Recherche

Shakespeare 2Pac

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

Gentlemen

"Il ne faut pas essayer de ménager les sentiments des gens car à être trop gentil on fait fausse route, et puis ne pas essayer d'être un gentleman du tout, c'est beaucoup plus gentleman que d'essayer et de rater ! Ce don, cette grâce, ou cette vertu, ne réside pas tant dans la conduite que dans la connaissance ; non pas tant en se préservant de ce qui est mal, qu'en sachant précisément ce qui est droit". Dans "Gentlemen", un essai écrit en Amérique, en 1888, Robert-Louis Stevenson s'attache à étudier le concept si british du gentleman. Celui qui représente en quelque sorte l'homme idéal, "l'homme qui, dans chaque circonstance de la vie, sait ce qu'il faut faire et comment le faire élégamment". Avec quelques exemples historiques à l'appui, son expérience personnelle et une bonne dose d'ironie spirituelle, Stevenson aborde la dimension sociale autant que morale de ce sujet dont la distinction constituera l'essence même. Dans le texte "Sur quelques gentlemen dans la fiction", écrit et publié à la suite du précédent, Stevenson se penche sur quelques personnages de théâtre ou de roman, nés de l'imagination de Shakespeare, Fielding, Dickens et Thackeray, et nous montre que chez eux les figures de gentleman ne sont pas toujours marqués d'une "qualité d'aptitude exquise", sans que cela nuise à leur force littéraire. À ces deux textes pleins de sève et d'érudition malicieuse, qui étaient inédits en français, nous avons joint de la même veine "Lettre à un jeune gentleman" qui se propose d'embrasser la carrière artistique, et la "Philosophie des parapluies", le premier essai théorique de Stevenson (1871) où l'humour s'allie pertinemment à l'analyse.

11/2013

ActuaLitté

Philosophie

Le regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne

Notre culture classique - les humanités que célèbrent George Steiner, Marc Fumaroli ou Alain Finkielkraut - a toujours été une " figure unique de l'inquiétude dans le courant des civilisations ", selon Jean-François Mattéi. Des plus grands penseurs du siècle passé aux " déclinologues " d'aujourd'hui, tous sont hantés par la possible extinction de la culture européenne. Qu'est-ce donc qui menace de s'éteindre ? L'Europe est certes l'héritière d'Athènes, de Rome, de Jérusalem, de Byzance et de Cordoue. Mais elle est davantage encore, telle est la thèse de cet essai, caractérisée par les modalités du regard qu'elle porte sur le monde, sur la cité et sur l'âme. C'est ce regard théorique et critique (regard se dit theoria en grec) qui a permis la diffusion universelle de sa culture, de Homère à Kundera. Mais, de critique, ce regard est devenu profondément autocritique, comme en témoigne la diatribe de Susan Sontag : " La vérité est que Mozart, Pascal, l'algèbre de Boole, Shakespeare, le régime parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, les ballets de Balanchine, etc., ne rachètent pas ce que cette civilisation particulière a déversé sur le monde. La race blanche est le cancer de l'humanité. " Arborant le relativisme en blason et prônant la repentance, la pensée dominante refuse d'assumer l'identité de sa culture au motif que toute identité est menace. Jetant un regard vide sur leur époque, les intellectuels sont ainsi devenus des " symboles de l'expiation ", selon le mot de Lévi-Strauss à propos des ethnologues. Pour Jean-François Mattéi, la question de l'éminence, voire de la supériorité, de la culture européenne mérite d'être posée : n'est-elle pas la seule à avoir véritablement " regardé " les autres cultures ?

10/2007

ActuaLitté

Ethnologie

L'Homme, cet animal réussi !

"La supériorité de l'homme tient principalement a? la taille de son cerveau qui représente 2 a? 3 % du poids de son corps et, surtout, consomme 25 % de son énergie contre 8 % pour les grands singes. Naissant prématurés, alors qu'un poulain trottine après sa naissance, les bébés d'hommes sont tributaires, des années durant, de leur entourage qui leur assure nourriture, protection et éducation. Naître sous-développés permet aux humains de bien mieux se prêter a? l'éducation et a? la socialisation. Pourtant, pendant deux millions d'années ils demeurèrent des créatures faibles et marginales. C'est Homo sapiens qui commence a? chasser de petites créatures et a? privilégier la cueillette. Trois étapes majeures jalonnent cette courte histoire : la révolution cognitive, il y a 70 000 ans, la révolution agricole, il y a 12 000 ans et la révolution scientifique il y a 500 ans." Guy Jacques dresse un tableau concis et complet de la genèse de l'espèce humaine a? travers les siècles, évoquant les avancées majeures qui ont rythmé son développement. Grâce a? sa créativité, l'homme a dépassé ses capacités physiques (multipliant outils et innovations techniques, ce qui lui permet de surpasser toutes les performances animales), intellectuelles et artistiques (Einstein, Pasteur, Mozart, Cézanne, Shakespeare), privilégiant l'échange des savoirs. Cet "animal moderne" s'est adapté aux changements climatiques et environnementaux, faisant longtemps un usage intelligent et optimise? de ses sens. De sa plume didactique et clairvoyante, l'auteur retrace les conjectures de l'Evolution et rappelle a? tous, qu'en dépit de son apparente supériorité dans le règne animal, l'Homme n'en reste pas moins une partie intégrante de l'écosystème, un être soumis aux mêmes lois de la nature que tous ses congénères. Mais il est en train de l'oublier, d'où une démographie insensée, un changement climatique majeur, une perte de biodiversité...

10/2019

ActuaLitté

Théâtre

Paris capitale mondiale du théâtre. Le Théâtre des Nations

Au début des années cinquante, les déchirures provoquées par la Seconde Guerre mondiale étaient encore mal cicatrisées. Il y avait peu de tournées internationales, on ignorait généralement en France ce qui se passait au-delà des frontières dans le théâtre et dans les arts. S'inspirant de la Société universelle du théâtre fondée par Firmin Gémier à la fin des années vingt pour réconcilier les peuples par leur culture, A. M. Julien et Claude Planson décidèrent de rassembler des artistes de tous les pays, de révéler les expériences dramatiques, lyriques et chorégraphiques les plus neuves, ainsi que les cultures, les traditions du monde entier. Un dotant Paris d'un Festival international, ils voulurent lui donner un rayonnement sans précédent. Le Festival international d'art dramatique de la Ville de Paris qui devint le célèbre Théâtre des Nations fit venir à Paris tous les théâtres du monde, de 1954 à 1965. Des artistes d'Europe de l'Est franchirent le rideau de fer. Brecht pulvérisa la convention théâtrale et Béjart révolutionna la danse académique. Brook décapa Shakespeare. L'Amérique diffusa ses avant-gardes des années soixante. L'opéra de Pékin déploya sa magie. Dans l'alambic du Théâtre des Nations bouillonnèrent les prémisses de Mai 68. Une expérience fondamentale aujourd'hui oubliée. Elle avait pourtant valu à Paris le titre de « capitale mondiale du théâtre ». En 1963, apparut en province un jeune théâtre plus radical, dans le cadre d'un Festival initié par Jack Lang. Nancy disputa alors à Paris son titre de capitale du théâtre. Cet ouvrage abondamment illustré retrace une entreprise qui allait réveiller la créativité endormie. Il dévoile un pan occulté de l'histoire du théâtre à travers des spectacles-chocs, des révélations et des subversions qui servirent de catalyseur au renouvellement des arts de la scène au cours des décennies suivantes.

05/2009

ActuaLitté

Poésie

Dans l'hiver des villes. Edition bilingue français-anglais

L'édition bilingue de la poésie de Tennessee Williams. La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, La Nuit de l'iguane... On connaît surtout l'oeuvre de dramaturge de Tennessee Williams, exaltée, lyrique, très largement adaptée au grand écran avec la postérité que l'on sait. Pourtant, en privé, l'homme se définissait comme un poète avant tout, un poète solitaire et torturé, inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Il publia Dans l'hiver des villes en 1956, mais sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était déjà telle à l'époque qu'elle ne pouvait qu'éclipser son oeuvre poétique. Aujourd'hui, quarante ans après sa mort, on comprend à la lecture de ce recueil combien ses vers et son sens poétique nourrissent tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène. Aussi, ses poèmes sont-ils, à l'image de ses pièces, caractérisés par l'intensité de son expression, sa passion de la sincérité, son sentiment de solitude et sa compassion envers les marginaux. A une nuance près : ils apparaissent dans une certaine mesure comme une confession. Contrairement à son théâtre qui se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, il parvient ici, au moyen de conventions poétiques ou de formes libres, à rendre acceptable le récit de ses expériences avec les hommes, ou de son amour pour Frank Merlo - son compagnon de longue date. " Orphée sous les tropiques ", Tennessee Williams écrivit ces poèmes dans le but d'exprimer sa sexualité propre, ce que le théâtre lui interdisait. " Quand les poètes deviennent délibérément des hommes de lettres, nous nous mettons à les lire avec davantage de respect que de plaisir ", écrivait-il. La lecture de ce recueil, traduit avec talent par Jacques Demarcq, vient le contredire avec bonheur.

10/2022

ActuaLitté

Royaume-Uni

Richard III

"J'ai bien l'intention de prouver que je suis un méchant". L'homme et le roi derrière la légende noire shakespearienne. Le 4 septembre 2012, les archéologues découvrent, sous un parking de Leicester, au centre de l'Angleterre, les restes d'un roi mort en 1485. Sépulture insolite, à la mesure d'un souverain à la réputation sulfureuse. Il s'agit en effet de celle de Richard III. Sa brève existence - il est mort à 33 ans - se situe au crépuscule du Moyen Age et à l'aube de la Renaissance, en ces temps troublés de la guerre des Deux Roses, opposant les familles d'York et de Lancastre, soit une époque " pleine de bruit et de fureur ", de meurtres et de trahisons, où les valeurs chevaleresques médiévales cèdent la place au réalisme froid des Temps modernes. Richard incarne les déchirures de son époque : pieux, vertueux, courageux et nostalgique du passé féodal, il doit pourtant agir en prince machiavélien. C'est ainsi qu'il usurpe la couronne d'Angleterre en faisant disparaître ses neveux enfermés dans la tour de Londres et, après un règne de deux ans seulement, marqué par de multiples complots et exécutions, il périt à la bataille de Bosworth. Cela, c'est le Richard des historiens, qui reste une figure énigmatique. Mais ce destin tragique, transfiguré par le génie de Shakespeare, en a fait un roi maudit, un monstre absolu, qui disparaît en hurlant sa fureur impuissante : " Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! " Fondée sur les chroniques tendancieuses de la propagande des Tudors, cette image théâtrale s'est largement imposée aux yeux du grand public. Mais l'histoire n'est pas un tribunal et cet ouvrage se veut, sinon une réhabilitation, du moins une tentative de comprendre un roi controversé qui incarne pourtant son époque.

04/2022

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Le chevalier dans l'histoire

Le best-seller de Frances Gies sur la chevalerie au Moyen Age est une histoire magistrale des origines, de la réalité et de la légende des chevaliers. Né du chaos européen du début du Moyen Age, le chevalier monté et en armure a révolutionné la guerre et est très vite devenu une figure mythique dans l'histoire. Des conquérants normands de l'Angleterre aux croisés de la Terre sainte, du héros de la chanson de geste au preux du roman arthurien, des amateurs de tournoi aux chevaliers-troubadours, le Chevalier dans l'Histoire, de la grande médiéviste Frances Gies, brosse un tableau remarquablement vivant et complet de la chevalerie, de sa naissance à son déclin. Le chevalier apparaît d'abord en Europe comme un mercenaire sans foi ni loi avant de devenir l'étendard de la chrétienté puis un soldat de métier au service des rois. Frances Gies nous fait partager sa vie quotidienne, faite de joutes et de batailles, de pillages et de rançons, mais aussi de dévotion et de pèlerinage, et souvent sanctionnée par une vie d'errance et une mort précoce. Elle nous fait vivre aux côtés de personnages qui ont joué un rôle historique, comme Bertrand du Guesclin, Bayard et Sir John Fastolf, qui inspira le Falstaff de Shakespeare, ou les grands maîtres des Ordres militaires qu'étaient les Templiers, les Hospitaliers et les chevaliers teutoniques. Institution sociale dynamique et centrale du Moyen Age, Frances Gies raconte sa disparition progressive de la scène européenne et montre que le chevalier est devenu très tôt un personnage de la littérature médiévale, qui a marqué durablement la culture européenne et mondiale, comme en témoigne la survivance de la légende arthurienne dans le roman et au cinéma. Ce livre fait partie de la sélection non-fiction du Grand Prix des Lecteurs Pocket 2023.

02/2023

ActuaLitté

Actualité et médias

Dans la tête de Julian Assange

Au tout début, cela aurait pu être un chapitre inédit de Millénium. Une histoire d'hacktivistes qui réussissent le casse du siècle avec Wiki-Leaks, l'organisation fondée en 2006 par Julian Assange, un Australien tombé très jeune dans l'informatique, féru de mathématiques, fondu de Shakespeare, rebelle dans l'âme et rompu à la clandestinité. Jusqu'en 2018, WikiLeaks va publier des millions de documents dénonçant pâle-mâle la corruption des élites, la surveillance de masse, la fraude fiscale, l'absence de transparence des institutions gouvernementales, les horreurs des guerres menées par les Etats-Unis, les violations des droits de l'homme dans des dizaines de pays... Le tout obtenu grâce à des "fuites" reçues sur le site ultra-sécurisé de l'organisation utilisant des technologies cryptographiques de pointe. Vont suivre des milliers d'articles dans la presse mondiale, les médias mainstream découvrant qu'avec Interna on pouvait aussi révolutionner le journalisme d'investigation. Mais comme les histoires d'amour, celles des lanceurs d'alerte finissent mal en général. Surtout quand les "services compétents" passent aux choses sérieuses. Dès 2015, Julian Assange avait poussé un ai d'alarme : "Mon nom est Julian Paul Mange... Je suis un journaliste poursuivi et menacé de mort par les autorités états-uniennes du fait de mes activités professionnelles...". Quatre ans plus tard et après bien des péripéties, il est écroué dans une prison londonienne, accusé d'espionnage par Washington et menacé d'une extradition imminente vers les Etats-Unis, où il risque jusqu'à 175 ans de prison. Guillaume Ledit et Olivier Tesquet, témoins privilégiés, racontent par le menu l'itinéraire de celui "grâce à qui le monde n'est plus tout à fait comme avant".

02/2020

ActuaLitté

Policiers

Pote de Thanatos

...le visage et le reste du corps s'étaient ligués pour offrir à leurs yeux ahuris un spectacle dantesque.... Elle tentait de se tortiller sur sa lèvre telle une grosse limace orangée... le corps se débattait en tout sens contre un ennemi invisible... 2h du mat... un dimanche d'automne. La sonnerie d'un Smartphone qui soutire brutalement son propriétaire des bras de Morphée. Max Laval, Commissaire de la BAC du 36, constate une fois de plus que les meurtriers respectent rarement le jour du seigneur. Il était loin de s'imaginer que cette enquête allait lui pourrir sa life (vie) et lui flinguer un beau futur retrouvé. Au menu...une amazing run (course stupéfiante) dans des capitales européennes, des cadavres qui s'amoncellent et un killer (tueur) qui surfe allégrement sur le Net pour lui foutre la pression et lui chambouler les neurones. Recherche médicale sur le génome humain, mythologie grecque, fléaux moyenâgeux, civilisation amérindienne s'enchevêtrent dans un subtil ballet qui déstabilise une police pourtant dotée des dernières technologies high-tech. Pour corser le tout voilà que la langue de Shakespeare s'invite au menu et vient perturber sa mother tongue (langue maternelle). Un devoir de mémoire l'a amené à l'écriture. Ses voyages sont une réelle source d'inspiration. Il y puise la substantifique moelle pour y insérer précieusement l'intrigue de ses romans. Get the most out of (prendre le meilleur) de ce qu'il découvre pour vous emporter, par le biais des mots, dans un superbe trip (voyage). ‘J'ai laissé courir mes doigts on the computer's keyboard (clavier d'ordinateur) pour que s'exprime avec délice un autre moi ! Tel un peintre vous offre sa toile à la touche picturale totalement renouvelée !'

11/2015

ActuaLitté

Littérature française

La ballade d'Ali Baba

LA BALLADE D'ALI BABA. Dédiée " aux quarante voleurs ", La Ballade d'Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l'année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Erina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut épater la galerie. De ce père fantasque et séducteur, qui très tôt usa la patience de sa femme, et qu'elle ne revit que sporadiquement après le divorce de ses parents, Erina, la narratrice du roman, n'a pas été dupe longtemps. Le premier saisissement passé, c'est à peine si la spécialiste de Shakespeare qu'elle est devenue s'étonne de le retrouver, vieillard frêle et vêtu d'un léger pardessus, dans les rues de Montréal balayées par une tempête de neige, alors qu'il est mort neuf mois plus tôt... Sans avoir rien perdu de son aplomb, il lui explique doctement, lui qui a quitté l'école à quatorze ans, que son apparition lui permettra de comprendre enfin la phrase de Hamlet - " le temps est hors de ses gonds " -, à laquelle elle a consacré deux chapitres de sa thèse. Erina pressent qu'il ne va pas s'arrêter là. Catherine Mavrikakis tutoie les fantômes et se joue de la chronologie dans cet éblouissant portrait d'un homme dont l'existence nous est donnée par éclats, comme à travers un kaléidoscope. À Rhodes qu'il quitta en 1939 avec sa famille, à Alger où, très jeune, il dut gagner sa vie, à New York où il vint en 1957 " faire l'Américain " : partout, il est terriblement présent, et terriblement attachant.

08/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

La lucarne

La Lucarne, roman écrit en 1953, perdu dans les tiroirs d'une maison d'édition, retrouvé trente ans plus tard, et que José Saramago avait refusé de publier de son vivant, est une porte grande ouverte sur l'oeuvre du prix Nobel de littérature Le Manuscrit perdu et retrouvé de José Saramago. En 1953, José Saramago remit un roman manuscrit à une célèbre maison d'édition de Lisbonne. Celle-ci ne lui répondit pas et ne lui renvoya jamais son texte. Saramago cessa de publier pendant vingt ans. En 1989, alors qu'il finalisait L'Evangile selon Jésus Christ, la maison d'édition lui téléphona pour l'informer que lors d'un déménagement, elle avait retrouvé son roman et souhaitait le publier. Saramago refusa et s'opposa à ce qu'il soit publié de son vivant. La Lucarne nous parvient donc avec soixante ans de retard. C'est un livre linéaire, d'une écriture classique et d'une lecture facile, qui raconte la vie des habitants d'un immeuble dans une petite ville portugaise, et où toute l'oeuvre à venir est déjà présente. Des couples qui se haïssent, une femme entretenue et une jeune fille qui devient sa rivale, quatre couturières mélomanes et amoureuses des livres, un cordonnier philosophe et son locataire, alter ego de l'auteur. Un roman fait tantôt de bassesses tantôt de grandeur d'âme, profondément subversif pour l'époque, ce qui explique, peut-être, l'absence de réponse de l'éditeur. Des situations en apparence anodines mais aussi profondes qu'universelles, un immeuble où Saramago fait entrer le monde avec pour compagnie Pessoa, Shakespeare ou Diderot et la plupart des personnages de ses romans futurs.

09/2013

ActuaLitté

Théâtre

Oeuvres complètes. Tome 3, Polémiques et inédits

Depuis ses débuts en 1958, Carmelo Bene a imposé sa création par un questionnement radical de l'ensemble de la «machine-théâtre», et son travail de réflexion critique a fait appel à une «fureur» qui est passée par une attitude longtemps ressentie comme de la provocation ou de l'hyper-avant-gardisme. Le pivot essentiel de cette réflexion-critique est «l'acteur», aussi bien dans ses fonctions gestuelles que vocales : en ce sens, son travail s'est développé selon trois axes, apparemment différents. D'une part la corporalité même de l'acteur sur scène, non plus interprète d'un personnage, mais porteur en lui d'une situation plus complexe et multiple et qui trouve son point de vérification dans les nombreuses variantes de la mise en ouvre de Pinocchio. De là aussi une réinvention du texte théâtral qui explique sa mainmise sur un ensemble précis de textes shakespeariens, dont l'exemple le plus fécond pour sa recherche demeure Hamlet, à travers la cassure des structures de l'ouvre et l'incarnation de l'acteur comme seul témoin du travail d'élaboration, jusqu'au renversement de Shakespeare en Laforgue. La troisième ligne, celle de la pure phonation poétique, emprunte un parcours qui commence, depuis le début, avec Maïakovski et le conduit jusqu'aux limites des variations vocales possibles, ouvrant ensuite le chemin aux lectures poétiques des grands classiques, surtout italiens, comme Dante, Leopardi, Campana, mais aussi Hölderlin ou Byron ou Schiller. Ce parcours, fait d'intensités, est constellé aussi de l'invention d'une nouvelle conceptualisation technique de l'acteur dont la «phonè» et la «machine actoriale» ne sont que les éléments les plus visibles, mais qui expliquent aussi, au cours des dernières années, le choix de sa solitude sur scène.

10/2012

ActuaLitté

Théâtre

La dernière mort de Socrate

Criton : Sans toi, nous sommes perdus. Socrate : C'est donc pour vous être aimable que je dois me sauver ?Criton : C'est cela, l'amitié. Socrate : Même au prix du salut de mon âme ? D'ailleurs, corrompue, elle ne vous sera d'aucune utilité. Le comédien (écrit dans son calepin) : " Il semble rechercher la mort, coûte que coûte. A quelle fin ? Mystère. " Socrate, est ce que tu éprouves de l'amitié pour les Athéniens ? Non. Alors tu aurais dû les envoyer paître. Au fait, le plus sage des hommes peut-il être l'ami de qui que ce soit ?Socrate : De la vérité. Le comédien : Réponse incomplète. Socrate : Mais courte. Le comédien (note) : " Il n'est pas vraiment humain. Mais l'homme seul est à même d'accéder à un tel degré d'inhumanité. " Daniel S. Milo enseigne à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Pourtant il n'est reconnu par aucun des corps de métier auxquels il a prétendu un jour appartenir. Historien, on a volontiers publié de lui une trentaine d'articles, et même un livre Trahir le temps (histoire) mais un manifeste appelant à faire exploser la discipline, " La gaie histoire ", suivi d'un ouvrage collectif, Alter histoire. Essais d'histoire expérimentale, ont scellé son sort. Il revient alors à ses premières amours, en écrivant des poèmes philosophiques en prose. Les trois volets de la trilogie : Clefs. Pour Narcisse. Essai de l'amour impartial, Héros & cobayes - passent sous un silence de plomb. Il se lance dans le théâtre ? Ses spectacles Une leçon de violence, La Mégère pour deux (d'après Shakespeare) - sont des morts-nés. Une incursion en vidéo-art, " Entre divan et plafond ", se révèle, elle aussi, être une voie sans issue. Il tente aujourd'hui le tout pour le tout : un drame historico-philosophique. Le hold-up aura-t-il enfin lieu ?

06/2002

ActuaLitté

Critique littéraire

Théâtre de la cruauté et récits sanglants. En France (XVIe-XVIIe siècle)

C'est ainsi : nous prenons parfois plaisir à voir et à lire les horreurs du monde. L'actuel succès des films gore témoigne de ce penchant mais la représentation du sang et de la cruauté n'a rien de nouveau. Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, la France est en charpie : le terrible bain de sang des guerres de Religion a marqué les esprits et le calme relatif du règne d'Henri IV n'empêche pas la mémoire des violences passées. De nouveaux auteurs, s'adressant à de nouveaux publics, ont ainsi, en France, la liberté d'inventer d'étonnantes formes littéraires. Alexandre Hardy, le plus prolifique des auteurs dramatiques du XVIIe siècle, et de nombreux dramaturges normands mettent le crime en honneur et la rime à l'horreur sur les échafauds de théâtre : ici, on ne se cache pas hors scène pour tuer. François de Belleforest, François de Rosset, Jean-Pierre Camus publient des recueils d'" histoires tragiques " qui deviennent, et pour longtemps, de véritables best-sellers, catalogues de récits de viols, de meurtres, de nez coupés, d'yeux crevés, de cœurs mangés et de toutes sortes de catastrophes. Cette littérature qui n'a pas froid aux yeux pose aussi des questions essentielles : qu'est-ce que l'acte d'un régicide ? qui est cet Autre qu'on assassine ? Ce volume, Décaméron sanglant de romans à sensations et de pièces à frissons, réunit plus de cent " histoires tragiques " et une dizaine de tragédies particulièrement saisissantes. Elles bouleversent l'idée que l'on peut avoir du XVIIe siècle et font ressurgir une partie de notre histoire littéraire longtemps niée, aussi moderne que le théâtre de Shakespeare ou que les récits sadiens. Leurs héros, s'ils ne sont pas des saints, n'en incarnent pas moins, à leur manière, une légende non plus " dorée " mais " écarlate ".

05/2006

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres

"Ce volume se rapproche autant que possible d'une édition des oeuvres complètes de Boris Pasternak en traduction française, à l'exclusion, bien entendu, de ses propres traductions, et aussi de sa correspondance. Sa poésie lyrique, il est vrai, n'est représentée que de façon sélective. Nous pensons cependant que le choix que nous en proposons, présentant la totalité des deux derniers recueils lyriques, les Vers de Iouri Jivago et L'Eclaircie, et une très large sélection de ceux qui font date dans son oeuvre, Ma soeur la vie et Seconde naissance, donnera au lecteur français une image équilibrée de l'ensemble. Les longs poèmes narratifs des années vingt, qui font transition entre la poésie lyrique et la prose de fiction, sont en revanche publiés dans leur totalité. Deux d'entre eux, L'Enseigne de vaisseau Schmidt et Spektorski, paraissent pour la première fois en français. Les textes de Pasternak ont été groupés par genres : c'est une présentation qui respecte aussi, dans une large mesure, l'ordre chronologique, du moins dans la première partie du volume, qui donne les textes littéraires achevés : poésie lyrique, poèmes narratifs, prose de fiction, prose autobiographique, et enfin le roman, Le Docteur Jivago, avec le cahier de vers qui en fait partie. La deuxième partie comprend des textes de circonstance ou inachevés : la critique littéraire, avec laquelle nous avons regroupé des textes de portée plus générale, comme les manifestes "futuristes" ou les Remarques sur les traductions de Shakespeare, les fragments romanesques et dramatiques inachevés, les reportages de guerre, et enfin les discours et déclarations publiques. La plupart des textes réunis dans cette deuxième partie sont traduits ici pour la première fois. Les autres traductions ont été soigneusement relues et, si nécessaire, corrigées", Michel Aucouturier.

04/1990

ActuaLitté

Philosophie

L'invitation à la beauté. L'ouverture au monde par l'empathie esthétique

Qu'est-ce que la beauté ? La beauté ne se réduit pas à la notion d'esthétique. William Shakespeare l'écrit clairement dans sa pièce Macbeth (acte I scène 1) : "(...) Le beau est affreux et l'affreux est beau". La rencontre avec la beauté par sa contemplation pourrait se percevoir comme la révélation de la justesse humaine créant une harmonie singulière entre le soma et la psyché. Face aux effets cathartiques de la rencontre avec elle, grâce à l'empathie esthétique, notre association "L'invitation à la beauté" désirait organiser ce colloque. Par la mise en conversation avec chercheurs et artistes de différents horizons, l'association nous a invité à réfléchir ensemble sur cet axe de recherche : De quelle manière la rencontre avec la beauté, distillée entre autres par la culture, aide-t-elle à prendre soin de chacun (fonction préventive) et de ceux fragilisés par une souffrance somatique et/ou psychique par des désordres familiaux, sociaux, culturels, médicaux, économiques (fonction curative) ? Ce colloque avait tout son sens d'être organisé dans la faculté de médecine et de maïeutique de Lyon Sud dans la mesure où elle oeuvre au quotidien à former des étudiants qui sont l'avenir du soin et qui ont le goût à des innovations thérapeutiques. Nous avons créé plusieurs rencontres entre scientifiques et artistes de différents horizons pour affiner de nouvelles hypothèses de recherche et développer nos axes de recherche qui ont déjà commencé afin de comprendre les composantes, les propriétés de la beauté et ses effets préventifs et cathartiques sur la santé humaine. Dans ces temps d'échanges, nous avons entendu que la rencontre avec la beauté ouvre le monde par l'empathie esthétique et depuis l'origine de notre humanité.

10/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

De la mélancolie du drame baroque au théâtre de la politique moderne. Le tournant de l'Angleterre élisabéthaine vers l'ordre et la synchronisation

Cette étude examine les aspects de la souveraineté politique sur la scène élisabéthaine, notamment sur la scène shakespearienne, dans l'Angleterre du XVIIe siècle. A la lumière des analyses consacrées par Walter Benjamin au drame baroque en 1928, et de la réaction que Carl Schmitt leur a opposée dans Hamlet ou Hécube (1956), elle vise à montrer que Shakespeare met en scène la mortalité des corps politiques et la souveraineté nouvelle de l'intrigant dans le temps terrestre. Sommé de maîtriser l'art et le tempo de l'intrigue, le Prince ne sait toutefois pas empêcher la décomposition de l'Etat, aussi bien sur la scène théâtrale - comme personnage - que dans l'Angleterre contemporaine - comme représentant officiel de la Dignité et de l'unité du Royaume. En sondant le vertige mélancolique (et sceptique) d'Hamlet, nous interrogeons dès lors le mouvement des institutions civiles vers l'ordre et la synchronisation du commerce entre les individus, le Prince appelant lui-même de ses voeux un autre "corps politique", un autre gouvernement, une autre discipline, une autre écriture du pouvoir. Le moment pré-hobbesien de la scène élisabéthaine coïncide avec le déchaînement de la mélancolie et du scepticisme baroques, la création théâtrale anticipant de la sorte certains accents et aspects de la révolution puritaine. L'ordre et la synchronisation du commerce entre les individus pourraient bien constituer, du reste, la réponse puritaine - et non pas hobbesienne - à ce "monde à l'envers" qui préoccupe tant les dramaturges et leurs spectateurs. Irréductible au projet de l'ordre et de la synchronisation dans sa variante puritaine, la scène shakespearienne reflète et réfléchit suffisamment celui-ci pour fournir l'occasion d'interroger ici le déploiement du théâtre de la politique moderne, notamment sa genèse dans la mélancolie.

01/2019

ActuaLitté

Littérature française

Les portes de bonheur. Souvenirs d'enfance

Suite au décès prématuré de sa soeur M, Simon Atlan entreprend un voyage dans ses souvenirs d’enfance en Algérie, histoire de retenir le temps avant qu’il ne s’enfuie. Issu d’une famille israélite, il vit le jour à M’Sila et vécut sa petite enfance aux bons soins de sa soeur Odette (disparue à 14 ans) et dans l’atmosphère chaleureuse de la ville où les différentes communautés vivaient en paix et en harmonie. Il se souvint de ces petits instants inoubliables, la piqûre d’un scorpion, son école, ses amis, son vélo. Il revoit les gens de son quartier, les enseignants, son appartement, autant de figures mémorables, piliers d’un paradis perdu. Dans les années 50, sa famille déménage à Saint Arnaud, et là encore, le jeune garçon vit des années calmes, bercé par le cinéma, les fêtes religieuses, les marchés et le marchand de bonbons. C’est là qu’il vit ses premiers émois, ses premiers traumatismes, et sa première révélation artistique, la Tempête de Shakespeare. Il se souvient encore de la prison, des «terres rouges», de ses amis. Dans la deuxième partie, l’auteur narre son arrivée à Paris en 1956, suite aux «événements d’Algérie». Il raconte ses craintes, ses regrets et bien sûr son incompréhension face au déracinement forcé. Il s’intègre tant bien que mal, voyage en Israël, découvre la littérature et fait son service militaire. Il devint enseignant et perd son père en 1963, un drame dont il ne se remettra jamais. Sept ans plus tard, c’est sa mère qui disparait. Il se voit contraint de commencer sa vie d’adulte, sans jamais oublier les racines de son enfance en Algérie.

01/2016

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

Les derniers livres d'Yves Bonnefoy (1923-2016) expriment son désir de transmettre le legs de la poésie par-delà la mort. "Lègue-nous de ne pas mourir désespéré", lit-on dans L'heure présente (2011). Quant à L'Echarpe rouge (2016), c'est un "livre de famille" testamentaire en même temps que l'histoire d'une vocation : "Il se trouve que j'étais apte à me vouer à l'emploi disons poétique de la parole. . ". La Pléiade fut pour Bonnefoy l'occasion de porter sur son oeuvre un regard ordonnateur. Il choisit le titre du volume, Ouvres poétiques, sans céder sur son désir de faire figurer au sommaire quelques textes brefs que l'on qualifierait spontanément d'essais. Le plan serait chronologique. Alors que certaines éditions antérieures associaient des livres ou des recueils relevant de temporalités différentes, il a défait ces "recueils de recueils" pour revenir au plus près des dates des éditions originales. Le grand recueil de 1987, par exemple, Récits en rêve, a éclaté, sans que se perde l'expression récits en rêve, qui désigne chez Bonnefoy une inspiration essentielle ; elle apparaît désormais en sous-titre de certains livres. Tous les livres ou recueils poétiques, vers, prose, ou vers et prose, sont présents. Bonnefoy ne se reniait pas ; il a souhaité donner dans les appendices quelques textes rares, bien qu'ils soient désormais loin de lui. Il a voulu aussi que soit présente son oeuvre de traducteur, de Shakespeare à Yeats, de Pétrarque à Leopardi. Enfin il a ouvert à ses éditeurs les portes de son atelier. Ses manuscrits ont pu être consultés. Ils sont utilisés En marge des oeuvres, où l'on trouvera quelques textes et fragments inédits.

04/2023

ActuaLitté

Critique

Bonnefoy et la philosophie

Penseur, mais non pas philosophe, si Bonnefoy l'a été avec plus de fécondité qu'aucun des grands poètes de langue française, c'est parce qu'il a élaboré dans une oeuvre exactement monumentale les noyaux de problèmes par lesquels l'esprit de la poésie européenne depuis Shakespeare est parvenu à sa conscience de soi. Le présent livre examine d'abord "L'héritage philosophique chez Bonnefoy" ? : à savoir les dettes que le poète a contractées avec les philosophes qu'il a cités comme appuis de son travail (Platon, Plotin, Hegel, Kierkegaard, Wahl, Chestov, Bachelard, Nygren) ainsi qu'avec ceux dans l'horizon desquels il a réfléchi (Lucrèce, Rousseau, Bergson, Jaspers). Cette première section s'achève avec l'examen de l'héritage théologique dans l'invention des poèmes. Puis viennent les "Rencontres et confrontations" ? : d'abord la reprise des questions premières telles que le poète les a posées (la question du philosophique, celle de la métaphysique, celle de la présence), ensuite l'explication des relations et parfois des différends de sa pensée avec celle de grands contemporains (Blanchot, Bataille, Sartre, Levinas, Derrida, Barthes, Girard). L'ensemble trouve sa fin par l'analyse des rapports entre poème et musique. Ce livre d'études, qui donne à lire un important inédit de Bonnefoy sur Derrida, vise à élargir le champ de la recherche philosophique par la pensée de la poésie. T. Avec les contributions de Teddy Balandraud, Etienne Bimbenet, Sara Bonanni, Dominique Combe, Matthieu Contou, Natalie Depraz, Jeanne Dorn, Michèle Finck, Georges Formentelli, Ramona Fotiade, Jérôme de Gramont, Yvon Inizan, José Kany-Turpin, Sébastien Labrusse, François Lallier, Baptiste Loreaux, Jean-Philippe Milet, Patrick Née, Ahmet Soysal, Michel Terestchenko, Jérôme Thélot, Bernard Vouilloux, Patrick Werly et un inédit d'Yves Bonnefoy.

04/2023

ActuaLitté

Littérature française

La France est une chance. Chronique d'ici et d'ailleurs

L'amie me parle dans un anglais dialectal proche du syro-libanais, dont la spécificité réside dans le "r" roulé. Après tout, elle parle la langue de Shakespeare et elle en est fière. L'arabe colonise l'anglais de ses mots, mais il l'enrichit. J'y entends le pays. Et je réalise le bonheur qu'elle a d'habiter aux Etats-Unis. Les yeux à moitié ouverts, je découvre les paysages américains. Idéalisés un temps, ils me paraissent extraordinairement normaux. Alors que la voiture m'amène vers la maison que je vais occuper durant tout mon séjour, je pense à la France. Je l'ai quittée il y a quelques heures à peine, et même si je lève les yeux au ciel, je ne la sens plus. L'air est différent. Moins chaleureux. Plus bétonné. La France peut-elle déjà me manquer, après seulement quelques instants de vie outre-Atlantique ? Non. C'est une vue de mon esprit. Que jamais je n'ai eu l'occasion d'expérimenter. La campagne washingtonienne défile, mais j'y vois les paysages de mon enfance. Les salins d'Aveyron, les garrigues arides et les prairies cévenoles. Et je réalise à quel point la France compte à mes yeux. Français né de deux parents libanais, Jad Zahab, âgé de vingt-cinq ans, est diplômé de Sciences-Po Paris. Ses études l'ont conduit à voyager, au Liban mais également aux Etats-Unis. Désireux de participer à l'avènement d'un monde meilleur, il est le président cofondateur du Parlement des étudiants, association qui oeuvre pour la valorisation d'une citoyenneté active auprès des jeunes. Régulièrement invité dans les médias, il est également l'auteur de trois essais sur la démocratie française et les moyens de la réinventer.

04/2019

ActuaLitté

Histoire internationale

Une autre histoire de Londres. Quand le maire de la ville raconte ceux qui ont fait sa ville, de l'empereur Hadrien à Keith Richards

Boris Johnson est fou amoureux de sa ville. L’excentrique et très érudit maire de Londres nous communique son enthousiasme pour la capitale anglaise, retraçant son histoire depuis ses origines marécageuses de « trou perdu de l’Empire romain » jusqu’à son apogée, à travers une galerie chronologique de portraits des personnalités qui ont fait de Londres et de la Grande-Bretagne ce qu’elle est : une force culturelle et économique mondiale. Boris Johnson rend hommage à un certain nombre de Londoniens, certains illustres (Shakespeare, Chaucer, Rothschild, Turner, Churchill), d’autres méconnus, braquant les projecteurs sur des personnages hors normes, éclairant chacun – et le siècle où il vécut – d’une lumière inoubliable. Depuis Boadicée, antique guerrière, préfigurant une longue lignée de femmes de pouvoir anglaises, et « première à pourfendre les banquiers de la City » jusqu’à Keith Richards qui « pourrait presque faire de la réclame pour les vertus tonifiantes de l’héroïne et de la cocaïne pures s’il n’avait pas le visage aussi marqué », en passant par un improbable inventeur du XVIIe, Robert Hooke, qui conçut entre autres choses « d’étranges chaussures à ressort qu’il disait pouvoir le propulser de quatre mètres en l’air et de sept mètres en avant ». Les chapitres principaux sont entrecoupés de vifs croquis sur quelques inventions londoniennes (le métro, la chasse d’eau, ou encore le costume masculin), et l’ensemble brosse un tableau surprenant et fascinant de la ville. Dynamique et inventive, elle fut et demeure un carrefour d’influences entre Westminster et la City, entre les politiciens et les créateurs de richesse, un des endroits les plus excitants et les plus influents du monde. Chant d’amour à une cité à nulle autre pareille, ce livre nous donne tous envie d’être londonien.

03/2013

ActuaLitté

Policiers

Le jeu du témoin

...Haifeng, à son tour, regarda ses chaussures de sport vertes. Les semelles devaient porter des cercles concentriques. Elle le savait. - Il y avait trop de brume pour voir quelque chose ce matin-là. - Donc, tu l'as vu. - J'ai vu la police arriver. Haifeng ne détecta pas de mensonge ; c'était donc une demi-vérité. Elle jouait avec lui - c'était fair-play. - C'est l'heure d'aller travailler, xiansheng. Et le moment de cesser de poser des questions. - Mon nom est Haifeng - comme le vent de la mer. C'est approprié ici. - Le vieux quartier est à vingt minutes en bus du centre commercial. Donc, la porte n'était pas fermée... L'inspecteur principal Tian Haifeng, en déplacement lors d'une conférence, assiste à la découverte d'un cadavre sur une plage enneigée qu'il arpente. Il y rencontrera " Jane Austen " un curieux témoin. L'enquête parallèle qu'il mène sur ce meurtre se trouvera étroitement mêlée à la disparition de son fils. Haifeng est un homme aux multiples talents : poésie, calligraphie et même cuisine, mais c'est avant tout une belle personne, un homme plein d'humanité qui n'hésite pas à prendre tous les risques afin que justice soit rendue. Ce roman brosse avec talent, outre les descriptions de personnages attachants, un portrait sans concession de la Chine contemporaine. Pays où, si la corruption et les exactions restent monnaie courante, les traditions millénaires telles que les cerfs volants et la fête des lanternes sont toujours vivantes malgré les tentatives politiques faites dans le passé pour les éradiquer. Ce livre est (peut-être) un roman policier, mais il fourmille aussi de références littéraires à Jane Austen, Thomas Hardy et même Shakespeare. Enfin et surtout il apparaît comme une brillante étude de moeurs qui permet au lecteur de pénétrer dans les arcanes de l'âme chinoise afin de tenter d'y appréhender une infime partie de ses subtilités et de ses mystères.

06/2019

ActuaLitté

Poésie

Oeuvres poétique. Volume 2, La guerre civile (755-759), Edition bilingue français-chinois

Ce volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend 109 poèmes rédigés pendant la première phase de la guerre civile qui déchire l'Empire des Tang, du début de l'hiver 755 au début du printemps 759. Durant cette période, les deux capitales impériales, Luoyang et Chang'an, furent occupées et pillées par les forces rebelles du général An Lushan. L'empereur Xuanzong est contraint à la fuite en juillet 756, son départ provoquant l'effondrement du régime et la fin d'un âge d'or ; son fils, Suzong, prend les commandes de la résistance loyaliste et reconquiert la plaine centrale et les deux capitales en 757, au prix d'un lourd bilan humain. La rébellion se replie au nord et parvient à reconstituer ses forces, faute pour Suzong et son gouvernement d'avoir su profiter de leur avantage. En avril 759, l'armée impériale sera défaite à nouveau. Du Fu chante sur un mode épique la chute de l'Empire, la désolation des défaites, la précarité des grands et des humbles, et l'espoir de la reconquête. Sa voix, que les épreuves personnelles mûrissent, est à la hauteur de l'Histoire qui se déroule sous ses yeux : plusieurs de ces textes sont devenus, au fil des siècles, des monuments comparables aux plus belles pages des tragédies de Shakespeare ou des épopées de Victor Hugo. La restauration de l'ordre impérial en 758 n'apporte pas le réconfort attendu. Le sort s'acharne sur Du Fu qui est limogé de la Cour dans le cadre d'une purge qui touche ses protecteurs et ses collègues. Rétrogradé à un poste d'administrateur dans une préfecture, il constate l'écart entre son ambition politique et la réalité des désordres. Ses poèmes deviennent caustiques et dépressifs, car "quand le vent d'automne mugit dans le ravin, l'orchidée émeraude perd son fragile parfum... quand les honneurs l'emportent sur les mérites, au soir de la vie on connaît de sévères gelées".

01/2018

ActuaLitté

Beaux arts

Victor Hugo. L'homme-océan

A travers l'évocation de Juvénal, Shakespeare, saint Paul et Dante c'est son propre génie que Victor Hugo définit ici. Seul l'océan, en effet, est à la mesure de l'ampleur et du polymorphisme de son œuvre. En trois actes organisés autour de l'exil - avant, pendant, depuis - et de son face-à-face avec l'océan, trois cent cinquante manuscrits d'œuvres, lettres, dessins, caricatures, pages de carnets, d'albums, choisis, pour la plus grande part, dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, offrent un portrait de Victor Hugo par lui-même. Marie-Laure Prévost en propose une lecture inédite et magistrale, fruit d'une longue intimité avec cet exceptionnel trésor de manuscrits et dessins confiés par Victor Hugo à la Nationale. Ecrivain de génie, qui mène de front des combats politiques de précurseur, plasticien d'une étonnante modernité à qui l'on doit plus de quatre mille dessins, architecte de talents, Victor Hugo a su, de plus, ouvrir tous les chemins de la créations. Qu'il écrive, dessine, installe ou décore ses maisons, son imaginaire rebondit sans cesse de registre en un incessant va-et-vient, " un perpétuel roulis ". Dans sa recherche d'un art totalement libéré des contraintes, Victor Hugo ne cesse de jouer de la perspective, des volumes, des contrastes, du noir et du blanc, des symétries ; il abolit toute frontière entre le beau et le laid, le grand et le petit, entre le passé, le présent et le futur, entre le réel, l'irréel et le surréel, entre le fini et l'infini, entre le mobile et l'immobile, entre l'inanimé et le vivant. La pérennité de l'œuvre, la modernité de la démarche du créateur, l'actualité des problèmes abordés sont mis en lumière par les personnalités du monde politique et universitaire qui ont contribué à cet ouvrage : Maurice Agulhon, Gérald Antoine, Robert Badinter, Michel Crouzet, Daniel Gasiglia-Laster, Jean Gaudon, Jean-Claude Trichet.

03/2002

ActuaLitté

Poésie

Poèmes

""Tout s'est éteint, flambeaux et musiques de fête..." Voici donc ces poèmes séparés d'une légende qui les enrobait. Peu importe une légende, quand elle ne défigure pas les ouvres. Celle-là les a plus que défigurées. Mais autant en emporte la vie : le seul portrait ressemblant qui restera de Louise de Vilmorin sera bientôt celui qu'apporte le livre de son frère André. Déjà la légende se retire, comme la mer. La clef de Louise de Vilmorin n'était pas dans une mondanité épisodique (j'ai vu à Verrières moins d'Altesses que de protégés), ni dans une grâce célèbre, mais dans une fantaisie impulsive et féerique. Nulle rêverie n'a mieux transfiguré les Contes de Perrault, que l'étude qu'elle leur a consacrée. Elle parlait à merveille de Titiana, et parfois parlait comme elle. En 1933 (elle n'écrivait pas encore, et toussait) elle m'avait dit : " - Je m'agite, on croit que je vais dire quelque chose d'intelligent. Pas du tout : je tousse. - Vous ressemblez à certaines jeunes femmes de Shakespeare. - On m'a seulement dit : de Gyp. " Elle ne ressemblait pas à Madame de, mais à Maliciôse. Et à maints égards, ces poèmes sont les poèmes de Maliciôse. On en a rarement compris la nature, parce qu'ils ont été publiés avec toutes sortes de calligrammes, vers olorimes, ou palindromes. Très douée pour des acrobaties qui commençaient par le poème à Gaston Gallimard : "Je méditerai - Tu m'éditeras..." et finissaient par des calligrammes en forme de tonneau compliqué, Louise de Vilmorin les mêlait volontiers à ses vrais poèmes. Or, sa virtuosité, qui naissait du jeu, semblait liée à un domaine foncièrement littéraire. D'où le malentendu fondamental, plus grave que celui de sa légende : car l'importance de cette poésie, c'est qu'elle est, à contre-courant de la poésie contemporaine, une poésie orale. Quelqu'un parle. " André Malraux.

09/1970

ActuaLitté

Littérature française

Disaster Falls

" Disaster Falls est une méditation sur une tragédie familiale qui se confronte à l'événement-même et à ses conséquences, dans un langage dont la retenue engendre paradoxalement de profondes émotions. Un livre d'une force immense. " Salman Rushdie (2017) Disaster Falls porte le nom d'un lieu perdu - des rapides dans le Colorado - et d'un événement tragique. A l'été 2008, lors d'un voyage organisé, le kayak dans lequel Stéphane Gerson naviguait avec son fils Owen chavira dans ces eaux froides. Après trois heures de recherches, les guides repêchèrent le corps d'Owen. Il avait huit ans. " J'incarnais désormais une figure qui hante notre époque, dit Stéphane Gerson : celle du parent qui n'a pu ou su protéger son enfant. Pour comprendre l'univers dans lequel nous avions basculé, ma femme et moi, je me mis dès mon retour à New York à consigner ce que j'observais en moi et autour de moi. Tenu au quotidien, ce journal devint le matériau brut à partir duquel, des années plus tard, j'ai rédigé un ouvrage sur cet événement intime et ses répercussions. " Ouvre de non-fiction au croisement du récit, de la chronique et de l'enquête, Disaster Falls marie les émotions du père, l'analyse de l'historien et la quête de sens. L'histoire hante le livre, que ce soit celle de ces rapides depuis leur découverte en 1869, de l'expérience du deuil parental (Shakespeare, Mallarmé, etc.) ou de catastrophes collectives qui, de la Shoah au 11 septembre 2001, donnent sens à ce désastre familial. Dans ses derniers chapitres, Disaster Falls s'ouvre à une autre vision de la mort. Atteint d'un cancer inopérable deux ans après cet accident, le père de Stéphane Gerson opta pour l'euthanasie en Belgique. Après avoir perdu un fils, l'auteur accompagne son père durant ses derniers jours. Autre filiation, autre mort - une mort acceptée, apaisée, faite sienne. " J'étais un vivant entre deux disparus. "

10/2020

ActuaLitté

Littérature française

Comment veux-tu que je respire

Victor ne disait rien. Il interrogeait son instinct. Son instinct lui conseillait de lui sauter à la gorge, de trancher une artère, de bouffer un bras et de garder le reste pour plus tard. Tu crois ? demanda le lion. Sûr, répondit l'instinct. Ca se bouffe, l'humain ? demanda le lion. C'est un plat de roi, répondit l'instinct. Mais Victor hésitait. Il se souvenait des leçons de Walter, son maître, qui lui avait enseigné à respecter et à craindre les hommes. Il a un fouet ? demanda l'instinct. Ben non, répondit le lion. Eh bien, siffla l'instinct, de quoi as-tu peur ? Tu as sûrement raison, fit le lion. Après tout, tu viens du fond des âges ! Et il sortit les griffes. Mais alors, l'humain se mit à chanter Gastibelza, l'homme à la carabine ; ce n'était pas très juste, il se trompait dans les paroles, sa voix tremblait ; mais c'était quand même Gastibelza, l'homme à la carabine. Le lion aimait beaucoup cette chanson. C'était sa chanson préférée. C'était la chanson de Lisette. C'est l'histoire de deux jeunes gens issus de familles rivales et qui tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Dans cette histoire, il y a des rixes, un cousin de Paris, une soeur Laurence qui connaît les herbes qui soignent et les herbes qui tuent. Il y a des histrions aussi, et des calembours, des larmes et des chants ; il y en a pour tous les goûts, pour ceux qui aiment les belles histoires d'amour et pour ceux qui sont là seulement pour s'amuser. Alors, oui, c'est vrai, on pourrait se croire dans une pièce de Shakespeare. En tout cas, c'est ce que pense découvrir le détective Valentin Dedemble en enquêtant sur la disparition inquiétante de Romain du Mont Aigu. Mais il n'y a pas de lion, dans Roméo et Juliette.

07/2021

ActuaLitté

Humour

Dictionnaire amoureux de la bêtise

Pourquoi un Dictionnaire amoureux de la bêtise ? Parce qu'elle est la chose la mieux partagée en ce bas monde, mais aussi parce que son polymorphisme ajouté à son omniprésence en fait un des sujets les plus riches et les plus inépuisables qui soient. "Que de belles fleurs sont écloses depuis 22 ans sur l'arbre magique des Dictionnaires Amoureux ! Que de grands et beaux sujets : pêle-mêle, l'Inde, les Trains, le Piano, Shakespeare, l'Islam, le Rugby, le Nord, le Jazz, Napoléon, l'Alsace, le Cinéma, la Chine, le Général, le Théâtre, la Gastronomie, la Grèce... Avec, çà et là, quelques fleurs atypiques, le Crime, les Faits Divers, ou l'Inutile, qui ont fait dire aux puristes : " Et pourquoi pas la Bêtise, tant qu'on y est !! ?? ". Et chacun de souhaiter narquoisement bon courage au malheureux qui hériterait d'un sujet aussi incongru ! Le malheureux, ce fut moi, et le malheureux, qu'on se le dise, est follement heureux du cadeau. Non seulement parce que la Bêtise est la chose la mieux partagée en ce bas monde, mais aussi parce que son polymorphisme ajouté à son omniprésence en fait un des sujets les plus riches et les plus inépuisables qui soient. L'homme a écrit sur la Bêtise, des aphorismes, des livres, des chansons ; il a fait et continue de faire des Bêtises, des petites, des grosses, des récurrentes, des stupéfiantes ; il a réfléchi à la Bêtise, ce qui est oxymoron comme tout ; et puis, pour que la fête soit complète, il a sciemment écrit des Bêtises, pour faire rêver et surtout pour faire rire, et, je le confesse, je ne me suis personnellement pas privé de ce plaisir farfelu que j'espère bientôt partagé. J'ai mis dans ce DAB mes amis, mes amours, mes idoles, mes passions, mes marottes, mes délires, mes coups de griffe, mes coups de coeur, ma joie de vivre... et tout ce que j'ai oublié, le lecteur le trouvera tout bêtement à l'entrée " Lacunes "...

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Mon roi déchu. Juan Carlos d'Espagne

"Il était une fois un prince. Qui fut charmant puis maudit. Il s'appelait Juan Carlos, ou Juanito pour les intimes. Il n'était pas exactement prince, il était petit-fils de roi. Mais d'un roi sans royaume, acculé à vivre en exil. Son vrai pays, celui sur lequel ses ancêtres Bourbons ont régné depuis trois siècles, est l'Espagne. Après 40 ans de pouvoir dictatorial, Franco désigne, en 1969, Juan Carlos, ce play-boy docile de trente ans, ce militaire appliqué, comme successeur. Contre toute attente, notre prince falot devient un animal politique, transforme le visage de l'Espagne, la sauve d'un putsch en 1981, lui garantit une stabilité démocratique. A coup de trahisons et de complicités, de larmes et de satisfactions. Car derrière cet exploit politique et son charisme se cachent des drames personnels. Livré enfant à Franco l'ennemi, ballotté entre deux figures paternelles impitoyables, indirectement responsable de la mort accidentelle de son frère cadet, usurpateur de son père... Un prix lourd à payer, soigneusement dissimulé. Shakespeare n'aurait pas pu faire mieux. Le bannissement final en est même son apothéose". Que peut réunir une "fille de révolutionnaires" et un roi ? Pourtant, après avoir passé son adolescence en Espagne, Laurence Debray s'est intéressée à Juan Carlos Ier en historienne, écrivant sa biographie, puis l'a interviewé à la veille de son abdication, en 2014, pour un documentaire télévisé. Depuis, elle n'a cessé de dialoguer avec lui et de suivre les revirements de son destin. Jusqu'à lui rendre visite, en 2021, à Abou Dhabi où il s'est retranché, devenu, suite à des affaires, une figure réprouvée parmi les Espagnols, et un père trop encombrant pour le roi Felipe VI. Le récit de cette relation insolite qu'écrit Laurence Debray fascine par sa virtuosité, par son intelligence des situations, par sa lucidité lorsque se confrontent passé et présent. Voici le roman vrai de Juan Carlos, roi d'Espagne.

10/2021