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Art contemporain

Ange Leccia, au film du temps

A l'automne 2022, le Musée des impressionnismes, à Giverny, accueillera une grande rétrospective de l'artiste plasticien et vidéaste, Ange Leccia, prolongeant les rendez-vous avec des figures majeures de l'art contemporain initiés l'année dernière avec Eva Jospin. Intitulé Au film du temps, l'ouvrage, qui accompagne l'exposition, invite le lecteur à une expérience immersive à travers une sélection de vidéos des années 1980 à 2022. Dans un récit polysémique, les oeuvres filmiques La Mer, Anna, Femme feu, Les Oliviers, (D')après Monet et Creazione se déploient dans un long travelling poétique. Sans véritable début, ni fin, telle une boucle vidéo, les images libèrent le lecteur du point de vue centré, caractéristique de la perspective albertienne. Le grain de l'image vidéo, les couleurs parfois saturées, les variations de lumières, les jeux d'ombres et le point quasi immobile de la caméra nous immerge dans des représentations quasi abstraites, dans une palpitation hypnotique, où la matière devient presque picturale. Chez Leccia, la nature - terre, air, mer, feu, vent - vient réveiller les sens : le spectateur perd ses repères, ses points d'ancrage dans le réel. Mer, forêt, végétation, tout semble se dématérialiser sous nos yeux. Ré-agencé spécialement pour le Musée des impressionnismes, (D')après Monet offre une relecture des célèbres Nymphéas du peintre dans une expérience sensible inspirée de l'univers coloré et mouvant de l'impressionnisme. Conçue à partir de l'histoire de la genèse de la toile de Monet, la vidéo de Leccia interroge les liens avec l'abstraction américaine et européenne. Pour le présent ouvrage, l'artiste a produit spécialement une série de diptyques extraits de (D')après Monet. Imaginé comme une camera obscura, le graphisme du livre joue avec les codes du cinéma super-8.

10/2022

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Ouvrages généraux

L’Europe. Des origines au XXIe siècle en 50 fiches

Construit en dix chapitres comprenant chacun cinq fiches, cet ouvrage propose une synthèse sur l'histoire de l'Europe à travers les repères essentiels à sa compréhension. Il vise à faire connaître, dans un monde chaque jour plus complexe, à une époque d'expansion et de transformation rapides du savoir, les aspects fondamentaux de l'histoire de l'Europe en en définissant tout d'abord l'identité, les espaces et les limites et en prenant appui sur la présentation des grands évènements, des grands personnages et des grands faits de civilisation dont l'Europe a été le théâtre de la Préhistoire à nos jours. Que l'on soit sur la longue durée ou sur des durées plus courtes, chaque chapitre traite d'une période, évoque les faits historiques majeurs qui traversent l'histoire de l'Europe ainsi que les courants artistiques, économiques et culturels qui s'y développent. Les derniers chapitres abordent les réalités et les problèmes de l'Europe d'aujourd'hui et essaient de cerner sa place et son rôle dans le monde. Chaque fiche comprend les thématiques essentielles, celles qui nous interrogent en tant que citoyen européen et citoyen du monde, le vocabulaire spécifique, les dates et les évènements-clés qui y sont liés. Des focus permettent de mettre l'accent sur un concept, une notion, voire un évènement ou un personnage. En ouvrant directement l'accès aux moments essentiels de notre histoire et de notre culture commune, en focalisant sur l'essentiel de la réalité européenne d'aujourd'hui, L'histoire de l'Europe en 50 fiches s'adresse aux étudiants mais aussi à tout esprit curieux et éclairé qui cherche à mieux comprendre le monde où il vit.

10/2021

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Introduction historique au dro

En route pour ma 1re année de droit. Une préparation et un accompagnement pendant l'été et/ou au cours du premier semestre, 7e édition

Avec ce livre, le bachelier (future étudiant) dispose des notions comportementales et juridiques qui seront indispensables pour réussir à l'université. Lycéens en juin, bacheliers en juillet, étudiants en 1re année de droit dès début septembre, étudiants qui suivent leurs TD avant fin septembre et étudiants qui passent leurs examens dès la mi-décembre. En quelques mois, ils doivent devenir des étudiants avertis sur des matières dont ils ignoraient presque tout en juin. Ce livre a pour objet de les aider à anticiper cette transformation et à faciliter leur adaptation à cette nouvelle vie d'étudiant en droit. "En route pour ma 1re année de droit" est le premier livre que doit lire tout bachelier inscrit en 1re année de droit. Il pourra ainsi : - prendre les bonnes habitudes pour réussir ses études de droit ; - s'initier à la matière "Droit" : vocabulaire juridique, style juridique, abréviations à connaître, difficultés, pièges, etc. - s'initier aux exercices juridiques : dissertation juridique, commentaire d'arrêt ou de décision, commentaire de textes juridiques, cas pratique ou consultation juridique ; - découvrir sous forme d'exercices attractifs les matières juridiques qu'il va étudier au cours de sa 1re année de droit : Introduction générale au droit - Droit civil - Institutions juridictionnelles - Histoire constitutionnelle - Droit constitutionnel - Droit de l'Union européenne. Points forts - Nouvelle édition augmentée avec les aspects numériques (apprentissage, recherche, révision) et un point sur l'oralité (présentation en TD des travaux) - Un contenu qui développe à la fois le comportement que doit adopter le nouvel étudiant en droit et les notions juridiques dont il doit devenir familier - Une présentation sous la forme d'exercices attractifs pour travailler "sans s'en rendre compte" - Un volume et un prix adapté aux bacheliers / étudiants et à leurs parents

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Histoire de France

Les combattants de l'ombre. 1939-1945 Des résistants européens contre le nazisme

Un nouvel éclairage sur la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, analysée dans sa dimension européenne grâce aux témoignages inédits de 80 Résistants de nationalités différentes. La parole de ces hommes et femmes, qui risquèrent leur vie pour la liberté et la démocratie, est inestimable. Cet album, qui accompagne et complète la série- événement (6 épisodes de 52', diffusés sur Arte en octobre 2011), aborde l'Europe comme le lieu unique de l'action, théâtre aux multiples décors d'un seul drame. Originaires de dix pays d'Europe occupés par l'armée d'Hitler ainsi que de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, les Résistants interviewés ont été choisis pour la qualité et la force de leurs témoignages. Issus de différents mouvements de Résistance, parfois rivaux politiques, tous ont combattu les nazis dans un même élan spontané. La complémentarité de leurs récits offre pour la première fois au lecteur une vision d'ensemble des Résistances au sein de l'Europe. Le livre, comme le documentaire, suit les étapes de l'avancée allemande, tout en précisant les contextes politiques. Il porte un regard neuf sur les mouvements de Résistance et les réseaux clandestins, analysés à travers le prisme de ces témoignages. Ces récits soulignent l'importance des initiatives individuelles, peu à peu regroupées et organisées, qui ont forgé le socle de la Résistance. L'ouvrage est richement illustré d'une iconographie inédite : images d'archives (dont une grande partie issues du fond photographique de la Wehrmacht), mais aussi documents exceptionnels provenant de nombreux fonds privés. Les Combattants de l'Ombre est le premier ouvrage permettant d'avoir une vision d'ensemble des mouvements de Résistance en Europe, incarnés dans des parcours personnels et exemplaires.

10/2011

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Droit comparé

Le territoire autochtone dans l'Etat post-colonial. Etude comparée des Etats issus des colonisations britannique et hispanique

Si l'Etat moderne s'est constitué par un processus d'unification de sa souveraineté territoriale, celle-ci doit aujourd'hui être repensée eu égard aux potentielles contestations pesant sur le territoire. Cette situation est particulièrement prégnante dans les Etats issus de la colonisation et au sein desquels l'indépendance n'a pas nécessairement remis en cause le lien de subordination des peuples colonisés aux peuples colonisateurs. Faisant perdurer une situation de domination largement condamnée sur le plan international compte tenu de la proclamation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ce phénomène de décolonisation partielle pose inévitablement question du point de vue de la théorie de l'Etat. En effet, cela conduit à opposer d'un côté, un modèle étatique d'inspiration européenne aspirant à la souveraineté territoriale et de l'autre, des peuples autochtones entretenant une revendication vis-à-vis de ce même territoire, fondée sur l'illégitimité originelle de la conquête dont sont finalement issus ces Etats. Ainsi, la réhabilitation de la vérité historique et la condamnation plus ou moins unanime de la colonisation a pu conduire à ce que les peuples autochtones soient rétablis dans leurs droits territoriaux. Ce faisant, le droit qu'ont les Etats sur le territoire ne peut désormais s'exercer sans tenir compte des privilèges originels dont ils sont susceptibles de jouir. En conséquence, une telle démarche peut conduire à la remise en cause de la souveraineté territoriale de ces Etats puisqu'ils ne disposent plus d'une puissance absolue et inconditionnelle sur leur territoire, mais bien d'une autorité conditionnée par le respect des droits des peuples autochtones, dimension alors largement confirmée par le développement d'un droit international des peuples autochtones. Ce phénomène, qui caractérise les Etats issus des colonisations britannique et hispanique peut conduire à voir émerger une catégorie particulière d'Etat que représente l'Etat post-colonial.

07/2021

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Géographie humaine

Géohistoire des épidémies

Variole, paludisme, peste, Covid-19... les épidémies font trembler ou disparaître les sociétés humaines. Fait social total, elles touchent autant à l'économie qu'à la spiritualité, autant aux pratiques collectives qu'aux oeuvres intellectuelles. Ce dossier présente les grands fléaux sanitaires du passé et leur évolution dans le temps et l'espace. Il interroge notamment leur rapport au pouvoir, et observe les réponses mises en oeuvre par le savant et le politique. 3 Peste et autres " pestilences ", des objets historiographiques complexes 7 Les épidémies entre savoirs, croyances et pouvoirs 10 Inégalités, tensions et interrogations Des fléaux anciens 18-19 Pestilences antiques 20-21 La peste noire submerge l'Europe 22-23 La syphilis, un mal inconnu au xvie siècle ? 24-25 La conquête européenne et le choc de la variole 26-27 La peste en Provence (1720-1721) Epidémies et monde colonial 28-29 Un mal venu d'Asie : le choléra 30-31 La malaria dans les colonies 32-33 Colonisation et contrôle sanitaire 34-35 Vacciner l'Afrique post-coloniale 36-37 La fièvre jaune en Argentine 38-39 Ebola, la pandémie fantôme Entre guerre, idéologie et politique 40-41 La grippe espagnole entre Etats-Unis et Europe 42-43 La grippe espagnole au Mexique : vers la " dictature sanitaire " 44-45 La Covid-19 et la Corée du Nord 46-47 Les politiques sanitaires et la question des libertés 48-49 Un sujet clivant depuis 40 ans : l'origine et la propagation du SIDA Contrôler, surveiller, vérifier 50-51 L'eau et les parasitoses dans les pays du Sud 52-53 H1N1 et Covid-19 : des pandémies aéroportées ? 54-55 Quand les frontières se referment 56-57 Espaces confinés, espaces de confinement 58-59 Une épidémie de rumeurs 60-61 Pandémies chroniques dans les pays du Sud 62-63 Une géographie du savoir sur la Covid-19

10/2023

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Histoire militaire

Le chat sur la dune. Journal de marche et d'opérations d'un officier francais au sahel (2013 - 2022)

Fruit des dix ans d'expériences dans les opérations menées par la France dans la bande sahélo-saharienne, cet ouvrage relate le témoignage et les analyses d'un officier supérieur engagé dans ce conflit. Loin de n'être qu'un journal de marche, il retrace à la manière d'un carnet de voyage la découverte progressive de ces espaces aux populations attachantes et aux immenses horizons. Il offre une analyse, murie à partir de ses actions vécues au quotidien, sur l'affrontement contre les groupes armés et la politique de stabilisation menée dans ces contrées. Réfutant la vision importée des Etats-Unis d'une guerre contre le terrorisme, ce livre montre que les combats violents qui endeuillent ces régions s'apparentent plus à une guerre civile et à une insurrection. Sous ce prisme, l'auteur livre une réflexion ancrée dans la réalité du terrain sur les stratégies mises en oeuvre et démonte quelques idées reçues sur le sentiment anti-français ou le mythe de l'enlisement inéluctable des interventions occidentales. Dans ces pages, ponctuées de cartes originales et de photos inédites, vous découvrirez en compagnie de l'auteur la montée en puissance de l'Opération Serval en 2013, l'Intervention en Centrafrique en 2015, vous passerez trois ans en Mauritanie à arpenter le Sahara et à comprendre une petite partie de la culture maure. Puis nous le suivrons pendant l'opération Barkhane en 2020 dans le commandement de la base aéroterrestre de Gao et les tentatives de retour de l'Etat malien dans l'Est du pays. Enfin, nous reviendrons à Bamako en 2022 au sein de la mission européenne d'entrainement (EUTM) ou nous assisterons a la dégradation de la situation politique et sécuritaire qui a conduit la France et ses partenaires à retirer leurs troupes et leur soutien.

01/2023

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Philosophie

Les livres que je n'ai pas écrits

Un vieux dicton - une malédiction peut-être- veut que l'on souhaite à son ennemi de devoir écrire un livre. Sept, rajoute George Steiner, comme le temps de la Création, comme le nombre de branches du chandelier. Que ces livres Steiner ait jamais voulu les écrire réellement, peu importera au lecteur. On le croira volontiers dans certains cas, où il n'est pas jusqu'au plan qui ne nous soit exposé. On en doute dans d'autres où le sujet annoncé est prétexte, à la manière de Montaigne, à dériver vers un autre propos, plus autobiographique. En ouverture, la mésaventure du jeune journaliste Steiner qui entreprend de se lancer dans la biographie d'un monstre sacré de la sinologie occidentale, Joseph Needham, l'auteur d'une impressionnante histoire de la science en Chine, inachevée malgré ses huit forts volumes. L'occasion toute trouvée de s'interroger sur ces œuvres continents qui finissent par n'avoir d'autres fins que de se maintenir en vie, par leur inachèvement. Les œuvres suscitent souvent des jalousies qui frisent chez certains sujets la démence criminelle, comme le poète Cecco d'Ascoli qui, toute sa vie, se jugea persécuté par la splendeur de Dante. Qu'est-ce que vivre à l'ombre de génies reconnus, quand on n'est soi-même qu'un brillantissime esprit ? Nous entrons dans la sphère intime de Steiner, qui parlera tour à tour du sexe dans différentes langues, de son rapport à Israël ou à la culture européenne à travers la crise des humanités au profit des sciences exactes, sans oublier la grande question - celle de ses convictions politiques. Chemin faisant, le lecteur est promené à travers siècles et continents par l'auteur. Si ce dernier n'a pas écrit ces livres, ne serait-ce pas qu'il n'entendait répondre directement à aucune des sept questions ?

01/2008

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Histoire internationale

Azerbaïdjan, au carrefour de l'Eurasie. Le destin tumultueux d'une nation face aux rivalités des grandes puissances

L'Azerbaïdjan moderne est né en 1991, au terme d'une lutte nationale en faveur du rétablissement de son indépendance initiée bien avant l'effondrement de l'Union soviétique. Il est le successeur de la République démocratique d'Azerbaïdjan, un Etat-nation traduisant l'expression du sentiment national et la volonté du peuple de prendre en main son propre destin. Cependant, cette première indépendance nationale, acquise en 1918, dans un contexte international marqué par une lutte entre les grandes puissances, a duré jusqu'à l'intervention de l'armée rouge en 1920. L'Azerbaïdjan a une situation géographique particulière, au carrefour de l'Eurasie et sur la célèbre route de la soie reliant l'Europe à l'Asie. Il représentait un intérêt tant commercial que stratégique, suscitant la convoitise des grands Etats impériaux. Pendant plus de 2 000 ans, il a souvent été envahi et occupé par les conquérants, d'Alexandre le Grand à la Russie, sans jamais perdre pour autant ses valeurs culturelles et identitaires. Son histoire est particulièrement riche en événements et témoigne à la fois de sa tradition étatique ancienne, de la richesse de ses villes, de la violence des invasions impériales, des guerres internes et de l'importance de ses réserves de gaz et de pétrole. Aujourd'hui, ce pays laïc, confronté à une guerre avec l'Arménie, est au coeur des enjeux de la région qui concernent aussi bien la stratégie internationale des grandes puissances que les considérations géoéconomiques de l'exportation du pétrole et du gaz vers l'Europe. Il a su mettre en place une politique étrangère multivectorielle, améliorer la stabilité politique et relancer la croissance économique nationale. L'Azerbaïdjan est fermement engagé sur la voie de l'intégration européenne.

12/2013

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Actualité et médias

1914-2014. L'Europe sortie de l'Histoire ?

Ce n’est pas s’avancer beaucoup que de prédire que la commémoration du déclenchement de la Grande Guerre, en 2014, sera asservie à des fins politiques. Au nom du "Plus jamais ça !", il s’agira, pour les classes dirigeantes, de justifier la mise en congé de la démocratie au prétexte, cent fois ressassé, de "sauver l’Europe" de ses démons. Il m’a paru éclairant de rapprocher les deux mondialisations, la 1ère sous égide britannique, qui a conduit au premier conflit mondial, la 2e sous égide américaine, qui a entraîné la crise du capitalisme financier et l’actuel basculement du monde. La montée de la Chine peut-elle se comparer à celle de l’Allemagne impériale avant 1914 ? La brutale accélération du déclin européen, à travers la crise de la monnaie unique, n’illustre-t-elle pas l’erreur de conception qui a présidé à la construction européenne ? Si la place de l’Europe dans le monde s’est réduite, en Europe même l’Allemagne qui avait perdu les deux guerres mondiales a-t-elle vraiment "gagné la paix" ? A la nouvelle bipolarité du monde qui s’esquisse entre la Chine et l’Amérique, il est souhaitable d’opposer la vision d’un monde multipolaire où l’Europe tiendra toute sa place. Mais une autre que celle qui a échoué : une Europe réconciliée avec ses nations, compatible avec la République, où la France et l’Allemagne pourront de concert penser vraiment l’avenir d’un ensemble allant de la Méditerranée à la Russie. Dans une "réconciliation" enfin purgée de ses ambigüités et de ses non-dits : celle de deux grands peuples ayant surmonté leur histoire et capables de la continuer.

10/2013

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Philosophie

Réflexions sur l'autorité et sa crise

Publiées en 1921, les Réflexions sont nées de l'exigence de comprendre d'un point de vue philosophique et politique la crise profonde qui secoue la société européenne après la Première Guerre mondiale. A la lumière de l'enseignement de Vico, l'autorité est pour Capograssi le moment où le monde humain prend naissance, le principe qui donne consistance à l'action de l'individu et légitimité à l'Etat. L'autorité n'agit dans la société comme ferment d'unification que dans la mesure où elle est le résultat de l'activité libre et spontanée des individus et des forces sociales : elle se distingue du système de contraintes qui aboutit au pouvoir de l'Etat. Sa tâche essentielle est de rendre chacun égal à lui même : elle consiste donc à mettre chacun dans les conditions d'être pleinement homme. En ce sens, l'autorité a pour devoir de faire justice, en rendant à chacun le sien. Disparaît ainsi l'alternative traditionnelle entre autorité et égalité, ainsi qu'entre autorité et liberté. En 1921, Capograssi annonce que le "mal obscur" de la société contemporaine est la "nouvelle tyrannie", l'Etat comme fait, l'Etat comme force, l'Etat autoritaire, qui est en réalité la négation de l'autorité. L'analyse de la genèse et de l'essence du totalitarisme, celle des situations humaines, économiques et sociales et des positions éthiques concourant à donner à la crise une solution totalitaire qui s'emparera tragiquement de l'Europe, font des Réflexions un livre étonnamment lucide et prophétique. Ses avancées demeurent décisives pour comprendre sans la dénaturer l'articulation de l'autorité et de la liberté, de l'autorité et de l'égalité, et pour envisager avec rigueur le concept de "crise".

11/2013

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Littérature étrangère

Les aventures d'Elizabeth à Rügen

L'île de Rügen, en mer Baltique, au large de la Poméranie : falaises de craie, forêts de hêtres et de pins, étangs et lacs, stations balnéaires sans prétention. C'est là qu'Elizabeth quittant mari et enfants, a décidé de passer quelques jours en compagnie de sa fidèle femme chambre, Gertrud, avec sa victoria, son cocher, ses peignoirs et son carton à chapeaux. Mais sa solitude est bien troublée par la rencontre est bien vite troublée par la rencontre de l'insupportable épouse d'un évêque anglais - toutefois accompagnée de son fils "charmant de sa personne" - mais aussi d'une cousine depuis longtemps perdue de vue, dont la vie conjugale est fort troublée. Décidément les îles ne sont pas toujours des havres de calme propices à la solitude. Ainsi ce livre qui avait pour ambition d'être un petit guide de voyage, devient vite un récit plein de rebondissements qui témoignent du sens de l'ironie ainsi que de l'humour tendre et lucide qui sont la marque d'Elizabeth von Arnim. Cousine de la romancière Katherine Mansfield, Elizabeth von Arnim (1866-1941), est née Mary "May" Annette Beauchamp en Australie. Elle reçoit une éducation européenne avant d'entamer un grand tour à travers l'Europe, au cours duquel elle rencontre le comte Henning August von Arnim-Schlagenthin, un aristocrate prussien, cousin du poète romantique Achim von Arnim. Après quelques années passées à Berlin, elle découvre le domaine familial de Nassenheide et décide de s'y installer. En 1898, elle publie anonymement son premier ouvrage, Elizabeth et son jardin allemand, véritable événement littéraire de la fin du siècle. À la mort de son époux, elle s'installe en Suisse et entretient pendant un temps une liaison tapageuse avec l'écrivain H. G. Wells avant un remariage malheureux avec Lord John Russel.

04/2014

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BD tout public

La grande guerre de Charlie Tome 5 : Les tranchées d'Ypres

De retour de permission, Charlie a retrouvé son unité et repart au front prendre position dans le terrible saillant d'Ypres, dans les Flandres. Décimés au cours de la bataille de la Somme, les effectifs sont largement renouvelés et les rôles redistribués. Charlie fait désormais, à 17 ans, figure de vétéran. Alors qu'un nouvel assaut sanglant se prépare dans cette zone tristement célèbre, c'est l'occasion de suivre le quotidien des soldats des tranchées et leur préparation au combat. Même à l'arrière, les épreuves sont permanentes pour les hommes du rang, le relâchement est interdit et la mort frappe toujours aussi aveuglément... Considérée comme l'une des meilleures bandes dessinées de guerre jamais écrites, La Grande Guerre de Charlie relate le quotidien du jeune Charlie Bourne, engagé volontaire dans l'armée Britannique pendant la Grande Guerre. Après la Bataille de la Somme (Volumes 1 à 3), les épreuves endurées par les civils et la Bataille de Verdun (vol. 4), ce volume est consacré à la préparation des hommes au combat, avant les grandes batailles dans les Flandres (Ypres, Passchendaele...). Série la plus longue écrite sur la Première Guerre Mondiale (10 volumes prévus ! ), La Grande Guerre de Charlie est une oeuvre unique dans la bande dessinée qui mêle habilement le format et le ton de la série au documentaire. Le résultat est une oeuvre humaniste incroyablement poignante qui n'oublie jamais de divertir tout en levant le voile sur les drames quotidiens endurés au cours de ce sanglant épisode de l'Histoire. A la veille du centenaire de cette hécatombe européenne, la redécouverte de ce chef d'oeuvre de la bande dessinée de guerre nous rappelle à quel point cette épreuve a été vécue douloureusement de chaque côté des frontières.

10/2013

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Histoire de France

Justifier la guerre. Censure et propagande dans l'Europe du XVIIe siècle (France-Angleterre)

Par leur dimension européenne et mondiale, leur durée, leur coût humain et financier, leurs contraintes logistiques, les guerres du "siècle de fer" ont nourri un flot de discours, oraux et écrits, où se mêlent justifications du recours à la violence armée et dénonciations de l'ennemi. Du roi de guerre qui met en scène son pouvoir monarchique à celui qui justifie sa politique étrangère pour obtenir des impôts élevés, du parlementaire qui cherche sa place au sein d'un parti politique à l'homme d'Eglise qui veut gagner la protection du monarque, de l'éditeur en attente d'un succès de librairie au pamphlétaire en quête des bonnes grâces d'un mécène ou du public, tous s'expriment sur les guerres contemporaines. Multiples, les prises de parole sur les guerres sont rarement neutres et le plus souvent investies d'une portée politique tant la guerre et ses justifications sont liées à la souveraineté. Alors que le pouvoir étatique se renforce dans l'Europe du XVIIe siècle, les monarques cherchent à monopoliser non seulement la violence armée mais le discours la concernant. L'analyse comparée de la France de Louis XIV et de l'Angleterre des lendemains de la Glorieuse Révolution révèle que, quelle que soit l'étendue de leurs pouvoirs, les princes tentent de contrôler le discours sur les guerres contemporaines. Une telle démarche est loin d'être acceptée sans heurs et sans contestations à une époque où l'espace public offre aux sujets de plus en plus de possibilités de s'exprimer et où l'information circule rapidement à travers toute l'Europe. Le discours sur la guerre et ses justifications s'avère une véritable matrice politique qui interroge le pacte entre le monarque et ses sujets. Il contribue ainsi à redéfinir les cultures politiques des pays belligérants.

03/2014

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Littérature étrangère

Confiteor

Barcelone années cinquante, le jeune Adrià grandit dans un vaste appartement ombreux, entre un père qui veut faire de lui un humaniste polyglotte et une mère qui le destine à une carrière de violoniste virtuose. Brillant, solitaire et docile, le garçon essaie de satisfaire au mieux les ambitions démesurées dont il est dépositaire, jusqu'au jour où il entrevoit la provenance douteuse de la fortune familiale, issue d'un magasin d'antiquités extorquées sans vergogne. Un demi-siècle plus tard, juste avant que sa mémoire ne l'abandonne, Adrià tente de mettre en forme l'histoire familiale dont un violon d'exception, une médaille et un linge de table souillé constituent les tragiques emblèmes. De fait, la révélation progressive ressaisit la funeste histoire européenne et plonge ses racines aux sources du mal. De l'Inquisition à la dictature espagnole et à l'Allemagne nazie, d'Anvers à la Cité du Vatican, vies et destins se répondent pour converger vers Auschwitz-Birkenau, épicentre de l'abjection totale. Confiteor défie les lois de la narration pour ordonner un chaos magistral et emplir de musique une cathédrale profane. Sara, la femme tant aimée, est la destinataire de cet immense récit relayé par Bernat, l'ami envié et envieux dont la présence éclaire jusqu'à l'instant où s'anéantit toute conscience. Alors le lecteur peut embrasser l'itinéraire d'un enfant sans amour, puis l'affliction d'un adulte sans dieu, aux prises avec le Mal souverain qui, à travers les siècles, dépose en chacun la possibilité de l'inhumain - à quoi répond ici la soif de beauté, de connaissance et de pardon, seuls viatiques, peut-être, pour récuser si peu que ce soit l'enfer sur la terre.

09/2013

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Policiers

Réseau d'état

A la veille des élections présidentielles, un homme à bout de souffle qu’on essaie ? en très haut lieu ? de faire passer pour un terroriste, est traqué par toutes les polices de France. La cible, un ancien gauchiste devenu mercenaire pour une obscure officine spécialiste des coups tordus, a dans sa jeunesse entretenu des relations plus que privilégiées avec plusieurs hommes d’État. Et détient peut-être des dossiers compromettants sur certains d’entre eux… Une excellente raison sans doute de déclencher les manœuvres sans foi ni loi des cercles rapprochés du pouvoir afin de le faire disparaître au plus vite… et définitivement ! De la Françafrique à la présidence de la Commission européenne, en passant par les fameux dîners du Siècle, il faudra toute la perspicacité de Lou, journaliste politique d’un grand quotidien national, talentueuse et opiniâtre, pour dénouer les fils complexes de cet écheveau politique à l’allure très contemporaine…Aux dires de certains, le réseau Berlucci serait une officine de la CIA, ayant pour vocation d’être le bras armé et surtout financier du complexe militaro-industriel américain. Le business plan est exemplaire : réunir dans son staff une flopée de dirigeants politiques ? tous pays confondus ?, prendre dans le monde entier le contrôle d’entreprises stratégiques et capter ainsi de très nombreuses commandes d’État. Simple et redoutablement efficace ! La cible est un ancien anar, spécialiste des coups tordus pour l’officine, mais devenu soudain très gênant… les temps changent ! Ses camarades de jeunesse ? tous survivants de 68 ? sont depuis passés pour la plupart et sans vergogne apparente, du trotskisme à la politique et à la finance débridée. Argent, pouvoir et intrigues… Tout est là… le reste est affaire de fiction… ou presque ! Et dans ce premier polar, Hugues Leforestier la met en scène avec une efficacité redoutable… Bien sûr, toute ressemblance, bla bla bla…

06/2012

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Droit

Transparence, démocratie et gouvernance citoyenne

Le principe de transparence exerce un immense pouvoir de séduction sur les esprits. Notion d'origine anglo-saxonne, solidement développée aux États-Unis dès le XIXe siècle et placée aux fondements de l'Union européenne par le Traité de Maastricht, la transparence a envahi les sphères de la politique, du droit, de l'économie, des finances et des médias. L'apparition des nouvelles technologies n'a fait qu'accélérer le mouvement, faisant naître l'espoir d'une nouvelle forme de gouvernement fondée sur une véritable gouvernance citoyenne qui propulsera la démocratie dans un nouvel âge. Mais cet idéal est-il réaliste ? Quelles limites les impératifs de sécurité nationale, de protection de la vie privée ou les contraintes de la gestion publique font-elles peser sur lui ? À quel niveau, local, régional ou national, trouve-t-il ses meilleures chances de réalisation ? Quelles conséquences financières entraîne-t-il ? C'est à ces interrogations que des intervenants venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique du Nord et d'Amérique latine ont répondues lors du premier colloque international du Centre de droit public comparé (CDPC) de l'université Panthéon-Assas, tenu en mai 2014. Les interventions, consignées dans cet ouvrage, permettent de prendre la mesure des exigences de la transparence et des aspirations à la gouvernance citoyenne qu'elle engendre dans les démocraties contemporaines au sein des différents champs du droit public (droit constitutionnel, droit des libertés, droit administratif et finances publiques) et aux différents niveaux de gouvernement (local, national et européen). Avec les contributions de Renaud Bourget, Carolina Cerda-Guzman, Christina E. Wells, Marta Franch i Saguer, Anne Gazier, Gilles J. Guglielmi, Daniel Mockle, Carlos Molina, Gérard Pekassa Ndam, Christophe Sinnassamy, Jacques Ziller et Élisabeth Zoller.

10/2014

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Histoire internationale

De Jörg Haider à Heinz-Christian Strache. L'extrême droite autrichienne à l'assaut du pouvoir

Né en 1950 en Haute-Autriche, Jörg Haider est devenu, à partir de 1986, le leader charismatique et flamboyant, à l'allure de play-boy, d'un parti de nostalgiques du IIIe Reich, le FPÖ. Il a su se bâtir une image de Robin des bois moderne, d'avocat des intérêts du "peuple" et des petites gens. A partir de 1995, Haider a donné à cette formation un profil idéologique antieuropéen, anti immigrés et antisystème. Ses dérapages sémantiques faisant des camps de concentration des "camps de travail", ses dithyrambes à la gloire de "la génération du Front" - en particulier de la SS - ont fait scandale. Avec 27 % des suffrages lors des élections de 1999, le FPÖ est entré dans un gouvernement d'alliance avec le parti conservateur, entre 2000 et 2006, ce qui a même mené la Communauté européenne au bord d'une crise internationale. La scission du FPÖ, en 2005, et surtout la mort de Jörg Raider dans un spectaculaire accident de voiture, le 11 octobre 2008, pouvaient laisser croire que l'extrême droite entrerait en décomposition. Pourtant les obsèques quasi nationales réservées à Haider ont montré la profondeur de l'ancrage populiste dans une partie de la population. Ce qui est aujourd'hui confirmé par la montée en puissance d'un nouveau leader charismatique du FPÖ, Heinz-Christian Strache, qui pourrait accéder au pouvoir en 2012. Dans cet ouvrage, Patrick Moreau aborde de manière approfondie l'histoire du phénomène populiste de droite le plus spectaculaire de ces vingt dernières années en Europe. Il soulève le problème de l'attitude des forces de la droite traditionnelle à l'égard de ces partis populistes, qui a, entre autres, dominé la scène politique française depuis deux décennies en raison de la présence récurrente du Front national de Jean-Marie et de Marine Le Pen.

02/2012

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Sociologie

Afrique, la voie du cannibalisme culturel. A la recherche de la source commune identitaire de l'Afrique

L'Histoire, pour ne pas être simplement événementielle, doit avoir une longueur et une largeur longues et larges à la fois, c'est-à-dire, durée et spatialité. Or, durée et spatialité, la romanité, source commune identitaire de l'Europe, les avait suffisamment eues. L'Europe d'aujourd'hui s'alimente de sa romanité depuis la période républicaine et impériale. Et quelle est la source commune identitaire de l'Afrique identifiable au classicisme européen ? L'absence de groupes ethniques en France, malgré ses nombreux parlers régionaux, par exemple, est la conséquence de la durée et de la spatialité de l'histoire commune de ce pays. Et si "l'Afrique n'a pas d'histoire" visait de tels exemples ? Et, étant donné l'impossibilité qu'Homère et Virgile ne comportent des brins d'éléments venus des Barbares, le classicisme, source commune identitaire de l'Europe, ne peut nullement signifier le propre de l'Europe. Mais l'élite universitaire européenne a compris tout cela et proclame dignement l'inexistence du propre de l'Europe, qui ne peut être que l'appropriation de ce qui lui est étranger, et l'inexistence du non-européen également, le monde entier étant infecté de phénomènes venus d'Europe. D'où la secondarité culturelle qui invite au cannibalisme culturel. Aucune civilisation n'ayant une origine absolue, toute culture se nourrissant de celles qui l'ont précédée et toute civilisation étant également du sclérosé, qui est la fin ultime de toute culture, la disparition de l'une contient en germe la naissance de l'autre. L'Afrique a donc intérêt à être un continent contenant, comme l'Europe. Et l'échec de l'auto-déterminisme linguistique de l'Inde montre à l'Afrique qu'une langue internationale étrangère, fût-elle celle du colonisateur, peut bien faire l'affaire d'une nation en matière d'unité et de cohésion nationales.

01/2012

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Histoire de France

Correspondance politique de brumaire an IV à 1823

De brumaire an IV (novembre 1795) à thermidor an VII (juillet 1799), période pendant laquelle il est écarté du gouvernement (Convention et début du Directoire), et réfugié en Normandie, puis pendant toute la durée de sa retraite politique (fin 1799 à 1825), à Paris, occupé par la reprise de son ancienne profession d'avocat, Robert Lindet a entretenu une correspondance suivie avec Pierre Mesnil, opposant politique devenu son ami, puis son beau-père. Il fait part dans cette correspondance de ses sentiments sur la politique du Directoire puis de Napoléon Bonaparte. Nous assistons ensuite à ses efforts pour échapper à l'exil suite au retour des Bourbons et enfin à la manifestation de son opposition à la loi sur la conversion des rentes. Une galerie de portraits de ses contemporains qu'il a bien connus clôt cet ouvrage où l'auteur semble répondre à la question : " La France doit-elle républicaniser le monde ? ". Un témoignage en direct des événements qui marquèrent la société européenne relaté par l'ancien responsable de la politique économique du Comité de Salut public. Jean-Baptiste-Robert Lindet, né à Bernay en 1746, y mena une carrière d'avocat jusqu'à la Révolution lorsqu'il fut le premier maire élu de sa ville. Membre ensuite de l'Assemblée législative, puis de la Convention, il fut avec Carnot un élément actif et modérateur, autant qu'il pouvait l'être, du Comité de Salut public dont il fit partie pendant 18 mois. Après une éclipse lors de la réaction thermidorienne, il se vit confier le portefeuille des Finances pour les trois derniers mois du Directoire. Il se retira lors du coup d'État du 18 Brumaire, reprenant alors sa profession d'avocat jusqu'à sa mort en 1825.

05/2011

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Histoire internationale

Kwamé Nkrumah, un pionnier de l'Union africaine. Tome 1

a la création de l'Union africaine, toute la presse occidentale, sans aucune exception, a brandi l'idée selon laquelle cette union était précoce, voire précipitée. Qui ignore que l'idée du panafricanisme est de loin antérieure à celle de l'Union européenne ? Ce fut Winston Churchill qui lança l'idée des "Etats-Unis d'Europe" en 1946. Le traité de Rome, qui crée le Marché commun, ne date que de 1957. Né de la diaspora noire, le panafricanisme remonte au contraire au XIXe siècle, avec pour précurseur Henry Sylvester-Williams, avocat de Trinidad. A vrai dire, la question noire se pose aux Etats-Unis depuis 1852, avec la publication de La Case de l'oncle Tom, roman de Harriet Beecher-Stowe, contre l'esclavage. Puis, elle s'amplifie avec la guerre de Sécession dès 1850 (1861-1865). La publication de The Souls of Black Folk, en 1903, fait de William Edwart Burghardt Du Bois le vrai père du panafricanisme ; puis suivra Marcus Garvey avec son panafricanisme messianique. Plus près de nous, Malcolm X, leader noir assassiné le 21 février 1965, effectua plusieurs voyages en Afrique, rencontrant notamment Kwamé Nkrumah, et mit au point sa théorie selon laquelle l'unité africaine serait la clé du problème noir. C'est donc l'ignorance de cette histoire qui fait dire que l'Union africaine est précoce. En fait, les ennemis de l'Afrique ont peur de son unité, car les pays unis sont toujours plus forts et effraient les pays d'en face. Voilà ce qui nous a poussé à écrire sur les pionniers de l'Union africaine. A tout seigneur, tout honneur, nous avons commencé par le premier panafricaniste africain : Kwamé Nkrumah.

05/2011

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Droit

Les pratiques de l'industrie pharmaceutique au regard du droit de la concurrence

Confrontés à une concurrence de plus en plus importante, les laboratoires pharmaceutiques, qu'ils soient fabricants de médicaments princeps ou de génériques, se livrent aujourd'hui à une véritable guerre commerciale. Tous les outils juridiques (droits de propriété intellectuelle, droit des contrats, protection des données, etc.) sont exploités par les entreprises dans le but d'acquérir ou de conserver des parts de marché, et donc d'évincer une concurrence potentielle, et cela pour assurer le financement de la recherche et de l'innovation. Mais le médicament n'est pas une marchandise comme les autres et l'accès aux médicaments, et donc à la santé, commande une certaine maîtrise des dépenses publiques par les pouvoirs publics. Pour cela, il est notamment important que les médicaments génériques, moins chers et tout aussi sûrs que les médicaments princeps, puissent se substituer à ces derniers le plus rapidement possible sur le marché mondial. À cette fin, la Commission européenne a rendu un rapport d'enquête en juillet 2009 sur les pratiques au sein de l'industrie pharmaceutique, qui pointe du doigt un certain nombre de ces pratiques susceptibles de s'avérer contraires au droit communautaire de la concurrence et notamment à l'interdiction des ententes et abus de position dominante. Le but de cette journée d'étude, organisée conjointement par le Credimi (Centre de recherche sur 1: droit des marchés et des investissements internationaux) et la Faculté de Pharmacie (Sylvie Huichard et Agnès Tabutiaux), avec l'aide du Nile (agence conseil en affaires publiques), est de mettre en lumière en quoi certaines de ces pratiques peuvent s'avérer contraires au droit de la concurrence, ainsi que la difficulté à tracer les frontières en ce domaine entre le licite et l'illicite.

07/2010

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Littérature française

Les Mystères de Paris

Le 21 mai 1880, la veille de la parution des Croquis parisiens, le directeur du Gaulois, Arthur Meyer, présente à la une de son journal un " bataillon renouvelé de chroniqueurs, pris parmi les jeunes ". Au programme : " Les Mystères de Paris, par M. Huysmans ", auteur de quatre textes parus du 6 au 26 juin 1880. Ce " réaliste de la nouvelle école " propose l'exploration d'un Paris qu'il ne fait pas bon fréquenter lorsqu'on est un honnête bourgeois : les coups de poings s'échangent facilement, l'eau est " destinée non à être bue, mais à aider la fonte du sucre ". " C'est dans l'un de ces endroits ", annonce l'auteur, " que je mènerai le lecteur, s'il n'a point l'odorat trop sensible et le tympan trop faible ". Cette série oubliée nous fait pénétrer dans l'atelier de confection des ouvrières comme dans celui de l'écrivain. " Robes et manteaux " a été distillé dans un roman : En ménage (1881). " Tabatières et riz-pain-sel " aurait pu connaître le même sort, mais l'oeuvre ne fut pas achevée, et le texte servit d'esquisse au " Bal de la Brasserie européenne " (ajouté à l'édition augmentée des Croquis parisiens en 1886). " Une goguette ", modifié et repris dans plusieurs revues jusqu'en 1898, n'avait jamais été réédité dans ses premières versions. Et si " L'extralucide " et sa cocasse séance de magnétisme ont été abandonnés, la question des phénomènes inexplicables a fini par être prise au sérieux. Elle est au coeur des réflexions de Durtal, qui se demande, dans Là-bas (1891) : " comment nier le mystère qui surgit, chez nous, à nos côtés, dans la rue, partout, quand on y songe ? "

10/2009

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Histoire internationale

Elisabeth de Belgique. Ou la naissance d'une reine

L'épouse du roi Albert demeure dans la mémoire des Belges et dans celle de tous les Européens une figure rayonnante de chaleur, de courage et d'humanisme. Durant la Première Guerre mondiale, elle alla bien au-delà de ce qu'on exigeait en ce temps d'une souveraine en fait de bonnes oeuvres, et cette reine d'origine bavaroise se dépensa sans compter pour les blessés et les réfugiés. Tout en fortifiant cet esprit de résistance qui a valu à son royal mari le surnom de " roi chevalier ", elle tenta en 1917 de faire arrêter la tuerie (elle devait d'ailleurs, jusqu'à la fin de ses jours, se montrer une ardente propagandiste de l'entente entre les nations). Après la mort du roi en 1934 et après les difficultés rencontrées par Léopold III, son fils, à la fin du second conflit mondial son prestige joua un rôle non négligeable dans le crédit dont jouit la monarchie qu'incarne aujourd'hui son petit-fils Baudouin. Mais peut-être est-ce dans le domaine artistique qu'elle aura le mieux servi son pays : amie des poètes et des écrivains (Verhaeren, Valéry, Romain Rolland, Colette, Cocteau ... ), des savants (Einstein, la famille Curie ... ), mais plus encore des musiciens (Menuhin, Casals, Cïistrakh ... ), elle aida la Belgique d'après-guerre à retrouver une place de premier plan dans la culture européenne. Le Concours musical international Reine Elisabeth qu'elle a créé et qui se déroule chaque année à Bruxelles n'en est-il pas une preuve évidente ? Défi au malheur et à la souffrance, défi à l'ignorance et à la sottise, défi à la laideur et à la tristesse : elle aura refusé toutes les fatalités et gagné la plupart de ses combats.

01/1987

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Actualité et médias

Sortir la gauche du coma. Comprendre les racines d'un désastre

Le printemps électoral pourri de la gauche en 2002 clôt un cycle historique. Les causes de la spectaculaire déroute de Lionel Jospin ne sont pas conjoncturelles. C'est la gauche de gouvernement, celle qui a dirigé le pays pendant quinze des vingt et une dernières années, qui a été sanctionnée. L'expérience de la " gauche plurielle " est finalement le dernier épisode de l'aventure mitterrandienne. Au lieu de se renouveler, les socialistes se sont dramatiquement coupés du pays, de ses préoccupations comme de ses aspirations. C'est toute la gauche construite depuis le congrès d'Épinay de 1971 qui est radicalement remise en cause par l'imprévu verdict des urnes. L'inévitable débat qui s'ouvrira en son sein, sur les causes de la défaite et les voies d'une refondation, s'annonce douloureux. La gauche française paie au prix fort toute une série de tares qui remontent loin dans son histoire : sa mythologie révolutionnaire et sa timidité gestionnaire, son mépris du réel et son amour de l'abstraction, son opportunisme et son sectarisme, au fond sa méfiance à l'égard de la société. La profonde crise dans laquelle se débat la social-démocratie européenne rend cet examen de conscience encore plus ardu. La plupart des gauches occidentales se sont engagées dans un révisionnisme qui a détruit ses vieux dogmes sans les remplacer par une nouvelle doctrine. L'Europe rose n'est plus qu'un souvenir. Et la voie tracée par Tony Blair pose un redoutable défi à une gauche française contrainte de se repenser de fond en comble. Dans cet essai vif et documenté, l'auteur décortique, sans complaisance ni propagandisme, la grave crise que traverse la gauche française. Un livre, nourri d'analyses historiques et internationales, à lire par tous ceux que préoccupe son avenir.

09/2002

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 3, Philosopher à trente ans

Jaurès philosophe n'est certes pas l'image la mieux connue du personnage. Les mineurs de Carmaux ne s'y intéressaient guère et la plupart des histoires de la philosophie parues au XXe siècle ignorent jusqu'à son nom : le militantisme socialiste fut longtemps de mauvais aloi aux yeux des milieux intellectuels. Ce volume est conçu pour mettre fin à cette injustice et pour souligner l'enracinement philosophique de l'action de Jaurès, sans préjuger ce que lui ont apporté plus tard la défense des travailleurs et la découverte des problèmes du XXe siècle. Les textes reproduits, introduits et annotés ici s'arrêtent en 1891-1892, année où il déposa et soutint ses thèses de doctorat, avant de se définir explicitement comme socialiste engagé dans les luttes politiques et sociales. La thèse principale, De la réalité du monde sensible, est, au sens propre du terme, une ontologie : l'être y est explicité comme la réalité concrète dans toute sa complexité et sa diversité. Jaurès y expose sa vision du monde en relation avec la tradition philosophique européenne, de Démocrite à Kant. Il dialogue avec son camarade de promotion, Bergson. Ecrite en latin, la thèse complémentaire (dont la version française a été soigneusement revue) n'est pas une étude historique sur " Les origines du socialisme allemand ", comme l'a longtemps laissé croire une traduction maladroite du titre, mais un travail de philosophie qui prolonge la grande thèse en renvoyant aux traditions conceptuelles et politiques de la pensée allemande. A travers elle, l'" être en puissance " passe à l'être en acte du socialisme. La philosophie de Jaurès doit désormais intéresser non seulement les philosophes, mais les historiens et les hommes politiques, les acteurs de l'histoire à qui elle propose des fondements théoriques.

01/2000

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Montagne

La philosophie du Mont Blanc. De l'alpinisme à l'économie immatérielle

Au milieu du XVIIIe siècle, lorsqu'il surgit dans un paysage où nul ne l'avait jamais repéré, si ce n'est, vaguement, comme " montagne Maudite ", le mont Blanc symbolise un nouveau regard porté sur la nature, celui de la science, si différent du regard religieux qui tendait à diaboliser le relief. Le XIXe siècle amplifie cette réhabilitation. Les écrivains romantiques se pressent à Chamonix et dans l'Oberland bernois érigés en temples de la nature. L'alpinisme fascine. On y voit la synthèse du progrès scientifique, du sentiment esthétique et de l'exploit individuel. Ainsi, sur les pentes du mont Blanc, naît une épopée positive, vérifiable, qui délivre le sentiment épique des mythes chevaleresques. Jeune, rationnelle, pacifique, sportive, l'aventure alpine découvre expérimentalement le cadre conceptuel qui inspirera le nouvel olympisme. Premiers héros " démocratiques ", les grands alpinistes victoriens - Whimper, Croz, Mummery... - préfigurent les stars du sport moderne. Dans une civilisation hantée par la violence et le sacré, cette apparition d'un enthousiasme ludique et profane suscite d'inévitables résistances. Séduisant, dynamique, médiatique, le " laboratoire alpin " promeut une vision décontractée du temps libre qui heurte ceux qui associent l'oisiveté à une faute qu'il faut racheter par la pénitence ou transcender par la guerre. A la fin du me siècle, quand la fièvre nationaliste fragilise la paix européenne, les imprécations fusent contre les Alpes " dégradées " par une mode " superficielle " et " cosmopolite ". Ce premier procès cristallise déjà les éloges et les anathèmes qui vont rythmer l'ascension irrésistible des loisirs de plein air dans le monde contemporain. Rompant avec les chroniques traditionnelles de l'aventure alpine, La Philosophie du mont Blanc restitue les Alpes parmi les " lieux de mémoire " qui ont façonné la civilisation.

02/2000

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Musique, danse

Roland de Lassus

Compositeur majeur de la Renaissance, Roland de Lassus (1532-1594) connut de son vivant une grande notoriété, à l'échelle européenne. Né à Mons, il voyage en France et en Italie avec le vice-roi de Sicile ; en poste à Naples, puis à Rome, il retrouve les Flandres en séjournant à Anvers. C'est à Munich, où il s'installe en 1556 auprès des ducs de Bavière, qu'il passe la plus grande partie de sa vie, sans toutefois cesser de parcourir l'Europe. Couronné d'honneurs, il est publié en Flandre, à Venise, à Paris, en Allemagne. Annie Cœurdevey retrace de façon minutieuse la carrière de ce compositeur éclectique qui, d'abord jeune homme orgueilleux et prêt à tout pour arriver, devient un homme mûr avide d'argent et d'honneurs puis un vieil homme inquiet du salut de son âme. Si, comme pour tout musicien de cette époque, les sources sont lacunaires, la connaissance de l'être intime de Lassus s'appuie sur des documents captivants, en particulier la correspondance que le musicien adressa au duc de Bavière ; ces lettres, écrites dans un mélange de toutes les langues que pratiquait Lassus, révèlent, par leur talent d'écriture hors du commun, une personnalité d'exception. Son œuvre très vaste, qui constitue l'apogée de la polyphonie du XVIe siècle, comporte quelques pièces profanes (des chansons françaises entre autres) mais essentiellement des compositions religieuses (messes, motets, madrigaux spirituels). A l'époque des querelles religieuses et du concile de Trente, Lassus, fervent catholique, est attaché aux cours engagées dans la défense de cette foi. La richesse de son écriture, sa maîtrise de l'héritage polyphonique et la façon dont il constitue une synthèse de son époque sont étudiées en détail, force exemples musicaux à l'appui.

03/2003

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Histoire de France

Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918

La guerre de 1914 fut la " dernière guerre aux mesures humaines, écrivait Dorgelès, le courage valait une arme, les combattants se sont affrontés poitrine contre poitrine. Mais c'est aussi la première guerre où s'est révélée l'horreur du siècle à venir. " Je sentais l'Homme mourir en moi, écrira Drieu La Rochelle. La guerre n'est plus la guerre. Ce Dictionnaire de La Grande Guerre apporte un éclairage nouveau et exhaustif sur le long conflit qui fit entrer l'Europe dans un cycle de tragiques métamorphoses. Quatre années interminables qui s'achèvent le 11 novembre 1918, quand les bugles sonnent enfin le cessez-le-feu et que les Poilus sortent des tranchées sans plus pouvoir parler. Sont présents dans cet ouvrage les hommes, anonymes ou glorieux, les batailles, les territoires et les nombreux théâtres d'opérations, mais aussi les armements, les matériels et les conditions de vie, les notions d'engagement et de contrainte, d'insoumission, de fraternisation, de patriotisme. L'on y croise des généraux, des Poilus, des gueules cassées, des écrivains et des poètes dont un grand nombre morts au champ d'honneur, comme Alain-Fournier, Péguy ou Psichari, mais aussi des journalistes, des hommes politiques, des industriels, des scientifiques. François Cochet et Rémy Porte ont dirigé la rédaction de ce volume, qui a mobilisé les meilleurs chercheurs aussi bien en France qu'à l'étranger. La diversité des auteurs, la qualité de leur réflexion, leur longue fréquentation des archives, tout concourt à faire de ce Dictionnaire un outil indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire européenne du XXe siècle. Quelques mois après la mort du dernier Poilu, alors que ces événements s'effacent lentement de la mémoire collective, voici un ouvrage, unique en son genre, pour ne pas oublier. Daniel Rondeau

10/2008

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Beaux arts

La vraie image. Croire aux images ?

Qu'est-ce qu'une vraie image ? Poursuivant son étude de la signification de l'image dans la culture occidentale, Hans Belting interroge ici notre besoin fondamental d'images vraies et authentiques, susceptibles de rendre compte et de reproduire la réalité telle qu'elle est. Il montre que notre compréhension de l'image est marquée, aujourd'hui encore, par une survivance de notions religieuses : la foi chrétienne a joué en Occident un rôle formateur de l'identité et de la conscience et nous avons intériorisé les tentatives sans cesse recommencées d'une définition de l'image qui se sont accomplies dans son orbe. Plutôt que de dérouler une histoire linéaire, l'auteur procède ici par sondages, en pointant son attention sur deux moments clés, deux accélérations critiques où la culture européenne franchit à chaque fois un seuil : la fin de l'Antiquité d'abord, où la question de l'image est l'enjeu de débats philosophiques autour de la double nature du Christ ; la période de la Réforme ensuite, où la traduction de la Bible en langue vulgaire et sa diffusion par l'imprimerie entraînent comme une dévalorisation ontologique de l'image, contrainte de se replier désormais du côté de l'art et des théories esthétiques. La tradition religieuse des images, avec la part irréductible faite à la croyance, est donc bien davantage qu'un simple prélude naïf de leur complexité moderne. Dans La vraie image, Hans Belting tend magistralement l'arc qui relie l'aube des Temps nouveaux à notre époque contemporaine, en tissant des rapports inaperçus entre histoire de la religion, des images et des idées. A ce titre, le livre apparaît comme l'indispensable complément à ses deux précédents ouvrages, Image et culte (Cerf, 1998) et Pour une anthropologie des images (Gallimard, 2004).

10/2007