Recherche

censure LGBT

Extraits

ActuaLitté

Histoire de France

La presse et le pouvoir sous la monarchie de Juillet. 1830-1839

La presse est un pouvoir et un lieu de pouvoir, dès lors que sa liberté est solennellement affirmée par l'autorité instituée. Notons bien cette différence. Elle est, elle fut accusée de jouer le jeu du pouvoir tout autant que de nuire à l'autorité de l'Etat ; elle affirme et soutient des opinions, quand ce ne sont pas des idéologies. Elle se veut tantôt impartiale et objective, quoique partisane ; elle ne sort pas de rien, car sans le soutien des puissants elle est faible, quoique libre. Ce soutien demeure plus volontiers dans l'ombre. Aussi les rédacteurs se disent-ils indépendants. Et la presse populaire ? Il faut expliquer de quoi l'on parle. En 1830 la presse est libérée ; plus de censure, plus de condamnations pénales, plus de police pour la réprimer. Du moins en principe, car les faits le démentent. Comment la presse périodique intervient-elle dans ce qu'il est convenu de nommer débat politique ? Affaires de gouvernement, de personnages politiques, de questions financières, de grands projets économiques ; la corruption et l'instabilité du régime supposé institué par la révolution de Juillet sont en eux-mêmes le principal danger que court le pays. On ne doit pas parler de ce qui fait souffrir : la personne du roi, le principe constitutionnel ou Charte, la corruption, la misère écrasante ni surtout l'enrichissement prodigieux. Balzac en parle bien mieux et plus librement. Comprenons que cette étude, débarrassée des théories inutiles, est une réflexion sur nous-mêmes et non une nouvelle remise en ordre d'un lieu de mémoire.

10/2019

ActuaLitté

Sociologie

La tyrannie du commun. Propos intempestifs sur la société marocaine

Notre vie sociale ne se nourrit pas uniquement de la dynamique et de la volonté factuelles, elle est aussi le lieu d'un excès idéologique, de représentations collectives mystificatrices qui transforment les crédos hérités en vérités naturelles comme l'obsession religieuse, l'exaltation de l'identité, les stratégies de l'imposture et de la censure, le ressentiment face à l'Histoire, les formes exacerbées de la tradition, le rapport au corps, etc. En démonter les fausses évidences est à l'origine de ce livre. C'est une sorte de chagrin sociologique devant certains phénomènes extrêmes et "fascisants" de ce qu'on croit être la norme, la correcte attitude. Critique non en vertu d'un relativisme béat, mais pour l'écart nécessaire qui permet de penser, de rêver, de vivre autrement la quête du sens, la beauté de la différence, l'émancipation du sujet, la sortie de la communauté conservatrice, des présuppositions admises sans discussion, de la domestication de l'esprit. Sans donner un texte organique mais s'attachant à divers phénomènes significatifs, le présent ouvrage est chaque fois une tentative d'élucidation car la tyrannie du commun reste le pouvoir du commun qui ne supporte la discussion, les clairières de la subjectivité, la société ouverte, la quête inachevée. Si l'auteur s'alarme à ce point du sort de sa société, c'est qu'il y va de la respiration intérieure et d'un autre horizon de la sensibilité intellectuelle hors la pesanteur des dogmes et de leurs thuriféraires.

06/2019

ActuaLitté

Littérature étrangère

Conversation à La Catedral

Un chien après lequel on court, tel est le début de ce livre. Dès les premières pages, nous voyons le narrateur se précipiter à la fourrière, dans les faubourgs de Lima, pour récupérer son caniche égaré, et, en fait, kidnappé. Santiago Zavala rencontre là l'ancien chauffeur de son père, le géant noir Ambrosio, devenu maigre et haillonneux. Une sorte de SDF qui désormais nettoie la ville de ses chiens errants pour quelques pièces. Le dialogue de quatre heures entre Zavalita et Ambrosio dans le bar La Catedral forme peu à peu l'axe autour duquel se tisse le réseau complexe des situations et des personnages de ce roman. Car après quelques bières, un flot de paroles surgit entre les deux hommes comme une réponse au silence et à la censure. Conversation à La Catedral n'est cependant pas un roman historique, au sens strict du terme. Ses personnages, les histoires qu'ils racontent, les fragments de vie qu'ils assemblent composent la description détaillée d'un processus moral d'avilissement collectif. Vargas Llosa examine tous les chemins et les détours qui conduisent un pays entier à la soumission ou, pire encore, à la collaboration avec un dictateur. "Si je devais sauver du feu un seul de mes romans, ce serait celui-ci", a dit Mario Vargas Llosa à propos de Conversation à La Catedral. Cette nouvelle traduction rétablit intégralement le texte original, harmonise l'articulation stylistique entre les différentes parties du roman, et offre la version la plus fidèle et la plus récente de ce chef-d'oeuvre.

05/2015

ActuaLitté

Cinéma

Interdire de voir. Sexe, violence et liberté d'expression au cinéma

Au début du xxie siècle, en France, il est des images filmées dont l'Etat interdit l'accès à une catégorie du public, les mineurs, parce que leurs effets sont jugés dangereux : ce sont des images d'actes sexuels, des images d'actes violents, ou les deux. De quelle instance procèdent ces décisions ? Selon quels critères ? Avec quelles conséquences en cas de contestation de la décision du gouvernement, aussi bien par les artistes que par des associations de spectateurs au nom de la protection de la jeunesse et du respect de la dignité humaine ? Arnaud Esquerre a assisté aux débats en huis clos des membres de la Commission de classification. Il analyse comment les commissaires interprètent et rendent un avis sur les films. Il se penche aussi sur la manière dont des décisions ministérielles délivrant des visas ont été remises en cause à plusieurs reprises depuis le film Baise-moi en 2000. Il peut sembler évident que la liberté d'expression en France, un Etat se présentant comme démocratique, ne cesse de s'étendre et que cette extension sera acquise pour toujours. Pourtant, en pénétrant dans les coulisses de la " censure " au cinéma telle qu'elle s'exerce aujourd'hui, ce que la lectrice ou le lecteur sont invités à découvrir, c'est pourquoi la liberté d'expression n'est jamais définitivement gagnée. Arnaud Esquerre est sociologue. Chargé de recherche au CNRS, il est directeur de l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS - EHESS, CNRS, Inserm, Paris 13).

04/2019

ActuaLitté

Sociologie

Un couple dans la guerre

Vous les connaissez l'un et l'autre. Ce sont eux qui, avec d'autres "baroudeurs" de TF1, vous apportent des nouvelles du front - Liban, Somalie, Kosovo, Afghanistan et dernièrement Jordanie et Irak. Les grands reporters de guerre connaissent la peur, la solitude, l'horreur quotidienne, le mal du pays. Et pourtant, c'est un métier que Jean-Pierre About et Nahida Nakad aiment passionnément. Ce journal de guerre à deux voix commence avec la mort de Patrick Bourrat au Koweït et se termine avec l'arrestation de Saddam Hussein par des soldats américains près de Tikrit. Entre les deux, une guerre des nerfs, vue des coulisses, avec son cortège de manipulations, de censure, de corruption, puis une guerre tout court, sous les missiles et les bombes. Jean-Pierre About à Bagdad, dans la " tanière du tyran", un des rares journalistes de télévision à avoir couvert sur place et en direct les bombardements, et Nahida Nakad à Amman, témoin de la montée du sentiment anti-occidental dans cette poudrière qu'était alors devenue la Jordanie. Collègues à TF1, Jean-Pierre et Nahida sont mari et femme à la ville, et les parents d'un petit Alexandre qui est au centre de leurs préoccupations, même et surtout quand ils risquent leur vie. Cette chronique, pleine d'anecdotes dramatiques ou tragicomiques, est aussi l'occasion pour ces deux journalistes de s'interroger sur leur métier, sur les risques qu'ils prennent et leur responsabilité de parents, et sur cette étrange drogue qu'est devenue pour eux la guerre.

03/2004

ActuaLitté

Littérature étrangère

Journaux

Les Journaux de Kafka : voici, enfin, la première traduction intégrale en français des 12 cahiers, écrits de 1910 à 1922, que cette édition reproduit à l'identique, sans coupes et sans censure, en rétablissant l'ordre chronologique original. La traduction de Robert Kahn se tient au plus près de l'écriture de Kafka, de sa rythmique, de sa précision et sécheresse, laissant "résonner dans la langue d'arrivée l'écho de l'original". Elle s'inscrit à la suite de ses autres retraductions de Kafka publiées aux éditions Nous, A Milena (2015) et Derniers cahiers (2017). Les Journaux de Kafka, toujours surprenants, sont le lieu d'une écriture lucide et inquiète où se mêlent intime et dehors, humour et noirceur, visions du jour et scènes de rêves, où se succèdent notes autobiographiques, récits de voyages et de rencontres, énoncés lapidaires, ainsi qu'esquisses et fragments narratifs plus longs. Dans ce battement entre vie écrite par éclats et soudaines amorces fictionnelles, les Journaux se révèlent être le coeur de l'oeuvre de Kafka : le lieu où les frontières entre la vie et l'oeuvre s'évanouissent. Il est plus clair que n'importe quoi d'autre que, attaqué sur la droite et sur la gauche par de très puissants ennemis, je ne puisse m'échapper ni à droite ni à gauche, seulement en avant animal affamé le chemin mène à une nourriture mangeable, à de l'air respirable, à une vie libre, même si c'est derrière la vie.

01/2020

ActuaLitté

Philosophie

Sauver la liberté d'expression

Jusqu'où ? Jusqu'où laisser les apprentis censeurs d'aujourd'hui définir ce qu'on peut dire et ce qu'il faut taire ? Jusqu'où tolérer que défoulements et protestations envahissent le monde numérique ? Jusqu'où supporter que des extrémistes privatisent les règles de la parole, refusent le débat et installent leur hégémonie ? La parole publique est déjà l'objet d'un rapport de forces, elle sera demain l'enjeu d'un conflit. Le temps des injonctions est révolu, il faut désormais résister. La parole fait mal, change le seuil du tolérable et peut même réduire au silence. Il est donc légitime de la limiter, mais au plus près des délits et sans censure préventive. Bien sûr, on peut tout dire, mais pas n'importe comment et à condition de ne pas vouloir être seul à parler. Le concept moderne de liberté d'expression fut forgé entre le xviie et la fin du xviiie siècle. Les outils numériques, le multiculturalisme, la démocratisation de la parole l'ont rendu peu à peu inadéquat pour régler la parole publique. Fidèle à la tradition libérale, ce livre revient sur l'histoire de la liberté d'expression et en renouvelle le sens, comme la garantie de la plus grande diversité de points de vue. Pour la défendre, une philosophie des limites, des concepts sobres, des moyens inventifs seront plus utiles qu'une croisade. Ne pas se lamenter sur l'état des choses, mais combattre pour ne pas nous retrouver un cadenas sur la bouche et une prothèse dans la tête.

ActuaLitté

Histoire internationale

Lettrés et pouvoirs. Un procès littéraire dans la Chine impériale

Au printemps de 1713, Dai Mingshi, membre de la prestigieuse Académie de la Forêt des Pinceaux, est décapité sur la place publique ; plusieurs autres grands lettrés se voient réduits en servitude tandis que les restes d'un de leurs aînés sont exhumés et dispersés. Louis XIV venait de laisser profaner les tombes de Port-Royal. Mais si les malheurs des Jansénistes nous sont connus depuis longtemps, le grand procès littéraire du règne de Kangxi - le monarque tant admiré des jésuites - n'a guère laissé que quelques échos échappés à l'étouffement de la censure. Pierre-Henri Durand comble ce vide. De sa lecture dans l'entre-deux des lignes de la prose et des vers des lettrés - ces maîtres prolixes de l'allusion et du pondit - il ne tire pas seulement des clés pour le "procès de La Montagne du Sud" il nous offre une perspective sur les élites chinoises et leurs maîtres mandchous en même temps qu'il nous fait réfléchir sur les pouvoirs de l'écrit, de la mémoire et des préjugés. A partir d'un épisode de l'histoire politique, cette analyse propose d'amples ouvertures sur la sociologie et les mentalités des acteurs, proches ou lointains, de ce que l'on appellera selon ses goûts la comédie ou la tragédie du pouvoir dans la Chine impériale. Ce livre n'est nullement destiné au seul spécialiste ; il s'adresse aussi bien à l'historien soucieux d'élargir ses horizons qu'à l'"honnête lecteur" curieux des choses de la Chine

11/1991

ActuaLitté

Esotérisme

Mon dialogue avec la source. Découvrez une conversation extraordinaire entre une femme et la face féminine de Dieu

Découvrir le concept d'un Dieu féminin : une grande difficulté sociétale, face à l'image établie d'un Dieu "le père" façonné depuis des siècles dans la psyché collective de l'humanité. Ecrit comme un itinéraire, cet ouvrage se présente sous la forme simple d'un dialogue riche et intense avec la Source impliquant toutes sortes d'interrogations diverses et profondes, à partir de thématiques personnelles de la vie quotidienne de l'auteure. Sans censure, les sujets abordés ouvrent une voie approfondie de ses fondements intérieurs ignorés. A l'image d'une bouteille que l'on jette à la mer, craintes, incompréhensions et révoltes y sont transcrites et détaillées en vue d'éclairer et de libérer les consciences fondées sur la peur pour accéder à une conscience d'amour. En s'appuyant sur les réponses de la Source, Jessie Birra nous propose d'effectuer le cheminement qui dépasse le "Faire" pour "Etre", comme un partage prenant en considération le questionnement similaire de la majorité des êtres humains. Nous ouvrir à notre intériorité et suivre ce voyage nous amène à la découverte de Qui Nous Sommes et de la manière dont nous façonnons et créons nos vies. A travers un dialogue sincère, simple et parfois surprenant permettant l'ouverture à une nouvelle perception de la vie et à la place de l'Etre divin qui nous habite, les réponses obtenues aident à une prise de conscience du fonctionnement réel de la vie et aux raisons de vivre cette expérience humaine unique qu'est l'incarnation sur Terre.

10/2018

ActuaLitté

Critique littéraire

BALZAC ET SES EDITEURS 1822-1837. Essai sur la librairie romantique

Le XIXe siècle français pourrait être considéré comme le siècle du livre, de la librairie, de l'édition et de la presse. Les difficiles contraintes du métier de libraire, pris entre le numerus clausus pour l'obtention du brevet et les tracas d'une surveillance et d'une censure tatillonnes ; les tentatives d'organisation de la librairie ; le fonctionnement de ce commerce avec l'appui de la publicité..., Nicole Felkay sait trouver et faire parler les documents représentatifs de ces réalités professionnelles, économiques et sociales. Elle nous fait revivre la page glorieuse de juillet 1830 - où les gens du Livre et du journalisme jouèrent un rôle décisif -, et ses lendemains qui déchantent, sur lesquels le prêt du gouvernement à la Librairie ne jettera qu'un bien faible rayon de soleil. Les voici donc qui revivent, ces libraires dont on lisait les noms au bas des pages de titre, comme autant d'inconnus sur des pierres tombales dans un " cimetière isolé ". Tous ont été, à leur manière, les modestes mais indispensables artisans accoucheurs de la littérature romantique. A travers ces destinées, derrière ces visages dont les contours se dessinent maintenant avec plus de netteté, c'est un peu de l'histoire de Balzac et de son œuvre qui nous a été révélée. Mais c'est aussi toute une époque de l'histoire du livre que Nicole Felkay a fait revivre, période florissante de la littérature romantique et où, malgré de difficiles données économiques, la librairie va prendre un prodigieux essor. Thierry Bodin

12/1987

ActuaLitté

Troisième République

La Journée fasciste de Célestin Freinet

La scène se déroule le 24 avril 1933, dans la petite école de Saint-Paul dirigée par Célestin Freinet, quelques minutes après la fermeture des portes. Depuis des mois, l'instituteur subit une campagne de diffamation menée par le maire, soutenue par quelques habitants du village, qui veulent le chasser. Cette petite affaire locale a pris une envergure nationale grâce à de solides appuis via la presse d'extrême-droite. En cause, la pédagogie de Freinet, qui favorise une totale liberté dans l'expression écrite des enfants. Quelques mois plus tôt, un enfant avait donné le récit, qui fut imprimé sans aucune censure de l'instituteur, d'un rêve où le maire était attaqué par les élèves. Le prétexte était tout trouvé pour se débarrasser de cet encombrant militant communiste : ce rêve révélait bien la pédagogie subversive de Freinet. Mais celui-ci tient bon, contre-attaque systématiquement, conteste, fait appel, mobilise tous ses soutiens politiques, pédagogiques et syndicaux. Las de devoir attendre une décision administrative qui n'arrive pas, le maire et ses ouailles décident de déloger Freinet manu militari. Mais Freinet, informé, était prêt à les accueillir, armé. Ce moment peut être envisagé comme le point culminant de la situation ayant mené à la démission d'Elise et de Célestin Freinet, qui iront fonder une école privée à Vence. Au-delà de sa puissance lyrique, l'évènement témoigne à la fois de la passion d'un homme pour la pédagogie populaire (au point de la défendre arme au poing) mais aussi de la pression fasciste que connaît alors le pays.

11/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Nous, les combattants d'Indochine (1940-1955)

Publiés sans aucune censure, en respectant la plus stricte chronologie et en évitant surtout de recréer le passé avec le regard d'aujourd'hui, les textes commentés par Georges Fleury et réunis avec le concours de Gérard Brett dans Nous, les combattants d'Indochine (1940-1955) offrent un passionnant reflet de ce que fut, du côté français, la guerre d'Indochine. Depuis les attaques des Nippons de 1940 au Tonkin, leurs massacres du coup de force du 9 mars 1945 jusqu'à la bataille quasi sacrificielle de Diên Biên Phu, nous retrouvons dans cet ouvrage une évocation fidèle de ce conflit. Au fil des années, on partage le quotidien des légionnaires, des fusiliers marins, des marsouins de l'Infanterie coloniale, des parachutistes, des commandos de Marine, des aviateurs ainsi que celui des partisans des hauts plateaux passés de l'arbalète à la mitraillette. On se rend compte combien était large le fossé qui séparait les hauts responsables civils et militaires des hommes de terrain. On constate les palinodies d'une politique sans cesse revue et mal corrigée par les trente-neuf gouvernements qui, de 1940 à 1955, se sont succédé en se contentant de bouleverser ou de répéter les tactiques mises en place précédemment. On comprend mieux la tragédie que fut, pour la plupart des acteurs, ce terrible conflit. Nous, les combattants d'Indochine est un document tissé de fer, de chair et de sang, un livre rare et utile à la compréhension de l'histoire des décolonisations, dont cette guerre a donné le signal.

01/2011

ActuaLitté

Ethnologie et anthropologie

Yves Bertrais, la passion Hmong. Un des derniers missionnaires anthropologues du XXe siècle

Rarement un missionnaire aura autant marqué qu'Yves Bertrais (1921-2007). Un prêtre de la congrégation des Oblats qui, du Nord-Laos à la Guyane française en passant par la Thaïlande et la Chine, saisi par l'accueil, le quotidien et les valeurs de l'ethnie apatride des Hmong Blancs, chamanistes, leur consacra toute sa vie avec tant d'implication et de passion qu'il en devint un éminent ethnographe. De par la connaissance approfondie de leur ethos et de leur langue dont il créa l'écriture aujourd'hui usitée, les Hmong lui doivent d'avoir collecté et édité, sans censure aucune, l'essentiel de leur patrimoine oral, religieux, rituel et coutumier. Promoteur également d'une nouvelle forme d'inculturation du christianisme, à savoir linguistique, Yves Bertrais s'inscrit dans une mouvance radicalement respectueuse de la culture d'autrui, à l'opposé des entreprises missionnaires conquérantes, jusqu'à déclarer : "Nous avons à nous laisser instruire par l'animisme". Des propos rares et décapants pour un missionnaire : Yves Bertrais ne voit pas les croyances de l'Autre comme pouvant parasiter le message chrétien, mais bien plutôt le compléter ! Dans cet ouvrage, s'entrecroisent parcours biographiques et contributions ethnographiques. Loin de verser dans l'apologie de la mission, il ne fait que rapporter ce qu'elle aurait bien plutôt pu être à travers l'attitude et le regard de l'une des dernières grandes figures de missionnaires-anthropologues du XX° siècle. Une épopée hors du commun dont l'héritage restera ancré dans la mémoire collective des Hmong.

11/2021

ActuaLitté

Edition

La double nature du livre. Quatre décennies de mutations dans la "chaîne du livre"

Au coeur de la création éditoriale, les métiers de l'édition et de la librairie attirent un nombre croissant de vocations. Mais le livre, oeuvre de l'esprit d'un auteur, est indissociablement un objet marchand, façonné par l'éditeur et l'imprimeur et commercialisé par le libraire : tous doivent équilibrer logique de création et logique commerciale, pour éviter les excès de l'une (la tendance à l'étatisation) et de l'autre (le primat du profit), sources de censure et d'autocensure. L'éditeur François Gèze analyse dans cet ouvrage les évolutions de cette "double nature du livre" depuis les années 1980. Nourri d'une expérience d'éditeur de sciences humaines et d'acteur dans la "chaîne du livre" , il montre l'importance de ses maillons trop méconnus : diffusion, distribution, transport, informatisation des commandes, métadonnées, prêts en bibliothèque... Et il explicite les risques et opportunités de la concentration éditoriale, tout autant que le dynamisme retrouvé de la librairie indépendante. Ainsi que les effets de la fameuse "mutation numérique" , moins "révolutionnaire" qu'on le dit parfois. On verra que, malgré les ruptures, les "fondamentaux" des métiers du livre sont restés fort robustes, à commencer par le droit d'auteur, fondement indépassable des équilibres économiques et politiques nécessaires pour pérenniser la double nature du livre. Des pans entiers de l'édition ont disparu, d'autres sont apparus, mais le "marché" s'est développé et stabilisé grâce à l' "adaptabilité" des professionnels. Force est de reconnaître, écrit l'auteur, que "le pire n'est jamais sûr" ...

10/2023

ActuaLitté

Histoire littéraire

Pen International. Une histoire illustrée. La littérature ne connaît pas de frontières

PEN - "Poets, Essayists, Novelists" - a été fondé à Londres en 1921 pour promouvoir l'amitié, la coopération intellectuelle et l'échange entre écrivains du monde entier. L'organisation s'est développée depuis lors pour constituer aujourd'hui un réseau international d'écrivains, une véritable communauté qui s'étend sur plus de cent pays. Cet ouvrage raconte l'histoire extraordinaire de la manière dont PEN a mis la liberté linguistique et la défense de la liberté d'expression au centre de la lutte de l'humanité contre la répression et la terreur. De la résistance contre les autodafés et la persécution des écrivains dans l'Allemagne nazie au soutien d'écrivains dissidents pendant la Guerre froide et aux campagnes en faveur d'écrivains et de journalistes emprisonnés en Chine aujourd'hui, PEN n'a cessé de s'élever contre toutes sortes de censure et d'autocensure. Parmi les formidables auteurs qui ont constitué autant de "cas" dans son combat, on retrouve notamment Federico Garcia Lorca, Stefan Zweig, Musine Kokalari, Wole Soyinka, Salman Rushdie, Ngügï wa Thiong'o, Anna Politkovskaïa, Hrant Dink ou Svetlana Alexievitch. Cet ouvrage raconte leur histoire et celle de tant d'autres, notamment par le biais de photographies d'archives et de nombreux documents souvent inédits. Les voix de ces écrivains et celles, nombreuses, de tous ceux qui ont combattu pour défendre la devise qui ouvre la Charte de PEN - "La littérature ne connaît pas de frontières" - continuent à résonner parmi nous. Leur courage a fait de PEN International le mouvement fort, vibrant et dynamique qu'il est aujourd'hui.

10/2021

ActuaLitté

BD tout public

Ed the happy clown

A l'été 1982, se mettant lui-même au défi de produire plus de pages, Chester Brown improvise des histoires. Sa compagne l'encourage à publier ces planches sous forme de fanzine. Le premier numéro de Yummy Fur paraît en juillet 1983. C'est dans ces pages que naît Ed, personnage lunaire et naïf, entre Harry Langdon et Little Orphan Annie. Ce clown malchanceux subit les pires indignités. Il est enfoui sous une montagne de merde, voit son gland remplacé par la tête d'un Ronald Reagan improbable... Ses aventures mêlent macabre et scatologie, horreur et science-fiction, sexe et religion, fiction et autobiographie. Brown fait feu de tout bois, adopte l'imagerie catholique, tout en ridiculisant l'homophobie et mettant en scène vampires et savants fous. Sans surprise, son refus de l'auto-censure lui vaut d'être accusé de perpétuer des stéréotypes racistes ou sexistes. Le livre est en réalité un véritable OVNI, burlesque, jouissif et profondément dérangeant. En 1989, Chester retravaille ce serial déjanté pour le transformer en "roman graphique". Puis il le modifie à nouveau en 2005 et en 2012 pour aboutir à cette version définitive qui, grâce à ses notes inédites donne un extraordinaire aperçu du processus créatif de l'auteur. Ed the Happy Clown ne sera pas le Tintin de Chester Brown, qui l'abandonne à son sort et met en avant Josie et Chet, les amants tragiques, dont la fin révèle soudain un univers plus proche des Louvin Brothers que de Charles Schulz.

05/2014

ActuaLitté

Littérature française

COVID-19. Vade retro satanas…

Il est faux de revendiquer le droit des dirigeants à leur vie privée quand ils s'affichent publiquement. Mais il est abusif de ne pas respecter leurs préférences. Tout comme il est mensonger d'affirmer que leur vie privée ne concerne qu'eux, lorsqu'elle affecte leurs décisions, lesquelles peuvent avoir un impact sur la vie de chaque individu foulant même pieds nus le sol de notre planète... l'épidémie du Coronavirus, devenue pandémie planétaire a mis à nu la corruption, la bureaucratie, le contrôle de l'information et la censure qui sévissent dans ce pays. Il y a eu aussi ces journalistes et militants qui ont dit la vérité, puis qui ont été arrêtés ou ont disparu du jour au lendemain, comme par enchantement. Fin juin 2020, un rapport non classifié du département d'état américain faisait référence au programme de guerre biologique de la Chine dans son ensemble, déclarant : Les Etats-Unis ne disposent pas d'informations pour déterminer si la Chine a éliminé son programme de guerre biologique évalué, comme l'exige l'article II de la Convention (les communications de la Chine à la convention). Ils n'ont pas documenté ce programme offensif, ni que la Chine a éliminé le programme ou toute arme biologique restante (comme l'exige l'accord). L'expert britannique de l'armée et du renseignement, le colonel Richard Kemp (à la retraite), a déclaré qu'il y avait une très forte probabilité que le SRAS-CoV-2 ait fui involontairement d'un laboratoire de Wuhan "Chine".

01/2021

ActuaLitté

Cinéma

Jerzy Skolimowski. Signes particuliers

Après des poèmes remarqués et des scénarios pour Andzej Wajda et Roman Polanski (Les Innocents charmeurs, Le Couteau dans l'eau),Jerzy Skolimoski a été le représentant le plus talentueux du jeune cinéma polonais des années 60 avec Signes particuliers : néant, Walkover et Le Départ, salués alors avec admiration par Jean-Luc Godard. En 1967, Haut les mains ! lui vaut de graves problèmes de censure qui le forcent à s'exiler ; il entame une nouvelle carrière plus chaotique, marquée par d'autres grands films (Deep End, Le Cri du sorcier, Travail au noir, Le Bateau-phare, Ferdydurke). Il tourne en Italie, aux Etats-Unis et surtout en Angleterre, en s'adaptant admirablement à des contraintes économiques inconfortables. En 1991, il se retire pour s'adonner totalement à la peinture, qu'il a toujours pratiquée parallèlement au cinéma. Puis en 2008, c'est un très attendu retour avec Quatre Nuits avec Anna, suivi d'Essential Killing, deux films qui le placent à nouveau parmi les cinéastes contemporains les plus importants. Ce livre réunit des admirateurs de longue date de Skolimowski ; il a pour ambition de cerner les modulations d'une oeuvre protéiforme en mêlant entretiens avec le cinéaste, témoignages d'amis et de collaborateurs, mises en perspective historiques et essais critiques. Divisé en quatre parties correspondant aux quatre étapes du parcours de Skolimowski : les premiers films en Pologne (1959-1967) ; l'exil (1967-1991) ; la peinture (1992-2008) ; le retour au cinéma et en Pologne (2008-2012), l'ouvrage forme un ensemble critique très riche où se répondent des points de vues variés.

02/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les mystères de mon pays. Tome 1

Il y a le puissant général Shâdân qui disparaît, dans d'étranges circonstances ; il y a l'odieux capitaine Crosly qui tyrannise le chétif colonel Djazâyeri. Il y a Mahi, la plus belle femme du monde, et le lieutenant Biltmore, le golden-boy qui perd la tête. Il y a le loup du mont Sabalân, l'égorgeur d'étrangers, et la fière Tahmineh Nasseri, révolutionnaire de la première heure. Et puis il y a Hossein, le malheureux interprète au service des Américains qui, après dix-huit ans de prison pour un crime qu'il n'a pas commis, se retrouve à la croisée des chemins. A travers les yeux de chacun de ces personnages défilent près de cinquante ans d'histoire, depuis les débuts de la " coopération " du Shah Réza Pahlavi avec les Etats-Unis, lesquels cherchent à enraciner leur influence au Moyen-Orient, jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'imam Khomeiny, après la Révolution de 1979. Paru sous le manteau en 1987 après que Réza Barahéni eut été emprisonné et torturé par ceux-là mêmes en qui tout un peuple harassé par deux mille cinq cents ans de monarchie avait cru, Les Mystères de mon pays bruit de mille voix et de siècles de culture persane. En même temps qu'il en retrace précisément les événements politiques et historiques fondateurs, ce- roman culte, toujours systématiquement censuré et pilonné en Iran. a inscrit dans l'imaginaire de toute une nation certains de ses plus grands emblèmes.

02/2009

ActuaLitté

Cinéma

Jean-Luc Godard, Dictionnaire des passions

Jean-Luc Godard, Dictionnaire des passions propose d'approcher l'univers du cinéaste de manière originale, ludique, intrigante, inhabituelle. Jean-Luc Douin jalonne la vie et l'oeuvre de Jean-Luc Godard, les épisode marquants de sa biographie, les thèmes qui lui sont familiers, et les correspondances souterraines qui relient les uns aux autres, au fil de deux cent cinquante entrées qui déclinent des films (longs ou courts), des collaborateurs, des maîtres littéraires ou cinématographiques, de comédiens, des comédiennes. Mais aussi des obsessions, des options politiques, des credo artistiques, des personnages, des lieux. Comment Godar fait bande à part, comment il parle de l'amour, du sexe, de la guerre, de la mort. Comment il voit la vie en noir, ou en couleur. Comment il s'habille et comment il déshabille. Que signifient chez lui Mozart ou les Rolling Stones, et pourquoi ces images d'ange, de jardinier, de bagnoles américaines. Pourquoi il aime l'Allemagne et les Indiens. Où il puise ses citations. Ce qu'il fait des mots, des voix, des accents, des insultes. Godard et le tennis ou le vélo, Godard et la censure. Godard e le ciel, Godard et l'usine, Godard face à l'Histoire, face à la télé, face aux femmes. Ses villes, ses salles de bains. Godard en mosaïque, ses amitiés, ses coups de gueule, ses références. Godard en un kaléidoscope facile consulter, aisé à décrypter. La bible du godardophile. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir, sans parvenir à tout savoir.

10/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Qui a peur de la littérature ?

Si l'on en croit ce qui nous est dit en France de la littérature française contemporaine, celle-ci est plus vivace que jamais. Est-il permis de douter des " nouveaux Balzac et Dante " qui se vendent mille fois mieux que leurs glorieux devanciers en leur temps ? de leur qualité tant médiatisée ? en premier lieu, dans les pages littéraires des plus prestigieux journaux ? Ce devrait l'être. D'en discuter ? Difficilement, très difficilement... Qui ose débattre de la valeur des livres encensés se marginalise, mais qui ose s'attaquer aux choix idéologiques et partis pris esthétiques de la critique littéraire française s'expose à la cabale. En publiant un article consacré à la rentrée 1992 dans la revue Esprit, Jean-Philippe Domecq en fit l'expérience cuisante. Son texte fut l'objet d'un étouffement immédiat, suivi d'une véritable censure. Dix ans après, il est enfin temps de rompre d'une voix discordante le concert unanimiste et d'inciter à lire de la littérature. Car celle-ci continue de s'écrire. Dans le monde. Pas - vraiment - lue, pas offerte au public, oblitérée par la peur de cette chair vive. Pourtant, plus que jamais, il importe d'en rappeler les enjeux fondamentaux, enjeux au regard du temps qui passe et qui dépasse, narcissisme des auteurs, enjeux pour ce que la littérature nous a toujours révélé et nous révèlera de l'amour et du désir, enjeux d'exigence aussi. Enjeux auxquels la critique française peut s'ouvrir à nouveau.

08/2002

ActuaLitté

Musique, danse

Boris Vian

Jazz, théâtre, prose, poésie, traductions, chansons, peinture… l’exposition consacrée à Boris Vian, présentée à la Bibliothèque nationale de France réunit les multiples facettes de son oeuvre afin d’en dégager l’unité et la richesse. Peu reconnu de son vivant, Boris Vian (1920-1959) est découvert de façon posthume quand Jean-Jacques Pauvert réédite L’Écume des jours en 1963. La postérité, fascinée par cet homme toujours jeune, créateur d’une langue originale et d’un univers foisonnant, en fait une légende. Diplômé de l’École centrale, Boris Vian n’exerce son métier d’ingénieur que quelques années et préfère se consacrer à l’écriture. Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il rédige J’irai cracher sur vos tombes, dans le style des romans noirs américains, en se faisant passer pour le traducteur. Bien que l’ouvrage, jugé scandaleux, soit censuré, trois autres titres de Vernon Sullivan voient le jour jusqu’en 1950. L’image de l’écrivain en pâtit : après L’Écume des jours, les romans signés de son véritable nom passent inaperçus. En 1953, devant l’échec de L’Arrache-coeur, il se détourne de l’écriture romanesque au profit de la chanson, en tant que parolier, chanteur et directeur artistique chez Philips. Il crée également pour le théâtre et le cabaret. Cet ouvrage, publié à l’occasion de l’exposition, emmène le visiteur sur les traces de Boris Vian, de Saint-Germain-des-Prés au Collège de Pataphysique, des clubs de jazz aux cafés fréquentés par les intellectuels engagés comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

10/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Le grand camouflage. Ecrits de dissidence (1941-1945)

Ce petit volume, sous la direction de Daniel Maximin, comprend les sept articles écrits par Suzanne Césaire pour Tropiques, la revue littéraire la plus importante des Antilles : quatorze numéros publiés à Fort-de-France, entre 1941 et 1945, bravant la censure à l'époque de la Résistance, appelée là-bas la "Dissidence". Sept textes, sur les thèmes de la poésie, du surréalisme, des Antilles et des racines africaines, qui manifestent avec force l'entrée des cultures antillaises dans la modernité politique et littéraire, la rupture brutale et ironique avec le carcan des traditions doudouistes des écrits coloniaux, et l'ouverture à tous les vents artistiques des Amériques, d'Europe et d'Afrique. En 1941, André Breton, en route vers New York, fait une escale d'un mois en Martinique, où il se lie d'amitié avec Aimé et Suzanne Césaire. La seconde partie de ce recueil se fait l'écho de ces rencontres (auxquelles participent également Lévi-Strauss, Pierre Mabille, André Masson, Wifredo Lam, Jacqueline Lamba, l'épouse peintre de Breton), fructueuses et marquantes pour chacun : on y trouvera un texte-hommage d'André Breton à Suzanne, des extraits de Martinique, charmeuse de serpents d'André Breton qui dialogue avec André Masson, un texte de René Ménil. Enfin, figurent quelques poèmes d'Aimé Césaire inspirés par Suzanne, et un texte, écrit pour ce recueil, de leur fille Ina Césaire, écrivain et ethnologue, évoquant avec émotion la figure de sa mère. L'ensemble est présenté et mis en perspective par Daniel Maximin.

09/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Français, on ne vous a rien caché. La Résistance, Vichy, notre mémoire

Une croyance règne en France, depuis maintenant un demi-siècle : de Gaulle aurait été un "grand mystificateur" qui, avec l'aide des communistes, aurait menti aux Français à la Libération ; il leur aurait fait croire qu'ils avaient tous été de vaillants résistants, que Vichy avait à peine existé, que la collaboration avait été le seul fait d'une poignée d'égarés et que "l'Etat français" n'était pour rien dans la déportation des Juifs. Bref, communistes et gaullistes auraient administré à un peuple qui ne demandait qu'à être dupé le baume consolateur de mensonges édifiants. Faut-il vraiment penser que l'héroïsme des résistants et des Français libres n'a été qu'une valeur de contrebande destinée à faire oublier toutes les réalités fâcheuses des années noires ? Faut-il croire que les pouvoirs ont soigneusement célé pendant vingt-cinq ans la vérité et que les Français ont cru à ces illusions réparatrices ? Il faut le dire nettement : cette croyance en un mensonge consolateur est un mythe, et le présent livre montre comment et quand celui-ci s'est construit, quelle part de vérité il contient et quelle histoire a écrite la mémoire de la Résistance, cet événement hors du commun. Contrairement à ce que l'on pense, tout a été mis tout de suite sur la table ; les Français ont pu savoir tout ce qu'ils désiraient apprendre et aucune censure n'a empêché quiconque le souhaitait de regarder en face les années noires. Et les Français de l'après-guerre ne s'en sont pas privés.

10/2020

ActuaLitté

Chine

L'homme qui a défié Pékin. Liu Xiaobo

Liu Xiaobo est un nom que le monde a déjà presque oublié et ce n'est pas un hasard. Le régime chinois fait tout pour que nous l'oubliions, multipliant la censure à l'intérieur de ses frontières et les pressions envers le reste du monde. Car les maitres de Pékin considèrent toujours Liu Xiaobo, pourtant mort dans une prison chinoise en 2017, comme la pire menace pour leur contrôle absolu du pays. En 2010, lorsqu'il a reçu le prix Nobel de la paix, il est devenu l'égal d'un Nelson Mandela ou d'un Vaclav Havel, l'un de ses modèles. Mais le monde savait si peu de choses sur lui. Dans ce livre, Pierre Haski révèle enfin le destin de ce héros méconnu. Au fil d'une longue enquête de Taipei à New York en passant par Berlin, ses proches parlent de l'homme libre qu'il était et de son courage insensé. Depuis la place Tiananmen où il a été le grand frère des étudiants en révolte jusqu'aux J.O. de Pékin, pendant lesquels il a rédigé avec des centaines d'intellectuels chinois la charte 08, programme pour une transition démocratique pour la Chine. Voici donc un destin qu'il ne faut pas oublier. Parce qu'il traverse et questionne l'histoire d'un pays installé dans nos vies. Parce qu'il réécrit, sans concession, une éthique de l'existence universelle. Voici l'histoire de Liu Xiaobo, l'homme qui a défié Pékin.

05/2019

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Hitler par lui-même d'après son livre "Mein Kampf"

Charles Appuhn (1862-1942) professeur agrégé de philosophie au lycée d'Orléans, fut le grand traducteur de toute l'oeuvre de Spinoza, comme aussi d'écrits majeurs de Cicéron. On sait moins qu'il créa en 1909 le lycée d'Alexandrie, la ville où il naquit en 1862. Encore moins souvent sait-on de lui qu'il fut chef de la section allemande qu'il fonda avec Renouvin au Musée-Bibliothèque de la Guerre où il fut présent de 1919 à 1935 ; c'est lui qui confectionna non seulement le Catalogue général mais aussi le Catalogue méthodique du fonds germanique. Son activité à la BMG le conduisit en mission en 1921 et 1923 en Allemagne, et c'est ainsi sans doute qu'il put se procurer Mein Kampf alors strictement interdit en France, tant en allemand que traduit. Dans son souci d'informer et alerter les Français, Charles Appuhn contourna la censure en en traduisant de larges extraits et en résumant avec concision le reste : il a ainsi rendu l'essentiel de la "Bible du peuple allemand" accessible à tous en peu de pages rédigées avec un ordre et une clarté toute professorale. Cet Hitler par lui-même publié en France en 1933 fut interdit dix ans plus tard par les autorités d'occupation allemandes. Il semble que l'ouvrage ait amplement disparu depuis. Le lecteur ne peut que percevoir clairement quelle "vision du monde" a conduit à la "guerre totale" en Europe, dont les ondes de choc n'ont pas fini de nous affecter soixante-quinze ans après.

04/2021

ActuaLitté

Théâtre - Essais

Un théâtre pour la nation. L'histoire en scène (1765-1806)

Fondé sur l'étude d'environ 250 pièces, cet ouvrage propose une approche renouvelée du théâtre pendant la Révolution française. Il faut d'abord rappeler l'extraordinaire vitalité de ce théâtre : de 1789 à 1799, 1 ? 637 pièces sont imprimées et 40 ? 000 représentations ont lieu. La loi du 13 janvier 1791 libéralise l'ouverture des salles comme le répertoire, et le public est au rendez-vous. C'est dans cette période de transition entre " classicisme " et " romantisme " qu'apparaît de manière durable un théâtre historique national poursuivant deux objectifs : d'une part commémorer la geste des héros français pour fédérer la Nation, d'autre part critiquer les abus du " despotisme " en exhibant les crimes du passé. Créé en 1765, Le Siège de Calais de Pierre-Laurent de Belloy fait date et ouvre la voie à ce " théâtre national ", qui se déploie bientôt sous trois formes principales : les " Annales " qui portent sur le passé distant, les " Actualités " qui abordent le passé récent et les " Biodrames " qui font revivre des figures du patrimoine culturel, de Clovis à Henri IV, en passant par le chevalier Bayard ou Molière. Cette étude s'achève en 1806, date du décret sur les Théâtres, qui abolit tout le système ouvert par la loi sur la liberté des théâtres de 1791. Napoléon rétablit graduellement une censure stricte qui a pour effet d'écarter des feux de la rampe les sujets nationaux trop polémiques, aussi bien que leurs auteurs dissidents. Une page majeure de l'histoire du théâtre français se tourne alors.

10/2022

ActuaLitté

Education nationale

Les profs ont peur

Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, où en est l'école et sa grande ambition laïque ? Les professeurs peuvent-ils encore tout enseigner ? Les élèves osent-ils toujours prendre la parole ? Une enquête inédite, par l'auteur du fameux "rapport Obin" . Donner un cours sur la Seconde Guerre mondiale sans évoquer le sort des Juifs, ne plus sanctionner les propos antisémites ou homophobes, devoir fermer les yeux devant des tenues manifestant une appartenance religieuse : c'est désormais le quotidien, en France, de nombreux professeurs. Quatre enseignants sur cinq reconnaissent craindre les conflits avec des élèves influencés par une idéologie politico-religieuse ; un sur deux admet s'être déjà censuré ; la peur contamine même les deux tiers de ceux qui enseignent l'histoire et l'éducation morale et civique... Jean-Pierre Obin a recueilli les témoignages de tous ces professeurs qui baissent la tête par crainte des réactions d'élèves et de parents. Pendant que ces petits et grands renoncements se multiplient dans les classes, c'est l'école républicaine qui souffre et la laïcité qui se réduit comme peau de chagrin... Ce livre appelle les responsables politiques et institutionnels à regarder ces réalités en face et à faire preuve de courage pour sauver l'école de la République - une école qui ne se couche pas devant l'obscurantisme et le fanatisme. Pour l'auteur, l'urgence est de former, soutenir et protéger les enseignants, et favoriser la mixité scolaire, afin de sortir les élèves et les établissements d'un entre-soi social, ethnique et religieux mortifère.

10/2023

ActuaLitté

Surréalisme

Max Ernst. 1891-1976 - Au-delà de la peinture

Avec une originalité artistique inégalée, Max Ernst (1891-1976) transformait tout ce qu'il touchait. En repoussant les frontières imposées par son époque et en s'affranchissant du regard obtus qu'elle portait sur la culture, il devint une figure majeure du dadaïsme et du surréalisme. Pionnier du mouvement Dada, il créa d'abord en réaction contre les horreurs de la Première Guerre mondiale. Après la censure de la fameuse exposition dada de Cologne pour "obscénité" , Ernst décida de passer le reste de sa vie à Paris, où il rencontra les Surréalistes. Ernst se démarque surtout par la variété stylistique et technique de son oeuvre. Il pratiqua la peinture, le dessin et la sculpture, signa des textes, des décors, des romans-collages et initia la technique du frottage. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ernst, comme nombre de ses confrères, devient un "étranger indésirable" et il est forcé à l'exil, mais il revient en France dès la fin du conflit. Il y poursuit sa carrière et reçoit en 1954 le Grand Prix de Peinture à la Biennale de Venise. Ce livre est un voyage en terre de magie, d'intensité et de fantasme, une porte ouverte sur l'esprit et l'univers complexes de Max Ernst. A propos de la collection Chaque volume de la Basic Art Series de TASCHEN contient : une chronologique détaillée de la vie et de l'oeuvre de l'artiste qui rend compte de son importance culturelle et artistique une biographie concise une centaine d'illustrations couleur accompagnées de légendes explicatives

05/2023

ActuaLitté

Chanson française

Dictionnaire amoureux de la chanson française

Une traversée hédoniste, mélancolique, gourmande et parfois polémique de la chanson française pour saisir d'un même regard les grands maîtres et les petits génies, les légendes chéries et les vérités contestées, les monuments historiques et les splendeurs ignorées. " La chanson ? C'est nous. Les Copains d'abord et La Marseillaise, La Vie en rose et L'Aigle noir, La Javanaise et Mes emmerdes, Au clair de la lune et Osez Joséphine... Nos émotions, nos joies, nos larmes, nos plaisirs, nos déprimes, nos exaltations et, finalement, nos vies entières sont écrites en chansons. Disposer d'un tel patrimoine est une singularité française, qui mêle les airs transmis en famille aux tubes radiophoniques, la chanson de poète et le commerce de variétés. Et aucun francophone n'échappe à cet héritage touffu, proliférant, inépuisable. Voici pourquoi explorer la chanson française est explorer notre pays, son âme, sa mémoire et ses passions. Voici pourquoi explorer la chanson française consiste à rencontrer d'immenses artistes et à ouvrir des coffres à merveilles. Voici pourquoi explorer la chanson française consiste aussi à ne pas toujours comprendre les mystères du succès et de la postérité. Ce Dictionnaire amoureux de la chanson française évoque donc Brassens, Gainsbourg, Barbara, Souchon, Piaf, Brel, Bashung, Gréco ou Delerm, mais aussi la censure, les yé-yé, Paris, l'oubli ou le bon vieux temps. Une traversée hédoniste, mélancolique, gourmande et parfois polémique pour saisir d'un même regard les grands maîtres et les petits génies, les légendes chéries et les vérités contestées, les monuments historiques et les splendeurs ignorées. "

06/2023