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Droit

La diffamation saisie par les juges en Europe. Textes en français et anglais

Fruit d'un colloque organisé par l'IREDIES à l'automne 2018, La diffamation saisie par les juges en Europe porte sur une question dont l'actualité, à l'ère des réseaux sociaux, est chaque jour plus aiguë. L'accès largement facilité à différents forums d'expression publique radicalise en effet les termes d'un conflit classique. D'un coté, le droit à la réputation ; de l'autre, le droit de parler librement. Le droit à la réputation bénéficie, dans les systèmes de common law comme dans les droits continentaux, d'une protection ancrée dans le temps long, adossée à de fortes justifications philosophiques et politiques. Ceux qui jettent le discrédit sur l'un de leurs concitoyens, sur une institution de la Cité ou sur l'un de ses serviteurs, doivent être appelés à répondre de leurs actes. Il en va de la paix civile, de la simple civilité, mais aussi du respect d'autrui. Les Etats parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques ont ainsi l'obligation minimale de protéger chacun contre . des atteintes illégales à son honneur et à sa réputation .. Or les Etats doivent aussi garantir l'exercice de la liberté d'expression, qui inclut évidemment le droit de critiquer, de dénoncer, de brocarder, de révéler des vérités cachées... Mais jusqu'où ? Quelles responsabilités emporte la faculté de " livrer aux chiens l'honneur d'un homme " ? La question posée par François Mitterrand le jour des funérailles de Pierre Bérégovoy tait écho à la définition que la Cour européenne des droits de l'homme donne des journalistes ou des associations lanceuses d'alerte : " chiens de garde de la démocratie ". Aboyer pour alerter la Cité et protéger le bien commun, ou aboyer pour mordre et tuer ? Les contributions réunies dans cet ouvrage montrent que le curseur est difficile A fixer. Les cours régulatrices dont la jurisprudence est ici examinée s'efforcent, en fonction des différents ordres de valeurs juridico-politiques dont elles sont les gardiennes, de fixer un cap aux juridictions du tond appelées, vaille que vaille, à maintenir un équilibre entre deux exigences démocratiques contradictoires.

11/2019

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Littérature française

Le poids de l'héritage

Ignace et Rose-Josèphe constituent un couple mixte venu de la France Hexagonale, récemment débarqué dans une île francophone des Antilles. La généalogie concernant ces deux personnages (Rose-Josèphe, arrière-petite-fille d'esclavagiste, Ignace, métis, produit du mélange entre blanc européen et arrière-petite-fille d'esclave) se révèle problématique, une fois que ces derniers ont découvert la société créole dans laquelle ils ont commencé à évoluer. Un jour, lors d'une de leurs promenades à la Pointe-Allègre, ils tombent par hasard sur une violente manifestation, se déroulant sur ce site historique, entre les eurodescendants et les afrodescendants, à propos d'une stèle témoin de la mémoire, d'un côté glorieux pour les représentants des dominateurs, de l'autre douloureuse pour ceux des dominés. Quatre voix interviennent à tour de rôle, pour présenter chacune, son point de vue sur ce différend. La quatrième, celle d'une petite fille, plonge les adultes, de tous bords confondus, dans la réflexion, alors que Rose-Josèphe et Ignace se trouvent happés par une instabilité destructrice, à tous les niveaux, pour eux qui étaient loin de soupçonner l'existence d'un tel conflit permanent dans cette société. Ils ressentent tous les deux la nécessité de partir en quête de leur passé, d'abord ensemble, puis chacun de son côté. Le couple va-t-il subir les effets négatifs de la destruction ou bien parviendra-t-il à se reconstruire comme aux premiers jours de son amour ? Sera-t-il apte à récolter au terme de ses démarches initiatiques, des compétences lui permettant de jouer un rôle à l'échelle de l'Humanité, ou bien va-t-il se laisser noyer par les problèmes découlant de l'héritage génétique de chacun ? Quel sens le bonheur prétendra-t-il conserver pour ces personnages qui ne cesseront d'évoluer tout au long du roman ? A travers cette saga, le lecteur se voit conduit vers un voyage qui dépasse les limites de la Caraïbe, pour s'étendre à l'Europe, l'Afrique, l'Amérique, et aboutir à l'Univers avec en apothéose, la prise en considération de l'Humanité.

10/2019

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Anglais apprentissage

Agrégation anglais. Edward Morgan Forster, Howards End (1910) + film Howards End réalisé par James Ivory, Edition 2020

Comme son titre l'indique, le roman d'E. M. Forster Howards End (1910) est centré sur un lieu symbolique qui concentre les valeurs d'une culture, l'Angleterre édouardienne. Howards End, c'est d'abord un patrimoine, transmis de génération en génération et sur lequel se fondent les valeurs de propriété et de domination sociale et économique. Les questions de classe sont-elles au centre des préoccupations de Forster ? James Ivory, qui réalisa l'adaptation cinématographique en 1990, en était moins convaincu que sa scénariste Ruth Prawer Jhabvala et que son producteur Ismail Merchant. Il préféra s'intéresser à Howards End en tant que foyer d'habitation, et à la façon dont les personnages se situent par rapport à cette problématique. Tandis que la famille Wilcox semble surtout préoccupée du profit qu'il y a à tirer de Howards End, Margaret Schlegel, désignée comme héritière légitime par Ruth Wilcox, l'envisage avant tout comme lieu de vie. Cette discordance de vues exprime un conflit plus vaste dont le présent recueil se propose d'expliciter certains enjeux à travers quelques études ponctuelles. De 1910 à 1990, du roman au film, Howards End devient en quelque sorte le nom d'une utopie : celle d'une Angleterre débarrassée de ses tensions et de ses malaises et pleine des promesses d'un avenir ouvert. Cette utopie rétrospective est peut-être placée sous le sceau de la nostalgie, au bénéfice du décalage temporel qu'autorise le phénomène de l'adaptation cinématographique. Les études réunies ici s'intéressent d'abord à l'entrée dans le récit littéraire, puis examinent l'utopie communautaire esquissée par Forster à travers le langage. C'est ensuite une entrée progressive dans le travail d'adaptation qui est élaborée, dans une série d'études qui commencent par des études comparatives du roman et du film pour ne plus considérer que le seul travail d'Ivory et de ses acteurs selon la perspective des études filmiques. Au croisement de l'esthétique, de la narratologie, des études actorales et des approches socioculturelles, la diversité méthodologique mise en oeuvre fournira aux étudiants des concours l'outillage indispensable à la réussite.

08/2019

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Sciences historiques

Corse, terre d'accueil, terre d'exil. 1914-1918

La déclaration de guerre en août 1914 a généré en Corse une histoire particulière. En effet, île éloignée de plus de 100 km de la terre ferme française, sa situation géographique la destinait tout naturellement à devenir un lieu de détention pour les différentes catégories de prisonniers ennemis. De plus, tout apport de main d'oeuvre, qu'il soit constitué de ressortissants de pays ennemis ou amis, était le bienvenu dans cette île vidée de sa jeunesse, partie au front. Dans une oeuvre précédente, parue en 2014, Simon Giuseppi a présenté le cas d'un millier d'internés civils austro-allemands évacués de la France continentale et détenus dans l'ancien couvent de Corbara. Pour coïncider, cette fois-ci, avec la commémoration de l'Armistice et la fin des hostilités du premier conflit mondial, ce deuxième ouvrage complète et élargit l'histoire de l'internement dans les couvents de Cervione, Oletta, Morsiglia et Luri, puis décrit et analyse la présence dans l'île de milliers de prisonniers de guerre allemands, turcs, bosniaques etc... et autant de réfugiés, pour la plupart serbes et israélites syriens. Parmi ces étrangers venus de tous horizons, un grand nombre a contribué, par leur travail volontaire ou forcé, au fonctionnement voire à la survie de l'administration et de l'économie insulaires. D'autres ont préféré consacrer le temps de leur captivité au développement de leur talent d'artiste ou d'écrivain. Les recherches menées par l'auteur ont fait resurgir la production artistique de prisonniers civils et de réfugiés qui constitue un véritable reportage graphique, venant enrichir et authentifier son récit. La parole est donnée, comme il se doit, aux auteurs allemands qui ont tenu à raconter leur version des conditions de détention, parfois sérieusement différente de celle qui émerge de la lecture des archives françaises. Enfin, les remarquables clichés réalisés en 1916 par l'opérateur-photographe Isidore Aubert lors d'une tournée des différentes communautés étrangères permettent au lecteur de mieux appréhender la réalité de cette période de l'histoire de la Corse, terre d'accueil et terre d'exil, période assez récente et pourtant bien mal connue.

12/2017

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Théâtre

Adieu Leningrad ; Shakespeare folies ou La fête à la mariée ; Les naufragés du parking ; Un jour, le train partira...

Dans ce volume, le théâtre s'en donne à coeur joie sous toutes les formes, classiques ou moins. Le 11 mai 1961, un jeune danseur de l'Union Soviétique, Rudolf Noureev, timide, encore inhibé, naïf, débarquait à Paris, à l'occasion d'une tournée officielle de la compagnie de ballet du Kirov de Leningrad. éclatante étoile de la Danse internationale ? Cette métamorphose se réalisa en quatre semaines couronnées par un extraordinaire " bond vers la liberté ", " le Passage à l'Ouest ". Adieu Leningrad de Bernard Da Costa conte cette progressive évolution, en respectant la vérité historique et le climat de l'époque majeur ; l'autre pivot de la pièce est PARIS sans qui le revirement décisif du héros n'aurait peut-être jamais eu lieu.,Dans Shakespeare folies de Pierre J. Dangoumau, Mme Massacria tient un stand de fête foraine , un Jeu de massacre intitulé Lafète à la mariée. William Shakespeare est sa référence littéraire et théâtrale. Tantôt elle interprète des extraits de ses oeuvres, campant Lady Macbeth, tandis qu'un client lui donne la réplique en rassemblant ses souvenirs de collège, tantôt elle passe à des pratiques de magie et de sorcellerie. L'arrière de la boutique sert aussi de salon d'essayage à la jeune Rosa qui joue le Squelette du Train Fantôme . Elle se laisse envoûter par la présence et les récits de Massacria. Passe un homme séduisant, l'amour s'en mêle... Nous retrouvons, dans Les naufragés du parking de Pascal Martin, quatre personnes qui se rendent dans un parking pour récupérer leur véhicule après une soirée qui s'est prolongée. Malheureusement, le parking est fermé. Ces personnes qui ne se connaissent pas se retrouvent bloquées devant la grille du parking d'un centre commercial isolé en banlieue. L'aventure commence... Un jour, le train partira... de Jean Valsaque, nous présente l'histoire d'un médecin en retraite, veuf, qui a fort à faire avec ses trois filles, différentes à tous points de vue. Elles l'empêchent de côtoyer comme il le souhaite R.M. Rilke et R. Schumann, jusqu'au drame. Un conflit de générations ? L'argent serait-il devenu le seul lien entre parents et enfants ?

07/2009

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Sciences politiques

Le totalitarisme. Un concept et ses usages

Forgé dans les années 1920, le concept de "totalitarisme" fait partie intégrante de l'histoire du XXe siècle et, à ce titre, ne saurait être exclu de son interprétation. Soumis à un usage social multiforme, au coeur des débats nourrissant anti-fascisme, anti-totalitarisme et anti-communisme, il est un concept "politique" devenant en lui-même un conflit. Destiné parallèlement à un usage savant transdisciplinaire où se côtoient philosophes, politistes, historiens et juristes, il en a hérité des significations parfois différentes. En raison de ces usages croisés et superposés, le concept a été jugé polémique (il l'obligerait à penser dans le cadre de la démocratie libérale), impuissant (à rendre compte de la réalité complexe et évolutive des régimes considérés comme "totalitaires"), voire banalisant (en estompant notamment la singularité du génocide perpétré par te nazisme). Les moments furent donc nombreux où il fut en passe d'être effacé de la critique publique et du lexique des sciences sociales. "Concept-symbole" de certaines conjonctures (guerre froide, intégration européenne, "fin de l'histoire" libérale...), son utilisation serait problématique dans te champ académique. Comment expliquer alors sa capacité de résistance au-delà des circonstances qui l'auraient fait prospérer ? Le fait qu'un concept ait été politiquement instrumentalisé devrait-il conduire à son excommunication scientifique ? Ne doit-on pas plutôt convenir que le concept de totalitarisme, si chargé soit-il, reste opératoire sous certaines conditions d'utilisation ? S'il est peu probable que le terme soit retiré du débat en dépit des plus rudes assauts, il est toujours utile de rappeler sa double nature : une représentation destinée à rendre le réel plus Intelligible ; des formes historiques où le concept compose avec la réalité. Penser le et les totalitarismes. C'est au regard de cette nécessaire double approche qu'un colloque organisé en mars 2012 à l'université Rennes 1 a eu l'ambition de mobiliser des représentants de plusieurs disciplines. L'ouvrage présent qui en est issu rend compte du regard qu'elles posent sur le "totalitarisme" tant en ce qui concerne ses usages, son contenu, ses limites et les enjeux qu'il suscite toujours.

12/2014

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Philosophie

Karl Popper : un philosophe heureux

Né en 1902 à Vienne dans une famille bourgeoise de Juifs convertis au protestantisme, francs-maçons de surcroît, et très musiciens, Karl Popper a été le témoin de l'effondrement de l'Empire austro-hongrois à la fin du premier conflit mondial. Avec le cercle des lycéens socialistes, il participa à l'effervescence de la jeune République, puis à la réforme scolaire de Vienne la Rouge. Autant que la découverte des théories d'Einstein et les discussions sur la psychanalyse, ces événements et leur atmosphère furent décisifs pour son itinéraire intellectuel. Communiste pendant quelque temps, il poursuivra pendant une partie de son existence une réflexion sur le marxisme et sa prétention à connaître les lois de l'histoire. Lorsque Popper publia la Logique de la découverte scientifique, en 1934, Einstein salua cette parution en lui écrivant du Connecticut, amorçant ainsi la longue complicité que le philosophe entretint, sa vie durant, avec des savants, physiciens et logiciens puis biologistes. Mais ses origines juives lui interdirent d'embrasser une carrière universitaire en Autriche, et il s'exila en Nouvelle-Zélande. L'Anschluss le persuada d'infléchir les enjeux de son œuvre, qui aboutit à la publication de Misère de l'historicisme et de La Société ouverte et ses ennemis. A la fin de la guerre, Popper fut nommé à la London School of Economics dont il devint l'une des grandes figures. Tandis qu'il poursuivait ses travaux d'épistémologie et de logique - Einstein souligne dès 1950 que les résultats de la Logique font désormais partie du " patri-moine commun " -, il sut acquérir, par un semi-paradoxe, le statut de grand penseur de la société libérale. La reine l'a anobli en 1965. Cet ouvrage est la première biographie de Karl Popper. Ce fait est d'autant plus significatif qu'en France, les obstacles opposés par un certain philocommunisme - pour reprendre le terme de Raymond Aron - ont entraîné une " réception en lignes brisées " de Karl Popper. Mais les temps ont changé. Et, profitant de la chute de certains murs (réels ou intellectuels), l'œuvre de Popper est peut-être en train de retrouver le rang qui lui est dû.

03/2002

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Histoire internationale

La politique étrangère sous le règne de Hassan II

Il s'agit de démontrer pratiquement que lorsqu'une initiative diplomatique est prise par le sommet de l'état, elle est le produit d'une interaction politique complexe. Cette interaction trouve parfaitement son sens dans l'existence d'une compétition politique permanente entre deux acteurs historiques, le roi Hassan II et les partis politiques du mouvement national, autour d'un enjeu politique majeur, à savoir la définition de la forme de l'état. L'intensité des rapports entre ces deux acteurs de 1961 à 1999 sera le facteur déterminant du fonctionnement du système politique et, par contrecoup, de la production de la politique publique. La politique étrangère est à cet égard une illustration parfaite de cette jonction. On peut donc se demander comment le roi Hassan arrivait-il depuis l'indépendance à produire ses choix diplomatiques dans un contexte marqué simultanément par la dynamique concurrentielle des autres acteurs nationaux, la fragilité de la position géopolitique et les contraintes de l'ordre mondial ? En cas de crise nationale à dimension internationale ou encore en cas de conflit régional et mondial, comment le Palais arrivait-il à gérer ces moments de tensions ? Ces questions soulèvent avec acuité ce que nous appelons le cheminement complexe de la production de la politique étrangère. Les meilleurs moments pour vérifier les caractéristiques de ce cheminement sont les crises, car c'est à ce moment qu'apparaissent les vrais enjeux et les intentions des acteurs nationaux, c'est à cet instant aussi que l'on peut mesurer la liberté d'action du principal décideur, le Roi, et d'autres prétendants à l'élaboration de la décision, les partis politiques, le patronat et les O.N.G. nationales. Les nombreuses crises auxquelles sont confrontées les hautes sphères de l'état marocain depuis l'indépendance montrent souvent un chef d'Etat pris en tenaille ; d'un côté, il tient à maîtriser la stabilité du système politique face aux partis du mouvement national, et de l'autre, il fait en sorte que la position diplomatique adoptée soit au diapason de ses engagements internationaux notamment vis-à-vis de ses amis qui lui garantissent, en contrepartie, l'équilibre régional au Maghreb.

02/2003

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Philosophie

D'un ton guerrier en philosophie. Habermas, Derrida & Co

Autrefois, Kant s'était étonné dans un opuscule " d'un ton grand seigneur adopté naguère en philosophie ". En 1983. Jacques Derrida s'en était inspiré pour publier D'un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie. Nous étions alors à l'aube d'une guerre de quinze ans qui déchira l'Europe philosophique à la fin du siècle dernier. Il était question, à travers le brutal conflit qui opposait Jurgen Habermas et Jacques Derrida, de déconstruction et de reconstruction de la raison, de l'héritage de l'Aufklarung et même du destin de la philosophie, sur une ligne de front dessinée entre l'époque de Hegel et celle de Nietzsche. puis légèrement retouchée à celle de Husserl, Heidegger et Adorno. Cela se passait entre Francfort et Paris, mais Derrida avait déjà été engagé dans d'autres guerres dessinant une géographie plus complexe. A Paris même, où Michel Foucault et Pierre Bourdieu l'avaient accusé d'être trop conventionnel et pas assez politique, ce qui remet sérieusement en cause la représentation d'une French theory censée être née au Quartier latin vers 1968 avant de s'exporter comme pensée tout uniment " post-moderne ". Entre Paris et la Californie, où John R Searle l'avait attaqué pour mécompréhension de la révolution dans la théorie du langage née à Oxford sous les auspices de John Austin, ce qui éclaire différemment les relations entre philosophies dites " analytique " et " continentale ". En Amérique enfin, entre divers départements de philosophie et de littérature, ce qui permet de découvrir, grâce à des médiateurs comme Richard Norte. une réception de son oeuvre plus contrastée qu'il n'y paraît. Les belligérants se sont cependant réconciliés au point de devenir amis, en sorte que l'on peut méditer ces deux propos : " Philosopher c'est aussi douter du sens de la philosophie " (Habermas) ; " Un philosophe est toujours quelqu'un pour qui la philosophie n'est pas donnée " (Derrida). A l'aune de telles convictions convergentes. il était peut-être inutile de faire un drame d'un désaccord. Mais c'est ainsi : une affaire exemplaire de guerre et de paix en philosophie offre une occasion de revenir sur son histoire, ses territoires et les manières de la pratiquer.

01/2011

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Actualité et médias

Jungle Blues

" Bien sûr qu'on va vous relâcher, lance le guérillero en pansant ma blessure, et sur laquelle fond déjà une nuée de moucherons. - Mais quand ? - Impossible de le dire. Peut-être dans une semaine, un mois, un an... " Quand il reçoit son " kit d'otage " (brosse à dent, sac à dos, bottes en caoutchouc...), le journaliste français Roméo Langlois perd l'espoir d'une libération immédiate. Durant le combat qu'il a filmé, entre un commando antidrogue et des membres des Farc, plusieurs soldats sont morts. Lui-même gravement blessé au bras par un tir de AK 47, il a été capturé par les guérilleros. Déclarations incendiaires des dirigeants colombiens, mensonges des militaires, campagne présidentielle en France... En quelques jours, l'affaire se politise dangereusement. L'épreuve risque de durer. Après avoir couvert pendant dix ans le drame des otages, le journaliste est passé de l'autre côté du rideau d'arbres. Finalement, il ne restera que 33 jours aux mains des Farc. Un mois de marches dans la jungle, de cabanes paysannes en campements clandestins, harcelé par les moustiques, l'oreille collée à une radio bon marché. Dans ce récit, Langlois revient sur cette " petite éternité " traversée au cœur de la Colombie invisible : un immense maquis constellé de champs de coca, survolé nuit et jour par les avions et hélicoptères militaires, dont les pistes boueuses et les villages n'apparaissent pas sur les cartes. Qui sont les Farc ? Pourquoi, plus de vingt ans après la fin de la guerre froide, de jeunes paysans colombiens prennent-ils les armes au nom de l'idéologie communiste ? Comment ces hommes et ces femmes tapis dans la jungle ont-ils pu résister à la vaste campagne militaire menée par Bogotá et les Etats-Unis ? Une paix est-elle possible, dans ce pays ravagé par la corruption et l'économie de la drogue ? L'auteur alterne le récit de sa détention, succession de situations critiques et d'échanges parfois cocasses avec ses geôliers, avec des réflexions sur le journalisme de guerre et une analyse du conflit fratricide qui, depuis 50 ans, déchire la Colombie.

02/2013

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Sociologie

Enigmes et complots. Une enquête à propos d'enquêtes

Pourquoi, au tournant des XIXe et XXe siècles, observe-t-on tour à tour : le développement du roman policier, dont le coeur est l'enquête, et du roman d'espionnage, qui a pour sujet le complot ; l'invention, par la psychiatrie, de la paranoïa, dont l'un des symptômes principaux est la tendance à entreprendre des enquêtes interminables, prolongées jusqu'au délire ; l'orientation nouvelle de la science politique qui, se saisissant de la problématique de la paranoïa, la déplace du plan psychique sur le plan social et prend pour objet l'explication des événements historiques par les " théories du complot " ; la sociologie, enfin, qui se dote de formes spécifiques de causalité - dites sociales -, pour détermine les entités, individuelles ou collectives, auxquelles peuvent être attribués les événements qui ponctuent la vie des personnes, celle des groupes, ou encore le cours de l'histoire ? La raison en est la conjoncture nouvelle que créent de profonds changements dans la façon dont est instaurée la réalité sociale. C'est à l'Etat-nation, tel qu'il se développe à la fin du XIX° siècle, que l'on doit le projet d'organiser et d'unifier la réalité pour une population et sur un territoire. Mais ce projet, proprement démiurgique, se heurte à une pluralité d'obstacles parmi lesquels le développement du capitalisme, qui se joue des frontières nationales, occupe une place centrale. Ainsi la figure du complot focalise des soupçons qui concernent l'exercice du pouvoir : où se trouve réellement le pouvoir et qui le détient, en réalité ? Les autorités étatiques, qui sont censées en assumer la charge, ou d'autres instances, agissant dans l'ombre, banquiers, anarchistes, sociétés secrètes, classe dominante, etc. ? Ainsi s'échafaudent des ontologies politiques qui tablent sur une réalité doublement distribuée : à une réalité officielle, mais de surface et sans doute illusoire, s'oppose une réalité profonde, cachée, menaçante, officieuse, mais bien plus réelle. Roman policier et roman d'espionnage, paranoïa et sociologie - inventions à peu près concomitantes - sont solidaires d'une façon nouvelle de problématiser la réalité et de travailler les contradictions qui l'habitent. Les aventures du conflit entre ces deux réalités - réalité de surface contre réalité réelle- constitue le fil directeur de l'ouvrage.

02/2012

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Droit

La démocratie en France Tome 1 : Idéologies

Exclusion et intégration républicaine, droit à la nationalité et citoyenneté, égalité et différence, globalisation et souveraineté nationale - il est peu de débats qui ne posent au bout du compte la question de la démocratie en France. Des débats où, à peine renouvelées par la crise des idéologies globales, mais dans l'extrême confusion des genres et des mots, deux veines de réflexion s'opposent : d'une part, l'énonciation des vertus de la démocratie représentative à partir d'une reconstitution historique des sources et des penseurs ; d'autre part, la dénonciation du formalisme de la démocratie politique minée par la logique du marché. Ces deux veines ont notamment en partage la confusion entre trois acceptions du terme démocratie - une idéologie, un régime politique et un état social - et la croyance en une exception française, fondée sur la synonymie postulée de l'Etat républicain et de la démocratie libérale. Deux lectures qui ne parviennent cependant pas à penser en même temps la démocratie comme réalité politique et les processus d'exclusion qu'elle sécrète. Or, il faut tenir ensemble le projet démocratique et l'utopie sociale, rapprocher l'idée de sa réalité si l'on veut comprendre la nature et les limites de la démocratie en France. Telle est l'ambition de cet ouvrage aux marges des conventions universitaires, disciplinaires et médiatiques. Ce premier volume traite des idéologies qui structurent le projet démocratique en France - le postulat de l'universalité (Pierre Bouretz) ; le conflit entre l'universel républicain et l'universel religieux (Yves Déloye et Olivier Ihl) ; les deux formes concurrentes de représentation politique que sont le citoyen et l'individu (Nicolas Roussellier) ; la dynamique démocratique, enfin, d'intégration républicaine des extrêmes politiques (Jean Baudouin). Le deuxième volume trace les grandes limites du projet démocratique l'émancipation inachevée des femmes du fait de l'opposition entre deux gouvernements : la famille et la Cité (Geneviève Fraisse) la nationalité comme butoir de l'idéal universel (Dominique Colas) l'ambivalence structurelle des critiques de la démocratie (Jean-François Sirinelli) ; l'épreuve à laquelle le social soumet le projet démocratique (Marc Lazar).

01/2000

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Science-fiction

Les Dieux silencieux, T1 : Le Maître des Chagrins

Vous connaissez déjà cette histoire - celle d'un orphelin élevé par un vieil homme sage, d'un garçon qui découvre qu'il possède des pouvoirs et apprend à s'en servir pour protéger le monde d'un grand mal. Mais qu'arriverait-il si ce héros et ce mal ne formaient qu'un ? Sauverait-il le monde, ou le détruirait-il ? Parmi les avatars de l'Académie, Annev de Breth est une exception. Au contraire de ses camarades, qui furent dérobés à leurs familles dans la capitale lorsqu'ils n'étaient que des nourrissons, Annev est né dans le village de Chaenbalu. Ayant survécu à un sacrifice, il a été élevé par ceux-là mêmes qui ont tué ses parents. Dix-sept ans plus tard, Annev porte le fardeau d'une magie interdite. Pris en étau entre les idées déclinantes de son mentor et les maîtres de l'Académie, il doit choisir entre un avenir prometteur et ses amis proches. Chacune de ses décisions le mène à un nouveau dilemme, jusqu'à ce qu'Annev soit contraint de se lancer dans une quête qui lui est étrangère. Acceptera-t-il de s'engager sur une voie potentiellement dévastatrice ? " Un remarquable premier roman et un conte brillant sur la nécessité de trouver son propre chemin. Recommandé aux amoureux de Fantasy épique classique ouverts à la modernité. " Novel Notions " Destinée et magie noire, une vision nouvelle d'un thème souvent exploré. Un monde chargé d'histoire, de foi et d'idéaux, des séquences d'action originales, une intrigue faite de secrets et de surprises. Un roman d'apprentissage dans la lignée d'Eddings, Sanderson, Canavan ou Weeks, mais doté d'un ton et d'un style à part. " The Fantasy Hive " Un premier roman de Fantasy extrêmement fort qui plaira aux lecteurs de The Poppy War et du Nom du vent. Intense, mystique et brutal. " The Bookdragon " Un superbe mélange d'ancien et de nouveau. Si vous êtes amateur de roman d'apprentissage, d'écoles de magie et de conflit entre le Bien et le Mal, ce roman est fait pour vous. " The Fantasy Inn " Passionnant et rappelant les meilleures heures de la Fantasy. On se croirait dans La Belgariade de David Eddings ! " Nilsreviewsit

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Romans historiques

Les enfants de la patrie Tome 1 : Les pantalons rouges

Huriel, 1er août 1914 : Léon Aumoine se marie avec Marguerite, une fille Bigouret. Ils ont vingt ans. Mais la messe est à peine finie que le tocsin résonne au loin. Le lendemain, après une nuit de noces à l'hôtel Terminus, Léon embarque à Montluçon. C'est la guerre. Marie Aumoine voit partir son fils aîné avec courage et résignation. Bientôt, elle le sait, ses trois autres fils suivront. Jean, le bachelier, rejoint le 121e. Raymond, le " mauvais garçon ", fait ses classes dans le deuxième contingent. Le plus jeune, Julien, devance l'appel. Ils ont le sentiment patriotique chevillé au cœur, et la conviction que ça ne durera pas. Quinze jours au plus. Sans le savoir ils partent pour la Grande Guerre, le premier conflit mondial de l'Histoire. En France, le plus long et le plus meurtrier. Les Aumoine sont de Villebret, dans l'Allier. Marie, qui est veuve, va devoir sauver une exploitation agricole sans soutien moral, sans bras, et même sans bétail en ces temps où les chevaux de trait sont réquisitionnés pour l'artillerie et les porcs pour la roulante des soldats. À travers cette famille de la France profonde, et cette unité de Montluçon qui voit se battre les frères Aumoine, c'est la vie quotidienne de l'été 1914 qui défile sous nos yeux. Et voici mises à nu les hantises ordinaires de ces jeunes gens hagards, épuisés au combat : la faim, la boue, l'atroce agonie des soldats transpercés par la ferraille des obus, l'impuissance des officiers mal informés, la peur impossible à tromper, l'amitié, l'héroïsme et les trahisons. L'amour, aussi. Qu'il s'agisse du furtif élan de Jean devant une gamine de Lorraine accusée d'espionnage ou de la passion qui l'unira à Clélia, belle aristocrate allemande dévouée aux combattants blessés, quel que soit leur camp. Hallucinante pour les jeunes Européens du début du siècle dernier, cette guerre ne le sera pas moins pour ceux d'aujourd'hui, évoquée par Pierre Miquel avec une puissance qui fait chavirer l'image d'Épinal dans un cauchemar presque à vif.

02/2002

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Critique littéraire

Antiquités romaines. Tome 6 Livre VI, Edition bilingue français-grec ancien

Avec le livre VI de ses Antiquités Romaines, Denys d'Halicarnasse, historien grec et professeur de rhétorique de la période augustéenne, entreprend le récit des événements qui eurent lieu au cours des années 497 à 493, selon la chronologie adoptée par l'auteur (qui diffère légèrement de celle adoptée par Tite-Live). Cette période, qui s'étend sur cinq consulats, est marquée par les deux événements majeurs que sont la bataille du lac Régille opposant Rome aux cités latines et la sécession de la plèbe sur le mont Sacré, laquelle aboutit à l'institution du tribunat de la plèbe. La victoire des Romains au lac Régille marque l'échec définitif de la famille royale des Tarquins, alliés aux cités latines, pour reprendre le pouvoir à Rome. Le vieux roi achèvera par la suite sa vie, exilé dans la cité campanienne de Cumes. La seconde section du livre est centrée sur la montée progressive des tensions entre plèbe et patriarcat à Rome. Le soulèvement de la plèbe est présenté comme un drame qui s'achève par le discours de Menenius Agrippa, morceau d'éloquence comprenant la célèbre allégorie des membres et de l'estomac. Denys a recours pour décrire le conflit interne à la cité romaine à des concepts hérités de la pensée grecque. Ainsi, la sécession de la plèbe est décrite comme une stasis qui rappelle le récit des massacres fratricides des Corcyréens durant l'été 427 avant J. -C. chez Thucydide. L'édition du tome VI des Antiquités Romaines de Denys d'Halicarnasse dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec de l'historien accompagné de la traduction de Jacques-Hubert Sautel. Le texte est précédé d'une riche introduction dans laquelle sont abordés divers aspects intéressants de l'oeuvre de l'historien, tels que le personnel politique présent dans le récit, le vocabulaire employé pour décrire les événements politiques et l'intérêt historique et littéraire de l'oeuvre. Enfin, le lecteur trouvera à la fin de cette notice un exposé de la tradition manuscrite du texte ainsi que des principes qui ont régi son édition.

05/2016

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Droit

La démocratie en France Tome 2 : Limites

Exclusion et intégration républicaine, droit à la nationalité et citoyenneté, égalité et différence, globalisation et souveraineté nationale - il est peu de débats qui ne posent au bout du compte la question de la démocratie en France. Des débats où, à peine renouvelées par la crise des idéologies globales, mais dans l'extrême confusion des genres et des mots, deux veines de réflexion s'opposent : d'une part, l'énonciation des vertus de la démocratie représentative à partir d'une reconstitution historique des sources et des penseurs ; d'autre part, la dénonciation du formalisme de la démocratie politique minée par la logique du marché. Ces deux veines ont notamment en partage la confusion entre trois acceptions du terme démocratie - une idéologie, un régime politique et un état social - et la croyance en une exception française, fondée sur la synonymie postulée de l'Etat républicain et de la démocratie libérale. Deux lectures qui ne parviennent cependant pas à penser en même temps la démocratie comme réalité politique et les processus d'exclusion qu'elle sécrète. Or, il faut tenir ensemble le projet démocratique et l'utopie sociale, rapprocher l'idée de sa réalité si l'on veut comprendre la nature et les limites de la démocratie en France. Telle est l'ambition de cet ouvrage aux marges des conventions universitaires, disciplinaires et médiatiques. Ce deuxième volume trace les grandes limites du projet démocratique : l'émancipation inachevée des femmes du fait de l'opposition entre deux gouvernements : la famille et la Cité (Geneviève Fraisse) la nationalité comme butoir de l'idéal universel (Dominique Colas) l'ambivalence structurelle des critiques de la démocratie (Jean-François Sirinelli) ; l'épreuve à laquelle le social soumet le projet démocratique (Marc Lazar). Le premier volume, pour sa part, traite des idéologies qui structurent le projet démocratique en France - le postulat de l'universalité (Pierre Bouretz) ; le conflit entre l'universel républicain et l'universel religieux (Yves Déloye et Olivier Ihl) ; les deux formes concurrentes de représentation politique que sont le citoyen et l'individu (Nicolas Roussellier) ; la dynamique démocratique, enfin, d'intégration républicaine des extrêmes politiques (Jean Baudouin).

01/2000

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Théâtre

La scène aux ados. Tome 14

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados et de Tous en scène regroupent 80 pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume propose : Ou/Est, Daniela Ginevro - Dans un pays lointain, un pays aride où le soleil brûle quiconque s'y expose et où l'eau est rare et précieuse, un mur interdit à tout un peuple l'accès à la mer. Se perpétue ainsi, depuis la nuit des temps, un interminable conflit entre les habitants de l'Ouest et de l'Est. Au pied du mur, les jeunes infortunés et les jeunes armés s'affrontent, prisonniers du poids de leur propre histoire. Le jour du meurtre dans la vie de Thomas Sawyer et Huckleberry Finn, Thomas Depryck - Huckle et Tom assistent par hasard au meurtre du docteur Robinson par Joe l'Indien. Ce dernier accuse Muff Potter, trop ivre pour se rappeler quoi que ce soit. A Saint Petersburg, Missouri, chacun a son avis sur l'affaire... Une fable drôle et dérangeante qui s'inspire de Marc Twain pour mettre en lumière les faiblesses humaines. Le féminisme expliqué aux parents (et à l'auteur de la pièce), Luc Malghem - Révolution au collège Olympe de Gouges qui doit s'ouvrir à la mixité : alors que les premiers garçons sont attendus, profs et élèves se préparent, animées par des sentiments contrastés. Certaines pensent progrès, d'autres rétorquent régression, reprise du pouvoir patriarcal… C'est que le collège Olympe de Gouges se veut et se vit féministe… Tim & Tom, Louise Emö - A un arrêt de bus, Tim et Tom attendent… le bus, mais également des réponses à leurs questions. Questions qu'ils sont bien décidés à poser à leur star de père, objectif de leur voyage. Une quête initiatique, ponctuée de rencontres loufoques et éclairantes, et rythmée par un slam enflammé. Un texte interrogeant de manière sensible le rapport d'imitation à l'idole, la star, le père.

04/2017

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Archives, paléographie

Aux sources de la paix. Les archives du service français de la SDN

L'année 2020 marque un double anniversaire, celui des 75 ans de la fondation des Nations unies mais aussi le centenaire de la création de la Société des Nations (SDN), qui a posé les premières pierres du système multilatéral à l'issue de la Première Guerre mondiale. Au-delà de son impuissance à éviter le déclenchement d'un second conflit mondial, il s'agit dans cet ouvrage de rendre accessibles des sources françaises permettant de mieux comprendre l'action de la SDN. Celle-ci s'est pleinement affirmée dans le domaine de la collaboration fonctionnelle en jouant un rôle pionnier et important en matière d'organisation internationale dans de multiples domaines. Elle a ainsi été chargée de gérer au mieux les territoires coloniaux détenus en 1914 par l'Allemagne ou par la Turquie, confiés sous son autorité à la suite des traités de paix par le système des mandats à des puissances victorieuses, ouvrant la voie à la décolonisation. Le rôle économique et financier de la SDN n'est pas moins important. Par le biais de comités d'experts et de grandes conférences internationales en faveur des pays dont les finances avaient été désorganisées par la Grande Guerre, elle a abordé presque toutes les questions qui se sont posées dans ce domaine. La protection des minorités est devenue, à l'initiative du président Wilson, une mission essentielle de la SDN, rendue indispensable par les bouleversements territoriaux subis par l'Europe centrale. Le rôle humanitaire au profit des plus faibles a été également une des priorités de cette organisation internationale. Soulignons qu'après la Grande Guerre, la constitution d'un droit international en matière sociale lui est confiée. Enfin, puisque ce volume est consacré à l'inventaire des archives françaises relatives à la SDN, il est également frappant de constater à quel point la France était déjà investie dans ces premiers efforts pour mettre en place un ordre international. De nombreuses reproductions de documents et photographies dont certaines sont inédites, contribuent à nourrir la réflexion sur l'importance que revêt aujourd'hui, comme hier, un système international basé sur la coopération plutôt que sur la confrontation.

02/2021

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Sciences politiques

Aymare 1939-1967. Une collectivité anarchosyndicaliste espagnole dans le Lot

En 1939, nombreux sont les Républicains espagnols à rejoindre la France, fuyant la guerre et le fascisme après la chute de Barcelone. Accueillis dans des camps de fortune à l'hygiène déplorable et aux conditions de vie précaire, ils s'organisent pour survivre. Parmi ces républicains, des anarchosyndicalistes de la 26e division (ex-colonne Durruti) vont être exfiltrés de ces camps pour rejoindre le Lot. Ils vont être accueillis dans la propriété de Maître Berthon, avocat et ancien député de la Seine. Cette propriété, qui porte le nom d'Aymare, située en Haute-Bouriane, est vendue au cours de cette année 1939 au Mouvement libertaire espagnol (MLE) et permet à des familles de s'y installer. Cet épisode est de courte durée car la guerre balaie sur son passage ce havre de paix. Seuls quelques réfugiés y séjournent durant le conflit, permettant au MLE de conserver intact le lieu. En 1948, une poignée d'anarchosyndicalistes du MLE épaulés par la CNT reconstituée de l'exil, décident alors de créer la collectivité libertaire d'Aymare. Cette expérience autogestionnaire, quasiment oubliée des mémoires, va exister jusqu'en 1967. Elle donne naissance à une éphémère radio, édifie un dispensaire très moderne qui accueille des malades et mutilés de la guerre, cultive et entretient une exploitation agricole de 120 ha permettant à 25 personnes d'y vivre toute l'année, organise des rassemblements dignes des plus grands festivals de la période. L'entraide, la solidarité, l'égalité, l'autogestion, la fraternité, la culture sont les mots qui caractérisent le coeur de ce projet. Cet épisode, peu connu de l'histoire de l'exil des républicains espagnols et des anarchosyndicalistes de la CNT en particulier, présente plusieurs intérêts : il révèle la vie de réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale, il met fin au mythe du désert autogestionnaire français d'avant la vague des communautés de 68 et met l'accent sur le fait que durant les Trente Glorieuses, il a été possible de vivre autrement de façon solidaire et collective, révolutionnaire et autogestionnaire. C'est cette aventure humaine que tente d'éclairer ce livre.

05/2014

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Histoire internationale

La Waffen SS

Qui pourrait comprendre aujourd'hui cette remarque de Dominique Venner, ancien directeur de la collection "Corps d'élite" : "Le corps d'élite vit en marge du commun. Il n'est pas seulement capable de bravoure et d'efficacité supérieure. Il est la caste sacerdotale de la guerre. Il en sublime les vertus, en assume l'honneur, en célèbre les rites". Et cet admirateur d'Ernst Jünger ajoutait : "Le soldat du corps d'élite est un initié. Il a subi les épreuves qui font de lui un autre homme. Il a découvert le secret de l'Ordre. Il est dépositaire du Graal. Un Graal masculin." Cette "inactualité significative" justifiait à elle seule la réédition du célèbre livre de Jean Mabire qu'il signa toujours du nom d'Henri Landemer. Georges H. Stein, en 1971, avait publié un livre d'une érudition toute universitaire. Le principal restait peut-être dans l'ombre, à savoir que sur le million d'hommes et même davantage qui servirent sous la tête de mort, plus de la moitié n'étaient pas des citoyens allemands... On n'avait pas vu pareille situation depuis Napoléon et sa Grande Armée aux multiples contingents étrangers. Présentes sur tous les fronts de 1939 à 1945 (à l'exception de l'Afrique du Nord), les unités de la Waffen SS firent preuve d'une grande combativité, essentiellement sur le front de l'Est, à partir de 1943. Au fil du temps, et surtout à partir de la fin de l'année 1942, elle intégra des troupes de toutes origines ; ces unités non allemandes furent largement majoritaires à partir de 1944, avec près de 700 000 hommes sur un total de près d'un million de membres de la Waffen SS pendant toute la durée du conflit. Son aventure militaire n'a jamais cessé de provoquer la fascination comme l'hostilité depuis plus d'un demi-siècle. Lors du procès de Nuremberg, aucun membre de la Waffen SS ne figure parmi les vingt-quatre accusés du premier procès de Nuremberg, ni parmi les suivants et aucune action judiciaire ne fut menée contre la Waffen SS en tant que telle ou contre ses principaux dirigeants.

01/2019

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Histoire du droit

"La loi à la main". Militantisme juridique et défense religieuse au temps de l'affirmation de la République : l'action du Comité de jurisconsultes des congrégations (1880-1905)

"Milice multicolore et sans patrie" selon les mots de Gambetta, les congrégations religieuses qui ont su se reconstituer après la tempête révolutionnaire, sont perçues, en cette fin de XIXe siècle, comme un obstacle à l'enracinement de la Troisième République. En digne fille de la Révolution, celle-ci entend bien faire taire les ambitions de l'Eglise et de ses soldats congréganistes. C'est par la force de la loi que les républicains espèrent parvenir à cet objectif. Ce programme, débuté dès 1879, va rapidement trouver ses opposants. Parmi eux, des juristes catholiques vont se grouper pour diriger la défense sur le terrain du droit : c'est ainsi que naît, en 1880, le "Comité de jurisconsultes des congrégations" . Réunissant praticiens et universitaires, ce Comité, dirigé par le baron Armand de Mackau, figure emblématique de la droite, se tiendra aux côtés des congrégations pendant près de vingt-cinq ans, luttant "la loi à la main" pour leur offrir, à l'échelle nationale, un extraordinaire service d'assistance juridique, qui s'avèrera en réalité être bien plus que cela. Droit civil, pénal, administratif, fiscal, ou encore droit des sociétés, peu de domaines échappent à son examen. Prétendant à une expertise neutre, dégagée de toute considération politique, ce Comité constitue un observatoire intéressant pour analyser l'enchevêtrement du juridique et du politique. Si le conflit entre les congrégations et la République demeure bien souvent examiné exclusivement sous un prisme politico-religieux, la découverte du fonds d'archives du "Comité Mackau" ouvrait dès lors une porte nouvelle sur la résistance juridique à laquelle cette bataille a donné lieu. A partir de là, s'imposait donc de repenser le problème sous un angle nouveau : celui d'un militantisme juridique catholique. Cette étude tend donc à examiner la manière dont ces juristes catholiques se sont emparés du droit comme arme de revendication, comme instrument de défense d'une cause et comme mode de protestation contre la politique anticongréganiste menée de 1880 à 1905. Cette histoire est ainsi celle d'un combat mené "avec foi et loi" par des hommes déterminés à mettre la science du droit au service de la cause religieuse.

02/2021

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Histoire de France

Les colonies, la Révolution française, la loi

Depuis près de quatre siècles que la France possède des colonies ou des territoires d'Outre-Mer, elle a toujours hésité, pour ce qui concerne leur statut et leur législation, entre deux principes contradictoires, celui de l'assimilation et celui de la spécificité. La question se pose dès Colbert et n'est toujours pas tranchée aujourd'hui. Comment la Révolution française a-t-elle pris en considération la question de la législation des colonies ? S'il y a un maintien de la spécificité législative sous l'Assemblée constituante, à partir de la loi de 1792 instituant l'égalité politique entre les blancs et les libres de couleur, les assemblées dirigeant la France adoptent unis législation révolutionnaire radicalement nouvelle dans les colonies. Cette période est marquée par la première abolition de l'esclavage, en 1794, et l'adoption, en 1795. d'une constitution transformant les colonies en départements. Ces avancées décisives permettent à l'outre-mer français d'être régi selon le principe de l'identité législative avec les départements de la France situés en Europe, nouveauté impensable quelques années plus tôt. Toutefois, d'une part, cette législation radicale connaît une application contrastée selon les colonies, et d'autre part, après le coup d'Etat de Bonaparte, la Constitution de 1799 remet en place le système de la spécialité législative. Une réaction coloniale s'opère et aboutit, en 1802-1803, au rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe et en Guyane. Saint-Domingue y échappe par la lutte et proclame son indépendance, sous le nom d'Haïti, le 1er janvier 1804. La positivité des lois révolutionnaires, uniques en leur temps, a permis des avancées déterminantes dans le statut des libres de couleur et des esclaves, malgré un climat de violence lié à des guerres civiles et à un conflit international majeur. L'influence de la loi révolutionnaire se fait sentir également dans les colonies des autres puissances européennes, niais aussi dans les débats précédant la seconde abolition de l'esclavage. Ces avancées légales constituent encore le socle des luttes actuelles pour la liberté, l'égalité et la fraternité.

07/2014

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Sciences historiques

Georges Claude. Le génie fourvoyé

Georges Claude (1870-1960), est sans doute l'inventeur français le plus fécond ; ayant tant marqué son époque de nombreuses et géniales inventions, qui prospèrent encore dans l'industrie contemporaine, comment peut-il être, aujourd'hui, autant ignoré du grand public ? La réponse est à chercher dans les bouleversements du Xxe siècle : " l'homme aux 250 inventions ", qui fut un chercheur infatigable et opiniâtre contre l'avis des scientifiques dominants était mondialement connu et admiré avant le dernier conflit mondial. Elu à l'Académie des sciences en 1924, honoré par quantité d'Universités et d'organismes internationaux, il lança d'innombrables projets. Qu'on en juge ! Il est à l'origine d'Air Liquide (dont la raison sociale demeure : société anonyme pour l'étude et l'exploitation des procédés Georges Claude), des Lampes Claude, de la Société Chimique de La Grande Paroisse, du tube au néon, de nombreuses armes de guerre en 14, de la synthèse de l'ammoniaque par hyperpression, de l'énergie thermique des mers... Les Américains appelèrent ce génie créatif l'" Edison français " ! Cet élève de l'École Municipale de Chimie et Physique Industrielles de Paris, qui fut à la fois électricien, journaliste, physicien, chimiste, ingénieur, économiste, voulu cependant devenir tribun et se noya dans le chaudron hautement toxique de la politique. Le Cassandre des années 30 s'entêta pour soutenir son ami Pétain dans un collaborationnisme suicidaire et se fourvoya dans les excès de l'extrême droite. Ce rival des scientifiques allemands ne voyait alors d'avenir que dans la grande Europe... d'Adolf Hitler. Trop d'intérêts et les déchirements de l'Histoire le condamnèrent à l'oubli. Rémi Baillot, avec la même ténacité que l'inventeur, a reconstitué et cherché à comprendre ce parcours fourmillant d'aventures, de combats et de conquêtes. À l'appui de nombreuses illustrations originales, il a replacé dans l'histoire de la Science et de la politique au XXe siècle, la tragédie passionnante de ce Gaulois intrépide, courageux, savant, inspiré, fier, mais aussi terriblement sourd et follement jusqu'au-boutiste. II sort de l'oubli Georges Claude, ce génie fourvoyé.

02/2010

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Europe administrative

La directive européenne, un instrument juridique des autorités administratives nationales

Les directives de l'Union européenne ont toujours été considérées comme un instrument juridique mis à la disposition des particuliers face à un Etat membre défaillant. L'invocabilité et l'application des directives sont analysées sous l'unique prisme des droits du justiciable. Contrairement à cette perspective classique, le présent ouvrage explore l'utilisation de la directive européenne en tant qu'instrument juridique par les autorités administratives nationales, dans la mesure où celles-ci l'invoquent et l'appliquent dans leurs rapports avec les administrés et les autres autorités nationales ou européennes. L'apparition du droit dérivé a bouleversé la hiérarchie des normes, ainsi que les obligations pesant sur les autorités administratives. Grâce à la primauté du droit de l'Union européenne et à l'impératif d'efficacité dans tous les Etats membres, la directive est devenue un paramètre de légalité de tout aspect de l'action administrative lorsque celle-ci relève de son champ d'application. Elle revendique sa place parmi les paramètres traditionnels de légalité, mais parfois elle se trouve en conflit avec eux ou elle se substitue à toute règle nationale contraire. Toutefois, la directive est, entre les mains de l'administration, non seulement une source de droit supranationale à appliquer de manière passive, mais également une norme utilisée pour servir ses propres causes, ainsi que les buts poursuivis par l'Union européenne. Elle est un instrument d'interprétation du droit national et d'évaluation de la compatibilité du droit national avec la directive, ainsi qu'une source d'inspiration lors de la création du droit national. En effet, l'évolution de la jurisprudence européenne et administrative a abouti non seulement à un renforcement des obligations de l'administration, mais aussi à l'amplification des formes d'invocabilité au profit de l'administration et à la reconnaissance d'une autonomie du pouvoir réglementaire à l'égard du pouvoir législatif. L'ouvrage révèle l'instrumentalisation multidimensionnelle de la directive par l'administration ainsi que le rôle particulièrement dynamique des autorités administratives agissant dans le champ d'application des directives lors de leur transposition et leur exécution dans les ordres juridiques nationaux.

06/2021

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Sports de combat

Réflexions sur le combat. L’esprit du combat le fighting spirit (l’« esprit combatif ») Conseils pratiques aux professionnels

Préface du Dr Georges Perez (Association Médecine Boxe) Après plus de trente années passées dans les salles de boxe, les dojos, au sein des forces de l'ordre, le moment est venu pour Robert Paturel de mettre noir sur blanc ce qu'il sait du combat. Le combat sous toutes ses formes. De la confrontation sportive (entraînement, compétition, etc.) à la confrontation réelle (agressions verbale et physique, etc.), en passant par le combat armé (police, etc.), sous les ordres d'une autorité légitime. Ces formes d'affrontement se ressemblent en effet ; les facteurs de réussite sont les mêmes sur le ring ou dans la rue : la préparation, l'adaptation, la détermination. Il a essayé de cerner au plus juste l'émotivité du combattant pour trouver les moyens de domestiquer la peur des coups et l'angoisse de la douleur. Ces moyens, ce travail sur soi pour mieux se préparer à l'affrontement, sont valables pour tous ceux qui doivent intervenir. Que ce soit sur le ring pour un boxeur, dans la rue pour un policier qui doit interpeller un malfaiteur, pour un groupe d'intervention qui doit donner l'assaut... Réflexion sur l'aptitude au combat, ce travail est aussi une étude sur la gestion du stress et les différents types de comportements à tenir face aux menaces et aux agressions. Quand on choisit d'être policier ou gendarme, c'est pour se rendre utile. Mais encore faut-il avoir les moyens de voler au secours de la veuve et de l'orphelin... Avant d'avoir la prétention de sauver les autres, il faut être déjà capable de se protéger soi-même. Quels sont les arts martiaux et sports de combat utiles aux professionnels de la sécurité ? Qu'est-ce qui, d'un bon pratiquant, permet de faire un bon combattant ? Comment désamorcer un conflit qui risque de s'envenimer ? Quelles sont les limites de la légitime défense ? C'est à toutes ces questions qu'il répond... Ancien champion de France et champion d'Europe de boxe française, Robert Paturel a été formateur pendant 20 ans au RAID et au GIPN, groupe d'intervention de la police nationale.

09/2021

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Sociologie

Marat. Savant et tribun

Le ro?le de Marat dans la Re?volution franc?aise reste un sujet de controverses parmi les historiens. Il est souvent de?peint comme fou, violent et de?magogue. Cette biographie, e?crite par un historien des sciences ame?ricain, critique cette interpre?tation, explorant notamment les e?pisodes de la fusillade du Champs de mars, des massacres de septembre, puis de son assassinat. Elle s'attarde en particulier sur deux facettes de la le?gende noire qui s'est finalement impose?e. D'abord, celle qui fait de Marat un charlatan. Rien de plus faux, au regard de la science de son temps. Diplo?me? de me?decine, Marat a exerce? cette profession avec un succe?s certain, avant de consacrer plusieurs ouvrages a? la physique expe?rimentale. Dans ces deux domaines, ses compe?tences e?taient reconnues par ses contemporains. Si son conflit avec l'Acade?mie des sciences – institution monarchique – sera instrumentalise? par ses de?tracteurs, Marat n'en demeure pas moins un authentique scientifique du XVIIIe sie?cle, au me?me titre qu'un Lavoisier ou un Condorcet. L'insistance sur le pre?tendu charlatanisme de Marat a bien entendu pour but d'e?tayer cet autre mythe, celui d'un sociopathe sanguinaire, du moins d'un franc-tireur isole?. Or, pour Clifford D. Conner, ce qui distingue Marat des autres grandes figures de la re?volution, comme Danton et Robespierre, c'est sa comple?te identification avec la lutte pour l'e?galite? des classes non posse?dantes. Souvent occulte?e, la contribution de Marat, en tant qu'agitateur, journaliste et meneur a e?te? de?cisive dans la transformation sociale accomplie par la Re?volution. La lecture contextualise?e de L'Ami du peuple de?voile la clairvoyance et le courage politique d'un homme qui n'he?sitait pas a? aller a? contre-courant, y compris de l'opinion populaire – tout le contraire d'un de?magogue et d'un opportuniste. Cet ouvrage, qui renouvelle depuis outre- Atlantique la litte?rature disponible en franc?ais sur Marat, est une introduction enthousiaste a? la figure la plus subversive de la Re?volution franc?aise.

09/2021

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Littérature française

Les jardins d'Alger. La terre des hommes

José Yvars est né en 1941 à Koléa au coeur du Sahel algérois. Mais c'est près d'Alger à Zéralda, la perle de la côte de Turquoise, qu'il passe son adolescence et sa jeunesse entre collines rayonnantes et mer Méditerranée. En 1961, à vingt ans il intègre les tirailleurs algériens à Relizane. Soldat de deuxième classe, il nous relate la beauté de cette Oranie qu'il découvre et nous décrit sa guerre au « ras des troupes » en participant à ce conflit sans nom dans l'Ouarsenis et les steppes d'Oranie. Il assiste alors, impuissant, à la décomposition de son pays, esseulé mais confiant au milieu de ses compagnons et frères d'armes arabo-berbères dont il admire le courage et la fidélité à la France. Il décrit leur destin tragique au cours de cette période dramatique avec la précision du témoin visuel et la gravité émotionnelle de l'enfant du pays pris dans la tourmente. Son texte autobiographique s'enrichit de souvenirs émouvants, de précisions historiques, de révélations inédites et de descriptions minutieuses de cette terre d'Algérie meurtrie mais démesurée dans sa lumière et sa magnificence, revisitée dans une profusion de détails paysagers et d'émotions nouvelles. Il consacre une grande partie de ses lignes à la beauté des paysages de son Algérie natale avant et après l'indépendance du pays. Il nous fait voyager sans répit mais avec allant d'un bout à l'autre du pays en guerre, puis en paix, jusqu'au déchirement de la séparation et du "Dernier printemps de l'Algérie Française" et la voie inexorable du "Chemin sans retour". Sur la fin de son récit riche d'amour et d'action, il nous livre enfin l'essentielle vérité sur le secret des jardins d'Alger. Sans haine et sans descriptions de violence, ce livre souvenir écrit et édité spécialement pour la commémoration en 2012 du cinquantenaire de la perte de l'Algérie française est un hymne à la beauté de l'Algérie que l'auteur décrit avec passion et qu'il glorifie de l'appellation de... Terre des hommes, en hommage aux femmes et aux hommes exceptionnels qui l'ont bâtie.

04/2012

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Surréalisme

Surréalismus N° 9, hiver-printemps 2023

Nous rentrons dans l’univers d’Alice (découvrir les deux entretiens et s’émerveiller devant le portfolio des illustrations de John Tenniel !) et en sortons retournés. Inventer. Se construire un monde, des mondes, est le souhait cher aux artistes véritables. Les fondateurs du Surréalisme, génération fracassée par la Grande Guerre, voulaient créer de nouveaux espaces, littéraires et plastiques, issus de la psyché humaine. Une première contradiction apparente émerge : faut-il libérer l’homme de sa folie, comprise comme passion du conflit avec l’autre, l’altérité ou, au contraire, l’encourager à libérer ses ressources enfantines, seules à même de dépasser l’égo, le moi adolescent ? Les deux mouvements, externe et interne, ne se complètent-t-ils pas ? Sous la surface, l’homme face à lui-même, seul. On ne peut comprendre l’esprit confraternel, de partage, du collectif, très présent dans ce numéro de Surréalismus, du mouvement surréaliste et des ses héritiers si on n’intègre pas l’humanité profonde de ses créateurs (lire l’entretien avec Jean-Jacques Lebel). Cette humanité portée depuis plus de cinquante ans par le galeriste Marcel Fleiss, passeur incontournable du surréalisme dont le fils, David, reprend le flambeau. Vous retrouverez aussi des individualités fortes et iconiques (pour parler comme les jeunes !). Certains dans la Galerie des inconnus célèbres de Marie-Isabelle Taddeï, ouvrage qui fera date. Victor Brauner et son art magique retournent, le temps d’une rétrospective, en terre natale. Radu Stern analyse avec justesse le rapport complexe de la Roumanie avec cet artiste d’avant-garde. Frida Kahlo, admirable de courage et d’esprit caustique, incarnée avec une force stupéfiante par la comédienne Claire Nebout dans le seule-en-scène Viva Frida ! écrit par Didier Goupil. Une incursion inédite de Surréalismus dans les arts vivants. En prolongement, Alba Romano Pace retrace pour nous la genèse du bel ouvrage qu’elle vient de consacrer à l’artiste mexicaine. Paul Eluard et l’incroyable itinéraire du poème Liberté ont inspiré le premier roman de Xavier Donzelli. Marine Nédélec nous propose une nouvelle rubrique consacrée à une «petite histoire» du surréalisme… Et enfin, retour sur le surréalisme japonais par le biais d’un entretien avec Vincent Manigot, incollable sur le sujet.

02/2023

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Généralités

Espions en Révolution. Beaumarchais, le chevalier d'Eon, Silas Deane et les secrets de l'indépendance américaine

L'histoire de la fondation des Etats-Unis telle que vous ne l'avez jamais lue. Un savoureux mélange d'OSS 117, du Bureau des légendes, de The Patriot et de Ridicule ! Lorsque les Treize Colonies proclament leur indépendance en 1776, l'Amérique s'enlise dans un conflit qui oppose les révolutionnaires à la Grande-Bretagne jusqu'à la fondation des Etats-Unis en 1783. L'histoire nous enseigne que c'est Benjamin Franklin qui en est l'instigateur. Premier émissaire à la cour de Louis XVI, il obtient en 1778 le soutien de la France, qui accepte alors de fournir des armes aux insurgés. Mais le père fondateur n'a en réalité joué qu'un rôle secondaire dans cette affaire, et ce n'est pas son histoire qui est racontée ici. C'est celle de trois improbables alliés qui, dès 1776, s'unissent pour soutenir la Révolution américaine : Beaumarchais, le célèbre auteur du Barbier de Séville ; le chevalier d'Eon, l'excentrique et ambigu agent secret français ; et Silas Deane, un commerçant du Connecticut. Ensemble, entre actes d'espionnage au détriment des Anglais, diplomatie clandestine au profit de l'armée continentale et tractations secrètes avec la France, ils parviennent à armer les rebelles. Mais si nos protagonistes font montre d'intelligence, de ruse et de courage pour parvenir à leurs fins, ils se posent aussi en véritables anti-héros. En effet, vaniteux, hypocrites, menteurs et égoïstes, les trois comploteurs évoluent vers un chemin semé d'embuches où les quiproquos et les intrigues sentimentales et sexuelles dignes des meilleurs Vaudeville s'enchaînent. Ce sont leurs aventures rocambolesques mais véritables qui ont permis aux Etats-Unis de voir le jour, et que nous découvrons dans ce récit à la fois vivant, étonnant et amusant. Un vrai plaisir de lecture ! " Unlikely Allies est un récit de non-fiction, mais il se lit comme on regarde un film des Monty Python [... ]. Follement divertissant ! " The Washington Post Book World " Le récit engageant et divertissant de trois des personnages les plus colorés impliqués dans la Révolution américaine. Il est difficile de croire que leur histoire est vraie, mais elle l'est. " Gordon S. Wood, historien et lauréat du Prix Pulitzer (1993)

10/2022

ActuaLitté

Science-fiction

Néander. Tome 2, Qu'est-ce qu'un Etre Humain ?

Ils sont devenus humains deux mille siècles avant nous. Ils ont appris à vivre en paix et en symbiose avec la nature. Peut-être vont-ils avoir le temps de nous l'enseigner... E n octobre 2034, une équipe de chercheurs - deux Français, un Allemand, et un pilote états-unien - surprend, au coeur de la forêt guyanaise, une cité souterraine peuplée de huit mille Néanderthaliens hautement civilisés, rescapés d'un temps hors de l'Histoire, qu'ils baptisent Néanders. Trois mois plus tard, nos chercheurs ont apprécié leur art de vivre aussi raffiné qu'éloigné du nôtre : en démocratie directe, sans chef d'Etat, élus ou fonctionnaires, on prend en quelques heures des décisions unanimes... L'activité des citoyens est bénévole la moitié du temps... Des procédés créent des écosystèmes au lieu de les détruire... Une production d'énergie d'un demi-mégawatt de capacité seulement pour toute la cité... Des habitants athées ou croyants qui depuis la nuit des temps n'en font plus un objet de conflit, mais ont appris très tôt à respecter la parole de l'Autre pour entretenir une sagesse commune... A l'équipe, déjà complétée d'une éthologue linguiste franco-brésilienne, s'ajoute un Anglais de l'Unesco. Grâce à lui, un délégué néander va comparaître devant les Nations Unies et expliquer en français à la planète qu'il leur importe peu d'être admis ou non comme êtres humains, mais que nos institutions et notre art de vivre doivent changer de fond en comble si nous voulons conserver en nous la qualité d'humanité... Pas facile, car la financiarisation mondiale perçoit le danger, et passe à l'offensive ! Le deuxième tome d'une fiction d'anticipation qui questionne notre humanité et notre contemporanéité avec justesse et puissance. Né en 1937, André Teissier du Cros est ingénieur, écrivain et économiste. Membre de l'Académie des Hauts Cantons et Président-fondateur du Comité Bastille, il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles. En parallèle d'une vie professionnelle et associative prospère, il rédige Néander, une saga d'anticipation en trois parties qui questionne notre rapport à l'Humain et à la Vie qui nous entoure.

05/2021