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Poésie

Reprenant à l'inverse la forme rigoureuse adoptée dans Plouk Town, une suite de onze parties à l'ampleur et à la longueur décroissante, Là est le second volet d'un dyptique consacré à la description crue et terriblement lucide du quotidien des habitants d'une banlieue populaire du Nord de la France. Un quotidien rugueux, parfois sordide, fait de labeur abrutissant ou de désoeuvrement, d'existences noyées dans l'alcool ou submergées de violence, auxquelles seuls les néons du supermarché ou les lueurs du petit écran apportent un semblant de lumière... Les résumés des Feux de l'amour relevés dans Télé Z reviennent à la manière d'une ritournelle : mis en parallèle avec les propos ou bribes de vies d'habitants de la banlieue lilloise, ces imbroglios sentimentaux de nantis américains produisent des effets de télescopage particulièrement frappants, amers ou grotesques. La narration se déploie tantôt librement, tantôt sous des contraintes formelles plus ou moins facilement identifiables, notamment des textes "à démarreurs", fortement scandés. Avec Là, Ian Monk poursuit une oeuvre poétique d'une ambition peu commune mettre en scène une certaine réalité contemporaine, rarement représentée dans la littérature, qui a conquis au fil du temps et des lectures publiques l'admiration d'un lectorat conséquent relativement à l'audience habituelle de la poésie : après un premier tirage de huit cents exemplaires en grand format, Plouk Town connaît aujourd'hui une seconde vie en format de poche. Ian Monk réussit le tour de force de concilier exigence formelle et poésie populaire, tant par les thèmes abordés que par le niveau d'accessibilité de son texte, d'une force immédiate.

03/2014

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Sciences politiques

Histoire des droites. Tome 2, Cultures

L'identité des droites françaises ne se définit pas uniquement par leurs modalités historiques de conquête et d'exercice du pouvoir ; elle se décline tout autant sur les cultures, c'est-à-dire, hors du domaine politique, dans l'espace social, sur les instruments et les ancrages des doctrines, des idées et des valeurs partagées. L'attachement à cette identité commune se traduit non plus obligatoirement par l'engagement militant ou l'adhésion à un parti, mais par l'achat régulier d'un quotidien, la lecture suivie d'une revue ou bien encore une préférence marquée pour une écriture particulière de l'histoire. A l'instar de la politique, les cultures ont leurs propres structures, réseaux, vecteurs, acteurs. Leur univers est tissé par les liens que nouent notabilités politiques et élites des salons, noms de la presse et noms de l'édition, personnel politique, hommes de plume - romanciers, essayistes - et hommes de mémoire - historiens professionnels ou érudits. Cette sociabilité, porteuse et nourricière des cultures, fait circuler idées et doctrines entre les salons, les groupes parlementaires ou les ligues-et, plus tardivement, les partis -, les salles de rédaction, les grandes collections et les amphithéâtres de l'Université. Elles cristallisent particulièrement dans les batailles de mémoire qui tour à tour mobilisent mémorialistes, romanciers et historiens, doctrinaires et idéologues, militants - autour d'un parti et ses publications - et citoyens, enfin, au cours de rassemblements et de cérémonies commémoratives visant à inscrire symboliquement des systèmes de croyances et de valeurs dans l'espace public. L'identité des droites se nourrit de ce recoupement des différentes sphères du discours, de l'écrit et de la mémoire.

11/2006

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Economie

Le Grand Méchant Marché. Décryptage d'un fantasme français

Les Français sont allergiques au marché. Sondages d'opinion et paroles d'experts le confirment dans une belle unanimité : le capitalisme financier est vécu comme une source insupportable d'aliénation et d'inégalités, il détruit l'économie et la société. Ce sentiment de défiance crée un malaise profond chez nos compatriotes et les singularise dans le concert des nations. Or, ce livre en fait l'éclatante démonstration, certains lieux communs du discours anti-capitaliste sont faux et doivent être dénoncés comme tels. Partout, le développement financier est un accélérateur de croissance. Les marchés n'induisent pas la myopie industrielle pour laquelle on les blâme, mais permettent au contraire le financement de projets de longue haleine. La finance n'est ni l'ennemie de l'emploi, ni celle de l'égalité si chère à nos concitoyens. Pour décrypter la signification de ce malaise, un détour par l'histoire de notre pays s'impose. Contrairement à une idée répandue, la France n'était pas prédisposée à l'anti-libéralisme. C'est le succès mal interprété des Trente Glorieuses qui a nourri l'illusion qu'un "autre capitalisme " serait possible. Notre économie reste largement structurée par l'héritage de l'après-guerre. La libéralisation des années 1980, stoppée en rase campagne, a donné naissance à un capitalisme hybride et schizophrène : un patronat hésitant entre sa loyauté au pays, aux actionnaires ou aux salariés, des actionnaires en majorité étrangers et qui ne représentent pas une force politique. Pour rendre au capitalisme sa légitimité, il faut faire des Français les acteurs à part entière d'un capitalisme financier dont ils doivent être les premiers bénéficiaires.

01/2007

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Religion

Les yeux pour le croire. Les Dix Commandements en images XVème-XVIIIème siècle

En 1527, pour illustrer le commentaire de Luther sur les Dix Commandements, Lucas Cranach décide de ne plus retenir les saynètes de la vie quotidienne mais de s'inspirer de l'Ancien Testament. Cette rupture iconographique accompagne une rupture pastorale commune aux protestants et aux catholiques : il s'agit, en abandonnant la thématique des péchés capitaux, de construire socialement une éthique moderne centrée sur les devoirs d'états (le père de famille, la mère, le fils, le maître d'atelier, etc.) et le métier. L'historien, outre qu'il analyse cette rupture, en profite pour éclairer les jeux sociaux qu'elle sert : les jeux des clercs, ceux des chefs de lignées, des artisans, etc. Nous sommes loin alors d'un modèle dans lequel une classe dominante impose sa volonté à des dominés qui finissent par intérioriser des règles. En envisageant la production et la diffusion des gravures du Décalogue, l'auteur tente de réinterroger le statut de l'image à l'époque de l'invention de l'Art, de rendre compte plus exactement des conflits religieux aux temps du duel Réforme/Contre-Réforme et, enfin, de faire interagir les uns sur les autres les modèles destinés â expliquer la naissance du monde moderne en cours aujourd'hui chez les historiens. Peut-on réécrire l'Ethique protestante et l'Esprit du capitalisme en s'appuyant non sur des textes mais sur des images, et pour montrer qu'en fait de protestantisme il s'agit surtout d'éthique moderne, qu'elle soit catholique ou protestante ? C'est bien ce à quoi s'attache Olivier Christin dans ce livre au sujet apparemment ténu et aux enjeux en réalité immenses.

02/2003

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Philosophie

Engels. Le gentleman révolutionnaire

la fois complice intellectuel et mécène de Karl Marx, Friedrich Engels (1820-1895), héritier d'une famille prussienne calviniste, endura une carrière dans le "maudit commerce" du coton afin d'assurer à son ami les ressources et la liberté nécessaires pour écrire Le Capital. Membre de la Bourse royale de Manchester, Engels menait la grande vie, buvait sec et adonnait à tous les plaisirs de l'existence : le château-margaux, la chasse au renard et la compagnie des femmes. Docteur Jekyll le jour, il était Mister Hyde la nuit, socialiste révolutionnaire en ménage avec Mary Burns, ouvrière irlandaise qui l'introduisit dans les milieux populaires. Cet écheveau de contradictions imprègne les oeuvres majeures de Marx, auxquelles Engels insuffla son expérience des rouages du capitalisme mondial, de la vie en usine et de l'insurrection armée. Puis, retiré du monde des affaires, il devint à la mort de son ami le gardien de l'orthodoxie marxiste, se consacra à ses propres écrits et au mouvement socialiste international en gestation. D'un bout à l'autre, la vie d'Engels épousa l'histoire révolutionnaire du XIXe siècle en Europe, des tavernes du Berlin hégélien à la grisaille de l'Angleterre victorienne, des barricades de 1818 en Prusse à la Commune de Paris, des taudis de Manchester au Londres doré des rentiers, en passant par la naissance de la social-démocratie allemande. Dans cette remarquable biographie, qui replace ce "second violon" hors de l'ombre tutélaire de Marx le virtuose, Tristram Hunt brosse en véritable conteur le portrait d'un héros balzacien qui parvint, envers et contre tout, à "faire sa propre histoire".

11/2012

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Critique littéraire

Erotisme et merveilles dans le récit français des XIIe et XIIIe siècles

Au moment où le nom attribué à la langue vulgaire en vient à désigner un genre aux contours encore mal définis, le roman s'affirme comme un genre libre qui conjugue des héritages aussi différents que l'érotique des troubadours et le merveilleux des traditions anciennes et populaires. La définition et l'analyse de la relation entre l'érotisme et le merveilleux dans les récits français des XIIe et XIIIe siècles permettent de mieux saisir leur interaction à la naissance du roman et de retrouver des traits significatifs de l'imaginaire médiéval. Les transformations que subissent les personnages emblématiques du roman courtois laissent voir que le merveilleux contribue de manière significative à la caractérisation de l'amant romanesque, de manière diffuse à travers les aventures du chevalier-amant ou de façon plus structurante pour les personnages féminins, si souvent attirés dans l'orbite de la féerie. Le merveilleux peut même s'intégrer directement à l'érotique des premiers romanciers avec le recours à certaines figures folkloriques a priori radicalement étrangères au monde de la fin' amor. Par ailleurs, l'écriture vernaculaire propose ses propres variations sur des lieux communs de la rhétorique en mettant à profit la rencontre du désir et du surnaturel. La conjonction de l'art d'aimer et du merveilleux permet encore d'adapter à la singularité d'un genre neuf des motifs qui renvoient aux structures profondes de l'imaginaire, dépassant ainsi les particularismes socio-historiques. En réévaluant les normes méridionales de l'érotisme à l'aune du merveilleux, les premiers romanciers ont inventé une éthique et une esthétique originales qui ont largement façonné notre art de lire et d'aimer.

10/2002

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Histoire de France

La mémoire des bunkers. Les plus belles fresques du Mur de l'Atlantique, Edition bilingue français-anglais

Les bunkers du Mur de l'Atlantique n'ont pas livré tous leurs secrets. On sait qu'ils faisaient partie intégrante d'une gigantesque fortification construite sur les côtes de l'Europe occupée pour empêcher tout débarquement des Forces Alliées libératrices. On sait que ce Mur réputé infranchissable fut percé dans le fracas des armes un matin de Juin 1944. Son rôle historique est alors terminé. Que reste-t-il de ces bunkers construits par milliers en toute hâte ? Désertés, abandonnés à leur sort, pillés, tagués, ils jalonnent nos rivages comme autant de bornes inutiles et disgracieuses. Pour certains, ils sont en effet les ultimes témoins d'une rude époque, qu'il faut oublier et donc détruire. Pour d'autres, ils sont les repères familiers de nos promenades estivales, que l'on escalade ou que l'on explore prudemment. Peu d'entre-nous les considèrent comme un patrimoine historique qu'il convient de protéger et d'expliquer. Vaste débat. Pour l'heure, leur exploration révèle bien des surprises. De nombreuses peintures murales ornent encore leurs murs, obstinément. Léguées par les soldats qui les occupèrent, ces fresques racontent leur vie quotidienne, dévoilent leurs pensées intimes, vantent leurs faits d'armes et stigmatisent leurs ennemis. Au total, toutes ces peintures murales témoignent à leur manière d'un passé tumultueux et complexe, qui appartient, quoi qu'on en dise, à notre Histoire commune. Ce livre, illustré par 650 photos et documents, propose de découvrir cet étonnant Art des Bunkers, au gré d'une longue promenade qui nous conduira le long des côtes des Pays Bas, de Belgique, des Iles Anglo-Normandes et de notre beau pays de France.

06/2011

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Développement personnel

Nyu Ngù. Le yoga africain qui mène à la danse

Les danses africaines ont des fonctions et des expressions multiples, elles possèdent pourtant de nombreux points communs dans leur façon d'appréhender le corps et de structurer la personnalité de l'individu. Elles instaurent une relation intime entre le mouvement dansé et la musique, et mettent en jeu des phénomènes complexes avec simplicité. A travers une approche psychomotrice des danses africaines, le lecteur pourra cerner ses richesses et ses intérêts qui sont à la fois structurants, éducatifs, thérapeutiques et socialisants. Cet ouvrage, en repérant les éléments pédagogiques spécifiques des danses africaines, décrit les bases établies par les auteurs de l'Enseignement Africain de la Danse et qui constituent à elles seules un véritable yoga, le NYU NGU. Cette pratique corporelle intéresse tous les âges de la vie ainsi que tous les niveaux d'aptitude physique. Outre les effets connus de l'activité physique en général, les cours, ateliers et stages que nous animons nous ont fait observer des effets remarquables chez les enfants comme chez les adultes en ce qui concerne la conscience du corps, la structuration des mouvements et de la posture, la perception du temps, l'organisation spatiale, l'expressivité gestuelle et vocale, ainsi que la relation à autrui. Psychomotriciens, psychologues, danse-thérapeutes, professeurs de danse et professeurs des écoles trouveront des pistes à explorer pour nourrir leur pratique éducative ou thérapeutique. Les élèves des cours de danse africaine trouveront dans cet ouvrage un complément à leur apprentissage. Enfin, ceux qui cherchent une pratique aux bienfaits multiples, physiques, psychiques et spirituels, y découvriront une série d'expériences permettant de faire les premiers pas.

09/2017

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 5 : Correspondance (1921-1968)

Il est tout à fait exceptionnel que des relations littéraires se transforment en amitiés véritables, totales, profondes, plus fortes que les vicissitudes historiques adverses dont elles auraient pu sortir brisées. Tel fut pourtant le rapport qui rapprocha étroitement Jean Paulhan et Giuseppe Ungaretti pour près de cinquante ans. Français le premier, d'une famille appartenant aux milieux cultivés du Midi, philosophe et d'abord enseignant, puis écrivain et essayiste des plus compétents et aigus, calviniste tempéré par un scepticisme à toute épreuve, homme d'esprit à la curiosité piquante et inlassable mais de tempérament réservé, presque timide de sa personne, à la voix calme ; italien le second, fils de paysans lucquois à demi analphabètes que la misère familiale avait contraints à l'émigration en Afrique, catholique et croyant après une brève phase d'adolescence athée et libertaire, poète, exubérant de nature, parlant haut et roulant les R, les yeux enflammés, prêt par passion à se laisser aller à des transports de colère : qu'est-ce qui les poussa l'un vers l'autre, pour les tenir unis ensuite pour toujours ? Sans doute, à part l'attirance probable du contraire de soi, d'abord la commune générosité de coeur, un identique sentiment du caractère sacré de l'amitié, une même foi dans l'art et le respect réciproque sur le plan humain et professionnel ; en second lieu l'amour pour leurs deux pays, l'espoir (et le rêve) que dans une Europe à reconstruire de fond en comble, France et Italie, oubliant vieilles rancoeurs et rivalités, pourraient enfm s'avancer côte à côte, comme un exemple de tolérance et de collaboration entre les hommes.

10/1989

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Histoire de France

Olivier Guichard

" Conseiller du pouvoir au plus haut niveau, chargé de mis­sions d'intérêt national - l'Organisation commune des régions sahariennes, l'Aménagement du territoire -, plusieurs fois mi­nistre, et notamment à la Justice, Olivier Guichard a toujours montré son respect absolu de la loi, de la Constitution, de la légitimité. Il disait : "Je suis un homme de la loi. " C'était le socle de ses convictions et de son action. " Jérôme Monod Considéré comme l'un des plus proches et plus fidèles collaborateurs du général de Gaulle, et comme un grand commis de l'Etat des années 1960-1970 avant de devenir un élu local de poids - maire de La Baule et président de la région Pays-de-la-Loire -, Olivier Guichard n'avait jamais fait l'objet d'une étude approfondie et peut apparaître comme un grand oublié de notre histoire politique récente. Afin d'éclairer le " mystère Guichard " , cet ouvrage étudie sa formation politique et son rôle auprès du général de Gaulle, pendant sa " traversée du désert " mais aussi à son retour au pouvoir en mai 1958 et jusqu'après sa mort - Olivier Guichard avait été pressenti à deux reprises pour Matignon, notamment après le départ de Jacques Chaban-Delmas en 1972. Publié sous la direction de Frédéric Fogacci, directeur des études et de la recherche à la Fondation Charles de Gaulle, et de Gilles Le Béguec, président sortant du conseil scientifique, cet ouvrage confronte des travaux d'historiens aux témoignages d'anciens collaborateurs d'Olivier Guichard, comme Jean de Boishue ou Jérôme Monod, qui livre ici l'un de ses derniers textes.

01/2018

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Géographie

Elisée Reclus et l'Algérie colonisée

Elisée Reclus fut géographe et libertaire, indissociablement. Lié un temps à Michel Bakounine, ami de Louise Michel, engagé physiquement dans la défense de la Commune de Paris puis banni du territoire français, il fut une grande figure du mouvement anarchiste. Son dévouement à l’œuvre scientifique n’en fut pas moins total. En tant que géographe, Elisée Reclus acquit de son vivant une renommée internationale par l’ampleur et l’acuité de ses écrits sur la Terre et les sociétés qui l’habitent. Florence Deprest propose de porter un éclairage nouveau sur le chapitre qu’Elisée Reclus a consacré à l’Algérie en 1886 dans sa monumentale Nouvelle Géographie Universelle. Ce texte a connu une postérité originale. Jusqu’au début du XXe siècle, il a été considéré comme la meilleure description géographique de l’Algérie. A la fin du XXe siècle, les géographes Yves Lacoste et Béatrice Giblin l’utilisent pour « démasquer » l’absence de condamnation du fait colonial chez l’anarchiste Reclus. En situant cette oeuvre dans le contexte idéologique et scientifique de la société coloniale à l’âge de l’empire, Florence Deprest reprend à nouveaux frais l’analyse. Elle montre en quoi certaines interprétations de Reclus sur l’Algérie sont tout à fait représentatives des courants progressistes du moment, et participent de ce que l’on a coutume d’appeler l’humanisme colonial. L’auteure met alors au jour la dialectique de cette description géographique où l’Algérie colonisée incarne un possible renouveau de l’antique Méditerranée, imaginée comme un espace de mouvements et de métissages, mais également un lieu de l’arbitraire colonial, de la perte d’indépendance politique et de la légitime résistance indigène.

06/2012

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Esotérisme

Le Rite Ecossais Ancien Accepté des Haut Grades au sein du Grand Orient de France

Le Grand Orient de France est une Obédience pluraliste et plurielle. Puissance Rectifiée, le Grand Orient salue l'attachement des Frères du Rite Ecossais Rectifié à leur Obédience. Puissance Egyptienne, le Grand Orient proclame sa diversité en renouant avec l'héritage de 1860 et de Garibaldi. Entre les années 1730 et 1750 les Francs-maçons vont développer leurs rêves nouveaux en grades, cérémonies et rites. Ici et là, la Stricte Observance, les Conseils des Chevaliers d'Orient ou des Empereurs d'Orient et d'Occident, des morceaux de grades dits écossais (et qui n'ont encore rien à voir avec le REAA ou le RER) connaissent des succès relatifs, des implantations précaires. La Maçonnerie de "Hauts Grades" s'affirme entre succès localisés, légendes et débris mythologiques. Les loges se démocratisent peu à peu, elles acceptent des noirs, des juifs, des musulmans, des femmes (sous la forme des loges d'adoption), mais une partie de la Maçonnerie veut conserver un système élitiste. En contrepartie, Roëttiers de Montaleau et la Chambre des Grades acceptent de prendre en compte les Hauts Grades, puis créent un Grand Chapitre Général de France. La mise en sommeil des Conseils des Chevaliers d'Orient et l'intégration des Empereurs d'Orient et d'Occident en 1773 facilitaient la tâche du Grand Orient de France. Quel que soit leur Rite, les francs-maçons partagent, au Grand Orient de France, l'amour d'une même Obédience. Ils affirment, quelles que soient leurs différences, partager la volonté commune d'une Maçonnerie qui libère, Ordre initiatique et Maçonnerie engagée dans l'action sociale et citoyenne. Bref, la Franc-Maçonnerie des origines, d'hier, d'aujourd'hui, de demain.

02/2014

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Littérature française

Whitesand

A l'orée des années soixante-dix dans le Sud de l'Etat du Mississippi, un homme d'une trentaine d'années débarque à Huntsville au volant d'une Mustang dont le bruit déglingué aiguise la curiosité des badauds. Repérant un garage, Ray Harper y conduit son automobile dans l'espoir d'une réparation rapide et peu coûteuse, mais son allure de beau gosse et sa politesse naturelle ne trouvent d'autre accueil en ces lieux que celui réservé aux étrangers. D'un calme remarquable, il ne répond pas au mépris, comprend qu'il n'a d'autre choix que de rester sur place un moment, chercher un boulot et repartir après avoir acheté une nouvelle auto. Se liant d'amitié avec la serveuse du bar principal, Ray va trouver une chambre et du travail, d'abord en ville puis plus longuement chez les frères Ackerman, propriétaires avec leur mère du domaine de Whitesand. Ainsi s'offre à Ray la possibilité d'approcher cette famille dont le passé résonne dramatiquement avec le sien... Lionel Salaün choisit le Mississippi, ses saisons aux fulgurances terrifiantes, ses bourgs paumés étouffés d'ennui et de renoncement, pour faire le portrait d'une humanité divisée. Il éclaire avec empathie des personnages au visage grimaçant de haine, de souffrance ou baigné de bonté, donne à voir l'opacité de leurs mémoires pour peu à peu dévoiler l'énigme et la source de leur histoire commune. L'Amérique stigmatisée par un lourd passé d'injustice sociale et raciale est ici comme en écho ou en miroir aux dangers qui infestent aujourd'hui l'Europe.

03/2019

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Sciences historiques

Mémoires en jeu N° 8, hiver-printemps 2018-2019 : Pourquoi une encyclopédie ?

Dossier : Pourquoi une Encyclopédie ? Les chercheurs, les enseignants et les professionnels des arts, de la culture et de l'information sont de plus en plus amenés à utiliser des mots appartenant au champ de la mémoire et du témoignage. Ces mots sont associés à la religion, à l'histoire et au droit, d'un côté, à la littérature et à l'art, de l'autre, et ils sont également très présents dans les autres disciplines des sciences humaines et sociales et des sciences dites exactes. Ainsi, nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, pensent avec le témoignage et sont amenés à prendre en compte les manifestations ou les contextes mémoriels. Mais si l'heure est donc propice à travailler ces concepts et ces notions, à les identifier, les définir, réfléchir sur leur provenance comme sur leurs effets, il est également important de ne pas en remettre à plus tard la critique. Faisant de celle-ci le moteur de cette recherche collective, il s'agit de maintenir une distance vis-à-vis de termes qui, chargés d'émotion et d'histoires, polarisent aujourd'hui pas moins qu'hier des enjeux de pouvoirs intellectuels et / ou politiques, parfois même de simples rivalités de positionnement. Thématiques abordées : La notion de Testimonio en Amérique Latine. Hibakusha : le statut de la victime au Japon et son évolution au XXe siècle. Victime versus Martyr. Confesseurs, martyres et héros. Une définition de la littérature mémorielle est-elle (encore) possible ? Le Discours mémoriel et ses lieux communs. Les mots valises : comment les concepts traversent les frontières. Mémoires hétérodoxes. L'évolution de la "zone grise" . Mémoires, musées et muséographie. Paysage. Histoire orale, mémoire ouvrière. Occupations (amis et ennemis).

04/2019

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Droit

La modernisation de la justice au Sénégal. Vers la recherche de la performance

Ce livre porte sur les enjeux de la modernisation de la justice car le Sénégal, après avoir mis en place un système original d'unité de juridiction à dualité de contentieux en 1960, a procédé à des réformes majeures de son organisation judiciaire en 1984, en 1992, en 2008 et enfin en 2014. Entre-temps, le pays a signé le traité de Port-Louis instituant l'OHADA qui a mis en place une Cour commune de justice et d'arbitrage, une école de la magistrature et pris dix actes uniformes qui régissent le droit des affaires dans les 17 Etats parties. Le pays a également été le premier signataire du traité de Rome instituant la CPI et après avoir reçu mandat de l'Union africaine de juger l'ancien président tchadien monsieur Hussein Habré, a créé les chambres africaines extraordinaires dans son dispositif institutionnel. Le Sénégal avait amorcé également un vaste programme de modernisation de la justice dénommé programme sectoriel justice avec comme objectifs spécifiques d'accroître l'accessibilité de la justice, son efficacité et d'améliorer son cadre institutionnel. La mise en oeuvre de toutes ces réformes a certes donné, des résultats significatifs mais des contraintes majeures demeurent. Ce livre a donc pour vocation de présenter un système judiciaire qui s'est complexifié au fil de ses réformes, ambitionne de se hisser à des normes de standard international d'où la nécessité de changer de paradigmes pour atteindre les performances qui donnent satisfaction aux justiciables, aux citoyens et aux investisseurs. Dans ce sillage, la médiation et la conciliation sont inscrites au coeur du nouveau dispositif.

03/2019

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Critique littéraire

Correspondances d'Alain Fournier, Jacques Rivières et André Lhote. Une Ecole des Lettres à la Belle Epoque

Alain-Fournier et Jacques Rivière échangent une abondante correspondance de 1904 à 1914 ; à ce premier échange se joint le peintre André Lhote, en 1907. Ces lettres, parce qu'elles sont fondées sur une amitié de jeunesse, contribuent à la formation des trois artistes. Les rencontres entre les jeunes gens ont lieu dans la classe de Rhétorique Supérieure de Lakanal où se rencontrent Rivière et Fournier, puis dans le salon bordelais du mécène Gabriel Frizeau, grand ami de Paul Claudel, où Rivière rencontre Lhote. Leurs découvertes littéraires et culturelles, représentatives d'une partie de l'offre culturelle de la période, fondent leur amitié et guident la constitution d'un réseau de sociabilités. Une fois ce cadre posé, l'on peut dégager les caractéristiques de l'amitié unissant les épistoliers. Celle-ci répond aux critères de l'amitié parfaite décrits par la tradition : elle naît entre égaux et repose sur l'échange et le partage. Mais la particularité de leur relation est d'être fondée sur une passion commune pour l'art. La nature du pacte amical influe dès lors sur le pacte épistolaire : le style de la lettre d'amitié, caractérisé par sa variété, permet des échanges critiques, des exposés théoriques et l'exercice de l'écriture littéraire. C'est pourquoi les correspondances forment une école pour les trois artistes : ils y élaborent des identités leur permettant de se positionner dans le champ artistique, des principes esthétiques vitalistes et un style propre. Leurs lettres apparaissent dès lors comme le laboratoire d'une écriture du roman, de l'essai et de la critique d'art.

02/2018

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Récits de voyage

Ecrits de nature. Tome 2, Entre Ecosse et Bretagne

Le Pays voilé, qui occupe la majeure partie de ce deuxième volume des Ecrits de nature d'Alexis Gloaguen, est le récit d'un an de vie dans le nord de l'Ecosse. Se déroulant au fil des saisons, ce livre fut écrit, comme toujours chez l'auteur, sur le vif. Il transporte le lecteur au long de paysages immenses et fait sentir leur diversité changeante, non sans accorder une attention toute spéciale aux animaux qui les peuplent. On passe des forêts aux estuaires, de la vie quotidienne des Highlands à des bivouacs de montagne, y compris au coeur de l'hiver. L'écriture à la fois hyperréaliste et onirique de l'auteur vise à restituer au plus près la variété de ses expériences. Elle indique aussi un mode de vie. Ce "manuscrit d'Ecosse" est une méditation constante sur l'homme dans la nature, inséparable de la jubilation poétique. Ce texte est complété de deux autres ensembles, écrits dans la campagne bretonne. Mes Dieux Lares parle des petits hôtes qui partageaient avec l'auteur une ancienne ferme sur la commune de Saint-Nolff. Le Souffle des pierres est consacré à la carrière gallo-romaine de Locuon, un site exceptionnel et méconnu du Centre-Bretagne. Cette fois encore, Jean-Pierre Delapré illustre ces pages avec une finesse de trait exceptionnelle, son approche étant tantôt d'une précision ultime, tantôt presque abstraite, comme le sont les silhouettes et les ombres d'êtres qui se dérobent. Ses photos, ses aquarelles, ses pastels et ses dessins sont réalisés en pleine nature, dans les mêmes conditions que les textes.

05/2018

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Littérature française

La passagère

Camarades d'enfance, Catherine et Daniel se sont perdus de vue depuis plus de trente ans quand ils se retrouvent en tête-à-tête dans un bar de Moulins où ils ont rendez-vous. Il n'a jamais quitté sa région natale, elle est revenue s'y installer depuis peu ; lui, a élevé seul sa fille après l'abandon de sa femme, elle a perdu son mari dans un accident et n'a qu'un grand fils resté vivre à Paris. Il n'a jamais oublié Catherine, son premier amour, elle se souvient à peine de lui, mais leur commune solitude les rapproche. Malgré ses réticences, Catherine se laisse peu à peu enfermer dans une troublante relation amoureuse qu'elle n'ose rompre. Sous le regard inquiet de leur entourage, une nouvelle vie se dessine, une dernière chance d'aimer, peut-être... Un bonheur possible. Mais qui retrouve-t-on après tant d'années ? Que reste-t-il de ce qu'ils ont été ? Qu'est-ce que le temps, la vie a fait d'eux ? Pourquoi Daniel mène-t-il une existence si solitaire ? De quoi Catherine a-t-elle peur ? Froide et mystérieuse, elle semble surgie de nulle part et garde le silence sur les épreuves qu'elle a vécues, tandis qu'autour de Daniel bruisse encore la vilaine rumeur concernant la disparition de sa femme une vingtaine d'années plus tôt. Et si ces retrouvailles n'étaient qu'un piège, une boîte de Pandore qu'il faudrait se garder d'ouvrir ? De secrets enfouis en blessures mal cicatrisées, leur passé les poursuit. Mieux vaudrait ne jamais se retourner.

10/2018

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Sciences politiques

Elie Halévy et l'ère des tyrannies. Histoire, philosophie et politique au XXe siècle

Le 28 novembre 1936, devant la Société française de philosophie, Elie Halévy prononçait une conférence de première importance intitulée "l'Ere des tyrannies" , devenue deux ans plus tard la pièce maîtresse de l'ouvrage posthume éponyme, L'Ere des tyrannies. Véritable testament intellectuel, ce livre rassemblait une série d'écrits sur le socialisme et la guerre à même de comprendre la "crise mondiale" sortie de 1914-1918, matrice commune des totalitarismes qui allaient dominer l'Europe. Les penseurs de la démocratie, à commencer par Raymond Aron, Célestin Bouglé, Etienne Mantoux, ou Marcel Mauss surent comprendre tout ce que la pensée d'Elie Halévy recelait de pouvoir de résistance et d'engagement face aux tyrannies. Cette postérité ne s'est pas démentie même si L'Ere des tyrannies est longtemps restée dans une forme d'éclipse qui fut celle de la philosophie politique elle-même. Il était temps de revenir sur cette conférence et ce livre fondateur. Un colloque jamais organisé en France, tenu les 27 et 28 novembre 2016, à Sucy-en-Brie où vivait Elie Halévy avec sa femme Florence, et à Sciences Po où il enseignait, allait réunir autour de l'oeuvre d'Elie Halévy des philosophes, des historiens, des politistes, des sociologues. De cette rencontre internationale est né ce livre qui se déploie sur le temps des tyrannies pensées par Halévy, sur le temps de la reconnaissance au milieu de la Seconde Guerre mondiale et de ses après, enfin sur le revival que connaît aujourd'hui l'oeuvre halévyenne, invitant plusieurs générations de chercheurs, de penseurs et de professeurs à reprendre l'étude de la démocratie alors que s'aggrave une nouvelle crise mondiale.

02/2019

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Littérature française

Treize mois

L'histoire d'un jeune fils d'ouvrier qui se retrouve du jour au lendemain exploité dans un grand restaurant étoilé peuplé de fous. Une critique sociale pleine d'humour et de clins d'oeil aux années 1990, qui nous dévoile l'envers du décor d'un milieu trop souvent porté aux nues : la grande cuisine. Treize mois nous embarque dans le quotidien d'un gamin de quatorze ans, largué du jour au lendemain dans la brigade d'un restaurant étoilé. Mathieu dépeint avec humour et cynisme son entourage et les injustices dont il est - ou se croit - victime. Pour lui, la fin de l'enfance n'est qu'une lente perte d'illusions... mais il n'y a pas que des enfoirés sur Terre, on y rencontre aussi parfois l'amour. S'il est une critique sociale qui dénonce le travail des enfants et ses tragédies ordinaires, Treize mois est loin de la complaisance des téléfilms glauques de la même époque. On y retrouve l'acidité de La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, la tendresse des romans de Sue Townsend, les extravagances et la liberté de ton des films Bernie et Le Créateur d'Albert Dupontel. L'argot et les lieux communs du milieu des années quatre-vingt-dix amuseront les nostalgiques et les amateurs d'impertinence. D'autres verront peut-être là une critique de la bourgeoisie de province, du bon goût français et des médias de masse. Ce livre reste le récit d'un jeune paumé, par la voix duquel Sébastien Degorce nous dévoile l'envers du décor d'un milieu trop souvent édulcoré, voire porté aux nues : la grande cuisine.

08/2017

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Histoire de France

Corps et âmes. Une histoire de la personne au Moyen Age

Les lieux communs ont la vie dure. Ainsi cette idée d'un Moyen Age dualiste, qui aurait instauré une guerre entre le corps et l'âme : d'un côté, un corps coupable, source du péché, de l'autre, une âme pure tournée vers Dieu. Réfutant cette construction, Jérôme Baschet montre plus subtilement que le Moyen Age chrétien a développé une pensée positive du lien entre l'âme et le corps, soucieuse de valoriser l'unité psychosomatique de la personne. Ce modèle a permis de penser non seulement l'être humain mais aussi l'ordre social dont l'Eglise est alors l'institution dominante. Reconnu pour l'originalité de ses travaux historiques, Jérôme Baschet examine dans son entier les conceptions de la personne humaine. Chemin faisant, le genre est évoqué à travers la distinction du masculin et du féminin, tout comme les représentations de l'au-delà et celles de l'âme - qui prend forme corporelle au paradis ou en enfer. Mais l'ouvrage dépasse les limites habituelles du Moyen Age en prolongeant l'analyse jusqu'au moment où, avec Descartes et Locke, s'impose une conception radicalement nouvelle de la personne, identifiée à la conscience, qui ne doit son activité à rien d'autre qu'à elle-même. Décloisonnant sa réflexion, l'auteur s'attache aux différentes perceptions de la personne dans d'autres cultures, de la Chine impériale aux sociétés amérindiennes en passant par l'Afrique ou la Nouvelle-Guinée -, un voyage comparatiste indispensable pour évaluer la singularité des conceptions occidentales de l'humain et mettre à distance l'idée moderne du moi.

09/2016

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Psychologie, psychanalyse

Des adolescences au coeur de la Shoah

L'auteur montre comment des adolescents ont traversé la Shoah, dans les ghettos et dans les camps. La description précise de leur expérience, dans leur diversité et leurs points communs, permet de s'approcher au plus près de ce que fut la Shoah pour les individus, au-delà des connaissances historiques et des statistiques. Il montre aussi les qualités et les points d'appui qui expliquent, en partie, leur survie. Le regard qu'ils portent sur cette expérience n'est pas le même que celui des adultes. Ce regard, ce questionnement, cette réflexion se développent pour certains tout au long d'une vie d'écrivain, de professeur de littérature, de psychiatre, d'historien. Dans leurs livres, ils montrent les moyens qu'ils utilisent pour transmettre, au plus juste, à leurs contemporains leur expérience et, ce faisant, pour essayer de se déprendre du traumatisme majeur subi. La rigueur qu'ils mettent à cette transmission, pendant et après, et qui n'est pas contradictoire pour certains avec la fantaisie et l'humour, a une valeur éthique mais constitue aussi une très belle leçon de littérature. La longue expérience de psychanalyste de l'auteur lui permet d'éclairer et de mettre en valeur tous les aspects de ces adolescences au coeur de la barbarie. Ce livre contribue à mieux comprendre ce qu'ont vécu des enfants et des adolescents, devenus parents ou grands-parents, qui ont traversé les autres barbaries qui se sont exercées depuis la Shoah, et aussi ce que vivent aujourd'hui d'autres enfants et adolescents victimes des barbaries actuelles. Il est ici question des rouvres de Kertész, Kulka, Becker, Orlev, Hilsenrath, Wiesel, Klüger, Tomkiewicz, Appelfeld.

08/2016

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Critique littéraire

Le français en Afrique. Evaluation de sa portée patrimoniale, hommage à Ambroise Queffélec

La langue française constitue un patrimoine partagé par de nombreuses nations africaines. Depuis les indépendances des pays africains, le français s'est imposé comme un atout majeur d'émergence pour les jeunes Etats africains, et surtout par ses élites, chargées de seconder le colonisateur, puis de prendre en main le destin des Etats indépendants. De mise dans les milieux administratifs, outil privilégié des médias, langue d'échange entre des compatriotes de groupes ethniques différents, langue de la politique, le français est aussi langue maternelle pour des Africains. Ce cas de figure est courant pour les enfants issus de couples dont les parents n'appartiennent pas à un même groupe ethnique. Leur première socialisation s'effectue donc obligatoirement en français. Cet ouvrage, en hommage à l'éminent universitaire et spécialiste du français d'Afrique que fut Ambroise Queffélec, de regrettée mémoire, a pour objectif de : - déterminer, dans une perspective historique, pourquoi et comment la langue française s'est implantée dans divers contextes scolaires et culturels en Afrique et est configurée par chaque nation, constituant un patrimoine national, voire un patrimoine commun africain ; - d'interroger les multiples visages et usages de la "langue française" en Afrique contemporaine : les "français" d'Afrique, les points communs et les divergences dans les usages, le rôle, l'enjeu et les modalités de son enseignement ou de sa transmission ; - voir comment la "langue française" tient lieu de véhicule de la diversité socioculturelle (en Afrique) — sans tuer la personnalité identitaire du continent (berceau de l'humanité). Ici, sans parler de langue identitaire ou de regroupement communautaire, on s'exprime à travers un moyen internationalement reconnu et homologué, en dépit des limites du reste à relativiser.

07/2016

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Littérature française

Ce qu'il faut

Corinne Lovera Vitali a composé ce livre sur près de vingt ans. Il semble pourtant avoir été écrit comme il se lit, dans une forme d'urgence. Pas celle de la précipitation mais celle de la nécessité intérieure, sous le flux tendu du va-et-vient dans le temps devenu "suspendu" le long de dix-neuf chapitres d'une écriture fluide comme la vie. Comme une photographie, ce livre nous saisit. Il nous dit ce qui a lieu et que peut-être nous ignorons, la disparition de sa famille, la mort de son enfant, une vie commune que l'auteur est "la seule à prolonger". Mais il exhume surtout tout ce qui nous relie, et nous relie aussi à ceux qui ne sont plus. Il nous accompagne là où certains livres, rares, peuvent nous obliger à nous enfoncer. Il nous fait rencontrer des êtres, qu'ils soient vivants ou morts, nous donnant ainsi l'occasion unique d'éprouver l'épaisseur du temps et la volupté de l'instant, l'éternel dans l'éphémère. Ce qu'il faut pourrait être une tombe, c'est un souffle. C'était il y a pas si longtemps aussi je ne peux pas dire Il était une fois, je ne peux pas dire C'est un conte mon chéri, je ne peux pas dire On dit que, je ne peux pas croire que ça a passé si vite que même moi maintenant je pourrais ne pas croire que ça a existé (...) comme quand on regarde une photographie des vieux quand ils étaient jeunes et que c'était leur vraie vie tandis qu'on n'existait pas soi.

10/2016

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Beaux arts

Rencontres avec John F. Koenig

John Franklin Koenig aurait eu 91 ans cette année. Vincent Bouton nous livre ici un hommage biographique teinté d'amitié poétique envers celui qui fut un peintre de la fragilité de la matière suspendue dans l'espace en recherche de formes acceptables. Leur histoire commune débute à San Francisco en 1981 dans un restaurant français. John a 55 ans. L'artiste-peintre et le médecin-poète deviendront amis, présents aux turbulences et aux épreuves de chacun, partageant le pain et le vin. Maître de l'abstraction, John F. Koenig pensait ce qu'il peignait. Et il peignait ce qu'il vivait : «When asked to talk about my work, I feel I must talk about my life» («Quand on me demande de parler de mon travail, j'ai le sentiment de devoir parler de ma vie», John F. Koenig, pour le tryptique de son exposition au Whatcom Museum, en 2008). Sa peinture est la définition même de l'art de vivre. Koenig n'est pas le peintre du «vu», ni même du «ressenti». Il est le peintre de «l'être là/sans être», le peintre de la présence//absence. Une sorte de Da Sein heiddegerien agrandi d'un «Nichts sein» («être rien», notion proche du Shibui japonais) offert à l'art ou transitant par lui. Sa gentillesse extrême, son raffinement et l'acuité de son regard sur le monde et les hommes ont fait de lui un humain extrême. Ses toiles ont pris la parole depuis sa mort le 22 janvier 2008. Ecoutons-les à la rencontre du grand peintre car, au bout du compte, c'est bien un langage que peignait John Koenig.

06/2015

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Régionalisme

La Bâtie-Montgascon. Des métiers, des hommes... une histoire

Flonflons des orchestres sous les halles, défilés colorés, foules chapeautées, courses de vélos, fêtes foraines, foires et comices agricoles... bonheurs immenses d'une communauté épanouie. Le XXe siècle a vu le temps béni où chaque bâtiolan trouvait un travail, même si tout le monde s'accorde à dire "qu'on ne roulait pas pour autant sur l'or !". Du plus jeune au plus ancien, chacun avait un rôle à tenir. C'est comme si la population se vengeait des heures misérables et soumises de ses ancêtres. Lorsque l'industrie du tissage s'installe à la Bâtie-Montgascon, les paysans y voient une opportunité d'améliorer leurs conditions de vie. Ils passent désormais de l'étable à l'usine et de l'usine aux champs, pendant que de nombreux autres ouvrent boutique en plein coeur du bourg. Durant 150 ans, la commune vit au rythme scandé des métiers à tisser à tel point que bientôt, les coupures d'électricité plongeront intempestivement les travailleurs dans un calme étonnamment pénible aux oreilles qui se mettent à bourdonner. Pourtant, les deux siècles qui nous précèdent n'ont pas été sans difficultés pour les bâtiolans. Chamailleries, différends politiques, guerres oppressantes et meurtrières, tensions économiques et révoltes commerçantes ont troublé cette période. Voici planté le décor de cet ouvrage. Au fil des pages, le lecteur y découvrira l'Histoire de la Bâtie-Montgascon, les hommes qui ont marqué, les heures sombres ou pétillantes de ce village devenu, pour un temps, paradis social. Une aventure que certains découvriront et que d'autres sauront apprécier pour les souvenirs qu'elle aura ravivés.

07/2011

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Littérature Allemande

L'empereur partit, les généraux restèrent

Parmi les documents surgis du passé à l'occasion du Centenaire de la Grande Guerre, voici une publication qui nourrira la réflexion à propos d'une révolution manquée. L'Empereur partit, les généraux restèrent n'est pas qu'un simple roman. C'est, comme son titre l'indique, tout un programme que l'auteur décline en forme d'avertissement : celui d'une caste militaire décidée, quel qu'en soit le prix, à s'accrocher au pouvoir malgré son écrasante responsabilité dans la barbarie montante de ce jeune XXe siècle. L'action de ce "roman-documentaire"„ s'étend du 16 octobre au soir du 9 novembre 1918, c'est-à-dire de l'effondrement du front à la proclamation de la Ire République allemande. Le récit commence dans la boue d'une tranchée, s'attache à la révolte des matelots de la marine impériale, il s'achève sur le pacte secret scellé entre le social-démocrate Ebert et le chef de l'armée, Groener. Il trouve son unité et son esthétique narrative dans la brutale accélération des événements révolutionnaires au cours des dernières semaines de la guerre. On comparera bien sûr L'Empereur partit, les généraux restèrent aux ouvrage d'Alfred Döblin à la même époque. On pensera au roman d'Adam Scharrer Les Sans-patrie, mais aussi bien sûr au roman de Remarque A l'Ouest rien de nouveau. On évoquera certainement L'Espoir de Malraux, dans leur perspective émancipatrice commune. Mais en refermant les pages de son ouvrage, il ne restera plus qu'à méditer les mots de Plievier lui-même : "Ceci n'est pas un roman, mais un document ! "

03/2021

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Mythologie

Mythe et épopée I-II-III. Tome 1, L'idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens. Tome 2, Types épiques indo-européens : un héros, un sorcier, un roi. Tome 3, Histoires romaines

Mythe et Epopée, étude comparée des religions et des récits profanes des peuples indo-européens, est pour l'historien, linguiste et philologue Georges Dumézil (1898-1986) l'aboutissement d'une nouvelle façon d'aborder la mythologie comparée, différente de celle pratiquée depuis le XIXe siècle. L'auteur en a posé les bases en 1938 : en quête d'une idéologie commune, il met au jour un système trifonctionnel s'appuyant sur la souveraineté magique et juridique (le prêtre), la force physique (le guerrier) et la fécondité (l'agriculteur-éleveur) - ce système structurant de façon similaire la société de l'Inde historique et la théologie romaine archaïque. Cet outil classificatoire a permis aux Indo-Européens, puis à leurs héritiers (Indiens, Iraniens, Scythes, Grecs, Romains, Celtes, Germains, etc.) de mettre de l'ordre dans l'univers : il organise les habitants du ciel, sous-tend rituels et sacerdoces, et charpente l'essentiel des phénomènes, productions et discours humains. Mythe et Epopée est consacré aux usages littéraires et non pas théologiques ou religieux que les principaux peuples indo-européens ont faits de leur héritage commun. Car si la structure des trois fonctions se présente d'abord comme une machine à faire les dieux, elle se révèle être un formidable instrument de fabrication d'histoires. Pas uniquement de mythes, mais de récits profanes, de légendes, d'épopées, de contes où les dieux et les hommes s'en vont par trois. Parus entre 1968 et 1973, les trois tomes de Mythe et Epopée - ici réunis en un seul - constituent une pierre angulaire de la recherche historique et demeurent, cinquante ans après leur première publication, un texte de référence.

03/2021

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Histoire du droit

La justice en Algérie. 1830-1962

Durant cent-trente-deux années, la France gère, en Algérie, une colonie de peuplement. Les Européens qui se déversent sur la terre africaine réclament des mesures garantissant leur sécurité. La cohabitation judiciaire, improvisée au début, tourne rapidement à l'introduction d'un modèle copié sur le système français. Au fil des années, les juridictions françaises se renforcent. Cette politique donne naissance à une justice nouvelle, originale, comme, par exemple, le juge de paix à compétence étendue. Cette politique se retrouve dans l'attitude adoptée vis-à-vis de la justice musulmane. Orale, rapide, simple peu coûteuse et fondée sur l'équité, celle-ci s'inscrit à l'inverse de la justice solennelle, lourde, écrite dans une langue étrangère, lente, onéreuse, que les Français implantent en Algérie. La justice musulmane s'efface devant la machine judiciaire française. Malgré les revendications des colons elle ne disparaîtra pas totalement. L'utilisation de l'appareil judiciaire à des fins répressives donne naissance à une monstruosité juridique : le régime de l'indigénat. Initié dès les débuts de la conquête, contesté par de trop rares esprits éclairés, défendu par les politiques issus du monde colonial, il ne s'estompera que vers la fin de l'ère coloniale. Cette période de vie commune qui crée des liens profonds entre l'Algérie et la France s'achève dans le cauchemar de la décolonisation ; la justice, laissée aux mains de l'armée, montrera sa face la plus odieuse. La présence française laisse des traces. Le modèle judiciaire implanté, qui s'inscrit dans l'ordre international, servira de base à l'Algérie devenue indépendante, pour construire son appareil judiciaire propre.

11/2022

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Actualité politique France

Voir plus loin. Feuille de route pour le prochain président

Première femme à prendre la tête d'un grand parti, première femme nommée ministre de la Défense, de l'Intérieur, puis des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, qui a côtoyé trois présidents de la République, dévoile sa feuille de route, précise et ambitieuse, pour le président qui sera élu le 24 avril 2022. " MAM " n'a pas dit son dernier mot " Gilets jaunes, abstention électorale massive, défiance généralisée... Les Français montrent leur exaspération à l'égard de la vie politique. Ayant agi trente ans au coeur de l'Etat, je la partage souvent. J'en connais les causes et les conséquences. Et j'enrage de voir que la France, qui a tous les atouts en main pour apporter les réponses à la plupart des grands défis du siècle, en est empêchée par la pusillanimité des uns, l'égoïsme des autres et les dysfonctionnements de notre système politico-administratif. " Absence de vision à long terme, arrogance paralysante de certaines structures administratives, ignorance des réalités du monde qui nous entoure, incohérence des efforts, manque d'ambition pour le collectif... Tout doit changer, affirme l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie. Le président de la République est la clé de voûte des institutions, mais aussi celui qui doit voir loin, impulser les politiques, imposer le respect des objectifs communs. Il doit être capable de se projeter dans les dix, trente, voire cinquante prochaines années et de suivre jour après jour une feuille de route précise et ambitieuse. A l'inverse de la démagogie court-termiste des campagnes électorales, " MAM " présente quelques axes majeurs pour que la France renoue avec sa tradition de grandeur et redevienne une puissance qui compte.

03/2022