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Nsungu Gori Kabwende

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Critique littéraire

André Gide, André Malraux. L'amitié à l'oeuvre (1922-1951)

André Gide et André Malraux ont fait connaissance en mai 1922, à la suite de la publication par ce dernier d'un article consacré à l'oeuvre de son aîné et à son impact sur la génération nouvelle. L'auteur de Paludes et des Caves du Vatican est impressionné par cet admirateur talentueux, aux vues originales et pénétrantes. Il s'avère de plus qu'il a le sens de l'aventure et que c'est un homme de goût, en art comme en littérature. Aussi se réjouit-il de le voir figurer bientôt parmi les écrivains proches de La NRF ; et il l'autorise à publier une version illustrée du Roi Candaule à l'enseigne des Aldes, sa maison d'édition. Entré chez Gallimard comme directeur artistique et membre du comité de lecture en 1928, André Malraux devient l'éditeur des oeuvres complètes d'André Gide et de très belles rééditions illustrées de ses premières oeuvres. Cette amitié littéraire et éditoriale se double au début des années 1930, d'un engagement commun contre le fascisme, dans le sillage du communisme soviétique. Sans adhérer au Parti, André Gide et André Malraux, prix Goncourt 1933, président ensemble les grands congrès antifascistes de 1933 à 1936. L'un et l'autre font le voyage à Moscou ; André Gide prononce l'oraison funèbre pour Maxime Gorki en 1936 sur la Place Rouge, aux côtés de Staline. Mais on connaît la désillusion lucide et sans appel du Retour d'URSS, qui marque chez André Gide la fin de ce compagnonnage ambigu. André Malraux, pour sa part, s'engageant corps et âme dans le combat auprès des Républicains espagnols. Les deux hommes restent proches au début de l'Occupation ; ils se côtoient sur la Côte d'Azur, avant que Gide ne s'embarque pour l'Afrique du Nord et que Malraux ne s'engage en 1944 dans le combat armé contre l'occupant. Plus espacées jusqu'à la mort d'André Gide en 1951, leurs rencontres - la plupart du temps au Vaneau - restent placées sous le signe d'une chaleureuse amitié, qui n'exclut pas un jugement croisé, et sans complaisance, sur l'évolution et la signification générale de leur oeuvre. Littérature, art, morale, politique et histoire : voilà une amitié à l'oeuvre. Cet album, abondamment illustré, réunit de nombreux documents inédits ainsi que la correspondance échangée entre les deux écrivains.

04/2018

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Critique littéraire

Elsa Triolet et Lili Brik, les soeurs insoumises

Les deux soeurs Kagan, Lili Brik et Elsa Triolet, sont nées à Moscou à la fin du XIXe siècle. Fameuses pour leur beauté comme pour leur intelligence, elles formèrent un quatuor célèbre avec deux des plus grands poètes du XXe siècle, Vladimir Maïakovski et Louis Aragon. Lili collectionna et stimula les génies avec un oeil infaillible : Pasternak, les peintres Rodtchenko et Malevitch, le compositeur Chostakovitch, le cinéaste Eisenstein ou la danseuse étoile Maïa Plissetskaïa. Elsa, la cadette, fascinée par son aînée, dut livrer bataille pour exister et quitter l'ombre de Lili. Mais Maxime Gorki l'encouragea à écrire et lorsqu'elle fut la première femme à recevoir le prix Goncourt, après s'être illustrée dans la Résistance, Elsa comprit qu'elle avait supplanté sa soeur, confinée au rôle d'inspiratrice et d'égérie. Cette rivalité n'altéra jamais l'amour qui les unissait et le soutien indéfectible qu'elles s'apportèrent mutuellement jusqu'à la mort. Ces figures légendaires de la mythologie soviétique suivirent une longue route dans la nébuleuse communiste et surmontèrent tous les aléas de la politique en URSS ou avec le PCF en France. Elles ne furent jamais des femmes du juste milieu. Armées face aux réalités les plus cruelles, Elsa et Lili étaient prêtes à tout sacrifier pour protéger leur idéal artistique. Lili fut toute sa vie la figure centrale de l'avant-garde russe avec une originalité et des exigences très hautes. Elsa défendit sans relâche sa position et sa vie d'écrivain, tâche que ne lui facilitait pas la présence d'Aragon à ses côtés. Elles avaient plus de courage qui quiconque quand il s'agissait de défendre un talent bafoué ou de réhabiliter la mémoire d'un disparu, elles ne se laissaient pas déranger dans leurs convictions. Ces deux forces de la nature traversèrent le XXe siècle portées par l'idée que la société russe était à recréer de fond en comble et que le fascisme devait être combattu à tout prix. Exaltées par une vision plus romantique que politique de la révolution, elles condamnèrent tardivement les excès du stalinisme. Dans des appartements moscovites truffés de micros, des datchas fleuries, un hôtel particulier parisien et un moulin d'Ile-de-France roula la vie tumultueuse de ces deux "stars" que Pablo Neruda appelait l'une Lili "l'indomptable Lili" et l'autre, Elsa"une épée aux yeux bleus".

03/2015

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Romans historiques

Fenia, ou l'Acteur Errant dans un siècle égaré

A la fin de XIXe siècle, les Doukhobors, secte chrétienne communiste et pacifiste, sont persécutés par le tsar. Lev Tolstoï finance leur émigration vers le Canada, qu'organise son disciple Leopold Soulerjitski. Lors d'une escale, une fillette égarée d'un autreexode est adoptée par l'infirmière du bord et prend le nom de Fenia Koralnik. Pour échapper aux pogroms qui se multiplient, nombre de juifs fuient l'Empire russe. Parmi eux, Jacob "?Yankele?" Adler, le Grand Aigle du théâtre yiddish d'Odessa, qui s'en ira aux Etats-Unis constituer le socle de ce qui deviendra le théâtre de Broadway. Constantin Stanislavski et Vladimir Nemirovitch Dantchenko ont fondé le Théâtre d'Art de Moscou, au rayonnement international. Mais à théâtre nouveau, il faut un acteur nouveau, répondant à des exigences professionnelles autant qu'éthiques. Ainsi naît le Premier Studio, sous la houlette de Stanislavski et Soulerjitski. Une épopée fabuleuse pour ces jeunes studistes, au nombre desquels Fenia Koralnik. Ils vont connaître les prémices de la célébrité, traverser la révolution de 1905, la Première Guerre mondiale et la Révolution d'Octobre, accrochés à leur idéal. Les uns resteront en URSS et subiront la glaciation stalinienne? ; les autres entrelaceront leurs errances, Constantinople, Berlin, Paris, Londres, Riga ou Prague, souvent à la limite de la misère. Plusieurs émigreront aux Etats-Unis, où, à travers l'American Theatre Lab, le Group Theatre et l'Actors Studio, ils donneront naissance au prototype de l'acteur moderne et formeront nombre de monstres sacrés du théâtre et de l'écran. L'auteur, à travers le regard de Fenia, retrace le parcours erratique des plus importants, Jacob Adler et sa fille Stella, Richard Boleslavski, Michaël Chekhov, Maria Ouspenskaïa... Nous croisons et recroisons Maxime Gorki, Isadora et Lisa Duncan, Evgueni Vakhtangov, Vsevolod Meyerhold, Lénine et son Commissaire à la Culture Lounatcharski, Olga Tschekowa, star adulée par les dirigeants nazis et sans doute espionne de Staline, Louis Jouvet, Max Reinhardt, Lee Strasberg, Bobby Lewis, Lev Theremin, génial inventeur de la musique électronique et "?hôte?" du premier cercledu goulag, Elia Kazan, Yul Brynner, Marlon Brando, Marilyn Monroe et bien d'autres... D'Odessa à Broadway et Hollywood, une traversée épique du siècle et des continents, une lecture, par cet Acteur Nouveau, d'un monde et de ses utopies devenues souvent cauchemars. Unesaga passionnante? ; enrichissante aussi, tant l'idéal de ces acteurs et pédagogues tranche sur les aspects égotique et commercial sur lesquels se focalisent les médias.

01/2018

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Gestion de la banque

L'art de la guerre. Traité de stratégie militaire et de management tactique en Treize chapitres

L'Art de la guerre (littéralement : "Méthodes militaires de Maître Sun") est un court traité de stratégie militaire chinois. Attribué au stratège Sun Zi (souvent orthographié Sun Tzu), lart de la guerre fait partie des livres historiques chinois du management stratégique des organisations et du champ du marketing management. l'art de la guerre de sun tzu s'articule autour de 13 chapitres consacrés à l'analyse rationnelle des différentes dimensions de la guerre et qui dégagent les principes de la poursuite intelligente d'une guerre victorieuse : fondée sur une stratégie indirecte, toute d'économie, de ruse, de connaissance de l'adversaire, d'action psychologique, destinée à ne laisser au choc que le rôle de coup de grâce asséné à un ennemi désemparé. Cet art de la guerre a exercé une influence considérable sur les traditions militaires chinoises et japonaises en guerre, et il est toujours enseigné en Chine, à Taïwan et dans l'ensemble des écoles militaires du monde sinisé. La traduction en anglais de L'art de la guerre par Lionel Giles en 1910, puis la victoire de Mao Zedong en 1949, ramènent l'attention sur ce manuel de stratégie indirecte. L'Art de la Guerre devient un canon de la pensée stratégique occidentale, à son tour profondément influencée par ce traité qui analyse, avec une avance considérable, la guerre comme une affaire d'importance vitale pour les Etats, pouvant en tant que telle se prêter à une analyse rigoureuse et dont la paix dicte le sens. Le livre historique l' art de la guerre est souvent lié au Traité des cinq roues du grand samourai Miyamoto Musashi (guerrier de la transcendance) et au Gorin-no-sho. dans le traité des cinq roues, ce guerrier nous donne en un texte lumineux l'essence des arts martiaux et de diplomatie et le secret d'une stratégie victorieuse qui transcende la violence et devient art de vivre et d'agir avec succès : l'esprit de l'art de l'épée peut s'appliquer à tous les gestes de la vie quotidienne. Enfin, on compare aussi l'Art de la guerre au Prince de Nicolas Machiavel, l'Esprit indomptable de Takuan Soho ou encore au livre de guerre les 36 Stratagèmes : Manuel secret de l'art de la guerre. sun tzu l'art de la guerre a influencé des oeuvres contemporaines comme confession d un ops.

11/2022

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Sciences politiques

Terrorisme/Résistance. D'une confusion lexicale à l'époque des sociétés de masse

Albert Camus notait que "mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur de ce monde". Il réactualisait là la formule de Socrate dans le Phédon : "Une expression vicieuse ne détonne pas uniquement par rapport à cela même qu'elle exprime, mais cause encore du mal dans les âmes". "Terrorisme" et "Résistance" sont entrés dans la sémantique politique moderne à la même période, par la Révolution française. "Résistance" à la Tyrannie, "Terrorisme" pour désigner les années robespierriennes. Deux modalités combattantes qui sont dans leur fondement antinomiques. La Résistance fait obstacle à la libido dominandi. La terreur appartient pleinement à l'ordre de la domination et de la cruauté et contredit de facto les horizons émancipateurs de tout projet "libérateur". La terreur est la signature du principe de tyrannie. Elle est le signal anticipé de la politique à venir de ses tenants quand bien même ceux ci ne seraient pas encore parvenu à s'emparer des instruments étatiques du Pouvoir. En s'appuyant sur les Résistances durant la Seconde Guerre Mondiale (résistances armées, résistances de "sauvetage" des persécutés, résistances culturelles), en recourant aux ressources de l'histoire, de l'anthropologie, et de la sociologie, il s'agira de dégager du point de vue de la philosophie politique et de l'interrogation éthique ce que peut signifier "Résistance" comme "Esprit" en valeur absolue. Il s'agira encore de tenter de corriger les approximations du parler public, les extensions trivialisantes, les emphases tribuniciennes et les propagandes instrumentales, qui, dans une pente anomique lexicale, brouillent les distinctions radicales entre "Résistance" et "Terrorisme". Car il en va de "résistance", comme il en va par exemple de "génocide", un dévoiement de sens au gré des idola fori. Ces idoles du langage de la place publique épinglées par Francis Bacon dans son Novum Organum. La où la résistance dessine une "société éthique" transversale, fut-elle exceptionnelle, contingente, transitoire ; le "terrorisme" lui porte la mort pour la mort, dans une tension de destruction, de haine, de toute puissance et de raison instrumentale. On ne s'étonnera donc pas que réseaux mafieux et réseaux terroristes s'imitent en violence et s'interpénètrent en intérêts, dans une porosité entre groupes terroristes et "crime organisé". La confusion entre "résistance" et "terrorisme" n'a pas donc pour conséquence un défaut cognitif, elle participe d'une "carence éthique" comme on dit "carence affective" ou "carence alimentaire" - qui entame l'humain dans l'Homme.

05/2014

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 796, mars 2023

Dans ce numéro, nous prenons des nouvelles des cinéastes encore en pleine préparation. Pedro Almodóvar, Alain Guiraudie, Catherine Breillat, Wang Bing, Whit Stillman, Sophie Fillières et d'autres nous font la primeur de documents sur leurs films à venir. Cette incursion qui ne présume rien de l'oeuvre telle qu'elle nous reviendra une fois montée, étalonnée, distribuée, "sortie" , prolonge une rubrique récurrente dans les Cahiers depuis 2020, "Au travail" , qui donne la parole à des techniciens à l'endroit où le "métier" s'articule à l'esthétique. L'événement de ce mois de mars peut surprendre : il s'agit de la diffusion, sur Arte, de la série de Marco Bellocchio Esterno notte, parfait contrechamp à son film tourné il y a vingt ans sur l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, Buogiorno, notte. Dans un entretien, le cinéaste revient sur son goût pour une théâtralité tantôt discrète tantôt expressionniste et la possibilité que le rythme de la série lui donne de détailler comme jamais ses personnages, diffractant les points de vue sur un traumatisme national. Nous accordons aussi une place importante à Toute la beauté et le sang versé de Laura Poitras, portrait tout aussi diffracté de la photographe Nan Goldin, figure de l'underground américain dont le militantisme ouvre davantage au collectif qu'à un art autocentré ; et nous conversons autour d'A pas aveugles, dans lequel Christophe Cognet invite à penser des photographies réalisées clandestinement au sein des camps de concentration et d'extermination, clichés inconnus pour la plupart des spectateurs de ce documentaire. C'est également une pluralité des approches qui marque la présence transversale dans nos pages de Jean-Luc Godard et de Paul Vecchiali : pour le premier, le livre composite et vivant de Nicole Brenez et ses documentaires projetés à la BPI entrent en écho avec une rétrospective consacrée à son comparse Jean-Pierre Gorin à Cinéma du Réel. Pour le second, mort le 18 janvier dernier, les souvenirs de sa capacité de travail et d'inventivité inextinguible, telle que se la remémorent ses acteurs, mis à contribution dans ce cinéma libre et "diagonal" . Les sorties réjouissantes des nouveaux films de Joanna Hogg, Clément Cogitore et Sophie Letourneur, des entretiens avec Ana Katz, Patrick Wang et Michael Roemer et deux livres importants sur deux immenses acteurs du cinéma classique complètent ce numéro.

02/2023

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Thèmes picturaux

Couleurs de Loire

"Couleur du ciel, couleur de Loire, la mare était dans l'herbe comme une éclaboussure du ciel". Maurice Genevoix : La Boite à Pêche. Curieuse appellation de couleur : La Loire en effet, plus que tout autre fleuve passe par une vaste gamme de teintes, allant de l'argenté au lilas, selon la couleur du ciel et selon le moment du jour. (Dicos point virgule, Le Seuil) Unique ! la Loire comme vous ne l'avez jamais vue. Plus de cent peintres, poètes et écrivains ! Plus de 70 reproductions en couleurs, Des tableaux inédits, notamment ceux de Maurice Genevoix ! La Loire et ses affluents ont inspiré d'innombrables artistes, peintres, écrivains et poètes qui ont fréquenté ses rives. Ils ont été séduits par ses aspects pittoresques : villes au bord du fleuve, activités des bords de Loire... Ils ont souvent peint ou écrit sur la Loire. C'est ce que révèle ce beau livre. Rieuse, épanouie, sablonneuse, ample et magnifique... la LOIRE, miroir de l'âme les a inspirés. La Loire sous les regards croisés de Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Nicolas Mecheriki, Henri-Joseph Harpignies, Francis Picabia, Prosper Barbot, Charles Le Roux, Claude Rameau, Louis-Robert Antral, Jean Fouquet, Jean-Albert Gorin, Théodore Rousseau, Léon Eugène Dambeza, Maxime Maufra, Jean Commère, Louis Dupont, Maurice Loirand, Richard Boutin, Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Eugène Delacroix, Prosper Barbot, William Turner, Emmanuel Lansyer, Eugène Prévost-Messemin, Olivier Debré, Roger Toulouse, Paul Fachet, Maxime Maufra, Jacques Lefebvre, Jacqueline Cailliau, Bernard Lorjou, William Turner, Balitran, Jacques Villon, Thomas Aignan Desfriches, Louis Joseph Soulas, Jacques Poirier, Nicolas Chapuy, Jeanne Champillou, Jacques Ousson, Johan Barthold Jongkind, Jean-Pierre Houel, Emmanuel Lansyer, Paul Désiré Trouillebert, Edouard Debat-Ponsan, Stephano Della Bella, Pierre-Antoine Demachy, Justin Ouvrié, Lambert Doomer, Jean Zaccheo, Stephano Della Bella, Denise Bruneau, Ferdinand Perrot, Charles Péguy, Marguerite Cécile Albrecht, Louis Aragon, Germain Audebert, Paul Badin, Honoré de Balzac, René Bazin, Maurice Bedel, Joachim du Bellay, Adam Billaut, Lucien Bodard, Michel Bondu, Roger Bonhomme, Jacques Branger, Marcel Bréchet, Francine Caron, Paul Fort, Hervé Guerlin, Gustave Flaubert, Julien Gracq, Maurice Genevoix, Victor Hugo, Max Jacob, Henry James, Jean-Marie Laclavetine, Jacques Lacarrière, Jean de La Fontaine, Jules Lemaître, Géo Norge, Pierre de Ronsard, Mme de Sévigné, Emile Souvestre, André Spire, Jules Vallès, André Turquet, Hubert Tillay, Francis Viélé-Griffin, Alfred de Vigny, Arthur Young.

04/2022

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Littérature étrangère

Le voyage de Kokochkin

On est en 2005. Fiodor Kokochkin, un alerte nonagénaire, professeur émérite de biologie, retourne à New York sur le Queen Mary. Juif, il a dû émigrer aux Etats-Unis où il est devenu un scientifique mondialement connu. Chaque jour offre le tableau de cette sociabilité si particulière des traversées transatlantiques où les conversations de table, les distractions programmées, les promenades sur le pont sont autant d’occasions de rencontre. C’est ainsi que Kokochkin retrouve toute sa verdeur en se faisant le chevalier servant d’une jeune (pour lui) architecte de cinquante ans, Olga Noborra. L’humour tout en subtilité de Schädlich donne ici toute sa mesure. Mais ces aimables instantanés du présent sont entrecoupés de retours sur le passé, un passé qui fut tout sauf aimable. En effet, si le vieux monsieur revient d’Europe, c’est qu’il a voulu revoir les lieux de son enfance et de sa jeunesse, et à son luxueux voyage immobile sur la mer fait contrepoint son voyage sur terre doublement fatigant, à cause des longs trajets épuisants mais plus encore de l’émotion que ces retrouvailles avec les lieux de son passé suscitent. A commencer par St-Pétersbourg, où Kokochkin est né et où il a vécu jusqu’à l’assassinat de son père, député menchevik, par les Bolcheviks ; puis Odessa où sa mère allait retrouver une partie de l’intelligentsia russe en exil – Bounine, qui l’aidera, et surtout Nina Berberova, dont elle partagera l’exil. Devenues de grandes amies, elles émigrent près de Berlin, là où vivait une grande colonie d’artistes et d’intellectuels russes, parmi lesquels notamment Maxime Gorki. Kokochkin fréquente alors un lycée allemand à Templin, dont on peut admirer au passage la pédagogie progressiste, et plus tard l’Institut de biologie de Berlin. C’est alors que l’arrivée des nazis l’oblige à fuir une fois de plus et il se réfugie provisoirement à Prague. Il parvient quatre ans plus tard à gagner les Etats-Unis tandis que sa mère, qui n’est pas juive, vit à Paris, comme Nina Berberova. Cette double fuite au péril de sa vie devant les deux régimes totalitaires les plus sanglants du XXe siècle, évoquée dans l’atmosphère faussement rassurante du grand paquebot, donne à ce roman une profondeur légère qui est la marque du grand écrivain qu’est H. J. Schädlich.

02/2012

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Histoire de France

La monarchie des lettres Histoire, politique & littérature

Il est donné ici dans son intégralité pour la première fois. Pour la présente édition, l'auteur a rédigé Il comprend quatre parties : " Histoire et politique ", " Voyages ", " Contes et romans " et " Bainville en son siècle ". La première illustre l'aspect le plus connu de Bainville : l'historien des relations internationales et en particulier franco-allemandes (relations analysées dans ses livres Bismarck, Histoire de deux peuples, Histoire de trois générations, Les Conséquences politiques de la paix, La IIIe République, mais aussi dans ses articles parus dans de multiples journaux, dont L'Action française, Candide, L'Eclair de Montpellier ou La Revue universelle). Bainville a beaucoup voyagé en Allemagne, il en connaît la culture, en maîtrise la langue : ses analyses s'imposent, on dit à l'époque qu'il " fait le Parlement ". Les deuxième et troisième parties sont plus inattendues : Bainville, tout d'abord, raconte ses périples en Grèce (Les Sept Portes de Thèbes), en Italie (Tyrrhénus), en Europe centrale (Vienne, Budapest, Prague...) et en Russie, où il est envoyé par Aristide Briand en 1916. Fait notable, alors que le " pèlerinage " en Grèce est incontournable pour tout intellectuel qui se respecte, il en revient déçu et n'hésite pas à écrire ses désillusions. Bainville se fait ensuite romancier (auteur notamment d'une Histoire d'amour) et conteur (Jaco et Lori, La Tasse de Saxe). Le conte est en effet un univers dans lequel il évolue avec délectation, idéal, dit-il, pour les " esprits ironiques ". L'histoire et la politique, toutefois, habitent chaque voyage, chaque conte : tout est prétexte à analyse, à élévation. La dernière partie entend situer Jacques Bainville " en son siècle ", celui de l'affaire Dreyfus et de l'Action française, qu'elle a enfantée. Historien monarchiste, proche de Charles Maurras, les lettres échangées avec ce dernier et publiées ici témoignent de cette proximité, Bainville, analyste froid et modéré, pragmatique, est cependant dreyfusard ! Homme de convictions, donc, travailleur insatiable, auteur à succès, il est reconnu par ses pairs et élu à l'Académie française en 1935. Son discours de réception et celui de son successeur sont essentiels pour la compréhension de cet homme pessimiste, emporté par un cancer moins d'un an après son élection, le 9 mars 1936. Quelques années avant sa mort, Jacques Bainville avait commencé à coucher quelques pensées intimes dans un petit cahier d'écolier intitulé " Pour moi une introduction générale, " Le stoïcisme d'un Cassandre ", et quatre autres pour ouvrir chaque partie. Une bibliographie bainvillienne commentée et un index onomastique complètent cet ouvrage.

03/2011

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Littérature française

Le temps des bohèmes

Le temps des Bohèmes est le roman vrai des aventuriers de l'art moderne entre les deux guerres, quand Paris était encore la capitale du monde. Première saison : Bohèmes. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions : Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso sympathisant anarchiste, Apollinaire l'érotomane, Modigliani et ses femmes, Max Jacob et ses hommes, Aragon le flambeur, Soutine le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres... Ils venaient de tous les pays. Ils étaient peintres, poètes, sculpteurs, musiciens. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux - libres. Pendant trois décennies, ils menèrent le bal des plumes et des pinceaux. Ils y convièrent des brocanteurs devenus marchands, des couturiers-mécènes, une poignée de milliardaires, des filles de rues peintes comme des princesses. Leurs vies sont flamboyantes comme leurs ouvres. Et leurs ouvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Deuxième saison : Libertad ! Une fresque dont les héros s'appellent Malraux, Saint-Exupéry, Dos Passos, Prévert, Hemingway, Orwell, Dali. Un kaléidoscope d'enthousiasmes et d'illusions tendu entre la montée du fascisme et la guerre d'Espagne. Ce sont des temps déraisonnable : là, Aragon vend son âme à Staline ; ici, Gide pontifie aux obsèques de Gorki ; ailleurs, Gala passe des bras d'Eluard à ceux de Dali tandis que Picasso peint et que Robert Capa photographie tout ce qui bouge - ou meurt. Nous sommes entre Paris, Madrid, Berlin et Moscou, dans une époque qui hésite avec désinvolture entre l'espoir et le chaos. Troisième saison : Minuit. De la débâcle de 1940 à la Libération, voici l'épopée des écrivains, des artistes et des intellectuels sous l'Occupation.Char, Paulhan, Vercors, Sartre et Beauvoir, Camus, Picasso, Cocteau, Aragon et Elsa, Matisse, Prévert, Desnos, Saint-Exupéry, Prévost, Drieu La Rochelle, Beckett, Marc Bloch, Mauriac et tant d'autres : le grand bal de la France qui écrit, peint, dessine, filme, joue, publie, collabore, résiste, s'accommode. Tel un metteur en scène, Dan Franck nous entraîne dans sa ronde : de Paris à Marseille dans la débandade de l'exode, de Marseille à New York dans les bateaux de l'espoir, de Paris à Berlin dans les trains de la honte, des gares de la déportation aux camps de la nuit et du brouillard, on partage avec admiration, stupeur ou incrédulité les destins croisés de cette génération dont la tragédie de l'Histoire a transformé la vie en roman.

10/2015

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Poésie

Tu vis ou tu meurs. Oeuvres poétiques (1960-1969)

La présente édition réunit les quatre premiers recueils d'Anne Sexton (1928-1977) publiés dans les années soixante, "To Bedlam and Part Way Back" (1960), "All my Pretty Ones" (1962), "Live or Die" (1966) et "Love Poems" (1969). Icône de la poésie américaine, Anne Sexton est un oiseau rare de l'histoire littéraire étasunienne. Autodidacte, elle mène dans un premier temps une vie conventionnelle d'épouse et de mère. Mais ce cadre se fissure rapidement, elle traverse alors une grave dépression nerveuse assortie de pulsions suicidaires qui la conduisent à l'hôpital psychiatrique, où elle fait une rencontre déterminante. Le docteur Martin Orne, se rendant compte du potentiel de sa jeune patiente, l'encourage à écrire. Son premier recueil, "To Bedlam and Part Way Back" (Retour partiel de l'asile), la place parmi les figures marquantes du confessionnalisme américain incarné par le poète Robert Lowell. Dans un style novateur et transgressif, d'une troublante beauté, Anne Sexton développe des thèmes absents de la poésie de l'époque, tels que les menstruations, l'avortement, le lien matriciel ou un regard féminin sur l'inceste et la psychanalyse. Durant la prolixe période des années 1960, elle publie des ouvrages reconnus par ses pairs comme des chefs-d'oeuvre, dont "Live or Die" ("Tu vis où tu meurs") récompensé par le prix Pulitzer en 1967. Une longue exégèse littéraire féministe reconnaîtra à son tour tout l'apport de cette immense poétesse. Les oeuvres couvrant la décennie de sa venue à l'écriture paraissent pour la première fois en France, présentées par Patricia Godi, dans la remarquable traduction de Sabine Huynh. "Et nous sommes de la magie se parlant à elle-même, bruyante et solitaire. Je suis la reine de tous mes vices oubliés. Suis-je toujours égarée ? Jadis j'étais belle. Maintenant je suis moi-même, comptant des mocassins rangée après rangée sur l'étagère muette où ils continuent d'espérer". Extrait "Si l'exploration des liens de parenté occupe une place centrale dans la poésie d'Anne Sexton, sa nouveauté réside aussi, fondamentalement, dans la venue à l'écriture de l'autre relation qui a interrogé la psychanalyse, à laquelle la culture androcentrée s'est généralement peu intéressée, contrairement à la relation entre père et fille, entre père et fils, mère et fils : la relation des mères et des filles. Dès lors que le sujet lyrique se situe en tant que fille dans nombre de poèmes, de même qu'en tant que génitrice, l'oeuvre entreprend doublement de pallier le silence qui a entouré les généalogies féminines" P. G.

01/2022

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Thèmes photo

Pack en 2 volumes : Le voyage mexicain. 1965-1966 ; Jungle.1966

Le voyage mexicain, livre mythique de Bernard Plossu paru en 1979 est enfin réédité dans sa version originale accompagné de Jungle, un livre inédit de photographies couleurs qu'il réalisa à la même époque lors d'une expédition dans la jungle du Chiapas mexicaine. L'ensemble ainsi constitué révèle comment un jeune homme d'à peine vingt ans, amateur de cinéma d'auteur et de films grand public met spontanément en place dès ses débuts de photographe une esthétique personnelle sans rien connaitre des photographes importants de son époque. Et dans le même temps, que ce soit sur la route à travers l'approche poétique du Voyage mexicain ou narrative de Jungle, on sent que tout est déjà en place : la conscience de son devenir d'auteur et son approche conceptuelle à travers les livres conçus comme des oeuvres à part entière. Les deux ouvrages tirés à 1000 exemplaires vendus exclusivement ensemble sont présentés dans un fourreau. Le voyage mexicain, préface de Denis Roche C'est un témoignage optimiste de la beat génération, une rupture dans l'histoire de la photographie avec des cadrages à l'opposé de la tradition française, des images qui nous en disent autant sur le photographe que sur le pays traversé. La critique fut enthousiaste à la sortie de ce petit livre en 1979, et son auteur qualifié de "Robert Frank heureux" . Dans sa mémorable préface Denis Roche explique ce qu'est la liberté de la photographie qui permet qu'un savoir et une esthétique soient mystérieusement spontanés comme chez Bernard Plossu. Jungle, textes de Bernard Plossu et Claude Nori Début 1966, Bernard Plossu qui n'a que vingt ans est engagé comme photographe dans une expédition anglaise à la recherche d'un temple maya. Ce sera pour lui une façon d'améliorer sa technique mais aussi l'art de la débrouille et de la survie au contact d'une nature souvent hostile avec les quatre autres jeunes membres de l'expédition. Il tiendra tout le long de cette expérience, un journal dont des extraits sont publiés dans l'ouvrage, donnant à cette approche de son périple mexicain une dimension aventurière. " Dans la vieille Packard 50, on file vers Guanajuato, dans l'infini de l'espace, des routes, dormant n'importe où autour d'un feu sous les étoiles, réveillés par les paysans, déjeunant dans les marchés ou les cantinas, dansant, chantant partout, bavardant avec des vieillards aux chapeaux de paille esquintés par le temps. "...

05/2023

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Multi-matières 4e

Toute ma 4e. Avec le guide parent détachable

Un ouvrage avec toutes les matières de la 4e. Sur chaque notion du programme : un cours visuel, la méthode clé et des exercices. Idéal pour préparer les contrôles tout au long de l'année ou réviser pendant les vacances. Un onglet par matière - L'ouvrage est structuré à l'aide d'onglets permettant de retrouver facilement la matière sur laquelle on veut travailler : français, maths, histoire-géographie, EMC, physique-chimie, SVT, technologie, anglais, espagnol. - A chaque thème au programme d'une matière est associée une séquence de révision sur une double-page, qui comprend : - un rappel de cours clair et visuel - une méthode appliquée à des exemples - des exercices progressifs (corrigés dans le guide parents) Tout au long de ses révisions, votre enfant est accompagné et conseillé. En plus : les deux onglets "Moi en 4e" et "Vers la 3e" - Les activités proposées dans l'onglet "Moi en 4e" incitent votre enfant à réfléchir sur son profil d'apprentissage et les méthodes à mettre en oeuvre pour être plus efficace. - Le dernier onglet "Vers la 3e" lui permet de découvrir, dans chaque matière, le programme de l'année suivante et d'identifier les notions incontournables. Le guide parents détachable - Ce guide vous donne accès aux corrigés détaillés de tous les exercices - Vous sont proposés également des informations sur l'organisation des enseignements en 4e et des conseils pour bien accompagner votre enfant. Un site d'entraînement pour réviser autrement En accès gratuit, avec l'achat du livre, sur www. hatier-entrainement. com : - des exercices interactifs en français et en mathématiques - des dictées sonorisées - des quiz audio en anglais et en espagnol

05/2023

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Archéologie

Archéologie médiévale N° 51/2022

Delphine Cense-Bacquet avec la collaboration de Murielle Meurisse-Fort, Tarek Oueslati, Didier Pousset et Sabrina Save L'habitat alto-médiéval du Chemin de Visemarais à La Calotterie (Pas-de-Calais) : approches de l'occupation d'un quartier du portus de Quentovic 7 Edward Impey Une image sur pierre d'un château en bois : un graffiti médiéval au château de Caen 55 Astrid A. Noterman, Alison Klevnäs, Edeltraud Aspöck, avec la collaboration de Martine van Haperen et Stephanie Zintl La perturbation des sépultures mérovingiennes est-elle " élémentaire " en archéologie ? Nouveaux regards sur les réouvertures de tombes au haut Moyen Age en Europe 69 Mélinda Bizri, Quentin Borderie, Gaëtan Jouanin, Yannick Mazeau, Coline Lejault, Guillaume Saint-Didier, Sabrina Save, Alys Vaughan-Williams, avec la collaboration de Magali Labille, Amélie Laurent-Dehecq, Jean-Michel Morin, Dany Souchet Vivre aux ixe-xie siècles sur le promontoire de Gien (Loiret) : architecture, activités et environnement d'un habitat privilégié 93 Chronique des fouilles médiévales en France en 2020 Répartition régionale des chantiers de fouilles médiévales 167 I - Constructions et habitats civils - environnements rural et urbain 171 II - Constructions et habitats ecclésiastiques 215 III - Constructions et habitats fortifiés 241 IV - Sépultures et nécropoles 279 V - Installations artisanales 289 VI - Archéologie subaquatique, épaves et installations portuaires 299 VII - Diverses chroniques 307 Bulletin critique Patrice Beck et Benjamin Saint-Jean Vitus (dir.), Le couvent des Cordeliers du Mont Beuvray. Histoire et archéologie (Panayota Volti) 311 Aurélia Bully, Sébastien Bully et Alain Dubreucq (dir.), Colomban et son influence. Moines et monastères du haut Moyen Age en Europe (Pascale Chevalier) 313 Emmanuelle Boube, Alexis Corrochano et Jérôme Hernandez (dir.), Du royaume Goth au Midi Mérovingien, Actes des 34es Journées d'archéologie mérovingienne (Toulouse, novembre 2013) (Claude Raynaud) 314 Marie-Cécile Truc (dir.), Saint-Dizier " La Tuilerie " (Haute-Marne). Trois sépultures d'élite du vie siècle (Florence Carré) 316 Anne Baud et Christian Sapin (dir.), Cluny. Les origines du monastère et de ses églises (Pierre Martin) 319 Pierre Gillon et Christian Sapin (dir.), Cryptes médiévales et culte des saints en Ile-de-France et en Picardie (Christian Gensbeitel) 321 Marie-Christine Bailly-Maître (dir.), L'entreprise minière de Brandes, xie-xive siècles (Danielle Arribet-Deroin) 323 Michael Lewis et Ian Richardson, Inscribed Vervels. A Corpus and Discussion of Late Medieval and Renaissance. Hawking Rings found in Britain (Baudouin Van den Abeele) 324 Marion Foucher, Annie Dumont, Lukas Werther et Doris Wollenberg (dir.), Inland Harbours in Central Europe : Nodes between Northern Europe and the Mediterranean Sea (Camille Gorin) 328 Claudine Munier et Inès Pactat (dir.), Le verre du viiie au xvie siècle en Europe occidentale (Elisabetta Neri) 332 Giovanna Bianchi et Richard Hodges (dir.), The nEU-Med project : Vetricella, an Early Medieval Royal Property on Tuscany's Mediterranean (Luc Bourgeois) 333 Marianne Senn et Jürg Tauber, Eisenverhüttung im Dürsteltal. Ein Hochofen des 13. Jahrhunderts in Langenbruck (Alexandre Dissier) 337 Marie-Hélène Corbiau, Baudouin Van Den Abeele, Jean-Marie Yante et Anne-Marie Bultot-Verleysen, La route au Moyen Age. Réalité et représentations (Sandrine Robert) 338 Etienne Hamon, Mathieu Béghin et Raphaële Skupien (dir.), Formes de la maison. Entre Touraine et Flandre, du Moyen Age aux Temps modernes (Florence Journot) 340 Yves Henigfeld, Philippe Husi et Fabienne Ravoire (dir.), L'objet au Moyen Age et à l'époque moderne. Fabriquer, échanger, consommer et recycler (Julie Renou) 342 Alice Vanetti, Archéologie du bâti, Histoire et épistémologie des origines à nos jours (France, Italie, Suisse) (Bastien Lefebvre) 345 Morimond 1117-2017. Approches pluridisciplinaires d'un réseau monastique, Benoît Rouzeau et Hubert Flammarion (dir.) (Denis Cailleaux) 347 Livres et périodiques reçus 349

03/2022

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Témoins

Ils ne savent pas ce qu'ils font. La Tradition sans être tradi

De nos jours, il est un mot qui passe très mal dans l'Eglise et qui se digère très bien dans d'autres domaines de nos sociétés, et notamment dans l'art culinaire, c'est le mot Tradition. Oui, nous les aimons ces bonnes traditions de nos terroirs dont les parfums et les couleurs se redécouvrent aujourd'hui pour le plaisir de nos palais. Pendant des siècles, nous avons été des ignorants dans l'art du bien-vivre. Malheureusement, cette ignorance n'a épargné ni Dieu, ni l'Eglise et nous sommes devenus des cancres dans l'art du vivre bien. Ce livre a un but : redécouvrir les beautés et les merveilles de la foi, de l'amour, de la joie et de l'espérance, que la tradition s'est efforcée d'amener jusqu'à nous et dont, désastreusement, l'ignorance, les habitudes, les préjugés et les peurs ont anesthésié et frelaté tout le sens. Nous avons écrit cet ouvrage avec la miséricorde arrimée au coeur. Il s'adresse à tous, catholiques, chrétiens, croyants, agnostiques ou athées. Le plus important, au vu

11/2023

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Religion

Le diocèse d'Ajaccio

Le territoire actuel du diocèse d'Ajaccio correspond à la totalité du département de la Corse, autrefois réparti entre les six diocèses d'Aleria, Mariana, Accia, Ajaccio, Sagone et Nebbio. La description de la Corse n'étant pas à faire ici, il suffit de noter que son insularité lui confère une originalité très particulière. Sur le plan géographique, il convient de signaler les graves difficultés du relief; les conséquences qui en résultaient pour l'établissement des communications intérieures ne furent pas sans incidences sur l'évangélisation permanente des populations. Naguère encore, le désenclavement n'était pas entièrement réalisé : on ne saurait oublier que, aux alentours de 1930, Mgr Rodié, qui fut le premier évêque en Corse à posséder une automobile, accomplissait encore une partie de ses visites pastorales à cheval. Ce diocèse donc, est essentiellement composé de communes rurales. Bien qu'ayant perdu en majeure partie le caractère sylvo-pastoral qui était le sien, le pays reste doté d'une personnalité d'origine rurale très accusée. Pour s'être déroulée, en presque totalité, dans les campagnes, son histoire religieuse en a été profondément marquée. Sur plus de quatre cents paroisses, dix seulement sont établies dans les villes de plus trente mille habitants, bien qu'à l'heure présente, plus de la moitié de la population soit concentrée dans les zones urbaines, spécialement Ajaccio et Bastia. Si dans un lointain passé on a pu constater un phénomène de reflux des populations vers l'intérieur montagneux, de nos jours, et bien qu'il ne soit pas absolument nouveau, nous assistons au mouvement inverse, plus accéléré peut-être, d'afflux vers les villes, et de là vers le Continent. Avec 868 417 hectares, ce département occupe en étendue le sixième rang au classement national, mais avec moins de trente habitants au kilomètre carré, il occupe le 61e rang pour la densité de population. Il est généralement admis aujourd'hui qu'une monographie diocésaine ou paroissiale est impossible à écrire, sans consacrer une part importante à la sociologie religieuse. Or, celle-ci perfectionne sans cesse ses méthodes d'investigation. C'est ainsi que dans une étude récente, le chanoine Boulard et Jean Rémy, l'ont enrichie d'une idée nouvelle, la « région culturelle ». Selon ces auteurs, « il y a un lien étroit entre le comportement religieux d'une population et le substrat géologique qui le porte ». Nous retenons l'idée qui, dans le cas de la Corse, nous a semblé fort intéressante. Tout au long de l'histoire religieuse de l'île, nous serons amené, au gré des événements, par notations successives et à l'aide d'une cartographie appropriée, à relever la coïncidence frappante d'une région religieuse avec la grande barrière orographique qui divise la Corse en deux. Cette cassure a, non seulement abouti au cours des siècles, à une division administrative, mais tracé la ligne de démarcation d'événements historiques déterminants. Sur le plan socio-politique, ce partage a surtout été mis en relief par la révolution communale de 1358 qui, fait très significatif, entraîna les dénominations de Terra del Comune et Terra dei Signori. La division administrative qui en a découlé plus tard, fut consacrée par des appellations trop souvent utilisées, pour ne pas être rappelées ici. La partie septentrionale était désignée par Banda-di-dentro ou Partedi-quà-dai-monti, ou en français, En-deçà-des-Monts. Banda-di-fori, ou Parte-di-là-dai-monti, ou encore Pumonte, désignaient la partie méridionale, le Delà-des-Monts. Les provinces du Deçà étaient : Capo-Corso, N ebbio, Balagna, Calvi, Aleria, plus les Seigneuries du Cap. Celles du Delà étaient Ajaccio, Vico, Sartène, plus les fiefs de Cinarca, Istria, Bozi et Ornano. L'antagonisme historique entre ces deux parties a été consacré, pour des raisons qui n'étaient pas seulement géographiques, par la Révolution française, lorsque, le 11 août 1793, la Convention créa les deux départements du Liamone et du Golo. Sur le plan religieux, on pourra également discerner les territoires du Delà qui auront appartenu aux diocèses de Sagone et d'Aleria. A travers les grands événements historiques qui, en des périodes précises, ont engendré la perturbation de l'évangélisation permanente, la persistance des attitudes religieuses, selon les régions, est frappante, car historiquement remarquable. Il n'est pas impossible que nous soyons ainsi amené à conclure que la clé des situations religieuses en Corse, est dans l'histoire elle-même. Leur explication alors résiderait beaucoup plus « ailleurs » que dans les variables externes; géographiques, économiques ou politiques. En bref, pour reprendre un mot de Teilhard de Chardin, c'est le passé qui nous révèle la construction de l'avenir. Pour l'Eglise de Corse, nous allons tenter d'en relever les jalons à travers le déroulement des événements, l'élaboration des institutions et le comportement des hommes.

03/1997

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Critique littéraire

Ce que je fus

Ecrivain roumain d'expression française, Panaït Istrati est né le 10 août 1884 à Braïla, important port céréalier dans le delta du Danube. Enfant des fleurs, Istrati ne connaît pas son père, un Céphalonite, contrebandier de tabac qui mourut alors que Panaït n'avait que neuf mois... Le certificat d'études en poche, l'adolescent quitte sa mère Joïtza, blanchisseuse d'origine paysanne, mère admirable qui voua sa vie à un fils insaisissable qui multiplie les apprentissages, exerce cent métiers puis débarque à Alexandrie, parcourt tout le Bassin méditerranéen, fasciné par l'Orient... Avide de connaître la terre - ses hommes et ses femmes - passionné de lectures, c'est en Suisse que ce vagabond autodidacte découvre les œuvres de nos Classiques et le Jean-Christophe de Romain Rolland grâce à un écrivain juif, Josué Jéhouda qu'il rencontre au sanatorium de Sylvana-sur-Lausanne où il soignait une tuberculose qui ne devait plus jamais le quitter... C'est grâce à Rolland que le destin de Panaït Istrati bascula. C'est lui qui discernera à travers la longue lettre - dernières paroles - que lui adresse Istrati en janvier 1921, la veille de sa tentative de suicide à Nice, ainsi que dans les manuscrits qui suivront, ce tumulte du génie qui habitait le vagabond déraciné... Romain Rolland exhortera Istrati à écrire pressentant chez cet oriental passionné la puissance créatrice et la violence du cœur... Une prédiction vite confirmée. En 1924, Kyra Kyralina paraît : " Il faut que je vous le dise tout de suite ! c'est formidable ! Il n'y a rien dans la littérature actuelle qui soit de cette trempe ". Kyra sera traduit en une vingtaine de langues dans le monde entier... Les œuvres se succèdent : Oncle Anghel, Mikhaïl, Codine, Présentation des Haïdoucs, Mes départs, Méditerranée, Les chardons du Baragan... Istrati a alors quarante ans. Utilisant sa nouvelle notoriété, le nouveau Gorki des Balkans, comme le nomme Romain Rolland, poursuit inlassablement son combat pour les droits de l'homme il dénonce la terreur blanche dans les Balkans, se dresse contre la condamnation à mort des anarchistes Sacco et Vanzetti, enquête et participe au procès des mineurs de Lupéni en Roumanie qu'il défend avec passion. " Qu'il me soit permis de me compter moi aussi parmi les combattants de la justice, écrit Istrati en 1925... mes camarades me demandent d'être homme avant d'être écrivain... J'adresse ma parole de lutte et d'émotion artistique à tous les peuples qui gémissent sous le joug de l'oppression internationale... Voilà ce que je vais écrire. Voilà pour qui j'écris ". Déçu par le matérialisme de l'Occident qui rend l'homme égoïste, Panaït Istrati part pour Moscou où il est officiellement invité aux fêtes célébrant le dixième anniversaire de la Révolution d'Octobre. Enthousiaste, il espère découvrir un " homme nouveau ". Il rencontre Nikos Kazantzaki avec qui il décide, au terme du voyage officiel, de poursuivre seul et à ses frais, son périple à travers toute l'URSS. Ce seront seize mois de rencontres étonnantes, de discussions passionnantes, de révélations pénibles. De désillusions... L'enthousiasme s'est brisé, c'est la révolte. En 1929, malgré les mises en garde de R. Rolland, paraît Vers l'autre flamme, Après seize mois dans l'URSS, Confession pour vaincus. Témoignage accablant sur l'Occident et le bolchevisme. Témoignage qui suscitera réactions passionnelles, attaques ignobles à l'encontre de Panaït Istrati qui dès lors se retrouvera seul - jusqu'à sa mort - seul, mais toujours solidaire des vaincus. Panaït Istrati opposant éternel s'affirme désormais homme qui n'adhère à rien. " Toi, homme nu, homme qui n'as que tes pauvres bras ou ta pauvre tête, refuse-toi à tout, à tout. Refuse de crever pour qui que ce soit. Croise les bras ! Dis à ces messieurs, d'aller eux se faire tuer, pour toutes ces patries qu'ils inventent chaque siècle. Et si l'envie te prend de crever quand même pour quelqu'un ou quelque chose, crève-toi pour une putain, pour un chien d'ami ou pour ta paresse. Vive l'homme qui n'adhère à rien ! " Panait Istrati meurt à Bucarest le 16 avril 1935. Essentiellement autobiographique, puissamment enracinée dans le peuple et la terre roumaine, l'œuvre de Panaït Istrati fascine le lecteur. Par-delà la vie quotidienne des personnages qui l'habitent, par-delà les passions et les souffrances des héros qui la traversent, des thèmes universels émergent de l'œuvre istratienne qui incitent à la réflexion et à la remise en cause des valeurs culturelles dominantes de notre Occident civilisé et... libéral... Amers et décapants, les quatre textes ici rassemblés renvoient - par leur actualité incandescente - les artistes à l'essence de l'art, les politiques à l'exigence de l'éthique, l'homme... au miroir de la dignité. C.G.

01/1991

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Religion

Ajaccio

Le territoire actuel du diocèse d'Ajaccio correspond à la totalité du département de la Corse, autrefois réparti entre les six diocèses d'Aleria, Mariana, Accia, Ajaccio, Sagone et Nebbio. La description de la Corse n'étant pas à faire ici, il suffit de noter que son insularité lui confère une originalité très particulière. Sur le plan géographique, il convient de signaler les graves difficultés du relief; les conséquences qui en résultaient pour l'établissement des communications intérieures ne furent pas sans incidences sur l'évangélisation permanente des populations. Naguère encore, le désenclavement n'était pas entièrement réalisé : on ne saurait oublier que, aux alentours de 1930, Mgr Rodié, qui fut le premier évêque en Corse à posséder une automobile, accomplissait encore une partie de ses visites pastorales à cheval. Ce diocèse donc, est essentiellement composé de communes rurales. Bien qu'ayant perdu en majeure partie le caractère sylvo-pastoral qui était le sien, le pays reste doté d'une personnalité d'origine rurale très accusée. Pour s'être déroulée, en presque totalité, dans les campagnes, son histoire religieuse en a été profondément marquée. Sur plus de quatre cents paroisses, dix seulement sont établies dans les villes de plus trente mille habitants, bien qu'à l'heure présente, plus de la moitié de la population soit concentrée dans les zones urbaines, spécialement Ajaccio et Bastia. Si dans un lointain passé on a pu constater un phénomène de reflux des populations vers l'intérieur montagneux, de nos jours, et bien qu'il ne soit pas absolument nouveau, nous assistons au mouvement inverse, plus accéléré peut-être, d'afflux vers les villes, et de là vers le Continent. Avec 868 417 hectares, ce département occupe en étendue le sixième rang au classement national, mais avec moins de trente habitants au kilomètre carré, il occupe le 61e rang pour la densité de population. Il est généralement admis aujourd'hui qu'une monographie diocésaine ou paroissiale est impossible à écrire, sans consacrer une part importante à la sociologie religieuse. Or, celle-ci perfectionne sans cesse ses méthodes d'investigation. C'est ainsi que dans une étude récente, le chanoine Boulard et Jean Rémy, l'ont enrichie d'une idée nouvelle, la « région culturelle ». Selon ces auteurs, « il y a un lien étroit entre le comportement religieux d'une population et le substrat géologique qui le porte ». Nous retenons l'idée qui, dans le cas de la Corse, nous a semblé fort intéressante. Tout au long de l'histoire religieuse de l'île, nous serons amené, au gré des événements, par notations successives et à l'aide d'une cartographie appropriée, à relever la coïncidence frappante d'une région religieuse avec la grande barrière orographique qui divise la Corse en deux. Cette cassure a, non seulement abouti au cours des siècles, à une division administrative, mais tracé la ligne de démarcation d'événements historiques déterminants. Sur le plan socio-politique, ce partage a surtout été mis en relief par la révolution communale de 1358 qui, fait très significatif, entraîna les dénominations de Terra del Comune et Terra dei Signori. La division administrative qui en a découlé plus tard, fut consacrée par des appellations trop souvent utilisées, pour ne pas être rappelées ici. La partie septentrionale était désignée par Banda-di-dentro ou Partedi-quà-dai-monti, ou en français, En-deçà-des-Monts. Banda-di-fori, ou Parte-di-là-dai-monti, ou encore Pumonte, désignaient la partie méridionale, le Delà-des-Monts. Les provinces du Deçà étaient : Capo-Corso, N ebbio, Balagna, Calvi, Aleria, plus les Seigneuries du Cap. Celles du Delà étaient Ajaccio, Vico, Sartène, plus les fiefs de Cinarca, Istria, Bozi et Ornano. L'antagonisme historique entre ces deux parties a été consacré, pour des raisons qui n'étaient pas seulement géographiques, par la Révolution française, lorsque, le 11 août 1793, la Convention créa les deux départements du Liamone et du Golo. Sur le plan religieux, on pourra également discerner les territoires du Delà qui auront appartenu aux diocèses de Sagone et d'Aleria. A travers les grands événements historiques qui, en des périodes précises, ont engendré la perturbation de l'évangélisation permanente, la persistance des attitudes religieuses, selon les régions, est frappante, car historiquement remarquable. Il n'est pas impossible que nous soyons ainsi amené à conclure que la clé des situations religieuses en Corse, est dans l'histoire elle-même. Leur explication alors résiderait beaucoup plus « ailleurs » que dans les variables externes; géographiques, économiques ou politiques. En bref, pour reprendre un mot de Teilhard de Chardin, c'est le passé qui nous révèle la construction de l'avenir. Pour l'Eglise de Corse, nous allons tenter d'en relever les jalons à travers le déroulement des événements, l'élaboration des institutions et le comportement des hommes.

01/1974