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Critique littéraire

Henry Bauchau. Sous l'éclat de la Sibylle

L’idée directrice de cet essai est d’évoquer l’élaboration imaginaire d’Henry Bauchau, de raconter son accession à l’écriture et de mettre en évidence les grands axes de l’oeuvre. Il s’agit donc d’un livre introductif et accompagnateur. Il vise à faire découvrir Bauchau au plus grand nombre autant qu’à éclairer les familiers de ses livres. Cet essai ouvre des pistes de réflexion. Il ne se veut pas une biographie, mais il convoque celle-ci chaque fois que nécessaire, de sorte que le lecteur peut suivre tout à la fois l’accomplissement d’une vie et d’une oeuvre. Le dispositif “rhétorique” place au centre de l’essai le personnage de la Sibylle, figure si essentielle de l’imaginaire de Bauchau, qui certes représente l’analyste Blanche Reverchon qui a été le déclencheur de son parcours d’écrivain, mais, plus largement, symbolise l’héritage mythologique et l’exigence psychanalytique. En intercalaire de chaque chapitre, la Sibylle prend ici la parole ; elle est le personnage à l’horizon duquel les informations données résonnent, un peu comme la “Déesse Suzy” dans Professeurs de désespoir de Nancy Huston. Ses interventions plus intimes, pertinentes et “interpellantes”, apportent une dynamique dialogique et donnent un éclairage plus subjectif sur la matière des chapitres et sur ce que Bauchau met en jeu en intégrant la cure analytique comme une sorte de moteur du travail artistique, d’où ce dialogue constant avec la Sibylle. Différents aspects saillants de l’oeuvre sont ici abordés, comme en témoigne le sommaire de l’ouvrage. Directrice scientifique du Fonds Henry Bauchau qui est dépositaire de ses archives, Myriam Watthee-Delmotte s’appuie sur sa connaissance de sources inédites, écrits de jeunesse, poèmes des commencements, correspondances. Elle met particulièrement en relief le hiatus profond, les contradictions et les circonstances qu’Henry Bauchau a dû dépasser pour faire advenir sa vocation profonde. Cet essai propose sous maints aspects thématiques et stylistiques une lecture particulièrement intelligente et pénétrante de l’oeuvre ; il est instructif et s’appuie sur une solide expérience universitaire, mais n’en demeure pas moins destiné à un très large public, car il s’appuie autant sur la documentation que sur les ressources de l’imaginaire.

01/2013

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Histoire de France

AUX FRONTIERES DE LA LIBERTE. Vichy-Madrid-Alger-Londres, S'évader de la France sous l'Occupation

Quitter clandestinement la patrie pour la reconquérir, c'est la dangereuse et douloureuse expérience du départ et du déracinement qu'ont vécue une partie de ceux qui ont choisi de ne pas s'accommoder d'une France soumise au joug nazi, acceptant de transgresser frontières et interdits proférés par Vichy. L'épopée relatée ici est le fait d'individus, pour la plupart très jeunes, qui ont franchi les Pyrénées avec l'idée de revenir libérer la France les armes à la main. Le futur maréchal Leclerc, Joseph Kessel et Maurice Druon, Marcel Bleustein-Blanchet, Pierre Dac ou Francis Jeanson et tant d'autres côtoient dans cette histoire près de 30 000 héros moins célèbres. Tous ont connu des pérégrinations qui les ont conduits parfois en déportation, plus fréquemment à croupir des mois dans les geôles ou les camps de concentration de l'Espagne franquiste, avant de pouvoir embarquer pour Londres ou, plus souvent, l'Afrique du Nord, nouveau pôle de ralliement après le débarquement de novembre 1942. Il s'agit d'une modalité particulière et décisive de résistance, injustement méconnue et qui n'a fait l'objet jusqu'ici d'aucune étude de grande ampleur. A partir d'archives - françaises et étrangères - à peu près toutes inédites et de témoignages oraux, voici reconstitué l'itinéraire géographique et intellectuel des évadés de France par l'Espagne, et évalué le poids de ce phénomène sur le plan politique, militaire, économique, diplomatique. C'est aussi l'histoire inimitable de la légation dissidente de France à Madrid, née d'une sécession au sein de l'ambassade de Vichy et de la création d'un organisme semi-clandestin émanant de la Croix-rouge française, dirigée par un prêtre pittoresque dont la mission était de prendre en charge les évadés et de négocier leur sortie de la péninsule. Une histoire qui permet d'observer sous un jour nouveau la manière dont se sont comportées les trois France (France de Vichy, France de Londres, France d'Alger) et le rôle tenu tant par les Britanniques et les Américains que par Franco dans ce jeu compliqué.

05/1998

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Histoire internationale

KL. Une histoire des camps de concentration nazis

Le camp de concentration (KL) est constitutif du nazisme. Il en est le miroir le plus fidèle. Dès les premières heures du régime, il sert d'abord à éliminer les opposants politiques dans des bâtiments réquisitionnés en pleine ville, puis très vite est érigé hors des zones urbaines selon une architecture particulière. De concentration des prisonniers sans droits, il élargit ses fonctions selon les besoins de l'Etat : instrument de la terreur idéologique, il devient la machine de l'épuration sociale (malades mentaux, asociaux, homosexuels), le centre d'une économie du travail par le mortel esclavage de la main-d'oeuvre (les prisonniers russes et les Slaves au premier chef), un univers de convois ferrovaires et de rampes de sélection, d'expérimentations médicales selon les pathologies des différentes catégories de déportés, l'épicentre enfin du génocide des populations juives et tziganes en provenance de tous les pays occupés. D'emblée, le camp fut le règne de la violence absolue, sitôt que la garde en fut confiée à la SS des camps dont les rangs s'ouvrirent aux militants de base sans autre formation idéologique que les sanglantes batailles de rues. Le camp ne répond pas seulement aux évolutions du régime nazi, il est un univers en soi avec ses propres règles, mélange de bureaucratisme tatillon et d'arbitraire déchaîné, sur lequel entend régner Himmler. Un univers dont les Allemands ne pouvaient ignorer l'existence, tant il fit l'objet de reportages écrits, radiophoniques et cinématographiques afin que chacun sache de quel prix se payait la moindre dissidence. Un univers dont nombre de survivants périrent aux dernières heures dans les marches forcées par lesquelles les nazis voulurent effacer les traces de leur crime devant la progression des armées russes et alliées. Nikolaus Wachsmann, professeur d'histoire contemporaine à Birkbeck College (université de Londres), a écrit la première histoire globale du camp nazi de 1933 à 1945, puis de sa survivance dans la mémoire occidentale. Un de ces livres majeurs qui, par le recours à des milliers de pages d'archives administratives ou de témoignages personnels, par le jeu d'échelles du centre du pouvoir hitlérien à la condition du détenu au ras de son châlit, marquent une étape dans la discipline.

11/2017

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Histoire de France

Marat

Deux siècles après son assassinat par Charlotte Corday, on demeure abasourdi par la violence du verbe de Jean-Paul Marat comme aussi par la haine et la répulsion qu'il a provoquées chez ses contemporains et jusque chez les historiens. Marat se singularise par un tempérament, un caractère, une carrière, un mode d'action sur l'événement qui le mettent à part dans la galerie de portraits des acteurs de la Révolution. Plus âgé que beaucoup d'entre eux - il est de la seconde génération des Lumières -, homme de plume et de parole davantage qu'homme de pouvoir, il est chargé, presque seul, de tous les crimes imputés à la Convention par les hommes de Thermidor. L'opprobre, jeté également (mais c'est normal), par la Contre-Révolution, a pris un tour si excessif qu'il a fabriqué un Marat imaginaire sans rapport ni avec le personnage ni avec son rôle. Les réhabilitations, souvent venues de la gauche, ou même la récupération occasionnelle par l'extrême-droite, ne se sont pas beaucoup plus souciées de véracité. Si le déclenchement de la Révolution constitue dans la vie de Marat une rupture plus nette encore que dans celle de ses amis (peu nombreux) ou ennemis (innombrables), il n'en importe pas moins de cerner minutieusement, dès les années 1750, le parcours intellectuel du médecin, de l'expérimentateur savant et appliqué, du penseur nourri de Montesquieu (plus que de Rousseau), de suivre ses tentatives d'ascension dans la République des lettres et parmi les élites sociales. C'est dans cette perspective que se comprend la radicale dénonciation du " despotisme " à laquelle l'Ami du peuple (ainsi se qualifiait-il lui-même) se consacra avec acharnement dès 89. S'attachant tout autant à décrire les étapes d'un destin qu'à briser la gangue dans laquelle l'historiographie a enfermé Marat - et sans chercher, ce qui serait absurde, à le réhabiliter -, cet ouvrage, qui s'inscrit dans le débat sur la place des individus dans le processus révolutionnaire, entend donner d'un rôle majeur et d'une mort quasi mythique une relation enfin fidèle aux textes et aux archives.

09/1993

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Littérature française

Victor Dojlida, une vie dans l'ombre

« Victor, le 26 septembre 1989, à sept heures du matin, les portes de la prison de Poissy s’ouvraient pour toi, et la rue te rendait une liberté tardive… Quelques semaines après, le mur de Berlin tombait… Ah, les beaux jours de cet automne-là ! Car il faut bien que les portes s’ouvrent, que les murs s’écroulent, quand ils empêchent les hommes de vivre… » Michèle Lesbre a rencontré Victor Dojlida à sa sortie de prison et l’a côtoyé jusqu’à sa mort en 1997. Bouleversée par le destin de cet éternel rebelle dont la vie a été brisée par la guerre et les désillusions, elle est partie sur ses traces, a exploré les archives et s’est surtout souvenue de leurs conversations, pour lui rendre cet hommage personnel. Victor Dojlida est né en Biélorussie en 1926. Il a trois ans quand sa famille émigre en Lorraine, où son père est d’abord employé à la mine, puis aux aciéries. Quand, le 10 mai 1940, la première bombe s’écrase sur Homécourt, l’école ferme. Victor a quatorze ans, il ne passera pas le certificat d’études, mais il entre aux FTP-MOI, les Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée. En février 1944, son réseau est dénoncé. C’est la déportation et les camps, où il voit mourir son copain Stanis. Il a presque vingt ans quand il revient. Le juge qui l’a livré à la Gestapo et le policier qui l’a dénoncé sont encore en place. Pour lui qui est rescapé de l’enfer, ce n’est pas supportable. C’est alors que commence l’enchaînement des faits qui le conduiront en prison pendant quarante ans. Victor Dojlida, une vie dans l’ombre a été publié pour la première fois en 2001, par les éditions Noésis. Sabine Wespieser éditeur le réédite aujourd’hui, en même temps que paraît le douzième roman de Michèle Lesbre, Écoute la pluie, hommage à un autre disparu, anonyme celui-ci. L’essentiel de l’œuvre de Michèle Lesbre, qui vit à Paris, est réuni dans le catalogue de Sabine Wespieser éditeur.

02/2013

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Histoire de France

La Cagoule 1936-1937

Que sait-on de l'Organisation Secrète d'Action Révolutionnaire Nationale (OSARN), plus connue aujourd'hui sous le nom de Comité Secret d'Action Révolutionnaire (CSAR) ? Quels objectifs poursuivait son fondateur, Eugène Deloncle ? Faut-il distinguer une " Cagoule civile " d'une " Cagoule militaire " ? Y a-t-il eu manipulation de la part du Deuxième bureau de l'Etat-major ? Les cagoulards n'ont-ils été que des comploteurs maladroits et mythomanes ? Rares sont les ouvrages consacrés à cette organisation secrète créée au début de l'été 1936. Et tous s'en tiennent peu ou prou à la thèse, soutenue par Marx Dormoy, ministre de l'Intérieur du Front populaire, d'un gigantesque complot ourdi contre la République et si brillamment déjoué. Pendant l'Occupation, surtout après l'assassinat de Marx Domoy, cette thèse fut relancée par une poignée de socialistes résistants qui accusèrent les cagoulards d'avoir réussi en 1940, dans l'ombre de Pétain et grâce à la victoire allemande, le coup d'Etat qu'ils avaient raté en 1937. L'histoire de la Cagoule est ainsi déformée. Bien entendu, Deloncle et ses amis n'étaient pas des enfants de choeur. Ils détestaient le Front populaire dont ils estimaient que la politique affaiblissait la France, et n'avaient que mépris pour la démocratie. Mais c'étaient d'ardents patriotes. Le seul complot qui les ait obsédés est celui dont ils prêtaient l'intention aux communistes et qu'ils espéraient écraser dans l'oeuf avec le concours de l'Armée. Cette hantise d'une révolution bolchevique a de quoi surprendre aujourd'hui, parce que nous savons, grâce aux archives soviétiques, que Staline n'avait pas l'intention, à ce moment-là. de prendre le pouvoir en France. Mais, à l'époque, toute la presse de droite, alors puissante et influente, ne cessait de dénoncer le danger d'un putsch communiste. Voilà pourquoi l'histoire de la Cagoule méritait d'être revisitée. Jean-Claude Valla le fait sans concession à l'idéologie dominante et avec un grand souci d'objectivité. Il démontre comment les historiens, prisonniers des mythes et se recopiant souvent les uns les autres, ont réussi à renverser la perspective et à travestir la vérité.

05/2010

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Histoire internationale

L'ennemi juif. La propagande nazie, 1939-1945

Élève de George Mosse et proche de Walter Laqueur, nourri des analyses de François Furet et de Thomas Nipperdey, Jeffrey Herf, historien de l’Allemagne, signe ici un ouvrage à la croisée de l’histoire des idées et du politique. Essayant de comprendre, dans la lignée de Browning et de Friedländer, comment la mise en œuvre de la Shoah s’est agencée avec le déroulement de la guerre, il étudie la « logique paranoïaque du délire nazi » pour montrer de quelle façon la construction d’une image du Juif diabolisé a nourri la course en avant vers le meurtre de masse. Alors que de nombreux ouvrages ont été consacrés à des films comme Le Juif Süss, à Mein Kampf et au déroulement des persécutions, on s’est moins intéressé à la propagande au jour le jour. La propagande antisémite distillée par la presse, découvre-t-on ici, était moins l’œuvre de Goebbels que celle de Dietrich, responsable de la presse du Reich qui, à la différence du ministre de la Propagande, était en contact quasi quotidien avec Hitler. Ce qui, dans le déchaînement des violences antijuives, oblige à réévaluer le rôle de Hitler qui est loin de se réduire aux sept discours où il parle d’extermination. Jeffrey Herf étudie donc ce que le régime nazi assénait au peuple allemand et non ce que ce dernier en pensait. Quand des historiens ont étudié « l’opinion populaire », Jeffrey Herf s’intéresse, lui, à ce qui nourrissait les sentiments des Allemands à l’égard des Juifs. S’il puise largement dans des archives et des études, l’originalité de cet ouvrage est d’explorer le corpus sous-exploité des « Mots du jour » et des « Mots de la semaine », diffusés par conférences de presse, ainsi que celui des innombrables journaux placardés dans les lieux publics de 1939 à la fin de 1943. Alors que l’extermination était largement engagée, cette propagande martelait que jamais les Allemands n’avaient été autant menacés d’extermination par les Juifs. C’est toute la logique paranoïaque de la légitimation du génocide qui se trouve ainsi éclairée.

09/2011

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Musique, danse

La vie musicale en France au temps de la Révolution

" Jamais on n'a tant dansé que depuis que l'on n'a pas le coeur à la danse. Les murs sont couverts d'annonces de bals, le silence des rues les moins fréquentées est troublé par l'aigre archet du ménétrier et l'obscurité des plus sombres culs-de-sac est dissipée par des transparences colorées qui offrent en gros caractères les mots bals de société. " Au cours des années troublées de la Révolution, la France ne résonne pas seulement des voix des tribuns ni des cris des émeutiers. La musique omniprésente s'y déploie sous toutes formes. On y danse plus encore que sous l'Ancien Régime ; les chansons courent les rues, les places et les carrefours, exaltent, fustigent ou glorifient les héros du moment ou les événements qui agitent la nation. Refrains civiques ou satiriques retentissent aux quatre coins du pays tandis que les fêtes nationales déroulent leurs fastes à grands renforts de marches cuivrées, de choeurs solennels et d'hymnes patriotiques en une sorte de spectacle total destiné à frapper les sens et l'imagination. Les théâtres enfin libérés se mettent à proliférer. Opéras et pièces en musique, dans un foisonnement anarchique et d'inégal intérêt artistique, prennent une coloration de plus en plus politique. Les besoins croissants d'exécutants donnent à l'enseignement un essor inattendu qui débouchera sur la création du Conservatoire et de l'école de la Garde nationale. Par delà tout jugement esthétique, cette bouilonnante activité musicale méritait d'être relatée dans toute sa diversité et sa quotidienneté tant elle a contribué à apporter couleur, vie, élan aux diverses péripéties tragiques et glorieuses de cette époque et s'avère révélatrice des rapports qui ont pu alors exister entre les pratiques socio-culturelles et l'évolution politique. Adélaïde de Place est ingénieur de recherche en musicologie. Elle a déjà publié un livre sur Le Piano-forte à Paris entre 1760 et 1862 et collaboré à divers ouvrages collectifs : La musique et le pouvoir, La musique à Paris en 1830-1838 et l'Inventaire des archives de l'Opéra ainsi que le Guide de la musique de piano et de clavecin.

05/1989

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Histoire internationale

Bourgarel, le Colombien. Voyages d'un diplomate français dans la Colombie du XIXe siècle

Entre 1893 et 1900, Ernest Bourgarel, ambassadeur de France en Colombie, a rassemblé au cours de ses périples dans les provinces, une incomparable collection de photographies et noté ses impressions dans ses carnets de voyages. Ce livre présente quelques bribes de ce trésor récemment découvert. Plus qu'une simple présentation de photographies anciennes, cet ouvrage s'aventure sur les traces du voyageur-photographe et de ses motivations profondes de collectionneur. Et lorsque ce voyageur n'est autre que l'ambassadeur de France en titre dans une Colombie de la fin du XIXe siècle, à la veille d'une nouvelle guerre civile, ces documents nous révèlent une extraordinaire vision d'un pays qui se construit. Ernest Bourgarel était un érudit de ce siècle des révolutions. Un diplomate qui a passé sa vie à voyager, dans les pays où il était en poste, à la découverte de l'autre. La Colombie a été son coup de coeur. Dans ses écrits et ses photographies, il en décrit la géographie, l'organisation, la culture, ses forces et faiblesses. Son instabilité endémique. La puissance de l'image comme document de voyage est ici décryptée par des spécialistes. Des chercheurs français et colombiens apportent également leur éclairage historique et ethnologique au lecteur qui veut connaître la vieille Colombie, coeur de la nouvelle Amérique latine de Bolivar. La plupart de ces photographies étaient inconnues jusqu'alors. Elles amènent un regard neuf sur ce pays ancien. Comme un atlas mémoriel, ce livre pousse au nécessaire exercice de mémoire, chantier salvateur dans un pays où la paix s'érige après cinquante ans de guerre civile. Après avoir fait don aux Archives du ministère des Affaires étrangères du fonds photographique et documentaire Bourgarel, sa famille a décidé d'en rendre public les documents les plus marquants dans le cadre de l'année France-Colombie 2017 afin que s'affermissent les liens entre ces deux pays. Sous la direction de Charles-Henry Dubail et Marie-Claude Dubail-Acero, une équipe pluridisciplinaire franco-colombienne a entrepris un travail de recherche dont cet ouvrage constitue la première pierre.

08/2017

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Cinéma

Maurice Mariaud. Itinéraire d'un cinéaste des Buttes-Chaumont au Portugal (1912-1929), avec 1 DVD

Maurice Mariaud (1875-1958) a été acteur de théâtre puis de cinéma avant de devenir scénariste et metteur en scène chez Gaumont avant la Première Guerre mondiale. Travaillant ensuite pour les plus grandes sociétés de production durant une vingtaine d'années en France et au Portugal, il a signé une quarantaine de films et joué dans une quinzaine d'autres — sans compter les siens. Celui en qui Delluc voyait l'un des espoirs du cinéma français eut pourtant sa carrière interrompue par le parlant après une seule expérience sonore. Il travailla alors pour la radio, la scène et la chanson jusque dans les années 1950. Ignoré des historiens, oublié des archivistes, la plupart de ses films semblaient disparus ou égarés quand on s'est progressivement mis à redécouvrir une oeuvre passant de la comédie au drame, mêlant la morale et la féérie, brossant de puissants paysages comme de délicates scènes intimistes, mariant les vues en plein air documentaires à des mises en scène qui ne craignent ni l'émotion ni l'humour, ni le fantastique. Les restaurations en cours de la douzaine de titres retrouvés de Mariaud révèlent une oeuvre marquée au sceau de l'esthétique Gaumont, où la maîtrise de la lumière et de la profondeur de champ, le goût pour le gros-plan dramatique et un jeu retenu l'inscrivent dans la famille mal connue de ses contemporains Louis Feuillade, Léonce Perret, Albert Capellani, Georges-Henri Lacroix, Henri Fescourt que l'émergence de "l'Avant-garde française" a injustement rejetée dans l'ombre. Ce livre est la première monographie consacrée à ce cinéaste dont l'oeuvre est désormais appréhendable par les documents qui en ont gardé la trace, réunis ici, par un état des lieux exhaustif qui en est dressé et par quelques-uns des films conservés. En effet un double DVD fait partie de cet ouvrage avec quatre titres restaurés par le Service des archives du film du CNC échelonnés entre 1919 (Quand la raison s'en va), 1922 (O Fado), 1924 (Mon Oncle), 1929 (le Secret du Cargo), ouvrant à d'ultérieures restaurations et rétrospectives qui élargiront encore la connaissance par les films de ce cinéaste.

01/2019

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Photographie

Lionel Kazan photographe. Edition bilingue français-anglais

Photographe d'origine russe, né en 1930, Lionel Kazan se fait très vite un nom dans le milieu de la mode des années cinquante et soixante grâce à ses clichés réalisés pour Elle - magazine pour lequel il signera pas moins de 92 couvertures de 1953 à 1965 -, Nouveau Fémina, Vogue, Harper's Bazaar, Glamour, Marie-Claire... Il côtoie les plus grands photographes de mode de ces glorieuses années d'après guerre : Irving Penn, Richard Avedon, Cecil Beaton, Jean-Loup Sieff, Guy Bourdin. Il laisse d'innombrables trésors, que sa fi lle a récemment découvert dans de grandes boîtes Easten Kodak et qu'elle nous fait à son tour partager ici : des photographies inédites de Brigitte Bardot, des portraits de la toute jeune Catherine Deneuve à ses débuts, d'un Fernandel inattendu. Il a ainsi, à la faveur de son travail, photographié les plus grandes vedettes de ces années-là de Roger Vadim à Ingrid Bergman, de Coco Chanel à Yves Saint Laurent. L'ouvrage est une invitation à retraverser deux décennies à travers l'oeil d'un photographe : une peinture de l'atmosphère socio-culturelle, des styles vestimentaires, des icônes mais aussi des coulisses d'un métier, entre shooting et studios. Chronologique, le livre dévoile aussi l'intimité d'un homme. Sa fille, Alexandra Kazan, a selon ses propres mots cherché à " reconstituer son parcours, aller sur ses traces, remonter le temps. " On découvre ceux qui ont croisé sa route : Marc Allégret, qui lui offrira son premier appareil photo à l'âge de douze ans, Hélène Lazareff, Alex Liberman... On écoute ceux qui ont participé au monde de la mode de cette époque : mannequins comme Bettina Graziani ou celle qui deviendra sa femme, Pia Rossilli, rédacteurs de magazines comme Claude Brouet ou Marie- Thérèse des Cars, photographes et amis, comme Gilles Bensimon ou Jean-François Clair, publicitaires comme Jean Feldman. Alternant documents d'archives, planches-contacts, tirages, reproductions de pages et couvertures de presse, l'ouvrage se termine sur les Swinging Sixties et les folles nuits au New Jimmy's admirablement rendus aussi sous la plume de Marc Desgrandchamps.

04/2016

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Sciences politiques

Nom de code : M

Ses amis l'appellent Max. Mais ses collègues du MI5, le service britannique de contre-espionnage, ainsi que les agents doubles au sein de son réseau tentaculaire le connaissent mieux sous le nom de "M". Saviez-vous que M a vraiment existé ? Le mythique patron de l'Intelligence Service dans James Bond, incarné tour à tour à l'écran par Bernard Lee, John Huston, David Niven, Edward Fox, Robert Brown, Judi Dench et Ralph Fiennes, s'inspire de l'amiral John Henry Godfrey, et notamment de l'officier traitant Maxwell Knight dont le nom de code est l'initiale "M". La vie de Maxwell Knight est un vrai roman. Amateur de jazz et passionné d'animaux - il a vécu quelque temps avec un ours, un bouledogue et un babouin -, il est aujourd'hui connu comme étant le meilleur officier traitant que le MI5 ait jamais engagé. Sa force : avoir réussi à créer un réseau d'espionnage hors du commun. Il fut le premier à se rendre compte des avantages indéniables à recruter des femmes et reste l'un des artisans principaux du démantèlement des mouvements fascistes britanniques durant la Seconde Guerre mondiale ! M est devenu un maître espion d'exception grâce à sa capacité hors norme à transformer " Monsieur Tout-le-monde " en un agent intrépide. L'auteur révèle dans ce livre, pour la première fois, le nom et l'histoire de ces hommes et femmes qui, sous l'égide de M, prirenttous les risques en infiltrant les organisations politiques les plus dangereuses. Jusqu'ici, leurs identités étaient restées secrètes. La publication de ce livre rend enfin hommage à ces personnes courageuses qui ont su faire passer avant toutes choses l'intérêt de leur pays. Grâce à de nombreux documents récemment déclassifiés, des archives provenant de la famille de Maxwell Knight et de nombreuses interviews d'anciens agents et de leurs proches, ce livre nous fait pénétrer dans l'univers obscur de l'espionnage au temps de la lutte contre le fascisme et de la peur du communisme et lève (enfin) le voile sur un maître espion mythique aussi brillant qu'énigmatique !

10/2018

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Histoire de France

Les sources du financement de la guerre en Savoie (1308-1354). Les comptes des guerres avant les trésoriers des guerres

Le fonds des Archives d'Etat de Turin conserve une série consacrée aux comptes de guerres regroupés dans l'inventaire 29 de la Sezione Riunita qui s'étend sur la période du bas Moyen Age. La première de ces comptabilités date de 1308 et elle correspond au règne du comte de Savoie Amédée V (1285-1323). Le présent ouvrage est consacré à l'édition critique des onze premiers comptes de cette série, qui sera poursuivie dans les mois et années qui viennent. Ce programme d'édition s'inscrit dans la thématique propre au laboratoire LLSETI, Corpus, au sous-titre évocateur de Castellania. Cet ouvrage est le premier d'une série qui s'attachera à publier les documents comptables majeurs du comté de Savoie, comptes des receveurs et trésoriers de Savoie, comptes de l'hôtel, comptes des trésoriers des guerres, ainsi que les documents locaux, comptes de châtellenies et comptes des oeuvres des châteaux. Les comptes ici publiés portent sur les principales chevauchées des comtes de Savoie sur leurs terres, à leur périphérie, voire sur les théâtres d'opérations de la guerre de Cent Ans. C'est ainsi que l'on retrouve Amédée V et ses troupes à Ambronay (1308) ou au siège de La Corbière (1321), au cours de cette lutte sans fin contre ses rivaux voisins du Dauphiné et du comté de Genève. Un peu plus tard le comte Aymon défend ses positions en Faucigny à la bataille de Monthoux et en Maurienne. Son successeur Amédée VI participe, au début de la guerre de Cent Ans, à plusieurs chevauchée,s en 1339 et 1340 dans le Tournaisis, prête main-forte au duc de Bourgogne Eudes IV en 1347, et prépare après la Peste noire, le futur échange des terres qui appartenaient au Dauphiné et celle du Viennois, bailliage jusque-là du comté de Savoie, avec le roi de France qui devait se concrétiser au traité de Paris de 1355. Cette édition est en outre complétée par un glossaire, une bibliographie portant sur la guerre au cours de la première moitié du XIVe siècle et un index de noms de personnes et de lieux.

09/2019

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Musique, danse

Daniel Balavoine. L'enfant caché du rock

Un beau livre hommage pour célébrer cet artiste précurseur et engagé dans tous les combats de son temps A la recherche perpétuelle de sons nouveaux, précurseur en la matière, puisqu'il fut le premier à posséder un home studio et à faire la part belle à la musique électronique par le biais de synthétiseurs, Daniel Balavoine a réussi l'alchimie de marier musicalité rock anglaise et langue française. Loin des " Vendeurs de larmes " qu'il égratigne, il a ouvert la voie à une autre chanson française. S'éloignant des codes stricts de la poésie. Son écriture est porteuse d'images nouvelles, chargée de sens et de double sens, à la fois énigmatique et philosophique à l'instar de " Celui qui se fait gloire de supporter le mal est beaucoup moins fort que celui qui s'en sort " dans " Dieu que l'amour est triste ". Cet ouvrage retrace l'histoire des huit albums studio de Daniel Balavoine à travers les interviews de l'artiste, les archives de la Sacem (textes et partitions manuscrites), mais aussi des entretiens inédits de célébrités ou d'anonymes et notamment de ceux qui font aussi la carrière d'un chanteur et qui sont condamnés à rester dans l'ombre : " Les gens comme vous ", comme Daniel les appelait. Loin du fanatisme qu'il exécrait, ces témoignages sont ceux de connaisseurs comme on peut l'être de l'oeuvre d'un écrivain ou d'un cinéaste. Ce livre documenté permettra également de montrer à la jeune génération, qui aurait de lui seulement l'image multi-diffusée de ses emportements sur des plateaux de télévision, que son engagement citoyen et humanitaire et sa vision du monde loin du nombrilisme étaient avant tout dans les textes de ses chansons. Mais comment évoquer Daniel Balavoine, sans être transporté par la voix de ce chanteur si entier de caractère et romantique au vrai sens du terme. Comme celle d'Edith Piaf, sa voix semble abriter un cri du coeur étouffé, mélange de révolte et de désespérance. " Il faut être à la lumière " chantait-il, trente-quatre années après sa disparition, Daniel Balavoine l'est toujours.

11/2020

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Histoire de France

André Grenard Matsoua : les fondements de l'Amicale

" Il serait donc indispensable de savoir si la dite Association qui semble encore n'être qu'en puissance n'a cependant point d'accointances avec des milieux métropolitains ou étrangers, aux doctrines subversives. Il importe pour le bien de nos indigènes de l'Afrique Equatoriale Française de les soustraire à l'influence de leurs congénères qui rêvent de jouer auprès d'eux le rôle néfaste d'un Marcus Garvey ". Tels sont les mots du gouverneur général de l'Afrique Equatoriale Française (AEF) Raphaël Antonetti auprès du ministre des colonies Léon Perrier à propos de l'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Equatoriale Française et de son leader André Matsoua Ma Ngoma dit Grenard. L'Association Amicale des Originaires de l'Afrique Equatoriale Française, appelée Mikale par les Congolais, est créée le 21 juillet 1926, sous la houlette de André Grenard Matsoua à Paris. Elle dispose des sections africaines à Brazzaville, Pointe-Noire, Léopoldville (actuelle Kinshasa) ainsi qu'en Oubangui-Chari (actuelle République Centrafricaine). L'Amicalisme porte la signature du parcours politique de Matsoua. En revanche, le Matsouanisme, mouvement religieux, qui découle de sa présumée mort en 1942, fait de Matsoua une figure du Messie, par l'influence du judéo-christianisme. Et cette actualité messianique est la plus connue dans l'imaginaire collectif congolais et/ou africain. Dans la mémoire contemporaine, en effet, la figure de Matsoua est plus identifiée comme relevant d'un messianisme qui a poussé les Congolais, et plus précisément les Kongo à une résistance passive, voire active durant les années 30, contre l'administration coloniale française (M'zingu wa falanka tatu, la guerre des Trois Francs). Cet ouvrage dévoile les bases de l'Amicalisme, de ses origines à la première arrestation de Matsoua en 1929. Il analyse les fondements du nationalisme congolais et ses interactions avec le panafricanisme. A la lumière des documents issus des archives d'Outre Mer, notamment ceux de son premier procès, l'objectif est d'identifier la nature réelle de l'Amicalisme. Est-ce un mouvement remettant en cause les modalités de la colonisation ? Quelle est la nature du mouvement, proto-nationaliste ou nationaliste ? Quelle est l'originalité de l'Amicalisme par rapport à des mouvements similaires dans les autres colonies ?

02/2020

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Résistance

Opération Frühling. Haut-Jura avril 1944

Le 7 avril 1944 au petit matin, la Wehrmacht, accompagnée d'équipes de la Gestapo de Lyon, lance une opération d'envergure dans le nord de l'Ain et le Haut-Jura. Nom de code : Frühling (printemps). L'objectif est de réduire les maquis, qui menacent l'armée allemande sur ses arrières, et de détacher la population civile des forces de la Résistance. Les principaux combats se déroulent les 7 et 18 avril et au terme de l'intervention, le Haut-Jura - périmètre retenu pour cette étude - va subir pendant douze jours des centaines d'arrestations, des meurtres et des incendies en série. Ces journées sont ici relatées en grande partie grâce aux récits des témoins et de certains des acteurs de la tragédie, parfois recueillis dès le départ des Allemands et aux premières semaines de la Libération. Le lecteur suivra la trace de Klaus Barbie à Saint-Claude et dans les villages environnants ; il assistera à la rafle massive du 9 avril, à l'arrestation du commandant Vallin, le chef charismatique du maquis du Haut-Jura, et de Joseph Kemler, le chef de l'Armée secrète de Saint-Claude. L'accès de l'auteur à des archives inédites lui fera découvrir les dessous de ces arrestations et le rôle joué par certains personnages, comme un troublant émissaire de la Résistance lyonnaise ou un Français chef d'équipe de la Gestapo lyonnaise, proche de Barbie. Du Grandvaux à Sièges, en passant par Ravilloles, Lamoura, Orgelet, Coyrière, Les Moussières ou Les Bouchoux, les sans-grades de la Résistance ne sont pas non plus oubliés ; les victimes et les survivants de la barbarie retrouvent un nom. Qu'ils aient été officiers de carrière, cultivateurs, boulangers, ouvriers ou étudiants, ils ont pris part ensemble à une lutte commencée plusieurs mois plus tôt, et qui permit au Haut-Jura de s'afficher comme une citadelle de la Résistance au point d'inquiéter, bien avant le printemps de 1944, le pouvoir de Vichy et l'armée allemande. Du commencement de la résistance armée dans la montagne jurassienne aux différents procès de Klaus Barbie, voici l'opération Frühling.

02/2021

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Droit

Histoire de vie, récit de vie. Une famille de robe nancéienne au XVIIIe siècle : les Marcol

En 1698, lors du retour de Léopold, avec le rétablissement de la Cour souveraine, la plus haute instance judiciaire de Lorraine et Barrois, de belles possibilités de carrière s'offrent aux familles récemment anoblies ayant prouvé leurs compétences ; parmi elles, à Nancy, les Marcol. En effet, le Parlement, puissant levier d'ascension, leur a permis, en quelques générations, de se hisser au sommet de la robe après avoir donné à la Cour plusieurs conseillers et deux procureurs généraux. Histoire de cette famille et de sa remarquable réussite entre la fin du XVIIe siècle et la Révolution, ce livre est aussi un "récit de vie" tel qu'il figure dans les "Journaliers" rédigés par trois membres du lignage, entre 1672 et 1786 : un texte multigénérationnel qui court sur trois générations, le fils François-Pascal, conseiller en 1737, et le petit-fils Pascal-Joseph, procureur général en 1757, poursuivant la rédaction initiée par l'ancêtre Pascal Marcol. En France et en Europe, depuis les années 1980-2000, ces écritures du for privé suscitent un nouvel engouement chez les historiens comme chez les sociologues et les anthropologues, tous sensibles à l'air du temps qui magnifie l'individu et valorise le témoignage. Aussi, le parti est-il pris de faire de ces écrits privés, documents mémoriels et proclamations identitaires, la source première de l'analyse ; précieux pour saisir les représentations, ils disent les façons dont ces magistrats pensent leur propre réalité et celle de leur lignée. Toutefois, textes souvent très allusifs, ils sont chemin faisant confortés par d'autres documents (actes notariés, archives judiciaires...) afin de cerner leurs auteurs, leurs pratiques, leurs conduites, leurs croyances, sans négliger leur entourage et les réseaux relationnels dans lesquels ils s'insèrent. Du magistrat, acteur public, ici, il sera peu question. L'individu privé est au coeur de l'étude avec les naissances qui s'égrènent et les deuils qui surviennent, les déboires et les satisfactions professionnelles, les fêtes qui mobilisent la parentèle, les crises qui activent les solidarités et les conflits qui, quelquefois, les mettent à mal. Des fragments d'existence qui, parfois, se mêlent à la grande Histoire...

12/2019

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Religion

Quand la mission se cherche. Vatican II et ses prolongements

Il y a 50 ans, le 8 décembre 1965, le Concile Vatican II promulguait le décret Ad gentes sur l'activité missionnaire de l'Eglise. Le colloque organisé pour cet anniversaire par le Centre de documentation et d'archives des OEuvres Pontificales Missionnaires (Lyon) ne s'est pas contenté de faire oeuvre de mémoire : il a dressé un bilan des évolutions de la mission après Vatican II avec des participants originaires du monde entier. La première partie donne une vue panoramique de ce qu'était la mission et la missiologie à l'ouverture du Concile, puis se penche sur la laborieuse élaboration de la doctrine missionnaire de Vatican II. Le texte final adopté s'attache à faire comprendre l'un par l'autre le mystère du salut universel et le mystère de l'Eglise. La deuxième partie se penche sur l'apport des oeuvres pontificales missionnaires : avant même le Concile, lors du premier congrès missionnaire mondial à Lyon en 1962 ; ensuite, par son Centre de Recherche Théologique Missionnaire et par sa revue "Mission de l'Eglise". La Congrégation romaine de Propaganda fide a subi l'épreuve du Concile : mise en cause, elle devra se réformer et deviendra la Congrégation pour l'évangélisation des peuples… Originaires des quatre coins de l'horizon, les intervenants de la troisième partie décrivent comment le décret conciliaire a été reçu et compris, et les changements qu'il a provoqués : en Afrique, en Asie orientale, en Inde, en Amérique latine. Non moins intéressante est l'analyse présentée par deux instituts missionnaires sur ce qui a été leur conversion et leur adaptation à la visée missionnaire du Concile, les Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) et la Société des Missions Africaines. Un regard protestant sur le Concile est également présenté et l'on s'aperçoit que, sur la mission, les vues sont souvent parallèles. Est souligné l'impact du dialogue interreligeux dont on a peu à peu compris qu'il fait partie intégrante de l'évangélisation. Un livre qui jette un regard synthétique et richement documenté sur un demi-siècle de cheminement missionnaire.

11/2016

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Histoire internationale

Les Tatars de Crimée et la politique soviétique des nationalités

Ce livre porte sur la politique des nationalités menée par les Bolcheviks dans leur orient. il veut en éclairer les fondements et le développement à partir d’un point de vue particulier qui se focalise sur une population, les tatars, et un territoire, la Crimée, presqu’île du sud de l’Ukraine à laquelle elle est aujourd’hui rattachée après avoir longtemps appartenu à la Russie. Cette ambition explique le choix de la longue durée qui doit permettre de proposer une lecture de la construction de l’union soviétique à l’aune des expériences héritées de la période impériale. A l’aide d’archives, de documents et de témoignages publiés, ce livre rend compte de la façon dont les Bolcheviks ont cherché, à partir de l’automne 1920, à asseoir leur autorité dans la péninsule, un territoire disputé au cours de la guerre civile russe. quel rôle revint à la politique nationale dans l’imposition de l’ordre soviétique ? Pourquoi les tatars se virent-ils officiellement accorder une place centrale au sein de la république socialiste autonome (rssa) de Crimée, proclamée à l’automne 1921 ? La reconnaissance de cette minorité a-t-elle influé sur la construction identitaire tatare ? quel sens donner à la déportation des tatars en 1944, à la fin de la grande guerre patriotique, le nom donné à la seconde guerre mondiale en Russie ? Pour répondre à ces questions, ce travail suit plusieurs fils. Le premier concerne la régulation des tensions et la manière dont les acteurs et les institutions envisageaient le maintien de l’ordre dans la république. Le deuxième porte sur les usages politiques et sociaux qu’y suscitèrent les différents aspects de la politique nationale. Le dernier fil se rapporte à l’identité collective des tatars de Crimée et aux processus d’invention nationale. Ces trois fils tissent la trame d’un récit qui, construit à partir d’une démarche empirique, vise à révéler et à restituer toute la complexité des rapports de domination, en se référant le plus souvent possible à la situation d’ensemble de l’URSS (surtout les autres territoires orientaux) et en se défiant des schémas explicatifs fondés sur une opposition trop simpliste entre centre et périphérie.

06/2011

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Histoire internationale

Les migrantes ignorées du Haut-Sénégal . 1900-1946

Centré sur la région de Kayes au Mali, l'ouvrage de Marie Rodet s'attache à analyser les formes de mobilité féminine au sein du pays et vers le Sénégal à l'époque coloniale (1900-1946). Comme les chercheurs par la suite, l'administration coloniale a largement ignoré ces déplacements, se focalisant sur les migrations masculines de travail qu'ils considéraient comme seules dignes d'intérêt. Or, en élargissant le concept de migration, l'ouvrage met en évidence que les migrations féminines dans la région de Kayes ont été nombreuses, et ce dès les débuts de la colonisation. Ce livre montre en particulier que les femmes esclaves étaient majoritaires dans les mouvements migratoires que connaît la région au début du XXe siècle, qu'elles furent les premières migrantes dans la ville de Kayes. L'auteure va même plus loin en montrant que le phénomène migratoire majeur que connaît le Haut-Sénégal à cette époque ne correspond pas aux migrations masculines de travail mais aux migrations familiales attestant d'un glissement progressif des populations du Haut-Sénégal vers la Sénégambie. L'originalité de l'ouvrage réside également dans son utilisation des archives judiciaires pour analyser les pratiques du mariage comme vecteurs de mobilité pour les femmes. Par l'examen de la jurisprudence des tribunaux coloniaux de la région de Kayes, Marie Rodet montre que les autorités locales et coloniales tentèrent dès les années 1910 de limiter la mobilité dans le mariage, ce qui amena les femmes à mettre en place des stratégies de " contournement ", qui s'appuyaient souvent sur des réseaux migratoires familiaux établis sur plusieurs générations. L'ouvrage permet enfin de comprendre pourquoi ce contrôle colonial croissant s'est finalement avéré inefficace. A partir d'une étude précise de sources coloniales a priori peu loquaces mais ingénieusement confrontées à des enquêtes de terrain, Marie Rodet resitue ici l'histoire des migrations de la région de Kayes à l'époque coloniale dans une dynamique de recherche genrée. Cet ouvrage constitue un outil essentiel pour repenser la question des migrations féminines en Afrique et déconstruire le discours androcentrique ambiant sur les migrations.

06/2009

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Esotérisme

Les Loges maçonniques lyonnaises et le Second Empire. 1850-1970

L'ouvrage traite de l'histoire détaillée des Loges Maçonniques lyonnaises. ce volume est le tome 3. La période 1850-1870 poursuit la métamorphose commencée à l'époque précédente. Soumise à la surveillance policière d'un régime autoritaire sous la 1ère partie de l'Empire, régime qui va même jusqu'à lui imposer un Grand Maître despotique, la Franc-Maçonnerie française continue de se structurer et discrètement de se renforcer autour des valeurs républicaines. Sous la seconde partie de l'Empire, dite Libérale, les Francs-Maçons profitent de cette relative liberté pour investir le champ politique, principalement républicain, et le champ social d'une manière encore plus affirmée qu'auparavant. En particulier, les Maçons s'investissent dans la solidarité envers les démunis de la société.Dans cette période commencent à naître les conflits internes entre spiritualistes, qui veulent conserver l'obligation de la croyance en Dieu et en l'immortalité de l'âme, et les rationalistes, athées et libres penseurs qui souhaitent s'en affranchir. Ce débat vigoureux ne trouvera sa conclusion que quelques années après l'Empire. A Lyon, si l'engagement politique des Frères se doit toujours d'être prudent, leurs pratiques maçonniques laissent elles aussi peu de traces, hormis celles qui révèlent leurs difficultés : recrutements importants couvrant à peine les démissions, faible culture maçonnique, locaux inadaptées, et querelles interminables entre les Frères de Lyon et le Grand orient parisien, et entre Frères lyonnais. Mais cette image décevante issue des documents se doit d'être redressée par la participation importante de nombreux Frères à la vie de la Cité, participation qui montre bien, indirectement, que la vie des Loges devait être bien plus riche intellectuellement qu'elle n'en a laissé traces. Et c'est sur cette période encore largement souterraine que va se construire la vie maçonnique sous la 3ème République.Comme dans les deux tomes précédents, ce livre repose sur quinze années d'un passionné travail de dépouillement d'archives originales, qui permet de suivre, d'une façon vivante, l'évolution des Loges maçonniques lyonnaises de manière détaillée, et de découvrir quelques-uns des maçons lyonnais qui ont marqué leur époque.

05/2019

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Ouvrages généraux

Des hommes en guerre : Chroniques de 70. Témoignages inédits sur la guerre franco-allemande et la Commune (1870-1871), conservés au Service historique de la Défense

Du vaguemestre au curé, du zouave pontifical au matelot, découvrez huit témoignages de la guerre franco-prussienne. Ces textes, publiés ici pour la première fois, vous feront vivre cette première guerre moderne à hauteur d'homme : les sièges, les tourments sociaux et politiques qui ont mené à l'épisode de la Commune et à l'effondrement de l'armée impériale. En 1870 et 1871, au cours d'une année qui fait figure de descente aux enfers, l'Empire français déclara non sans une certaine légèreté la guerre à une Prusse qui l'envahit aussitôt, assiégea ses villes, sa capitale, proclama triomphalement l'unité de l'Allemagne à Versailles, et s'appropria quelques territoires au passage. En raison même du traumatisme que ces événements constituèrent, la France entra de façon accélérée dans un nouveau cycle d'évolutions historiques, dont le fait le plus marquant est l'instauration d'un régime républicain pérenne. Les conséquences politiques et géopolitiques de ces campagnes expliquent en grande partie la force d'attraction qu'exerce encore aujourd'hui sur nous cet épisode crucial de l'histoire de France. Désireux de s'inscrire dans le renouveau historiographique qu'entraîna le cent cinquantenaire de la guerre franco-allemande, le Service historique de la Défense puise dans ses fonds d'archives privées et revisite, en donnant à lire des témoignages restés inédits, certains des épisodes les plus marquants d'une année dont les répercussions alimentèrent l'esprit de revanche qui conduisit aux guerres mondiales du XXe siècle. Enrichis de l'appareil critique adéquat, les huit textes qui composent cet ouvrage dépeignent, outre la captivité de deux officiers de l'armée impériale, les campagnes de l'Armée du Rhin et de la Loire, la résistance du fort de Montrouge, l'occupation de Boissy-Saint-Léger, l'attaque de l'Hôtel de Ville du 22 janvier 1871 et, confinant au burlesque, l'explosion de la cartoucherie du Luxembourg en pleine Semaine sanglante. Le lecteur appréhendera ainsi la guerre à échelle d'homme et entreverra les sentiments contrastés qui envahissent tant les combattants que les victimes de la guerre

01/2023

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Histoire militaire

Korvettenkapitän Kentrat. Du croiseur Emden à l'U-196 (1925-1945)

Cet ouvrage est tout à fait exceptionnelle car il ne s'agit pas d'une simple biographie illustrée mais du récit documenté relatant la carrière du grand marin, né en 1906 en Moselle, entré dans la Reichsmarine en 1925, en tant que simple Matrose. Sa gourmette, aspirant officier, embarquant sur l'Emden pour un tour du monde dont les photos et le récit les accompagnant - via des lettres - est un rare et remarquable document géographique et ethnographique. Il participe ensuite à la guerre d'Espagne sur le Deutschland, attaqué par les Soviétiques. Il rejoint l'arme sous-marine en 1939 avec l'U-25, commande l'U-8 dès mai 1940, puis l'U-74, avec lequel il sauve trois naufragés du Bismarck. Il est décoré du Ritterkreuz en décembre 1941 et prend le commandement de l'U-196 en septembre 1942, avec lequel il réalise la plus longue mission d'un U-Boot, 225 jours de mer, rentrant à Bordeaux le 23 octobre 1943. il rejoint le Japon en septembre 1944, affecté à la base de la Kriegsmarine à Kobé, jusqu'à la fin de la guerre. Après-guerre, nous le retrouvons dans des amicales, avec l'amiral Dönitz. Il est décédé le 9 janvier 1974. Cet album présente une riche iconographie, environ 600 photos et documents en grande partie légendés de sa main, dont 130 photos concernant l'U-196, le sous-marin en pleine mer, des documents, et objets personnels. C'est un ouvrage jamais vu dans sa présentation, où nous retrouvons pas à pas la croisière de ce grand marin à travers ses documents personnels, le lettres qu'il écrivait à ses parents lors de ses escales. Nous l'avons réalisé à partir de ses archives personnelles, que nous avons acquises. celles-ci témoignaient de ce qu'il l'avait le plus marqué, dont son tour du monde. A travers ce qu'il avait conservé, cet ouvrage hors du commun est un peu le sien et vous permettra de suivre le destin personnel de ce marin, devenu commandant de sous-marin.

11/2022

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Histoire de France

Pierre Cot. Un antifasciste radical

Agent soviétique ou pas? Telle est à peu près la seule question que se sont posée les contemporains de Pierre Cot, et celle aussi que l'on ressasse depuis sa mort (1977), à tout propos - en particulier quand il est question de Jean Moulin et de la guerre. Mais outre qu'il est impossible de rien prouver là-dessus au terme d'un examen pointilleux des archives de l'ex-URSS, ne faut-il pas convenir que c'est un débat devenu fort secondaire? N'est-il pas plus intéressant de savoir ce qu'a été précisément un " compagnon de route ", de comprendre comment un jeune bourgeois catholique, patriote et conservateur, brillantissime juriste, en vient à professer un pacifisme radical et un internationalisme intégral, à faire sans faillir de l'URSS une apologie que bien des kominterniens de stricte obédience n'auraient pas osé pousser aussi loin ; de saisir pourquoi son antifascisme irréductible n'a pas su emprunter d'autres voies que l'alignement sur Staline et ses successeurs, et même de déceler pour quelles raisons il n'a pas tout simplement adhéré au parti communiste ? Ne vaut-il pas mieux regarder de près comment le ministre qu'il a été à plusieurs reprises s'est comporté (notamment en matière d'aviation civile et militaire) ? N'est-il pas plus honnête - et de meilleure méthode historique - d'envisager l'homme depuis son enfance et sa jeunesse jusqu'à son grand âge, de cerner les influences - intellectuelles, morales, affectives - qui ont agi sur lui, d'identifier quels événements historiques l'ont marqué (la Grande Guerre en particulier), bref de trier le bon grain de l'ivraie ? Auteur d'une thèse unanimement louée sur le parcours politique de Pierre Cot, Sabine Jansen retrace ici avec finesse et rigueur l'itinéraire d'une figure déroutante de notre passé récent; derrière les clichés de la propagande hostile (l'Action française parlait du " galopin sanglant ") et de l'apologie béate apparaît alors un homme, avec ses contradictions, ses points aveugles, mais aussi avec sa grandeur et sa foi dans l'homme.

10/2002

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Contes et nouvelles

Contes percherons - histoires de veillees, 1

Le nom de Philippe de Chennevières-Pointel (1820-1899), alias Jean de Falaise, ne dit plus grand-chose aux lecteurs d'aujourd'hui. Il parle davantage aux gens du crû, qui savent à quels lieux ces noms sont rattachés. Pourtant, le jeune Baudelaire l'évoquait déjà, alors que lui-même n'était qu'un inconnu ("Le corsaire-satan" , 1845)... S'il faut résumer le personnage à sa biographie officielle, nous dirons qu'il est originaire de Falaise (Calvados, Normandie). Inspecteur des musées de province (1852), puis directeur des Beaux-Arts (1874), le marquis de Chennevières-Pointel entreprit la publication des Archives de l'art français (1851) et forma le projet d'un Inventaire général des richesses d'art de la France. C'est bien limitatif, au regard de l'oeuvre littéraire qu'il laisse derrière lui, et la collecte des contes et récits régionaux qu'il offrit à la postérité. Amoureux des terroirs et de leur patrimoine culturel, cet homme contribua beaucoup à la transmission des traditions et folklores des provinces françaises, sous de multiples pseudonymes comme Jean de Falaise ou M. de Santin. Avec ces 22 contes et récits des veillées, c'est à un voyage dans le temps - pas si loin - au coeur nos campagnes percheronnes qu'il nous convie ici, pour notre plus grand plaisir... PROLOGUE L'ENFANT PERDU GUILLAUME SANS PEUR LA FOIRE DE LA BRIERE LES CAPRICES DE MANETTE LE PETIT SABOTIER LES OUFS DE PAQUES MARIE LA PETITE BERGERE LE FILS DU GENDARME L'ENFANT CHANGE EN NOURRICE LES BONS CHEVAUX DU PERCHE L'OISEAU POMME D'API LA FIN DU MONDE CE QUE PENSAIT DES CONTES D'ENFANTS M. LE CURE DE MARCILLY, LE SOIR DU COMICE DE BELLESME DE LA RENCONTRE QUE FIRENT TROIS BOURGEOIS DE BELLESME COMMENT LE GARS SIMON DEVINT CHIRURGIEN MAJOR DE LA REINE DE PRUSSE TIRATAI L'AVENTURE DU GARDE GENERAL COMMENT LE RAMONEUR ET LE MAITRE PEINTRE DU CHATEAU DE MAUVES RACONTERENT LEURS VOYAGES A LA DUCHESSE D'ALENCON LE VICOMTE DE BABIOLE A MI-CHEMIN DES ANTIPODES BIBLIOGRAPHIE DE L'AUTEUR

04/2023

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Histoire du droit

"La loi à la main". Militantisme juridique et défense religieuse au temps de l'affirmation de la République : l'action du Comité de jurisconsultes des congrégations (1880-1905)

"Milice multicolore et sans patrie" selon les mots de Gambetta, les congrégations religieuses qui ont su se reconstituer après la tempête révolutionnaire, sont perçues, en cette fin de XIXe siècle, comme un obstacle à l'enracinement de la Troisième République. En digne fille de la Révolution, celle-ci entend bien faire taire les ambitions de l'Eglise et de ses soldats congréganistes. C'est par la force de la loi que les républicains espèrent parvenir à cet objectif. Ce programme, débuté dès 1879, va rapidement trouver ses opposants. Parmi eux, des juristes catholiques vont se grouper pour diriger la défense sur le terrain du droit : c'est ainsi que naît, en 1880, le "Comité de jurisconsultes des congrégations" . Réunissant praticiens et universitaires, ce Comité, dirigé par le baron Armand de Mackau, figure emblématique de la droite, se tiendra aux côtés des congrégations pendant près de vingt-cinq ans, luttant "la loi à la main" pour leur offrir, à l'échelle nationale, un extraordinaire service d'assistance juridique, qui s'avèrera en réalité être bien plus que cela. Droit civil, pénal, administratif, fiscal, ou encore droit des sociétés, peu de domaines échappent à son examen. Prétendant à une expertise neutre, dégagée de toute considération politique, ce Comité constitue un observatoire intéressant pour analyser l'enchevêtrement du juridique et du politique. Si le conflit entre les congrégations et la République demeure bien souvent examiné exclusivement sous un prisme politico-religieux, la découverte du fonds d'archives du "Comité Mackau" ouvrait dès lors une porte nouvelle sur la résistance juridique à laquelle cette bataille a donné lieu. A partir de là, s'imposait donc de repenser le problème sous un angle nouveau : celui d'un militantisme juridique catholique. Cette étude tend donc à examiner la manière dont ces juristes catholiques se sont emparés du droit comme arme de revendication, comme instrument de défense d'une cause et comme mode de protestation contre la politique anticongréganiste menée de 1880 à 1905. Cette histoire est ainsi celle d'un combat mené "avec foi et loi" par des hommes déterminés à mettre la science du droit au service de la cause religieuse.

02/2021

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Thèmes photo

Au travail !

Cet ouvrage s'inscrit dans la collection Les carnets, une collection - mise au point avec Bernard Plossu - qui se propose de revisiter les archives d'un photographe ou d'un collectionneur et d'en extraire des séries thématiques (des faits, des objets, des situations, des évocations...). Au travail ! dévoile une sélection de photographies de l'impressionnante collection privée de Véronique Marit. Composée d'images glanées et chinées, cette collection est dédiée aux photographies trouvées (albums de famille, photographies anonymes, photos d'amateurs...) prises entre la fin du XIXe siècle et les années 1960. Un texte de Philippe Marczewski introduit cette série d'images. "Les photographies rassemblées par Véronique Marit témoignent d'une époque où travailler était au centre de tout. Le travail tenait lieu d'organisation sociale, de lieu où se faisait la communauté, où se créaient des liens d'autant plus importants que le labeur occupait la majeure partie de la vie des femmes et des hommes [... ]. Les communautés nées du travail étaient aussi le lieu de l'entraide et de la solidarité, le lieu de luttes communes pour acquérir des droits. Le lieu de fêtes, de cafés, de maisons du peuple, d'amicales sportives. Le monde du travail était plein d'une vie dépassant le travail. [... ] Ces photographies témoignent de l'épopée d'un corps social, et dans leur majorité, d'une classe sociale, dure à la peine, jamais gagnante de la lutte. C'est une épopée de chaque jour, pleine de noblesse. Pleine de moments joyeux et de camaraderie, sans doute, mais dont il ne faudrait pas oublier qu'ils n'étaient que les maigres compensations de semaines harassantes et de vies très souvent écourtées. Pour reprendre les mots de Raoul Vaneigem : "De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé. " Et au dos des images, comme un conseil offert par mille voix venues du passé, je suis sûr qu'on peut lire, écrits au crayon, ceux de Debord : "Ne travaillez jamais. "" Philippe Marczewski. Extrait de son Avant-propos.

09/2021

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Poésie

Fréquence Mulholland

Fréquence Mulholland est une variation libre autour du film de David Lynch Mulholland Drive. Ce livre questionne la notion de doublure en établissant des ponts entre décorum cinématographique et vie réelle des actrices/acteurs. Alternant les époques et les atmosphères notamment le Hollywood des années 70 avec ses starlettes hippies et ses sectes. En parallèle, depuis un angle de perception auto-fictif, une femme s'interroge sur sa propre identité dans un environnement étrange où sont convoquées les réminiscences d'une relation toxique. Le film " Mulholland Drive " traverse les livres de Sandra Moussempès depuis sa sortie. C'est un de ses films fétiches. Elle souhaitait à un moment lui consacrer un livre entier qui s'inscrirait comme une charnière dans son travail. Les poèmes explorent aussi certains traumas notamment dans la sphère de la relation amoureuse mais pas seulement. Avec Cassandre à bout portant son précédent livre, elle explorait déjà les traumas du féminin. Son féminisme, sans être bruyant est acharné à sa façon. Dans ce nouvel opus, les personnages et l'univers de David Lynch, lui permettent d'évoquer via le duo féminin Rita et Betty ainsi que Silencio (sombre figure masculine du livre), les phénomènes d'emprise. Plus généralement l'autrice continue avec cet ouvrage à interroger le geste d'écriture. Mais également ce qui se trame dans l'envers du décor. Depuis son premier recueil en 1994, le cinéma tient une place importante dans son travail et Fréquence Mulholland s'inscrit dans son laboratoire filmique. Elle reprend des scènes du film qu'elle analyse avec son angle de perception singulier. La notion de doublure lui permet de convoquer certaines énigmes qui s'éclairent de plus en plus. Un court passage photographique autour des fantômes du Cecil Hotel à L.A s'insère aussi à la trame. D'autres voix sourdes en tant que dispositifs internes au poème, bouches cousues, se mettent à résonner dans l'espace filmique "écrit". Tel un gramophone géant d'archives mémorielles. C'est un ouvrage important dans l'oeuvre de l'autrice rappelant que la force de l'imaginaire permet de vivre dans deux mondes parallèles et d'explorer les confins de l'énigme humaine.

09/2023

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Militaire

Comme des Lions. Tome 3, Ces français qui ont gagné la guerre en 1944-1945

Dernier tome de la trilogie best-seller Comme des Lions, cet ouvrage captivant souligne en détails l'importance de la France dans la défaite allemande en 1944-1945. Nourri de nombreux faits méconnus dévoilés pour la première fois : combats, actions d'éclat, succès tactiques et stratégiques, d'archives inédites et des témoignages méconnus dévoilés au grand jour, on découvre comment la Résistance intérieure et les forces combattantes françaises de la libération ont participé activement à la défaite hitlérienne. Cet ouvrage captivant souligne donc en détails l'importance de la France dans la défaite allemande en 1944-1945. Contrairement au masochisme national et à une historiographie anglo-américaine souvent francophobe, on découvre comment la Résistance intérieure et les forces combattantes françaises de la libération ont participé activement à la défaite hitlérienne. Sur le front italien, le corps expéditionnaire français du général Juin enfonce le premier les positions allemandes en montagne. Les réseaux français fournissent aux Alliés 80 % des renseignements sur les défenses allemandes, permettant le succès du débarquement en Normandie. En Bretagne, les paras gaullistes et les maquis locaux fixent dans la guérilla la majorité des troupes allemandes de cette région stratégique, jouant ainsi un rôle capital dans la consolidation de la tête de pont en Normandie. De même que les maquis multiplient les embuscades et les sabotages dans toute la France, encerclent de nombreuses garnisons allemandes, contraintes de capituler. Le débarquement et la bataille de Provence voient l'engagement de nombreuses troupes françaises, libérant Toulon et Marseille, deux importants ports stratégiques, permettant de ravitailler une large partie des forces alliées. Les divisions françaises se distinguent également sur le front des Vosges et d'Alsace, dans des conditions climatiques et topographies extrêmes, durant le terrible hiver 1944-1945. Sur les fronts des Alpes et des poches de l'Atlantique, se sont également en majorité les régiments français qui luttent contre un adversaire lourdement armé et retranché dans des positions fortifiées et inexpugnables. L'armée française conquiert tout le sud de l'Allemagne, s'enfonce dans le Tyrol et aborde les rives du Danube : véritable revanche de la défaite de 1940. Cet ouvrage nous fait découvrir en détails tous ces faits glorieux, souvent méconnus, de la France combattante de la victoire de 1944-1945.

10/2021

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Sciences historiques

Guide du Paris tragique & insolite, du Moyen-Age à aujourd'hui

L'envers de la ville lumière par l'inventaire des lieux maudits. de mémoire, de souffrance patibulaires, hantées ou des faits divers retentissants. Après avoir longtemps exploré les sous-sols de la capitale dans leurs moindres recoins, l'auteur, historien de passion, traqueur de l'insolite, chasseur de fantômes, a refait surface, battu le pavé, ratissé avenues, places, ruelles, fouiner dans tous les arrondissements du Paris médiéval et contemporain pour en exhumer leurs secrets, retrouver les traces sanglantes des plus grands criminels. Les investigations de ce titi-parisien ont abouti au recensement de 263 lieux obscurs, patibulaires, maudits, mystérieux, hantés, sinistres, de mémoire ou marqués par des événements tragiques, tous minutieusement classés par arrondissement et localisés avec précision. Si le tableau brossé sans concessions par Philippe Laporte sur l'envers de Paris, la ville d'art et de culture, la ville de plaisir et de lumière, du luxe et de la mode, première destination touristique au monde, n'est pas le premier en son genre, il se démarque des précédents guides par la révélation de faits inédits ou rarement évoqués. Ainsi, saviez-vous que des trains nazis avaient été attaqués par des résistants, qu'un célèbre musée parisien possède des livres reliés en peau humaine, qu'il existe une succursale des Catacombes ignorée du public aux portes de Paris , qu'un pont dans le XIXe arrondissement est surnommé le " pont des suicidés " ? L'auteur a rouvert les pages sombres de l'histoire parisienne passées à la trappe, comme cette annexe d'un camp nazi dans le XIIIe arrondissement, ou les cendres de plus d'une centaine de résistants mélangées avec du mâchefer utilisé comme couche de remblai pour la réfection des boulevards des Maréchaux dans les années 1950. Tantôt macabres tantôt cocasses ou franchement drôlatiques, de nombreuses anecdotes dénichées dans les gazettes ou dans des fonds d'archives agrémentent et enrichissent la lecture de ce guide. Ames sensibles, ne pas s'abstenir ! Philippe Laporte s'est vu décerner le prix Haussmann 2002 pour l'ouvrage collectif Atlas du Paris souterrain (Editions Parigramme). Il est aussi l'auteur de L'Aqueduc Médicis, ses souterrains entre Rungis et le palais du Luxembourg, aux Editions OCRA, 1998.

08/2020