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discrimination salariale

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Histoire internationale

L'année des dupes. Alger, 1943

" Voici le récit d'un épisode incroyable, trop souvent censuré, de l'histoire de France, de l'histoire de l'Algérie et de celle de la Seconde Guerre mondiale. 1943. Une extraordinaire année de dupes, qui éclaire d'un jour nouveau la situation géopolitique mondiale d'aujourd'hui. C'est d'abord l'histoire des Juifs d'Algérie qui reçurent, en 1870, la citoyenneté française et qui subirent ensuite des discriminations plus intenses encore que partout ailleurs en France, trouvant leur apogée dans les trois années de domination pétainiste en Algérie. Des Juifs à qui deux gouvernements français successifs retirèrent leur citoyenneté : un gouvernement collaborant avec les nazis ; puis un autre, dont on ne parle jamais, collaborant avec les Américains. Des Juifs à qui des dirigeants français, hors de toute présence allemande, se préparaient à faire porter des étoiles jaunes et qu'ils s'apprêtaient à enfermer dans des camps de concentration sahariens. C'est aussi l'histoire du premier débarquement de troupes anglo-américaines en terre de France pendant la Seconde Guerre mondiale ; un débarquement qu'on ne commémore pas, parce que des troupes françaises y combattirent des troupes américaines. Cet épisode incroyable met en scène des vichystes proaméricains, des Américains pétainistes, des résistants maréchalistes, se battant les uns contre les autres. C'est enfin une histoire bien plus vaste, parce qu'en fait les dirigeants français craignaient que permettre aux Juifs d'être français n'ouvre le même avenir à tous les Algériens. Cela concerne aussi tous ceux qui réfléchissent aujourd'hui, où que ce soit dans le monde, à ce qu'est une citoyenneté, une nation, une identité. Pour construire un monde enfin libre et heureux. " J. A.

10/2019

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Revues

Revue du crieur N° 22

Les enjeux liés aux luttes menées par les personnes trans' sont une parfaite illustration du fait que la visibilité ne suffit pas et qu'elle peut même parfois se révéler préjudiciable. En effet, depuis quelques mois, la presse, la télévision, la radio s'agitent dès qu'une actualité touche de près ou de loin à la transidentité. Actuellement, les voix des trans' sont encore trop souvent couvertes par les discours cis', lesquels tendent également à délégitimer les savoirs produits par et pour des trans'. Il est grand temps de retourner la lunette : au lieu de scruter les personnes trans' - leur transition -, il est urgent de les lire et de les écouter. Ces expériences-là ont certes des choses à apprendre aux personnes cis' : bien sûr que l'on comprend mieux ce qu'est le genre face à des personnes qui ont fait l'expérience de quitter celui qui leur a été assigné à la naissance, bien sûr que cela rend plus insupportable encore la rigidité des normes de genre, binaires et arbitraires jusqu'à l'absurde. Mais au-delà de ce que les cis' peuvent apprendre des trans' pour mieux se comprendre elles-mêmes et eux-mêmes, au-delà de cette lecture instrumentale, il s'agit désormais de laisser les marges parler. Il s'agit de se concentrer sur les luttes sociales, les revendications portées par les personnes trans' et les associations, de défendre les conditions matérielles d'existence des trans', de lutter contre les nombreuses discriminations qui pèsent encore sur elles et eux, y compris contre celles qui limitent drastiquement leur accès aux positions permettant de produire légitimement du savoir, il s'agit de les laisser libres de définir leurs cadres de pensée et la manière dont ils, elles, iels souhaitent parler ou pas de leurs parcours. De les laisser, enfin, écrire leur histoire.

04/2023

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Sociologie

La fabrique des inégalités sociales de santé. Livre des résumés du 1er symposium international FAB.ISS 2020-2021 Toulouse

Tenue à distance, en 2020-2021, la première édition du symposium international FAB. ISS de Toulouse fut une réussite : 22 contributions (livrées par 43 auteur. trice. s représentant douze disciplines et quatre pays) se sont succédées, à l'occasion de sept sessions, le tout en deux petits mois d'hiver marqués d'une belle densité réflexive et devant plus de trois cents inscrit. e. s participant activement aux débats ! Il y a effectivement urgence à déconstruire la fabrique des inégalités sociales de santé, qui plus est en ces temps mauvais d'épidémie mondiale. S'il est aujourd'hui scientifiquement acquis que la COVID-19 et ses nombreux variants allant se multipliant par le monde affectent, ici et là, inégalement les différents groupes sociaux, que l'épidémie en vienne à livrer au jour les arcanes de la fabrique des discriminations sociales de santé reste à documenter. C'est précisément l'objectif qui préside à la création de notre symposium. Centrée sur cette unique question, ô combien cruciale et potentiellement lourde de polémiques tant elle touche à l'intimité de nos conduites de vie ainsi qu'aux modalités du gouvernement de nos corps, notre toute jeune manifestation internationale et interdisciplinaire, appelée à se renouveler périodiquement, mobilise toutes les sciences sociales afin de passer au crible la construction des inégalités en santé. Car, si ces dernières ont été initialement soumises à l'analyse par une épidémiologie ouverte aux déterminations sociales, il s'agit de compléter ces études pionnières en recourant au vaste spectre des sciences sociales afin de révéler les logiques multiples, complexes et enchâssées de l'implacable fabrique sociale des inégalités de santé. Pour mieux l'enrayer, nous proposons de trouver ici trace, mémoire et corps de la première édition du symposium FAB. ISS de Toulouse et du réseau de chercheur. e. s ainsi constitué qui ne demande qu'à se développer.

01/2022

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Violence

Cas de force majeure. Histoires de violences policières ordinaires

Le 1er décembre 2018, Zineb, quatre-vingts ans, est sur le point de fermer les volets de son appartement, situé au quatrième étage d'un immeuble, lorsqu'elle est touchée par une grenade lacrymogène qui explose ensuite dans son appartement. Le lendemain, elle succombe à ses blessures. Le rapport d'expertise officiel conclut à une mort accidentelle. Le 3 janvier 2020, Cédric, quarante-deux ans, est interpellé non loin de la Tour Eiffel et verbalisé pour infraction au Code de la route. Le ton monte et Cédric se retrouve menotté et immobilisé au sol par trois agents. Alors qu'il est face contre terre, son casque toujours sur la tête, il fait un arrêt cardiaque. Le 10 décembre 2020, Débora, vingt-trois ans, a oublié de mettre son masque dans la rue et se retrouve verbalisée. Rattrapée par une policière, Débora est plaquée au sol puis poussée contre un mur. Débora est enceinte de quatre mois et demi. Dix jours plus tard, elle accouchera d'un enfant mort-né. En vingt portraits saisissants, Remedium dénonce l'impunité des forces de l'ordre, les discriminations, les abus de pouvoir, les outrages verbaux et physiques de ceux qui ont pour devoir de représenter l'Etat et protéger ses citoyens. L'auteur a décidé de donner la parole aux victimes, de représenter leur version des faits. On y retrouve des affaires médiatisées, celles de Michel, le producteur de musique tabassé dans son studio parisien, celle de Théo, éducateur à Aulnay-sous-Bois, agressé par des policiers lors d'un contrôle de police... mais aussi bien d'autres tombées dans l'oubli... Parce que les violences policières ne sont plus des cas de force majeures, des cas isolés, mais bien des actes qui font partie de notre quotidien.

01/2022

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Gestion de la banque

Les banques centrales. Apprentis sorciers à la manoeuvre

A la recherche d'une politique monétaire en faveur d'une transformation sociale et écologique Les événements qui se sont succédé depuis la crise financière de 2007-2008 jusqu'à la crise sanitaire causée par la pandémie du Covid-19 et la guerre déclenchée par la Russie contre l'Ukraine ont remis en plein jour le rôle des banques centrales dans la régulation monétaire et financière du capitalisme mondial et leurs actions en termes de politique monétaire. Il est vrai que les occasions n'ont pas manqué pour scruter l'évolution de cette dernière, ou plutôt les évolutions car les revirements décidés par les banquiers centraux ont été nombreux. En effet, depuis plusieurs décennies maintenant, le monde est confronté à de multiples difficultés qui soulignent les contradictions d'un système voué à ne produire que pour le profit, au détriment de toute considération sociale et de toute préoccupation écologique, même quand l'urgence climatique est avérée ou que la crise énergétique se profile. Cette situation est d'autant plus préoccupante que les politiques menées par tous les gouvernements ralliés à la stratégie néolibérale ont consisté à compenser les difficultés de l'accumulation du capital par l'austérité salariale, la réduction des droits sociaux, les largesses fiscales accordées aux plus riches et la fuite en avant financière par la promotion de la finance dite " verte ". Et cela sans pouvoir donner un nouveau coup de fouet à la croissance de la productivité du travail qui avoisine à peu près partout dans le monde le degré zéro ou presque. Les politiques monétaires menées par les banques centrales portent également une lourde responsabilité dans la pérennisation de cette situation. Y a-t-il là quelque chose d'inéluctable ou est-ce un parti pris politique et idéologique conforme aux intérêts et aux privilèges des classes dominantesA ? Répondre à cette question suppose d'interroger l'histoire contemporaine et quelques éléments théoriques susceptibles d'éclairer celle-ci. Nous présenterons en premier lieu ce qu'est une banque centrale, quels sont ses fonctions et les instruments dont elle dispose pour mener une politique monétaire (chapitre 1). Nous montrerons ensuite les tournants successifs que les banques centrales ont opérés au cours des dernières décennies, souvent sans obtenir les effets attendus (chapitre 2), au point qu'elles n'ont pas vu venir les multiples crises qui ont émaillé le dernier demi-siècle (chapitre 3). Et, prises une nouvelle fois à contretemps, elles sont en train de prendre encore un virage à 180° en retournant à l'orthodoxie (chapitre 4). Nous terminerons en proposant des principes de politique monétaire alternatifs dans la perspective de favoriser une véritable transition sociale et écologique (chapitre 5).

03/2023

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Droit

Le débat fiscal : une passion française

La fiscalité est au coeur du débat politique français comme l'a montré le grand débat national du début 2019 qui a fait ressortir la fiscalité comme thème principal. Traditionnellement, la droite met en avant la baisse des impôts et la gauche la justice fiscale. Les gilets jaunes ont demandé les deux. Le présent livre montre que si la crise des gilets jaunes a eu comme déclencheur la hausse de la taxe sur les carburants, elle s'explique par une réaction de rejet des Français suite à sept années de hausses continues des impôts (de 2011 a 2018) ayant débouché sur une hausse record de la pression fiscale (les prélèvements obligatoires ont atteint 45,3% du PIB) et une quasi-stagnation du pouvoir d'achat. Elle s'inscrit aussi dans le prolongement des révoltes antifiscales précédentes (poujadisme, CID-UNATI, pigeons, bonnets rouges). Et, paradoxe, la crise des gilets jaunes a commencé au moment même (automne 2018) où les impôts des ménages commençaient enfin à baisser du fait de la mise en oeuvre du programme d'Emmanuel Macron (suppression des cotisations salariales maladie et chômage, baisse de la taxe d'habitation pour 80% des foyers). Il rappelle aussi que ces sept années de hausses d'impôts ont répondu à la nécessité de réduire notre déficit budgétaire qui avait été notamment creusé par les dix années de baisses d'impôts précédentes (de 2000 à 2010). Le premier défi d'Emmanuel Macron sera donc de baisser durablement les impôts (ils devraient baisser de 1,4% du PIB sur le quinquennat), c'est-à-dire de continuer en parallèle à réduire le déficit. Enfin, il explique que la fiscalité est au coeur du pacte démocratique. La démocratie parlementaire se définit historiquement par le consentement du peuple à l'impôt via ses représentants. Or, la France connaît une grave crise de la démocratie représentative, les Français n'ayant plus confiance en leur classe politique. Le consentement à l'impôt est aussi affaibli par le sentiment qu'ont les Français que notre système fiscal est injuste et que les pouvoirs publics sont trop indulgents envers la fraude et l'évasion fiscale. Or, en réalité, la France se distingue déjà des autres pays par un système fiscal plus redistributif et un arsenal plus élaboré de lutte contre la fraude et l'évasion fiscale. Le second défi d'Emmanuel Macron sera alors de rétablir le consentement à l'impôt dans notre pays.

07/2019

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Poésie

Les mots du rocher

Pédagogue avant de devenir soignante de métier. Au niveau professionnel, soignante en maison de retraite de nuit, je prends soin dans la mesure du possible, de l'intégrité psychique et somatique de la personne âgée, dans le respect de mes compétences. Saisie par l'humain, j'ai toujours aimé explorer l'organisation sociale de ceux que je rencontre et m'intégrer à leur univers. Soigner, c'est croiser et voyager avec l'être dans sa culture. Chaque personne a son vécu et son histoire, le mystère d'une rencontre, d'une écoute et d'un échange. C'est aussi le désir de voyager dans l'intérieur de l'être. Transmettre et prendre soin font partie intégrante du parcours de la vie humaine. Cela oblige parfois à s'inviter dans l'univers de l'autre, à le traiter avec respect et amour jusque dans les mots. Etre conscient de son appartenance semble nous aider à élargir notre sens de l'approche de l'autre. Dès lors, pour qu'il y ait de la force et de l'apaisement dans les mots, il faut qu'il y ait de l'amour dans le regard que l'on croise. Le fait d'être pédagogue et d'être soignante, le croisement de ces deux formations est-il rapidement devenu un support à mon engagement social ? Ce recueil de poèmes ne vise pas à éduquer le monde, mais c'est un simple constat d'observation. Les images associées à l'écriture permettent d'accompagner mes mots. Je souhaite que mon recueil de poèmes, raconte, transmette en même temps qu'il informe. Que dans ces mots naissent le respect et la conscience de la valeur humaine dans son intégrité. C'est la mission de ce recueil de poèmes. Et si certains mots choquent parfois, c'est pour modifier comme pour changer le cours de choses : refuser l'injustice, la misère, la discrimination comme destin. Le fait de réaliser ce recueil de poèmes m'a aguerrie, car ce sont des choses qui m'interpellent et me questionnent quotidiennement en silence : Qu'avons-nous fait au bon Dieu ?

10/2019

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Théâtre

Grande peur et misère du IIIe Reich

Sous le nazisme, la peur et la misère affectaient toutes les couches de la société allemande, l'intelligentsia, la bourgeoisie, la classe ouvrière. Il y a certes le courage de la poignée de militants qui, au mépris de tous les dangers, publient une littérature illégale. Mais il y a aussi la capitulation, face à la terreur, d'une trop grande part de l'intelligentsia. C'est ce qu'a voulu montrer Brecht, d'abord à ses compatriotes exilés, autour des années 1938, en écrivant la trentaine de courtes scènes, inspirées de la réalité même, de Grand-peur et misère du IIIe Reich. La pièce naît en 1934 de la volonté de Brecht et de Margarete Steffin, de rassembler un matériau composé de coupures de presse et de témoignages sur la vie quotidienne en Allemagne sous la dictature hitlérienne. Le titre fait allusion au roman Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, et inscrit donc la pièce dans une lignée de peintures naturalistes de la société allemande de l'avant-guerre, brossant un large tableau allant du monde ouvrier à la magistrature en passant par la petite bourgeoisie. La création de huit scènes aura lieu en mai 1938 à Paris devant un public essentiellement composé d'émigrés. Certaines scènes seront également publiées dans des revues d'émigrés visant à alerter l'opinion publique sur la réalité de la dictature en Allemagne et signalant le danger d'une guerre imminente. On y voit tour à tour la bourgeoisie, le corps médical, la justice, les enfants, les prisonniers, etc. évoluer face au régime. Ce n'est cependant qu'après la Seconde Guerre mondiale que la pièce rencontre son succès, car elle montre, comme le disait Brecht lui-même, "la précarité évidente du IIIe Reich, dans toutes ses ramifications, contenue uniquement par la force". Aujourd'hui encore, Grand-peur et misère du IIIe Reich résonne comme un avertissement contre toute forme de système absolu et reste l'un des textes clés du vingtième siècle et au-delà. C'est un manifeste qui invite à lutter contre toute forme politique basée sur la discrimination et sur la crainte.

10/2014

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Histoire internationale

Le biyaïsme. Le Cameroun au piège de la médiocrité politique, de la libido accumulative et de la (dé)civilisation des moeurs

Sous la houlette du Renouveau National depuis plus d'un quart de siècle, le Cameroun connaît deux crises majeures : une crise sociale sous les traits d'une profonde fracture sociale matérialisée par des inégalités criantes au sein de la société, et une crise civique ayant transformé l'Etat en une véritable truanderie subsaharienne. Ainsi, en plus des carences quotidiennes sur le plan national, de nombreux Camerounais subissent une discrimination statistique traduisant le fait qu'ils sont tous assimilés à des truands à cause de l'esprit peu vertueux d'un groupe au pouvoir. D'où le constat d'un profond divorce entre les élites et les populations dans un écosystème sociopolitique où la libido accumulative et la satisfaction des plaisirs des orifices deviennent les buts ultimes. La République ne cherche plus les objectifs de progrès, de justice et d'égalité, mais la construction de droits aménagés qui supplantent les droits prévus par la citoyenneté camerounaise. Celle-ci est confinée à la politique du perroquet qui consiste à répéter ce que pensent et disent les possédants. En conséquence, le j'ai donc je suis est ce qui fait la tendance lourde du " Biyaïsme " en ce sens qu'il prend la place du je pense donc je suis incompatible avec le pulsionnel, l'archaïque et le vertige narcissique qui caractérisent le Renouveau National. Le Cameroun est ainsi inscrit dans un processus de (dé) civilisation des moeurs dont le point culminant est l'opération Epervier. D'où une justice pénale érigée en assureur en dernier ressort des carences du champ politique alors que l'Etat de droit recule. La suite logique est un décalage abyssal entre le lexique politique du Renouveau National et ses résultats réels. Comment un régime qui suscita moult espoirs aux Camerounais s'est transformé en une masturbation politique au service du plaisir solitaire de garder le pouvoir coûte que coûte au point de se considérer comme fin de l'histoire ? Le pays peut-il en sortir et comment ? Le " Biyaïsme ", symboliques, idéologies et pratiques politiques du Président Biya au pouvoir au Cameroun depuis 1982 sert ici de modèle empirique. Ce livre en fait une analyse sociopolitique et propose trente mesures pour sortir le Cameroun, tant de la crise sociale que de la crise civique.

07/2011

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Ethnologie

Sexualité et sociabilité en Inde du sud. Familles en péril au temps du sida

Si l'épidémie du sida provoque la consternation en Afrique, elle pose un problème supplémentaire en Inde : dans un pays où la sexualité s'enveloppe d'un discours profondément moraliste, les actions de prévention et d'information oscillent entre une éthique de conviction et une éthique de responsabilité, sans parvenir à élaborer un compromis viable. Ce livre a moins pour ambition de développer une théorie explicative sur la diffusion de l'épidémie, même si des pistes sont forcément suggérées, que de dégager les dynamiques sociales et culturelles susceptibles de générer des situations de vulnérabilité au regard de la transmission sexuelle du VIH. Partant de faits ethnographiques diversifiés, rigoureusement détaillés et allant souvent à l'encontre des idées reçues, on se propose de mettre en lumière les relations entre parenté, stratégies d'alliance, mobilité spatiale et rencontres sexuelles. Il apparaît dès lors que la famille indienne - trop facilement reconnue pour sa cohésion, sa solidarité et maintenant valorisée comme rempart idéologique face à l'épidémie - concourt à l'isolement des individus qui n'adhèrent pas au consensus établi et à l'exclusion de ceux dont le comportement est récusé par l'univers sociofamilial. On ne peut également faire l'impasse sur la tendance grandissante des nouvelles générations à négocier, à refuser les unions imposées ni oublier le pourcentage significatif de personnes sans perspective d'alliance ou promus à se marier dans des conditions si astreignantes (mariage forcé, bigamie, projet matrimonial dès l'adolescence) que les messages de prévention imposant l'abstinence durant le célibat, et la fidélité après, relèvent de la plus totale ineptie. Dans ces conditions, la prévention au sens large ne peut se satisfaire des formules incantatoires et des simples consignes comportementales en vigueur mais doit procéder à un réaménagement des pressions et des contraintes sociales concourant à une acceptabilité très relative des stratégies de lutte contre le sida. D'où la finalité de la présente étude qui ambitionne de repérer les domaines prioritaires (labilité des discours institutionnels, discrimination, minimisation de la dimension socioculturelle et économique de l'épidémie) et les situations de vie (endettement, dot, mariages contraints, déliquescence des liens familiaux, émancipation, marginalité, réseaux mafieux) à prendre en compte afin de définir les axes d'une prévention adaptée aux particularités de la société tamoule.

07/2001

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Littérature étrangère

Le vent dans les roseaux

"Mr. Pierce, qu'avez-vous fait aux heures les plus sombres de la Nouvelle-Orléans ?", m'interrogeait ce gamin du futur. Je lui répondrai que le désastre Katrina m'a révélé les choses et les gens que j'aime. Il m'a révélé quel garçon j'avais été, quel homme j'étais, et celui que je voulais devenir. Il m'a fait revenir chez moi, à la Nouvelle-Orléans, pour honorer mes ancêtres et les habitants de ma ville natale, les morts et les vivants, en donnant tout ce que je pouvais pour relever et reconstruire notre chère communauté. 29 août 2005. La tempête Katrina frappe La Nouvelle-Orléans et dévaste tout sur son passage, privant des milliers d'Américains de leurs foyers. Plus de 1500 personnes perdent la vie. Quelques temps après s'élève une voix des décombres : celle de Samuel Beckett au travers de Wendell Pierce interprétant un Vladimir prophétique. Vladimir : J'ai cru que c'était lui. Estragon : Qui ? Vladimir : Godot. Estragon : Pah ! Le vent dans les roseaux. Car alors que tout s'est effondré, Wendell Pierce joue cette pièce au milieu d'un paysage apocalyptique, parmi des spectateurs effondrés à qui il veut offrir une catharsis, un répit. S'il est connu pour ses rôles d'inspecteur Bunk dans The Wire et du tromboniste Antoine Batiste dans Treme, on sait moins qu'il est également un artiste et un homme engagé, qui a grandi à Ponchartrain Park, première banlieue afro-américaine construite après la seconde guerre mondiale. Dans Du vent dans les roseaux, Wendell Pierce livre un récit poignant et passionnant sur sa Nouvelle-Orléans, en nous plongeant dans son histoire familiale. Des champs de cannes à sucre aux lois ségrégationnistes de Jim Crow, il dépeint l'élévation sociale qui a été la sienne et dessine en creux le portrait de la lutte des noirs américains contre la discrimination, passée et présente. S'autorisant des digressions truculentes où il revient sur son expérience d'acteur, il nous offre du même coup une véritable ode à l'art qui "nous apprend qui nous sommes et nous dit qui nous devons devenir".

10/2016

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Théâtre - Pièces

Aristides

Le 16 juin 1940, Aristides de Sousa Mendes, alors Consul du Portugal à Bordeaux, désobéit aux ordres de Salazar. Il accorde à tous ceux qui le demandent un visa pour le Portugal, sauvant ainsi des milliers de vies. De nos jours, deux colocataires, Arnaud le comédien et Blanche la romancière, traversent des difficultés personnelles et professionnelles. Arnaud suggère à Blanche de lui écrire une pièce de théâtre, dans laquelle il jouerait le rôle d'Aristides. Blanche, trouvant l'idée convenue, refuse. Un peu plus tard, alors que Blanche peine pour trouver un nouveau sujet de roman, un personnage habillé à l'ancienne, qui ressemble étrangement au Consul, lui rend visite. Il lui demande de l'aider à recouvrer la mémoire. Peu à peu, Blanche se prend au jeu ; au fil de ses recherches, elle découvre un personnage complexe, aristocrate, royaliste, chrétien, fantaisiste, bon vivant et séducteur... Sous le charme, elle se lance dans l'écriture, pour la plus grande joie d'Arnaud, qui admire profondément celui que l'on appelle le Juste de Bordeaux. Aristides, "toujours plus ou moins là", s'attache aux deux jeunes gens et s'installe dans leur vie. Il leur prodigue des conseils, accompagne l'écriture de la pièce, commente les scènes, y apporte des précisions, et finit par jouer son propre rôle dans la reconstitution du procès que lui fit Salazar à son retour au Portugal. "Le procédé littéraire utilisé par l'auteure pour nous faire rencontrer les multiples personnages de cette histoire, interprétée par trois acteurs seulement, est d'autant plus subtil qu'il déborde du sujet initial pour nous faire toucher de près le processus d'écriture d'un texte théâtral. Il permet également aux comédiens de prendre de la distance avec les faits historiques évoqués, et d'aborder avec humour une situation dramatique, la rendant ainsi accessible à un très large public. Il souligne enfin l'actualité de son sujet : il est plus que jamais nécessaire d'opposer la force de la conscience et des convictions à des pratiques dégradantes de discrimination". Laurence Pérou, Sud-Ouest

03/2023

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Religion

Chroniques d'un incroyant. Tome 1, Naissance dans la guerre des religions du livre - Propos sur le blasphème

" Faites la guerre à ceux qui ne croient pas en Dieu ni au jour dernier..." Le Coran, sourate IX : 29. " Tuez-les tous où vous les aurez accrochés..." Le Coran, Sourate II: 190-193. "...et ils dévouèrent par interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu'aux bœufs..." La Bible - Jos VI: 21. " Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples (de Canaan), tu ne donneras point tes fils à leurs filles..." La Bible, Deut VII: 3. Ces propos, et combien de centaines d'autres encore, qui figurent en toutes lettres dans les " textes sacrés " des trois " grands " monothéismes, démontrent, s'il en était besoin, que les croisades, la Sainte Inquisition, les guerres de religion, le génocide des indiens d'Amérique, les conquêtes de l'Islam..., ne sont pas " tombés du ciel ". Mais, nous explique-t-on, tout cela est du passé ! Alors pourquoi, en ce début de XXIe siècle continuer à se référer à des textes en contradiction avec les déclarations des droits de l'Homme et la plus élémentaire morale ? Pourquoi ces fatwas contre des écrivains ? Ces appels au Jihad ? Cette haine de la contraception, de l'homosexualité, des femmes, de la liberté d'expression ? Ces déclarations récentes d'un grand rabbin énonçant que, les Palestiniens étant des Amalécites, la Torah autorisait qu'on les tue tous : hommes, femmes, enfants, bétail...? A l'heure où le religieux, au nom de vertus qu'il autoproclame, affiche des prétentions indécentes dans la vie de nos sociétés, allant jusqu'à vouloir brider notre liberté de penser et de dire, il n'est pas inutile de rappeler, comme le fait Bruno Alexandre, que les livres sources de leurs représentants devraient les conduire, si leur lobby n'était pas ce qu'il est, devant les tribunaux, pour " injure et provocation à la haine, à la discrimination et à la violence racistes ", motifs qu'ils invoquent d'ailleurs eux-mêmes pour faire taire ceux qui osent les critiquer et les caricaturer ! Les blasphémateurs, ce sont eux !

07/2008

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Psychiatrie

DSM-5-TR Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Edition revue et corrigée

Le DSM-5-TR est la référence la plus complète actuelle et essentielle pour la pratique clinique dont disposent les cliniciens et les chercheurs en santé mentale aujourd'hui en France comme au niveau international. Grâce aux contributions de 200 experts le DSM-5-TR tient compte des connaissances les plus récentes fondées sur la littérature scientifique et présente la révision et l'actualisation de l'ensemble des critères des codes diagnostiques et du texte. Il offre un langage commun aux cliniciens impliqués dans le diagnostic et l'étude des troubles mentaux et facilite une évaluation objective des présentations des symptômes dans une variété de contextes cliniques : patients hospitalisés patients en ambulatoire hôpitaux de jour consultation de liaison pratique libérale et soins primaires. Les mises à jour les plus importantes sont : la révision complète du texte pour chaque trouble en particulier les rubriques de prévalence de facteurs de risque et de pronostic les questions diagnostiques liées à la culture les questions diagnostiques liées au sexe et au genre l'association avec des pensées ou des comportements suicidaires et la comorbidité ; l'intégration du trouble du deuil prolongé (prolonged grief disorder) dans le chapitre ' Troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress ' de la section II ; la modification de plus de 70 groupes de critères diagnostiques avec des clarifications utiles depuis la publication du DSM-5 ; la mise à jour complète de l'introduction et de l'utilisation du manuel pour guider le lecteur et donner le contexte de la terminologie ; l'intégration de considérations sur l'impact du racisme et de la discrimination sur les troubles mentaux ; l'insertion de nouveaux codes symptomatiques pour les comportements d'automutilation suicidaires et non suicidaires accessibles à tous les cliniciens quelle que soit leur discipline et sans qu'aucun autre diagnostic soit requis ; l'inclusion de plus de 50 nouveaux codes pour l'intoxication et le sevrage de substances et d'autres troubles ; l'actualisation des codes de la CIM-10-MC depuis la publication du DSM-5 en 2013. Ce manuel constitue donc la référence indispensable pour tous les professionnels de la santé mentale et autres professionnels de santé : psychiatres psychologues cliniciens psychothérapeutes travailleurs sociaux spécialistes de médecine légale.

11/2023

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Algérie

Algérie : l'horizon des événements

De 1830 à 1962, la France va tenter de faire de l'Algérie, une région française en s’appropriant des territoires, pour y implanter massivement des populations européennes, au détriment du peuple algérien. En grande partie occultée, cette période, restée taboue, contribue à obscurcir les enjeux politiques complexes de la République : celle de l’histoire, d’une France coloniale, qui a imposé sur plusieurs continents une discrimination ethnique. Jusqu’en 1962, l’Algérie a fait partie de cet empire colonial français, contribuant ainsi au prestige impérial de la France. Durant cent trente-deux ans, nombreux seront les massacres, les exécutions sommaires et les exactions commises sur les populations dites indigènes. En France, la guerre d’Algérie n’a été reconnue comme telle qu’en 1999. L’histoire de la présence française en Algérie a longtemps été et reste aujourd’hui encore, un sujet sensible. La colonisation de l’Algérie a été marquée par des rendez-vous manqués et des promesses non-tenues de la République, jusqu'à l'explosion du 8 mai 1945 et sa terrible répression contre la population algérienne. Cette répression sera le prélude de la guerre d’Algérie, dix ans plus tard. Le 18 mars 1962, la signature des accords d’Évian mettait fin au conflit sanglant entre l’Algérie et la France. Le 5 juillet 1962, l’Algérie indépendante se libérait de la domination coloniale, après tant de convulsions tragiques, de larmes et de sang. Soixante ans plus tard, sur les deux rives de la Méditerranée, les plaies sont toujours ouvertes et leurs souvenirs sont toujours palpables, tels des fantômes qui planent et hantent toujours les esprits. Entre passé et présent, entre réconciliation et rancœurs, des vents contraires continuent de souffler sur les relations entre les deux pays. Des relations, qui restent enfermées, dans ce cycle des mémoires tragiques alternant des phases de rapprochement et de tensions. Il est désormais temps de construire l’avenir dans un climat d’apaisement et de respect mutuel, afin de dénouer les fils emmêlés d’une histoire, qui encombre encore les mémoires et nourrit les passions des deux côtés de la Méditerranée.

06/2023

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Faits de société

Les lendemains du mariage gay. Vers la fin du mariage ? Quelle place pour les enfants ?

Est-il juste d'ouvrir le mariage civil aux personnes de même sexe ? Cette question n'est pas posée dans l'abstraction d'une réflexion théorique, mais dans un contexte social et politique bien précis dont il faut partir, la société française en 2012. C'est donc une question pratique qui exige une délibération de chaque citoyen devant se déterminer politiquement. Le critère central à l'aune duquel les choix politiques sont déterminés étant la justice, il s'agit d'expliciter ce qui fonde la revendication à l'ouverture du mariage, à savoir la lutte contre les discriminations. Selon les présupposés d'une telle revendication, ne serait-il pas plus cohérent de réclamer l'abolition du mariage civil et son remplacement par un " contrat de vie commune " à x partenaires ? Après cette première partie, l'auteur analyse ce qu'est le mariage en tant que tel : l'institution articulant la conjugalité et la parenté. Ceci met en pleine lumière le fait que l'ouverture du mariage civil a pour enjeu central le traitement que l'Etat réserve aux enfants qui naissent dans ces familles. La question devient : est-il juste de prévoir un cadre institutionnel dans lequel l'enfant vit sa filiation soit dans une parenté monosexuée, soit dans une pluriparentalité ? De telles situations ne le privent-elles pas de biens humains intrinsèques ? Dans un dernier temps, il s'agit de manifester que la neutralité éthique de l'Etat parfois invoquée pour soutenir l'ouverture du mariage ne fonctionne pas dans ce cas, puisqu'il s'agit ici non pas de promouvoir des droits individuels de manière unilatérale, mais bien d'exercer un arbitrage juste entre des adultes ayant certaines pratiques sexuelles et des enfants. Est-il juste que la loi prévoit que certains enfants aient à supporter les conséquences des choix sexuels de ceux que l'Etat leur désignera malgré tout comme leurs parents ?

08/2012

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Théâtre - Pièces

Paying for it

Paying for it c'est "payer pour baiser" mais c'est aussi en payer le prix moral, économique et social. Après de multiples rencontres auprès de travailleur. se. s du sexe, de policiers de la brigade des moeurs, de clients, d'associations de défense des travailleur. se. s du sexe et d'une de leur porte-parole, Sonia Verstappen, qui accompagne le projet depuis ses débuts, les actrices et acteurs de ce spectacle incarnent la parole de ces femmes que la société veut rarement entendre. Les travailleur. se. s du sexe sont ici sur scène et nous parlent de leur métier, de leur vie, d'elles, de nous. Elles témoignent de la précarité dans laquelle certaines sont maintenues, des discriminations et des stigmates qu'elles subissent en tant que femmes, en tant que putes, en tant qu'étrangères. Elles, qui connaissent les hontes et les secrets de beaucoup d'hommes. Qui écoutent, accueillent et soignent les corps. Elles parlent de leurs conditions de travail dans une société qui refuse de leur reconnaître des droits. Des pratiques qui se diversifient. Elles rappellent, aujourd'hui encore, que vouloir abolir la prostitution ne mène qu'à aggraver les conditions dans lesquelles elle s'exerce et à augmenter les violences qui leur sont faites. Elles convoquent l'histoire de nombreuses femmes qui, depuis des siècles, se sont un jour prostituées pour survivre ou pour s'émanciper. Des femmes qui, hier comme aujourd'hui, ont été punies pour avoir transgressé l'ordre patriarcal, pour avoir gagné de l'indépendance. Car le stigmate de putain frappe toutes les femmes, comme un coup de fouet, il est un châtiment, il menace, il contrôle. La lutte pour les droits de toutes les femmes ne commence-t-elle pas par la lutte avec les putes et pour les droits des putes ? Le spectacle espère réveiller des alliances en donnant la parole à ces femmes qui réclament qu'on cesse de les traiter comme des victimes ou des criminelles pour enfin les entendre et les regarder comme des personnes.

06/2022

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Sociologie

A l'écart de la meute

Les hommes doivent se détacher des hommes. Ils doivent refuser de rester plus longtemps les complices actifs de cette solidarité masculine si destructrice, qui favorise l'entre - soi, sature l'espace public et protège les individus les plus nuisibles. Ils doivent quitter la meute et ses codes. Ils doivent se débarrasser une bonne fois pour toutes de la pression collective qui les pousse à se comporter en prédateurs et en petits chefs. Ils doivent dire non aux bizutages, aux examens de passage, aux tests de masculinité. Ils doivent avancer seuls, apprendre à penser par eux-mêmes et non en fonction du groupe, et se comporter comme des êtres humains dignes et respectueux. Ils doivent arrêter de se réfugier derrière un fatalisme bon teint en vertu duquel il ne serait plus possible d'enrayer le sexisme ordinaire, les discriminations quotidiennes, l'impunité des agresseurs. Se comporter en homme, en homme digne de ce nom, c'est à la fois cesser de jouer à qui a la plus grosse et dire définitivement non à ces indécentes marques de connivence avec des types médiocres, euphoriques d'être qui ils sont alors qu'ils devraient sincèrement en avoir honte. Journaliste et enseignant, THOMAS MESSIAS explore la façon dont les groupes d'amis hommes se forment et se développent sur des conceptions rétrogrades des relations femmes-hommes, du rapport à la virilité, de la vie de couple, de l'humour, etc. ; comment ils alimentent le patriarcat en tirant chaque jour profit de leur domination, s'alliant avec des êtres aussi dominants qu'eux pour être plus épanouis, plus insouciants et plus puissants que jamais. Il démontre, impitoyable, pourquoi il est crucial de parvenir à redéfi nir les principes et les objectifs de l'amitié masculine, avec, comme seule issue, la nécessité de dynamiter ces groupes de l'intérieur, ou de les quitter purement et simplement s'il semble impossible de les faire évoluer positivement.

09/2021

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Littérature étrangère

La Roue rouge Tome 4 : Mars dix-sept

" Faire passer à travers soi la révolution russe ", la revivre telle que l'ont faite ou subie des dizaines de personnes appartenant à toutes les classes de la société, c'est ce que nous propose Soljenitsyne dans la Roue rouge, la grande œuvre de sa vie qui l'a absorbé durant vingt années, de 1969 à 1989. Les deux premiers " Nœuds ", Août quatorze et Novembre seize, constituaient le prologue de la tragédie. Le troisième " Nœud ", Mars dix-sept, est le cœur de l'œuvre. Il nous fait vivre jour après jour le déroulement de la révolution de Février, du jeudi 8 mars (23 février selon le calendrier julien) au samedi 31 mars. Le premier volume suit l'émeute courant dans les rues de Pétrograd ; le second montre le piège qui se referme sur le tsar et le contraint à abdiquer ; le troisième et le quatrième nous plongent dans les remous qui secouent le pays sans gouvernail. Le présent volume, quatrième et dernier de Mars dix-sept, couvre les neuf derniers jours du mois. Point d'événements sensationnels, mais le glissement impitoyable d'une avalanche. Le Gouvernement Provisoire, paralysé par la surenchère démagogique du Soviet des Députés ouvriers et soldats, laisse s'installer l'anarchie. De plus en plus nombreux, les soldats désertent et rentrent chez eux partager les terres. A la campagne, pillages et incendies se multiplient : la paysannerie règle ses vieux comptes. Dans deux beaux chapitres désespérés, un officier et un propriétaire terrien prédisent la mort de la Russie qu'ils aimaient. Mais, en même temps, que de riches forces vives ont été libérées ! Les juifs fêtent l'abolition des discriminations nationales et confessionnelles. Le peuple se réveille et s'initie à la démocratie. Et, sur le front, soldats russes et allemands fraternisent, " les mains posées sur les barbelés comme des voisins les posent sur une clôture ". Un ordre nouveau va-t-il pouvoir s'instaurer ? Tout semble encore possible. Mais le retour de Lénine s'organise et, dans le dernier " Nœud ", Avril dix-sept, on verra s'imposer le radicalisme révolutionnaire.

08/2001

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Contes et nouvelles

Stonewall

Un demi-siècle après les émeutes de Stonewall, qui marquèrent l'éclosion du militantisme LGBTQI+, ce livre en retient l'esprit : libre, en lutte contre les discriminations et l'uniformité de la pensée. Stonewall est un recueil collectif de textes en soutien à Urgence Homophobie. 90 auteurs et artistes internationaux se sont mobilisés pour soutenir l'association. Participations exceptionnelles ou plumes inconnues, de toutes générations et de tous pays, parmi lesquelles : Isabelle Adjani, Jonas Ben Ahmed, Franck Balandier, Christophe Beaugrand, Andréas Becker, Philippe Besson, Jean-Denis Bonan, Rémy Bonny, Nina Bouraoui, Laurence Cambin, Norman Casiano, J. D. Casto, Arnaud Cathrine, Fanny Chiarello, Stéphane Corbin, Catherine Corsini, Sébastien Doubinsky, Muriel Douru, Michèle Finck, André Fischer, Joffrey Gabriel, Patxi Garat, Grégory Huck, Alexandre Jollien, Brigitte Kernel, Marc Kiska, Jean-Claude Lardinois, Gilles Leroy, Annie Lulu, Jul' Maroh, Guillaume Mélanie, Marc Alexandre Oho Bambe, Thomas Pourchayre, Nathalie Quintane, Léonor de Récondo, Sylvia Roux, Valérie Rouzeau, James Sacré, Galia Salimo, Eric Sarner, Leïla Slimani, Suzane, Benoit Berthe Siward, Marina de Van, Martha Shelley, Abdellah Taïa, Yu Zhou, etc. Ce recueil réunit une centaine de textes, en majorité inédits : textes en prose, nouvelles, théâtre, poèmes, haïkus, chansons, slams, insérés en cohérence au fil des pages. Un parti pris formel, désiré et assumé, d'être hors des cases pour incarner l'expression même de la diversité. Thématiques LGBTQI+, liberté, résilience, désir, transgression, révolte, amour : Stonewall a été conçu comme un voyage littéraire et artistique où le pouvoir de l'Art se fait l'écho de voix plurielles et uniques. Livre-libre qui dévoile la richesse de ses regards sur chaque page, et invite le lecteur à briser les murs. Tous les bénéfices de ce livre seront reversés à Urgence Homophobie, qui lutte depuis 2017 contre toutes formes de LGBTQIphobies, quelles qu'elles soient et où qu'elles se produisent. Pour ne jamais oublier que "Leur histoire, c'est notre histoire" .

10/2021

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Littérature étrangère

L'Arche de Noé

L'auteur du phénoménal Taxi campe douze personnages, hommes et femmes, dont les destins se sont croisés avant ou après avoir émigré à la recherche d'un emploi ou tenté de le faire. Le premier, Ahmad Izzedine, est un jeune et brillant licencié en droit qui ne parvient pas à accéder au poste dont il a toujours rêvé, faute de pouvoir payer le pot-de-vin "réglementaire". Il se décide à partir pour les Etats-Unis, rompt avec sa fiancée, Hagar Motafa, et cherche sur Internet un contact qui lui permettrait de réaliser son projet. Entre-temps, Hagar se marie sous la pression de ses parents avec un restaurateur déjà installé, lui, aux États-Unis mais divorce peu après avoir reçu la Green Card. Espérant renouer avec Ahmad, elle se met aussitôt à lui chercher du travail avec l'aide du cuisinier et homme à tout faire de son ex-mari, Abdellatif Awad, qui est entré clandestinement aux Etats-Unis après un périlleux périple en Amérique du Sud. Mais Abdellatif ne tarde pas à se mettre au service d'un homme d'affaires véreux, Akram Mongui, qui a réussi à passer sa grosse fortune à l'étranger et dont le fils, Farid, mène à Londres une vie de bâton de chaise... Défilent ensuite les autres personnages : le professeur de philosophie qui enseigne dans une université britannique, puis son cousin, rentré en Egypte après une tentative ratée d'immigration clandestine, puis le jeune Nubien d'Assouan, le passeur louche, la doctoresse copte, la prostituée, et à travers eux est révélée une société entièrement minée par la corruption, la répression politique, les discriminations confessionnelles ou ethniques et sur le point d'exploser. A la lumière des événements de 2011 en Egypte et des bouleversements qui secouent le monde arabe, ce second ouvrage de Khaled Al Khamissi paru en 2009 frappe par sa puissance prémonitoire.

10/2012

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sociologie du genre

Selfie. Comment le capitalisme contrôle nos corps

Après la vague des mouvements de libération du corps des femmes sous l'étendard du " Body positive " , il est temps de faire le bilan ! La lutte contre la grossophobie, le validisme, le colorisme, et tous les procédés dangereux conseillés par la médecine, la culture populaire et les industries du régime et de la cosmétique, a permis de mettre en avant des physiques pluriels, bien loin de l'injonction à la maigreur des années 2000. Mais la pression qui pèse sur le corps des femmes est-elle réellement remise en cause ? Sur les réseaux sociaux comme dans les magazines ou les publicités, on observe la glorification de deux types de femmes " accomplies " , deux modèles de corps qui paraissent s'opposer. La fit girl, blanche, CSP+, se doit d'être naturelle et dynamique. Elle prend soin d'elle à coup de détox, de " jeune intermittent " et pratique le sport comme une religion. Le second modèle cible les femmes racisées et de milieux populaires. Elles sont enjointes à assumer un physique " racialisé " et sexualisé : de grosses fesses, une grosse poitrine, mais tout aussi invitées à se rapprocher de la blanchité à coups de décoloration de la peau, d'affinage du nez et perruques lisses. A qui profite donc toute cette positivité toxique ? A l'industrie de la beauté bien sûr, et les marques de cosmétiques, ou de chirurgie esthétique rivalisent d'ingéniosité pour nous pousser à correspondre toujours plus à ces nouveaux idéaux. Pendant que les inégalités sexistes et les discriminations persistent, ce corps continue de détourner les femmes de leur libération en leur faisant croire qu'elles ne sont plus passives mais actives, plus victimes mais en pleine possession de leurs droits. Jennifer Padjemi mène une enquête engagée pour montrer comment le capitalisme moderne a récupéré tous les mouvements qui oeuvrent pour la libération des corps des femmes et nous enjoint à lutter contre ces nouvelles injonctions. Un essai percutant et libérateur !

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Actualité politique France

Le progrès social et humain

Le mot "progressiste" est employé à tort et à travers parfois par ceux-là mêmes qui créent les conditions de la régression sociale. Nous le revendiquons dans son sens réel : nous sommes les partisans du progrès social et humain. Le progrès social a été stoppé net avec la défaite de Lionel Jospin en 2002. Depuis, aucune mesure pour les travailleurs n'a permis d'améliorer les conditions de travail, aucune avancée nouvelle pour les droits sociaux. Au contraire, nous avons assisté à une casse du code du travail, la Sécurité sociale a subi les pires assauts, les services publics ont été affaiblis et dévalorisés. Nos biens communs, ce patrimoine collectif constitué par chaque génération, sont vendus à la découpe créant hausse des prix, abaissement des services, destruction d'emplois et enrichissement des actionnaires. Tous, nous en subissons les conséquences tout particulièrement depuis le début de la pandémie de Covid-19. Mettons un terme à cette régression généralisée. Ce troisième cahier porte une grande ambition : le plein emploi. Nous voulons sortir des logiques consistant à maltraiter et à exploiter les personnes dans le travail pour servir les actionnaires. Le travail ne doit pas être une souffrance mais une activité utile à toute la société. Ainsi, chacun doit avoir accès à l'emploi privé et public. Si le marché privé est dans l'incapacité de créer des emplois, nous proclamons que la puissance publique peut le faire car nous avons besoin de centaines de milliers de recrutements pour mener à bien la bifurcation écologique. Le progrès social et humain se retrouve dans tous les moments de la vie : éducation, formation, santé, culture et sport. Il se fera en incluant les personnes en situation de handicap, et en s'attaquant aux discriminations sexistes et racistes. Ce troisième numéro des Cahiers de l'Avenir en commun, le programme de Jean-Luc Mélenchon, est un outil d'information et de discussion. Vous pouvez aussi participer à la consultation sur le programme en répondant au questionnaire à l'intérieur.

05/2021

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Sociologie du travail

Le travail éthique dans les professions indépendantes

Des chauffeurs de taxis aux céramistes d'art, en passant par les livreurs à vélo, praticiens en médecine chinoise et courtiers en assurance, cet ouvrage porte un regard inédit sur le travail éthique des professions indépendantes. La vie ou la mort, la quête de justice... Pour un cercle restreint de professions établies et " prestigieuses " (magistrat·es, médecins, etc.), les contenus éthiques de leur activité sonnent comme une évidence. Qu'en est-il pour des professions caractérisées a priori par leur quête de reconnaissance et leur utilitarisme, et à ce titre éloignées de toute autorité morale ? Des chauffeur·es de taxi aux céramistes d'art, en passant par les livreurs et livreuses à vélo, les praticien·nes en médecine chinoise ou les courtiers et courtières en assurance, cet ouvrage porte la focale sur les mondes professionnels de l'indépendance. Il met en lumière comment l'activisme de ces travailleurs et travailleuses se déploie en faveur de la formalisation et de la diffusion d'une éthique professionnelle appelée à définir un idéal de métier cohérent auprès de leurs pairs, et de l'ensemble de la société. Clémentine Comer est postdoctorante Inrae-Irisso. Ses recherches se situent à la croisée de la sociologie des professions, de l'action publique, de l'engagement et des études de genre. Elle travaille actuellement sur les recompositions économiques de la médecine vétérinaire en élevage. Bleuwenn Lechaux est maîtresse de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Ses recherches s'inscrivent dans les domaines de la sociologie politique (action collective, inégalités et discriminations), des études de genre et des professions artistiques, en France et aux Etats-Unis. Pierre Rouxel est maître de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Au confluent de la sociologie politique et de la sociologie du travail, ses recherches portent sur les transformations des formes d'engagement et de mobilisation dans les entreprises multinationales.

05/2023

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sociologie du genre

Selfie. Comment le capitalisme contrôle nos corps

Après la vague des mouvements de libération du corps des femmes sous l'étendard du " Body positive " , il est temps de faire le bilan ! La lutte contre la grossophobie, le validisme, le colorisme, et tous les procédés dangereux conseillés par la médecine, la culture populaire et les industries du régime et de la cosmétique, a permis de mettre en avant des physiques pluriels, bien loin de l'injonction à la maigreur des années 2000. Mais la pression qui pèse sur le corps des femmes est-elle réellement remise en cause ? Sur les réseaux sociaux comme dans les magazines ou les publicités, on observe la glorification de deux types de femmes " accomplies " , deux modèles de corps qui paraissent s'opposer. La fit girl, blanche, CSP+, se doit d'être naturelle et dynamique. Elle prend soin d'elle à coup de détox, de " jeune intermittent " et pratique le sport comme une religion. Le second modèle cible les femmes racisées et de milieux populaires. Elles sont enjointes à assumer un physique " racialisé " et sexualisé : de grosses fesses, une grosse poitrine, mais tout aussi invitées à se rapprocher de la blanchité à coups de décoloration de la peau, d'affinage du nez et perruques lisses. A qui profite donc toute cette positivité toxique ? A l'industrie de la beauté bien sûr, et les marques de cosmétiques, ou de chirurgie esthétique rivalisent d'ingéniosité pour nous pousser à correspondre toujours plus à ces nouveaux idéaux. Pendant que les inégalités sexistes et les discriminations persistent, ce corps continue de détourner les femmes de leur libération en leur faisant croire qu'elles ne sont plus passives mais actives, plus victimes mais en pleine possession de leurs droits. Jennifer Padjemi mène une enquête engagée pour montrer comment le capitalisme moderne a récupéré tous les mouvements qui oeuvrent pour la libération des corps des femmes et nous enjoint à lutter contre ces nouvelles injonctions. Un essai percutant et libérateur !

06/2024

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Ethnologie

Les femmes et le marché du travail urbain en Afrique subsaharienne

La recherche d'égalité dans un espace engendre fréquemment l'inégalité dans d'autres espaces. De ce fait. le succès de toute stratégie de développement visant à réduire la pauvreté est étroitement dépendant du mode d'appréhension des institutions des marchés du travail, en particulier les groupes entre lesquels les disparités sont les plus prononcées. Dans ce contexte, l'option analytique en termes de genre revêt une importance spécifique, dans la mesure où le différentiel de libertés qui prévaut entre les hommes et les femmes n'est pas, la plupart du temps, réductible à un écart de revenus ou de ressources. La présente étude s'inscrit dans cette perspective. Elle tente d'expliciter les inégalités selon le genre, inhérentes à la participation aux marchés du travail de cinq capitales d'Afrique subsaharienne francophone — Ouagadougou, Burkina Faso ; Yaoundé, Cameroun ; Abidjan, Côte d'Ivoire ; Conakry, Guinée ; Bamako, Mali — dont les pays sont confrontés à une profonde crise économique et sociale, sans précédent au cours de leur histoire. Après avoir présenté le profil des ménages urbains dans lesquels s'insèrent les femmes, ainsi que les caractéristiques de ces dernières, les spécificités de l'offre de travail féminin sont examinées. Les modes de participation au marché du travail et l'incidence sur les niveaux de vie sont ensuite précisés. Par ailleurs, l'importance de l'éducation féminine en ternies d'opportunités économiques et d'évolution future de la population active suggère une analyse des déterminants de l'accès au système éducatif, ainsi qu'une appréhension de la relation entre ce dernier et la fécondité. De même, l'analyse des écarts de revenus selon le genre permet d'identifier les processus de discrimination, tandis que l'architecture de la carrière professionnelle met en évidence une segmentation du marché du travail. Enfin, les orientations de politique économique sont esquissées. Malgré la prééminence tenace du préjugé masculin et les réminiscences des valeurs traditionnelles — même en milieu urbain —, les femmes accéderont de plus en plus fréquemment à de meilleures opportunités économiques et seront en mesure de mieux contrôler les ressources internes du ménage. Cette évolution du statut de la femme est inéluctable et souhaitable, même si ce processus s'inscrit dans le long terme. L'éradication de la pauvreté est illusoire sans une meilleure participation des femmes au développement, en général, et aux marchés du travail, en particulier.

09/1997

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Littérature française

L'affaire Myriam Sakhri

Cas emblématique de harcèlement dans la gendarmerie Depuis 12 ans, l'affaire Sakhri défraye la chronique. Que s'est-il passé dans la caserne de gendarmerie à Lyon où Le corps de la jeune gendarme de 32 ans a été retrouvée morte le 24 septembre 2011 une balle dans le foie et son arme de service à ses pieds ? Harcèlement, discrimination, suicide ou meurtre ? L'enquête sur les circonstances de la mort de Myriam Sakhri, confiée par la justice à l'IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale) conclut à un suicide " pour raisons personnelles " alors que la jeune femme disait être victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie et dénonçait le racisme de ses collègues au sein du CORG, le service des appels d'urgence de la gendarmerie. La famille fait appel mais la Cour de cassation en 2015 écarte tout harcèlement. L'affaire est pliée. Mais la famille ne croit pas à cette thèse. Elle travaille sans relâche pour obtenir des éclaircissements sur cet événement tragique. Les soeurs de Myriam et une amie de la famille relève un nombre important de failles et d'incohérences. Pourquoi l'enquête a été bouclée en six mois ? Pourquoi Myriam se serait suicidée alors qu'elle venait de réussir le concours d'OPJ ? Pourquoi a-t-on conclu qu'un seul tir avait été tiré alors que l'on a retrouvé deux douilles dans l'appartement ? Le collectif " Soutien Gendarme Myriam Sakhri " retrouve des dizaines de témoins clés dont plusieurs militaires et pompiers qui contredisent la version officielle ainsi que sur le rôle joué par le colonel qui dirigeait la caserne. " il voulait qu'elle dégage de la gendarmerie, elle était dans le collimateur ", " on m'a demandé de ne pas parler du mot visant le colonel G ", évoquant une réunion organisée au CORG après le drame destiné selon elle à " salir la mémoire de la défunte. "Tout le monde a eu peur et s'est tu" , déplore un autre. Grâce au travail d'investigation exemplaire de la famille avec leurs avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, la justice décide de rouvrir le dossier judiciaire le 2 avril 2021. Le résultat de l'enquête est attendu dans quelques jours. La décision du juge d'instruction devrait tomber avant l'été 2022.

07/2022

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Religion

Les chrétiens dans al-Andalus. De la soumission à l'anéantissement

L'invasion arabo-musulmane de l'Espagne wisigothique, initiée en 711 pour culminer en 719 avec la conquête de la Gaule narbonnaise, a été l'événement aux conséquences les plus considérables de l'histoire d'Espagne. On oublie souvent que, pendant des siècles, la majeure partie de la population fidèle à la religion chrétienne et la minorité juive ont été soumises à un régime de très forte discrimination. Celui-ci reposait sur la ségrégation sociale, l'absence de liberté religieuse, l'exploitation économique et fiscale, l'immersion culturelle et, en cas de protestation ou de révolte, sur la plus sévère répression. La dureté de ce régime s'est accentuée au fil du temps et a fini par provoquer, dès le XIIe siècle, la complète disparition des communautés chrétiennes et juives d'al-Andalus. Ce livre offre une vision complète de la situation de ces chrétiens espagnols, appelés mozarabes, unique peuple européen médiéval à avoir vécu pendant tant de générations sous la rigueur de la dhimma. Attachés au mythe des Trois Cultures, de nombreux auteurs ont préféré jusqu'ici ne retenir que les aspects prétendument aimables de cette situation, comme la liberté de culte limitée et la relative autonomie interne des communautés chrétiennes, afin de tenter de délégitimer le processus de Reconquête, véritable matrice de la nation espagnole. Il permet, à l'inverse, de mieux faire connaître la réalité de la vie des chrétiens d'al-Andalus, loin des rêves et falsifications intéressées qui alimentent le mythe de la convivialité pacifique entre cultures et religions construit en marge de la vérité de l'histoire. Rafael Sánchez Saus est professeur d'histoire médiévale à l'université de Cadiz. Il a été doyen de la faculté de philosophie et de lettres de l'UCA (1999-2004) et recteur de l'université San Pablo CEU de Madrid (2009-2011). Membre de l'Académie royale hispano-américaine des sciences, des arts et des lettres, dont il a été le directeur, il est aussi directeur de la Cátedra Alfonso X el Sabio. Auteur d'une douzaine d'ouvrages, considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de la frontière entre maures et chrétiens dans l'Espagne médiévale, il a été découvert par le grand public hispanique à l'occasion du succès de la version espagnole de ce livre Al-Andalus y la Cruz (2016).

02/2019

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Economie

Migrants et travail en Europe. Compte-rendu du colloque organisé par le Centre européen «Travail et Société» (ECWS), Maastricht, 3-5 décembre 1987

Cet ouvrage est le compte-rendu d'une rencontre organisée par le Centre européen "Travail et Societé" (ECWS) sur le thème "Migrants et travail en Europe". La première partie, "les données de cadrage", précise le contexte dans lequel se pose actuellement la question du statut des migrants en Europe. La période actuelle voit coexister deux phénomènes antagonistes. Le premier, c'est la résurgence de la notion de souveraineté nationale et l'application de mesures protectionnistes sur le marché du travail. Il coïncide avec le déclin des industries de main-d'oeuvre et la sédentarisation des populations issues de la migration. Le second, c'est le renouveau du projet d'Union européenne privilégiant la mobilité intra-communautaire et conférant à l'acte migratoire une signification nouvelle et des perspectives d'avenir. La deuxième partie rassemble et expose une multitude de problèmes particuliers (de circulation, d'insertion économique ou d'insertion sociale) qui présentent un point commun : ils sont, pour chacun d'entre eux, une expression particulière de la discrimination qui s'exerce à l'encontre des migrants et notamment, des migrants non communautaires. Nous avons choisi de ne pas traiter le problème du droit statutaire des migrants dans un chapitre autonome. En effet, le droit des migrants relève d'abord de réglementations nationales distinctes et complexes et, dans une moindre mesure, du droit international. Il était important de s'abstraire des contextes nationaux particuliers (sauf pour s'y référer à titre d'exemple) et d'aborder cette question à travers les conséquences, sur un plan plus général, des dispositifs mis en place par les Etats membres. La dernière partie intitulée "les migrants et l'espace communautaire" procède à l'examen des dispositions de l'Acte unique, qui concernent la migration des personnes. Elle montre en particulier qu'il existe deux interprétations possibles de ce texte. Une interprétation minimaliste qui se limite aux dispositions techniques nécessaires pour assurer la libre circulation des personnes d'ici 1992. L'autre interprétation, plus audacieuse, présente l'Acte unique, ou plus exactement son corollaire : le marché intérieur, comme une première étape vers la définition d'un nouveau statut des migrants en Europe. Le colloque "Travail et Migrants en Europe" s'inscrit dans le programme quadriennal du ECWS intitulé "Migrants et egalité des chances", financé par la Fondation Reine Juliana (Pays-Bas).

08/1993

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Histoire internationale

Kurdistan. Solidaires international

La situation en Turquie et en Syrie est devenue une situation de guerre totale. Le pouvoir syrien d'une part, et le pouvoir turc d'autre part, s'illustrent particulièrement en la matière. Ils sont en effet responsables de massacres de grande ampleur et de crimes de guerre sur les populations de cette région du monde. Les Kurdes sont particulièrement touchées depuis des années par des politiques de discrimination et de répression, et le pouvoir turc s'acharne avec une violence extrême contre ces populations. Leur lutte de libération a pris un nouvel envol dans la période ouverte par la révolution syrienne et sa transformation en conflit militaire. L'expérimentation sociale et politique qui s'est réalisée dans les zones libérées est ici présentée. La transformation du processus révolutionnaire syrien en un conflit armé pose des questions multiples pour lesquelles une solution ne peut être trouvée que par l'ensemble des populations présentes sur ce même territoire. L'ouvrage ne prétend pas donner une vision exhaustive des points de vue des différentes forces en présence dans le conflit syrien. Le choix éditorial a été de donner la parole à certaines composantes du mouvement kurde à qui, en général, est laissé peu d'espace pour s'exprimer. Il sera ainsi abordé la question des bases du système politique que le mouvement tente de développer en plusieurs endroits du Kurdistan, dans des environnements différents. Au sein de celui-ci, les mouvements d'émancipation des femmes jouent un rôle important. Les luttes des Kurdes contre l'Etat turc seront vues à travers le prisme syndical, et dans le contexte des purges ayant suivi la tentative de coup d'Etat de 2016. Enfin, des exemples de solidarités sont présentés, qui invitent à réfléchir sur les pratiques de soutien aux peuples en lutte pour leur autodétermination. Nous ne savons pas comment la guerre actuelle va évoluer, ni sur quelles configurations politiques elle va déboucher. En revanche nous savons que les populations civiles continuent d'être menacées et touchées durement que ce soit par le pouvoir d'Assad ou celui d'Erdogan, avec la complicité active ou lointaine d'autres puissances régionales ou occidentales. La présente publication, à travers l'information qu'elle permet de divulguer, se veut aussi une modeste contribution à la nécessaire solidarité…

10/2018