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Extraits

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Théâtre - Pièces

Liebestod, L'odeur du sang ne me quitte pas des yeux, Juan Belmonte. Suivi de Le Plaisir des Dieux et de Un Combat qui compte

Plus qu'un art, la tauromachie était pour Juan Belmonte un exercice spirituel, portant les émotions dans un espace infini, dans une éternité. C'est une recherche incessante de la beauté tragique qui est à l'oeuvre dans Liebestod, une tentative de communiquer directement avec le sacré, aussi bien dans la pratique du toréro que sur le plateau de Angélica Liddell. "Je cherche l'instant sublime, la transfiguration, l'enthousiasme débordant, l'éclat et la lumière, ce transport lyrique qui a lieu quand on aime". Liebestod raconte ainsi bien plus qu'une épopée de la tauromachie, le spectacle devient une offrande, "c'est l'oeuvre d'une femme amoureuse, et mortelle. C'est aussi une immolation" . Titre du final de l'opéra Tristan und Isolde créé en 1865 par Richard Wagner, Liebestod signifie littéralement "mort d'amour" . Le compositeur met en musique sa propre réécriture poétique de la légende médiévale celtique. Le mot liebestod se réfère au thème de l'érotisme de la mort ou de "l'amour à mort" , invoquant l'idée que la consommation de l'amour du couple se fait dans la mort ou même après celle-ci. Toréro influent, Juan Belmonte naît à Séville en 1892, il est considéré comme un révolutionnaire de la corrida. Au lieu de reculer devant la charge du taureau à l'instar de ses contemporains, Juan Belmonte est le premier à attendre immobile, puis à tenter d'enchaîner les passes. Il est l'inventeur de nombreuses manoeuvres. La légende raconte qu'il se tire une balle dans la tête en 1962 après un désarroi amoureux. Une autre raison pour son suicide chevaleresque serait le désespoir de ne plus pouvoir toréer.

06/2021

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Littérature française

Brulette. .

"Brûlëtte" est un roman écrit par George Sand, l'une des écrivaines françaises les plus célèbres du 19e siècle. Ce roman captivant explore les thèmes de l'amour, de la liberté et de l'émancipation féminine dans une société conservatrice. L'histoire se déroule dans le milieu rural de la France du 18e siècle. Le personnage principal, Brûlëtte, est une jeune femme rebelle et indépendante qui défie les conventions de son époque. Elle refuse de se conformer aux attentes sociales et aspire à vivre selon ses propres valeurs et désirs. Brûlëtte est une amoureuse passionnée et elle tombe rapidement sous le charme d'un jeune homme nommé César. Leur histoire d'amour tumultueuse est marquée par les conflits, les trahisons et les sacrifices. Brûlëtte lutte pour trouver son propre chemin dans un monde dominé par les traditions et les contraintes sociales. George Sand utilise une écriture poétique et évocatrice pour dépeindre les paysages bucoliques de la campagne française et pour exprimer les émotions intenses de ses personnages. Elle explore les idées de liberté individuelle, de passion amoureuse et de lutte contre l'injustice sociale. "Brûlëtte" est un roman qui célèbre la force et la détermination des femmes à s'affirmer dans une société patriarcale. George Sand donne voix à Brûlëtte, un personnage féminin audacieux et inspirant, et offre une réflexion profonde sur les questions de genre, d'amour et de liberté. Ce résumé de "Brûlëtte" met en avant des mots-clés pertinents pour le référencement sur Amazon, tels que "George Sand", "roman", "amour", "émancipation féminine", "société conservatrice", "liberté individuelle", "passion amoureuse" et "lutte contre l'injustice sociale".

07/2023

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Récits de voyage

La reine de Saba. Une "aventure géographique"

"Le vrai défi que veut relever Malraux est sans doute moins dans l'équipée que dans sa rédaction. Le but principal de l'opération semble avoir été le texte qui la rapporte. L'écriture de Malraux avait tout de suite eu l'art des promptitudes et des brusqueries. Mais, maître en courts-circuits, il admirait aussi les oeuvres qui font vivre une durée. Dans ses dernières insomnies il lira encore des romans policiers avec la même fascination. Ce n'est pas qu'il se rêve feuilletonniste. Il y a au fond de son tempérament une sorte d'obscur atavisme qui le pousse à entreprendre, mais à n'entreprendre que pour déchiffrer et d'autre part à n'exprimer que le vécu. Ne faire que pour dire, ne dire que ce qu'on fait. Sa Reine de Saba tient cette gageure. Oui, il a réussi le tempo d'un récit linéaire. Cette fois-là et jamais plus. Le connaissant on imagine la concentration qu'il a mis à emporter le lecteur dans le temps de sa lecture. Ô singulier langage dont la tâche est de faire ressentir le passage de la durée. De plus, l'aventure a ici une exceptionnelle dimension poétique. Une reine trimillénaire suscite les lueurs de l'histoire et d'autre part le combat de tous les instants de nos deux aviateurs est avec les nuages en plein ciel, avec les brumes errantes, avec les pics imprévus, avec les cartes imprécises ou erronées (ah, il y a un fleuve, mais il est souterrain, etc.) sans compter une autonomie de vol qui ne dépasse pas dix heures. Homère n'a pas le loisir de sommeiller". Jean Grosjean.

05/1993

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Poésie

Le lapsus du vide

A travers Le lapsus du vide, le poète Davide Napoli ordonne notre chute. Plis après strates, stances après séquences nous devenons solubles. Ainsi s'évapore la matière transe-figurée aux invincibles quêtes. L'auteur nous désigne bien avant la forme et répand nos apparitions. Métaphores de nous-mêmes, nous procédons par aléas, vertiges et intuitions. Le touché jusqu'à à sa fin / respire le bruit / tension transparente, écrit-il à mi-mort de l'Eternité. L'air flotte, appel du sang perdu. Comment nous assumer nos ascendances avec logiques et indices pensables ? Chez Davide Napoli, l'horizon prend ses mesures et le temps se forme par manque d'heure. Le rare se ralentit dans la température de l'encre. Le vide accroît l'air qui nous pressent. Heureuses précipitations de la présence. Cette poétique traque le tactile sous le verdict du rêve après éclosion lente et muette. La voix du corps dans la chute / matière à gouttes / sans fond écrit l'auteur à la mi-nuit de lui-même. Où advenons-nous depuis lors... ? Ecrivain et plasticien, Davide Napoli explore les formes fulgurantes de la pensée, à travers les "in-tensions" de l'encre de chine et de l'écriture. Sa recherche sur le geste du vide et sur le temps explore la chute et le vertige du chemin de l'intime. Docteur en Philosophie et en Arts et Sciences de l'Art, il enseigne les Arts plastiques à l'université Paris I, Panthéon Sorbonne et "Méthodologies et techniques du contemporain" à l'Ecole des Beaux-Arts de Palerme en Italie. Il est membre de l'équipe de recherche "Art Sciences et Société" Institut ACTE à la Sorbonne.

02/2023

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Psychologie, psychanalyse

"Tu es cela". Sinthome, poème et identité

Quid de l'identité au bout d'une psychanalyse ? Que répond l'analyse ? "Tu es cela." Réponse que Lacan cueille dans la Chandogya Upanishad pour en faire la limite extatique jusqu'où la psychanalyse accompagne le patient. Un symptôme, un poème, le psychanalyste est cela au bout de la staferla. La thèse se formule : savoir y faire avec son symptôme, s'y reconnaître, s'y identifier, c'est là la fin de l'analyse. Thèse que l'auteur homologue au poème né que Laran se dit être, qu'il signe, actant par là même sa marque de n'essence. Tu es cela, cette résonance du corps qui te fait poème. Te l'apprennent Paul Celan, Ghérasim Luca, vers la poétologie desquels tu gagneras à te tourner, tant leur poésie est expérience des trébuchements de la langue, de sa glissade dans la bévue. Te l'apprend la psychanalyse vraie (à distinguer de la fausse) qui se fonde dans le rapport de l'homme à la parole, qui ne prend fin qu'à ce qu'il accède à son noyau de réel, à son fond d'impoésie, d'où il arrive que poème tu sortes. On aurait donc bien raison de mettre la psychanalyse au chef de la poétique. De ce noyau est fait le sinthome, façon ancienne d'écrire ce qui a été uttérieurement écrit symptôme. Lacan la choisit pour spécifier la fonction borroméenne de nouage du réel, du symbolipue et de l'imaginaire par le plus singulier de chacun. Ose borroméenne que suit pas à pas l'auteur, non sans passer par le noeud de Lacan et la surface de Boy.

09/2019

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Littérature française

Prix Pascal Bonetti à Giovanni Dotoli

"Pour rendre hommage à GD quoi de mieux que de céder la parole à notre ami commun, feu Alain Rey, cet autre poète, fou des mots : - "GD est à la fois l'homme du MOT, ce vocale français paradoxal né d'une négation ("ne dire mot") et celui de PAROLA, venue d'une trajectoire ouverte et céleste, la parabole, retombée parmi les humains : parole, parola, palabra. Il l'est comme tout vrai poète, et il l'est explicitement, par ses activités de critique, de poéticien, d'auteur, de commentateur de cet objet-livre un peu fou, recueil de mots et dictions, le dictionnaire" (Un poète, messager du langage, Giovanni Dotoli, p. 19) ; - "Son inspiration est enracinée dans une terre d'oliviers, d'expérience "paysanne" , de rudesse travailleuse, de force vitale familiale, terre ensoleillée, lumineuse, dans le rythme nocturne des lunes croissantes et décroissantes, terre de bruits d'hommes et d'insectes, terre proche de la "mère méditerranée" , terre de parole joyeuse et colorée ; terre de parole patoise (Giovanni dit en français "mon patois" , non pas comme les savants "dialecte"), parole intime, première marche pour l'enfant vers le Langage, en passant par les grandes Langues fières de leurs chefs-d'uvre. Tout converge chez Dotoli vers les lumières, celle, durable, infinie, de la Genèse, celle vive et brève, du feu céleste, qu'on nomme en français éclair, en italien lampo (Un lampo l'Infinito). Ces deux pôles éblouis de l'inspiration poétique conduisent vers la Bible […]" (Ibidem, p. 22) Quant à moi, je dirai tout simplement : pour accéder aux lumières des mots de Dotoli, il faut les prendre dans leur littéralité" (Salah Mejri, professeur à Sorbonne Paris Nord).

07/2023

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Musique, danse

S.t.e.e.l i. partition pour clarinette basse et piano préparé

Steel. Acier. Acier : alliage, mariage, symbole profond : celui de la transmutation d'un corps pur, le fer, en une matière infiniment ouverte à l'invention. Acier : les métaux m'ont toujours fascinés, car ils sont la mémoire du feu sous l'exercice de l'intelligence des mains de l'homme. Musique. Acier : présence du feu, son souffle, sa dynamique, son échelle de transformation du solide au liquide, jusqu'à l'évaporation de la matière soumises aux températures extrêmes. La note comme un événement, qu'il soit structure, geste, théâtre, mystère : sa naissance, sa vie, sa résonance, son déclin, son silence résultant. Acier : une histoire du feu. Acier : symbole du temps mouvant comme l'oscillation subtile ou violente d'une flamme. Incendier le temps. Refroidir le temps. Glacial et brûlant. Acier : métal transformé pour ouvrir l'écoute au monde halluciné des corps sonores vibrants tels des corps cristallins parcourus d'ondes, de flux d'énergies organiques : cloches, cordes métalliques du piano, cordes du quatuor, gongs, tam-tam, cymbale, vibraphone, bols tibétains, triangle, etc. Acier : le souffle fantasque et instable de la clarinette basse traversant le souffle des textures enflammées. Acier : le feu égal le souffle. Acier : symbole de la recherche d'une résistance, d'une fiabilité, d'un pouvoir de transformation du matériau, de sa capacité à générer des formes. Acier : ses vagues d'étincelles, ses angles tranchants, ses courbes d'extrêmes soyeuses textures, matières lissées, sablées, vitrifiées, ayant subies un polissage d'impacts innombrables d'atomes-notes, comme de fluctuantes et organiques effluves résonnantes. Acier : flamme et cristal. Acier : un chant. Acier. Steel : un parcours, en cinq volets, d'une poétique du feu. Philippe Schoeller

09/2016

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Critique

Les écritures confinées. Créer, afficher, diffuser

Qu'a-t-il d'inédit, ce confinement mondial de 2020-21 ? Pas une mise en quarantaine d'individus contaminés comme on a pu en connaître par le passé (les grandes pestes), pas une réclusion volontaire qu'un ermite, un moine ou un artiste choisit pour se couper du monde ou y renoncer, mais une assignation à résidence de la planète pour se protéger d'un virus inconnu. Un confinement portant brutalement atteinte aux libertés individuelles, même dans nos démocraties, et faisant soudain vaciller les évidences de l'ordinaire et de l'infra-ordinaire de nos vies. L'écriture a toujours été une réaction première face aux catastrophes individuelles ou collectives. Or, que nous disent les écritures en confinement, une fois dépassée l'évidence de mettre des mots sur le caractère inouï d'un enfermement forcé ? Comment le confinement a-t-il influencé, voire transformé nos pratiques d'écriture et les représentations qu'on s'en fait ? Quels supports d'écriture ont été mobilisés ? Quels récits personnels ou collectifs se sont écrits ? Ce volume entend faire un premier bilan d'une enquête sur ces questions des écritures confinées et des supports d'écriture. Une approche théorique, sociologique, économique, poétique et générique des écritures confinées, où le point de vue des professionnels du livre croise celui d'écrivains, de philosophes et d'auteurs amateurs. Avec les contributions de : René Audet, Jean-Christophe Boudet, Corentin Boutoux, ­Alessandro Cocorullo, Agathe Cormier, Rossana De Angelis, Oriane Deseilligny, Ciro De Vincenzo, Sylvie Ducas, Anita Franceschi, Sarah Gensburger, Tanguy Habrand, ­Nisrine Ojeil, Vincent Ruiz, Flavia Serio, Marta Severo, Eve Vayssière.

06/2022

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Critique littéraire

Renan et la Grèce

Il est curieux que l'on ne trouve, au sein de l'oeuvre immense laissée par Ernest Renan, aucun ouvrage spécifiquement consacré à la Grèce. Car, ainsi qu'Henri Peyre le démontre à merveille, la référence passionnée à l'art, à la philosophie, à la mythologie grec, parcourt (comme en fil rouge) l'ensemble des travaux du savant, depuis ses premiers textes. Plus précisément, la Grèce, chez Renan, s'exprime simultanément par fragments concrets et par ligne mélodique continue, "flottante", d'un dithyrambe sans variations. Si Renan a pu contribuer à la connaissance savante du monde grec (par des études linguistiques ou philologiques très précises), il a développé par ailleurs une vision plus vaste, plus libre et sans doute plus poétique d'une civilisation idéalisée (le fameux - ou fumeux ? - "miracle grec"), proclamant l'universalité et l'unicité de sa pensée : "Tout ce que l'Orient sémitique, tout ce que le Moyen Age ont eu de philosophie proprement dite, ils le doivent à la Grèce"... Dans son rapport avec celle-ci, Renan fleurte avec le romantisme. Conscient de ses zones sombres d'irrationalité, de son "tragique" ou de son hubris, il ne cessera pourtant d'admirer la "fraîcheur exquise" de l'esprit grec, plein de fantaisie et d'originalité inventive. Dans son Histoire du Peuple d'Israël, la grande oeuvre crépusculaire, Renan écrit : "Notre science, notre art, notre littérature, notre philosophie, notre morale, notre politique, notre stratégie, notre diplomatie, notre droit maritime et international, sont grecs d'origine (...) Le progrès consistera éternellement à développer ce que la Grèce a conçu, à remplir les desseins qu'elle a, si l'on peut s'exprimer ainsi, excellemment échantillonnés".

04/1973

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Revues

Cahiers Aragon N° 3

L'idée de ce troisième numéro des Cahiers Aragon est née au cours de deux journées d'étude organisées par l'ITEM sur l'écriture du désir dans l'oeuvre d'Aragon, elles-mêmes imaginées à partir du constat d'un manque dans la bibliographie critique d'une étude complète sur le sujet. Sans être exhaustives, les interventions contribuent ainsi à mettre en lumière un pan de l'oeuvre d'Aragon encore peu exploré, celui consacré au désir, à son écriture, et à la pensée qui la soutient. C'est donc à un Aragon érotique que ce numéro s'intéresse. Pourquoi pas un Aragon pornographe ? Sans rentrer dans les détails de cette distinction théorique, nous nous contenterons simplement de poser une continuité entre ces deux registres d'expression, en postulant que l'érotisme est une pornographie accompagnée d'un -isme - soit sinon d'une idéologie, du moins d'une pensée de la sexualité - tout en ayant conscience que, réciproquement, la pornographie la plus crue est elle-même aussi toujours soutenue par une certaine idée de la sexualité. Il devient peut-être théoriquement plus fécond cependant de penser ces deux catégories en termes de registre littéraire : l'érotisme caractériserait une écriture qui dirait la sexualité par le biais d'une rhétorique de la suggestion, de "l'érotique-voilé" dirait Breton, tandis que la pornographie userait à outrance de la valeur référentielle du langage pour tenter de dire et de décrire la chose. On verra qu'Aragon pratique dans ses écrits les deux registres et que dans les deux cas, pornographie comme érotisme charrient avec eux une valeur philosophique, poétique, voire politique.

09/2022

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Poésie anthologies

Poèmes pour tous

A la fin de sa vie, Eluard compose Poème pour tous, une anthologie de ses propres poèmes, qu'il n'aura pas le temps de voir paraître. Regard rétrospectif sur l'ensemble de son oeuvre, Poème pour tous porte évidemment la marque des préoccupations du dernier EluardA : préoccupations politiques, sociales, résistantes, recherche d'une poésie populaire pour s'adresser à " tousA ", qui l'amèneront, dans cette anthologie, à minorer la place occupée par les poèmes de l'époque surréaliste. Au seuil de la mort, le poète travaille ainsi tout à la fois à dégager l'unité de son oeuvre, et à indiquer le sens qu'il veut qu'on lui donne. " Paul Eluard a écrit des milliers de vers. Ce livre, qui groupe cent vingt poèmes seulement, ne le trahit cependant pas. Bien au contraire, en lui s'affirme le sens le plus profond de la poésie. Car les Poèmes pour tous marquent, dans l'oeuvre du grand poète, à la fois la continuité sans faille et l'approfondissement, la clairvoyance chaque jour plus haute de sa révolte contre l'injustice, la sottise, l'erreur, la guerre, la misère. De 1917 à 1952, il n'est ainsi pas un poème de ce livre - comme il n'en est sans doute pas un dans toute l'oeuvre d'Eluard - qui ne soit, sous les apparences parfois de l'obscurité ou de l'expérimentation poétique, un pas en avant dans la conquête de cette "vérité pratique" dont Paul Eluard réaffirme, après Lautréamont, qu'elle est le but de la poésie. A " Extrait de la préface de Jean Marcenac

11/2023

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Revues

Le français préclassique 1500-1650 N° 23/2021

Philippe SELOSSE : Préface Place et conscience du latin en français du Moyen Age à nos jours Oleg AVERYANOV, Camille BELLENGER, Yoan BOUDES, Jean CRUCHET, Peter NAHON et Adeline SANCHEZ : Introduction : Latin et français, latin ou français, latin en français ? Gilles SIOUFFI : Avant-propos Claire LAFOND-ZINE : Négation dite "explétive" en français et subordination négative en latin : mise en perspective et analyse Céline GUILLEMET-BRUNO : Traductions médiévales du Canticum canticorum : de la traduction à l'innovation poétique, dans les bibles de Macé de la Charité et de Guyart des Moulins Claire DONNAT-ARACIL : Traduire du latin au français dans les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci : conscience linguistique, conscience religieuse Vanessa OBERLIESSEN : La mythologie dans la poésie religieuse latine du XVIe siècle Daniel MELDE : Français ou latin ? La langue de la poésie épique en France (1500-1700) Giovanna BENCIVENGA : Faire le deuil de la disparition du latin dans le débat sur les langues vernaculaires au XVIIe siècle. Le cas des Entretiens d'Ariste et d'Eugène du Père Bouhours (1671) Pierre LYRAUD : Vers la particitation : les citations latines bibliques dans les Pensées de Pascal Conclusion Comptes rendus et notes de lecture Bauhin, Jean, 2020, Histoire notable de la rage des loups advenue l'an MDXC, Hélène C. Martin et Colette H. Winn (éds), Paris, Garnier [par Philippe Selosse] Cavallini, Concetta, 2019, Essais sur la langue de Montaigne. Théories et Pratiques, Bari, Cacucci Editore [par Violaine Giacomotto-Charra] Frazier, Françoise et Guerrier, Olivier (éds), 2018, La Langue de Jacques Amyot, Paris, Garnier [par Paul Gaillardon] Goux, Mathieu, 2020, Le Pronom-déterminant relatif lequel en français préclassique et classique (1580-1720), Paris, Garnier [par Claude Buridant] Index lexical

11/2021

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Livres 3 ans et +

Le grand patatou

Vous connaissez le Grand Manitou ? Chez les Indiens, c'est le chef de tout. Mais si on n'est pas un Indien d'Amérique, ce n'est pas grave : il y a le Grand Patatou. Un livre pour dire aux tout-petits comment sont nées les choses du monde. Autrefois, il y a très longtemps, il n'y avait rien, absolument rien du tout. Ni Lune ni étoiles. Pas de planète, pas de Terre non plus. Pas plus qu'il n'y avait pas de ciel, de mer, de poissons et de chatons. Il n'y avait personne... ou presque : IL N'Y AVAIT QUE LE GRAND PATATOU ! Comme il n'y avait rien, le Grand Patatou n'était que le chef de rien du tout. Puis un jour il voulut s'asseoir, pour essayer... mais comme il n'y avait rien pour le soutenir, le Grand Patatou tomba, tomba, tomba très longtemps, si bien qu'il finit par toucher quelque chose. Sur ce quelque chose, il se découvre tout un tas de superpouvoirs ! Comme la marche, le rire, et même la parole... qu'il utilise pour nommer toutes les autres choses qu'il invente dans son univers. Mais c'est fatigant de créer un monde ! Après avoir inventé les histoires et les jolis rêves, il est temps de se coucher. Allez maintenant, au lit... et on n'oublie pas son doudou Patatou ! Avec un texte très tendre et poétique, Antonin Louchard manie les mots comme des doudous. Il joue avec, les utilise pour créer un monde et développer l'imaginaire des enfants. Voici le premier livre pour les tout-petits qui leur raconte la création du monde !

11/2019

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Littérature française

CONTES ET NOUVELLES Tome 2

Contes et nouvelles en vers est un recueil de divers contes et nouvelles grivois, recueillis et versifiés par Jean de La Fontaine et publiés en trois parties par Claude Barbin, en 1665, 1666 et 1671. Pour écrire ces contes, La Fontaine s'est inspiré de plusieurs oeuvres françaises et italiennes des xve et xvie siècles, dont le Décaméron de Giovanni Boccace, Orlando furioso de Ludovico Ariosto, la collection Cent Nouvelles Nouvelles d'Antoine de La Sale et l'oeuvre de Bonaventure Des Périers. Les contes de la Fontaine La crispation religieuse de la fin du règne de Louis XIV, et plus tard la pudibonderie du xixe siècle, ont mis dans l'ombre ces contes licencieux dont le défi poétique consiste à jouer de l'implicite pour ne pas nommer la sexualité, à "dire sans dire" , dans un jeu de dérobade et de provocation reposant sur la complicité du lecteur. Deux recueils de contes et nouvelles en vers, dont les canevas licencieux sont tirés notamment de Boccace et des Cent nouvelles nouvelles, paraissent en 1665 et 1666. Continuation de cette expérience narrative mais sous une forme brève et, cette fois, respectant la morale, les Fables choisies et mises en vers, dédiées au Grand Dauphin, paraissent en 1668. Auparavant, bien qu'au service de Nicolas Fouquet et même s'il est connu à ce titre, il n'a encore rien vendu de sa production littéraire ; L'Eunuque (1654) passe inaperçu, Adonis (1658) ne paraitra qu'en 1669, Les Rieurs du Beau-Richard (1659) est destiné à moquer les habitants de Château-Thierry6, Elégie aux nymphes de Vaux (1660) et l'Ode au roi (1663) sont publiées clandestinement sur feuille volante.

01/2023

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Collection Budé

Oeuvres complètes. Tome 2, Volume 3, Traités 30 à 33, Edition bilingue français-grec ancien

Les traités 30 à 33 de Plotin comptent parmi les plus complexes et les plus fascinants du corpus des Ennéades. Considérés longtemps comme formant un unique grand traité (l'hypothétique Grossschrift), ils sont au coeur du débat de Plotin avec certains gnostiques (identifiés principalement à des séthiens platonisants), une querelle dont l'ampleur et la durée dépassent de loin ce que l'on a entrevu initialement et dont le traité 33 lui-même, intitulé Contre les gnostiques, constitue le centre premier. A partir de cet écrit, en effet, on peut se faire une idée de la nature de plusieurs débats philosophiques et théologiques dans la Rome du IIIe siècle de notre ère, peu avant que le christianisme ne commence à s'imposer dans cette partie du monde face à l'hellénisme. Mais l'ouvrage réserve aussi d'autres surprises, dont le célèbre traité 30 Sur la contemplation, une réflexion qui a inspiré des générations de penseurs à travers les âges jusqu'au romantisme notamment et qui, à lui seul, se trouve au départ de ce qu'on pourrait appeler un genre littéraire en soi, le "poème métaphysique" , et dont l'interprétation fournie ici, on pourra le constater, s'avère à bien des égards neuve sinon même surprenante. Et que dire par exemple encore du Traité 31 Sur la beauté intelligible, qui renferme peut-être les propositions les plus originales dans le champ de l'esthétique depuis la Poétique d'Aristote ? En bref, un Plotin à découvrir qu'on pourrait dire ici à son meilleur, étudié et présenté par une équipe de spécialistes de provenance internationale.

06/2021

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Littérature française

Rien ne dure vraiment longtemps

Son phrasé est celui d'un garçon pressé. Les images qu'il convoque, autant de coups de feu dans l'âme. L'itinéraire de Matthieu Seel, dit " Charles " , ne souffre aucun temps mort. Sa naissance sous X, son parcours de gosse aux mille questions, qui veut grandir trop vite en espérant un jour pouvoir y répondre, ses premiers pas, puis ses premiers joints dans le 19e arrondissement de Paris où il a grandi et les jardins chics de la rive gauche où il a choisi un blase pour la vie, ses déambulations sous crack dans la rue, le métro, les parkings et sur la Colline, il les raconte. " Charles " a vogué d'un monde à l'autre, et d'un monde à l'autre, cherchant sa place, un beau jour il a sombré. Mais Matthieu a fini par supplanter " Charles " . Sa rédemption après l'addiction, son sevrage, en équilibre sur un fil ténu, celui de l'existence, il les raconte aussi. Rien ne dure vraiment longtemps, c'est un constat et c'est un voeu, un premier livre rare, un hymne à ceux qu'on croise sans les regarder, une trace écrite de toute la violence du monde. C'est le récit lumineux d'un garçon sensible qui avait toutes les cartes pour mourir et a choisi de vivre. A propos de l'auteur " Charles " , c'était son blase quand, à trente ans, il racontait son quotidien de fumeur de cailloux dans Crackopolis (Arte radio). Matthieu Seel a aujourd'hui trente-neuf ans et livre avec Rien ne dure vraiment longtemps un premier récit immersif et poétique.

08/2022

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Littérature française

Et même l'enfer c'est pas grand-chose

La sonnerie du collège retentit. Lucie, 13 ans, arrache d'un coup de dents un bout de l'oreille d'Enzo, un camarade de classe qui a posté sur Facebook un répugnant montage d'elle. Le sang coule. Et la sentence tombe : elle est exclue de l'école. Ca ne suffit pas pour le père d'Enzo qui se présente au HLM de Lucie et de sa mère célibataire Juliette. Il leur réclame 1 000 euros, sinon il portera plainte pour agression. Lucie veut régler sa dette. Le temps d'un été fiévreux, elle erre dans sa banlieue et cherche les moyens d'y parvenir. Autour d'elle, personne ne semble pouvoir l'aider : ni sa mère qui ne rêve que de chanteurs de variété et de jeux télévisés, ni son frère parti faire ses études à Paris, ni son petit copain Jordy qui ne pense qu'au sexe. Et encore moins Esther, la SDF fumeuse de crack, ou Dzaz, l'inquiétant vendeur de kebabs... Lucie ne peut compter que sur elle-même. Bruno Lus nous offre un roman poétique et brutal, où violence physique et sociale se télescopent, sur l'horizon bouché de ceux qui ne sont pas nés où il faudrait. Porté par une oralité cinglante et une bande-son pop, ce texte résolument moderne met en scène des jeunes adolescents livrés à eux-mêmes dans un monde qui ne cherche plus à les comprendre. A un âge où l'existence numérique prend le pas sur la vie réelle, dans un milieu où la drogue apparaît comme la seule échappatoire, Lucie cherche la lumière.

10/2021

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Littérature française

Oublie-moi cinq minutes !

" Une fois que j'ai dit que Maman était la grande affaire de ma vie, par où commencer, alors que tout afflue en même temps, comme si le temps n'existait pas ? Ma mémoire est antérieure à ma naissance. Je revisite dans une chaotique remontée d'images ce qui m'a précédée dans la vie. J'ai entrepris de reconstruire mes souvenirs, vrais ou imaginaires. De me faufiler dans la vie de ma mère. " Ce n'est pas seulement à sa mère que Myriam Anissimov rend ici un vibrant hommage, mais aussi au monde poétique et pauvre des rescapés du génocide des Juifs par les nazis, monde où l'on parlait yiddish et l'on vénérait Staline. Découvrant tôt, dans une France provinciale où l'antisémitisme n'a pas été éradiqué, que sa survie a tenu au miracle et à quelques bonnes âmes, la jeune fille se trace un chemin artistique non sans insolence et non sans humour à travers les violences subies et son besoin d'amour. De grandes découvertes littéraires enrichissent cette formation, accompagnée de simples chansons qui constituent l'imaginaire collectif de toute une génération. Les fantômes reprennent vie dans une multitude de portraits saisissants et entraînent l'écrivain et ses lecteurs dans un merveilleux théâtre de la mémoire. Myriam Anissimov est l'auteur de biographies de référence (Primo Levi, Romain Gary, Vassili Grossman et Daniel Barenboïm) et de plusieurs récits autobiographiques (La Soie et les Cendres, Sa Majesté la Mort, Jours nocturnes, Les Yeux bordés de reconnaissance). C'est une des plus grandes connaisseuses de la littérature yiddish et de la Shoah.

10/2021

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Critique

Flaubert et le moment théorique. (1960-1980)

Et si Flaubert, dont on fête en 2021 le bicentenaire, n'était né, en réalité, qu'il y a une cinquantaine d'années ? Entre ? 1960 et ? 1980, la France traverse une période d'intense effervescence intellectuelle : ce que l'on appellera le moment théorique. Les sciences de l'homme sont mises à contribution pour repenser la littérature selon les normes d'une axiologie formelle - le structuralisme - où prévalent les exigences de systématicité et de radicalité. C'est dans ce contexte que Flaubert acquiert une notoriété de premier plan. En moins d'une décennie, il s'impose comme une référence dominante pour la nouvelle critique, l'Université et les jeunes romanciers qui découvrent sa flamboyante Correspondance à travers une anthologie, centrée sur sa poétique : Préface à la vie de l'écrivain de Geneviève Bollème, où il apparaît comme un véritable précurseur du roman contemporain et de l'esthétique conceptuelle. De Roland Barthes à Michel Foucault, de Jean-Paul Sartre à Pierre Bourdieu ou à Jacques Rancière, de Michel Butor, Nathalie Sarraute et Alain Robbe-Grillet à Pierre Bergounioux ou Pierre Michon, de Jean-Pierre Richard à Gérard Genette, c'est toute une génération qui reconnaît en Flaubert la figure souveraine de l'écrivain, au sens absolu du terme, à la fois prophète du minimalisme, théoricien du style et du travail sur la prose, penseur du processus créatif et inventeur du roman moderne. Sans chercher à être exhaustif, cet ouvrage suit l'ordre alphabétique pour explorer, à travers quelques grands acteurs du moment théorique, ce fascinant processus de réception créatrice dont nous continuons tous aujourd'hui à être les héritiers.

10/2021

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Poésie

La mystérieuse disparition de Gama

Gérard de Nerval écrivait dans les années 1840 : "Non, laisse-moi, je t'en supplie ; en vain, si jeune et si jolie, tu voudrais ranimer mon coeur : ne vois-tu pas, à ma tristesse, que mon front pâle et sans jeunesse ne doit plus sourire au bonheur ? ". Le thème de ce recueil, c'est l'amour impossible, non celui d'un jeune serviteur soupirant sous le balcon de sa noble et intouchable dulcinée, mais celui de l'homme mûr qui décide de se mettre en retrait du monde amoureux à son coeur souffrant plutôt que défendant. C'est une poésie d'éclairs et d'offenses que nous offre tout d'abord l'auteur dans les trois premiers mouvements du recueil, de résistance et d'intuition extatique, portée par un homme irréductible et réfractaire, mais aussi faible et nu confronté à son coeur, à nouveau alarmé d'amour. Dans les trois derniers mouvements, c'est une Terrienne, une femme, qui apparaît. Elle perdra peu à peu toute matérialité au profit d'un souffle divin, la dixième Muse : Gama, qui elle-même s'évaporera dans les cieux, lors de sa sublimation. Il s'agit dans ce recueil d'interroger une existence poétique si forte que, son essence une fois dévoilée, elle a pu faire elle-même la preuve qu'elle était impossibilité et se prolonger dans le néant et dans le vide sans cesser de s'accomplir. Le mot de conclusion, magnifique abstract de ce recueil disséquant consciencieusement l'amour impossible et le désir, reviendra à René Char : " Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir ". V. Seghers.

07/2021

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Critique

Enfances handicapées : une marge indépassable ? Ethnocritique de la littérature de prime jeunesse

Ce livre porte sur les représentations narratives et iconographiques des corps handicapés de l'enfant et de l'adolescent handicapés, au coeur d'un corpus varié d'albums, de bandes dessinées, de romans ainsi que de pièces de théâtre. Ces textes de littérature de jeunesse contemporaine se prêtent ici à une approche ethnocritique qui croise poétique des textes littéraires (ainsi qu'ici des images) et anthropologie du symbolique. Les corps handicapés sont donnés à voir dans leur pluralité et à travers deux postures opposées quoique parfois complémentaires : l'une centrée sur la sur-visibilité (et même parfois sur l'anormalité) du corps handicapé et l'autre centrée, à l'inverse, sur son effacement ou son euphémisation, à l'origine parfois d'une forme de liminarité plus ou moins sublimée. Nombre d'images référentielles, métaphoriques ou métonymiques ainsi qu'euphémiques se déploient au sein des récits : le corps dévoilé ou voilé, le corps incarné et/ou désincarné, le corps singulier (foncièrement singularisé) ou à l'inverse le corps normalisé (et même parfois "réparé"), le corps animalisé et notamment le "corps ailé", le corps réel ou imaginaire, le corps prothétique, le corps-prison, ou encore le corps-fauteuil. Or, ces différentes mises en scène du "corps fermé" et du "corps ouverts" dialoguent souvent, à travers notamment le rapport texte/images des livres. Quels sont les enjeux éthiques et éducatifs d'une "stylisation" littéraire du handicap et des formes d'ensauvagement symbolique de ses représentations contemporaines ? Et quelles sont les stratégies de dépassement et/ou de transcendance du handicap qu'offrent les activités ludiques, artistiques, oniriques ou encore critiques ? Se dévoilerait-il ainsi un nouveau regard, un nouvel art ?

11/2021

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Poésie

Le livre des anges. Suivi de La nuit spirituelle et Carnet d’une allumeuse

La vie de Lydie Dattas à laquelle son oeuvre est intimement liée est en vérité peu banale : née en 1949, fille du musicien Jean Dattas, organiste de Notre-Dame de Paris, elle écrit très tôt des poèmes et connaît sa première publication à 20 ans au Mercure de France, elle épouse à 23 ans Alexandre Bouglione, se lie d'amitié avec Jean Genet, rencontre Jean Grosjean qui préfacera son livre majeur Le livre des anges, correspond avec Ernst Jünger, avant de partager le chemin de Christian Bobin. Le volume que nous proposons donne bien sûr à lire ce Livre des anges dont la parution eut en son temps un large écho en raison de sa puissance lyrique et de la tonalité étrange du propos entre mysticisme, sensualité et féminité revendiquée. Nous y adjoignons deux livres qui contribuent à complexifier le jugement du lecteur sur le parcours de cette poétesse qui prétend faire prévaloir la puissance du coeur sur le prestige de l'intelligence, et qu'on réduirait en l'enfermant dans le simple registre d'une mystique contemporaine : La nuit spirituelle, écho de ses relations ambivalentes et tourmentées avec Jean Genet et le récent Carnet d'une allumeuse (ici dans une version nouvelle) qui d'une autre façon revendique la force créatrice de la femme et dénonce les malentendus qui contribuent à la nier en l'enfermant dans le statut d'objet de séduction et de plaisir. Dans un article de La Croix Patrick Kéchichian a justement situé cette poésie entre "mystère et fureur". C'est naturellement Christian Bobin qui offre une magnifique et inspirée préface à cet ensemble poétique insolite et de haute intensité.

06/2020

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Poésie

Exumérance. 2022

Exumérance, est une expérience de pensée et poétique où il y a quelque chose au de là des mots. Quelque chose qui se communique sans le dire et dans le jouir. Une piste, pour, aller quelque part. Retrouver, là où s'est trouvée l'auteure et continuer son chemin, sa consigne. Le point de départ : retrouver le message profond caché derrière les mots inventés. L'arrivée : gagner le droit de continuer le projet Exumérance. Exumérance c'est donc, des gens qui parlent sans parler officiellement, un message qui doit être trouvé par n'importe qui dans le monde et dans le temps et ainsi continuer à l'infini la boucle énigmatique que nous créons ensemble. Il y a donc différents niveaux de lecture. La phrase géante créée entre tous ceux qui ont trouvé, elle, ne se sait qu'entre les créateurs d'Exumérance. L'autre niveau d'interprétation quant à lui, visible à l'oeil inconnu du public se vit dans la recherche, aussi longtemps qu'il le faut. Dès qu'une personne a découvert le message d'une oeuvre d'Exumérance ou des oeuvres dans leur entièreté, il n'est plus possible pour les suivants d'avoir la confirmation de ce qui est dit par les artistes. Exumérance n'a pas de matériau établi, il est possible de continuer la chaîne avec n'importe quoi et n'importe qui, n'importe quand et n'importe où tant qu'il y a un message à découvrir. Un contrat de confidentialité est signé entre les membres du projet. Seul l'esprit a le droit de deviner, impossible de faire fuiter l'information.

12/2022

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Critique Poésie

L'autre versant du cri. sur la poésie de Jean-Louis Chrétien

"Poète et philosophe, et chrétien aussi - c'est le même homme assurément, parce que le même corps habité de toutes ces passions. Et pourtant combien de voix distinctes échangent, se répondent, comme une première polyphonie, restreinte mais déjà bien réelle, avant de convoquer tant d'oeuvres au fil d'une érudition prodigieuse et pourtant légère. On le connaît philosophe, tout à la tâche de méditer les promesses de sens contenues dans la parole, de toute parole qui se lève et se risque à répondre à l'appel du monde, du beau, des autres, de Dieu... , mais contenues aussi dans l'espace plus resserré du poème. La parole et la voix, le nom et le corps, le cri et le murmure, la nudité et la pudeur, le plus bouleversant dans le plus intime, l'aventure entière d'être-homme dans le souffle des mots et leur silence - la poésie ne dit rien d'autre, mais avec une encore plus grande retenue, et sans aucun souci d'illustrer. Le poème juste dit, ne démontre rien. On le sait chrétien, sans jeu de mots facile, et surtout sans que la foi brûlante qui fut la sienne ne dresse le moindre péage dont le lecteur devrait s'acquitter pour entrer dans l'espace tout d'hospitalité du poème. Poésie profane donc, comme lui-même le reconnaissait, et sans qu'il y ait lieu d'émettre sur ce point le moindre soupçon. Voilà pour les différences - mais n'eussions-nous que les livres de philosophie, sans doute aurions-nous pu deviner une sensibilité poétique à l'oeuvre, doublant de sa langue d'orfèvre la rigueur des descriptions et commentaires. "

12/2023

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 28, Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

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Littérature française

Oeuvres complètes. Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

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Littérature étrangère

Leopardi

Giacomo Leopardi était né à Recanati en 1798. Sa vie brève s'acheva à Naples en 1837. Il avait trente-neuf ans. Pendant longtemps, nous n'avons eu en France qu'une vision partielle et imprécise de cette figure majeure de la littérature. Au terme d'un travail considérable accompli au cours des dernières décennies, nous disposons désormais de traductions complètes des oeuvres essentielles du grand poète et penseur italien, y compris sa volumineuse Correspondance et son immense et fascinant Zibaldone. Ce livre arrive ainsi à point nommé. Après une enfance heureuse, la vie de Leopardi fut une blessure ouverte au coeur de sa jeunesse et jamais refermée. Il lui échut alors un destin sans autre miséricorde qu'une flamme intérieure portant la pensée poétique à sa force maximale et le verbe à sa plus haute perfection. Le temps où il vécut fut celui d'une stagnation et il jugea son époque "ridicule et glaciale". Après des années de réclusion à Recanati, où il se consuma dans des "études mortelles", Bologne, Pise, Florence et Naples scandèrent les étapes d'un chemin d'angoisse, de douleur, de désolation, de passion, de solitude, mais aussi d'intense création et de quête jamais renoncée du bonheur. "Il est aussi impossible d'être heureux que de jamais cesser d'aspirer, par-dessus tout, voire uniquement, au bonheur", écrivait-il. Tout en suivant avec une empathie profonde l'itinéraire humain de Leopardi, Pietro Citati nous conduit au coeur de l'oeuvre d'un poète immense et d'un penseur génial dont l'une des contradictions fécondes consista à être un Moderne détestant la modernité.

10/2014

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Littérature érotique et sentim

Doutes Tome 1 : La part des anges

Le monde peut bien tourner autour d'elle, Yaëlle s'en moque. Pourtant, à vingt ans, une jeune fille en fleur devrait s'étourdir dans la ronde des sentiments. Elle devrait vivre et se perdre dans ces tumultes intimes que seules les femmes connaissent. Elle devrait donner corps à ses amours rêvés. Landry est un play-boy, collectionneur d'histoires, taxidermiste des coeurs. Un esprit frappeur. Ils se rencontrent. La douce lumière du printemps angevin inonde les vignes, le renouveau de la vie écrase la morte-saison. Cette année, le vin sera bon. Tout comme lui, Yaëlle aura besoin de vieillir. De prendre de la maturité. D'associer saveurs et épices, parfums et force, de donner une nouvelle couleur à sa robe, et d'enivrer, d'étourdir Landry... Landry devra boire au calice de sa beauté, de son amour démesuré et il devra contrôler l'incendie qu'il a provoqué dans le corps et l'âme de Yaëlle. Pourtant, tout les séparent. Alors, ils se feront mal, ils s'écorcheront vifs aux barbelés de leurs tourments, se perdront coeurs et âmes dans la lie écarlate de leurs amours incandescents et nieront l'essentiel. Souhaitons qu'il leur restera à consommer la part des anges flottant quelque part entre ciel et terre... Il est des histoires qui nécessitent plusieurs tomes. Celle-ci en est une. Parfois crue, parfois poétique, parfois déroutante, Zéa Marshall offre à ses lecteurs, une fresque angevine, digne de ces histoires qui ont marqué plusieurs générations de spectateurs. Pionnière de la collection Romance Addict, femme d'expérience et de talent, notre auteure avec sa saga " Doutes ", vous emportera dans une douce ivresse des sens.

11/2020

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Beaux arts

Pierre Soulages. Outrenoir, Edition revue et augmentée

Pierre Soulages, "le peintre du noir", est un géant de la peinture contemporaine. De ses premiers idéogrammes au brou de noix des années 40 jusqu'aux monumentaux polyptyques architectoniques de ses "Outrenoirs", il n'a cessé de mener son oeuvre entre sculpture d'ombre et poétique de la lumière. Dans ces entretiens, Soulages évoque son parcours d'homme et d'artiste depuis ses débuts de jeune méridional monté à Paris pour décrocher un brevet de professeur de dessin, mais que le jury dirige, dès l'examen d'entrée, vers les Beaux-Arts auxquels il n'osait presque pas rêver. Jusqu'à la création de son musée à Rodez. Son expérience de viticulteur dans le Midi pendant la guerre pour échapper au service militaire en Allemagne. Ses rencontres, notamment avec les grands peintres américains de l'après-guerre. Son amour de la poésie. Le grand tournant de son oeuvre, en 1979, quand il invente le "noir Soulages" qu'il appelle "outrenoir" (lumière et espace naissant dans la géographie même de la matière et de la couleur). La brève parenthèse télévisuelle qui l'amène à être l'un des fondateurs de la chaîne Arte. L'étonnante aventure de ses vitraux pour l'abbaye de Conques.Ou son exposition à Saint-Pétersbourg où il est le premier artiste vivant à être présenté au Palais de l'Ermitage. Ou encore, plus près de nous, les 500 000 visiteurs venus au Centre Pompidou admirer ses oeuvres. Dans ce livre, Pierre Soulages raconte surtout son désir intense et toujours intact de peinture, son perpétuel état de recherche et cette quête de lumière qui en est le fondement.

05/2012

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Poésie

Métamorphoses des villes

" Ma poésie est née de mes voyages ", écrit Pieris. L'étincelle poétique, chez lui, résulte de la rencontre entre le poète et un lieu. Une ville de préférence. A preuve, la présente anthologie qu'il publie d'abord en 1999, puis en 2009 dans une version augmentée, puisant dans tous ses recueils antérieurs : 300 pages de poésie dans l'édition grecque, dont la moitié se retrouve ici. Elles sont toutes là, semble-t-il, les villes qu'il a visitées, qu'il a le plus souvent aimées, Sidney, Londres, Amsterdam, Lund, Hambourg, Moscou, Saint-Petersbourg, Paris, Bordeaux, Genève, les villes italiennes en force (Milan, Venise, Ravenne, Ferrare, Naples, Palerme, Catane, Syracuse), Grenade revenant comme une obsession, les villes grecques (Athènes, Thessalonique, Florina, les crétoises Rethymnon et Heraklion), sans oublier les villes de sa patrie, bien sûr, Limassol et Nicosie en tête. Villes moins décrites qu'évoquées, moins vues que souvenues, moins vécues sans doute que rêvées. Aucun pittoresque, décors limités à l'essentiel : la ville est une femme, les détails de son visage et de son corps importent moins que les émotions partagées. Cette ville-femme, idéalement, s'incarne dans une femme de chair, et la même scène se reproduit, lancinante : l'apparition - brève rencontre, ou brèves retrouvailles, ou simple vision fugitive - d'une femme qui pourrait presque être la même à chaque fois, alors qu'en même temps les villes ont tendance à se mélanger elles aussi, entre celle où l'on se trouve et celle dont on se souvient (d'autres ou la même autrefois), avec presque toujours, en surimpression, l'image des villes de la patrie souffrante.

08/2012