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Littérature française

La maison de thé

Jacques Tournier a demandé à Hugo, un enfant de six ans attentif et curieux, de faire avec lui un voyage immobile. Ses questions sur ses souvenirs, ses rencontres, lui ont permis de mesurer ce qui sépare celui qui a presque fini de vivre de celui qui commence à peine. " C'est mon professeur d'innocence et je m'enterre dans sa mémoire. " La maison de thé est la dernière étape d'un parcours de vie, un lieu de paix où l'on se repose avant de se diriger sereinement vers le tombeau. Jacques Tournier s'y est attardé longtemps et a vu certaines images de son passé traverser les portants de toile, d'un mot à un autre, sans ordre chronologique, selon les caprices de sa mémoire. Il a revu ceux qui l'ont accompagné un temps. Des gens de théâtre : Gérard Philipe, Yvonne Printemps et Pierre Fresnay, Suzanne Flon. Il a réentendu le piano de Barbara, regardé de nouveau les toiles de Carpaccio, celles de Toulouse-Lautrec et celles de Chardin, retrouvé à travers la musique de Chopin, George Sand et Nohant, et la voix de Pauline Viardot qui l'ont entraîné vers d'autres voix de femmes. Mais aussi deux écrivains qu'il a découverts mot à mot, en les traduisant : Carson McCullers et Fitzgerald. Une vie de rencontres et de curiosités, celle d'une âme sensible au cœur de son époque.

03/2011

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Sciences historiques

La vie d'une femme à des messieurs sans comprehension

"Elle s'appelait Lise et c'était ma grand-mère". Ainsi commence l'histoire romanesque, touchante et tragique d'une femme qui aspirait à être aimée et à aimer, qui avait décidé d'être libre et qui, peu à peu, s'est trouvée vaincue et acculée à la mort. Mais avant de se passer une corde au cou, se sentant méconnue, elle a tenu à témoigner du parcours de son existence dans un coin de campagne de la Thiérache à une époque marquée par les guerres, et au-delà d'elle, pour toutes les femmes qui, comme elle, ont fini par être écrasées par leur entourage et les circonstances de la vie. Cette histoire, c'est donc d'abord elle qui l'a écrite pour témoigner de ce qu'elle avait vraiment vécu et se faire reconnaître de tous les hommes auxquels elle s'était confrontée, engoncés dans leur prétendue supériorité. Par-delà ce destin singulier, cette chronique réveille aussi toute une époque, éclaire un milieu, et constitue une tranche d'histoire vécue dans un coin de la France de la première partie du XXe siècle. Au passage, on y trouvera matière à méditer sur ce qu'on appelle la folie et la manière dont elle peut se saisir de chacun, avec son dramatique engrenage. On se constitue toujours à travers autrui, par transmission ou élection. Grande loi universelle de la sympathie et de l'amour.

05/2011

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Littérature française

Isis la déesse scorpion

Mon dernier livre intitulé " Rendez-vous avec Rorschach, mémoires d'un maître d'école égyptien" a ravi les lecteurs. Le précédent, "Mémoires d'un séminariste égyptien " a été également apprécié. Ces nouvelles sont un voyage dans le temps et les lieux, entre le passé et le présent : el-Minia, ma ville natale située au sud de la capitale égyptienne où j'ai passé mon enfance et mon adolescence. Le Caire dans laquelle j'ai suivi mes études et commencé ma carrière dans l'enseignement au collège des Jésuites. Séjour temporaire à Londres pour apprendre l'anglais, vacances estivales à Budapest "la perle du Danube ". Paris, ma demeure définitive, à mes yeux la ville la plus fascinante du monde. Sa beauté continue à m'inspirer à chaque instant et a fait naître en moi le goût de l'art et de la littérature. En Egypte, le scorpion est considéré comme dangereux et menaçant dans la vie de tous les jours. Autrefois, on le craignait même après la mort. Les égyptiens anciens protégeaient leurs défunts en plaçant dans leurs tombes un scorpion dont on supprimait le redoutable dard, afin qu'il ne puisse pas les piquer. On conseillait de porter une amulette en forme de scorpion, forme prise par Isis, ou de réciter cette prière : " Voici que je sors au crépuscule...enrubanné d'uraeus! Toi (scorpion) ne m'attaque pas ! Vois, je suis le petit enfant de Ra et c'est moi qui conjure les scorpions ! ".

01/2011

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Histoire internationale

Enterrer la haine et la vengeance. Un destin libanais

Dans ce monde proche-oriental où les vérités sont si dangereuses à dire, Ghassan Tuéni est un homme libre. Il l'a prouvé tout au long de sa vie à la tête d'An-Nahar dont il a fait le premier quotidien en langue arabe par sa diffusion et le symbole reconnu par tous du dialogue des cultures et des croyances. Entré en politique à vingt-quatre ans, tour à tour député, vice-président à la Chambre, ministre, ambassadeur auprès des Nations unies, il s'est servi de sa tribune d'éditorialiste pour tenter d'imposer auprès de toutes les communautés religieuses le devoir de " vivre ensemble ", qui est sans doute sa contribution essentielle à l'histoire du Liban moderne et à celle de toute la région. Citoyen et journaliste engagé, il a pourtant payé au prix fort cette passion de servir la vérité. L'assassinat de son fils Gébran, le 12 décembre 2005, dernier en date d'une longue série de drames qui ont endeuillé sa vie, a rappelé à tous les Libanais, à tous les hommes de bonne volonté, l'extraordinaire courage et dévouement dont avait fait preuve celui qui a fini par devenir, aux yeux de tous, la conscience de son pays. Dans ces pages poignantes, Ghassan Tuéni retrace son parcours et révèle, pour la première fois, la manière dont il a puisé dans les drames et les douleurs de sa vie la force de demeurer un homme de pardon.

10/2009

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Littérature étrangère

La cité sans murailles

Fuyant un divorce douloureux, Ben Mercer, jeune archéologue diplômé d'Oxford, s'envole vers la Grèce où il espère se retrouver. Il atterrit à Métamorphosis, grill peu fréquentable de la banlieue d'Athènes, où il se laisse bercer quelque temps par le rythme épuisant des tâches quotidiennes. Mais un midi, alors qu'il se croyait à l'abri, loin de tout, Ben sert Eberhard Sauer, ancien collègue d'Oxford, qui lui parle d'une fouille à Sparte. Il n'en faut pas plus au jeune homme pour décider de se faire embaucher dans l'équipe et rejoindre le site. A l'arrivée, l'accueil est glacial. S'il se lie petit à petit avec les autochtones, le noyau du groupe le tient à distance. On les dit méprisants, cruels, chasseurs de chacals. Que cachent en réalité Max, Eberhard, Jason, Natsuko et Eleschen et leur amour pour " la cité sans murailles " ? Et jusqu'où Ben ira-t-il pour se faire accepter par ces nouveaux Spartiates ? Dans la lignée de Donna Tartt et John Fowles, Tobias Hill signe ici un roman puissant, à la fois élégant et sauvage, sombre et poétique, sur le poids du secret et les dangers de la perte de l'individualité. L'auteur y met également à jour les mécanismes de manipulation conduisant à une forme d'extrémisme et à une Ère de la terreur, qui trouvent un écho terrible en ce XXIe siècle.

09/2009

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Littérature française

L'heure bleue

J'ai vécu 15 ans avec Patricia. Sans penser à la précarité de l'existence. Un vilain cancer est venu la prendre et Patricia a quitté son habit de chair pour s'envoler vers l'immensité; le jour de la Saint Olivier voici bientôt six ans. Le lendemain, tôt le matin, le jour se levait à peine, je suis descendu dans le salon. Je me suis installé sur ma chaise, doucement, pour ne pas réveiller mes enfants. J'ai pris ma plume et j'ai laissé l'encre dessiner l'histoire que Patricia me soufflait à l'oreille. Mon petit amour m'a conté sa vie. Les moments essentiels de son existence ont pris mots, ont pris phrases. Tantôt avec son style. Tantôt avec le mien. Ces rendez vous, ponctués par l'écriture, m'ont permis de supporter la cruauté de l'absence et ne pas basculer dans l'abîme du désespoir. Au travers de son témoignage, j'ai découvert que la vie n'avait pas de fin. Elle adoptait des formes diverses, mais restait plus forte que tout. J'ai compris la détresse et la solitude face à la maladie qui ronge. J'ai mesuré l'essence même de notre existence. L'amour et le partage. Les chapitres se sont construits doucement. Ils ont fini par bâtir un livre. Ce livre que je voulais laisser à mes enfants. A nos enfants. Pour que la trace éphémère d'une belle jeune femme reste figée à jamais.

06/2009

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Couple, famille

L'inversion de la question homosexuelle. Edition revue et augmentée

Dans L'Inversion de la question homosexuelle, Éric Fassin inscrit les débats français, du PaCS à l'ouverture du mariage, et de l'homoparentalité à l'homophobie, dans une réflexion plus large sur les enjeux actuels de l'homosexualité. Sans doute s'agit-il ici d'égalité des droits ; mais en même temps se joue une critique des normes, au nom de ce qu'on peut appeler la démocratie sexuelle. Dans ce contexte, l'homosexualité et l'homophobie, de même que la conjugalité et la famille, demandent à être repensées stratégiquement. Pour le sociologue, ces débats marquent une rupture historique - une inversion de la question homosexuelle. Si depuis un siècle la psychanalyse, l'anthropologie et la sociologie interrogeaient l'homosexualité, c'est aujourd'hui la politique gaie et lesbienne qui met en question ces disciplines et, au-delà, nos sociétés. L'évidence des normes a cédé la place à une interrogation sur le processus normatif. Trouble dans la norme, donc : le normal se découvre normé. L'ordre symbolique ne va plus de soi ; il se révèle à la fois historique et politique, autrement dit sujet au changement et ouvert à la négociation. Cette nouvelle édition augmentée donne l'occasion de mesurer le chemin parcouru depuis 2005. On n'en a pas fini avec la question homosexuelle. Aujourd'hui en effet, et jusque dans le discours de Nicolas Sarkozy, n'est-ce pas l'hétérosexualité elle-même qui est soumise à la question ?

04/2008

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Littérature française

La craie

"Dans Richerenches déserte il regarde Clémence, et elle l'éblouit". Nous sommes dans la Drôme, il est midi, il fait chaud, et l'amour de Clémence et de Jean est extrême : ils se quittent, pour que rien ne vieillisse, et pour que la peur de l'un cesse de peser sur l'autre. Jean, hébété et solitaire, rencontre Eva Weiden. Il l'a croisée dans une gare, il la retrouve, et leur amour est extrême. Peut-on aimer deux femmes ainsi, dans la lumière crayeuse de l'été, dans l'immobilité de la chaleur ? L'une qui est là, l'autre qui n'y est plus ? Jean n'a plus qu'Eva pour se ressouvenir de Clémence. Alors c'est Eva qui parle ; elle prend en main le récit. Ainsi, quand Jean évoque une "hésitation" à laquelle il avait donné le nom de "Clémence", Eva lui dit : "Ton hésitation c'était moi". Et quand Eva, durant cet interminable mois d'août, note ses rêves pour les raconter, chaque matin, à Jean, c'est encore elle qui lui dira : "Clémence a quitté son sommeil pour venir hanter le mien". Le récit ne pourra s'achever qu'avec la mort de Zef, le témoin de toujours de la vie de Jean, à l'hôpital. Zef, devenu aphasique, trace, pour Jean seul, quelques mots à la craie sur une ardoise. Au fond, il n'y a qu'une question ici : le désamour fou est-il possible ?

12/1996

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Littérature française

Merle

Quelle mise en scène, vous avez remarqué? On dirait une photographie filmée, tant est immobile. Tout est immobile. Le seul signe animé, le seul signe que c'est du cinéma, c'est le ventilateur. Il fait bouger le voile, il balaie le visage avec de la lumière comme un pinceau de cinéma primitif. C'est ce qu'on appelle du cinéma d'animation. Je vais vous dire, si vous mon avis : pour moi, cette femme est aussi morte que le troupeau de spécimens du musée. Il n'y a que le cinéma pour nous donner la grande illusion de rendre vivants les morts. Pour ressusciter Lazare et le sortir du tombeau. Lèvre-toi et marche. Et on remonte le temps, on remonte la pendule à l'envers, à rebours des fleuves, à l'envers des histoires, la trajectoire de l'accident, le saut du suicidé dans le vide, l'invention de la créature, on remonte avent le péché originel, dans la nuit préhistorique. - Pas du tout, dit Merle, on ne remonte rien. Quand c'est monté, c'est fini. Quand c'est filmé, c'est sans recours, ça a eu lieu et on n'y peut plus rien, c'est devenu historique. - Si vous voulez, dit Chaplain, conciliant. Alors, comme ça, vous vous appelez Merle ? - Merle, oui, dit Merle, interdite. - C'est un drôle de nom d'oiseau, Merle, pour quelqu'un. - C'est le mien. "

12/1996

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Santé, diététique, beauté

Ma princesse. Témoignage d'amour d'une mère pour sa fille atteinte de leucodystrophie

Maèly est une petite fille de six ans, maintenant dans le coma. Elle est atteinte de leucodystrophie (syndrome de CACH). Cette maladie neurologique évolutive entraîne une défaillance du système nerveux central. Celui-ci, ne commandant plus les muscles, ils cessent progressivement de fonctionner. Ce que j'ai cependant voulu mettre en avant dans ce livre, c'est la joie de vivre de cette famille. Ils ne pleurent pas sur leur sort ! Quand je leur rends visite, il n'est pas rare que des amis, des voisins entrent, parfois même sans sonner et viennent simplement dire bonjour. Maély participe à cette vie. Bien que maintenant dans le coma, elle est rarement dans sa chambre ! Et quand elle est dans son lit, c'est sa petite sœur Mélyssa qui y grimpe pour regarder la télévision avec elle. Ils mènent une vie la plus " normale " possible : ils partent en vacances, sortent. Maëly, comme beaucoup de petites filles de son âge passe le mercredi après-midi chez sa grand-mère. J'ai aussi voulu témoigner de l'évolution de cette maladie qui rend évidemment difficile la vie de cette famille. La science avance. Mes droits d'auteur seront reversés à l'Association Maély et permettront aux familles d'acheter des fauteuils roulants et d'autres équipement: très coûteux. J'espère que, modestement, ce livre permettra de faire connaître cette maladie au grand public. Je regrette cependant que nos impôts financent davantage l'Armée que la Recherche...

07/2007

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Faits de société

Vilamègbo. Enfants d'Afrique en esclavage

Vilamègbo signifie " enfant confié " en langue mina du Togo. Selon une vieille coutume africaine, les villageois pauvres, incapables de nourrir et d'éduquer leurs enfants, les confiaient à leur proche famille. En échange de ces secours, les petits vilamègbo contribuaient aux tâches ménagères. Mais, sous l'emprise de la misère et des mirages lointains de l'abondance, les traditions ancestrales d'entraide sont aujourd'hui dévoyées. De nombreux parents vendent leur progéniture, un commerce clandestin, des filières de traite se développent et des bandes de trafiquants prospèrent. Des milliers d'enfants sont envoyés en camion ou en pirogue vers le Nigeria, le Gabon, le Bénin ou le Ghana. Les fillettes servent de portefaix sur les marchés, de marchandes des rues ou de domestiques. Les garçons sont livrés aux travaux forcés sur les plantations de cacao, de coton et dans les carrières de pierre. L'exploitation, les abus, les coups, les viols, un salaire de quelques pièces, et souvent la délinquance et la prostitution sont l'unique tribut de leur voyage. Les pays d'Afrique de l'Ouest sont les premiers pourvoyeurs de main-d'œuvre enfantine. Réduits en esclavage, 400000 enfants travaillent au Togo, 500000 au Bénin. De nombreuses ONG s'emploient à combattre ce fléau qui s'étend. Les gouvernements, rongés par la pénurie et la corruption, se déclarent impuissants. Un document bouleversant sur ces enfants oubliés d'Afrique, privés de rêves et d'avenir.

04/2007

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Histoire et Philosophiesophie

Pasteur

C'est à travers quelques schémas réducteurs que Louis Pasteur (1822-1895) a fait son entrée dans la mémoire collective. Pour la plupart il est le vainqueur de la rage, et cette idée, associée au cliché de la vaccination du petit Joseph Meister, a fini par faire oublier le caractère universel de son oeuvre. En étudiant la structure interne de l'acide paratartrique, Pasteur fonde la stéréochimie. En mettant en évidence la dissémination des germes dans l'air, il jette les bases de la microbiologie. En s'attaquant avec succès aux maladies du vin et du ver à soie, en jugulant le charbon et le rouget du porc qui décimaient les troupeaux, il sauve de la misère des millions d'agriculteurs et d'éleveurs. En mettant au point de nouveaux procédés de fabrication du vinaigre et de la bière, il fait la fortune des industriels. En découvrant les propriétés prophylactiques d'une culture microbienne vieillie, il invente la vaccination expérimentale qui consacrera l'effondrement de la mortalité infectieuse. Au-delà de l'oeuvre scientifique de Pasteur, ce livre retrace les aspects les moins connus de la personnalité du savant : l'administrateur et le politicien maladroits, le gestionnaire intransigeant, le polémiste passionné, le patriote exacerbé, l'humaniste et le père de famille attendris révèlent la force de caractère mais aussi les faiblesses et la fragilité d'un homme trop souvent peint aux couleurs du pompiérisme.

02/1995

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Littérature étrangère

Romans

"Tu dois te représenter quelle violence je me suis fait pour sauter à pieds joints dans mes nouvelles occupations. Je dois en être intimement secoué et, lorsque, sans me le demander, mon roman se présente à moi, moi qui ai toujours aimé tout ce que j'ai fait, je reste stupéfait devant l'évidence de mes images, et j'oublie le monde entier. Ce n'est pas l'activité qui me rend si vivant, c'est le rêve... " Italo Svevo, à sa femme, 1900. "Vers la fin de l'après-midi, ne sachant à quoi m'occuper, je pris un bain. Je sentais sur mon corps une souillure et j'éprouvais le besoin de me laver. Mais une fois dans ma baignoire, je pensai : "Pour me nettoyer, être vraiment net, il faudrait que je sois capable de me dissoudre tout entier dans cette eau." En moi toute volonté était si bien abolie que je ne pris même pas le soin de m'essuyer avant de remettre mes vêtements. Le jour tomba. Je restai longtemps à ma fenêtre à regarder, dans le jardin, les feuilles nouvelles des arbres ; et, là, je fus pris de frissons. Avec une certaine satisfaction, je pensai que c'était un accès de fièvre. Je ne souhaitais pas la mort, mais la maladie ; une maladie capable de me servir de prétexte pour faire ce que je voulais, ou de m'en empêcher " La Conscience de Zeno, chap. VI.

10/2010

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Littérature française

Humanité, suite et fin

Les Morel et les Duval sont pleins d'une santé qui doit tout au progrès. Es aiment le bon vin, le sport et surtout la chair fraîche. Vieux et puissants, ils sont la France vernie du nouveau millénaire. Chefs incontestés pour les uns, bactéries occupées à détruire l'ordre établi pour les autres, Jef et Lauren, vingt ans, veulent dominer le monde. La survie des uns suppose la destruction des autres. Des deux côtés on ne fait pas de sentiment. Les temps ont changé. Hommes et femmes vivent une sexualité pragmatique et partageuse : Sam, dernier organisme à élaborer la chimie amoureuse, en sait quelque chose ! La littérature romanesque a disparu. Le cinéma ne produit plus que des films X, des polars et de la science-fiction pour un public de retraités. La mondialisation n'est même plus un mauvais souvenir à présent que les mafias dirigent les affaires de la planète. La biologie régule tout : sexualité, social, économie. Pimenté par ce qu'il faut de suspens, de sexe voyou, d'humour noir, le roman de Michel Truffaut dessine les contours d'un " monde meilleur " où triompherait l'" humanimalité " fondée sur le déterminisme, sur la jouissance et l'enrichissement libres et rapides. Ç'en serait donc fini du bon vieil humanisme à la papa ? A lire Michel Truffaut, la pensée unique conforte déjà chacun dans l'idée qu'il est génétiquement programmé pour faire tourner les marchés financiers.

03/2002

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Livres 0-3 ans

L'école d'Eliott

Eliott est grand maintenant et il va à l'école. La maîtresse, Élise, est gentille mais, ce matin, il n'a pas très envie de quitter Papa et Maman. Heureusement, dans la classe, il retrouve Caspar, Reiko, Vanou et Coco, ses copains de la crèche ! Avec l'Atsem, Julie, la maîtresse a préparé toutes sortes d'activités : peinture, pâte à modeler, perles... À la récré, perché sur le toboggan, Eliott joue au pirate avec un copain. Il s'amuse bien ! Plus tard, dans la salle de motricité, il rampe, roule et escalade, quand tout à coup, bing ! Il se cogne le front : aïe ! C'est l'heure de manger : à la cantine, ce n'est pas comme à la maison : il y a du monde et beaucoup de bruit. Après le déjeuner, Eliott et ses copains de petite section vont faire la sieste, tandis que les plus grands profitent de la bibliothèque. À la fin de l'après-midi, il s'installe sur le banc pour écouter l'histoire que raconte la maîtresse. Oh ! c'est déjà l'heure des parents ! Avec ses dialogues et ses légendes documentaires favorisant une lecture partagée, L'École d'Eliott est un livre animé ludique qui permet aux jeunes lecteurs et à ses parents de se familiariser avec l'école maternelle. Avec ses nombreux flaps et rabats, l'enfant suit Eliott tout au long de sa journée et découvre les secrets de l'école.

07/2014

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Histoire de France

L'adieu à l'empereur. Journal de voyage de Marie-Louise

Mardi 27 mars 1810, trois heures de l'après-midi, sur la route de Soissons à Reims. Un empereur de quarante ans bondit dans une voiture, à la grande surprise d'une jeune princesse de dix-huit ans. Napoléon Bonaparte vient de faire la connaissance de sa future épouse, Marie-Louise, fille de François Ier d'Autriche. Pour elle, qui fut élevée dans la haine de la Révolution française, c'est d'abord un choc. Lui s'est peu préoccupé du cérémonial : divorcé depuis quelques semaines et décidé à sceller cette alliance avec une vieille monarchie européenne, il est impatient de rencontrer celle qui lui donnera un héritier. Alors que rien ne les y préparait, l'amour surgit entre eux. Après «l'incomparable» Joséphine, Marie-Louise, qui connut l'apogée de l'Empire puis sa chute, fut souvent considérée comme une enfant gâtée, prompte à abandonner son époux vaincu pour rejoindre les siens. Pourtant, entre la timide adolescente de 1810 et la souveraine déchue qui doit quatre ans plus tard retourner auprès de son père sous protection militaire, le chemin parcouru a été grand. C'est le mérite de ces différents journaux de voyage, pour la première fois publiés dans leur totalité, que de nous faire découvrir les coulisses de l'Empire, mais surtout les mouvements intimes et la personnalité complexe de cette étonnante jeune tille, à la fois fidèle et capricieuse, moqueuse et amoureuse jusqu'à la mélancolie.

01/2015

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Histoire de France

Histoire intérieure du FLN (1954-1962)

L'un des meilleurs moyens d'éclairer le tour implacable qu'a pris la guerre pour l'indépendance algérienne est d'étudier minutieusement - et sur toute la durée des " événements " - les débats, voire les conflits qui ont parcouru la nébuleuse nationaliste dans la clandestinité et en exil : comment le FLN s'est-il construit ? Le mouvement de résistance a fini par fédérer (ou dominer) les tenants d'une Algérie libérale, d'une Algérie socialiste, d'une Algérie libertaire, d'une Algérie islamiste... Les rapports de force changeants entre les dirigeants, les appréciations divergentes sur les priorités tactiques ou stratégiques ont influé sur le déroulement de la guerre et, à terme, sur la physionomie de l'Algérie indépendante (les drames que connaît aujourd'hui ce pays trouvent là une partie de leurs causes). Apparaissent des personnages devenus célèbres, comme Boumediene, Ben Bella, Belkacem Krim ou Mohamed Boudiaf, mais aussi bien d'autres qui ont joué un rôle capital bien que l'histoire les ait laissés de côté. Somme exceptionnelle qui repose sur un travail d'archives considérable, sur la consultation d'innombrables documents (en arabe et en français) ainsi que sur de multiples Mémoires d'acteurs, sans oublier les recherches des historiens, ce livre renouvelle entièrement un sujet jusque-là biaisé par les passions ou franchement ignoré. D'une grande probité intellectuelle, il passionnera à la fois les Français et les Algériens, en particulier les anciens combattants des deux côtés.

11/2002

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Vins, alcools, boissons

Le désir du vin à la conquête du monde

Les conquêtes culturelles sont à la fois les plus anciennes et les plus durables. À de très rares exceptions près, celle que le vin a amorcée depuis le vie millénaire au Proche-Orient se poursuit: ne voyons-nous pas s'ouvrir à la consommation de vin des pays comme la Chine ou l'Inde, suivant en cela le Japon ? Breuvage des peuples païens mais aussi du peuple hébreu dans l'Antiquité, boisson sacrée du christianisme, il a accompagné l'expansion de cette religion sur la planète entière (jusqu'au Nouveau Monde et en Océanie avec les premiers évangélisateurs), et n'a rencontré qu'un seul obstacle, certes de taille, l'islam. Là où il a perdu son caractère religieux, il est resté une boisson de haute culture et de sociabilité. Aujourd'hui, on en boit et on en produit un peu partout, et comme les façons de cultiver et les méthodes de vinification font davantage les grands vins que la nature, l'Europe (et singulièrement la France) doit rester vigilante et imaginative. Avec l'arrivée du vin dans les pays les plus inattendus, c'est à une autre mondialisation que nous assistons, non pas celle des délocalisations et des pertes d'emploi dans les pays riches, mais une mondialisation heureuse qui favorise la chaleur humaine et le dialogue entre les peuples. L'humanité n'a pas fini d'épuiser les bienfaits du vin!

02/2009

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Sciences politiques

L'Occident malade de l'Occident

L'Occident se vit aujourd'hui comme une citadelle assiégée. Miné de l'intérieur par une crise systémique, donc durable, voyant son leadership de plus en plus contesté, il se sent assailli par une multitude d'"ennemis " extérieurs. Vu à travers le prisme occidentalo-centriste, le monde se résume à un éternel affrontement entre " eux " - les Chinois, les Russes, les Arabo-musulmans... - et " nous ". Singulière réécriture du passé, singulière lecture du présent. L'élite oublie que l'Occident ne représente qu'une partie de l'humanité et que d'autres puissances, anciennes ou nouvelles, sont en droit de revendiquer une place sur l'échiquier mondial. Elle omet de rappeler que la domination occidentale n'a pas toujours existé. Elle ignore les échanges perpétuels entre civilisations, entre cultures, entre peuples, qui ont bâti les fondements d'une humaine civilisation dont personne ne peut revendiquer le monopole. A travers un vaste panorama des événements internationaux de ces dernières années - de la crise géorgienne d'août 2008 à l'élection de Barack Obama, en passant par le retour de la France dans le giron de l'OTAN -, Martine Bulard et Jack Dion prennent à contrepied le discours dominant. Au lieu de s'arc-bouter sur des mythes qui ont disparu avec le xxe siècle, il est temps, selon eux, de prendre acte de la nouvelle donne planétaire et de définir un nouvel universalisme. Car de quoi l'Occident est-il malade, sinon de lui-même ?

10/2009

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Critique littéraire

Papiers inédits. De Dada au surréalisme (1917-1931)

Grand couturier, mécène perspicace, Jacques Doucet constitua dans les années vingt une Bibliothèque Littéraire d'une richesse unique. Aragon, qui fut son conseiller, y figure par de très nombreux manuscrits. On lira ici tous ceux qui restaient inédits pour la période 1917-1931 : correspondance avec Doucet lui-même, protecteur indulgent que le poète ombrageux finit par rejeter, - lettres à des destinataires aussi divers qu'Adrienne Monnier, Tzara, Max Jacob, Natalie Barney..., - échanges fascinants avec André Gide, - journal d'une amitié rompue avec Jean Cocteau, - lettres de Jean Paulhan... Et tout un éventail de textes inédits ou retrouvés : critiques destinées au mécène, billets d'humeur suscités par l'actualité littéraire, etc. Ces écrits nés aux carrefours de multiples rencontres recréent par leurs échos mutuels une étonnante unité. Ils sont une mine de documents pour l'histoire d'une période charnière, de Dada au surréalisme. Ils enrichissent la biographie d'Aragon de maints jalons fiables, et nuancent un portrait complexe, où s'allient fragilité et confiance en soi, sensibilité théâtrale et souveraine insolence, optimisme et désespoir. Lettres ou chroniques attestent le même bonheur d'expression, la pensée naît frémissante au fil de la plume, car " nous ne pensons rien que nous ne l'ayons écrit au préalable " - ceci proclamé cinquante ans avant les Incipit. Epistolier charmeur ou griffu, lecteur incisif, polémiste étincelant dans la vindicte ou l'éloge : tout l'arc-en-ciel du premier Aragon, d'Anicet au Traité du style, se déploie dans ces pages.

11/2000

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Critique littéraire

Demeures de l'esprit. France Tome 1, Sud-Ouest

Après un premier volume consacré à la moitié méridionale de la Grande-Bretagne, et avant un troisième, qui traitera du nord de l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande, Renaud Camus, dans ce deuxième tome des Demeures de l'esprit, passe en revue les maisons d'écrivains, d'artistes, de savants ou de penseurs du quart sud-ouest de la France : régions d'Aquitaine, de Poitou-Charentes, Limousin, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, demeures de Loti, de Mauriac, de Montaigne, de Maillol, de Toulouse-Lautrec, Fénelon, Marguerite de Navarre, Bernart de Ventadour et bien d'autres. Le critère essentiel est que ces demeures soient ouvertes au public. Leur intérêt et leur séduction ne sont pas envisagés ensuite selon leur beauté propre ou selon le mérite de leur hôte principal, mais selon leur qualité conservée ou perdue d'habitation, pour un créateur. Ainsi le magnifique Hautefort fait une très mauvaise demeure de l'esprit, pour Bertran de Born, tandis que le modeste Cayla parle en chacune de ses pierres, et à travers la moindre de ses fenêtres, de Maurice de Guérin et de sa sœur. Pierre Benoit a une bien meilleure maison d'écrivain que jean Giraudoux. Abbadia, la folle résidence d'Antoine d'Abbadie d'Arrast au-dessus des vagues du golfe de Gascogne est mille fois plus éloquente que la maison natale de Champollion à Figeac, qui n'a plus rien d'une maison natale, et pas grand-chose d'une maison.

11/2008

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Critique littéraire

Chat en poche. Montaigne et l'allégorie

On n'a pas fini de déchiffrer des sens cachés dans les Essais de Montaigne. L'allégorie suppose qu'un autre sens se terre sous la lettre. Le texte ne veut pas dire ce qu'il dit : il veut dire ce qu'il ne dit pas. Dès qu'on entre dans le champ du non-dit, de l'esprit, de la figure, s'ouvrent toutes grandes les écluses de l'interprétation. Et une allégorie peut toujours en cacher une autre. En 1992, on a célébré le quatrième centenaire de la mort de Montaigne en acclamant sa vision de l'Autre : à eux seuls, les Essais nous rachètent de cinq siècles de colonialisme. L'anachronisme triomphe lors des commémorations : en 1892, la Troisième République, ne sachant encore bien que faire de l'auteur des Essais, l'opposait à La Boétie et l'accouplait à Renan. La tradition de l'allégorie semble pourtant se dissoudre dans les Essais. Mais peut-elle disparaître pour de bon ? C'est dans la seule page où Montagne fait allusion à l'allégorie biblique que Pascal trouve l'ébauche de la gradation, cette dialectique des contraires qui légitime l'ordre politique et social. La pensée politique de Pascal est aussi scandaleuse que celle de La Boétie. C'est la place de Montaigne, entre La Boétie et Pascal, qu'on ne cesse d'interpréter. La tentation de l'allégorie n'est-elle pas aussi grande que l'amour de la littérature ?

12/1993

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Sciences historiques

Le Point de vue animal. Une autre version de l'histoire

Le chien est le meilleur ami de l'homme mais l'homme est-il son meilleur ami ? Rien n'est moins sûr, si l'on en juge par les traitements parfois infligés et, dans un autre domaine, la place médiocre que l'histoire et la philosophie réservent habituellement aux animaux. A travers l'exemple des taureaux de corrida, des chevaux de mine ou encore des vaches laitières, Eric Baratay cherche à rendre la parole, ou à défaut leur histoire, aux animaux. Les constituer en sujets, voire acteurs de l'histoire, tel est le défi à relever. Renouvelant l'étude traditionnelle de leurs représentations, il propose une histoire des cultures animales qui ne soit plus anthropocentrée. Il s'agit désormais en effet de se pencher sur la construction du sujet animal, de prendre au sérieux l'" expérience vécue ", notamment la souffrance et la violence qu'il subit, mais aussi la connivence et la complicité qui peuvent le lier à l'homme. C'est afin de mieux rendre compte de l'histoire globale du sujet animal que l'auteur retrace alors l'incessante adaptation des espèces et des individus aux conditions naturelles et humaines. Se fondant sur l'éthologie, la biologie, la zoologie et la psychologie, il parvient à démontrer que l'étude de ce sujet autonome se situe au croisement des sciences naturelles et humaines, passage obligé pour l'historien s'il désire " entrevoir d'autres mondes que le sien ".

03/2012

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Littérature française

L'assommoir. Texte intégral

" Les lendemains de culotte, le zingueur avait mal aux cheveux, un mal aux cheveux terrible qui le tenait tout le jour les crins défrisés. Le bec empesté, la margoulette enflée et de travers. Il se levait tard, secouait ses puces sur les huit heures seulement : et il crachait, traînaillait dans la boutique, ne se décidait pas à partir pour le chantier. La journée était encore perdue. Le matin, il se plaignait d'avoir des guibolles de coton, il s'appelait trop bête de gueuletonner comme ça, puisque ça vous démantibulait le tempérament. Aussi, on rencontrait un tas de gouapes, qui ne voulaient pas vous lâcher le coude : on gobelottait malgré soi, on se trouvait dans toutes sortes de fourbis, on finissait par se laisser pincer, et raide ! Ah ! fichtre non ! ça ne lui arriverait plus ; il n'entendait pas laisser ses bottes chez le mastroquet, à la fleur de l'âge. Mais, après le déjeuner, il se requinquait, poussant des hum ! hum ! pour se prouver qu'il avait encore un creux. Il commençait à nier la noce de la veille, un peu d'allumage peut-être. On n'en faisait plus des comme lui, solide au poste, une poigne du diable, buvant tout ce qu'il voulait sans cligner un œil. Alors, l'après-midi entière, il flânochait dans le quartier. Quand il avait bien embêté les ouvrières, sa femme lui donnait vingt sous pour qu'il débarrassât le plancher. "

03/1993

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Romans historiques

Mémoires du Nord

Les visages hâves des malheureux qui languissent dans les infectes vapeurs des mines, de noirs forgerons, de hideux cyclopes sont le spectacle que l'appareil des mines substitue au sein de la terre, à celui de la verdure et des fleurs, du ciel azuré, des bergers amoureux et des laboureurs robustes. Jean-Jacques Rousseau C'est à partir d'une photo de famille datant de 1870, qu'Olivier Pucek remonte le temps pour nous raconter l'histoire des Designe, famille de mineurs dont la saga suit celle de la plus grande industrie du Nord-Pas-de-Calais, d'Erre à Auchel. Préface d'André Encrevé, historien. Entre fiction et récit historique, la petite histoire se mêle à la grande, de 1823 à 1908. Pierre-Louis et Fidéline Designe, les principaux protagonistes de cet essai, croisent le destin d'Emile Basly, député mineur engagé dans la grève de 1884. Les recherches généalogiques suivent les intuitions nées de l'observation d'une photographie, muée en mémoire vive. A travers ce récit de vies, entre historio-graphie et auto-biographie des parcours se dessinent. Les racines de l'auteur sont exhumées, et avec elles, une branche de protestants réformés ou celle de cousins devenus mineurs dans l'Illinois... suivant une transition industrielle entre mine et textile, entre grèves et révolutions. Sont ici tracées quelques figures vivantes ayant inspiré les portraits réalistes d'un Zola écrivant Germinal.

03/2012

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Histoire internationale

Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père

" Printemps 2012. Il est minuit à Montréal. J'éteins mon ordinateur. J'ai fini. Ce livre, je le porte en moi depuis 35 ans. Comme une braise dans mon corps. Ce n'est pas un roman, ni un livre d'histoire, ni un essai politique. C'est une promesse. Un serment fait à un homme d'honneur qu'on a voulu déshonorer, la plus célèbre personnalité algérienne de l'histoire récente, la plus adulée et la plus calomniée, une des plus grandes figures du 20' siècle qu'on s'est épuisé à salir, à maudire et que j'ai vu trembler, à la fin de sa vie, sous le poids des ingratitudes et des amnésies. Cet homme est mon père. Messali Hadj. Le père du nationalisme algérien. Celui qui orienta le mouvement national algérien comme creuset de la conscience nationale et qui forma une vraie classe politique au sens moderne du terme. Oui, ce livre est une parole donnée à ce libérateur de légende accablé de contre - vérités historiques, de campagnes de diffamations et d'injures, un personnage exceptionnel qui a consacré et sacrifié sa vie à son idéal de liberté et d'indépendance pour l'Algérie, qu'on a adulé, admiré avant de le caricaturer et de le diffamer, lui et ses proches. Puisse - t - il restituer aux jeunes générations une partie de l'histoire de leurs pères, celle-là qu'on a travestie... "

04/2013

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BD tout public

L'indivision

Une falaise au bout du chemin des douaniers, quelque part dans le Pas-de-Calais. Le printemps, impatient, se donne parfois des airs d'été. Un homme attend une femme, sa voiture à l'arrêt. Quand, enfin, elle arrive, c'est pour lui annoncer que leur relation, c'est fini. Fi-ni ! Que la dernière fois, elle n'aurait pas dû. Que les enfants... Que son mari... Que... Le final classique d'une histoire d'adultère, quoi ! Elle repart. Il reste là. Sur cette falaise. « La falaise aux baisers volés », comme il l'appelle. Lui, c'est Martin. La bonne trentaine. Il travaille dans une compagnie maritime. Elle, c'est Virginie. Pas loin des quarante. Elle est vétérinaire. Ils sont frère et sœur. Et ils s'aiment. Ils s'aiment d'un amour fou, passionné, ravageur. Interdit. Leur relation porte un nom, un nom tabou : inceste. Tout a commencé alors que Virginie avait 18 ans et Martin 16. Un jeu d'adolescents curieux. Puis chacun d'eux a cherché à fuir cet amour interdit. Elle dans un mariage confortable. Lui en acceptant, des années durant, un poste à Abu Dhabi. Mais, dès son retour voici quatre ans, leur relation a repris. Plus forte, plus passionnelle encore… Aujourd'hui, elle veut arrêter. Elle parle de leur relation comme d'une drogue qui les détruit peu à peu. Elle a raison, bien sûr. Mais les corps ! Mais les corps !...

08/2015

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Littérature française (poches)

L'escalier des heures glissantes

L'escalier des heures glissantes est l'histoire d'un banquier français, bon chic, bon genre, plongé soudain dans les plaisirs sans complexe de la jeunesse romaine. Roman au ton taquin, moqueur et divertissant, c'est un cousin issu de germain, façon XXe siècle, des contes libertins du XVIIIe siècle. L'allégresse y a droit de cité, et la satire. Sous son ton frivole et désinvolte, c'est aussi un conte philosophique dans la tradition, développant, avec légèreté et mine de rien, une théorie de la bisexualité (quasi universelle). C'est également un reportage vécu par un promeneur amoureux inlassablement de Rome et de sa vraie vie, hors des sentiers battus par le tourisme pressé. C'est pourquoi l'auteur dit que L'escalier des heures glissantes est un roman-reportage. Un duc français, un garçon des rues romaines découvrent ou révèlent secrets et mystères vieux comme le monde antique, scandaleux ou attendrissants, incroyables ou poétiques... Ceux qui aiment l'Italie ne seront pas forcément d'accord. Ceux qui s'entendent vraiment avec les Italiens auront un sourire complice. Quant aux pharisiens... Eric. Olivier cite volontiers cette phrase d'Alba de Cespedes : " Les hommes qui s'acharnent dans l'absurde de tentative de moraliser la vie ne sont pas portés à en jouir : la morale est un châtiment qu'ils veulent imposer aux autres pour les punir d'un plaisir qu'eux-mêmes ne savent pas saisir...

05/1993

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Littérature française

Le perroquet de Tarbes

Le silence, le goût poivré, exquis, du narguilé offraient au capitaine Fleur la plus suave des récréations. Plus d'agitation, finie la rumeur des tempêtes, des canons. Fini l'insensé gémissement des hommes pris aux rets de leurs conflits ! Finis les pleurs des filles délaissées aussitôt qu'entraînées à son seul plaisir ! Sous la tente du roi, une langueur envahissait son corps lassé par tant d'heures de marche sous le soleil et le souci de négocier. Dans le chatoiement des couleurs, ses vêtements devenaient ce phosphore à force de blancheur. La poussière du désert n'avait pas maculé l'habit de cet homme. Cet homme, éphémère et beau, ce météore d'homme, cet homme-Fleur dont j'allais naître. Léontine, fille du tambour Fleur et d'Aziyadé, née au milieu du désert hanté par les hommes bleus, passe par un pensionnat gris avant de s'installer dans le manoir vert, mariée au colonel. Toutes les nuits, elle écrit. Au sein d'une famille qu'on lui a imposée, elle veut sortir de toutes les prisons, se libérer des jougs et des entraves, vivre. Suspense, saint Expédit, amour fou, Spartacus-son-Amant, ordre et désordre : le bonheur, comme les mots, est une création à part entière. Et les mots, comme le bonheur, sont le moteur essentiel de la liberté. Le Perroquet de Tarbes est le vingt-deuxième ouvrage d'Hortense Dufour, qui signe là un texte dense, rythmé, emptreint de violence, d'humour et de poésie.

09/1998

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Paramédical

L'éternelle spectatrice

L'immense souffrance d'un père atteint dans sa chair. Au détour de chaque phrase, de chaque mot, surgit la figure énigmatique et attachante de sa fille atteinte d'une maladie neuromusculaire qui la contraint à l'immobilité. " Une tranche de vie, de petite vie de papa égoïste, blessé pour toujours. Je ne peux plus reprendre la plume, je ne peux plus faire pleurer le stylo qui est pourtant bien plus habile que mes paroles, mais c'est tellement dur de replonger dans ce mauvais souvenir. J'ai l'impression de descendre chaque fois dans un gouffre où le cauchemar se joue pour toujours. Je descends au plus profond de cette mine de galères et, quand je suis au fond, j'ai peur de ne plus pouvoir remonter, j'ai peur qu'on m'enlève l'échelle ". Au bout de l'échelle, pourtant, il n'y a pas que le témoignage d'un père, chose déjà assez rare. Contrainte au rôle d'éternelle spectatrice, la petite princesse vit dans la relation de plus en plus passionnée qui l'attache à son père. Une relation qui, à travers les crises, saura s'ouvrir et accueillir la famille toute entière. Sans pathos, avec toute l'ironie et l'emportement nécessaires, Thierry Decloître livre le premier texte autobiographique d'un père démuni face à l'injustice du hasard et à la souffrance de la maladie.

11/1998