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Littérature française

Les Grands romans d'Alexandre Dumas Tome 1 : Mémoires d'un médecin. Joseph Balsamo

" Retour à Dumas père " : ce rappel à l'ordre de Ramon Fernandez, publié dans la NRF du 1er décembre 1941, n'a pas été assez entendu. La collections Bouquins a bien voulu rééditer Dumas et pour ce faire, a choisi d'établir à partir de manuscrits, un texte qui n'aurait pas subi les multiples attentats des directeurs de feuilletons et des imprimeurs (lectures erronées, standardisation de l'écriture, censure, etc.). A ne pas vouloir relire ses épreuves, Dumas a connu le risque d'être défiguré. Rééditer Dumas signifiait aussi adapter à l'œuvre un appareil critique qui ne trahirait pas son rythme essentiel. Aussi fallait-il une annotation légère, contrebalancée par un Dictionnaire qui recense les multiples personnages que Dumas a inventés ou qu'il a empruntés plus volontiers à l'Histoire, depuis l'Antiquité jusqu'à ses propres contemporains. Joseph Balsamo s'ouvre le 6 mai 1770. Le Grand Cophte, Joseph Balasmo, trace le dessein de la société des Illuminés : abattre la monarchie en commençant par la plus fragile, la monarchie française. On participe, avec Althotas, à des scènes de magie des sacrifices humains ; on comptait à l'amour d'un jeune philosophe en herbe pour la belle et inaccessible Andrée de Taverney ; on suit les intrigues de la Du Barry et du duc de Richelieu, toujours prêt à satisfaire les appétits de luxure de Louis XV ; on assiste à l'accession au trône de Louis XVI et à l'ascension de Marie-Antoinette qui n'a pas la retenue d'une reine quand un cœur enflammé se jette à ses pieds. Claude Schopp. Joseph Balsamo se poursuit par Le Collier de la reine et Ange Pitou (1 vol.), La comtesse de Charny et Le Chevalier de Maison-Rouge (1 vol.).

12/1990

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Littérature étrangère

Le noyau blanc

Rüdiger Stolzenburg a presque la soixantaine. Chargé de cours à l'université de Leipzig, il n'a aucune chance de voir sa carrière universitaire progresser ; en général, lorsqu'un poste de professeur se libère, il est attribué à un collègue de l'Ouest. Son champ de recherches - le librettiste et compositeur Weiskern - n'intéresse personne : impossible donc de trouver des crédits de recherche. Sa vie privée n'est guère plus enthousiasmante, bien qu'il collectionne les femmes, jeunes, voire même très jeunes, et piétine allègrement l'amour de la seule femme qui tienne vraiment à lui. Or, Stolzenburg a des difficultés financières, car dans la nouvelle Allemagne son maigre salaire de chargé de cours ne suffit plus à lui assurer le train de vie auquel il aspire, d'autant que le fisc de la réunification vient de lui notifier un redressement d'impôts assez conséquent. Rüdiger croit voir son heure de chance dans une proposition qui lui parvient via Internet : un collectionneur l'informe être en possession de manuscrits inédits et inconnus de Weiskern pour lesquels il cherche un acquéreur. Pris d'une passion furieuse pour ces textes, il remue ciel et terre pour trouver l'argent. Envisage même de se laisser acheter par un étudiant en échange d'un diplôme. Christoph Hein a habitué ses lecteurs à son regard lucide et à ses descriptions sobres et incisives. Dans ce roman il souligne la façon dont la chute du Mur et la réunification ont profondément modifié le cours de la vie des Allemands de l'Est. Son héros, naïf, mal à l'aise avec les règles d'une société dans laquelle chacun est en concurrence avec tous pour conquérir sa place au soleil, est l'éternel perdant de ce nouvel ordre du monde.

09/2016

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Critique littéraire

Les reliures à plaques françaises

Cet ouvrage abondamment illustré réunit sous forme de catalogue 251 notices consacrées à des plaques de reliures dont plusieurs sont inédites et dont certaines étaient inconnues jusqu'à présent. La recherche des auteurs s'est principalement portée sur les bibliothèques françaises, mais aussi sur de nombreux fonds de province et de l'étranger ainsi que sur quelques collections particulières. Les notices, accompagnées chacune d'un frotti, sont classées suivant l'ordre alphabétique des thèmes décoratifs. Ce classement permet de mieux intégrer les cas douteux et de constituer un instrument de recherche facile d'accès. Chaque notice comprend trois parties : identification de la plaque, liste et description des livres manuscrits ou imprimés qu'elles décorent (avec indication des possesseurs et des cotes anciens) et enfin un commentaire historique indiquant notamment les éléments permettant de dater ou de localiser une plaque. Une bibliographie termine la notice. Les auteurs ont établi les limites chronologiques de l'emploi des plaques en France depuis environ 1480 jusqu'aux années 1535/1536 en faisant ressortir les influences venues des Pays-Bas où ce type de décoration était connu dès le XIVe siècle. Le rôle de Paris est évidemment essentiel, mais d'autres centres importants ont pu être repérés, à Lyon notamment, mais surtout en Normandie. La consultation de l'ouvrage est facilité par une table alphabétique générale et par une liste des plaques divisée en trois parties : localisations sûres, localisations possibles, localisations douteuses. Vient ensuite une table par cote des livres cités. Non seulement les historiens et les historiens du livre, mais également les amateurs et les collectionneurs de reliures disposent désormais d'un instrument de référence qui n'est certainement pas prêt d'être remplacé.

01/1997

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Philosophie

Schelling

Ce volume donne dans sa partie principale le texte d'un cours professé à l'université de Fribourg-en-Brisgau durant le semestre 1936 ; il est complété, en appendice, par quelques passages extraits de manuscrits préparatoires à un travail de séminaire consacré à Schelling durant le semestre d'été 1941, et enfin par des notes datant des années 1941-1943. Le cours propose une interprétation suivie des recherches sur l'essence de la liberté humaine, en orientant d'abord la méditation sur la question centrale du système, de son élaboration moderne, et de la co-appartenance de la volonté de système et de la métaphysique de la subjectivité. Car c'est sur la base de ce long préambule (près de la moitié de l'ouvrage) que l'enjeu de l'instauration schellingienne d'une "métaphysique du mal" conçue comme fondation du "système de la liberté" peut ressortir en pleine lumière. La démarche des séminaires est autre : elle aborde immédiatement la distinction du "fond" et de l' "existence", ainsi que la frappe essentielle de l'être qui la sous-tend : "En dernière et suprême instance, il n'y a pas d'autre être que le vouloir. Vouloir est l'être originaire..." Dans cette décision, par quoi Schelling, faisant directement écho à Aristote (Méta. , Z1), entreprend de sortir de l'aporie constitutive de la philosophie et de son histoire, Heidegger aperçoit la première figure de l'achèvement de la métaphysique, la détermination fondamentale selon laquelle les Recherches accèdent d'emblée au faîte de l'idéalisme allemand. Le chemin de pensée qui, partant de Sein und Zeit et de la question du sens de l'être, conduit à la méditation de l'historialité comme destin et comme Ereignis, passe donc, dans ces années décisives qui précèdent ou suivent immédiatement l'Introduction à la Métaphysique, par le débat toujours repris avec la pensée de Schelling.

12/1993

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Couple, famille

Les carnets de santé des enfants

Qui n'a jeté un œil sur son carnet de santé, celui qu'on donne aux parents lors de la naissance de leur enfant ? Du Dr Héroard suivant au jour le jour l'évolution physique et mentale du futur Louis XIII jusqu'à la réforme du carnet de santé de 2005, en passant par " l'invention ", en 1869, du carnet par un autre médecin montpelliérain. Fonssagrives, voici l'histoire, à travers ces carnets, de l'intérêt de notre société pour la santé des enfants. Cette histoire, racontée par Catherine Rollet, historienne et démographe, auteure de nombreux ouvrages sur les politiques étatique et médicale, mêle les personnages du médecin, de l'État, de la mère, du père et des enfants. Elle scrute les rapports et les contradictions, les évolutions : mémoire familiale, écriture féminine, éducation des parents, inscription des vaccinations, contrôle sanitaire, emprise grandissante de l'État sur le privé, en s'appuyant sur une masse impressionnante de documents manuscrits, les carnets eux-mêmes et la littérature produite à leur sujet, introduisant même une comparaison sur l'Europe et le monde. Entreprise de contrôle des conduites, sans doute, mais aussi nécessaire participation des parents à la tâche des médecins, entre sphère privée et sphère publique, le carnet est l'objet d'enjeux qui rejoignent ceux des libertés individuelles : qui peut et qui doit écrire dans le carnet de santé ? Que peut-on, doit-on ou ne doit-on pas écrire sur le carnet de santé ? Qui peut en prendre connaissance et pour quoi en faire ? Comment garantir le respect de la vie privée tout en cherchant à protéger la vie de l'enfant ? L'enjeu devient aigu lorsque se glissent des visées proches de l'eugénisme, notamment entre les deux guerres. L'acuité du débat sur le " dossier médical " montre bien que ces questions sont d'une grande actualité.

06/2008

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Allemand apprentissage

L'allemand du Moyen Age. Le Moyen Haut-Allemand

Cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui sont amenés à travailler sur la civilisation médiévale d'outre-Rhin (historiens, ethnologues, étudiants germanistes...). Il est conçu comme une clé ouvrant cet univers, comme un accessus. Il se concentre sur l'aire du moyen haut-allemand car la majorité des textes sont rédigés dans des dialectes en relevant. Il commence par exposer où trouver les textes, par dénombrer les outils indispensables et dresser un panorama des difficultés graphiques. Un petit dossier paléographique fournit l'essentiel de ce qu'il faut savoir lorsqu'on travaille sur les manuscrits allemands. Une seconde partie, morphologique, fournit au lecteur connaissant l'allemand moderne la connaissance grammaticale minimale sans laquelle il ne peut comprendre un texte. {Elle traite des problèmes de déclinaison, de conjugaison, de subordination, de construction, des contractions, bref de tout ce qui déroute le lecteur d'aujourd'hui}. Des exercices permettent de tester l'acquisition de "réflexes philologiques. La troisième partie est un choix de plus de cinquante textes classés chronologiquement et couvrant une période allant de 1060 à la fin du 15e siècle. N'ont été retenus que les textes qui n'ont pas jusqu'ici fait l'objet de traduction et sont largement méconnus. {Le florilège présente donc la littérature cléricale (légende hagiographique, sermons, théâtre religieux, traités de morale), les chroniques, la littérature savante (encyclopédies, bestiaires, herbiers, lapidaires), le roman, l'épopée, la fable, la littérature juridique (ordonnances de police, minutes de procès, lois territoriales), des chartes, des comptes de marchands et d'intendants, un statut de confrérie. Un certain nombre de textes reflète l'univers des croyances : textes astrologiques et oniromantiques, pronostics, charmes, supersititions}. Chaque texte est accompagné d'une brève introduction, d'un recensement des difficultés graphiques, grammaticales et sémantiques, d

03/1997

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Tourisme étranger

Constantinople. De Byzance à Istanbul

La colonie grecque de Byzance, devenue Constantinople sous l'Empire byzantin et Istanbul sous les Ottomans, abrita seize siècles durant les fastes de deux grands empires couvrant l'Est méditerranéen, des Balkans à l'Afrique du Nord. Cet ouvrage présente l'aventure de cette civilisation dans sa continuité, sur un même site et tout au long des siècles. Le livre s'ouvre sur la ville byzantine et la fondation d'une nouvelle capitale, celle de l'Empire romain devenu chrétien, Constantinople, dotée de magnifiques monuments, dont la célèbre Sainte-Sophie. Vient ensuite l'effondrement du monde antique, suivi de l'éclosion de la Constantinople médiévale avec son infinité d'églises et de monastères ornés de somptueuses mosaïques, ainsi que de précieux manuscrits enluminés et d'icônes aujourd'hui dispersés dans les plus grands musées du monde. Puis, l'art de Byzance finissant, apparaissent les prémices de la Renaissance à travers les mosaïques de l'Église de Saint-Sauveur in Khora.L'auteur s'attache ensuite à révéler les richesses de Bursa et Edirne, premières capitales ottomanes où les arts arabe, persan et turc opèrent leur synthèse avant de s'épanouir dans Constantinople, conquise en 1453 et rebaptisée Istanbul. Enfin, est étudiée l'Istanbul ottomane qui doit se soumettre à une nouvelle géographie du pouvoir. Le palais de Topkapi est alors bâti face au Bosphore. Vient ensuite l'époque de la grandeur, celle, au XVIe siècle, de Soliman le Magnifique, quand la ville se dote de mosquées impériales rivalisant avec Sainte-Sophie. Arts décoratifs, tissus, céramiques, calligraphies et enluminures s'épanouissent alors. Malgré la décadence qui suivra, le baroque et même l'éclectisme ottoman du XIXe siècle conserveront le merveilleux d'un art oriental qui s'étale sur les rives du Bosphore.

09/2014

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Sciences historiques

Rituel et société à Madagascar. Les Antemoro de la côte sud-est

Dans le nord de Madagascar se développent à partir du Xe siècle des ports cosmopolites accueillant des migrants de diverses régions de l'océan Indien. Au XVe siècle, des musulmans venus du nord-est s'installent à l'embouchure du fleuve Matatàna, dans le sud-est de l'île. Au début du XVIe siècle, ils se constituent en aristocratie dans un royaume dit "antemoro", premier état fondé dans la Grande Ile, qui disparait au XIXe siècle à la suite de révoltes des roturiers. A partir du religieux s'est élaboré dans l'espace antemoro une société à "pseudo-castes" unique à Madagascar. Cette société se caractérise par la séparation des pouvoirs politique et religieux, et par l'existence d'un groupe de parias. Les aristocrates utilisent une écriture en caractères arabes et des manuscrits à contenu magico-religieux qui fondaient jadis leur prééminence. L'étude comparative des cérémonies observées à la fin du XXe siècle révèle l'unité des grands rituels, qui forment un système, inscrit dans une pensée analogique. L'auteur montre l'universalité des dispositifs rituels en même temps que leurs particularités culturelles, et développe une réflexion générale sur la royauté sacrée. Par une "archéologie" du rituel, P. Beaujard s'attache en outre à saisir les influences qui sont à l'oeuvre dans la construction de l'édifice politico-religieux antemoro. Venues d'Asie du Sud-Est, du monde musulman et d'Afrique de l'Est, elles témoignent de la place singulière de Madagascar à la confluence de divers réseaux d'échanges de l'océan Indien, à différentes époques. Après Princes et paysans (1983) et Mythe et société à Madagascar (1991), ce livre est le dernier d'une trilogie qui vise à éclairer les rapports entre mythes, rituels et organisation politique.

08/2020

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Egypte

Le fabuleux destin de la Bibliothèque d'Alexandrie

Le projet de réunir à Alexandrie tous les livres du monde n'avait pas pour seul objectif de contribuer à la gloire des Ptolémées, il visait aussi à attirer dans cette ville des érudits capables d'exploiter ces livres pour en produire d'autres et faire ainsi avancer la littérature et la science de leur temps. Ce texte évoque cette aventure intellectuelle, l'une des plus exaltantes que l'humanité ait vécue et qui s'est déroulée pendant sept siècles. Il rappelle comment Alexandrie fut fondée et bâtie par des hommes de talent et aux grandes ambitions, au point de devenir pour un temps la plus belle ville du monde antique. Il rappelle aussi comment la folie d'autres hommes a engendré l'incroyable série de guerres, de révoltes populaires, d'intrigues de palais, d'assassinats et de débauches qui ont provoqué l'inexorable déclin de la ville et de sa Bibliothèque. Un travail considérable a pu néanmoins être accompli au sein de cette dernière, depuis la gestion de catalogues recensant les 500 000 rouleaux de papyrus qu'elle pourrait avoir hébergés, jusqu'à l'étude critique de leur contenu. Il est montré ici comment la disponibilité de ces rouleaux a rendu possible la production de quelques pièces remarquables de la littérature ou de la philosophie alexandrines, l'accroissement considérable des connaissances historiques et géographiques de l'époque, ainsi que des contributions exceptionnelles à l'histoire des mathématiques, de l'astronomie, de la mécanique et de la médecine. Ce livre se conclut par une évocation du sort de la Bibliothèque d'Alexandrie et de celui des manuscrits en général rappelant - s'il en était besoin à l'époque que nous traversons - que "nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles" .

11/2022

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Proche-Orient

L'offrande et le tribut. Histoire politique de la fiscalité en Judée hellénistique et romaine (200 a.C. - 135 p.C.)

L'impôt étranger était détesté en Judée, paraît-il, par un peuple fier de participer de ses biens au culte du temple de Jérusalem. Cette idée, très répandue dans l'historiographie, vient en effet des sources antiques, mais est-elle historique ? En explorant des sources variées et des découvertes récentes (textes de la tradition littéraire, manuscrits de la mer Morte, monnaie, inscriptions, vestiges archéologiques) et en s'appuyant sur une méthodologie transdisciplinaire (sociologie, psychologie sociale, droit fiscal), cet ouvrage prétend replacer la fiscalité en Judée hellénistique et romaines dans l'histoire politique de cette région. Comme l'impôt est une manifestation de la souveraineté, certains groupes se demandent s'il est permis de payer tribut à un maître étranger en plus de l'offrande obligatoire selon les conjonctures, tantôt visible et tantôt invisible en fonction des aléas de l'histoire. Plus encore, loin d'être consubstantielle au judaïsme, cette doctrine est le fruit d'une instrumentalisation politique, un outil rhétorique brandi, pour motiver le peuple à l'insoumission. Apparue à l'époque des Maccabées, elle est récupérée sous des formes plus ou moins radicalisées par divers partis d'époque romaine. Pourtant, on ne le repère nulle part au-delà des discours : même les plus hostiles au tribut lèvent des impôts sitôt qu'ils se trouvent au pouvoir, souvent en reprenant l'ancien tribut à leur profit. En confrontant cette omniprésence de la contestation antifiscale dans les discours, à la réalité de l'impôt sur la période, cet ouvrage relève la distance entre la politique et la vie concrète et incite à revoir avec prudence divers éléments souvent admis sans réserve : ainsi, que l'impôt tributaire était oppressif, que la population s'est appauvrie du fait de l'exploitation étrangère des ressources, ou encore que les maîtres de la région n'ont visé que leurs intérêts au détriment du consentement des contribuables.

02/2022

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Théâtre

Les Contens. Comédie nouvelle en prose française

Fils du grand humaniste Adrien de Turnèbe, et élevé selon ses voeux, le jeune Odet vit sa carrière trop tôt fauchée : il mourut le 20 juillet 1581, à l'âge de 28 ans, ne laissant à la postérité pratiquement que cette comédie. En plus d'un sens, Les Contens sont une oeuvre unique, et passent, à très juste titre, pour le chef-d'oeuvre de notre comédie renaissante. Ils représentent l'aboutissement le plus achevé, le fleuron de tout l'effort mené depuis une trentaine d'années pour créer en France le genre de la comédie littéraire moderne. Si Les Contens, composés par Turnèbe en 1580 ou 1581 mais laissés manuscrits à sa mort, restent, par l'art et la pensée du dramaturge, une oeuvre singulière, ils se nourrissent des acquis français, eux-mêmes tributaires des sources italiennes. Dans la marche de l'intrigue, dans l'organisation du mouvement scénique des Contens, Turnèbe déploie déjà ses talents. C'est aussi un des attraits des Contens d'avoir su restituer la vie sur la scène - impression qui est due en grande partie à la prose choisie par Turnèbe. Il fait surtout merveille dans l'invention des personnages ; ayant observé la vie, il peut être original, alors même qu'il s'inspire fortement des traditions comiques italiennes et françaises de la Renaissance. Pas plus que le rire n'est éclatant chez Turnèbe, la satire n'est virulente. Pourtant le regard du dramaturge est aigu, acéré sur le monde qu'il met en scène, assez profondément immoral, mais sans cynisme. On voit chez Turnèbe plus d'indulgence que de mépris pour les hommes tels qu'ils sont, plutôt un détachement lucide mais souriant. Plus grinçants, Les Contens n'apporteraient pas ce bonheur au lecteur.

01/2020

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Autres langues

Initiation à l'étude la langue des Vikings (scandinave médiéval)

Cet ouvrage expose le fonctionnement du vieux norrois, très grande langue classique, hélas, injustement méconnue de la plupart de nos compatriotes. Cette langue est l'outil qui, dans le dernier tiers du Moyen Age, a servi la composition de ces chefs-d'oeuvre de la littérature européenne que sont les célébrissimes "sagas" ainsi que les "eddas", d'égale réputation, grâce auxquelles nous est connu l'univers intérieur des anciens Germains. L'immense majorité de cette très grande littérature a été rédigée aux XIIIe et XIVe siècles en Islande, qui avait été colonisée vers la fin du IXe à partir de la Norvège et des régions des îles Britanniques alors sous domination scandinave (viking). Mais les autres variantes, continentales, du vieux norrois (vieux danois, vieux suédois, vieux gutnique) sont également considérées dans nos pages. Au cours des siècles, le norrois est graduellement devenu le norvégien, le suédois et le danois d'aujourd'hui. L'islandais, quant à lui, est resté fidèle à ses origines médiévales et n'a évolué que très superficiellement. L'apprentissage du norrois classique débouche par conséquent sur une compréhension en profondeur de l'idiome toujours en usage de nos jours sur "l'île de glace et de feu". C'est précisément ce qui, à l'inverse, permet aux Islandais du XXIe siècle de lire dans le texte leur littérature ancienne avec une aisance et un naturel dont nous ne pouvons que rêver à propos de notre Chanson de Roland... De tout cela, ainsi que de l'aspect matériel des manuscrits (paléographie), il est question dans nos pages et nous convions le lecteur à s'embarquer pour un passionnant voyage linguistique et culturel au terme duquel il serait bien surprenant qu'il ne cherche à continuer par lui-même son exploration d'un univers physique et mental aussi fascinant.

12/2018

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Littérature étrangère

Un poète fusillé. Vers choisis

Nikolaï Oleïnikov fut une des nombreuses victimes des purges staliniennes. En 1937, à peine âgé de 39 ans, il fut déclaré " ennemi du peuple " comme de nombreux intellectuels et écrivains russes de l'époque, et fusillé, après avoir publié seulement trois poèmes. Né en 1898 dans un village cosaque du Don, Oleïnikov commence à fréquenter les révolutionnaires très tôt, puis rejoint l'Armée Rouge en mars 1918. Son propre père le dénonce, mais il arrive à s'enfuir. Après la victoire de la Révolution, il devient membre du Parti bolchévique en 1920 et commence une carrière de journaliste, notamment au sein de la Pravda. Mais en tant que poète, il est proche du cercle des Obérioutes (Daniil Harms en est le représentant le plus connu), un mouvement comparable aux dadaïstes voire aux surréalistes en France, et quand le " réalisme social " sous le contrôle de l'Union des écrivains de l'URSS devient le seul dogme littéraire acceptable aux yeux du parti, l'étau se referme lentement autour d'Oleïnikov. Il est arrêté le 20 juillet 1937 à l'aube, puis après avoir été interrogé sans relâche puis torturé, il est fusillé le 24 novembre de la même année. Sa femme Larissa a miraculeusement réussi à conserver les manuscrits qu'il lui avait confiés, et ce malgré sa déportation en Bachkirie. La poésie ironique et tendre d'Oleïnikov commence à circuler en Union Soviétique à partir des années 1970 grâce aux éditions clandestines des samizdats, et petit à petit, Oleïnikov devient un poète très populaire. C'est grâce à son fils Alexandre, né quelques mois seulement avant la mort du poète, que son oeuvre commence à être reconnue aujourd'hui dans le monde entier. Préfacé et traduit du russe par Anne de Pouvourville

03/2016

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Animaux, nature

Végétal. Explorer le monde botanique

Végétal : Explorer le monde botanique réunit plus de 300 oeuvres d'art botanique remarquables, révélant l'extraordinaire beauté des fleurs et des plantes et le rôle fascinant qu'elles ont joué dans notre histoire et notre culture. D'envergure internationale, cet ouvrage présente des oeuvres d'artistes américains, européens, chinois ou indiens, et célèbre la diversité du monde végétal, des plantes de jardin aux espèces rares et exotiques d'Amérique du Sud et d'Afrique. Toutes les techniques y sont représentées : peintures rupestres, manuscrits médiévaux, aquarelles mais aussi photographies, sculptures et clichés réalisés au microscope électronique à balayage. Sélectionnées avec soin par des spécialistes internationaux, ces oeuvres reflètent les nombreuses raisons que les artistes ont de représenter les plantes, que ce soit pour témoigner de la découverte d'une nouvelle espèce, partager des connaissances sur les poisons et les antidotes, ou tout simplement célébrer la diversité du règne végétal. Découvrez, par exemple, la "tulipomanie", l'incroyable engouement qui a saisi les Pays-Bas au XVIIe siècle ; l'arabette de Thalius, la première plante dont le cycle de vie complet a eu lieu dans l'espace ; ou encore pourquoi le quinquina gris (Cinchona officinalis) est un des arbres les plus importants de l'histoire du monde. Organisé en paires complémentaires ou contrastées pour créer des associations suscitant la réflexion, Végétal réunit les plus grands noms de l'illustration botanique, dont le "Raphaël des fleurs" Pierre-Joseph Redouté, Sydney Parkinson (qui accompagna James Cook lors de son premier voyage vers le Pacifique) et l'influente Margaret Mee, des artistes et photographes célèbres tels que Araki, Karl Blossfeldt, Adam Fuss, Nick Knight, Yayoi Kusama et Thomas Ruff, ainsi que des illustrateurs botaniques et des scientifiques d'avant-garde.

11/2016

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Histoire de France

Le rang. Préséances et hiérarchies dans la France d'Ancien Régime

L'idéologie républicaine, empreinte d'esprit de fraternité, postule que les hommes naissent libres et égaux en droit. Sous l'Ancien Régime, c'est la question du rang qui gouverne l'organisation sociale, et, à travers titres et dignités, la place occupée qui dit l'identité des êtres et des lignages, le pouvoir des acteurs. Etudié par Fanny Cosandey dans l'entourage royal, le rang s'offre en observatoire des rapports de forces des sujets entre eux et, surtout, avec le monarque. Celui-ci, soucieux de manifester sa capacité d'ordonner, se joue du cérémonial conne d'un attribut de la puissance souveraine et d'un instrument des relations sociales. Les manuscrits conservés par les maîtres de cérémonie livrent les ressorts de l'agencement des préséances : de l'organisation palatiale à l'ordre parfait de Versailles ; des querelles de rang à l'art du rituel : du jeu monarchique des placements à la permanence dynastique ; de la conception patrimoniale des rangs à la difficulté de penser l'individu (et le statut des femmes en milieu politique masculin). Au final, les tensions issues de la loi du rang mettent bien en relief les contradictions de l'Ancien Régime : d'un côté, une royauté marquée par les origines féodales de la puissance souveraine ; de l'autre, une société focalisée sur un idéal de conservation des privilèges que les déplacements cérémoniels viennent sans cesse contester. L'arbitrage des querelles se révélera un inusable outil dans les mains du monarque. Ce livre n'est pas la description d'un ordre social totalement dépassé. La France est sans doute un des pays démocratiques qui accorde le plus d'importance aux places, au protocole et au rang. D'où l'intérêt de comprendre cet héritage de l'absolutisme.

10/2016

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Beaux arts

Niki de Saint Phalle. La révolte à l'oeuvre

Entrée sur la scène de l'art armée d'un fusil destiné à " faire saigner la peinture ", Niki de Saint Phalle (1930-2002) a créé une œuvre protéiforme traversée de façon continue par ce qu'elle a vu et vécu. Cette biographie de référence - la première en langue française qui lui est consacrée - éclaire le dialogue que la femme et la créatrice ont constamment entretenu. Elle révèle le parcours hors du commun de cette artiste autodidacte, élevée en Amérique dans une famille de la vieille aristocratie française, et met en évidence la cohérence de son engagement artistique, depuis ses débuts peu connus de peintre, jusqu'aux animaux de l'Arche de Noé, en passant par les Tableaux-tirs, les Autels, les Mariées, les Nanas, les diverses sculptures monumentales, créées ou non avec son compagnon Jean Tinguely, sans oublier les films et les innombrables dessins, pétris de poésie et d'humour, qu'elle a réalisés. Croisant, pour la première fois et de manière systématique, quantités de sources (témoignages, correspondance, journaux, travaux préparatoires, archives sonores et audiovisuelles, notes, manuscrits) recueillies dans plusieurs pays (Amérique, France, Allemagne, Suisse, Belgique, Italie), cet ouvrage a bénéficié de la confiance de la Fondation Niki de Saint Phalle installée en Californie. Il campe une personnalité exceptionnelle par la forme remarquablement joueuse qu'elle a donnée à son féminisme, par l'énergie qu'elle a déployée, notamment pour construire son Jardin des tarots en Toscane, et l'opulence de son œuvre, conçue en menant vies privée et professionnelle de concert. A travers le portrait de celle qui fut la seule femme du groupe des Nouveaux réalistes (Klein, César, Arman, Villeglé, etc.), cette biographie dessine celui d'une époque dont les révoltes et les audaces fascinent toujours la jeune génération.

10/2013

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Critique littéraire

Iliade. Tome 3, Chants 13 à 18, Edition bilingue français-grec ancien

Louée depuis l'Antiquité la plus haute, l'Iliade, de même que l'Odyssée, n'a jamais cessé d'être chantée, apprise et commentée par des générations de lecteurs fervents. Chantés par les aèdes dans toutes les cours aristocratiques, les quelques 16000 vers de l'Iliade relatent cependant une période très brève des événements de la Guerre de Troie, la destruction de la cité de Priam, autour d'un personnage central, l'ombrageux Achille. Curieuse tradition que celle qui choisit de fonder sa culture sur la chute d'une autre, ainsi que sur le récit de vaines querelles, tant humaines que divines ! Les paradoxes liés à l'Iliade sont multiples : l'oeuvre la plus connues de l'Antiquité, dont les manuscrits sont les plus nombreux, est aussi une des plus obscures. Rares sont les certitudes, notamment en ce qui concerne Homère : l'auteur de l'Iliade aurait vécu en Ionie, peut-être au milieu du VIIIe siècle, mais, malgré les hypothèses pléthoriques des homérisants, force est de constater que tout le reste est littérature ! Reste le texte, "bien pour l'éternité", selon l'expression de Thucydide, et l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la culture européenne. A ce trésor de la littérature grecque, il fallait un écrin, et l'édition de Paul Mazon en est un de choix. Celle-ci rassemble en quatre volumes les 24 chants de l'Iliade auxquels il convient d'ajouter un volume d'introduction générale. La toujours belle et fidèle traduction de Paul Mazon est secondée par l'érudition, entre autres, de Pierre Chantraine. Des notes accompagnent la lecture, tandis que chaque tome est précédé d'une préface qui lui est propre. Le lecteur soucieux d'approfondir trouvera dans l'Introduction générale un état des lieux de la question homérique ainsi que de précieuses remarques linguistiques.

05/1998

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Religion

Théologie et spiritualité missionnaires

Cette théologie est l'un des rares grands manuscrits de Jules Monchanin (1895-1957), qui soit resté inédit. Il reproduit un enseignement donné en 1937-38 à des jeunes se destinant à la mission extérieure, comme laïcs ou femmes consacrées. Texte difficile, mais admirable : il faut dépasser cette gêne du premier moment dont parle Pierre Emmanuel "devant l'abstraction de cette pensée souverainement elliptique" . On est alors conduit à l'essentiel, c'est-à-dire à l'être missionnaire constitutif de la révélation du mystère chrétien, de l'Eglise et de chacun de ses membres. Sur le point de réaliser sa propre vocation de mystique chrétien en Inde, Monchanin nous en livre ici la motivation profonde. Sa théologie est, jusque dans sa forme, ordonnée à cette spiritualité trinitaire qui la traverse comme un souffle et la dynamise. Influencée à la fois par Elisabeth de la Trinité et par Teilhard, - Jean Guitton écrivit, un jour : "Monchanin va plus haut que Teilhard" (Figaro du 21 mars 1968) -, sa pensée conjugue l'ampleur d'une vision "panchristique" de la personne et des cultures, avec le souci de l'appartenance la plus intime, de "l'incorporation" de chacun d'entre nous au Christ, par le ministère de son Eglise : Les mouvements finis vers Dieu qui sont les personnes participent dans une mesure toujours croissante, qui est leur béatitude et leur être, au mouvement infini de Dieu qu'est la Trinité, dans le mouvement à la fois fini et infini de Dieu vers Dieu, de Dieu vers le monde, et du monde vers Dieu qu'est l'Homme-Dieu... (p. 100). Le pape Pie XI estimait "mille fois missionnaire" une vocation ainsi définie. Aujourd'hui, elle vient opportunément nous rappeler à quelle profondeur la mission chrétienne doit puiser son renouveau.

01/1955

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Histoire de France

Lyon dans l'Europe carolingienne. Autour d'Agobard (816-840)

Lyon, capitale des Burgondes (Ve-VIe siècles), avait été marginalisée au temps des royaumes mérovingiens de l'Entre-Seine-et-Rhin, et ses élites décimées par les pouvoirs francs (VIIe-VIIIIe siècles). La création d'un empire par Pépin le Bref puis Charlemagne a changé la donne. Dans une construction politique qui veut unir la Germanie à l'Italie, la Saxe à la Catalogne, Lyon retrouve une place centrale : porte de l'Espagne chrétienne, voie d'accès privilégiée à l'Italie lombarde dont Charlemagne a fait son premier objectif militaire, la ville devient la tête de pont de la présence franque dans le sud de l'Europe. Le pouvoir carolingien cependant ne s'impose pas à Lyon seulement par la force, mais en y relevant le gouvernement épiscopal. Des évêques choisis par les empereurs pour leurs compétences intellectuelles sont placés à la tête de la cité. Leidrade et Agobard, Amalaire puis Amolon assurent le rayonnement durable de Lyon par l'excellence des écoles qu'ils fondent et qui attirent des clercs de l'Europe entière, ainsi que par la profusion des manuscrits qu'ils réunissent dans la bibliothèque cathédrale. L'intense activité culturelle lyonnaise du IXe siècle n'est pas corsetée par le soutien politique initial des Carolingiens. Au contraire, les clercs proposent des politiques alternatives au gouvernement des princes francs ; ils appellent à la création d'une Europe uni?ée par le respect d'une loi unique et la renaissance d'un empire chrétien universel... Des propositions qui tiennent de l'idéalisme et du fondamentalisme biblique, et qui ne seront jamais suivies d'effet. Le présent volume réunit des contributions rédigées à l'occasion du douzième centenaire de l'élection épiscopale d'Agobard à Lyon (816-840).

01/2019

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Biographies

Jean-Joseph Rabearivelo. Une biographie

Jean-Joseph Rabearivelo l'avait prédit : "? On s'intéressera, plus tard, terriblement à moi - ne serait-ce que parce que j'aurai été un fameux précurseur ! Une petite manière de vengeance sur ce siècle - sur ce temps - sans foi et ingrat. Le mien. J'aurai ma légende. Une légende qui sera à souhait grossie et, à souhait aussi, à grands coups d'érudition, ramenée à ses justes proportions... ? " Le poète, disparu en 1937, avait vu juste : on s'intéresse en effet de plus en plus à lui. Son image a longtemps été limitée à une photographie sépia, quelques poèmes et une fin tragique, son suicide au cyanure à 34 ans. A rebours de cette figure d'écrivain maudit qui a dominé tout le siècle dernier, l'étude ici menée rend compte des recherches récentes dans les archives du poète. On y découvre une oeuvre considérable, écrite à l'interface entre langue malgache et langue française, sortie de l'ombre où elle avait été longtemps conservée. Et un joyau : le journal des cinq dernières années de la vie du poète, ses Calepins bleus, sa "? vie écrite ? ". Le récit biographique proposé par Claire Riffard s'appuie sur ce journal intime, mais aussi sur les autres manuscrits de l'écrivain, qui permettent d'accéder à la genèse de son écriture. Elle retrace le parcours d'un jeune homme dans sa ville, Tananarive, qu'il n'a presque jamais quittée, et l'itinéraire d'un artiste à la croisée des mondes. Comment survivre aux contradictions qui furent celles de Rabearivelo en pleine période coloniale ? Sommé de choisir entre son amour passionné pour la littérature étrangère et sa fidélité radicale "? à la terre et aux morts ? " de Madagascar, il refuse d'obtempérer. De ce refus naît une oeuvre immense.

11/2022

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Critique littéraire

Isabelle du désert

Que savait-on d'Isabelle Eberhardt, cette jeune femme d'origine russe, née en 1877, morte à vingt-sept ans, qui décida de se convertir à l'islam et de rompre avec les mœurs de son temps ? Qui choisit de porter des vêtements d'homme avant de devenir, sous le nom de Mahmoud Saadi, cette rebelle qui fascina Lyautey, éprise d'absolu et proche de Rimbaud ? Pour Edmonde Charles-Roux, il y avait là toute la matière d'un prodigieux roman vrai. Elle a ainsi recomposé l'itinéraire d'une héroïne " irrégulière " et mystique. Elle l'a suivie depuis sa naissance sur les rives du lac Léman jusqu'à l'instant où Isabelle accepte d'assumer le " désir d'Orient " qui la hante. On découvre alors les figures dostoïevskiennes qui ont accompagné sa jeunesse et forgé son insoumission. De la Russie des tsars à Genève puis à Marseille, de la diaspora anarchiste aux milieux littéraires, c'est toute une époque qui se révèle. Dans ses années africaines, Isabelle sera confrontée à de multiples épreuves ; la médiocrité du frère aimé Augustin ; son mariage avec un spahi algérien ; le procès ignoble qui l'expulse d'Algérie et la sépare de son mari. Mais elle revient vers la terre élue et, dès lors, " entre en nomadisme comme on entre en religion ". C'est à Aïn Sefra, où elle était en reportage, qu'elle trouva la mort un après-midi d'octobre 1904, engloutie dans les eaux d'un oued... Grâce au jeune lieutenant Paris, qui entreprendra de fouiller les décombres boueux, ses manuscrits parviendront jusqu'à nous. Edmonde Charles-Roux, à son tour, fait revivre la volonté et la grâce d'une éternelle indésirable.

05/2003

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Littérature française

Ouro Prêto

"C'est cette passion des vieux manuscrits qui l'encouragea, longtemps après nos premières rencontres, à m'avouer qu'il possédait dans ses archives personnelles un document étonnant faisant état de la perte d'un convoi d'or parti en 1710 de la ville d'Ouro Preto, qui s'appelait à l'époque Vila Rica de Ouro Preto, (riche ville de l'or noir) vers le port de Paraty au Brésil. Ce document, en partie constitué d'une vague carte, décrivait précisément le nombre de mules chargées de sacs de cuir ainsi que le nombre de guides et de gardes de l'escorte. Treize mules, deux guides indiens Guianas et six gardes armés dont l'auteur du fameux document qui ne mentionnait pas son nom ! Le tracé du chemin entre ces deux cités s'interrompait quasi au milieu du parcours dans la forêt primaire dénommée Mata Atlântica par les Portugais et les Brésiliens. Le rédacteur de ce parchemin se déclarait le seul survivant de cette équipée." Un butin disparu en 1710 en pleine jungle tropicale, une carte au trésor... Il n'en faut pas plus pour que deux amis passionnés d'histoire, un Français et un marquis portugais, décident de se lancer dans une folle aventure. Avec l'appui des Départements d'histoire et d'archéologie et de l'Ecole des mines au sein d'une coopération universitaire entre le Portugal et le Brésil, ils forment une équipe pour débuter les recherches au coeur de la forêt vierge... Avec Ouro Preto, c'est un rêve d'enfant que nous fait vivre André Delbart, porté par un réalisme quasi documentaire. De quoi réveiller l'instinct de chasseur de trésor qui sommeille en chacun de nous !

06/2018

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Biographies

J.R.R. Tolkien, une biographie. 3e édition

"Ce livre a pour support les lettres, le journal et d'autres documents laissés par le professeur J. R. R. Tolkien, ainsi que les souvenirs de sa famille et de ses amis. Tolkien lui-même n'aimait guère l'idée d'une biographie. Ou plutôt il lui déplaisait qu'on l'emploie comme une forme de critique littéraire. "Je tiens fermement", écrivit-il un jour, "que retracer la vie d'un écrivain est une manière fausse et entièrement vaine d'approcher son oeuvre." Cependant il se rendait certainement compte que la remarquable popularité de son oeuvre rendait hautement probable la parution d'une biographie après sa mort, et il semble même qu'il s'y soit quelque peu préparé, car pendant les dernières années de sa vie il a joint des notes explicatives et divers commentaires à un certain nombre de vieilles lettres et de manuscrits. Il écrivit aussi quelques pages de souvenirs d'enfance, et on peut croire qu'il espérait que ce livre ne serait pas tout le contraire de ce qu'il aurait souhaité. En l'écrivant, j'ai voulu raconter l'histoire de la vie de Tolkien en évitant toute évaluation critique de son oeuvre d'imagination. En partie par respect pour ses opinions, et aussi parce qu'il me semble que la première biographie d'un auteur n'est pas nécessairement le meilleur endroit pour porter des jugements littéraires qui refléteraient après tout le tempérament du critique tout autant que celui de son sujet. J'ai tout de même essayé d'indiquer quelques-unes des influences littéraires et autres qui ont infléchi l'imagination de Tolkien, dans l'espoir de jeter quelque lumière sur ses livres." Humphrey Carpenter, Oxford, 1976.

09/2023

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Esotérisme

Vestiges gnostiques

Au milieu du XIXe siècle, quatre-vingts ans avant la découverte fortuite d'un trésor de manuscrits gnostiques dans un dépôt en Egypte, CW King a rassemblé ce que l'on savait sur les gnostiques dans ce livre. A cette époque, il n'y avait que trois sources d'information sur le gnosticisme : les polémiques contre eux par les premiers écrivains chrétiens , la Pistis Sophia , et un fouillis d'images déroutantes et d'inscriptions cryptiques sur des pierres précieuses et des amulettes de l'époque romaine. Malgré toutes les pièces manquantes du puzzle, King a réussi à rassembler une image des Gnostiques qui est encore citée aujourd'hui comme faisant autorité. Plutôt qu'un groupe monolithique, les Gnostiques avaient des croyances très diverses. Certains pensaient que Jésus était un homme, tandis que d'autres pensaient qu'il était un Dieu, et certains croyaient qu'il n'était devenu un Dieu qu'après avoir été baptisé. Certains croyaient en une lutte entre le bien et le mal, d'autres n'étaient pas dualistes. La plupart avaient des systèmes complexes d'intermédiaires très variés entre la divinité ultime et l'humanité. A première vue, cela semble polythéiste, mais c'était plutôt une tentative de résoudre le problème de la façon dont un Dieu parfait pourrait créer un monde imparfait. Beaucoup de ces Eons sont devenus plus tard les démons et les anges de la magie médiévale et de la Renaissance. King cherche des liens avec des symboles et des croyances gnostiques loin, de l'Inde aux Templiers, aux Rosicruciens et aux Illuminati. Il discute du culte de Mithra et de Sérapis et donne de nombreux exemples de sorts et de talismans magiques romains et grecs. Il discute de la date de naissance truquée de Jésus, des marques des maçons et de Simon Magus. Le livre est une visite fascinante de la connaissance cachée.

09/2021

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Théologie

La chair de Dieu

Dieu est-il apparu " en chair et en os ", c'est-à-dire en personne, ou avec des chairs et avec des os ? Que devient l'âme, entre la mort et la résurrection ? Autant de questions naïves mais décisives, que nous ne nous posons plus et que l'auteur aborde sans détour. Dieu est-il apparu " en chair et en os ", c'est-à-dire " fait de chair et d'os " (" un esprit n'a ni chair ni os comme vous voyez que j'en ai "), ou s'est-il seulement donné à voir " en personne " (" c'est bien moi ") [Lc 24, 39] ? Cette question, d'apparence triviale, a hanté tous les manuscrits des pères et des médiévaux, et nous avons oublié aujourd'hui de nous la poser. Ou plutôt, n'osons-nous plus nous nous le demander à nous-mêmes. Dans cet ouvrage, Emmanuel Falque essaie de revenir vers cette " naïveté seconde " qui fait que les vraies questions, en particulier pour ce qui est de la résurrection, doivent prendre de plein fouet ce qu'il en est de la corporéité du divin. Reprenant le chemin du Triduum philosophique, mais en y ajoutant cette fois le Samedi saint, cet essai veut d'abord rendre le Tridumm accessible à tous, et ensemble s'interroger sur le sens de son unité. Le christianisme ne saurait se nourrir de l'oubli de l'organique et de l'omission de l'âme. Loin d'en rester à des questions-frontières, ou d'ériger des barrières, l'auteur revient sur ce que " passer le Rubicon " entre philosophie et théologie veut dire, sûr que seule la confrontation des champs, comme aussi des disciplines, sera à même de renouveler la pensée, comme aussi la foi de ceux qui se font fort de la partager.

11/2023

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Arts ménagers

Mon Scrinotebook. Les bases indispensables de mon roman

Vous avez envie d'écrire un roman ? Moins de 5% des manuscrits envoyés chez des éditeurs parviennent à être publiés. Triste constat. Mais quelles en sont les raisons ? Trop de fautes, manque d'originalité, faible niveau d'écriture, scénario ou genre qui ne correspond pas à la ligne éditoriale de la maison d'édition... mis à part ces points-là, ce sont souvent des problèmes de cohérence et de structure qui vont faire que le texte ne sera pas retenu. Pour écrire un bon roman qui soit publiable, il ne suffit pas de rédiger une histoire comme elle vient à l'esprit. Il est surtout primordial de suivre un schéma logique, de rédiger au préalable des fiches personnages détaillées, d'établir un plan et de recourir à différentes techniques. Il faut être méthodique, organisé et travailler par étapes. C'est pour cela que nous avons créé le Scrinotebook en collaboration avec Sélène Keiler. En vous guidant pas à pas, il vous permettra de construire les bases indispensables d'un roman structuré, cohérent et publiable par un éditeur. Il contient une méthodologie simple à suivre, de multiples conseils pour vous aider, des fiches personnages très détaillées à renseigner, des exemples au cas où vous êtes à court d'idées et bien sûr de nombreuses pages pour y écrire. C'est un outil indispensable qui va vite devenir un véritable allié pour votre travail d'écriture romanesque quel que soit son genre ! Son format A5 vous permet de l'emmener partout avec vous. Et sa couverture, à mi-chemin entre celle d'un roman et une belle photo Instagram, vous donnera l'impression de tenir entre vos mains les prémices de votre futur roman et de voir votre rêve se concrétiser de la plus belle des façons. Ce n'est pas un carnet d'écrivain ordinaire, c'est votre Scrinotebook !

10/2021

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Littérature française

Qui a tué Spinoza ?

Et si derrière la mort de Spinoza se cachait, non une santé fragile, mais un assassinat ? Quand Baruch Spinoza s'éteint à seulement 44 ans, en 1677, à La Haye, il laisse dernière lui une oeuvre philosophique révolutionnaire mais aussi des énigmes. Qui est cette mystérieuse personne qui lui a rendu visite le jour de sa mort ? Et pourquoi des lettres et des manuscrits inédits ont-ils disparu de son secrétaire ? A qui donc profite le crime de cette mort étrange ? Catholiques, protestants, monarchistes, juifs, adversaires théoriques, Français, Hollandais... de son vivant, le philosophe ne manquait pas d'ennemis. Nous voici plongés dans la Hollande du XVIIe siècle, carrefour de tous les savoirs et du commerce, terre de paix et de tolérance où Juifs, catholiques et protestants pratiquent librement leur culte. Mais l'équilibre est fragile et les passions nombreuses. On se méfie de Spinoza, trop libre, inclassable. Sa philosophie dérange autant qu'elle fascine, en cette époque où les guerres de religion déchirent l'Europe : Dieu n'est pas une personne mais la Nature. Il n'y a ni providence, ni miracles, ni paradis, ni enfer, ni immortalité de l'âme. Autant de propositions qui défient l'ordre social et céleste. Du sommet de l'Etat au presbytère en passant par la Synagogue et les cercles de pensée concurrents, tout conspire, en secret, pour faire taire ce génie séditieux. Dans ce thriller philosophique et historique d'une grande exactitude, Jean-François Bensahel nous fait marcher dans les traces de Spinoza, à travers les complots et les mystères d'une Europe à feu et à sang, où les querelles d'idées sont souvent les plus meurtrières. Un roman incisif et haletant.

05/2023

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Histoire internationale

Mémoires du président des Comores. Quelques vérités qui ne sauraient mourir

La présente autobiographie posthume de Saïd Mohamed Djohar apporte, quelque part, des réponses pertinentes à de nombreuses interrogations sur l'Histoire contemporaine des îles Comores. Son auteur porte un regard singulier, parfois acerbe, sur la période coloniale et notre époque, ainsi que sur les élites politiques et civiles de son pays. Au travers de ses pittoresques et poignants souvenirs d'adolescent, d'étudiant, d'instituteur, de père de famille, de fervent croyant, d'homme politique et d'homme d'Etat, l'ancien président de la Républiques des Comores (1990-1996) éclaire d'un jour nouveau un certain nombre d'événements historiques majeurs qui ont secoué cet Archipel aux Sultans batailleurs qui a été, à un moment donné, pris en otage par l'ancien mercenaire Bob Denard. Ces Mémoires offrent au lecteur un fabuleux voyage à travers le temps, accompagné d'un indicible sentiment d'intercepter un dialogue intime à haute voix de l'auteur avec lui-même, et dans lequel il convie par surprise et humilité, la jeunesse, la classe politique, son peuple, son pays et ses partenaires historiques, à y puiser des réflexions utiles pour lutter contre les grands périls, les extrémismes qui guettent le monde aujourd'hui, et pour construire la nation comorienne unie, libre et prospère qui a habité ses rêves les plus obsédants. Celles et ceux qui l'ont bien connu pourraient presque entendre sa superbe voix barytonnée au détour de ses phrases imagées, de son humour, et de son lexique de l'époque qui a gardé toute sa saveur. Saïd Mohamed Djohar nous a quittés le 23 février 2006 dans la ville de Mitsamiouli, en léguant à la postérité un pan entier et inédit de notre Histoire. Peu de temps avant sa mort, le président Djohar avait confié ses manuscrits à M Saïd-Abasse Dahalani, pour une relecture approfondie et pour en assurer la publication.

12/2012

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Histoire internationale

Paradis pour une reine. Le monastère de Qoma Fasilädäs, Ethiopie, XVIIe siècle

Durant la première moitié du XVIIe siècle, une reine, Wäld Sä'ala, bâtit l'oeuvre de sa vie en s'attribuant un vaste territoire au coeur des hauts plateaux éthiopiens. Un monastère - Qoma Fasilädäs - est fondé pour lui servir de lieu de vie, doter de biens fonciers sa famille et ses proches, conserver sa dépouille et pérenniser sa mémoire. Une formule métaphorique, transmise par la tradition orale, résume ce projet : Aux confins le feu, au centre le Paradis, faisant de cet espace un lieu à part disposant d'institutions dont l'autonomie est fièrement revendiquée. Cette reine fut l'épouse du roi Susneyos (r 1607-1632) qui se convertit au catholicisme et voulut en faire la religion du royaume en s'alliant avec les Jésuites avant que son fils, Fasilädäs (r 1632-1667), ne rétablisse la foi d'Alexandrie. Mais à ces deux hommes elle refusa son soutien pour bâtir son propre réseau d'influence en s'alliant avec ceux qui s'avérèrent être les perdants des grandes batailles politiques de l'époque. De la splendeur de cette petite société de cour, des complots, des meurtres et des exils qui la traversèrent, rien ne subsiste dans l'historiographie officielle de la royauté. L'histoire de Qoma Fasilädäs serait donc restée jusqu'à aujourd'hui inconnue si Anaïs Wion n'était pas allée la rechercher dans les manuscrits jalousement gardés au sein de ce monastère et n'avait questionné sans relâche les dépositaires de cette mémoire. Les "jeux d'échelle" de cette enquête dans une fondation royale éclairent des pans obscurs de ce premier XVIIe siècle éthiopien, aussi crucial qu'encore méconnu, tout autant qu'ils permettent de comprendre comment une tradition orale formalisée, ancrée dans le temps de la fondation, permet aujourd'hui encore de réguler l'accès à la terre et les structures institutionnelles.

03/2012

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Histoire internationale

Mémoires d'un révolutionnaire et autres écrits politiques 1908-1947

Affamé de fraternité et de justice sociale, Victor Serge (Bruxelles, 1890-Mexico, 1947) devient, à vingt ans, l'un des fers de lance du mouvement anarchiste français. Injustement condamné à cinq ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour, il rejoint la Révolution russe en janvier 1919. Membre de l'Exécutif de l'Internationale communiste, avocat du bolchevisme en une période cruciale où l'écrasement menace de toutes parts, ce fils d'émigrés anti-tsaristes qui défend corps et âme les acquis d'Octobre 1917 ne tarde pas à dénoncer le sanglant Thermidor orchestré par Staline, Passé à l'opposition incarnée par Trotski, incarcéré, condamné, déporté dans l'Oural, il doit son salut au seul acharnement d'une poignée d'amis français et belges. Expulsé en 1936, déchu de la nationalité soviétique, dépouillé de ses manuscrits, Serge revient à Bruxelles pour y devenir aussitôt la cible d'une féroce campagne de dénigrement répercutée par les fidèles du Komintern. Cet acharnement ne l'empêche pas de rendre compte, jour après jour, des purges et procès qui voient tomber, en URSS, aux côtés de centaines de milliers d'innocents, la vieille garde révolutionnaire. Il dénonce également les attaques de Staline contre anarchistes et partisans du POUM qui se battent en Espagne. En 1937, exaspéré par l'intransigeance de Trotski, il rompt avec le fondateur de la IVe Internationale. Contraint à l'exil par la Seconde Guerre mondiale, il parvient au Mexique. Indigent, esseulé, il y poursuit jusqu'à son dernier souffle son combat pour un renouvellement du socialisme. Ecartant la volumineuse œuvre romanesque et critique de Victor Serge, le présent ouvrage offre un témoignage incandescent sur le naufrage politique que fut le bolchevisme. Mais aussi et surtout il retrace la trajectoire d'un écrivain majeur qui sut dire non en écoutant sa seule conscience d'homme. JIL SILBERSTEIN

10/2001