Recherche

Jennifer Ithany-cognet

Extraits

ActuaLitté

Prépas scientifiques

L'indispensable sur l'enfance. Epreuve de français/philosophie prépas scientifiques, Edition 2022-2023

L'essentiel pour : - Clarifier le thème - Comprendre les oeuvres - Aborder les sujets - Cerner les enjeux - Trouver des exemples

05/2021

ActuaLitté

XXe siècle

Little Louis

Chez nous, c'était la nouvelle Babylone, le royaume du crime et de la dépravation d ce qu'on disait Tout un bas monde se vautrait dons la fange. Mais en vérité, qui connaissait Storyville, à part ceux qui y vivaient ? Pas grand monde pour la bonne raison que le gratin n'y mettait guère les pieds. [... J Je n'ai jamais été malheureux dans ma ville. Nous, les gosses, on ne s'ennuyait pas. Du matin au soir, on cavalait à droite à gauche. Je crois bien n'être jamais resté en place plus d'une heure. Sauf quand j'écoutais jouer Joe Oliver. Là je ne mouftais plus.J'étais muet, sidéré. Il fallait le voir souffler dans son cornet, un martre. Papa Oliver m'a tant apporté. J'enregistrais mentalement ses gestes, son style, ses morceaux. Tout ce que je sais, c'est dons nos rues que je l'ai appris. La vie, ça se passe dans la rue, dans la pleine lumière ou d Io lueur d'un réverbère, pas derrière les persiennes des belles demeures. Nouvelle-Orléans, 31 décembre 1912. Tandis que fusent les traditionnels pétards du Nouvel An, Louis Armstrong, onze ans, tire des coups de feu en l'air avec un vieux pistolet chipé chez lui. Immédiatement arrêté, il est placé dans une institution pénitentiaire pour enfants noirs des rues. Pour le garçon qui travaille depuis l'âge de cinq ans afin d'aider sa mère, cette détention s'avère une planche de salut. Il intègre la fanfare dirigée par Peter Davis, qui devient son père de substitution et décèle vite son exceptionnel talent de cornettiste. A sa sortie, l'adolescent retourne pelleter du charbon le jour et jouer le soir dans les honky tonks, bouges du quartier chaud de Storyville où le jazz s'invente, entre prostituées et voyous. Ce récit à la première personne met en scène l'enfance terrible mais trépidante et joyeuse de Little Louis jusqu'à son départ pour Chicago à vingt ans. Histoire d'un miracle, d'un sauvetage par l'art. Ou comment, dans un contexte ultra-violent de ségrégation et de misère, un enfant radieux s'apprête à défier l'ordre établi par les Blancs et à embrasser le monde.

03/2021

ActuaLitté

Religion

Etudes sur la sainte vierge tiii 1954

Par R. LAURENTIN, membre de la Société Française d'Etudes Mariales, professeur à l'Université Catholique d'Angers LIVRE VI. ETUDES D'HISTOIRE DU CUL TE ET DE LA SPIRITUALITE MARIALS (2e partie : de l'Ecole Bérullienne à la Définition dogmatique de l'Assomption) I. - La dévotion mariale chez Bérulle et ses premiers disciples, par André RAYEZ, S. J II. - La Vierge Marie et la formation sacerdotale dans la tradition de l'école bérullienne, par Joseph LECUYER, C. S. Sp. , Membre de la Société Française d'Etudes Mariales III. - La dévotion mariale chez saint Vincent de Paul et les Lazaristes ou prêtres de la mission, par Edmond CRAPEZ, prêtre de la mission IV. - La dévotion mariale à Port-Royal, par Louis COGNET, chargé de cours l'Institut Catholique de Paris V. - La dévotion Marie dans la Compagnie de Saint-Sulpice, par Pierre POURRAT, P. S. S VI. - La Vierge dans la Congrégation de Jésus et Marie, par L. BARBE, eudiste, membre de la Société Française d'Etudes Mariales VII. - Marie de l'Incarnation et la Sainte Vierge, par Henri de LUBAC, S. J. VIII. - La. dévotion mariale dans l'Institut des Frères des écoles chrétiennes, par Georges RIGAULT IX. - doctrine mariale de Bossuet, par P. ANGERS, S. J. , professeur de littérature française l'Université de Montréal X. - Saint Louis-Marie de Montfort et sa spiritualité mariale, par J. M. HUPPERTS, S. M. M XI. - Le culte marial chez les Rédemptoristes, par Paul HITZ, C. 5S. R. , professeur de Théologie au Scolasticat d'Echternach (Luxembourg), membre de la Société Française d'Etudes mariales XlI. - Dévotion et mystique mariales du Père de Clorivière, par André RAYEZ, S. J. XIII. - "La Congrégation... " Histoire ou Légende ? , par G. de BERTIER, eudiste, professeur d'Histoire l'Institut Catholique de Paris XIV. - Les Congrégations religieuses d'hommes après le XVIIe siècle, par B. M. MORINEAU, de la Compagnie de Marie, fondateur de la Société française d'Etudes mariales XV. - Spiritualité mariale du Vénérable Père Libermann, par BARRE, C. S. Sp. , Supérieur du Séminaire Français à Rome, secrétaire général de la Société française d'Etudes mariales La dévotion à la Très Sainte Vierge dans la Congrégation des Missionnaires fils du Coeur Immaculé de Marie, par Narcisse GARCIA GARCES, C. M. F . XVII. - La dévotion mariale et la Congrégation des prêtres du Saint Sacrement, par Charles de consulteur général de la Congrégation des Prêtres du Très Saint Sacrement, ancien professeur de Théologie aux Scolasticats Bruxelles et de Montréal XVIII. - Culte marial , dans la famille salésienne (pères Salésiens de saint Jean Bosco), par Pierre BROCARDa, S. d. B. , professeur l'Athénée Pontifical salésien de Turin XIX. - Les Congrégations féminines des XIXe et XXe siècles, par E. BERGH, S. J. , professeur de droit canonique au Collège théologique S. J. Saint-Albert Louvain, directeur de la Revue des Communautés Religieuses XX. - L'esprit marial dans la Société

04/1997

ActuaLitté

Critique littéraire

L'atelier du roman N° 45, Mars 2006 : L'Europe du rire

L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter contre elle. Kenzaburô Ôé. La pensée scientifique n'est ni tragique ni comique. D'où son arrogance à faire croire qu'elle peut faire basculer toute limite, même celle de la mort. A l'opposé, jamais on ne pourrait concevoir l'aventure romanesque sans la morale tragi-comique. Takis Théodoropoulos. Gustave Flaubert et Ion Luca Caragiale, qu'une génération sépare, ont eu, face à la révolution, une attitude plutôt ironique qu'enthousiaste. Montés, malgré eux, dans la locomotive du progrès qui roulait sur les rails du XIXe siècle, ils ne se sont pas laissés enivrer par la vitesse. Au contraire, ils ont alerté les esprits quant à la direction adoptée. Adrian Mihalache. J'arrive à distinguer dans l'abstrait l'humour de l'ironie, du comique, de l'esprit, et du burlesque. Mais au bout du sixième jour Dieu créa le portable et se reposa. Fernando Arrabal. Plus encore qu'une cause ou qu'une stratégie, l'humour est un sens - une réalité diffuse, aptitude et intuition, connaissance et existence mêlées, façon tout à la fois de comprendre le monde et de l'exprimer. Dominique Noguez. Juan Carlos Onetti, lui, superbement indifférent aux diktats théoriques, n'a jamais proclamé son obsession de " modernité ". [¿] Il nous parle au plus près, à hauteur de ce que nous sommes, bien malgré nous, devenus : des êtres post-Hiroshima, post-Auschwitz et post-lendemains qui chantent. Jean-Pierre Cescosse. Pour les grands marchands de la planète qui contrôlent nos existences, le clivage n'existe pas : la racaille et la non-racaille se retrouveront toujours dans les grandes surfaces à pousser des caddies. Christian Cogné. L'homme dépourvu d'humour, et nous en connaissons tous quelques-uns, surtout ceux d'entre nous qui travaillent pour l'université, représente la mort. Keith Botsford.

03/2006

ActuaLitté

Histoire internationale

Le feu dans la cité antique. Usages, risques, réglementations

Cet ouvrage aborde la problématique du feu dans la cité antique comme élément aussi bien utile au fonctionnement de la vie quotidienne des gens que sous l'aspect périlleux que sont les incendies qu'ils soient accidentels ou volontaires.

01/2022

ActuaLitté

Littérature française

Diego el Mulato

La piraterie a toujours exalté l'imaginaire, mais il existe peu d'éléments relatifs aux flibustiers juifs ayant écumé mers et océans. Yves-Victor Kamami et Sylvia Cornet d'Alwalhad nous entraînent dans une plongée romanesque dans cette galaxie mystérieuse que fut, au XVIIe siècle, l'archipel des Caraïbes, avec ses pirates, ses corsaires, ses galions chargés d'or, d'épices ou d'esclaves, et ses batailles navales acharnées sur fond de conquêtes territoriales… quand Français, Anglais, Hollandais disputaient aux Espagnols et aux Portugais les richesses du Nouveau Monde. Si l'histoire est romancée, et alterne avec un récit contemporain, le personnage, lui, a bien existé au XVIIe siècle. Avec lui nous découvrons un aspect méconnu, et richement documenté, de l'Histoire : la résistance des minorités juives des Caraïbes aux Espagnols et Portugais, et à l'Inquisition qui pourchassait et brûlait les "hérétiques". De nos jours : Martin, un architecte juif spécialiste des Chevaliers du Temple de Jérusalem, découvre, dans la bâtisse ancienne qu'il vient d'acquérir, un parchemin – l'histoire, par lui-même, du célèbre pirate Diego el Mulato – et une carte, qui l'entraînent au fin fond de la Jamaïque, à la recherche d'un trésor qu'aurait caché Christophe Colomb… Au XVIIe siècle : orphelin dès l'âge de 11 ans – son père avait été brûlé vif sous ses yeux par l'Inquisition, sa mère, Afro-antillaise, vendue comme esclave –, Diego el Mulato de los Reyes, embarque comme moussaillon sur un premier navire, s'entraîne à la navigation et au maniement des armes avec d'autres grands flibustiers de l'époque, et devient l'un des plus extraordinaires corsaires des rois. Grâce à ce héros de légende et à d'autres de la même dimension, la minorité juive du Nouveau Monde, pourchassée par l'Inquisition – tout comme le furent les Huguenots, les Indiens ou les esclaves neg'marrons –, réussit à s'opposer à l'oppresseur, et à assurer ainsi sa survie. D'autres pirates juifs ont joué un rôle décisif dans l'établissement et la protection de leurs coreligionnaires dans les îles caribéennes et en Amérique du Sud, comme Moïse Cohen Henriques, ou le célèbre rabbin-pirate Samuel Pallache, corsaire pour le Maroc, qui attaquait allègrement les navires de Philippe II d'Espagne… Un récit historique au parfum d'aventure, à consommer sans modération !

06/2016

ActuaLitté

Science-fiction

La mort et quelques amis s’invitent chez le club Diogène (1787-1885)

La gaffe se produisit au coeur tortueux de l'escalier, là où les marches étaient les plus traîtresses. Le tonneau trompa-t-il les doigts de Franklin ou triompha-t-il des biceps du Maréchal, qu'importe, pendant que les deux hommes s'accusaient mutuellement, le tonneau dégringolait par rebonds dans un vacarme de tous les diables. Miraculeusement, il finit sa chute debout, calé d'aplomb contre ses congénères. Mais les secousses avaient dérangé ce qui croupissait à l'intérieur. Au début, ça se mit à taper. Le Maréchal et Franklin supposèrent qu'il s'agissait des remous du liquide, amplifiés par le ballottage des morceaux solides qui nageaient dans cette drôle de soupe. Mais voilà que ça se mettait à cogner plus fort ! Avec des poings, eût-on dit. Quelque chose paraissait vouloir sortir du tonneau. "Y a quelqu'un ? " appela le Maréchal en se baissant malgré lui sur le fût. Ca répondit. --- Les années passent, mais au cinquième étage de l'hôtel Impérial, tel un phare sans compassion, la lumière du club Diogène veille toujours sur les hauts-lieux et les bas-fonds de Paris, à l'affût d'une distrayante monstruosité qui viendrait à passer. Rien n'a vraiment changé. Certains en prennent peut-être plus à leur aise avec les règles édictées par Monsieur : ainsi Vayec et Franklin, en compagnie leurs belles, arpentent-ils en plein jour Montmartre. Mais, "D'une rue à l'autre" , ils risqueront bien de se perdre. Le Maréchal commence à ressentir les affres de la vieillerie : qu'à cela ne tienne ! Ce sera l'occasion pour le Club de se mesurer à un effarant gang de p'tits vieux. Il y a aussi les ennemis séculaires du Club, comme le vieil Esope, qui à grands coups de fables, de métamorphoses et d'incendies cherchent à prendre leur revanche. Fédor et les siens en ont maté d'autres. Enfin O tempora o mores oblige, la gente féminine entend bien occuper le devant de la scène, comme dans cette vaillante "Histoire de filles" , où Camille et Lison en remontrent à tous les goujats. Un sentiment de truculente invulnérabilité pourrait légitimement gagner ces héros sans discipline et les lecteurs éblouis de leurs exploits pas toujours recommandables. Pourtant, au terme de ces quinze nouvelles aventures, le club Diogène perdra l'un des siens...

01/2011

ActuaLitté

Histoire de France

Destins de braves. Les officiers charentais de Napoléon au XIXe siècle

Si le dernier carré à Waterloo, ainsi que l'escadron sacré durant la retraite de Russie, font tout autant partie de la légende que la charge de la garde à Austerlitz, c'est en grande partie grâce aux récits dressés par les mémorialistes qui ont, de surcroît, contribué à cette immortalisation de la gloire. Coignet, Barrès, Marbot, Parquin et les autres apparaissent ainsi comme les chantres privilégiés de cette époque formidable au cours de laquelle la France impériale a défié l'Europe. Mais, en réalité, que savons-nous précisément de ces hommes qui, selon la légende, auraient vénéré l'empereur jusqu'à leur mort ? En prenant pour champ d'étude les officiers de la Grande Armée natifs du département de la Charente, circonscription alors réputée pour son bonapartisme, cet ouvrage se propose de dresser un portrait différent de celui élaboré par la légende. Enrichi des nouvelles problématiques historiques, il reconstitue les destins de ceux qui parviennent, avec plus ou moins de difficultés, à gagner l'épaulette. Après un dépouillement systématique de 4000 documents conservés tant dans les archives départementales qu'au Service Historique de la Défense, l'auteur, par une approche anthropologique de la guerre, replace ces individus au coeur des batailles qui, après 1815, ont laissé des traces durables et profondes. Par la découverte et l'exploitation de lettres et de carnets de route jusqu'alors inédits, il montre aussi que les officiers de Napoléon, formant en réalité un monde hétérogène, ont par ailleurs fortement tempéré leur enthousiasme au moment des Cent Jours. Mais cette passionnante enquête ne s'arrête pas au soir du 18 juin 1815. Elle suit, bien au contraire, les survivants de cette épopée dans la première moitié du XIXe siècle lorsque ceux-ci, en quête de reconnaissance et soucieux de conserver un rang acquis sur les champs de bataille de l'Europe, entreprennent d'innombrables démarches pour intégrer le monde restreint des élites. Cela conduit ainsi le lecteur à suivre les vétérans non seulement en Charente mais aussi à travers le territoire hexagonal que certains sont obligés de sillonner pour retrouver une position conforme au rang que leur a octroyé leur grade. En reconstituant, à différentes échelles, ces parcours de vie qui s'achèvent parfois sous la IIIe République, ce travail, par une approche à la fois sociale, culturelle et politique, enrichit indéniablement l'histoire du XIe siècle en embrassant autant l'histoire des élites que celle des masses intermédiaires et populaires.

04/2010

ActuaLitté

Romance et érotique LGBT

Les contes du destin Tome 3 : A la recherche de l'artefact perdu 

S'ils veulent sauver leur royaume de la menace des humains, Troy et Malik devront unir leurs forces... et tenter de résister à leur attirance. Malik J'ai veillé sur Troy toute sa vie. Mais je ne le vois plus comme le petit garçon qu'il était autrefois. Il est fort, courageux... sublime. Etre un guerrier, c'est tout ce que je connais. Pourtant, avec lui, je me surprends à désirer davantage. Avec lui, j'ai l'impression de revivre. Quand le roi Triton m'envoie en mission pour retrouver une puissante arme légendaire, j'ai conscience que ce sera dangereux. Le roi humain veut faire la guerre à mon peuple, et si cet artefact tombe entre ses mains, cela pourrait signer notre fin à tous. L'échec n'est pas une option. Je dois mettre de côté mes sentiments pour Troy, peu importe à quel point j'ai envie d'être avec lui. L'amour n'a pas sa place dans mon monde. Pas quand le danger me suit partout où je vais. Troy Malik est strict, surprotecteur et obstiné. Il me voit toujours comme le petit garçon effrayé qu'il devait défendre, mais je veux qu'il me voie comme l'homme que je suis devenu. Quand il prévoit de partir à l'aventure à la surface, je quitte la sûreté de notre royaume sous-marin pour l'accompagner. J'ai de la peine à faire confiance. Etre intime avec quelqu'un, c'est encore pire. Mais je me sens en sécurité avec Malik. Chéri. Dans ses bras, les morceaux brisés de mon être commencent à se recoller. Alors que la tension entre la terre et la mer empire, la guerre semble inévitable. Non seulement c'est à nous qu'il revient de sauver notre royaume, mais aussi de nous sauver l'un l'autre. #MM #Magie #Pirates #Sirène #Tritons #DifférenceD'Age "Je recommande vivement à mes amis amateurs de fantasy M/M de donner une chance à cette série, car au fur et à mesure que vous vous investirez dans ces personnages et ce monde magnifique, vous serez certainement heureux de vous être lancé". - Meags(Goodreads) "Leur amour est doux et tendre. Suivez leur amour et leurs aventures avec Kellan, Fletch et d'autres nouveaux personnages dont je suis tombée profondément amoureuse dans une quête pour sauver Avalontis. J'attends avec impatience la suite de cette série". - Jennifer Reilley (Goodreads) "Jaclyn Osborn est une orfèvre en matière de mots. Elle a une façon remarquable de vous entraîner dans le récit. C'est comme si vous étiez là avec les personnages, que vous respiriez le même air, ressentiez les mêmes choses et, dans ce cas, nagiez à leurs côtés". - Avery Adams (Goodreads)

12/2022

ActuaLitté

Littérature française

Nuits

Intérieur nuit. Quelqu'un parle seul. La sensation que quelque chose de l'époque lui échappe le déborde et le pousse à livrer un étrange manifeste existentiel. Il y avait cette première traversée. J'avais vu Denis Lavant porter La nuit juste avant les forêts. Aujourd'hui, quoi ? Les nuits après la déforestation, la longue nuit amazonienne de compter ses arbres, sous la lune un rond d'huile de palme. Il avait cette deuxième traversée. J'avais vu Jean- Quentin Châtelain porter la longue Ode Martine de Pessoa dans la mise en scène de Claude Regy. Quelle ode encore possible, quand lamer se cogne à ses mégots, épaves plastiques. Quelle ode maritime encore viable, lorsqu'on coupe tout par le ciel ? Quelle force encore de la houle, devant la 5G ? Il y avait cette troisième traversée. J'avais vu Fabrice Luchini nous délivrer l'immense Voyage au bout de la nuit célinien. L'écriture plongée dans le seau d'une époque, l'entre-deux guerres avec pour seul héroïsme possible la lâcheté. Il n'y a plus deux guerres pour encadrer l'époque. Il y a ces longues guerres de minerais et misère. La menace plus seulement atomique mais écologique, d'un jour voir le ciel exsangue. Il y avait, parfois, ces diatribes urbaines, à jaillir de l'époque. Nuit Debout. D'occuper la nuit des places. Il y avait, plus récemment, l'hiver des gilets jaunes, campés les samedis sur les rond-points. Il y avait la nuit plus ou moins lente ou vive des radicalisations. La nuit adolescente d'avoir son smartphone allumé et d'impressionné absorber des vidéos de propagande et le matin ne plus reconnaître son lycée, Franprix, l'arrêt du 83, le comico, l'église, le drapeau au-dessus de la mairie. La nuit rétro-éclairée d'attendre qu'un sens enfin soit donné, fut-il univoque ou mensonger. Il y avait mes nuits, parfois. Du noir de ma tête et de la pièce mêlés me fasciner ou m'inquiéter de la mort, me fasciner ou m'inquiéter surtout de l'existence. Le microonde allumé me donnait l'heure. Les 4 heures 48 de Sarah Kane étaient passées, et je comprenais que la nuit allait vivre, que la nuit allait devoir vivre.

10/2019

ActuaLitté

Poésie

Je cherche l'obscurité. Poèmes 1866-1871

Cette édition regroupe un choix parmi les poèmes écrits par Emily Dickinson au lendemain de la Guerre de Sécession. Si les 5 années de la guerre ont coïncidé avec la période la plus intense de son activité poétique (937 poèmes entre 1861 et 1865), les cinq années qui suivent marquent un grand silence : 72 poèmes seulement de 1866 à 1870. Une forme de repli, et une intensité confiée à l'infime. Une lutte même, secrète, sous-jacente, contre "le givre de la mort" , contre le malheur et la séparation. C'est le livre du vent après la guerre, le vent qui emporte tout, et terre chez eux les êtres, les montagnes et les forêts, qui bouleverse l'est et l'ouest, renverse l'horizon. C'est une recréation du monde à l'échelle du poème, une quête fragile de printemps et de paradis, alors que l'obscurité tombe, que la neige recouvre le paysage. C'est la Genèse et l'Apocalypse contenues dans un chant d'oiseau. Emily Dickinson, qui parlait plus facilement aux fleurs qu'aux êtres vivants, joue dans le dos du jour, en quête de transfiguration, de renouveau et d'un lieu débarrassé des larmes, même si elle se sait parmi les morts, bien qu'en vie. Et c'est depuis cet entremonde qu'elle nous parle. Après ces cinq années qui résonnent comme une réponse muette aux cinq années de la guerre, le bruit des batailles finit par ressurgir dans les 48 poèmes de l'année 1871 : tambours qui cognent dans le néant, baïonnettes amères, canons sans gloire, Emily Dickinson évoque les héros couchés dans la terre au simple rang des hommes. L'oubli et l'urne, dit-elle, sont la seule rétribution. Même si, dans son monde si vivant offert aux abeilles, aux fleurs et aux oiseaux, l'invisible est toujours à portée de la main. Avec Je cherche l'obscurité, nous continuons d'éditer la poésie d'Emily Dickinson en proposant un choix par années, qui permet de montrer les grandes lignes de force et les évolutions de son écriture poétique. Nous ne jouons pas sur les tombes se concentrait sur les poèmes de 1863 qui fut son année la plus prolifique, Un ciel étranger (cité dans les 100 livres de l'année 2019 du magazine Lire) portait sur l'année 1864, et Ses oiseaux perdus sur les dernières années de sa vie, de 1882 à 1886. Chaque volume est accompagné en postface d'une évocation d'Emily Dickinson par une poétesse d'aujourd'hui : Flora Bonfanti, Maxime Hortense Pascal, Caroline Sagot Duvauroux, et pour la présente édition Raluca Maria Hanea.

11/2021

ActuaLitté

Faits de société

Entre nos lignes. Lettre à Hank

« Les années et le temps, l'absence et l'attente, les mots et toujours les mots sur le papier pour s'enlacer et pour s'aimer, bien étrange destinée que la nôtre ». Ainsi commence Entre nos lignes, l'histoire d'une relation qui s'est construite malgré la séparation, une distance infinie et un océan de différences entre deux cultures. Dans cette longue Lettre à Hank, Sandrine Ageorges-Skinner s'adresse à son mari Hank Skinner, condamné à mort en 1995 au Texas pour un triple meurtre qu'il a toujours nié avoir commis. Avec toute la force que lui insufflent son amour et son combat pour la vérité, Sandrine revisite pour lui, et avec lui, ce qui les rapproche, ce qui les divise et ce qui les rend inséparables. C'est le vécu d'un amour qui semble avoir toujours été là et ne jamais devoir finir, un amour qui s'est tissé d'une lettre à l'autre et qui n'a cessé de mûrir dans les dédales d'un combat incertain où la vie et la mort se côtoient à chaque instant. Un amour où seuls l'écriture et le regard ont le droit de se croiser. Leurs peaux ne se connaissent pas, ils ne se sont jamais touchés, jamais respirés. Au parloir, leurs yeux se rejoignent à travers une vitre à l'épreuve des balles et la voix est filtrée par un téléphone.Entre nos lignes est un bloc de béton. Peu de retours à la ligne, peu de respirations, il est coulé d'une traite, à l'image de ces centaines de lettres que Sandrine a écrites à Hank. Des lettres rédigées dans l'urgence, comme en apnée. Entre nos lignes est un livre fort, dérangeant, captivant. C'est un texte qu'on ne lâche pas. Et s'il nous arrive de sourire, c'est toujours les larmes aux yeux. Cette histoire est sidérante, cet amour est sidérant, ce pays, les États- Unis, à la fois terre de liberté et terre de barbarie, est sidérant.Les mots de Sandrine sonnent effroyablement juste et cognent fort. Depuis quinze ans, jamais elle n'a baissé les bras, jamais elle ne s'est autorisée le moindre doute, à peine, au détour d'une image de documentaire, une larme vite essuyée. Elle y croit, et elle a raison : au moment où elle met la dernière main à son texte, Hank Skinner vient d'obtenir que soient enfin réalisés les tests ADN qu'elle et lui réclamaient en vain depuis plus de dix ans.

10/2012

ActuaLitté

Philosophie du droit

Le droit saisi par l'art. Regards de juristes sur des oeuvres d'art

Un regard neuf sur le droit à travers 32 oeuvres d'art majeures. Et si notre formation juridique influençait nos émotions artistiques ? L'art peut, sans doute, interpeller de manière spécifique le coeur comme l'esprit du juriste. Chacun des contributeurs à l'ouvrage a choisi librement une oeuvre pour nous livrer ses émotions et ses réflexions de juriste, les partager avec le lecteur afin de mieux éveiller les siennes, favorisant un dialogue trop rare entre art et droit... Une reproduction de chaque oeuvre d'art illustre les propos des auteurs afin de favoriser cet échange. Table des matières Avant-propos, par Rémy Cabrillac Le Contrat de mariage de Mariano Alonso-Perez, par Christophe Blanchard / Droit civil / Régimes matrimoniaux Le Juriste de Giuseppe Arcimboldo : par Claire Bouglé-Le Roux / Culture juridique / Justice De Bach de Carl Seffner à Gould de Ruth Abernethy : par Yves Mayaud / Méthodologie / Raisonnement juridique Graffiti is a crime de Banksy : par Jean-Baptiste Seube / Droit pénal / Propriété intellectuelle La Nature se dévoilant d'Ernest Barrias : par Bénédicte Fauvarque-Cosson / Philosophie juridique / Nouvelles technologies Le Soir sur les terrasses (Maroc) de Jean-Joseph Benjamin-Constant : par Elise Charpentier et Simonne Pichette / Libertés fondamentales / Egalité homme-femme La Justice de l'empereur Otton III de Thierry Bouts : par Laurent Pfister / Histoire du droit / Droit à un procès équitable Le Sacrifice d'Isaac du Caravage : par François Ost / Philosophie du droit / Tiers La Nona Ora de Maurizio Cattelan : par Agnès Robin / Droit d'auteur / Liberté d'expression Statue équestre du Maréchal Lyautey de François-Victor Cogné : par Fouzzi Rehrousse / Droit comparé / Histoire du droit L'Origine du Monde de Gustave Courbet : par Valérie Malabat / Liberté d'expression / Nudité Homme-requin de Sossa Dede : par Christine Ferrari-Breeur / Droit international public / Restitution des prises de guerre Etude d'un noeud de ruban d'Edgar Degas : par Patricia Partyka / Droit de la propriété intellectuelle / Ouvre de l'esprit David de Donatello : par Anthony Crestini / Droit constitutionnel / Histoire du droit La Fée électricité de Raoul Dufy : par Charles-Edouard Bucher / Nouvelles technologies / Droit des biens Cheval sortant de l'écurie de Théodore Géricault : par Marine Ranouil / Enseignement juridique / Méthodologie Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa d'Antoine-Jean Gros : par Emmanuel Terrier / Droit de la santé / Gouvernance Sous la vague au large de Kanagawa d'Hokusai : par Blanche Sousi-Roubi / Nouvelles technologies / Droit de la propriété intellectuelle Dans l'arbre d'Alexandre Hollan : par Xavier Thunis / Droit des biens / Droit de l'environnement Jaune-Rouge-Bleu de Wassily Kandinsky : par Marie-Sophie Bondon / Justice / Déontologie Le Prêteur et sa Femme de Quentin Metsys : par Michel Vivant / Philosophie du droit / Droit de la propriété intellectuelle Deux femmes courant sur la plage de Pablo Picasso : par Camille Broyelle / Liberté d'expression / Nudité La Cueillette des pois de Camille Pissarro : par Laurence Mauger-Vielpeau / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art Les Vertus cardinales et théologales de Raphaël : par Barbara Pozzo-Stanza / Introduction au droit / Sources du droit Le Boeuf écorché de Rembrandt : par Thierry Vignal / Statut de l'animal / Philosophie du droit Loth et ses filles de Pierre-Paul Rubens : par Laurent Saenko et Hervé Temime / Droit pénal / Inceste Carrefour à Sannois de Maurice Utrillo : par Gérard Sousi / Spoliations de la Deuxième Guerre mondiale / Restitution d'oeuvre d'art La Ronde des prisonniers de Vincent Van Gogh : par Rémy Cabrillac / Droit pénitentiaire / Histoire du droit La Femme à la balance de Johannes Vermeer : par Pauline Marcou / Droit des personnes / Liberté de conscience L'Intérieur du port de Marseille, vu du Pavillon de l'Horloge du Parc de Joseph Vernet : par Charlotte Broussy / Droit maritime / Dignité de la personne humaine Grande coiffe en plumes : par Marie Malaurie-Vignal / Droit de la propriété intellectuelle / Appropriation culturelle Agnus Dei de Francisco de Zurbarán : par Yolanda Bergel Sainz de Baranda / Bien culturel / Droit international public Index des notions juridiques Table des illustrations

10/2023

ActuaLitté

Droit bancaire

Droit bancaire et financier. Mélanges AEDBF France VIII

Le huitième volume de la collection des Mélanges AEDBF-France propose une approche très diversifiée du droit bancaire et financier. En effet, il comprend de nombreux articles qui abordent tant des questions fondamentales que d'actualité, de manière large autant que précise, d'un point de vue à la fois réfléchi et pratique. C'est sous la direction de Bertrand Bréhier qu'a été réunie une cinquantaine d'articles et d'auteurs : Le contentieux de la responsabilité professionnelle du conseiller en investissements financiers, Philippe Arestan | La transparence des opérations de marché : quête du graal ou révision du mythe de Sisyphe ? Patrick Barban | Droit comptable et normalisation comptable, Jennifer Bardy | Ce que la circulation des capitaux nous apprend potentiellement du droit, Jean-Silvestre Bergé | Réglementation financière européenne et relations avec les pays tiers, Haroun Boucheta | La signature digitale, Eric Caprioli | Les enjeux de la conformité en droit européen, Bernard Cazeneuve | Les sources informelles de rattachement de la société européenne, Gustavo Cerqueira | Réflexions sur les arnaques financières et la "fabrique du consentement" , Marielle Cohen-Branche | La floating charge : reconnaissance de cette sûreté anglaise en droit français et enseignements à tirer pour le nantissement du solde de compte bancaire, Reinhard Dammann | Améliorer le cadre juridique européen de gestion des crises bancaires : le point de vue d'un superviseur, Edouard Fernandez-Bollo | La responsabilité des prestataires d'initiation de paiement en cas d'opérations de paiement non autorisées, Roberto Ferretti | La constitution du fonds de garantie unique sous le contrôle des juges, Antoine Gosset-Grainville et Margaux Dalon | Les titres en DEEP, nouveaux titres, nouvelle forme de titre ou simplement nouvelle technologie, Philippe Goutay | Le contrôle de la régularité de l'opération financée, Caroline Houin-Bressan | Retour vers le futur des titres participatifs, Vincent Jamet | Le Conseil d'Etat a-t-il tué le droit mou ? Brèves remarques au sujet de l'émergence des documents de portée générale à effets notables, Emmanuel Jouffin | Sur l'imputation des manquements AMF aux personnes morales : vues critiques, Antoine Juaristi | Authentification forte et preuve de la négligence grave de l'utilisateur d'un instrument de paiement, Nicolas Kilgus | Les banques européennes face aux sanctions internationales, Caroline Kleiner | La responsabilité du banquier en matière de chèque de banque, Jérôme Lasserre-Capdeville | Le droit bancaire et financier des "legal transplants" au droit "plug and play", Gregory Lewkowicz | Assurance paramétrique et contrat financier, Pierre-Grégoire Marly | Les sanctions financières applicables par les autorités de marché : comparaison entre le droit financier, le droit de la concurrence et le droit des données personnelles, Frédéric Marty | L'obligation de vigilance des banques, décryptage d'une notion plurielle, Julien Martinet | Prêter en devise aux consommateurs, Jean-Pierre Mattout | La réglementation bancaire et financière revue à l'aune de l'urgence climatique, Frida Mékoui | Quel avenir pour la CJIP en Europe : vers l'élaboration d'un modèle européen de justice négociée, Astrid Mignon-Colombet | Les effets et les incertitudes du Brexit et du post-Brexit sur certaines activités de banque de financement et d'investissement, Olivier Mittelette | Le devoir de loyauté intragroupe, Renaud Mortier | Le banquier face au risque de surendettement de son client particulier, Eva Mouial-Bassilana | SPACs : technique juridique et interrogations pratiques, Sébastien Neuville | Les commissions bancaires face à la prohibition des clauses abusives, Gilbert Parleani | Le crédit entre entreprises liées (regards croisés en droit fiscal et droit bancaire), Ariane Périn-Dureau | Observations sur la réforme des sûretés, Stéphane Piédelièvre | La relativité aquilienne dans la responsabilité des Etats membres pour violation du droit de l'Union par les autorités de surveillance, Johan Prorok | Concevoir des fonds d'investissement adaptés aux seniors ? Isabelle Riassetto | Les pouvoirs d'enquête de l'AMF à l'épreuve des droits fondamentaux, Anne-Claire Rouaud | L'encadrement des transactions avec des parties reliées en droit des sociétés canadien (regards vers les Etats-Unis et l'Europe), Stéphane Rousseau | De la modélisation du crédit immobilier et de sa cohérence interne, Laurent Ruet | L'élasticité américaine (à propos du concept mou de résilience en droit bancaire et financier), Pierre Storrer | Banque et responsabilité sociale dans un contexte de pandémie : point de vue canadien, Ivan Tchotourian | L'émergence d'un droit des sociétés propre aux établissements de crédit, Hervé Synvet | De la Responsabilité Sociale des Entreprises à la Responsabilité Numérique des Entreprises, Marina Teller | L'investisseur et le consommateur de produits financiers : la différenciation du droit européen, Aline Tenenbaum | La directive sur les actions représentatives et le droit financier, Adrien Tehrani | De quelques aspects fiscaux des obligations convertibles en actions, Régis Vabre | La nature juridique des non deliverable tokens, Hubert de Vauplane |

02/2022

ActuaLitté

Ecrits sur l'art

Intensités. 12 artistes aujourd'hui

Ce livre, résultat de plusieurs années d'écriture, se présente sous la forme de trois sections, regroupant 12 artistes, précédées d'une introduction qui cherche un chemin théorique, en marge de toute esthétique prédéfinie. Face à la charge émotionnelle qui constitue l'affirmation originelle de l'oeuvre sur le corps du spectateur, Yannick Mercoyrol affirme en effet une forme de solidarité, devant toute image, entre pensée et sensation, de sorte que "l'image serait une sensation de (et pour) la pensée" . Si "toute image est aussi un mode spécifique de la pensée" , alors écrire devient comme une réponse au désir, en soi, suscité par l'oeuvre. L'auteur propose ainsi une "lecture" des oeuvres au motif que l'art contemporain exige toujours cet effort d'élucidation, par le spectateur, de ce qui est donné à voir, mais sans se référer exclusivement à une grille de lecture instituée, même si l'ombre portée de la phénoménologie semble encore sensible dans ces pages. L'effet physique de l'oeuvre est en effet ce qui fait advenir dans sa réflexion la notion centrale d'intensité, que l'auteur lie d'ailleurs étroitement aux polarités tangibles dans les oeuvres, et dont il va jusqu'à penser qu'elles définissent un principe de contradiction interne, un champ de forces opposées qui en garantissent la puissance de formulation, l'irréductibilité et, in fine, la portée à la fois sémantique et pulsionnelle. A rebours de l'esthétique de la modernité, il refuse toute équivalence du texte à l'image, pour lui préférer une ambivalence qui fait de l'écriture le lieu de l'expérience d'un "insavoir" , d'une "archéologie de la sensation" qui n'aboutirait ni à une vérité, ni à une unité de sens, encore moins à une connaissance stable. Mercoyrol revendique de parler à partir du silence de la sidération première face à l'oeuvre, mais sans verser dans une philosophie absconse, un manifeste de cénacle ou une littérature qui prendrait prétexte de l'artiste pour faire briller sa lyre. Dès lors, les 12 artistes dont il questionne l'intensité ne représentent pas un panorama, mais plutôt différents horizons de l'art d'aujourd'hui : "contre l'univocité d'une chapelle ou la subjectivité olympienne d'une "sensibilité" , les oeuvres éveillent des voix, parfois inaudibles, qui traversent notre corps". A l'opposé d'un livre monographique ou monosémique, il propose une traversée d'esthétiques et de genres très divers : peinture, dessin, sculpture, photographie, installation - les artistes étant eux-mêmes de notoriété et d'âges fort différents. En outre, l'abondance des illustrations permet de nouer de manière très étroite le texte et l'objet auquel il se rapporte, évitant autant le discours "hors sol" que le livre d'image. Néanmoins, il ordonne leur présence en 3 temps. Le premier, intitulé "Rages" , fait la part belle à une expressivité dont les récentes expositions, entre autres, de Baselitz ou Leroy attestent la prégnance dans l'univers contemporain. S'ouvrant avec le seul artiste disparu (Rebeyrolle), cette section rend hommage à son importance, sous-évaluée aujourd'hui, notamment dans sa volonté de concurrencer le réel par la peinture. Les deux chapitres suivants, consacrés à une artiste à la carrière déjà avancée (Arickx) et à un de ces Français exilés à Berlin (Bruère), présentent les facettes multiples de ces "expressionnisme" qui peuvent tout autant regarder du côté de Bacon que de Dodeigne ou des Allemands. Comme en contrepied, la deuxième section explore des univers du silence, des oeuvres qui semblent repliées sur leur question intérieure, parfois une forme de minimalisme, tout en ouvrant à une des questions centrales de l'art contemporain : la relation au vivant. L'arbre, dessiné, peint (Hollan) ou photographié (Bae Bien-U), la terre (Kurita), les objets du quotidien (Pozzo) forment le portrait éclaté d'une réalité presque invisible, bafouée, et pourtant éminemment résistante, à l'écriture aussi qui doit s'inventer, dans la patience de la contemplation, afin d'approcher l'être-là d'oeuvres assourdies et pénétrantes. On songe à Morandi bien sûr, mais aussi à bien des artistes aujourd'hui (Laib, Neu, Penone, etc.) dont le geste se pose dans des parages voisins. C'est, particulièrement dans cette section, que la pra-tique de description analytique de l'auteur manifeste sa nécessité et, aussi, sans doute, sa pertinence pour le lecteur, qui se rapproche parfois de sa propre sensation muette devant ces travaux. La dernière section, enfin, intitulée "Pla-cer/Déplacer" , parcourt des oeuvres plus distinctes encore, et pourtant rassemblées par ce souci, central aujourd'hui, du point de bascule, de jeu de retournement, de recyclage : que ce soit par la sculpture cinétique redéployée dans les dispositifs de Weil ou Shingu, dans la réinvention de l'anamorphose chez Rousse ou du dessin chez Zonder, ou encore dans la subtile et magistrale critique de l'image dans la peinture installée de Cognée, Yannick Mercoyrol montre comment ces univers agencent un regard, multiple et percutant, qui écrit un segment du monde d'aujourd'hui.

02/2023