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Sciences historiques

L'Affaire des Quatorze. Poésie, police et réseaux de communication à Paris au XVIIIe siècle

Incomparable " exhumeur " d'archives, Robert Darnton a découvert dans celles de la Bastille un étrange dossier fait de paperolles, qui n'étaient pourtant pas les habituelles et séditieuses " Nouvelles à la main ", mais plutôt des noms, des rimes et des indications " Sur l'air de... ". Il s'agit d'un incroyable dossier ayant mobilisé au printemps 1749 le Lieutenant de police et ses forces, sans oublier ses " mouches " (ses indicateurs), pour retrouver l'auteur d'une chanson " Monstre dont la noire furie " qui moquait le roi Louis XV et sa maîtresse avec un succès sans égal dans les cabarets parisiens. De cette anecdote qui n'avait jusqu'alors retenu l'attention de personne, Robert Darnton tire les mailles d'un étonnant filet : celui de la communication politique dans le Paris populaire du XVIIII e siècle où, des siècles après Gutenberg, la plupart des hommes et des femmes (ces dernières surtout) ne maîtrisaient pas la lecture. Constamment, ils échangeaient de vive voix des informations, qui n'ont pour l'essentiel pas laissé de traces Or voici une occasion exceptionnelle d'écrire une histoire de la communication à partir de son élément majeur, l'oralité. Au début de l'Affaire, se trouve un professeur de l'Université de Paris qui avait déclamé un poème qu'il connaissait par coeur et qui comptait quatre-vingts vers. L'art de la mémorisation était une force capitale dans le système de communication de l'Ancien Régime. Mais le moyen mnémotechnique le plus efficace était la musique. Deux des poèmes en rapport avec l'Affaire des Quatorze avaient été composés pour être chantés sur des airs connus que l'on retrouve dans les recueils appelés chansonnier où ils figurent avec d'autres formes d'échanges verbaux - plaisanteries, devinettes, rumeurs et bons mots. La suppression des mauvais propos à l'encontre du gouvernement faisait partie des tâches normales de la police. Malheur dès lors à celui dont la police retrouve dans les poches un bout de papier conservant des rimes ou des portées : ils seront 14 emprisonnés par le Lieutenant, étudiants, abbés, bourgeois établis, piliers de cabaret, amis des femmes publiques, tous milieux confondus, simplement pour avoir moqué le pouvoir en reprenant cet air, loin pourtant de toute intrigue politique.

09/2014

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Policier-Espionnage

Wayne Shelton Tome 14 : L'or de Saïgon

Le 30 avril 1975, les Vietcongs envahissent Saïgon dans une pagaille affolée. Pour les Américains, c'est la fin de la guerre du Vietnam, qui leur a coûté 58 000 morts et plus de 300 000 mille blessés. Tout ça pour rien. Mais pas aux yeux d'un colonel U. S. qui, au lieu de fuir comme les autres, charge un jeune lieutenant des bérets verts de s'emparer d'un fourgon blindé qui quitte précipitamment la Banque nationale du Sud-Vietnam avec, à son bord, 20 000 kilos d'or de 24 carats. Le coup réussi, les deux hommes franchissent la frontière du Cambodge, où les attend un lourd C-130. Mais avant d'y embarquer le fourgon, le colonel tente évidemment de liquider le jeune béret vert, sans savoir que celui-ci a conservé la clé de la porte blindée protégeant les lingots. Le colonel manque heureusement son coup et s'envole avec le fourgon. Peu soucieux de se faire massacrer par les Khmers rouges de Pol Pot qui viennent d'envahir le Cambodge, le jeune lieutenant repasse la frontière en sachant qu'il va se faire arrêter par les Vietcongs. Qui l'expédient au nord avec des centaines d'autres Américains dans le fameux camp de Hoa Lo, ironiquement surnommé "le Hanoi Hilton" . Là, bien sûr, on lui vide les poches et on l'interroge rudement. Mais quelques semaines plus tard, il s'évade à la Belmondo en s'accrochant à un hélicoptère de la Croix-Rouge internationale, et parvient finalement à rejoindre les Etats-Unis. Etats-Unis où notre histoire commence 50 ans plus tard, quand Wayne Shelton reçoit du Vietnam une mystérieuse lettre avec une photo de lui prisonnier en uniforme de lieutenant des bérets verts, ainsi qu'une clé que le commandant du camp de Hoa Lo lui avait confisquée en même temps que ses armes. Plus, en post-scriptum, un rendez-vous dans la baie de Ha Long avec un certain Lee Kwan Yun. Là, le vieux baroudeur Wayne Shelton se dit qu'une partie de l'or de Saïgon lui ferait une agréable retraite pour ses dernières années. La suite à l'écran.

06/2024

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Actualité et médias

Le fugitif. Les secrets de Carlos Ghosn

Patron tout puissant de l'Alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi - un géant d'un demi-million d'employés, présent dans 200 pays, distribuant chaque année plus de dix millions de voitures -, Carlos Ghosn était "Davos fait homme" . Né au Brésil de parents libanais, éduqué en France, célébré partout, il incarnait depuis vingt ans la mondialisation. La chance. La réussite. Ayant tour à tour pris la direction de Nissan, Renault puis Mitsubishi Motors, il était au sommet de sa carrière lorsque, le 19 novembre 2018, ceux qui l'adulaient le plus l'ont jeté en prison devant les caméras du monde entier. Mis en examen dans quatre affaires, le nomade est maintenant en liberté sous caution. Interdit de voir ses proches les plus chers, de se déplacer comme il l'entend, il vit sous surveillance, dans l'attente d'un procès fleuve dont l'issue semble déjà écrite. Complot politico-économique ou hold-up en col blanc ? Lui nie toutes les accusations, en dépit de milliers de pages de documents compromettants transmises par Nissan et Renault aux enquêteurs japonais et français. Régis Arnaud et Yann Rousseau, correspondants du Figaro et des Echos au Japon, ont fait le voyage retour de sa vie, de sa cellule à Tokyo aux bancs du collège Jamhour à Beyrouth. Ils ont rencontré les protagonistes de son destin exceptionnel, copains de classe, soutiens loyaux, ennemis jurés, enquêteurs, relations d'affaires et ministres. Ils racontent la métamorphose d'un homme adulé, conspué et hanté par un lourd secret. Leur récit donne les arguments des camps pour et contre, français et japonais, inquisiteurs et avocats. Pour comprendre et ne pas juger.

02/2020

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Décoration

La lumière des siècles. L'art et l'histoire dans les vitraux de Bretagne

La Bretagne historique conserve un exceptionnel maillage d'églises et de chapelles ; saints bretons et pardons figurent ainsi en bonne place dans leurs vitraux. Ce serait néanmoins une erreur de réduire l'art du vitrail aux seules représentations de la foi chrétienne et de la religion populaire. Les sanctuaires renferment des trésors qui relèvent à la fois de l'art et de l'histoire. Depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, les vitraux illustrent les heures de gloire et les drames de la société. Ils jouent avec les lumières et les couleurs pour refléter un temps à la fois profane et sacré. Cet art met en scène le faste des princes et les merveilles accomplies par les saints magiciens, la quête du Graal et le mystère des Templiers, la Passion du Christ et les passions humaines, la liesse des mariages et la croyance dans l'au-delà. Il célèbre les faits d'armes accomplis pendant les guerres (celles de Cent Ans, de la Ligue, de 1870, 1914-1918...) ou, plus tôt encore, relate les invasions vikings et les luttes incessantes des Bretons contre les Francs. Les vitraux commémorent les massacres de la Révolution, les naufrages et les épidémies. Ils célèbrent les moissons, les pêches miraculeuses et les expéditions lointaines. C'est toute l'histoire de la Bretagne qui est ainsi conservée dans les verrières, fenêtres lumineuses sur le passé et véritables invitations à la légende... Bernard Rio nous ouvre les yeux sur un trésor inédit et un spectacle hors du commun. Il propose au lecteur une immersion dans deux mille ans d'histoire bretonne.

12/2020

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Régionalisme

L'Ardèche volcanique

Maryse Aymes est géologue ardéchoise et enseignante, membre actif de la Société géologique de l'Ardèche et du comité scientifique du Géoparc des Monts d'Ardèche. En 1991 elle crée l'association "Clapa, roches nature et paysages" afin de promouvoir le patrimoine géologique par des actions de vulgarisations scientifiques notamment auprès des scolaires qui s'inscrivent dans une approche systémique du milieu. Elle anime des sorties sur le terrain, des conférences et des actions de formation et réalise de nombreux documents pédagogiques. C'est un membre fondateurs du réseau national Géole, section vulgarisation de la Société Géologique de France. Simon Bugnon est né dans les Alpes-de-Haute-Provence en 1987, il vit en Ardèche depuis 1992. Depuis toujours amoureux de la nature, son envie de communiquer son émerveillement l'amena à s'intéresser à la photo à l'âge de 14 ans, avant de souhaiter en faire son métier, pour vivre suivant ses rêves au plus proche à des domaines variés, des paysages à la macrophotographie, tout en récoltant des connaissances dans tous les domaines qui le passionnent, en particulier la botanique et l'entomologie. Il exerce l'activité de photographe auteur depuis 2008 en proposant notamment la réalisation de reportages et la cession de droits d'auteur. Il a présenté de nombreuse expositions, des conférences, illustré une dizaine d'ouvrages et collabore régulièrement avec des magazines de nature. Dans sa quête du réel, la photo est pour lui un moyen de redonner de l'importance à ce qui nous entoure, à ce que trop souvent nous ne savons pas voir, avec l'espoir que l'émerveillement partagé puisse amener du respect.

05/2019

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Littérature française

Le juif errant

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public. Il fut, avec Alexandre Dumas, le maître du roman populaire, le virtuose du récit découpé en tranches quotidiennes laissant chaque fois les héros face à un mystère ou à un péril... éclairés ou conjurés le lendemain ! Ce procédé ne suffit pas à expliquer les prodigieux succès des Mystères de Paris (1842-1843) et du Juif errant (1844-1845). Ces deux romans avaient le mérite d'une inspiration nouvelle : l'exploration des bas-fonds de la société. Ils introduisaient dans l'espace littéraire une foule de personnages (ouvriers et déshérités) ou de marginaux (vrais et faux mendiants, assassins, chiffonniers) que le roman bourgeois avait jusqu'ici dédaignés. Manipulant l'horreur, le mystère, la douleur, ils étalaient, à travers mille intrigues et complots, les souffrances du peuple et les sublimaient par le triomphe du bien, apportant ainsi à leurs modestes lecteurs le sentiment d'une justice sécurisante. De tous les romans de Sue (Les Mystères du peuple, Martin l'enfant trouvé, Les Sept Péchés capitaux), le seul à surpasser Les Mystères de Paris est Le Juif errant ; aux qualités du précédent, ce dernier ajoute l'intervention du surnaturel et du fantastique, représentés par le vagabond légendaire qui donne son nom au livre. Précédé par le choléra, qui inspire à Sue des pages dignes d'Edgar Poe, le Juif légendaire revient d'au-delà des mers et d'au-delà des siècles pour empêcher la Compagnie de Jésus de s'emparer d'une fabuleuse fortune en éliminant un par un ses héritiers.

04/2010

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Photographie

Photographisme. William Klein, Gérard Ifert, Wojciech Zamecznik

Mais ce que l'on sait moins est que ce dialogue entre photographie et arts graphiques est particulièrement fécond pendant les deux décennies qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945-1969). Si plusieurs graphistes s'essaient alors à la pratique du photomontage, d'autres affectionnent plutôt l'abstraction formelle permise par la photographie. Leurs photogrammes et dessins lumineux, obtenus grâce à d'innovantes expérimentations, sont appliqués à la publicité, à des affiches d'évènements culturels, à des couvertures d'ouvrages ou de pochettes de disques. Dans cette lignée, Gérard Ifert (Bâle, 1929), William Klein (New York, 1928) et Wojciech Zamecznik (Varsovie, 1923-1967) inventent, dans les années 1950 et 1960, de nouvelles formes d'expressions " photo-graphiques ". Ces trois personnalités, actives dans des domaines d'application distincts, opèrent néanmoins dans des contextes culturels assez proches, marqués non seulement par l'héritage du Bauhaus, mais également par celui de l'art concret et par les développements contemporains de l'abstraction gestuelle ou du cinétisme. Au moyen de captations photographiques des vibrations lumineuses, d'effets rythmés de montage et de jeux de couleurs, tous trois s'attachent à retranscrire les sensations dynamiques telles la vitesse, l'expérience de la foule ou l'ultra-mobilité. Cet ouvrage présente plus de 200 photographies et documents, pour la plupart inédits ou méconnus, qui éclairent un pan important de l'histoire des relations entre photographie et arts graphiques dans les années d'après-guerre. Un texte de Julie Jones replace le photographisme dans l'histoire de la photographie, un texte de Catherine de Smet éclaire le travail de chacun des artistes au regard du graphisme, tandis que Karolina Lewandowska retrace leur parcours.

11/2017

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Romans historiques

L'épopée de la Vendée

Autour de 1830, un gentilhomme vendéen confie ses souvenirs sur la Révolution et les guerres de Vendée. Personnage injustement méconnu, le comte de La Helgue a nourri ses mémoires du récit de ses compagnons d'armes, gentilshommes et paysans. Fidèle serviteur du roi Louis XVI, le comte de La Helgue est aux Tuileries le 10 août. Avec les siens, il échappe de justesse aux massacres de septembre. Au mois de mars 1793, les paysans de sa paroisse d'Anjou viennent lui demander de prendre leur commandement. Avec son fils, ses amis et ses vassaux, il rejoint alors Bonchamps dont il est l'un des lieutenants. Il combat dans la Vendée, avant de suivre l'Armée catholique et royale dans la virée de Galerne. Blessé lors de la déroute du Mans, rescapé de Savenay, il rentre sur ses terres prendre la tête de la résistance face aux colonnes infernales qui exterminent la population. Plus tard, il rejoint la chouannerie bretonne, combattant sous les ordres de Georges Cadoudal à la lisière de la forêt de Brocéliande. Au cours de ces années terribles, il voit mourir nombre de ses proches, noyés, guillotinés ou tués dans le bocage. Son épopée s'identifie donc avec celle des guerres de Vendée, et sa plume enlevée témoigne au coeur des violences de la Révolution de cet esprit français qui fait tout le charme du XVIIIe siècle. Elle dépeint des manants prenant les armes pour défendre leur foi, leurs familles, leurs libertés et leur terre, illustrant la force d'âme de ces paysans et gentilshommes, unis dans une même résistance héroïque à la régénération totalitaire imposée par la Convention, fidèles à Dieu, fidèles au Roi.

08/2020

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Littérature française

La mémoire et les jours. Tombeau du dictateur ; Varsovie ; Les folles de mai ; Kalavrita des mille Antigone et autres textes

On a beaucoup médit du XIXe siècle, mais le nôtre n’est guère plus fréquentable. La vie humaine n’y vaut pas grand-chose. Et comme notre époque est celle de l’image, on nous aura montré des cortèges interminables de gens offensés, persécutés, avilis... Cela n’émeut plus, ni même n’étonne la majorité de nos contemporains. Ils se sont accoutumés au malheur des autres, avec une singulière facilité. Et pourtant, lorsqu’un corps est écrasé, lorsqu’un visage est mutilé, chacun devrait savoir que c’est son propre corps et son propre visage que l’on outrage. Ceux qui réagissent en face de la barbarie ne sont pas gouvernés par quelque altruisme, mais par un profond égotisme. Car ils trouvent un reflet d’eux-mêmes ou de leurs proches dans les figures des victimes, ils s’y reconnaissent comme dans les images d’un mauvais rêve. Qu’il le sache ou non, tout homme ressent cela dans son intimité la plus nocturne. La détresse d’un regard humilié désespère ses pensées les plus secrètes. Mais la majorité silencieuse veut ignorer ce désespoir qui atteint sa croyance dans la vie. Il n’empêche que tous les hommes sont de mauvais dormeurs. Ces « rêveurs définitifs », comme disait André Breton, sont agités, durant leur sommeil, par les remords que nous inflige l’époque. Charlotte Delbo tolérait d’autant moins les horreurs de notre siècle qu’elle avait subi l’atrocité d’Auschwitz. Il lui fallait témoigner, laisser la mémoire de la pire détresse, et de toutes celles que d’autres gens connaissaient dans d’autres lieux.

04/2013

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Paramédical

Marie-Françoise Collière : biographie. Une oeuvre dédiée à la compréhension du prendre soin

Marie-Françoise Collière (1930-2005), qui a exercé en tant qu'enseignante à l'Ecole internationale d'enseignement infirmier supérieur (EIEIS) de Lyon, est connue en France comme au plan international pour être une pionnière dans l'approche historique de la profession infirmière et l'approche anthropologique des soins. Mais au-delà de ses écrits, sa personnalité complexe reste peu connue. Annie Denayrolles vise dans cette biographie à mieux situer le parcours et la vie professionnelle de Marie-Françoise Collière, dont l'existence a été tournée vers la compréhension de la véritable nature des soins, en particulier tels qu'ils sont prodigués par les infirmiers(ères), dans leurs aspects perceptibles, moins apparents, voire invisibles. Pour retracer son histoire de vie, Annie Denayrolles s'appuie sur de nombreux témoignages de proches et de collègues de Marie-Françoise Collière, sur des documents d'archives, et des moments partagés avec elle, notamment lors de son expérience de fin de vie. Sont abordées les contributions de Marie-Françoise Collière à la reconnaissance de la profession infirmière, tout comme ses interrogations et ses recherches pour développer une meilleure qualité des soins en les articulant autour des valeurs d'humanité et de respect. Les nombreux questionnements concernant les soins et les pratiques soignantes que Marie-Françoise Collière a partagés dans ses écrits et ses conférences tout au long de son parcours sont d'une actualité toujours aussi forte aujourd'hui et ses réflexions ne demandent qu'à être poursuivies, le chantier de l'identification de la nature des soins prodigués et de la construction de la profession infirmière demeurant toujours ouvert.

10/2014

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Littérature française

Ennemi de Dieu

Téhéran. Après 2 764 jours passés en prison, un condamné à mort en sursis retourne à l'appartement où il a vécu avec sa femme et tente de reprendre le cours de son existence. Avide de recouvrer sa liberté, il est pourtant confronté à de multiples obstacles qui l'en empêchent : son statut d'Ennemi de Dieu, qui l'oblige à pointer chaque veille de vendredi au ministère des Renseignements, le sentiment d'être instrumentalisé par des clans antagonistes, mais aussi sa vie conjugale dévastée, ses remords dus aux délations qu'il a commises en prison afin d'assurer sa survie, enfin ses efforts désespérés pour se réhabiliter aux yeux de ses proches. Plongée saisissante dans l'univers implacable de la dictature iranienne, ce roman nous entraîne dans les méandres d'une société corrompue où le pouvoir cherche, au nom de la religion, à contrôler les citoyens sans toujours y parvenir, où les relations humaines sont soumises aux lois strictes de la charia, où les réseaux de contrebande et les services de renseignement se croisent et se superposent de façon inextricable... Amour, adultère, désir, passion équivalent alors à autant de transgressions passibles de mort. Pour échapper à l'horreur de cette gigantesque prison, le héros ne dispose que de son imagination. Survivre à la réalité ne devient possible qu'à travers le roman et la poésie... Seuls les mots et les métaphores sont capables de faire tomber les murailles de cet univers restitué par Sorour Kasmaï avec une puissance romanesque qui démontre aussi la force et la vitalité de la littérature face aux pires tyrannies.

03/2020

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Religion

Résistances chrétiennes dans l'Allemagne nazie. Fernand Morin, compagnon de cellule de Marcel Callo

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de jeunes catholiques français ont résisté à la propagande nazie qui voulait les réduire à des esclaves en les soumettant au travail forcé sur le territoire de l'Allemagne nazie. Le plus connu d'entre eux est Marcel Callo. Ouvrier typographe, il fut envoyé le 19 mars 1943 comme travailleur déporté en Allemagne. Il y mourut deux ans plus tard, le 19 mars 1945, au camp de concentration de Mauthausen. L'Eglise catholique l'a béatifié en 1987. Sur douze compagnons, arrêtés également en 1944 pour cause d'action catholique et emprisonnés ensuite dans la même cellule à Gotha en Thuringe, huit moururent en camp de concentration et quatre revinrent en 1945 en France. L'un d'entre eux, Fernand Morin, nous livre ici ses mémoires grâce à l'entremise de sa fille, Dominique Morin. Elle a rassemblé ses paroles et ses différents écrits, les accompagnant du témoignage des survivants ou des proches des disparus de ce groupe de Gotha qu'elle a connus elle-même. Ci-dessus une photo de Fernand Morin prise en Allemagne à l'âge de 23 ans au cours de l'année 1943. " La loi sur le STO (Service du travail obligatoire) a posé un problème inédit au catholicisme français, selon qu'on s'y soumettait ou qu'on lui désobéissait, écrit dans la préface Emile Poulat. Dans le premier cas, c'était la porte ouverte à l'Action catholique sous une forme inédite : comment devait se comporter un jeune catholique exilé loin des siens, dans des conditions de vie auxquelles rien ne le préparait ? Marcel Callo y mourut. Fernand Morin en est revenu. Tous deux portent également témoignage ".

04/2014

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Sociologie

Celui qui pourrait changer le monde

Aaron Swartz (1986-2013) était programmeur informatique, essayiste et hacker-activiste. Convaincu que l'accès à la connaissance constitue le meilleur outil d'émancipation et de justice, il consacra sa vie à la défense de la "culture libre". Il joua notamment un rôle décisif dans la création de Reddit, des flux RSS, dans le développement des licences Creative Commons ou encore lors des manifestations contre le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), qui visait à restreindre les libertés sur Internet. Au fil de ses différents combats, il rédigea une impressionnante quantité d'articles, de textes de conférences et de pamphlets politiques ; dont une partie est rassemblée ici. L'adolescent, qui était déjà un libre-penseur brillant, laisse progressivement place à l'adulte, toujours plus engagé, se prononçant sur des sujets aussi variés que la politique, l'informatique, la culture ou l'éducation, et annonçant nombre de questions débattues aujourd'hui. Tiraillé entre ses idéaux et les lois relatives à la propriété intellectuelle aux Etats-Unis, harcelé par le FBI à la suite d'un procès intenté à son encontre, Aaron Swartz a mis fin à ses jours à l'âge de 26 ans. Son ami et mentor, Lawrence Lessig, professeur de droit à Harvard et candidat aux primaires démocrates pour l'élection présidentielle américaine de 2016, signe l'introduction de cet ouvrage. Chaque section est également précédée d'une éclairante analyse écrite par l'un des proches collaborateurs d'Aaron Swartz dont l'auteur de science-fiction Cory Doctorow, l'éditorialiste de Slate David Auerbach et David Segal, avec qui Swartz a cofondé l'organisation militante Demand Progress.

03/2017

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Littérature étrangère

Calypso de nuit

En 1938, le Dr Vincent Métivier, descendant d'une famille créole française, vient de prendre en charge la léproserie située sur la petite île d'El Caracul, au large des côtes de l'île de Trinité. Il se voit confier par des prêtres, impuissants à le soigner, le jeune Théo, un garçon noir d'une douzaine d'années, muet le jour et agité la nuit par d'étranges calypsos, cauchemars où affleurent les bribes d'une enfance traumatisée. Son seul vrai soutien, il le trouve en Madeleine Weil, une infirmière devenue sueur Thérèse lors de son entrée dans la congrégation présente sur l'île : installée là pour poursuivre des recherches scientifiques qui la passionnent, elle a aussi été poussée à fuir les prémices de la guerre par son père, juif et communiste resté en Europe. Alors que Vincent est ramené par Théo à sa jeunesse et à l'oppression des minorités, il vit avec Thérèse une histoire d'amour exacerbée par le nécessaire secret qui l'entoure comme par la crise qui gronde sur fond d'émeutes raciales. Thérèse, quant à elle, attend avec une angoisse grandissante des nouvelles de son père. Autour de ces trois personnages, confrontés à leur propre passé, aux rumeurs du conflit lointain mais aussi déchirés entre la logique du savoir médical et l'obscurantisme des religieuses, se noue un roman polyphonique, magnifiquement ancré dans une nature exubérante et tropicale qui amplifie les sentiments et les douleurs. Calypso de nuit est une véritable saga romanesque, portrait réussi d'un microcosme bouleversé par les passions et les événements historiques proches ou lointains.

06/2005

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Littérature française (poches)

Le protocole compassionnel

C'est tout bonnement la suite de À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie : exactement ce que j'avais dit que je ne ferais jamais. Un an et demi a séparé ces deux livres. Le temps de la renonciation à l'écriture, celui de l'expérience. On retrouve les mêmes personnages : Hervé Guibert, écrivain malade du sida, ses proches, la communauté des malades et de leurs soignants. Claudette Dumouchel, jeune médecin de vingt-huit ans, entre en scène. Une étrange relation va s'inventer à chaque examen entre cette femme très belle et le narrateur. Une relation peut-être proche de l'amour, on ne sait jamais. Un nouveau médicament, aussi, est apparu, très difficile à obtenir et incertain, encore au stade de l'expérimentation, le DDI. Aux Etats-Unis, il a déjà tué trois cents personnes qui se l'étaient procuré au marché noir et l'avaient utilisé sans connaître les doses, sans surveillance médicale, aveuglément, désespérément. En France, pour l'instant, on le délivre aux malades qui sont à la dernière extrémité, dans un protocole qualifié de " compassionnel " par les médecins. C'est ce nouveau médicament qui m'a permis de surmonter mon épuisement, et d'écrire. Si À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie racontait la prise de conscience de la maladie et son travail sur le corps et sur l'âme, Le protocole compassionnel raconte l'étonnement et la douleur, la rage et la tristesse d'un homme de trente-cinq ans dans lequel s'est greffé le corps d'un vieillard. Mais le bonheur d'une rémission fait une incursion dans le malheur.

09/1993

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Romans historiques

Le quintet de l'Islam Tome 2 : Le livre de Saladin

Le livre de Saladin. Depuis que le sultan du Caire et de Damas, Salah al-Din, a pris la décision de déloger les croisés de Jérusalem, l'érudit juif Ibn Yakoub rédige la geste de la reconquête. Dans le secret des palais, sous les tentes des campements ou dans la poussière des routes, il rend compte de l'intelligence stratégique, du courage et de la générosité de celui qui en 1187 entrera dans la Ville sainte. Mais le souhait du mémorialiste est aussi de brosser le portrait du jeune Kurde devenu monarque : il recueille ses souvenirs, les confronte aux confidences de ses proches, et notamment du vieux serviteur Chadhi, dont la version du roman de formation du sultan, entre frasques et dépucelage, est nettement plus décapante... Au fil des années, Ibn Yakoub lève le voile sur le quotidien de la cour : les érudits paillards y lutinent les jeunes scribes tandis qu'au harem les favorites du sultan filent entre elles le parfait amour, la sultane Jamila suit la troupe habillée en homme, quand elle ne se consacre pas à l'écriture de traités subversifs... Secrets licencieux, rivalités politiques, petites histoires mêlées à la grande histoire donnent chair à ces personnages dont le point de vue bouscule notre vision occidentale des événements qui ont marqué le Moyen Age : et c'est bien le propos de Tariq Ali que de confronter, dans son Quintet de l'islam, la tradition arabe a la tradition chrétienne. Après Un sultan à Palerme, évocation de la Sicile cosmopolite du XIIe siècle (Sabine Wespieser éditeur, 2006). Il a été traduit dans de nombreuses langues, y compris l'hébreu.

02/2008

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Littérature française

Marimé

Marimé, c'est une demeure familiale en Bretagne, tout au bord de la mer. Malgré son passé, malgré tant de jours heureux - ou de secrets drames familiaux -, la famille Chevalier s'en désintéresse. Seule Catherine ressent comme une intolérable blessure les menaces d'abandon de la vieille propriété de sa jeunesse. Catherine, photographe, se retrouve à Marimé avec son amie Annie, plus jeune, comédienne, "goinfre les choses". A l'improviste, Florence viendra les rejoindre; Florence la lumineuse, la rassurante, la bien-mariée, l'heureuse mère. A peine est-elle là, d'ailleurs, que les menaces s'éloignent, que Marimé semble revivre. Et l'arrière-été, est si beau... C'est par des chemins rapides, inattendus et sournois que la mort, l'amour et la vie viendront choisir en quelques jours, parmi ces trois femmes, leurs proies. Laquelle sera sauvée, laquelle se perdra? Trois destins de femmes d'aujourd'hui, si proches, si dissemblables. Après la grâce adolescente, le charme et l'humour très personnels qui faisaient l'attrait de Mon beau navire, Anne Wiazenisky fait preuve ici d'une nouvelle maîtrise de l'art du roman. Anne Wiazeinsky s'est fait connaître comme comédienne dès sa dix-septième année, tournant avec Bresson, Pasolini, Jean-Luc Godard, Illarco Ferreri, Philippe Garrel des rôles aussi importants que ceux de La Chinoise ou de la jeune fille de Théorème, avant d'aborder le théâtre (Fassbinder, Aovarina) et la télévision. Elle a publié des nouvelles, Des filles bien élevées (Grand Prix de la nouvelle de la Société des gens de lettres, 1988), et au roman, Mon beau navire (1989).

08/1991

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Sociologie

Les souvenirs viennent à ma rencontre

Ces souvenirs ne sont pas venus selon un ordre chronologique comme le sont habituellement les Mémoires. Ils sont venus à ma rencontre selon l'inspiration, les circonstances. S'interpellant les uns les autres, certains en ont fait émerger d'autres de l'oubli. Ils témoignent que j'ai pu admirer inconditionnellement des hommes ou femmes qui furent à la fois mes héros et mes amis. Ils témoignent des dérives et des dégradations, mais aussi des grandeurs et des noblesses que les violents remous de l'Histoire ont entraînées chez tant de proches. Ils témoignent des illuminations qui m'ont révélé mes vérités ; de mes émotions, de mes ferveurs, de mes douleurs, de mes bonheurs. Ils témoignent que je suis devenu tout ce que j'ai rencontré. Ils témoignent que le fils unique, orphelin de mère que j'étais, a trouvé dans sa vie des frères et des soeurs. Ils témoignent de mes résistances : sous l'Occupation, puis au cours des guerres d'Algérie, de Yougoslavie, du Moyen-Orient, et contre la montée de deux barbaries, l'une venue du fond des âges, de la haine, du mépris, du fanatisme, l'autre froide, voire glacée, du calcul et du profit, toutes deux désormais sans freins. Ces souvenirs témoignent enfin d'une extrême diversité de curiosités et d'intérêts, mais aussi d'une obsession essentielle, celle qu'exprimait Kant et qui n'a cessé de m'animer : Que puis-je savoir ? Que puis-je croire ? Que puis-je espérer ? Inséparable de la triple question : qu'est-ce que l'homme, la vie, l'univers ? Cette interrogation, je me suis donné le droit de la poursuivre toute ma vie.

09/2019

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Littérature française

Laëtitia ou la fin des hommes

Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans. Ce fait divers s'est transformé en affaire d'Etat : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du "présumé coupable", précipitant 8 000 magistrats dans la rue, en février 2011. Mais Laëtitia Perrais n'est pas un fait divers. Comment peut-on réduire la vie de quelqu'un à sa mort, au crime qui l'a emporté ? Pendant deux ans, Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille, sa soeur jumelle, ses parents, ses amis, les responsables des services sociaux, ainsi que l'ensemble des acteurs de l'enquête, gendarmes, juges d'instruction, procureurs, avocats et journalistes, avant d'assister au procès du meurtrier, en octobre 2015. De cette manière, Ivan Jablonka a pu reconstituer l'histoire de Laëtitia. Il a étudié le fait divers comme un objet d'histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur, et ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer. Ivan Jablonka poursuit son projet d'exploration des frontières entre littérature, histoire et sciences sociales. Ce livre est une expérience d'écriture autant qu'une enquête, destinée à rendre à Laëtitia sa singularité et sa dignité.

08/2016

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Littérature étrangère

La Montagne de l'Ame. Une canne à pêche pour mon grand-père. Le Livre d'un homme seul. L'Ami. Vingt-cinq ans après

La Montagne de l’âme, le roman qui a valu à Gao sa notoriété et son prix Nobel, est désormais un classique de la littérature universelle. Gao entraîne le lecteur dans un vertigineux voyage initiatique à travers la Chine des années quatre-vingt entre tradition millénaire et vestiges de la Révolution culturelle. Un premier roman éminemment poétique et encore profondément novateur, tant par sa construction où se mêlent les genres que par la position de l’auteur-narrateur. Les six nouvelles d’Une canne à pêche pour mon grand-père mêlent avec grâce l’amour, la douceur de l’enfance, l’amitié et l’injustice de la vie. Le Livre d’un homme seul est le récit qu’un homme fait de sa vie. La longue temporalité des années chinoises croise le présent, temps de l’exil. Le témoignage d’un intellectuel sur la force aliénante du passé, avec toujours un formidable espoir. Les deux brèves nouvelles, inédites, datent du début des années 1980. Elles évoquent les retrouvailles de proches séparés par la Révolution culturelle. L’Ami réunit Chuichui, autrefois accusé d’espionnage et victime de tortures, et son ami d’enfance, après 13 ans de séparation. Vingt-cinq ans après, c’est le temps qu’il aura fallu à Zhang pour retrouver son amour de jeunesse. Tour à tour, les protagonistes jonglent entre souvenirs et instants présents. Leurs destins font la preuve que la fidélité des sentiments l’emporte sur la dictature, et que si douloureuse ait pu être la séparation, ils n’auront eu de cesse, et à raison, d’espérer, rêver, et écrire ces retrouvailles.

11/2012

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Histoire internationale

Propos intimes et politiques. Tome 2, mars 1942 - novembre 1944

A défaut d'avoir écrit ses Mémoires, Hitler a légué une série de textes consacrés à sa personne privée et politique. Edités pour la première fois dans une traduction fidèle, ces Propos se composent des notes prises entre 1941 et 1944 au quartier général du Führer, dans un cadre informel mêlant amis intimes et proches collaborateurs. Les harangues consacrées à l'expansion du Reich y sont ponctuées de récits de jeunesse, de considérations personnelles sur l'art, la culture, les femmes. La traduction de François Delpla jette un éclairage nouveau sur ce recueil. Les notes compilées ne font pas qu'égrener les laïus délirants d'un dictateur mégalomane. Elles participent de la matrice idéologique du Troisième Reich, prolongeant Mein Kampf en un véritable traité de philosophie despotique. Le Führer y construit sa légende, disséquée à chaque page par le commentaire historique qui met à nu l'imposture intellectuelle du "Mal" nazi. Parfois lucide, Hitler contrefait souvent la réalité à dessein. Mais il laisse aussi entrevoir ses égarements, ses obsessions et ses marottes. Alors que le rapport de forces bascule, les propos sur l'actualité militaire se raréfient et la nostalgie se fait sentir. Le fauteur de guerre se prend à rêver de paix, entre deux diatribes. Au mépris des réalités géopolitiques, l'obsession racialiste d'un Reich continental qui ferait pendant à l'empire britannique émaille ce second tome jusqu'à l'aveuglement, entraînant la suspension de la prise de notes le 7 septembre 1942. Elle ne reprendra sporadiquement qu'en juin 1943 pour s'achever le 30 novembre 1944, cinq mois jour pour jour avant la mort du dictateur.

09/2016

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Littérature française

Les amants de Bruges

Haut fonctionnaire depuis longtemps à la retraite après avoir fait carrière au ministère de la Culture, mais avant tout peintre par vocation, Emile Meyssac a soudainement quitté Vilmont et le Luberon, où il s'était retiré, pour louer une chambre à Bruges, suscitant l'incompréhension de ses proches. " Au rythme de confidences faites à bâtons rompus ", l'exilé volontaire livre son secret - l'envers même de sa vie - à son ami médecin venu le rejoindre sur sa demande. Lorsqu'il avait dix-huit ans, l'amour d'une jeune fille, Isabelle, l'a fait naître à lui-même, en l'éveillant à la beauté spirituelle, par-delà cette beauté sensible que ses études classiques lui avaient fait découvrir. Une promesse l'a lié pour l'éternité à son amante, avant que cet amour ne leur soit à tous deux presque aussitôt interdit. La confession du vieil homme sur le point de mourir, c'est l'histoire de cette " improbable fidélité " sur laquelle il a essayé de fonder sa vie entière, en obéissant à une force intérieure dont il ignore la nature, alors qu'elle lui fait aimer, à Bruges, aussi bien le musée que le Béguinage. Mais en parallèle ou non, quelle vie Isabelle a-t-elle pu bien mener de son côté, séparée de lui ? Et avait-il eu raison de penser qu'il finirait par la retrouver ? Avec Les Amants de Bruges, rédigé sur le ton simple, mais prenant, d'une confession faite sous le sceau de l'amitié, Henry Bonnier tient la gageure de nous faire approcher de la spiritualité la plus haute, en évitant avec brio le piège du roman spiritualiste.

08/2006

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Religion

Juifs er protestants en France, les affinités électives (XVIe-XXIe siècle)

Y a-t-il eu, face aux juifs, des chrétiens différents, capables de s'extraire plus vite de cet antijudaïsme pluriséculaire dont on sait qu'il a frayé la voie à l'antisémitisme, dans l'Allemagne luthérienne comme dans la France catholique ? Il semble que ce fut le cas des protestants français. Calvin a été le premier à parler autrement des juifs et de leur salut et, en dépit d'exceptions, ses héritiers l'ont suivi, parfois sous les traits d'un millénarisme philosémite. L'histoire a fait le reste. Marquée par les tribulations, l'exil et la fidélité, elle a rendu les huguenots français, nourris de l'Ancien Testament, exceptionnellement proches des juifs. Les deux minorités se croisaient dans le Livre, dans la diaspora européenne, dans la modernité. La Révolution française a fait des uns et des autres des citoyens de plein droit, la République laïque les a vus actifs dans plusieurs de ses chantiers. Expérience unique de judéo-protestantisme, que les antisémites et les maurrassiens ont violemment dénoncée. Les protestants ont été dreyfusards. N'avaient-ils pas eu leur affaire Calas ? De même, pendant les années noires, les replis secrets des Cévennes ont accueilli par centaines les nouveaux parias de Vichy, tandis que l'Église réformée rappelait publiquement la solidarité des chrétiens et des juifs. Il n'y a désormais une mémoire partagée, même si le conflit israélo-palestinien est venu troubler les choses. Ce sont ces affinités électives entre deux minorités situées tantôt à la périphérie, tantôt au cœur de l'histoire de France, que ce livre a entrepris de décrire.

03/2004

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Romans historiques

Le 17 du mois de Ramadan. Histoire de l'assassinat de l'Imam Alî

A la mort du Prophète Muhammad en 632 la jeune communauté musulmane, la umma, va connaître sa première crise politique et sociale mettant en péril son unité. C'est la crise de la succession, ou du califat, dont le dénouement repose sur la question de savoir qui va être le successeur, le calife, du Prophète Mohammad. Le Prophète lui-même n'ayant laissé aucune directive sur cette question la crise est résolue dans un premier temps par la désignation de l'un de ses proches compagnons, Abu Bakr, qui va assumer la fonction de calife jusqu'en 634. Puis viendra le tour de Umar, jusqu'en 644, qui fait désigner à sa mort Uthman pour lui succéder. Mais ce dernier ne fait pas l'unanimité, il commet des erreurs, favorise les membres de son clan, les omeyyades, et se fait assassiner à Médine en 656. Les insurgés désignent Ali dans la confusion pour lui succéder. Cousin et gendre du Prophète ayant toutes les qualités intellectuelles et morales pour assumer la charge du califat Ali est aussitôt contesté par le clan de Uthman, notamment son cousin Muawiya le gouverneur de Damas qui refuse de faire allégeance au nouveau calife. On entre alors dans une période de conflits et de guerre civile que certains auteurs arabes ont désigné par le terme de fitna, le désordre, le chaos. La guerre fait rage entre Ali et Muawiya pour s'emparer du califat jusqu'en 661, mais le 17 du mois de ramadan de cette même année Ali est assassiné lui aussi. C'est autour de cet événement tragique que gravitent les péripéties de ce roman...

09/2013

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BD jeunesse

Jade 320U : Le regard des autres

A propos de ceux qui nous regardent. Si la figure de l'artiste conserve dans nos sociétés une aura que l'admiration dispute à l'envie, l'auteur de bande dessinée - mais il n'est sûrement pas le seul - fait office de l'un des parents pauvres de ces regards plein d'émotion. Au-delà des inconditionnels de la bande dessinée ou du phénomène fanisme fleurant bon l'enfance et savamment entretenu par toutes les world companies de la distraction, c'est plutôt l'incompréhension, bienveillante ou pas, souvent maladroite, qui préside aux relations entre l'auteur de bande dessinée et son entourage, qu'il soit familial, amical, périphérique ou même administratif. Ce regard particulier reflète bien aussi la particularité d'une pratique qu'on ne sait pas nécessairement caser dans la grille des professions. Elle évoque le propre malaise de ses pratiquants, leur statut social boiteux tant que la célébrité n'y a pas apposé son verni fixant. Ils travaillent mais restent souvent chez eux (Chômeurs ? Délinquants ? Feignasses ? Assistés ? Parasites ? ), ils n'y gagnent pas forcément leur vie (ou cumulent avec une autre activité) ce qui les rend forcément suspects parfois même au fond des yeux de leurs plus proches. Ainsi, est-ce un vrai métier ? Une simple passion d'adolescent mal grandi ? Est-ce finalement bien sérieux ? Moins sexy que chanteur de rock, plus flou que cinéaste, moins sérieux qu'écrivain, c'est le cul entre d'innombrables chaises qu'ils dressent dans ce nouvel opus de "Jade" le portrait du quotidien qui les perçoit, qui participe à leur façonnement psychologique et les emprisonne dans des stéréotypes bien malgré eux.

08/2010

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Critique littéraire

Histoires. Tome 4, Mélpomène, Edition bilingue français-grec ancien

Le livre IV des Histoires est par bien des aspects le livre des extrêmes, aussi bien géographiques que littéraires: à la frontière de l'histoire, Hérodote évoque autant les peuples mythiques telles les Amazones, que les menées de Darius, bien réelles, contre le pays des Scythes. Dans l'économie générale de l'oeuvre, le livre IV est aussi à la limite du sujet: dans le récit des conflits entre Grecs et Barbares, cette description des "Barbares des Barbares" a souvent été considérée comme une parenthèse. Cependant, cette digression est loin d'être superflue tant elle constitue l'un des plus beaux, et des plus surprenants, passages des Histoires. Le lecteur y découvre, sous l'oeil moqueur d'Hérodote, les coutumes étranges et extraordinaires des Callipides, des Alazons ou des habitants de Libye, tandis que sont évoquées, tantôt de manière sarcastique, tantôt avec stupéfaction, ces contrées terribles où l'hiver dure huit mois, où l'on boit dans les crânes de ses défunts les plus proches, et où les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Notre édition présente en un volume le tome IV des Histoires. Le livre est divisé en deux mouvements correspondant aux récits libyens et à ceux centrés sur la Scythie. Chacune de ces deux parties est précédée d'une riche notice introductive. Celle-ci replace le passage dans la logique narrative et historique des Histoires et met en relief les passages les plus importants. Une abondante documentation est mise à la disposition du lecteur, tandis que les sources qu'aurait utilisées Hérodote, notamment la Périégèse d'Hécatée, sont analysées en détail. Des notes accompagnent la lecture.

01/1986

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Histoire ancienne

Peintures romaines de Tunisie

Sait-on qu'il existe des peintures murales romaines en Tunisie ? Personne n'en a conscience, étant donné que les mosaïques d'Afrique du Nord ont occulté jusqu'à présent les décors peints. Ce livre, fruit d'un long et patient travail de recherche dans les archives et travaux inédits, sur le terrain et dans les dépôts archéologiques, rassemble les vestiges des décors d'une vingtaine de sites majeurs de Tunisie. Ces décors proviennent d'une grande variété de types de construction. En effet, la peinture murale revêtait aussi bien les murs et plafonds des maisons ou des villas particulières que les thermes publics, les temples, les lieux de spectacles et les nécropoles. Pour chaque ensemble, et chaque fois que possible, l'auteur a pris soin de présenter les clichés à côté d'un dessin de restitution, et des comparaisons avec des peintures mais aussi avec des mosaïques, souvent proches, car le dialogue entre peinture et mosaïque est constant. Le répertoire qu'elles révèlent permet des rapprochements avec des ensembles plus complets d'autres provinces de l'Empire romain, quand il ne s'agit pas de thèmes tout à fait exceptionnels, comme la représentation de l'arrivée d'Enée sur le site de la future Carthage, ou ce barbare enchaîné d'un trophée romain. L'enquête minutieuse de l'auteur a permis de quadrupler le nombre de peintures dont un peu plus d'une soixantaine avait été auparavant listée. Alix Barbet nous révèle des peintures inédites d'une grande qualité et ouvre à une meilleure connaissance de la civilisation romaine en Afrique du Nord en mettant au jour un élément majeur du patrimoine tunisien.

11/2013

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Théâtre

Théâtre. Tome 2

On s'aperçoit en lisant les vingt-deux pièces contenues dans le présent volume que Labiche est un véritable écrivain français dans la mesure où ses personnages maltraitent à qui mieux mieux la langue française. Il est le maître de l'impropriété voulue. Chez lui, un père fier de sa fille s'écriera : " Elle vous dirait tous les rois de France qui ont eu lieu... sans broncher ! " (" La Station Champbaudet "). Il recourt traditionnellement aux répliques en porte à faux. Parfois c'est un dialogue de sourds, comique éprouvé, parfois le personnage entend bien, mais ne comprend pas : " Il parle toujours du nez - Mais le nez est un sujet de conversation comme un autre ! " (" Les Trente Millions de Gladiator "). Plus subtilement, il use des explications qui n'expliquent rien. Pourquoi ne ferait-on pas une friture avec les poissons rouges sur lesquels on vient de s'attendrir : " On mange bien des écrevisses ! " (" Célimare le bien-aimé "). Ou bien ce sont des ruptures qui creusent un non-sens à l'intérieur d'une phrase : " Ce n'est pas pour me vanter... mais il fait joliment chaud aujourd'hui ! " (" 29 degrés à l'ombre "). Tous ces personnages ont un air de famille : vaniteux, égoïstes, pas très francs, experts en phrases vides. Faut-il, pour autant, voir en Labiche, comme on l'a fait de nos jours, le peintre féroce d'une bourgeoisie accusée des pires turpitudes ? En fait, bourgeois lui-même jusqu'au bout des ongles, il a peint les ridicules les plus proches de lui, ceux de ses amis, ceux de sa classe, mais avec le sourire, en ami. Jacques Robichez, professeur honoraire à la Sorbonne.

05/1991

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Littérature érotique et sentim

Baretti Sécurité

Quatre frères avec chacun un passé Vin Après avoir passé des années à rechercher son frère porté disparu dans un Afghanistan déchiré par la guerre, Vincenzo Barretti est enfin rentré à la maison et il est maintenant prêt à reprendre sa vie comme cofondateur du groupe Barretti Sécurité. Rafe A huit ans, Rafe Barretti a tout perdu. Ses parents, son enfance, son innocence. Et les frères qui étaient censés le protéger l'avaient laissé partir. Vingt ans plus tard, il est enfin prêt à prendre sa revanche en leur enlevant tout ce qui leur tient à coeur : leur entreprise, leur réputation, leur avenir. Ren Ren Barretti est enfin rentré à la maison après un an de captivité aux mains des terroristes qui ont massacré son équipe des Forces spéciales. Mais il ne peut pas échapper aux cauchemars qui le tourmentent ou à la culpabilité d'être le seul à s'en être sorti. La vie à laquelle ses frères aînés l'ont ramené n'existe plus pour lui et pour les protéger, ainsi que leurs proches, de la colère et de la douleur qui le rongent, Ren doit disparaître. Zane L'avocat de la défense Zane Devereaux est sur le point d'avoir tout ce pour quoi il a travaillé toute sa vie. Il est sur la bonne voie pour devenir le plus jeune associé de son entreprise et il a suffisamment d'argent à la banque pour ne plus jamais être à la merci de qui que ce soit. Il a laissé son passé exactement où il doit être et refuse de regarder en arrière.

09/2019

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Actualité et médias

Le Roi prédateur

Mohammed VI est désormais le premier banquier, le premier assureur, le premier entrepreneur de bâtiments de son pays. Il y joue un rôle dominant dans l’agro-alimentaire, l’immobilier, la grande distribution, l’énergie et les télécoms. La fortune personnelle du roi du Maroc a quintuplé en dix ans, et le magazine Forbes le classe désormais parmi les personnalités les plus riches du monde. Que s’est-il donc passé depuis l’avènement du fils d’Hassan II ? Par le biais des holdings que contrôle la famille royale, avec l’aide du secrétaire particulier de Sa Majesté et la complaisance de nombre de dignitaires et de valets du pouvoir, c’est à une véritable mise en coupe réglée de l’économie du royaume que l’on assiste depuis plus de dix ans. Et si l’absolutisme royal selon Hassan II visait à assurer la pérennité de la monarchie, la structure de gouvernement mise en place par son fils est tout entière tendue vers l’accaparement privé. Voici ce système, et les hommes qui en tirent les ficelles, pour la première fois mis au jour au terme d’une minutieuse enquête de terrain, d’un examen fouillé des dossiers sensibles, de nombreuses rencontres avec les principaux témoins de cette royale prédation, y compris parmi les proches du Palais. Voici comment le souverain d’un des régimes désormais les plus menacés par la vague démocratique dans les pays arabes a transformé ses sujets en clients, l’Etat en machine à subventionner les intérêts de la famille royale, et notre pays en complice d’un désastre politique et moral auquel contribue, à son corps défendant, le contribuable français.

02/2012