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discours Benoît Peeters

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Littérature étrangère

La nouvelle en Afrique noire francophone. Production, communication et réception

La nouvelle a été longtemps un genre négligé, tant du point de vue de l'édition que de la recherche. En Afrique noire francophone, soixante-dix ans de pratique sur le genre n'ont pas permis de dégager des ouvrages de référence. C'est pour rompre avec cet ostracisme qui frappe la forme courte dans les discours critiques que l'auteur du présent ouvrage a fait le choix d'une étude sur la nouvelle en Afrique noire francophone à travers une thèse. A travers un abondant corpus, l'auteur tire une typologie de la nouvelle africaine en se plaçant successivement à trois points de vue : d'abord une analyse thématique qui montre que le genre, dans cet espace, se place majoritairement du côté d'une esthétique réaliste. La nouvelle africaine en effet, reprend les thématiques que l'on rencontre généralement dans le roman africain : l'opposition ville/campagne ; la misère et la pauvreté ; l'importance de la tradition, la condition de la femme ; les traits de la satire sociale et politique. Ensuite, une analyse de plusieurs récits de nouvelles africaines qui permet de découvrir avec admiration que la narration des nouvelles obéit à des principes narratifs. Enfin, une partie consacrée à la réception de la nouvelle qui rappelle les conditions difficiles de la lecture en Afrique. Cette analyse qui relève du genre de la monographie descriptive témoigne d'une étude attentive des textes et d'une bonne maîtrise des catégories littéraires aujourd'hui utilisées. Retenons dans l'ensemble que ce livre agréablement écrit constitue un ouvrage utile à la connaissance de la nouvelle africaine.

02/2014

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Sciences politiques

La patrie, l’Europe et le monde. Eléments pour un débat sur l’identité des Européens

Les livres de cette collection ont été publiés dans un passé récent. Ils nous remettent en mémoire des événements parfois oubliés et offrent des analyses toujours pertinentes aujourd'hui, mais qu'il est nécessaire d'appréhender avec le recul de l'histoire. Ils offrent ainsi un éclairage indispensable pour comprendre l'évolution et la situation des sociétés actuelles. Avec les contributions de : Michel Ajoux, Yves Argoazlain de Benoist, Jacques Delimoges, Georges Feltin-Tracol, Philippe Forget, Christophe Gauer, Miodrag Jankovic, Patrick Keridan, Pierre Le Vigan, Michel Lhomme, Jacques Marlaud, Guy Portal, Bernard Yack En 1990, l'empire soviétique s'écroule. En 2008, l'empire capitaliste américain, dont l'Europe n'est qu'une annexe, vacille sur ses bases. (Nietzsche écrivait : "Seul devrait posséder celui qui a de l'esprit : autrement, la fortune est un danger public" , Opinions et sentences mêlées, § 310). L'apparition d'un nouveau désordre mondial et de nouvelles puissances sur l'échiquier international offre en Europe une nouvelle opportunité au mo­dèle carolin­gien qui, à partir du décisif noyau franco-allemand, pourrait être appelé à rayon­ner jusqu'aux confins de la Sibérie. Certes l'autorité régalienne et guerrière qui émane du personnage de Charlemagne n'est pas à la mode, nihiliste, d'aujourd'hui. Mais l'effondrement des uto­pies, et notam­ment la chute du rêve (capi­taliste) améri­cain dont nous subis­sons les sou­bresauts en ce moment, pourraient nous contraindre, à brève échéan­ce, à repenser nos modèles de société, à nous réinvestir en politi­que, à nous élever jusqu'à la notion d'Empire européen. Nous réaliserons bientôt que nos libertés, notre pratique démocratique, fort malmenées par les groupes de pression trans­nationaux, dépendent en fin de compte d'une telle éléva­tion du point de vue, du retour de ce que Nietzsche appelait la "Grande Politique" . Surmonter le nihilisme de la pseudo-démocratie ac­tuelle ne sera pas détruire la démocratie mais bien au contraire la res­taurer comme forme originelle de l'accord et du jeu entre l'homme et le monde. Mais n'anticipons pas sur ce débat qui aborde toutes ces ques­tions et beaucoup d'autres.

08/2021

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Non classé

Raising Children Bilingually through the ‘One Parent-One Language’ Approach

Parents who come from different language backgrounds often hope that their children will be able to speak the languages of both their parents. In families where this is the goal, the ‘one parent-one language' approach (Ronjat, 1913) is widely used. The ‘one parent-one language' approach is relatively effective in promoting active bilingualism among young children in a society where there is little support for the minority language. However, there is a general perception that maintenance of the minority language into middle childhood and beyond is difficult as during this period children's contacts with the outside world expand and the input in the majority language increases. This book examines the sociolinguistic environment and the nature of parental input for children from Japanese-Australian families, who have been exposed to Japanese and English through the ‘one parent-one language' approach in Australia. The research on which the book is based identifies factors which account for successful and unsuccessful cases of Japanese language maintenance of children from those families. The major part of this study involves discourse analysis of the conversations between four Japanese mothers and their primary school aged children based on audio-recordings over a period of 21 months. This qualitative approach is complemented by a quantitative study interviewing 25 Japanese mothers about their children's language experience.

02/2006

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Sociologie

Frontières en travail. Migrations, travail et fabrique des frontières dans le monde

Cet ouvrage rassemble des travaux qui analysent et décrivent ce qui arrive aujourd'hui aux frontières physiques de ces pays dont la proximité aux centres mondiaux du capitalisme réinvente le statut. De bords oubliés du monde, ces frontières désormais plantées sous les projecteurs des médias sont régulièrement montrées du doigt pour leur caractère crucial par les discours politiques. Mexique-USA, Maroc-Europe, ces lieux frontières sont devenus centraux, par la conjonction d'un double processus à bien des égards paradoxal. Car d'un côté, avec le renforcement d'un ensemble de dispositifs de fermeture et de contrôle du passage et du franchissement, ces frontières se veulent mises en scène d'un processus de dramatisation et de criminalisation des parcours migratoires "subalternes", tandis que d'un autre côté, l'installation de lieux de production fait de la frontière l'un de ces "ateliers" industriels où se réinvente silencieusement une part cachée des cadres économiques et sociaux du capitalisme mondialisé. Confrontation qui se résume en un paradoxe, lorsque la frontière est "zone franche" infranchissable. C'est donc tout l'intérêt de cet ouvrage que de rassembler dans une mise en perspective comparative des lieux très éloignés, du Mexique au Moyen-Orient en passant par le Maroc, qui ont en commun d'avoir vu leurs frontières devenir des laboratoires de la modernité, mais aussi de mettre en résonance deux champs de recherche qui se rencontrent peu, celui de la sociologie des nouvelles dynamiques migratoires et celui de la sociologie des nouveaux mondes industriels. Cet ouvrage veut d'abord mettre en évidence, décrire et exposer depuis l'intérieur des situations de travail et de circulation, ce qui se trame et s'organise dans les univers d'ordinaire peu exposés des zones frontalières de travail et de passage.

01/2020

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Musique, danse

Ecrits de Vincent d'Indy. Volume 1 (1877-1903)

Vincent d'Indy (1851-1931) est une figure éminente de la scène musicale française. Elève de César Franck, fervent wagnérien, membre de la Société nationale de musique, cofondateur puis directeur de la Schola Cantorum, il cumule les activités : compositeur, chef d'orchestre, pédagogue, organisateur de concerts, conférencier... C'est un homme d'action et de conviction, admiré autant que discuté de son vivant et célèbre pour ses prises de position polémiques. Sa notoriété a d'ailleurs souffert, après sa mort, d'une réputation de dogmatique, de réactionnaire, de nationaliste et d'antisémite à laquelle on l'a trop souvent réduit. S'ils ne sont pas sans fondements, ces jugements parfois caricaturaux doivent être réévalués. Les écrits publics du musicien - articles, conférences, discours, réponses à enquête, entretiens -, réunis pour la première fois, permettent de prendre connaissance de l'évolution année après année de ses idées esthétiques, politiques et pédagogiques, et de mettre celles-ci en perspective. Dans ce premier volume (1877-1903), Vincent d'Indy aborde, d'une plume alerte et souvent cinglante, tous les grands sujets de son temps : wagnérisme, théâtre lyrique, musique religieuse, chanson populaire, musique ancienne et modernité, enseignement, mais aussi éducation populaire et décentralisation, rapports entre l'art et l'Etat... Il révèle une âme de romantique attaché à l'expressivité comme aux grandes lois de l'architecture musicale, convaincu de sa mission éducatrice et de la dimension religieuse de l'art. S'employant à redonner vie aux chefs-d'oeuvre du passé comme à promouvoir la musique de ses contemporains, il se montre admirateur de l'époque gothique et du chant grégorien, de Palestrina, de Monteverdi, des tragédies lyriques de Rameau et de Gluck, de Beethoven et de Schumann, mais aussi du Pelléas et Mélisande de Debussy.

09/2019

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Sciences politiques

Regards croisés sur les printemps arabes. Ruptures/continuités dans l'analyse de sociétés en mutation

Cet ouvrage vise à répondre à une question en apparence très simple : qu'est-ce qui change, qu'est-ce qui reste immuable dans le monde arabe depuis 2011 ? Une vingtaine de chercheurs, spécialistes du monde arabe, provenant des différentes disciplines des sciences sociales, ont été interrogés sur la manière dont ils ont traité les évènements révolutionnaires ainsi que sur la manière dont ces évènements ont affecté leur travail de chercheur. On ne répond pas de la même façon à cette question que l'on soit économiste, géographe ou sociologue. L'articulation des outils, les méthodes, les objets et la nature des questions soulevées par les chercheurs diffèrent dans chaque discipline. De la même manière, la fabrication de la science et du discours interprétatif sur le monde arabe est faite par des êtres incarnés, qui tout en répondant à des questions générales, tentent aussi d'élucider des mystères relevant de la sphère privée, intime. Ainsi, il n'y a pas de réponse univoque à notre question de départ, il n'y a que des points de vue situés, des regards dont la légitimité ou la pertinence restent toujours à construire ou à consolider. La question du changement social est au fond une des questions fondamentales de l'ensemble des sciences sociales. Comment évoluent et se transforment les sociétés humaines ? Quelles logiques, globales ou particulières, oeuvrent à la transformation des sociétés ? Existe-t-il des invariants quant à la direction, aux mécanismes en jeux, aux acteurs, aux institutions ? Quels éléments prendre en compte ? Ces questions traversent les disciplines des sciences sociales et interrogent le sens de l'histoire. Les réponses qui y sont ici apportées devraient permettre au lecteur de mieux appréhender dans sa complexité l'évolution récente des pays arabes.

08/2019

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Critique littéraire

Littératures N° 82/2020 : Vivre avec le deuil de la Résistance. Relectures de l'après-guerre

A l'heure où la mémoire de la Résistance s'estompe avec les derniers témoins, il est urgent de questionner nos représentations de cette période, qui se sont pour la plupart mises en place dans un après-guerre dont nous gardons une image tronquée. Ce volume, rassemblant historiens et spécialistes de littérature, propose de les réexaminer à la lumière de ce que l'on peut appeler le deuil de la Résistance et des idéaux qu'elle a incarnés, face à un après-guerre qui n'a pas ressemblé à ce dont avaient rêvé les résistants. Loin des commémorations officielles, des oeuvres, la plupart oubliées des histoires littéraires, ont porté ce deuil sous des formes originales, inattendues - où notre sensibilité d'aujourd'hui se reconnaît. L'historienne Anne Simonin propose une étude inédite des refusés des Editions de Minuit sous l'Occupation (François Vernet, Louis Parrot, Lucien Chauvet, Andrée Sikorska...), montrant l'émergence d'une image de la Résistance liée à la notion de dignité. Après la Libération, la difficulté de publier des romans discordants, comme celui de Ludovic Massé, Le Refus, montre à quel point il est compliqué de remettre en cause cette représentation. Pourtant, même l'oeuvre de Vercors évolue sur ce point, après-guerre. Jean-Yves Laurichesse montre le poids inattendu de cette mémoire dans les premiers romans de Claude Simon, comme en témoignent également la résurgence compliquée de l'expérience du maquis chez Louis-René des Forêts, ou sa place dans les recueils de Pierre Emmanuel et André Frénaud. Les littératures de genre, roman policier et science-fiction, alors en pleine expansion, participent de ce mouvement qui traverse toute la littérature de l'époque, entre contre-discours et réécriture symbolique.

01/2021

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Histoire de France

François. Le message caché dans les fresques de la Basilique supérieure d’Assise

"François reposait dans la basilique inférieure d'Assise depuis 1230. Pourquoi laissa-t-on nus les murs de cette église pendant vingt ans au moins et pourquoi ceux de la basilique supérieure restèrent-ils blancs pendant plus d'un demi-siècle ? " Cette question est le point de départ de ce livre. François d'Assise mourut le 3 octobre 1226 dans sa ville natale. Jamais il ne vit la grande basilique qui lui fut consacrée ni le cycle de fresques qui y retrace les épisodes de sa vie et son enseignement. Entrepris dès 1260, cet immense chef-d'oeuvre de l'art médiéval a été réalisé par les plus grands peintres italiens de l'époque : Cimabue, Giotto, et les Siennois Simone Martini et Pietro Lorenzetti. Témoignage de foi, la basilique d'Assise est le réceptacle d'un trésor pictural à l'origine d'un renouvellement profond de l'art occidental à l'aube de la Renaissance. Dans ce livre monumental, somme d'une vie entière de recherches, Chiara Frugoni analyse l'ensemble du patrimoine artistique de la basilique. Les reproductions partielles des fresques comme les agrandissements de détails qui passent inaperçus à l'oeil nu révèlent des aspects inédits des vastes cycles picturaux d'Assise. Par son analyse minutieuse de chaque scène, Chiara Frugoni déchiffre magistralement le code iconographique et la propagande qui le sous-tend comme on reconstitue un puzzle, pièce par pièce. Un discours d'autant plus complexe qu'il devait, aux yeux de ses premiers spectateurs, résoudre en images les énigmes et les contradictions de l'Ordre franciscain. Fabriquée au sein de l'Ordre, la légende de François d'Assise n'a-t-elle pas, peu à peu, remplacé l'image originelle du saint ?

11/2020

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Critique littéraire

La conjuration de Catilina ; La guerre de Jugurtha. Fragments des histoires

Issu d'une famille libre mais d'origine plébéienne, C Sallustius Crispus est né à Amiternum, en Sabine, en 86 avant J.-C. Brillant, voluptueux et lettré, il ne tarde pas à embrasser la carrière politique. L'amitié inconditionnée que lui porte César lui vaut une ascension, puis une chute, rapides. Dès 52, il devient tribun de la plèbe et mène une campagne virulente contre Cicéron et Milon. En 50, cette "engeance de crapule", comme le nommait son adversaire, est exclue du Sénat pour immoralité et ne doit son retour qu'à l'influence de son prestigieux protecteur. Ce que César avait fait, les Ides de mars le défirent : désormais privé de tout appui, Salluste se retire dans sa propriété de Princius et entame sa deuxième carrière, vouée à l'écriture. Outre leurs indéniables qualités littéraires, les oeuvres de Salluste mettent en avant une réflexion sur l'histoire et la politique, et font de Salluste une des premières figures de l'écrivain engagé. Notre édition rassemble en un volume La Conjuration de Catilina, La Guerre de Jugurtha ainsi que les Fragments des histoires. La préface dresse un portrait rapide, mais saisissant, de l'éternel rival de Cicéron, et fournit toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension d'une période historique trouble, tumultueuse et complexe. Chaque texte est éclairé d'une documentation précise, notamment quant à la révolte de Spartacus ou à la rivalité entre Marius et Metellus. Le style, de même que la fortune de l'oeuvre, sont analysés en détail. La tradition manuscrite est étudiée de manière synthétique, et assortie d'une bibliographie sélective. Des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi des Discours et lettres tirés des Histoires ainsi que d'un Index Nominum.

01/1999

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Littérature française

Mérite et égalité en éducation - Critique de John Rawls

Doctorante et titulaire d'un master en sciences de l'éducation, je me suis longtemps consacrée aux pratiques des hommes d'Etat qui s'inspirent de l'idéologie sacro-sainte du célèbre philosophe anglo-saxon John Rawls. Ce livre, qui traite de l'originalité de John Rawls, n'est pas une adhésion totale à ses principes. Au contraire, c'est une critique de son idéologie qui veut que certaines inégalités infligées aux personnes soient légitimes, donc justes. Mais comment cela est-il pensable dans un régime qui se veut égalitaire comme la France ? Un pays qui ne cesse pourtant de sanctionner, sélectionner, punir via le jeu de la compétition et qui stigmatise les plus fragiles sur tous les champs - éducatif, social, politique, économique, voire même religieux. Car ce que veulent les citoyens, c'est être traités avec équité et être tous égaux en droit... Blandine Nya a à coeur de lire entre les lignes, pour comprendre, expliquer et nuancer les théories avancées par John Rawls. Elle affirme que l'oeuvre du philosophe, Théorie de la justice, bien que riche en politique, en morale, en vocabulaire et en philosophie, est jusqu'à présent l'une des plus complexes à saisir, tant le discours est varié. A travers cet essai, elle prend du recul sur les théories de John Rawls, les éclaire au regard d'autres auteurs tels que Ronald Dworkin, Robert Nozick ou Alexis de Tocqueville ; et soulève ainsi plusieurs questions, dont celle de la justice, de l'égalité, de la discrimination, ou encore du rôle de l'Etat dans la société. Son ouvrage n'est pas une simple critique du philosophe, c'est une réelle réflexion sur nos sociétés contemporaines, nos aspirations à plus d'égalité et, surtout, à plus d'équité.

10/2013

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Histoire ancienne

Alexandre le Grand. Un philosophe en armes

Alexandre est né en 356 av. J.-C., à Pella, en Macédoine. Il est mort, en 323, à Babylone. De son père, Philippe II, le méthodique stratège aux décisions fulgurantes et de sa mère, Olympias, la reine aux serpents inquiétants, qui connaît la fièvre et l'ivresse que procure la pratique de la musique et de la danse dans les rites dionysiaques, Alexandre reçoit une richesse étrange : le sens lumineux de l'action et de la guerre, la volonté de puissance, l'idée de l'infini et de la démesure, la violence et une cruauté raisonnée, la certitude que la force de son Empire est dans son audace et dans sa grandeur d'âme, sa vertu. Alexandre est bien double, Apollon et Dionysos. La nuit, près de lui, son épée et une édition de l'Iliade commentée par Aristote. Pour Plutarque, la véritable force d'Alexandre est la philosophie. Alexandre est, selon Onésicrite, "le philosophe en armes". Par l'union de la philosophie et de l'action – Aristote, son maître, lui a révélé le "discours homérique de la guerre" –, il est le plus grand des capitaines. Tout cela est dans le tableau de Rembrandt, Aristote contemplant un buste d'Homère. Le philosophe a la main droite posée sur la tête du "maître de toute poésie". Sa main gauche caresse, avec une secrète élégance – comme pour faire signe – une chaîne dont l'or a l'éclat du feu et d'où pend un médaillon à l'effigie d'Alexandre le Grand, dans l'ombre, presque invisible. Ce qui est caché est souvent le plus important. C'est ce tableau et son énigme qui nous guideront dans notre essai, qui se fonde sur les sources grecques et latines nouvellement traduites par Anne Sokolowski, agrégée de lettres classiques.

11/2018

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Droit

Dix mythes du droit public

Tout le monde ment ? Même le juriste de droit public ? Derrière la provocation de l'interrogation se cachent un constat et des propositions d'analyse(s) : en Droit (public ou privé) existeraient des mythes – entre fictions et illusions – que l'auteur se propose ici non de dénoncer mais de déconstruire ou plutôt de reconstruire. Dix exemples de mythes ont ainsi été sélectionnés et présentés, d'abord, de la manière dont la doctrine semble les aborder : " la Laïcité est un principe constitutionnel " ; " la revalorisation parlementaire est en marche depuis 2008 " ; " le droit administratif français naît autour de 1870 ; il est d'essence prétorienne " ; " le service public n'est pas le critère du droit administratif " ; " le Juge administratif – par définition – n'administre pas " ; " l'affaire du bac d'Eloka traduit la naissance du SPIC " ; " le plan des démonstrations juridiques est nécessairement en deux parties " ; etc. Puis, chaque chapitre est décortiqué afin de comprendre pourquoi et comment un mythe aurait pu se construire et surtout, comme en matière criminelle, à qui profiterait-il. C'est ainsi à une étude des discours doctrinaux publicistes incitant à toujours revenir aux sources du Droit (et non à ses interprétations successives) que nous sommes invités. Partant, l'ouvrage met en lumière deux catégories de mythes juridiques, les exemples retenus ne traduisant pas la même réalité mythologique. Le professeur Touzeil-Divina propose en effet de retenir les deux formes suivantes : les mythes juridiques légendaires (des fictions de fabulateurs) liant ou fédérant tous les juristes autour d'une " histoire " réinventée et commune et ceux, souvent plus modernes (des illusions d'affabulateurs), ne servant pas la communauté juridique en son ensemble mais, de façon utilitaire, une cause en particulier. Tout le monde ne ment donc pas en Droit même si cela arrive sciemment – aussi – parfois.

03/2019

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Esotérisme

Revue Spirite (Année 1861). le livre des médiums, l'esprit frappeur de l'aube, enseignement spontané des esprits

Ce numéro de la Revue Spirite contient, entre autres, le livre des médiums, l'Esprit frappeur de l'Aube, enseignement spontané des Esprits, pénurie des médiums, la tête de Garibaldi, entretiens avec Alfred Leroy, suicidé, discours de M. Allan Kardec, la peinture et la musique, effets du désespoir, Essai sur la théorie de l'hallucination, les dessins mystérieux, exploitation du spiritisme, le spiritisme à Lyon... Un an après l'apparition du Livre des Esprits, Allan Kardec se rend compte de la nécessité d'une revue mensuelle. Mais pour fonder un journal, il faut avoir des fonds. Allan Kardec n'en a pas assez. Il s'adresse à M. Tiedeman, ami des spirites et d'Allan Kardec. Mais Tiedeman hésite. Pendant ce temps, Allan Kardec demande l'avis des guides, par l'entremise de Mme E. Dufaux. On lui répond de mettre son idée à exécution et de ne s'inquiéter de rien. "Je me hâtai, dit Allan Kardec, de rédiger le premier numéro et je le fis paraître le 1er janvier 1858, sans en avoir rien dit à personne. Je n'avais pas un seul abonné, et aucun bailleur de fonds. Je le fis donc entièrement à mes risques et périls, et n'eus pas lieu de m'en repentir, car le succès dépassa mon attente. A partir du 1er janvier, les numéros se succédèrent sans interruption, et, comme l'avait prévu l'Esprit, ce journal devint pour moi un puissant auxiliaire. Je reconnus plus tard qu'il était heureux pour moi de n'avoir pas eu de bailleur de fonds, car j'étais plus libre, tandis qu'un étranger intéressé aurait pu vouloir m'imposer ses idées et sa volonté, et entraver ma marche ; seul, je n'avais de comptes à rendre à personne, quelque lourde que fût ma tâche comme travail.

10/2017

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Religion

Paroles immortelles. Vachanamrut

Les chercheurs sincères se réjouiront de trouver ici les idées du Vedanta qui les déconcertent, rendues intelligibles d'une façon incroyablement simple. En insistant sur l'importance de la connaissance et de la dévotion, Siddharameshwar Maharaj exhorte son auditeur à s'engager dans une vie spirituelle libre de toute croyance. En montrant comment discerner l'éternel de l'éphémère de manière très concrète, le Maître nous propose de passer de l'état conditionné et limité de la personne, fait d'ignorance et de souffrance, à l'état naturel de la Présence, de l'Etre ou de la Conscience universelle, qui est une connaissance débordante de Félicité. En nous conseillant de demeurer dans la certitude de notre état naturel , il nous invite finalement à transcender tous les états et tous les concepts pour laisser se dévoiler l'Absolu, le Soi suprême, au-delà de la dualité du monde phénoménal, et faire ainsi l'expérience de l'Immortalité. Shri Siddharameshwar Maharaj (1888-1936) est aujourd'hui bien connu du public francophone, notamment grâce à la popularité des entretiens avec Shri Nisargadatta Maharaj, son disciple le plus célèbre. Deux ouvrages du Maître, contemporain de Ramana Maharshi, ont déjà été publiés en France, Ils constituent aujourd'hui des classiques de la philosophie non-duelle (advaita-vedanta), et plus spécifiquement de la voie de l'oiseau (Vihangam Marg), qui insiste sur le caractère direct de cette voie vers l'expérience du divin, tel l'oiseau qui, d'un coup d'aile, vole directement d'un arbre à l'autre, sans détour. Cet ouvrage rassemble des discours inédits recueillis par ses disciples pour leur pratique personnelle. Il vient compléter la collection de ses enseignements, et ne manquera pas, une fois de plus, de ravir tous les chercheurs de Vérité.

06/2019

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Histoire ancienne

L'invention de la mythologie

Qui a inventé la mythologie ? Quelles sont les frontières de ce territoire où des histoires inoubliables et le plaisir de les conter semblent inséparables de l'exégèse et du désir de les interpréter ? S'il est vrai qu'un mythe est perçu comme mythe par tout lecteur dans le monde entier, pourquoi la science des mythes est-elle toujours impuissante à différencier avec rigueur un conte d'un mythe ? Poisson soluble dans les eaux de la mythologie, le mythe est une forme introuvable : ni genre littéraire, ni récit spécifique. Mais parler de la mythologie, hier et aujourd'hui, c'est toujours, plus ou moins explicitement, parler grec ou depuis la Grèce. D'où l'urgence d'une enquête généalogique pour repenser la mythologie comme objet de savoir autant que de culture. Et se découvrent les procédures d'exclusion portées par un vocabulaire du scandale, convoquant toutes les formes d'altérité : depuis les "gueux du mythe" de l'ancienne Samos, le "mytheux" de la mémoire incontinente dénoncé par Thucydide jusqu'à l'incroyable, le sauvage, l'absurde ou l'obscène qui mobilisent les responsables de la science des mythes dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Des gestes de partage répétés et successifs où le mythologique, chaque fois, se déplace, change de forme et de contenu. Mais où, dans le même temps, la mythologie s'invente entre la fascination exercée sur les modernes par le Grec à deux têtes et la rumeur incantatoire des mythologues rêvés par la cité platonicienne, enfants aux cheveux blancs, et chargés de conjurer la menace d'une tradition rompue. Inventivité de la mythologie qui se raconte dans une histoire où interfèrent les pratiques de l'écriture, les discours sur la tradition et les échanges entre la mémoire et l'oubli.

09/1992

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Philosophie

Lettre à son père sur la mort d'Etienne de La Boétie

Le portrait que Montaigne a tracé de lui-même comprend bien des lacunes. Raisons politiques, scrupules, goût du secret, il a jugé nécessaire de rester muet sur certains épisodes, de voiler certains faits. La Saint-Barthélemy, par exemple : il n'en souffle mot. Rien d'étonnant si, dans les Essais, on ne rencontre aucune représentation solide d'Etienne de La Boétie. Même le chapitre qui lui est consacré, De l'amitié, n'évoque qu'une silhouette. Pour remplir les blancs on pourrait imaginer des fictions, mais quels éléments choisir ? sur quels critères ? Mieux vaut s'en tenir aux documents, si minces soient-ils. En ce qui concerne La Boétie, ils sont plus que minces : infimes. Montaigne nous le révèle avec parcimonie. Seule la lettre qu'il adresse à son père l'expose dans sa présence effective. Cette lettre fut imprimée à Paris sept ans après la mort de l'ami. Mais quand, précisément, l'a-t-il écrite ? juste après la disparition d'Etienne ? Ou, l'ayant écrite alors, l'a-t-il retouchée ensuite ? Ou bien l'a-t-il écrite peu avant de la publier, voire dans l'intention de la publier ? Mystère. Cependant une chose est sûre : le 23 juillet 1570, Montaigne résigne sa charge de magistrat au parlement de Bordeaux. D'août à novembre, il consacre son loisir à la publication de quelques feuillets de La Boétie. L'air de l'époque est pesant : Montaigne renonce à publier le Discours de la servitude volontaire ainsi que certain Mémoire de nos troubles sur l'édit de janvier 1562. Cette absence symbolise parfaitement le peu de matière que La Boétie nous a laissée. Sauf dans la lettre sur sa mort. Un récit sans rhétorique où on ne le voit guère, mais où il parle. On lit. On souffre avec lui. On l'écoute. Et l'émotion nous emporte.

04/2012

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Philosophie

Jean-Jacques Rousseau et la pensée du malheur. Tome 3, Apothéose du désespoir

Dans l'apothéose du désespoir on part du Contrat social pour aboutir aux Rêveries du promeneur solitaire. La théorie de la communauté exposée dans le Contrat social montre l'homme tel qu'il aurait dû être. Mais la bonne totalité n'est qu'un rêve. JA. Rousseau se replie dans l'Emile sur un individu qu'il prétend éduquer dans la solitude. On assiste ici à la tentative désespérée du médecin du monde pour enrayer le progrès implacable qui ronge comme une maladie mortelle le monde humain. En dépit des richesses de la pensée éducative chez Rousseau, il n'est pas déraisonnable de penser que le désespoir l'envahissait de plus en plus. A la fin il se retrouve seul avec lui-même. Le médecin de l'humanité s'efface, comme le théoricien de la réforme des mœurs domestiques. Rousseau n'a plus qu'un homme à soigner et c'est lui-même. La tentative de régénération morale de la société et de l'homme s'abîme dans le dialogue de la pensée avec soi d'où doit émerger au moins comme monument dans la catastrophe générale le discours désespéré et vrai d'un homme qui veut croire qu'il est pur et saint. Ce troisième et dernier volume est dantesque ; plus on va, plus on se dirige vers une solitude de plus en plus claire, même si en son essence pure elle est inexplicable. Là se trouve la signature capitale du malheur : " Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime ". (JJ. Rousseau).

03/1984

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Histoire de France

Le livre noir du colonialisme. XVIème-XXIème siècle : de l'extermination à la repentance

Ces dernières décennies, la renaissance du terrorisme, les soubresauts en Algérie et au Proche-Orient, les récentes manifestations de repentante en France rappellent que le bilan du colonialisme, cet envers sombre de la colonisation, est plus que jamais d'actualité. Autour de Marc Ferro, une équipe d'historiens retrace les pages sanglantes, les excès, les méfaits mais aussi les discours de légitimation de l'entreprise coloniale. Les conquêtes, puis les luttes pour l'indépendance ont indéniablement constitué les épisodes les plus meurtriers de la colonisation : exterminations de peuples entiers dans un cas, guerres destructrices dans l'autre ; mais la colonisation ce fut aussi la traite et l'esclavage, c'est-à-dire la déportation de dix à quatorze millions d'hommes et femmes ; ce fut, une fois l'esclavage aboli, le travail forcé et les terribles conditions sanitaires qui lui étaient associées. Une exploitation économique que le XIXe siècle industriel accéléra et systématisa. Et tout au long de ces épisodes, les nations conquérantes défendirent une idéologie qui, loin de cacher les excès commis, comme on veut bien le croire aujourd'hui, visait à les justifier. Mais on découvre aussi que les violences de la colonisation n'émanent pas seulement de l'Occident et qu'elles ont existé dans le monde arabe puis ottoman ; que sous le vocable d'" expansion territoriale ", la Russie puis le Japon n'ont pas organisé autre chose qu'un système d'exploitation ou de négation d'une identité nationale ; et que le racisme qui a accompagné et couvert les excès de l'entreprise coloniale a pu déteindre chez certains peuples colonisés. Enfin, le colonialisme n'a pas seulement laissé des blessures difficiles à cicatriser : il se perpétue au XXIe siècle sous de nouvelles formes que Le Livre noir met en évidence.

01/2003

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Critique littéraire

Réelles présences. Les arts du sens

Sommes-nous, aujourd'hui, encore capables de jouir d'une oeuvre ? Savons-nous encore lire un texte, voir un tableau, écouter une sonate ? La question est d'importance. Nous vivons à l'ère moderne — celle qu'inaugurèrent Rimbaud et Mallarmé. Tous deux prophétisèrent la fin d'un monde, celui — classique — où le mot désignait une chose. Depuis lors, on s'est acharné à théoriser la fin du discours, l'arbitraire du signe, le texte autoréférentiel, l'autonomie de la structure, la mort de Dieu d'abord, de l'homme ensuite. Même les compositeurs ont proclamé la mort de la musique, et les artistes la fin de l'Art... De tout cela, il nous reste un lourd héritage : nous vivons, en effet, à l'époque que George Steiner appelle l'ère de l'Epilogue. C'est l'ère où le monde n'a plus de sens, où le sens d'une oeuvre, quelle qu'elle soit, n'est plus la raison d'être de notre lecture, mais où, au contraire, chacune de nos lectures accorde une raison d'être à l'oeuvre. Les intentions du créateur n'importent plus, seul compterait ce qu'arbitrairement nous mettrions dans l'oeuvre que nous déconstruirions. Face à cette mode de l'indécidable, de l'interchangeabilité du sens, George Steiner, nourrissant ses réflexions d'exemples puisés dans la littérature, la musique et la peinture, nous convie à parier à nouveau sur le sens, et même sur le scandale radieux de la transcendance : il y a bien un accord et une correspondance entre le mot et le monde, entre, d'une part, les structures de la parole et de l'écoute humaines et, d'autre part, les structures, toujours voilées par un excès de lumière, de l'oeuvre. C'est grâce à ce pari que nous pourrons jouir de l'oeuvre et comprendre sa nécessité.

11/1993

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Sociologie

Face au sida, quel comportement en Afrique ? L'exemple du Cameroun

Les jeunes du Cameroun ont des pratiques d'exposition au risque du Vih/ Sida, notamment au travers des comportements comme le multi-partenariat, le mono-partenariat avec un partenaire qui a plusieurs partenaires, la non-utilisation ou l'utilisation occasionnelle du préservatif, l'ignorance de son statut sérologique et de celui du partenaire. Le présent ouvrage questionne et rend compte des facteurs qui sous-tendent les comportements d'exposition au risque par ces jeunes qui sont pourtant bien informés sur le Vih/Sida. Il montre comment, derrière la question du Sida, se profile aussi un positionnement des peuples par rapport à l'idéologie des rapports qui structurent la domination à l'échelon mondial. Il explique comment le contexte de domination (culturel, économique, politique...) où vivent ces jeunes ainsi que leur relation forte et complexe à l'Occident, contribuent à analyser la recrudescence du Vih sous l'angle du complot contre l'Afrique. La prise de risque intervient dans un contexte local de maladie, de chômage massif des jeunes, de pauvreté et d'incertitude dans lequel les acteurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. C'est le chacun pour soi dans l'immédiateté et le "full contact" a ceci de particulier qu'il permet de maximiser la jouissance dans l'instant. Face aux questions de sexe et de mort qui constituent pour eux un double enjeu terrifiant, ces jeunes mettent en oeuvre des mécanismes de défense pour les évacuer. Ils concernent la rationalisation du risque d'une part et la désignation des boucs émissaires d'autre part. Ces procédés de rationalisation et de "bouc-émissarisation" à la fois leur permettent de justifier leur comportement non conforme au discours médical sur la prévention et de conjurer la peur d'être infecté.

02/2016

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Droit

Le symptôme Le Pen. Radiographie des électeurs du Front national

Parti d'à peine 1 % en 1981 et totalisant 15 % des voix en 1997, le Front national s'enracine scrutin après scrutin. Il gagne des couches sociales et des régions qui normalement devraient lui résister et se trouve en mesure de mettre en échec la droite classique. Pourtant, ni les idées, ni le discours, ni les méthodes de l'extrême droite n'ont changé depuis les temps anciens de la Révolution nationale, de la vague poujadiste et de l'Algérie française. D'où vient alors qu'elle séduise aujourd'hui ? A-t-on tout dit quand on a dénoncé certaines compromissions passées de la droite ou certaines tentatives d'instrumentalisation par François Mitterrand ? À vouloir faire l'économie d'une analyse minutieuse des suffrages sur le terrain, à refuser de voir que le Front national est désormais un parti attrape-tout drainant une clientèle hétéroclite aux profils très contrastés, bref à méconnaître et à sous-estimer l'adversaire en répétant inlassablement les mêmes stéréotypes sur le mode incantatoire, les partis démocratiques - et la nation avec eux - s'exposent à de très durs réveils : les scénarios les plus probables ne sont en effet pas ceux qui prévoient une décrue de l'extrême droite. Donnant ici la première synthèse des recherches et des dossiers qu'il accumule depuis plus de quinze ans, Pascal Perrineau replace le " symptôme Le Pen " dans l'histoire politique des vingt dernières années. Proposant un certain nombre d'explications (car il y en a de multiples) et esquissant le portrait de catégories types (il y en a de multiples également) d'électeurs du Front national, il éclaire d'une science très sûre un débat presque toujours faussé par les enjeux politiciens.

05/1998

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Histoire de France

Le sillon des Français en Algérie

En 1954, Jean-Louis Bardois a 10 ans. Il ne fêtera pas ses 18 ans dans son pays natal... L'école Volta d'Alger, les louveteaux, les scouts, le temps des chagrins terribles : "Dien Bien Phu est tombé", Orléansville dévastée par le tremblement de terre, les meurtres de la Toussaint 1954, puis Bône à l'été 1955 avec ses voitures calcinées lors de sauvages embuscades, suivies des bombes meurtrières dans Alger (cette ville si belle qu'il est inimaginable de penser devoir la quitter un jour), le lycée EF Gautier, l'Agelca (association des élèves et lycées et collèges), dirigée par Jacques Rozeau, son journal Le Bahut, vendu avec enthousiasme aux belles heures de l'espérance de mai 1958 : drames, violences, parjures, exils deviennent les repères de l'adolescence... Et après ? Après, ce sont cinquante ans de silence d'un peuple banni du souvenir, victime muée en coupable, enseveli sous le sarcophage d'une Histoire-fable, inventée par de très provisoires vainqueurs... Alors, ce livre se veut une des clefs du sarcophage : de l'Antiquité à la Régence turque, de la Conquête française qui allait délimiter le territoire devenu Algérie jusqu'aux différentes étapes de la présence de la France, l'aménagement du pays et ses gouvernances, la société de l'Algérie au seuil de la rébellion, les épisodes conflictuels qui aboutissent à la sécession, les acteurs de la politique française de l'époque, leurs interventions et leurs discours replacés, enfin, dans leur contexte et leur chronologie... Le regard de l'auteur, aussi scrupuleux qu'accessible, est comme un sommaire, un classeur pour situer dans le temps le chemin parcouru par les Français d'Algérie et l'abondante littérature rapportant ces épisodes.

11/2013

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Développement durable-Ecologie

Plan B pour la planète. Le New Deal vert

La maison brûle ! La crise climatique est là qui menace l'équilibre du monde. De plus en plus de mouvements sociaux déclarent l'état d'urgence social et écologique. Pourquoi sommes-nous incapables d'agir en conséquence ? Comment éteindre l'incendie ? Depuis plus de vingt ans, Naomi Klein ausculte la planète et se fait l'écho incisif de la guerre économique qui a pris pour cibles les individus et les ressources naturelles. Depuis une décennie, elle défend un programme radical et audacieux, qu'on appelle aujourd'hui le New Deal vert. L'heure n'est plus aux réformes, aux taxes et aux plafonnements, l'heure est aux transformations, aux bouleversements sans concession. Dans ce volume, qui réunit pour la première fois une décennie de textes passionnés (2010-2019) - grandes enquêtes, écrites sur la ligne de front des catastrophes écologiques, et discours inédits -, Naomi Klein apparaît sous un jour prophétique. Elle nous engage à nous attaquer à la racine des problèmes en luttant de conserve contre le dérèglement climatique et les inégalités sociales et raciales, inextricablement liés. Elle explore l'antagonisme dans lequel nous vivons, urgence écologique versus "présent perpétuel", l'histoire des brusques changements que l'humanité a su opérer face aux périls, ou analyse en quoi l'essor du suprémacisme blanc et la fermeture des frontières s'apparentent à une "barbarie climatique". Au moment où les océans montent aussi dangereusement que les flots de haine, ces textes brossent un portrait saisissant de l'état du monde, ainsi que des personnes et des mouvements qui se dressent pour faire du désastre en puissance l'occasion rêvée de transformer notre civilisation. Travail d'investigation imparable, manifeste politique et plan de sauvetage : Plan B pour la planète est tout cela à la fois.

11/2019

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Psychologie, psychanalyse

Les Couleurs de l'inceste. Se défendre du maternel

Le désir d'inceste est partout présent dans nos existences. Car il est ce à partir de quoi se construit à l'origine le désir. Mais pour que l'enfant s'humanise, qu'il devienne un véritable sujet, un être de parole, il lui faut renoncer, non pas comme on le dit communément à coucher avec sa mère, mais à la jouissance qu'il partage avec elle. Et à laquelle celle-ci doit également renoncer. Or, de nos jours, l'interdit odipien, impliquant de prendre de la distance avec le premier Autre de l'enfant, avec l'univers maternel, et de ce confronter à la perte, va de moins en moins de soi. Car la délégitimation dans notre environnement néolibéral de toutes les figures d'autorité, à commencer par celle du père, rend ces opérations difficiles. D'autant plus difficiles que tout, dans le discours dominant, tend à renforcer l'évolution vers une société qui prône, au nom d'une légitime aspiration à la démocratie, l'égalité sans limite - notamment entre le père et la mère, entre les générations. Et la mise en avant du seul individu, sinon d'un éternel enfant-objet. Ce qui conduit à confondre différence et altérité et incite d'autre part à récuser toutes les contraintes, à abolir toutes les limitations à la jouissance. Non sans conséquences, comme le montre par exemple l'apparition de nouvelles pathologies et en particulier l'essor spectaculaire des addictions de toutes sortes. Que faire pour affronter cette crise de l'humanisation qu'a entraînée l'estompement de l'interdit de l'inceste sous toutes ses formes ? Comment, en particulier, restaurer pour chacun la capacité de se déprendre du maternel ? De pouvoir désirer ? Comment éviter que, de plus en plus, le singulier ne l'emporte sur le collectif ? Des questions cruciales, que l'auteur explore cas cliniques à l'appui.

10/2013

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Histoire de France

La Commune de Paris, 18 mars - 28 mai 1871. Une tragédie franco-française : Itinéraire historique

A l'aube du 18 mars 1871, sur la butte Montmartre, les Parisiens s'opposent spontanément à la tentative militaire du gouvernement d'Adolphe Thiers de s'emparer des canons qui protégeaient Paris durant la guerre franco-prussienne de 1870. C'est le début d'une insurrection patriotique qui tente d'instaurer une république démocratique et sociale dans une France rurale qui souhaite d'abord la paix et refuse une nouvelle révolution. La proclamation de la Commune le 28 mars déclenche dès le début du mois d'avril un second siège de Paris par l'armée française après celui de l'armée prussienne à la fin de l'année 1870. Réprimée avec une violence inouïe lors de la Semaine sanglante (21-28 mai 1871), qui fait entre 10 000 et 20 000 victimes, la Commune est un événement tragique qui tient encore de nos jours davantage du mythe politique et social que du récit historique. Parce qu'elle a exercé très peu de violences étatiques, la Commune a légué le rêve d'une révolution ouvrière prometteuse, oblitérant la diversité de ses intentions, l'échec d'un gouvernement isolé fait de décrets avant-gardistes, de proclamations et de discours, de plus en plus radicaux au furet à mesure de la défaite. On chemine dans le Paris de la Commune au milieu et à l'écoute de ses partisans, de ses adversaires et des indifférents ; on entre dans les églises qui abritent les clubs, on stationne place Vendôme, dans le jardin des Tuileries ou devant l'Hôtel de ville, au milieu des barricades, sans oublier les prisons, les parcs et enfin les cimetières dont celui du Père-Lachaise, haut lieu de la fin tragique de la Commune.

11/2014

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Sciences historiques

Les femmes dans la société française au 20ème siècle

De la Grande Guerre au temps présent, cet ouvrage place les femmes au cœur des évolutions de la société française. Loin d'étre le récit euphorique d'une libération, le livre s'attache à montrer comment les rapports entre les sexes placent les femmes en position d'objet, discriminées dans le monde du travail, accaparées par leurs tâches maternelles et domestiques, minorisées dans la création artistique, exclues jusqu'en 1944, puis marginalisées dans le monde politique, souvent réduites aux seuls rôles d'épouse et de mère. La régression de leur situation entre les années 1930 et les années 1960 atteste la force du système patriarcal. Mais cet ouvrage montre aussi les femmes, sujets collectifs, partant à la conquête de droits et de libertés nouvelles. L'égalité des sexes, aujourd'hui acquise sur le plan juridique, est un des grands combats du 20e siècle qui demeure cependant une révolution inachevée dans la réalité sociale. Si nombre de femmes sont convaincues de leur irréductible singularité individuelle, il n'en demeure pas moins qu'elles ont une histoire commune fabriquée par la loi et les moeurs. L'ouvrage insiste sur l'effet du " genre féminin ", mais sans négliger les différences sociales et culturelles qui traversent cette "minorité paradoxale". L'approche choisie est celle de l'histoire politique, culturelle et sociale à la recherche des changements et de leurs contextes (idéologiques, démographiques, économiques, culturels...). Les sources sont variées : archives, enquétes, discours, sondages, films, affiches, romans, mémoires, entretiens... Élaboré dans des cours d'histoire, cet ouvrage synthétique est un support pédagogique pour le public enseignant et étudiant. Il est aussi un appel en faveur d'une histoire mixte qui, quel que soit le sujet étudié, devrait prendre en compte la différenciation sexuelle.

05/2003

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Actualité et médias

Dans la tête de Viktor Orban

A partir d'une enquête approfondie menée à Budapest et d'entretiens avec des conseillers actuels ou passés de Viktor Orbán, Amélie Poinssot nous fait entrer dans la tête de ce dirigeant d'un petit pays de près de 10 millions d'habitants, membre de l'UE depuis 2004. Comment l'étudiant en droit passionné par Solidarnosc, comment le fougueux libertaire qui prenait la parole en 1989 devant une foule immense pour exiger le départ des troupes soviétiques, s'est-il métamorphosé en chantre de l'"illibéralisme", réélu triomphalement en 2018, ami de Poutine, coqueluche d'un Salvini ou d'un Bolsonaro ? A la différence des extrêmes droites occidentales, Viktor Orbán et son parti, le Fidesz, toujours membre du PPE, le grand parti de droite européen, n'ont jamais entendu se "normaliser" ni se "dédiaboliser" pour accéder ou se maintenir au pouvoir. C'est au contraire en parvenant aux plus hautes fonctions de l'Etat que leur discours s'est radicalisé et a fait peu à peu tomber toutes les digues du "politiquement correct". Farouchement opposé — alors même qu'il n'envisage aucunement de quitter l'UE ni de perdre ses subventions — à toute politique européenne d'accueil des réfugiés, ne manquant jamais une occasion de mettre en avant les racines chrétiennes de son pays, bâtisseur d'un Etat autoritaire, Viktor Orbán fait sien l'héritage de la droite hongroise nationaliste de l'entre-deux-guerres. Avec lui au pouvoir, le prix Nobel Imre Kertész craignait le pire et notait déjà en 2001 : "Qu'elle est singulière cette Hongrie chrétienne, nationale, irrédente et démocratique ! Elle ne rappelle ni le pays des grands Hongrois du XIXe siècle, ni la démocratie, ni la liberté, mais la pire Hongrie pré-fasciste."

03/2019

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Critique littéraire

Au regard des visages. Essai sur la littérature française du XXe siècle

Nombreux sont les ouvrages de médecine, de philosophie et d'esthétique ou de sciences humaines (histoire, sociologie, psychanalyse) qui ont traité du visage ; manquait cependant un essai qui, tout en étant informé de ces savoirs, rende compte du visage du point de vue propre à la littérature. C'est chose faite avec cette somme, qui ne cesse d'entrecroiser les discours des disciplines en question avec les oeuvres littéraires contemporaines (XXe et XXIe siècles), tout en questionnant, dans ces oeuvres mêmes, les différents arts auxquels elles se sont intéressées (arts plastiques : peinture et photographie ; arts du spectacle : théâtre et cinéma). Quoique objet privilégié de multiples interrogations savantes, le visage échappe à toute conceptualisation (Yves Bonnefoy) tout en concentrant en lui l'impératif éthique du rapport à autrui (Levinas), d'une façon d'autant plus cruciale que le double traumatisme des deux guerres mondiales (" gueules cassées " de la première et horreur des " camps " de la seconde) a opéré un tournant dans la prise de conscience qui en a été faite. La littérature est là pour nous le rappeler : au-delà (ou en deçà) de toute théologie, il y a un mystère du visage, qui est d'abord celui de chaque être pour lui-même (de l'amour imaginaire à la haine de soi ou dysmorphophophie) avant d'être celui de tous les êtres les uns pour les autres (qui se dévisagent, s'envisagent, se figurent et se défigurent sans cesse). De Narcisse et Méduse à Lacan, de Levinas à Sartre et Deleuze, de Sarraute à Michaux ou de Barthes à Duras, et jusqu'à Yves Bonnefoy, cet essai montre qu'en dépit des attaques dont il est l'objet (en littérature comme en art), menées au nom d'une modernité de la défiguration, le visage résiste : on pourrait dire de lui qu'il est la résistance même.

09/2011

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Critique littéraire

La signification. Contribution à une linguistique de la parole

Le langage est le lieu de tous les possibles et de tous les impossibles. Par le langage l'homme exprime la ralit, la dpasse et la nie au niveau de l'imaginaire. Par quels chemins a-t-il pris conscience de ce pouvoir des mots sur les choses, sur son intelligence et sur sa sensibilit ? La thorie de la signification s'est d'abord construite partir d'une prsupposition selon laquelle les mots postulent les choses. Mais le sens d'un nonc se rvle bien souvent partir de la ngation d'une telle relation, car l'usage que l'homme fait de son langage repose frquemment sur la libert qu'il exprimente partir des mots de recrer un imaginaire qui s'oppose aux donnes du rel. C'est dans l'espace historique et dans celui, actuel, des thories linguistiques qu'il convient de proposer une interprtation des relations complexes de l'homme avec son langage. Le problme du sens est actuellement au cur des proccupations de la linguistique. Cet ouvrage de rflexion s'efforce d'clairer le problme du sens la fois dans ses aspects diachroniques et synchroniques, tout en faisant siens les cadres thoriques hrits de Saussure et de Guillaume. La dmarche suivie bouscule bien des barrires et se limite volontairement l'esquisse d'une thorie de la signification intgrant les dimensions convergentes d'une systmatique de la langue, de la pragmatique du discours et d'une ontognie du sens qui se construit d'abord dans le champ clos de toute conscience individuelle. La cl de toute thorie linguistique, dpassant la langue saisie comme un objet, se trouve dans une approche neurolinguistique qui replace le sujet parlant au cur du dbat. Si cet ouvrage heurte quelques principes et peut susciter de violentes ractions, sinon des contestations, conduisant poser les problmes sous des jours nouveaux, il aura atteint son but essentiel.

01/1979

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Littérature étrangère

Les Travaux du Royaume

Jadis, ils chantaient les exploits de Pancho Villa et d'autres généraux de la Révolution mexicaine dans les fêtes populaires des villages du nord. Aujourd'hui, ils parcourent encore avec leurs accordéons les routes poussiéreuses de Chihuahua et de Sonora, mais ils ont su s'adapter au changement et ils célèbrent désormais les hauts faits de nouveaux héros du peuple : les chefs de grands cartels de la drogue. Notre protagoniste, Lobo, est l'un de ces chanteurs traditionnels, qui sont en réalité les derniers survivants des troubadours débarqués avec les Espagnols cinq siècles auparavant. Ce n'est donc pas un hasard si, dans une taverne perdue, il croise un soir le chemin d'un Roi dont l'autorité et la puissance l'éblouissent au point de changer le cours de son existence. Suivre le Roi, le servir et l'honorer, voilà ce que Lobo veut désormais. Si le trafic de drogue n'est jamais nommé, on devine immédiatement que l'on est quelque part à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, et que ce Roi fabuleux n'est bien évidemment qu'un sanguinaire narcotrafiquant. C'est le début d'une aventure furieuse et sans âge, qui mélange les imaginaires, les discours et les époques. Lobo découvre le Palais, la Cour et le Royaume ; il y rencontre la Sorcière, la Fillette et l'Héritier. Ce qui lui arrive relève parfois du rêve et parfois du cauchemar, comme dans un conte de fées constamment réécrit par un auteur de romans noirs. Pour Elena Poniatowska, avec Les Travaux du Royaume, déjà couronné par plusieurs prix internationaux, Yuri Herrera est entré dans la littérature mexicaine «par la porte d'or». Il signe ici un premier roman aussi incisif que fulgurant.

01/2012