algérien en restant en contact avec des combattants et en exprimant sa solidarité dans ses poèmes, que publie non plus Gallimard (du fait des positions de plus en plus ambiguës de Camus), mais Subervie. Sénac ne rompra jamais totalement avec Camus, mais polémique, tout comme Jean Amrouche, avec l’écrivain que la guerre d’indépendance déchire. En 1962, il retourne en Algérie, où il prend des fonctions officielles dans l’Union des Ecrivains, et où il est considéré comme algérien. En 1965, il est séquestré par les services secrets de Boumédiène, mais libéré au bout d’une semaine. Simple intimidation. Son homosexualité affichée, sa critique d’une nouvelle Nomenklatura ne plaisent pas. Il est cependant toujours chargé d’une émission littéraire à la radio algérienne. On ne l’en licenciera qu’en 1971. Il est assassiné deux ans plus tard, poignardé dans le taudis où il vivait. On accuse l'un de ses amis, mais c’est un bouc émissaire. Il s’agit probablement d’un assassinat politique. En 1968, Gallimard avait publié Avant-corps, mais la plupart des poèmes de Sénac avaient paru chez Subervie ou de petits éditeurs, avant d’être réunis par Actes Sud.

10/2013

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Aventure

Far Cry. Les Larmes d'Esperanza

Pour Juan Cortez, la guérilla est un métier. La mort, un hobby. Ils sont nombreux, les humains rongés par les addictions. Certains ne vivent que de sensations extrêmes, d'autres ne peuvent se passer de substances euphorisantes. Juan Cortez, lui, est accro à la guérilla. Depuis des années, il voyage de pays en guerre en zones de conflit, mettant son expérience et sa formation au service du plus offrant. Cette fois-ci, le destin l'a mené jusqu'au Santa Costa, un pays d'Amérique du Sud qui lui rappelle curieusement Yara, sa terre natale. Car ici, comme sur l'île d'Anton Castillo, la découverte récente d'une ressource rare, un minerai appelé " Tantale " , a bouleversé l'économie d'une petite nation auparavant ignorée. Trois camps se font maintenant face : la junte militaire récemment établie au pouvoir par Di Stefano, le parti bourgeois mené par la fille de l'ancien dirigeant assassiné et un groupe révolutionnaire, défenseurs des droits ouvriers et des populations d'indigènes. Ce sont ces derniers, guidés par leur leader Max Purillo, qui ont fait appel aux talents de Juan. Et pour lui, c'est du pain béni : une guérilla naissante, une période trouble sur le plan politique et surtout : de l'argent. Beaucoup d'argent. Pour soulever le pays, on lui demande de frapper un grand coup en assassinant le général Di Stefano. Mais bien entendu, rien ne va se passer comme prévu... Préquel aux événements de Far Cry 6, ce one-shot boosté aux amphétamines introduit l'un des personnages centraux du nouvel opus du jeu vidéo star d'Ubisoft : Juan Cortez. Quatre-vingts pages qui revisitent l'univers cinématographique et l'exotisme de cette licence de fantaisie contemporaine pour un récit d'action sauvage peuplé de personnages sombres et fascinants.

12/2021

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Littérature française

Ma terre levantine

Un voyage plein de péripéties pour un jeune Syrien appelé Riwan, contraint de fuir son pays tant aimé mais où sévit d'abord une grave crise politique, puis un conflit confessionnel, et qui subit actuellement une terrible guerre par procuration. En effet, tous les belligérants de la planète se sont donné rendez-vous sur ce sol béni des dieux depuis des millénaires, pour se livrer ces temps-ci une guerre sans merci. Le témoignage sur sa détention à la prison militaire de Saidnaya fait froid dans le dos et le suspens prend aux tripes. Le périple de plusieurs milliers de kilomètres effectué en partie à pied dès sa miraculeuse libération pat l'ASL, à travers plusieurs pays et sur une embarcation de fortune pour la traversée de la mer Egée afin de rejoindre une famille amie de France qui lui assure un refuge sûr, cela peut sembler a priori une périlleuse gageure, mais ce fut plutôt une aventure méticuleusement préparée. Le principal personnage de ce roman a relaté en détail la détresse de son peuple, la précarité des réfugiés, les espoirs et le désarroi, les rêves et les illusions, les périls et les exploits, mais aussi les amitiés nouées avec des gens à l'âme charitable au fil de son chemin d'exil et durant son parcours de damné de la terre. Sur fond d'une bouleversante histoire d'un amour perdu, dans laquelle Riwan a aussi livré sans fard ses états d'âme, son poignant récit donne également un subtil éclairage sur les dessous du drame syrien où se mêle le despotisme oriental de la famille al-Assad avec les méandres de la géopolitique mondiale, et cela depuis la fin tragique de l'Empire ottoman qui a régné en maître dans ce grand Moyen-Orient qu'on appelait autrefois le Levant.

02/2019

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Santé, diététique, beauté

Guide de la guérison corps-mental-âme. De l'ouverture de conscience à l'élévation spirituelle

Développer son pouvoir spirituel et énergétique pour accéder à la plénitude. Cher ami, Anamasté : "Le Divin qui est en moi, reconnaît et s'adresse à la partie Divine qui est en toi. Nous nous adressons à la partie la plus haute de ton Etre, ton Moi Supérieur pour contribuer à lever le voile sur des vérités trop longtemps dissimulées. Ces vérités font partie intégrante de toi et se révéleront au fil de l'expérience spirituelle proposée dans ce guide. Quelle que soit ta confession, quel que soit ton niveau d'évolution spirituelle, que tu débutes dans le domaine des énergies ou que tu sois un guérisseur expérimenté, ce guide répond aux aspirations de ton Ame. Partage avec nous cette riche expérience spirituelle en activant le potentiel infini de ton Esprit afin d'ouvrir ton canal intuitif et de guérir naturellement ton Ame, ton mental, ton corps et tes émotions... Apprends également à guérir ceux qui veulent véritablement être guéris. Guéris aussi les situations de la vie quotidienne. Tout est énergie et tu es bien plus que cette partie visible de ton corps matériel. Par une meilleure connaissance du fonctionnement de tes corps subtils, apprends à utiliser les énergies fondamentales. Par une meilleure connaissance des aspirations de ton Ame, apprends à monter ta vibration et à accéder aux Lois Universelles pour transformer ta vie. Ces Lois Universelles te permettront de développer les attributs : Paix, Force, Intelligence, Amour, Equilibre, Sagesse, Beauté, Connaissance, Foi, Respect et Vérité. A travers ces attributs Universels, connecte-toi à ta Grande Conscience pour avoir accès à l'Intelligence infinie. Pour cela, nous t'invitons à partager avec simplicité cette riche expérience Spirituelle qui se nourrit d'un grand nombre de révélations. Que ce guide béni révèle le Divin qui est en Toi et te permette de manifester pleinement ton Pouvoir Spirituel." Jean Luc et Kurt Dijoux

07/2018

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Littérature étrangère

Dobryd

J'ai écrit Dobryd parce que je ne me retrouvais pas dans tous les textes écrits sur les enfants dans la guerre. Ce qui manquait, c'est cet étrange mélange de terreur et d'euphorie qui a caractérisé ma propre expérience. J'ai abordé l'écriture de ce livre comme de la fiction, une fiction fondée sur mon histoire personnelle. Et surtout, je voulais éviter la sentimentalité et le pathos. A. C. " À cinq ans, j'avais passé la moitié de ma vie cachée dans le fenil d'une grange. " Dès la première phrase, le ton est donné. Juive polonaise, la narratrice est née pendant la guerre. En 1944, l'armée allemande recule devant les Russes, les villages polonais sont libérés, et, enfin, les occupants du grenier revoient le jour. La petite fille découvre le monde, dans un festival de sensations et de petits bonheurs quotidiens, alors qu'autour d'elle tout n'est que ruines et désolation. Sa mère et sa tante, après une étape dans un campement militaire, s'installent à Dobryd, leur ville d'origine, dans deux pièces épargnées par les tirs. Les trois survivantes peu à peu organisent leur retour à la vie. Par la voix de la tante, émerge le monde englouti d'avant la guerre, temps béni où le grand-père, propriétaire terrien cosmopolite, régnait sur une famille prospère et éclairée. Passent aussi, comme des ombres, les destins tragiques des premiers persécutés. Les conditions matérielles devenant de plus en plus difficiles, et l'antisémitisme de plus en plus insupportable - l'opportunisme des paysans est ici remarquablement évoqué -, la famille finira par émigrer au Canada, où Ann Charney vit aujourd'hui encore. De son enfance dans la guerre, l'écrivain a tiré une formidable leçon de vie. Pour preuve, ce livre lumineux.

02/2003

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Religion

Publie ma gloire ! Paroles de la Vierge Marie

Ce livre a pour auteur premier la Vierge Marie elle-même puisque ce sont ses Paroles, depuis le jour béni de l'Annonciation jusqu'à nos jours, qui y sont reproduites. Le lecteur y trouvera également des Paroles de Jésus-Christ Lui-même, puisque là où est la Sainte Vierge se trouve toujours aussi Jésus, son divin Fils. Sont ici retracées les Paroles de la Mère de Dieu en ses apparitions dont l'authenticité a été, à ce jour, officiellement reconnue par l'Eglise ; une exception est faite, s'agissant de la France, en tant que Fille aînée de l'Eglise, puisque sont aussi abordées les apparitions mariales qui donnent lieu à des pèlerinages reconnus et généralement encouragés par l'Eglise. Ce livre, qui, comme les Paroles de la Vierge Marie, s'adresse à tous, chrétiens ou non, revêt ainsi une importance toute particulière en ce qu'il regroupe les principales Paroles de notre Mère du Ciel, et qu'il contient tout un enseignement afin de nous sauver de l'esclavage du péché et de l'emprise du mal. Des demandes de la Mère de Dieu, pressantes en ces derniers temps, y sont relevées. Toutes témoignent de manière poignante de l'amour de Dieu et de la Vierge Marie pour tous les hommes et de leur infinie miséricorde en vue de sauver les âmes et assurer sur terre une paix véritable. "Publie ma gloire" : ces paroles de la Très Sainte Vierge Marie à Pellevoisin résonnent comme un appel lancé à chacun de nous en vue de contribuer à mieux faire connaître notre Mère du Ciel, Elle dont toute la gloire est précisément de nous conduire à son divin Fils. "Je vous le redis : écoutez ma parole et faites-la connaître parce qu'elle renferme un important enseignement." (Notre-Dame du Rosaire à San Nicolas (Argentine), 8 juin 1985).

04/2019

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Histoire internationale

Un village d'Oranie. Les Ouled Mimoun jusqu'à 1914

Les écrits sur l'Histoire du Maghreb se situent plus volontiers au niveau national qu'à celui de la "micro-Histoire" d'une région ou d'un village, comme dans cet ouvrage. L'histoire du village des Ouled Mimoun a été modelée, plus que beaucoup d'autres, par l'emprise coloniale : celui-ci s'est longtemps appelé Lamoricière. Il était installé à l'emplacement de l'antique Altava, occupée par les Romains au IIIe siècle, auxquels avait succédé un royaume berbéro-romain où s'implanta le christianisme au IVe siècle, puis l'Islam au siècle suivant. Au temps du royaume de Tlemcen, la localité représentait une place forte aux abords de la capitale. Quelques siècles plus tard elle fut, dans le cadre des Beni-'Amer, l'un des principaux soutiens de l'Emir Abd-el-Kader. Devant l'offensive dévastatrice du général Bugeaud, la population terrorisée émigra en masse vers le Maroc : occasion que l'administration coloniale française saisit pour mettre toutes les terres de la tribu sous séquestre. Lors de leur retour progressif, les Ouled Mimoun se retrouvèrent occupants précaires de leur sol, et condamnés à vendre leur force de travail aux colons qui vinrent s'installer entre 1859 et 1862. On retrace ici l'installation de ces colons, la transformation du village, l'aggravation de la misère, les révoltes (notamment celle des Ouled Sidi Cheikh), en s'appuyant sur les archives institutionnelles mais aussi sur les quelques documents qui subsistent dans les familles, restées en Algérie ou revenues en France après l'Indépendance. A la veille de la Grande Guerre, l'ordre colonial semblait solidement assuré, mais dans le "village nègre" où étaient cantonnés les "indigènes" algériens, commençaient à se manifester de nouvelles formes de lutte organisée. L'Histoire de l'Algérie entrait dans une autre période.

09/2016

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Football

Le gamin et l'idole

Avec "Le gamin et l'idole", nous assistons à un chassé-croisé d'anecdotes personnelles et de souvenirs croustillants autour de l'histoire du Lausanne-Sports et du football suisse depuis l'époque dorée des années 1970 jusqu'à ce jour. " Depuis mon plus jeune âge, je n'ai eu d'yeux que pour un joueur qui était le seul de l'équipe à ne pas porter un maillot blanc. Le sien était souvent gris, parfois bleu marine ou noir et derrière celui-ci trônait le numéro 1, celui attribué au gardien de but. Pour moi, ce chiffre représentait simplement le premier, la première de mes idoles, le meilleur : Erich Burgener. L'idée de ce livre est née d'une volonté de retrouver ce monde béni de l'enfance, de me reconnecter avec le gamin que j'étais qui mangeait des Tiki et des morceaux de sucre entre deux matchs imaginaires dans son salon, avec sa balle en mousse. J'ai beaucoup donné au football à coups d'efforts parfois surhumains et d'heures d'entraînement. J'ai donné mon corps et mon âme mais tout ça, ce n'est rien à côté de ce que lui m'a rendu. Grâce à lui, j'ai vécu tant de belles choses. J'ai voyagé dans des endroits dont je n'aurais même jamais rêvé. J'ai été bien reçu, bien logé, bien nourri. J'ai eu l'occasion de rencontrer et de côtoyer tant de personnes que j'admirerai éternellement. " Ce livre est l'histoire d'une amitié, née d'une rencontre lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil, entre le gamin, un homme qui retrouve son âme d'enfant lorsqu'il évoque le football, et l'idole, l'un des plus grands gardiens de l'histoire du football suisse, voire mondial.

10/2022

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Ouvrages généraux

L'Étrange Défaite. Le témoignage de Marc Bloch sur la défaite de 1940

Ce témoignage sur la défaite de 1940, écrit sur le vif par un grand historien, est particulièrement précieux. Avec le recul, on ne peut qu'admirer la lucidité, la clarté d'esprit de Marc Bloch. Ces qualités, alliées à un vrai humanisme et à une qualité d'écriture certaine, font que nous vous conseillons vivement la lecture de ce texte. En seconde partie du livre, divers écrits de Marc Bloch vous sont proposés. Le dernier traite de la réforme de l'enseignement. Là encore, l'auteur nous propose un texte passionnant, qui n'a que très peu vieilli, et dont les ministres, toujours prompts à vouloir réformer l'Education nationale, pour l'amener de mal en pis, feraient bien de s'inspirer... Extrait : " Ces pages seront-elles jamais publiées ? Je ne sais. Il est probable, en tout cas, que, de longtemps, elles ne pourront être connues, sinon sous le manteau, en dehors de mon entourage immédiat. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude : combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement ! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s'ouvriront ; les brumes, qu'autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l'ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu ; et, peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s'ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l'an 1940".

02/2022

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Théâtre

Civiliser l'Europe. Politiques du théâtre français au XVIIIe siècle

Chaque année, pointant le faible écho rencontré par les productions françaises à l'étranger, la presse anglophone annonce la "mort de la culture française". Face à ces interrogations lancinantes, le XVIIIe siècle apparaît à certains comme un âge d'or, le temps béni du "rayonnement" européen, voire universel, d'une culture française contagieuse et irrésistible. De ce phénomène, quelle manifestation plus emblématique en apparence que les troupes de comédiens qui sillonnaient l'Europe, jouant Molière en langue originale aux quatre coins du continent, de Cadix à Saint-Pétersbourg et de Stockholm à Palerme ? Contre une lecture nostalgique et mystificatrice, Civiliser l'Europe révèle et décrit les mécanismes à l'oeuvre dans la dissémination européenne du théâtre français. En s'appuyant sur les méthodes nouvelles de l'histoire transnationale, Rahul Markovits met en lumière la diversité des situations. Princes et ministres en quête de prestige politique, diplomates et chefs militaires promouvant le soft power français, chefs de troupe et comédiens à la recherche d'opportunités économiques, administrateurs napoléoniens convaincus de l'influence civilisatrice des chefs-d'oeuvre de la scène française : c'est de l'action de l'ensemble de ces protagonistes qu'est constituée la matière de ce livre. Le théâtre français n'était pas perçu dans les cours princières comme un simple divertissement ni comme le signe d'une grandeur littéraire incontestée. Représentant aux yeux des élites françaises la quintessence de la civilisation qu'elles prétendaient incarner, il devint sous leur égide, parfois pacifique, parfois brutale, l'instrument d'une tentative d'unification culturelle de l'Europe. L' "Europe française" du Siècle des lumières ne nous tend pas le miroir de notre grandeur culturelle déchue. Elle nous montre que les dominations culturelles ne sont pas massives et univoques, mais souvent relatives et toujours localisées.

05/2014

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Littérature française

Lui ou l'appel des éléphants

Fred Forest cet artiste hors du commun nous conduit une fois de plus là où l'on ne l'attendait guère ! Il offre à notre réflexion, dans cet essai un parcours insolite. Un itinéraire où, tenant par la main son héros, qu'il a nommé "Lui", il déambule en sa compagnie dans un aéroport un jour de grève. Cc jour béni et imprévu où le temps s'arrête net pour nous tous, et donne à chacun la chance de la reconquête de soi. Mais ce temps n'est nullement frappé ici du sceau d'une immobilité stérile. De cette attente de la reprise des vols, il fait au contraire un espace symbolique de la rencontre avec l'autre. En effet, quand s'arrête net l'activité fébrile, où chaque voyageur se précipite en aveugle sa valise à la main pour faire avancer son destin, chacun se voit soudain stoppé dans son élan, et confronté à la rencontre avec autrui... Ces échanges éphémères, faits de croisements et de bifurcations inattendus, s'opèrent dans un espace architectural et volumétrique où se superposent trois niveaux : celui du ciel, inaccessible en quelque sorte, celui de l'espace des services où des comptoirs alignés désespérément vides attendent la reprise des vols et, enfin, celui de sous-sols obscurs, où sont préparés des aéronefs aux fuselages étincelants, qui comme de grosses baleines blanches, s'apprêtent à bondir vers le ciel. La circulation de "Lui" se poursuit ponctuée de rencontres aléatoires, selon des itinéraires improbables et dynamiques en forme d'hypertextes. Il y rencontre également, entre autres, un groupe d'éléphants, deux ouvriers portugais, et un éthologue belge aux yeux injectés d'un étrange liquide jaune... Pour l'auteur c'est clair, tout être humain est un éléphant qui s'ignore, jusqu'au moment où il en devient lui-même un ! Comprenne qui voudra, comprenne qui pourra...

12/2014

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Autres collections (6 à 9 ans)

4 aventures des P'tites Poules. Carmen entre au CP ; Le fantôme de la basse-cour ; Le nouveau ; Le secret de la basse-cour. Avec 4 marque-pages à découper

Mes première lectures - 4 aventures des P'tites Poules - niveau 2 a été spécialement conçu pour accompagner la méthode de lecture syllabique Cocorico, je sais lire ! avec les P'tites Poules et permettre à l'enfant dès 5 ans de s'initier aux joies de la lecture avec les P'tites Poules. Cette compilation de premières lectures de la collection Cocorico je sais lire ! avec Les P'tites Poules contient 4 histoires courtes de niveau 2 qui sont accessibles à l'enfant au milieu du CP, dès 5 ans. Ces histoires sont rédigées par une conseillère pédagogique (textes écrits en gros, mots entièrement décodables dès les premières pages de la méthode, mise en évidence des lettres muettes) et joliment illustrées dans l'esprit des albums des P'tites Poules. Pour ces 4 titres les résumés sont les suivants : 1) Le fantôme de la basse-cour : Archibal, le fantôme de la basse-cour ne sort que les nuits sans lune. Ce soir, c'est bon ! Il décide d'aller discrètement chez les P'tites Poules. Raté ! ... Archibal fait du bruit et se fait repérer... 2) Carmen entre au CP : Aujourd'hui c'est la rentrée. Carmen entre au CP, comme Hucocotte et Poupoule, ses copines. Comment va se passer sa première journée de classe ? 3) Le nouveau : Un nouveau est arrivé dans l'école des P'tites Poules. Carmen et ses copines sont ravies. En sera-t-il de même pour les petits coqs ? 4) Le secret de la Basse-cour : Pédro réussira-t-il à garder le secret que lui a confié Pitikok ? Mystère et poule de gomme... Les + de cette compilation : Des histoires courtes, faciles à comprendre, pleine d'espièglerie. Un grand format facilitant la prise en main et permettant à l'enfant de s'immerger dans les grandes illustrations. Un contenu complémentaire aux histoires : présentation des personnages, illustrations des mots non décodables, un jeu autour de chaque histoire pour terminer l'ouvrage... 4 marque-pages à découper avec les héros des histoires

10/2021

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Littérature française

Images et signes

La semaine de conférences et de débats organisée du 21 au 28 août 1990 au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle, en présence de l'auteur, n'a négligé aucune des facettes d'une oeuvre aux prolongements variés : celle d'un philosophe chez qui l'on a pu déceler l'influence de Nietzsche ou de Sartre, celle d'un critique littéraire aux jugements pénétrants, sans oublier le passionné d'images, l'amateur d'art, le spécialiste de la photographie. Certains ont cherché à redéfinir le caractère "moderne" quelquefois contesté d'une écriture qui se présente comme délibérément classique. On s'est interrogé sur la place des écrits destinés aux enfants : ne trahissent-ils pas, en dépit des réductions imposées, les intimes arcanes d'une littérature pour initiés ?Si les grands thèmes de l'inversion bénigne ou maligne, les mythes de la germanité, l'obsession des origines furent examinés, des lectures plus centrées sur les oeuvres ont permis de mettre en lumière les aspects parodiques ou "ésotériques" de la "réécriture tourniérienne" . Cette diversité d'approches contribuera sans doute à faire mieux comprendre une oeuvre qui, sous une apparente limpidité, se montre volontairement ambiguë et polyvalente.

10/1991

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Poésie anthologies

Paroles de Femme. Slam et Poésie au féminin

Marie Martias est originaire de Karukéra (véritable nom de l'Archipel de la Guadeloupe avant l'invasion de Christophe Colomb). Elle pose sur papier diverses réflexions sur des sujets qui lui tiennent à coeur, comme " Hier encore " texte qui parle de son fils qui représente la plus belle réussite de sa vie, la 2nde étant sa capacité à écrire avec lucidité et facilité où elle parvient à émouvoir ses semblables, celles et ceux qu'elle ne connaît ni d'Adam, ni d'Eve. L'écriture est, pour Marie, un moyen de s'exprimer sans avoir à être brimée, un moyen de s'évader. Toutefois, Marie utilise également des touches d'humour avec des jeux de mots tels " Thé noir, thé vert, thé à la rose, thé au jasmin, thé russe, thé blanc, mais dis-moi, t'es qui toi exactement ?? " (Extrait tiré du poème " Je n'm'appelle pas... "). Ses inspirations sont éclectiques (de Barbara en passant par Angela Davis, Lillian Allen, Saul Williams, Georges Harrison, Max Smith, Aimé Césaire, Maryse Condé, Serge Gainsbourg, Benjamin Clementine, Rosa Parks, Boby Lapointe, Alexandre le Grand, oratrices et orateurs de différents styles,..). Marie est une personne qui réfléchit beaucoup, moultes pensées sur tout et n'importe quoi, pensées qui, une fois posées, très souvent en " one shot " sur le papier, lui permettent de structurer ses idées qui donnent ainsi naissance à des textes de slam, d'où le désir de créer son propre recueil avec traduction en créole, elle qui se revendique comme telle "je suis une créole et non une "négropolitaine" comme on nous appelle ". Elle s'indigne des injustices quotidiennes. Elle est très impliquée dans son travail d'éducatrice à l'Aide Sociale à l'Enfance, métier qui demande énormément d'implication et de recul sur des situations familiales difficiles. Ses textes, Marie les scande, les déclame, les éructe parfois tant la douleur est insoutenable. Mais elle reste tout de même convaincue qu'il existe malgré tout, du bon chez chacune et chacun.

01/2022

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Musique, danse

Las Vegas tango. Une vie de Gil Evans

Biographie, mais surtout analyse exhaustive de l'oeuvre de Gil Evans par le pianiste-arrangeur qui fut en 1987 - il lui proposa alors la direction de son propre orchestre, le "Big Band Lumière" - l'instigateur de sa dernière tournée européenne, Las Vegas Tango est le livre d'importance attendu sur ce pur écrivain du jazz. Gil Evans a, auprès de Claude Thornhill dans les années quarante, présidé à la naissance de l'arrangement moderne, comme en 1949 à celle du "cool" avec Miles Davis, dont il fut l'inspirateur (d'abord pour les mythiques séances Capitol), souvent le partenaire essentiel, toujours le mentor. C'est avec lui, parfait soliste de ses intentions, qu'il porta de 1957 à 1962 et par quatre albums (Miles Ahead, Porgy and Bess, Sketches of Spain, Quiet Nights) l'esthétique de la grande formation de jazz à son point de perfection. Autodidacte de génie, grand lyrique de la partition puis, à compter des années soixante-dix, initiateur-catalyseur d'un jazz de forme ouverte, Gil Evans était arrangeur. Arrangeur avant tout. C'est lui qui a véritablement éveillé à l'importance de la fonction pour ce que le jazz peut avoir de plus neuf - et de plus risqué. De l'orchestre de Stockton (formé en 1933) aux grandes intempérances électriques dont il s'est fait, pendant les cinq dernières années de sa vie, tous les lundis soirs l'ordonnateur au Sweet Basil, il a traversé un demi-siècle d'un mode d'expression, d'une attitude dans la musique qui l'a reconnu comme l'un de ses acteurs fondamentaux, l'un de ses principaux novateurs. Tous les jazzmen se souciant de forme, d'organisation des voix, d'affinement des interrelations instrumentales par l'écriture autant que d'inventivité, d'originalité dans l'improvisation sont infiniment redevables à ce maître discrètement déterminé, et rieur, mort le 20 mars 1988 à soixante-quinze ans, en pleine force musicale.

12/1990

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Décoration

Le détail qui tue. Petit précis de style de Marcel Proust à Kate Moss

Si le défaut charmant, selon Stendhal, cristallise le désir, le " détail qui tue " est l'arbitre des élégances. Un signal qui accroche le regard, souligne une attitude, sublime un style. Une distinction particulière, l'expression d'une fantaisie qui détermine un certain chic. Une singularité qui frôle la faute de goût. Ces détails peuvent se lire comme les signes révélateurs d'une époque, dont la haute couture raconte une autre histoire. Pour parcourir l'allure d'un siècle - dans le cadre de la panoplie occidentale -, nous avons choisi des photos, de Marlène Dietrich à Chloë Sevigny, de Scott Fitzgerald à Diana Ross, de Pablo Picasso à Patti Smith, de Greta Garbo à Miles Davis, d'André Breton à Andy Warhol. Une collection inédite, un défilé original d'écrivains et d'artistes qui incarnent leur temps. Qui mieux qu'eux osent se démarquer, bousculer les lignes de fuite, inventer des repères, anticiper les modes que la rue réinterprète ? Question de détail ? Des poses décalées. Des débordements. Des symptômes fulgurants. Et ces intuitions qui saisissent l'air du temps, le tourbillon de la vie et les étincelles de saison. Pour embrasser ces instants fragiles où tout bascule: l'alchimie d'un photographe et son modèle. D'où le choix des plus grands, Robert Capa, Dominique Issermann, Robert Mapplethorpe, Gisèle Freund, Lucien Clergue, Helmut Newton, Jean-Marie Périer, Herb Ritts, Peter Lindbergh ou Eliott Erwitt... dont l'oeil vise le détail qui tue. Le ruban d'un chapeau, la ceinture nouée d'un trench, la résille d'un tee-shirt, la transparence d'un chemisier, la boutonnière sexuelle d'une veste, le laçage d'un polo ou le talon d'un escarpin de la dernière chance. La beauté du geste nichée dans les détails qui griffent le présent et résistent à l'épreuve du temps. De la tenue ! Du couvre-chef au sous-vêtement, nous avons épluché la silhouette comme un oignon et décliné le vêtement de la tête aux pieds. Revue de détails.

10/2013

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Mer

Tiens bon ! Pêcheur. Gens de Mer et Cie

"La pêche se meurt" , disent certains avec des trémolos dans la voix. "La pêche vide les mers de tous ces innocents - et néanmoins succulents - poissons, crustacés et mollusques" proclament d'autres. Le Finlande, l'un des neuf derniers chalutiers-usines français de grande pêche, en 1978, va traquer la crevette rose dans le détroit de Davis, à l'ouest du Groenland... Faits et gestes, soucis et espoirs ont été recueillis depuis le départ de Bordeaux jusqu'au retour à Boulogne sur Mer, 70 jours plus tard ! L'équipage a subi tempêtes, neige, glace, banquise, a gagné le "pain de leurs enfants" et les bénéfices de leur armement. Des Terre-neuvas qui, durant ce voyage, ont appris la mort de Jacques Brel, ont suivi la disparition d'Alain Colas, le naufrage d'un chalutier de Lorient (dix disparus) d'un cargo allemand (28 disparus)... lors d'une terrible tempête qui les bouscula aussi. Sont évoqués d'autres pêches, toutes vécues en mer... des points forts de l'Histoire de la Marine française (Richelieu, Colbert, Denis Papin, Samuel Morse, jusqu'à... Marcel Proust) ; la création des Glénans... et une curieuse observation du Médoc depuis la Gironde... Et après, il y eut un autre voyage au Groenland avec Jean-Louis Etienne. Et quelques fictions qu'inspire toujours le grand large... 1962 : "Je vous écoute ! " , première phrase de Pierre-René Wolf, directeur de Paris-Normandie quotidien régional de Rouen, où je suis né en 1937. Il me forma au journalisme. 1968 : "T'es journaliste ! Quelle connerie vas-tu encore raconter ? " Michel Chardon, patron pêcheur artisan dieppois. J'écrivais. Je photographiais. Je n'avais pas le mal de mer... A moi, le petit et le grand large ! Le premier m'a appris à écouter et témoigner. Le second à m'aventurer au-delà des quais. Depuis 1978, j'embarque à bord des bateaux de pêche (et autres) le temps d'une marée. Mon guide : l'humain, toujours l'humain... Tout ce qui le motive, l'entoure, est son cadre de travail en mer...

05/2019

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Critique littéraire

Devenir Beauvoir. La force de la volonté

Un jour de 1927, Simone de Beauvoir eut avec son père une vive discussion sur ce qu'" aimer " voulait dire. A une époque où les femmes étaient censées n'avoir d'autre aspiration que le mariage et la maternité, la jeune Simone, à 19 ans, s'abreuvait de philosophie. Par " aimer ", son père entendait " services rendus, affection, reconnaissance ". Simone soutenait de son côté que l'amour ne saurait se réduire à de la gratitude, à quelque chose que l'on doit à quelqu'un en échange de ce qu'il a fait pour nous. " Que de gens, nota-t-elle le lendemain dans son journal, n'ont jamais connu l'amour. " De fait, Simone de Beauvoir allait incarner, pour elle et pour les générations futures, une nouvelle conception de l'amour et une nouvelle approche de l'existence des femmes. Le couple mythique qu'elle forma avec Jean-Paul Sartre, " l'ami incomparable de sa pensée ", devait pourtant éclipser sa propre carrière de philosophe. Considérée comme sa disciple, on ignora longtemps le travail à quatre mains qu'elle mena avec lui, le caractère original de sa pensée et de ses positions. Or, il est difficile de comprendre la révolution du Deuxième Sexe en ne leur rendant pas justice. Certes, Beauvoir eut une vie épique : elle croisa la route de Picasso et Giacometti, Joséphine Baker, Louis Armstrong et Miles Davis, ainsi que d'un nombre exceptionnel de personnalités littéraires, philosophiques et féministes du XXe siècle. Mais sans la philosophie, Simone de Beauvoir ne serait pas devenue " Simone de Beauvoir ", ce qui est notable pour deux raisons très importantes : parce qu'il est temps d'en finir avec le mythe de Beauvoir disciple de Sartre ; et parce que leurs désaccords et leurs discussions constituent l'un des vecteurs essentiels qui lui permirent de devenir elle-même. D'après Virginia Woolf, " il y a certaines histoires que chaque génération doit raconter à nouveau ". Ce que révèlent les journaux et la correspondance de Beauvoir redessine les contours de sa biographie.

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Religion

Lettres à son ami Henry de Castries (1901-1916). Sa vie au Sahara, ses réflexions sur l'Islam...

La correspondance de Charles de Foucauld avec Henry de Castries s'étend sur quinze ans, depuis l'ordination sacerdotale du Père de Foucauld (1901) jusqu'à la mort de celui-ci (1916) ; années sahariennes de Beni Abbés et de Tamanrasset, années spirituellement les plus épanouies et les plus créatrices du Bienheureux. Cette correspondance s'ouvre avec le plus précis, le plus beau récit que Charles de Foucauld a donné de sa conversion (1886), récit qu'il confie à un ami très cher et très estimé. Elle révèle les conditions concrètes de la vie qu'il a menée au désert, non pas en ermite, mais en être relationnel ouvert à de multiples rencontres et en savant linguiste et ethnologue. Si nous n'avons pas les lettres d'Henry de Castries, la personnalité et la stature scientifique de celui-ci se découvrent à travers cette correspondance : un explorateur, historien, spécialiste de l'Islam (il vient de publier L'Islam, livre qui fait aussitôt autorité et demeure aujourd'hui, plus que jamais, d'actualité). Charles de Foucauld a trouvé, dans son ami Henry de Castries, un interlocuteur avec qui l'échange est d'emblée de haute volée. Cette correspondance se termine par la publication, restituée d'une longue lettre écrite par Charles de Foucauld à René Bazin quatre mois avant sa mort, lettre où il est tout particulièrement question, d'une part de son attitude envers l'Islam, et d'autre part de son désir intense de faire naître des vocations de "défricheurs évangéliques ". Elle est présentée et mise en texte par Brigitte Cuisinier et Jean-François Six, historiens, spécialistes de Charles de Foucauld. Une première édition, en 1938 (Grasset), avait été réalisée par Jacques de Dampierre, fils adoptif d'Henry de Castries. Epuisée depuis longtemps, elle peut, aujourd'hui, être reprise et augmentée grâce à la famille d'Henry de Castries et tout particulièrement à son arrière-petite-fille, Aymardine Matray de Dampierre.

09/2011

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Régionalisme

Bellecombe-en-Bauges. Une terre et des hommes

Quelle était verte ma vallée ! Et comme ils étaient doux les rayons du soleil quand ils chauffaient nos toits de tavaillons ou bien quand ils dardaient nos faîtières en chaume ! A Bellecombe, les jours anciens coulaient comme la rivière assoupie qui serpente au milieu des prés rieurs. Car Bellecombe dans les Bauges, tout comme le visage enfin apaisé d'un enfant après la colère, dessine pour nous le sourire énigmatique de la Paix ! Dans nos souvenirs bibliques, Bellecombe évoque " le pays où coulent le lait et le miel ". Ici, on se plairait à imaginer le séjour de Virgile, posant là enfin son havresac de poésie et s'écriant : " J'ai trouvé ! ". Trop heureux seraient les agriculteurs S'ils connaissaient leur bonheur. Ces vers de la poésie antique, nos modernes édiles pourraient, sans honte aucune, s'en inspirer en gravant ces lignes sublimes au fronton du temple communal. Oui ! C'est vrai ! D'ailleurs tous les voyageurs l'ont écrit : en 1834, les auteurs du fameux Dictionnaire des Etats de Savoie n'hésitent pas à nous livrer une description détaillée du jardin d'Eden - " blé, orge, avoine, légumes, pommes de terre, tout y pousse à foison ". Même les troupes de chasseurs alpins déposent ici les armes : " Nous voici devant une vallée profonde, très boisée, qui s'étend tout au-dessous de nous. Elle se termine par un bassin d'eau étincelante, encadrée de monts superbes : nous voici aux dernières extrémités du lac d'Annecy. " Ce doux pays, l'abbé François Gex, pour l'éternité, l'a béni : " Une Normandie suisse ! - C'est le pays d'Auge ! ". La commune de Bellecombe-en-Bauges abrite donc un village centre aux maisons resserrées autour de son clocher : ce chef-lieu est entouré de quatorze villages répartis sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Tout est dit en majesté par Françoise Dantzer. Tout est écrit dans ce beau livre.

06/2010

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Littérature arabe

Le Livre des Mille et une Nuits. Tome 2

"Et d'un mouvement rapide, elle rejeta ses voiles et se dévêtit tout entière pour apparaître dans sa native nudité. Béni soit le ventre qui l'a portée ! C'est alors seulement que Nour put juger la bénédiction qui était descendue sur sa tête ! Et il vit que la princesse était une beauté douce et blanche comme un tissu de lin, et qu'elle répandait de toutes parts la suave odeur de l'ambre, telle la rose qui sécrète elle-même son parfum originel. Et il la pressa dans ses bras et trouva en elle, l'ayant explorée dans sa profondeur intime, une perle encore intacte. Et il se mit à promener sa main sur ses membres charmants et son cou délicat, et à l'égarer parmi les flots et les boucles de sa chevelure, en faisant claquer les baisers sur ses joues, comme des cailloux sonores dans l'eau ; et il se dulcifiait à ses lèvres, et faisait claquer ses paumes sur la tendreté rebondissante de ses fesses. Et elle, de son côté, elle ne manqua pas de faire voir une partie considérable des dons qu'elle possédait et des merveilleuses aptitudes qui étaient en elle; car elle unissait la volupté des Grecques aux amoureuses vertus des Egyptiennes, les mouvements lascifs des filles arabes à la chaleur des Ethiopiennes, la candeur effarouchée des Franques à la science consommée des Indiennes, l'expérience des filles de Circassie aux désirs passionnés des Nubiennes, la coquetterie des femmes du Yamân à la violence musculaire des femmes de la Haute-Egypte, l'exiguïté des organes des Chinoises à l'ardeur des filles du Hedjza, et la vigueur des femmes de l'Irak à la délicatesse des Persanes. Aussi les enlacements ne cessèrent de succéder aux embrassements, les baisers aux caresses et les copulations aux foutreries, pendant toute la nuit, jusqu'à ce que, un peu fatigués de leurs transports et de leurs multiples ébats, ils se fussent endormis enfin dans les bras l'un de l'autre, ivres de jouissances... Extrait de la 679e nuit".

03/2013

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Esotérisme

Dieu m'a ramené à la vie

Le "Concept des Vérités divines de l'Heure" , enseigné par Guy-Emile Loufoua Cetikouabo, paraît fort nouveau au commun des mortels. Jésus qui ne termina pas sa mission sur terre, fut incompris par le peuple d'Israël, sa première nation qui le mit à mort. Dans Matthieu 23 : versets 37 à 39 ; et 21 : verset, nous dit : "Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés ! Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Eh bien ! Votre maison est laissée déserte. Car je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez : béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! C'est pourquoi, je vous le dis, le Royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une autre nation qui en produira les fruits". Si le peuple d'Israël, la première nation choisie par l'Eternel Dieu, fut conduit à la terre promise par Moïse, puis Aaron et Caleb, aujourd'hui, Guy-Emile Loufoua Cetikouabo, le Dieu Créateur de l'Univers et de l'Humanité, conduit la deuxième nation dans la vérité à la vie éternelle, celle de la génération du temps de la fin, de Dieu le Père. Il s'est écoulé plus de 300 siècles pour faire comprendre à l'humanité que Jésus est Dieu. Il sera de même pour Guy-Emile le principal sujet de controverse de ce troisième millénaire. A travers son vécu, Isidore Lino-Kibouilou s'efforce de nous démontrer sa divinité, si précieuse à ses yeux. Je vous recommande vivement ce livre qui ne doit pas manquer dans votre bibliothèque. J'espère que vous aurez du plaisir à le lire et à comprendre comme lui, qu'il est parfaitement Dieu et parfaitement Homme. Gildas Wallace Informaticien

01/2013

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Religion

Les chrétiens, la guerre et la paix. De la paix de Dieu à l'esprit d'Assise

Faisant de la paix une vertu évangélique, le christianisme a cependant aussi entretenu au cours de son histoire des rapports ambivalents avec la guerre, un phénomène de violence et d'affrontement, réglé ou non, commun à toutes les sociétés: des chrétiens se sont battus au nom de Dieu; des clercs ont béni et accompagné les armées; des papes ont appelé à la croisade; des théologiens ont défini ce que devait être la guerre juste, le jus ad bellum. En même temps, les Eglises ont cherché à imposer des règles aux guerriers pour contenir leur violence, depuis la Paix de Dieu jusqu'au respect du droit, le jus in bello. Elles ont aussi proposé leurs arbitrages aux belligérants et souvent prôné la paix – en affirmant ainsi aujourd'hui la nécessité du dialogue inter-religieux, ce que traduit l'esprit de la rencontre d'Assise (1986). Il convient alors d'explorer, dans une perspective historique, sur la longue durée, ces liens complexes, diversifiés et évolutifs que le christianisme a noués avec la guerre et avec la paix et qu'une typologie sommaire peut éclairer. L'étude de la religion du temps de guerre, des justifications religieuses des conflits et des évolutions vers le pacifisme chrétien révèle des figures, des discours et des images. Les premières, depuis les moines- soldats jusqu'aux papes, illustrent les différents types de confrontation vécus par des hommes d'Eglise ou des fidèles, pris entre leur foi et leurs intérêts. A travers les discours apparaissent les argumentaires théologiques ou plus temporels des chrétiens pour soutenir, condamner ou déplorer les guerres. Les images, enfin, sont porteuses des systèmes de représentations qui fondent ou légitiment des engagements en faveur de la guerre ou de la paix. Ce sont autant d'études de cas qui expriment cette ambivalence fondamentale du christianisme vis-à-vis des réalités humaines, et ses tentatives pour la dépasser.

04/2012

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Littérature étrangère

La dot des fiancées

Rabbi Yidel, 'hassid voué à l'observance et à l'étude, consacrerait volontiers ses journées (et ses nuits) à la Loi et aux commentaires, mais voici : ses trois filles ont atteint l'âge du mariage. Rabbi Yidel est pauvre, et sans dot, pas de fiancé... Comment s'en remettre à la Providence, quand mener les filles sous le dais nuptial est un commandement ? Il lui faut quitter son shtetl, la méditation et la dispute savante, pour trouver l'argent nécessaire. Autre version : pour donner à d'autres Juifs, chacun selon ses ressources, la possibilité de participer à l'accomplissement d'un commandement. Et, un beau matin d'hiver, rabbi Yidel, nanti de la sagesse d'une Tradition plusieurs fois millénaire et d'une lettre de recommandation d'un grand tsaddik, s'en va par les routes de Galicie dans une carriole tirée par deux chevaux et conduite par Nouta le cocher. A qui fait-il penser, ce 'hassid qui porte de beaux vêtements empruntés pour la circonstance et abreuve de paroles érudites son jovial cocher ? Au chevalier de la Manche et à son fidèle serviteur : la Torah, le Talmud et les commentaires ont remplacé les romans de chevalerie. Et les moulins à vent ? Les opinions des " réalistes ", cyniques ou hommes des Lumières (on est au début du XIXe siècle), qui s'obstinent à critiquer la Création, l'ordre des choses et les événements qui s'y déroulent, à ne pas louer le Saint béni soit-Il pour la surabondance de bienfaits, ou d'épreuves, qu'Il dispense au monde et à ceux qui l'habitent. De hameau en bourgade, Rabbi Yidel voyage pendant de longs mois, rencontre des gens admirables, des créatures fantastiques, des envoyés du Satan, parle beaucoup, s'entretient de Torah, trouve pour sa fille aînée un fiancé aimant l'étude et la Loi, et voit ses aventures mises en chansons par les ménestrels du temps. Mais l'histoire ne s'arrête pas là...

05/2003

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Religion

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 102, Juin 2006 : Les Pères et le paganisme

" Deux amours ont fait deux cités : l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, la cité terrestre ; l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, la Cité céleste. L'une se glorifie en elle-même, l'autre dans le Seigneur. L'une demande sa gloire aux hommes ; pour l'autre, Dieu témoin de sa conscience est sa plus grande gloire. L'une dans sa gloire dresse la tête ; l'autre dit à son Dieu : "Tu es ma gloire et tu élèves ma tête." L'une dans ses chefs ou dans les nations qu'elle subjugue est dominée par la passion de dominer ; dans l'autre on se rend mutuellement service par charité, les chefs en dirigeant, les sujets en obéissant. L'une, en ses maîtres, aime sa propre force ; l'autre dit à son Dieu : "Je t'aimerai, Seigneur, toi ma force" (Ps 17, 2). Aussi, dans l'une, les sages vivant selon l'homme ont recherché les biens du corps ou de l'âme ou des deux ; et ceux qui ont pu connaître Dieu "ne l'ont pas glorifié comme Dieu ni ne lui ont rendu grâces, mais se sont égarés dans leurs vains raisonnements et leur coeur insensé s'est obscurci ; s'étant flattés d'être sages, ils sont devenus fous : ils ont substitué à la gloire du Dieu incorruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des serpents ; et ils ont décerné le culte et le service à la créature plutôt qu'au Créateur qui est béni dans les siècles" (Rm 1, 21-24). Dans l'autre, au contraire, il n'y a qu'une sagesse, la piété qui rend au vrai Dieu le culte qui lui est dû et qui attend pour récompense en la société des saints, hommes et anges, "que Dieu soit tout en tous" (Rm 1, 25). ". Saint Augustin, Cité de Dieu, XIV, 28, BA 35, pp.465-467.

06/2006

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Littérature française

Akoun. Récit du Fokwé

Akoun, récit du Fokwé, " retrace les prouesses que doivent accomplir les futurs guerriers en chef des tribus Akhan avant d'obtenir des aînés le flambeau de la maturité et pour les braves l'épée héréditaire de leur clan et de leur classe d'âge ". Il se présente sous la forme d'un recueil de récits contés par le grand-père le soir au coin du feu. Nous suivons Akoun, le héros, depuis sa naissance jusqu'au jour où, élu Saphohin, il part pour la guerre contre les tribus voisines. L'auteur, maître d'une écriture riche, élégante, flamboyante, chante les étapes de son éducation virile, qui exige du garçon un perpétuel dépassement de soi dans des épreuves et des prouesses : tout petit encore, il participe à une chasse au buffle avec son père et Agbana le guérisseur, dont il reçoit des leçons de choses d'une rare qualité ; à dix ans, à la " conquête du palmier ", il livre un combat victorieux à un serpent naja ; plus tard le sollicitent joutes, durs travaux des champs, qui exigent vigueur et endurance, amitiés viriles et rivalités, enfin un duel titanesque contre Yapo - prouesses par lesquelles il veut mériter la belle Ahoua. Arrivé à l'âge d'homme, Akoun s'illustre à la guerre, et rapporte un glorieux trophée : une tête de Saphohin. Après une séance de palabres homériques, il est élu Saphohin à son tour. Doté d'un glaive forgé par 10 000 forgerons en 7 fois 7 jours et 7 fois 7 nuits, enduit de poison, éprouvé par 7 fois 7 chocs contre un rocher, béni par le féticheur, Akoun n'a plus qu'à partir guerroyer. " La paix c'est pour les femmes, les hommes font la guerre. " Il va attaquer Otchougoumou l'Imprenable. Laurent Mama Abéhikin reprend dans Akoun la tradition orale de son clan, la geste des Akhan, il se fait l'aède de cette épopée.

03/1980

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Littérature française

Les injusticiers. roman

Ce roman vrai gravite autour de deux personnages principaux : Andreï Vychinski d'une part, procureur général des procès de Moscou organisés par Staline et John Parnell Thomas d'autre part, procureur de la Liste Noire à Hollywood à l'époque de la " chasse aux sorcières " engagée par la Commission des activités anti-américaines créée et dirigée par J. Parnell Thomas avec l'appui du sénateur Mac Carthy et du chef du FBI Edgar Hoover. Au nom d'une justice dévoyée, tous deux ont trahi les devoirs de leur charge, traqué des innocents et déchainé la haine. Mensonges, menaces, fausses accusations, dénonciations en rafale : la férocité, la lâcheté et le cynisme sont communs à la Russie stalinienne de longue date et l'Amérique à l'aube de la guerre froide, les grandes figures de la littérature soviétique appelant à la mise à mort des traitres supposés comme les acteurs, scénaristes et réalisateurs américains dénoncent leurs amis pour sauver leur peau ou leur gagne-pain. Notables soviétiques, mafieux américains, scénaristes et acteurs hollywoodiens, espions et truands sont les " héros " de cette épopée de l'abjection que le scénariste Dalton Trumbo a appelée l' " ère du crapaud " . L'infâmie du grand nombre ne fait apparaitre que plus héroïque la résistance de quelques-uns (réunis au " Comittee for the First Amendment " qui comprend notamment Brecht, John Huston, Billy Wilder, Gene Kelly, Rita Hayworth, Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Bette Davis, Henry Fonda...) Le destin des deux anciens procureurs converge lorsque Vychinski, nommé représentant permanent de l'Union soviétique au Conseil de sécurité de l'ONU après la mort de Staline et menacé par la haine vigilante de Malenkov, prépare sa défection à l'Ouest en écrivant ses Mémoires qu'il s'apprête à remettre à... J. Thomas Parnell, devenu éditeur après s'être retrouvé emprisonné en compagnie de deux scénaristes qu'il avait fait condamner... Mais ils ne se rencontreront jamais, Vychinski mourant brutalement à New York en 1954 avant de mettre son projet à exécution. Fondé sur des archives retrouvées et des rencontres personnelles, ce roman raconte une tragédie humaine hantée par la question : qu'est-ce que la justice ? Et que devient la Loi quand elle est aux mains des injusticiers ?

10/2023