#Essais

La presse et le pouvoir sous la monarchie de Juillet. 1830-1839

Philippe Riviale

La presse est un pouvoir et un lieu de pouvoir, dès lors que sa liberté est solennellement affirmée par l'autorité instituée. Notons bien cette différence. Elle est, elle fut accusée de jouer le jeu du pouvoir tout autant que de nuire à l'autorité de l'Etat ; elle affirme et soutient des opinions, quand ce ne sont pas des idéologies. Elle se veut tantôt impartiale et objective, quoique partisane ; elle ne sort pas de rien, car sans le soutien des puissants elle est faible, quoique libre. Ce soutien demeure plus volontiers dans l'ombre. Aussi les rédacteurs se disent-ils indépendants. Et la presse populaire ? Il faut expliquer de quoi l'on parle. En 1830 la presse est libérée ; plus de censure, plus de condamnations pénales, plus de police pour la réprimer. Du moins en principe, car les faits le démentent. Comment la presse périodique intervient-elle dans ce qu'il est convenu de nommer débat politique ? Affaires de gouvernement, de personnages politiques, de questions financières, de grands projets économiques ; la corruption et l'instabilité du régime supposé institué par la révolution de Juillet sont en eux-mêmes le principal danger que court le pays. On ne doit pas parler de ce qui fait souffrir : la personne du roi, le principe constitutionnel ou Charte, la corruption, la misère écrasante ni surtout l'enrichissement prodigieux. Balzac en parle bien mieux et plus librement. Comprenons que cette étude, débarrassée des théories inutiles, est une réflexion sur nous-mêmes et non une nouvelle remise en ordre d'un lieu de mémoire.

Par Philippe Riviale
Chez Editions L'Harmattan

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Genre

Histoire de France

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04/10/2019 262 pages 27,00 €
Scannez le code barre 9782343186641
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