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Tony Chafer

Extraits

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Littérature arménienne

Le bunker de Tbilissi

LE LIVRE Tbilissi, Géorgie, 9 avril, jour de commémoration nationale. C'est l'anniversaire de mariage entre Guéna, d'origine arménienne, et l'Azérie Mila, qui, follement amoureux, se sont mariés il y a vingt ans. C'est aussi l'anniversaire de Mila, même si tous semblent l'avoir oublié tant ils sont obnubilés par leurs soucis. Guéna essaie de surmonter une nouvelle journée dans sa vie ratée. Mila, qui ne lui fait plus confiance, tente de planifier un avenir sans lui. Zéma, leur fille, qui travaille pour la police, a décidé que la vengeance était le seul but qu'elle se fixait dans la vie. Le fils, Lazaré, déteste les riches et se sent des idéaux socialistes. Il rêve de devenir un rappeur célèbre tout en étant livreur. Tous doivent survivre à cette journée, qui convoque les conflits, les drames et les espoirs ainsi que les démons et les fantômes du passé, dans Tbilissi où ils ont cru pouvoir bâtir une vie meilleure mais où ils se heurtent à l'histoire soviétique, gangrénée par la corruption, la violence et les magouilles politiques, et où ils sont déçus par l'Occident dont ils ont tant rêvé. D'une rare actualité, Le Bunker de Tbilissi d'Iva Pezuashvili est un roman explosif, au ton rageur, cynique et déjanté, sur la période post-soviétique où les liens intrinsèques avec la Russie sont, comme en Ukraine, extrêmement complexes et privent la Géorgie d'un avenir serein alors qu'elle se trouve aux portes de l'Europe. . L'AUTEUR Iva Pezuashvili, né en 1990 en Géorgie, cinéaste et auteur engagé, a gagné le prix de littérature de l'Union européenne 2022 pour Le Bunker de Tbilissi et vient d'être nommé président du Pen Géorgie.

09/2023

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Littérature française

Dans les mains de l'"Adversaire"

La vie des humains est une succession continuelle de moments heureux qui sont implacablement sanctionnés par des périodes de peines parfois très lourdes et souvent inattendues, et qui ainsi détruisent le bien-être si chèrement gagné. L'humanité se trouve continuellement soumise à ces adversités aussi régulières qu'incompréhensibles pour les mortels. Sur Satan, il y a dans la Bibledes développement théologiques dont on trouve la trace principalement dans le Livre de Job . Ce passage de la Bible marque en effet la première apparition explicite de Satan, litéralement "l'Adversaire" En effet, Satan soutient à Yahvé que la fidélité de Job n'est que le résultat des bontés qui lui ont été accordées, et que si sa foi était mise à l'épreuve, sa loyauté ne durerait pas. Satan se voit doncaccorder par Dieu la libetré de faire le mal dans le seul but de tester la sincérité de la foi de Job : Alors le Seigneur dit à l'Adversaire : "Soit il est en ton pouvoir, respecte seulement sa vie" Ce Roman est l'histoire véridique d'un homme à travers les joies et les dramesde sa vie, qui ont pris naissance lors de son enfance au Congo Belge, uùil a découvert par des documents le rôle ignoble des USA dans la destruction de ce Congo , qui était devenu son pays. Tout au long de sa vie, où il luttera contre ceux qui ont détruit "son Congo", en allant jusqu'à travailler pour le KGB, il sera confrontéà des situations successivement de joie, et ensuite de drames qui le meneront au bord de l'issue fatale. Mais chaque fois il se redressera et reconstruira avec parfois beaucoup de peine, ce que "l'Adversaire" aura détruit.

03/2023

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Contes et nouvelles

Les omniscients

C'est le récit d'une expérience, d'une vie à travers un temps dont ne subsiste plus des livres d'histoire et des mémoires oubliées que le lointain écho d'un appel au bonheur. Ou son illusion, son archétype - sa chimère. Il s'agit toujours d'une volonté de comprendre ce que peut bien être l'évanescence de l'être dans la quintessence d'une existence et de son idiosyncrasie morbide. Ce livre n'est pas un phantasme ni une épopée ; il est une tentative de passer deux heures avec soi-même, un dialogue entre soi et soi à propos de soi. L'homme, ce " misérable petit tas de secrets " comme écrivait André Malraux, s'avère n'être rien d'autre qu'une machine à vivre dans une époque où la machine et la vie se confondent dans un espace-temps qui semble foncer vers son écrasement, sa limite, sans pour autant se transcender dans la rencontre de son absolu. Ce livre n'est pas non plus un mensonge ou une affabulation ; c'est un songe de l'au-delà de soi, un premier roman qui détient le ton d'un dernier, qui se veut l'évasion d'une âme vers autre chose qu'une simple condition humaine. Ce roman cherche à questionner l'homme et sa quête de sens dans une existence où l'empreinte du Sacré est partout présente et ne cesse de lui rappeler la grandeur qui sommeille en lui. Comme une réponse évidente à ce qu'il eut oublié quelque part en Occident. S'agit-il d'empoigner le réel pour construire une chimérique illusion de l'accomplissement ou bien seulement d'atteindre la volupté de l'âme pour y rencontrer soi ? Se confondent alors la puissance de l'imaginaire et l'évocation de l'absolu. Un dialogue entre soi et soi à propos de soi...

03/2023

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Revues

Le Monde Hors-série, décembre 2021 : Gustave Flaubert. Le romantique enragé

Gustave Flaubert. Le portrait : "Le gaillard fut épique, il avait de l'étoffe, du corps et du coffre, on pourrait tailler dans la masse et dans la matière", estime l'écrivain Marie-Hélène Lafon, évoquant l'homme et le tumultueux parcours de vie de ce colosse sentimental qui ne sut faire confiance qu'à sa mère, à quelques amis et à la langue : "Une vie entière "à la table", au travail du verbe, vissé à l'établi". L'oeuvre : Avec un rythme de cinq années d'écriture sur chaque grande oeuvre, Flaubert ne pouvait rivaliser avec ses prolifiques contemporains tels que Balzac et Zola. Mais ses 7 livres publiés constituent la partie émergée de l'iceberg si l'on prend en compte sa correspondance (plus de 4500 lettres) qui remplit autant de pages que son oeuvre éditée. On y voit vivre un homme de lettres, absolu, dont la souffrance et la jouissance, pour l'essentiel, tiennent à l'écriture. L'entretien : Pour la grande spécialiste Gisèle Séginger, le style, chez Flaubert, est central : porter une attention particulière au rythme et aux sonorités, transformer en art les sujets médiocres, créer une oeuvre exceptionnelle avec des lieux communs... Elle voit également en l'auteur un "homme siècle" grâce auquel, parce qu'il a su "se faire pupille", on peut accéder à la vie et l'histoire du XIXe siècle. Débats et hommages : Flaubert n'a cessé de jouer avec les genres littéraires en transgressant les normes admises. S'il trouva des soutiens indéfectibles parmi ses amis Théophile Gautier, George Sand ou encore Zola, et continua d'inspirer nombre d'auteurs du XXe siècle (Sartre, Sollers, Pamuk...), son oeuvre aura été jalonnée de malentendus et de vives critiques. Le procès intenté à Flaubert lors de la publication de Madame Bovary donnera le ton. Et aussi : chronologie, portfolio, lexique, références.

11/2021

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Troubles du sommeil

Etre dans la conscience est la science du sommeil. Comment éteindre le plafonnier quand la ficelle est trop courte ?

Pourquoi est-tu en train de me lire en ce moment précis ? Il n'y a pas de hasard. Peut-être parce que tu te poses la même question que moi avant d'écrire ce livre sur la conscience et le sommeil, il y a 8 ans : "pourquoi je ne dors pas ? " La réponse, je l'ai trouvée en écrivant ce livre. L'écriture m'a accompagné à partir du moment où je me suis mis à l'écoute de mon corps et de ma psyché. Que j'ai obéi à la petite voix qui me disait "écrit", à l'impératif présent. Sujet : la conscience. Chapitre un : "Qui es-tu ? D'où viens-tu ? "Je me suis retrouvé des semaines durant, en pleine conscience à répondre à cette introspection, à valider mes écrits, à en consulter d'autres, les plus éminents, sur le sommeil, à rencontrer des professionnels concernés par ce sujet, neurologues, ophtalmologues, non pour devenir écrivain mais alimenter mon être, devenir un témoin qui te dit que lorsqu'on à une idée, la tienne, il faut la développer. J'ai donné des leçons Feldenkrais pendant des années : leçons de "prise de conscience par le mouvement" et "d'intégration fonctionnelle". Dialoguer avec mes élèves et d'autres professionnelles de la santé pour arriver à répondre à la question du psychologue qui m'avait demandé dès ma première année de médecine : "Quel est le fond de ton âme ? "Je te souhaite une bonne lecture. La fin de mon parcours d'écriture s'est révélée comme une évidence, celle de l'être/moi, celui de mes insomnies et de mes rêves, repos et en mouvement en pleine conscience, une proposition d'interprétation comme celle qui émerge après une longue recherche fondamentale qui aurait pu être la tienne.

01/2021

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Littérature française

Les ailes du pandore : une histoire d hommes et de voilures tournantes. le dessous des cartes

Une somme, des sommets... Entre les histoires de zèle (excès...) des Pandores et l'Histoire, avec un grand H, des Ailes de la Gendarmerie, le colonel Roger Drouin a choisi. La voie aérienne naturellement, celle des hauteurs et même des sommets, en l'occurrence, pour cette somme incomparable d'informations, de savoirs, de souvenirs, de récits, d'anecdotes, de dialogues sur la saga, des origines à nos jours, des hélicoptères Bleus dans la deuxième moitié du XXe siècle. Du vécu à " En veux-tu ? En voilà ! ", des rideaux levés sur les coulisses des Forces Aériennes de la Gendarmerie et de leurs commandements successifs, des rivalités internes ou publiques entre les avionneux et les hélicoptéristes, des plus grands épisodes connus des Bell 47 aux EC 135 puis 145, en passant par les exploits quotidiens ou exceptionnels des Alouette II et III, nous vivons, ou revivons pour certains d'entre nous, comme en direct grâce à cet incroyable replay, les plus belles aventures et les plus riches heures de nos ailes Bleues. Un parfum prenant (heure bleue ? ) de nostalgie dynamique dans ce véritable roman, épique et distrayant à la fois, qui remet en scène les plus illustres des personnages qui l'ont écrit et construit et les plus modestes des mécaniciens et des pistards sans lesquels, pas plus aujourd'hui qu'hier, les Bleus ne décolleraient pas. Le colonel Drouin rembobine pour nous tous les films qu'il a vécus et souvent tournés lui-même. Son regard perspicace et aiguisé, non dénué de critiques positives mais plein d'un humour constant, fait décoller le lecteur en l'entraînant sur mille et une missions aussi passionnantes que peuvent l'être les plus propices de nos heures de vol. Ô temps, ne suspends surtout pas ton vol, et laisse-nous savourer les rapides délices de chacune de ces pages mémorables. Gérard DAVID

12/2023

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Policiers

San-Antonio Tome 13

" Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s'appelle San-Antonio ", Réglez-lui son compte (1949). La saga des enquêtes du commissaire San-Antonio comporte 175 épisodes parus entre 1949 et 1999. Monument sans égal dans la littérature policière française, mêlant intrigues échevelées et humour débridé, elle reste sans pareille, bigarrée, tonitruante, populaire et bourrée de références. San-Antonio est né du désir de son auteur, Frédéric Dard, de parodier les romans de la " Série noire " (Peter Cheney, James Hadley Chase). Mais dès les années 1950, le flic matamore et son rabelaisien collègue Bérurier s'éloignent du cadre policier classique pour accéder à une fresque souvent bouffonne et pleine d'invention langagière. Dès les années 1970, la " langue de San-Antonio ", saluée par d'éminents spécialistes mais aussi par de célèbres écrivains, de Jean Dutourd à Jean d'Ormesson, commence à faire figure de phénomène. Elle reste à ce jour aussi savoureuse et inventive qu'à l'origine. Les San-Antonio sont aujourd'hui publiés par " Bouquins " dans l'ordre de leur première parution dans la mythique série " Spécial-Police " du Fleuve noir. Cette édition intégrale en plusieurs volumes respecte aussi le texte original, reflet des décennies au long desquelles San-Antonio s'est fait le témoin attentif et irrespectueux de la vie hexagonale. Le tome 13 contient : Baise-ball à La Baule - Meurs pas, on a du monde - Tarte à la crème story - On liquide et on s'en va - Champagne pour tout le monde ! - La Pute enchantée - Bouge ton pied que je voie la mer.

02/2014

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Histoire de France

Mickey à Gurs. Les carnets de dessins de Horst Rosenthal

La publication inédite de trois carnets de croquis extraordinaires. Rien ne prédisposait Horst Rosenthal, un jeune illustrateur juif allemand, au destin tragique qui fut le sien. Hormis être né juif en 1915 à Breslau. Parce qu'il était juif et socialiste, Horst Rosenthal fut obligé de fuir dès juillet 1933 en France, la patrie rêvée des droits de l'homme. Il n'a alors pas 18 ans. S'il trouve refuge dans une France généreuse, c'est une France bien moins respectueuse des droits de l'homme qui l'interna, du fait de sa germanité, en 1940 dans un camp situé en "zone libre", puis le livra, deux ans plus tard, aux nazis en raison de sa judéité. Horst Rosenthal est passé par six camps avant de parvenir à Auschwitz, où il fut vraisemblablement gazé dès son arrivée, en septembre 1942, en raison de la paralysie de sa main gauche. Il a laissé trois carnets de croquis, dont Mickey à Gurs, le seul connu des experts, qui n'avait jamais été édité dans son intégralité. Ce petit fascicule, destiné à circuler entre les prisonniers, raconte d'une manière ironique et subversive, à travers la figure de Mickey et de situations ubuesques, l'absurdité de la condition d'apatride. Le deuxième carnet, La Journée d'un hébergé, est totalement inédit. Derrière le ton potache et faussement naïf, c'est l'insupportable monotonie de la vie au camp et la précarité des conditions d'internement qui se dessinent en creux. Le troisième carnet, Petit Guide à travers le camp de Gurs, inédit lui aussi, est le plus abouti des trois carnets. Imitant une brochure touristique qui invite le lecteur à découvrir un "camp de vacances", le mode parodique est d'une redoutable efficacité car derrière le rire, perce immanquablement toute la souffrance des internés.

11/2014

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Littérature française

36 heures de la vie d'une femme (parce que 24, c'est pas assez)

Pleure pas, Casanova. Ils débarquent les mains dans les poches, la cigarette au bec et le sourire aux lèvres. Valmont, Casanova, deux faces de la même plaie, dragueurs impénitents, charmeurs impertinents. Mais même chez ces Don Juan, parfois le coeur a ses prisons que la raison ignore… Bon dieu, mon vieux. Je suis mort par étourderie, mardi soir à 21 h 15. Mes funérailles sont chics, j’ai vraiment de la chance. Ma femme, mes enfants, mon frère, mes amis sont tous au rendez-vous ; je les vois défiler les uns derrière les autres et pleurer ma mémoire… Les cons. Toubib or not toubib ? Quand un psy renommé, mais hélas surmené, se tue au travail pour sauver ses patients, il se peut qu’il devienne un serial docteur. À force de soigner, ça fini par saigner… ce sont les risques du métier. Le baiser de la concierge. Je me souviens de ces gamins que je n’ai jamais rencontrés. François. Myriam. Et Serge. Une adresse ? Rue Bleue. Une date ? 1942. Un Crime ? Être juif. Trois mômes, trois garnements qui jouaient au shérif avec leurs étoiles jaunes, dans la cour d’un immeuble où régnait une dame qui aimait les enfants… La Manif. Mon cher Jésus, j’espère que tu vas bien. Figure-toi qu’avec les Bénévoles du Bienheureux Calvaire des Foetus Suppliciés, nous allons dès demain, et la main dans la main, porter Ta Sainte Parole et honorer Ton Nom. C’est bien la première fois que je vais manifester, je me sens toute émue. Que de préparatifs… mon dieu. Tu ne te rends pas compte. Tout pour plaire. Cake : nom masculin. 1/Gâteau garni de raisins secs et fruits confits. 2/Garçon dénué d’intelligence, bête à manger du foin. 3/Synonymes : blaireau, patate, andouille, corniaud. Ou quand une brève de comptoir révèle surtout des rêves de cons.

10/2013

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BD tout public

La grande guerre de Charlie Tome 5 : Les tranchées d'Ypres

De retour de permission, Charlie a retrouvé son unité et repart au front prendre position dans le terrible saillant d'Ypres, dans les Flandres. Décimés au cours de la bataille de la Somme, les effectifs sont largement renouvelés et les rôles redistribués. Charlie fait désormais, à 17 ans, figure de vétéran. Alors qu'un nouvel assaut sanglant se prépare dans cette zone tristement célèbre, c'est l'occasion de suivre le quotidien des soldats des tranchées et leur préparation au combat. Même à l'arrière, les épreuves sont permanentes pour les hommes du rang, le relâchement est interdit et la mort frappe toujours aussi aveuglément... Considérée comme l'une des meilleures bandes dessinées de guerre jamais écrites, La Grande Guerre de Charlie relate le quotidien du jeune Charlie Bourne, engagé volontaire dans l'armée Britannique pendant la Grande Guerre. Après la Bataille de la Somme (Volumes 1 à 3), les épreuves endurées par les civils et la Bataille de Verdun (vol. 4), ce volume est consacré à la préparation des hommes au combat, avant les grandes batailles dans les Flandres (Ypres, Passchendaele...). Série la plus longue écrite sur la Première Guerre Mondiale (10 volumes prévus ! ), La Grande Guerre de Charlie est une oeuvre unique dans la bande dessinée qui mêle habilement le format et le ton de la série au documentaire. Le résultat est une oeuvre humaniste incroyablement poignante qui n'oublie jamais de divertir tout en levant le voile sur les drames quotidiens endurés au cours de ce sanglant épisode de l'Histoire. A la veille du centenaire de cette hécatombe européenne, la redécouverte de ce chef d'oeuvre de la bande dessinée de guerre nous rappelle à quel point cette épreuve a été vécue douloureusement de chaque côté des frontières.

10/2013

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Littérature française

Un pays pour mourir

Zahira est une prostituée marocaine. Le pays où elle achève sa triste carrière et où elle mourra, c'est la France. Ses clients sont les pauvres hères musulmans qui ont échoué à Paris, comme elle, en quête d'espoirs qu'ils n'ont pas trouvés. Ce sont des personnages qui vivent comme des fantômes. Zahira est l'amie d'un Algérien qui se prostitue lui-aussi. Déchiré entre sa double nature, masculine et féminine, il changera de sexe sans trouver d'apaisement. Zahira connaît la dureté de la vie mais elle n'a jamais cessé de rêver de la rencontre miraculeuse qui métamorphosera son destin. Ce sont les films égyptiens vus dans son enfance qui nourrissent son imagination. Il y a là une autre réalité. Elle la porte en elle. Elle y croit. Tout le roman fonctionne sur cette confrontation entre un monde impitoyable et les aspirations de Zahira à un idéal d'amour qui la sauvera de la solitude, elle et ses compagnons de malheur. Zahira et son ami Aziz se racontent l'un à l'autre des histoires comme Shéhérazade dans Les Mille et une nuits. On suit ainsi des fragments d'existences de femmes et d'hommes poussés vers l'occident par la misère de leur sort et qui se heurtent à un univers postcolonial qui ne les reconnaît pas et qui ne les comprend pas. C'est le sens profond de ce roman "oriental", volontairement construit par l'auteur hors des normes habituelles du roman français : des scènes impudiques, une extrême violence du ton et des passages d'une sensibilité exacerbée - celle de Taïa - dont les racines sont situées dans des enfances vécues hors d'Europe dans des civilisations longtemps écrasées par les Européens.

01/2015

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Religion

Réflexions sur l'Eglise catholique en Afrique

Il y a dans ce livre des accents des prophètes d'Israël, un ton d'orage ravageur et une fureur des vagues dévastatrices, au nom d'une foi aux valeurs transcendantes qui fondent une communauté humaine et la maintiennent solidement comme force de destinée heureuse. A des siècles de distance et dans le même courage de la vérité, de la justice et du bien, on sent, chez Jean-Claude Djéréké, des cris, des passions et des vociférations semblables aux fureurs des hommes comme Isaïe, Ezéchiel, Amos ou Osée. Comme ces hommes qui surent, en des temps fort troublés, rappeler les repères fondamentaux de la foi de leur peuple en Dieu pour promouvoir les valeurs qui ont constitué l'identité historique d'Israël et sa substance d'humanité. La voix qui parle dans les réflexions rassemblées dans ce livre s'adresse directement à un peuple, à une nation et à un continent. La nation, le peuple, c'est celui de Côte d'Ivoire, meurtri ces décennies, par les puissances de l'inhumain dans tout ce que la cruauté de l'homme peut libérer comme pouvoir de destruction et de mort. Le continent, c'est l'Afrique livrée pieds et poings liés aux logiques mortelles d'un ordre mondial dont la Françafrique est le visage horrible, féroce et désespérant... La force de la voix qui cric dans ce livre, c'est de considérer la nation ivoirienne, la société africaine et l'Eglise de Dieu, qui est en Afrique, du point de vue de la vérité de l'Evangile afin de parler comme devrait parler de nos jours tout vrai prophète : directement, fortement, rageusement, sans concession, mais toujours dans le but de montrer ce qui compte vraiment dans la vie. Kà Mana

12/2014

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Musique, danse

Label Angèle

Il y a fort à parier qu'en 2020, de nombreuses petites "Angèle" voient le jour. A l'image d'une Brigitte Bardot dont le prénom fut donné à de nombreux bébés dans les années 60, la chanteuse Angèle Van Laeken connaît un début de carrière fulgurant. En trois ans, elle est passée d'Instagrameuse à phénomène de mode, puis icône. Ses clips en forme de courts métrages sont admirés par des millions de fans, son dernier album, "Brol", s'est vendu à 750 000 exemplaires (plus grosse vente de disques en France en 2019 ! ) et sa tournée "Brol Tour" a fait le plein jusqu'à l'AccorHotels Arena en février. On l'a vue se produire sur scène avec MC Solaar, elle apparaît sur l'album de Damso et participe à de grands festivals d'été. Sauf en cette année 2020 où, pour cause de confinement, elle a dû se contenter de faire de la musique de chez elle, comme lors du concert Together at home organisé par Lady Gaga où elle a été la seule chanteuse à se produire uniquement en français. Fille et soeur de chanteurs et musiciens (ses parents Laurent Bibot et Marka, son frère Roméo Elvis), la jeune Belge née en 1995 connaît même un succès phénoménal outre-Atlantique. Pianiste émérite, elle sait tout faire. La preuve puisqu'on parle déjà d'elle au cinéma dans le prochain film de Leos Carax, Annette, aux côtés de Marion Cotillard et Adam Driver. Et ce n'est pas tout, puisque Angèle est aussi une auteure-compositrice-interprète complète, douée, libre et engagée... et pas que sur Instagram (bientôt 3 millions d'abonnés), grâce notamment à sa chanson Balance ton quoi considérée comme un hymne féministe pour toute la jeune génération. Parallèlement, elle est également la marraine particulièrement impliquée d'une association luttant contre le cancer pédiatrique.

07/2020

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Sciences historiques

Les nouveaux mystères des Ardennes

Les Nouveaux Mystères des Ardennes vont parfois puiser l’eau pure de leurs mythes dans la plus lointaine antiquité… Tel un passager du temps, Jean-Claude George évoque pour nous le jour où la Meuse se mit à couler dans les airs tout autant que les horribles exactions des malandrins de Malandry… Et s’il s’aventure à chercher la trace de la licorne de Machéroménil, il laissera volontiers le dragon dans son trou à Mézières, quitte à lui jeter sur la queue la meule d’Hargnies ! Laissons l’auteur nous troubler avec les spirales ardennaises des escargots de Lug, le grand dieu des Gaulois, et suivons-le sur la trace des dernières dames blanches d’Ardenne… Épions, cachés à ses côtés, les femmes qui viennent se frotter le ventre aux pierres de fertilité, et croyons-le encore quand il affirme que c’est à Sedan que Palissy aurait inventé ses fameux émaux… Il nous guidera aussi, pas à pas, dans l’ascension des monts de Séry, où l’on pourra s’attendre à ce qu’il revête la robe de l’officiant des vieux cultes solaires, tout comme il nous invitera à regarder, vers la chaise de la fileuse, la Parque affairée à dévider nos destinées. Poète, un peu plus tard, il n’hésitera guère à faire rimer Frasiak et Sléziak, ardennaise et polonaise en hommage au père de Woinic et au "new Rimbaud de la place Ducale" ! Assurément, Jean-Claude George nous accroche par cette liberté de ton qui, livre après livre, est devenue sa marque. Proche des humbles et des sans-grade, il fustige allègrement les nantis et les puissants de ce siècle ou des précédents ! Ce qui ne devrait guère déplaire aux Ardennais, auxquels on en fait rarement accroire…

09/2012

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Littérature française

La pendue de Londres

Allemagne, 1945. L'exécuteur en chef du Royaume Britannique, envoyé en mission, pend la gardienne de camps nazis Irma Grese. Même s'il éprouve un réel dégoût à exécuter des femmes, surtout si elles sont jeunes et jolies, le bourreau fait son devoir : c'est un as dans l'art de la longueur de cordes, un expert dans le temps minuté de la mise à mort. Pourtant, le reste du temps, c'est un homme comme un autre, époux modèle, bon citoyen, qui reçoit aimablement les clients dans son pub londonien « Help the poor Struggler » (Aidez le pauvre type qui se débat !). Avant de partir, à l'aube, appliquer en silence une sentence de peine de mort.Londres, immédiat après-guerre. Ruth Ellis ressemble à Betty Boop, enjouée et désirable, elle plaît aux hommes, et sans doute les choisit-elle fort mal. Mais derrière son sourire et sa bouche trop maquillée, que cache-t-elle ? Qui sait que son père alcoolique l'a violée ? Que son premier fiancé, un soldat, l'a abandonnée, enceinte, avec des rêves en miettes et le cour en breloque ? Dans le Londres charbonneux de l'après-Blitz, à rebours du puritanisme d'une société bien-pensante, Ruth devient entraîneuse dans des bars sombres et rouges : et d'entraîneuse à prostituée, la pente est facile. Un jour, malheureuse, jalouse, violentée, mais toujours belle, et mère de famille, elle tue son amant, un salaud, à bout portant. La voici condamnée à la pendaison. Bourreau, fais ton ouvre ! Et si le bourreau avait une âme ? Et s'il répugnait soudain à supprimer une innocente aux boucles blondes ?Dans ce roman envoûtant, reconstitution en cinémascope d'un Londres luisant de fog et de pluie, de vices cachés et de femmes de petite vie, Didier Decoin alterne la voix du bourreau et de la victime. Une plongée dans l'âme humaine.

05/2013

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Sciences historiques

Corse. Renaissance d'une nation, avec 1 CD audio

La Corse est tombée dans l’escarcelle du roi de France en 1769, à la suite d’un traité ignominieux qui lui permit d’en faire l’acquisition déguisée, et d’une guerre brutale contre une jeune nation particulièrement démunie. Ni le droit, ni la diplomatie, ni a fortiori la pseudo « grandeur d’esprit » du plus fort ne suffirent à l’épargner. Deux cent cinquante ans d’histoire commune n’ont pas suffi à apaiser le conflit qu’il est de bon ton de nommer « le problème corse », mais qui n’est que la résultante d’une politique d’aliénation des uns, poussée dans tous les registres – social, économique, politique, culturel – et du refus obstiné de s’y soumettre des autres. Cette histoire est jalonnée de faits et de textes qui indiquent à la manière des bornes miliaires le chemin parcouru depuis. Les hauts et les bas ayant alterné jusqu’à nos jours, la période récente, qui débute dans les années soixante-dix et se prolonge jusqu’à aujourd’hui, est celle d’un affrontement plus radical encore. C’est celle de la Renaissance de la nation corse. Elle a permis de conquérir des droits – toujours imparfaits – inespérés quelques décennies plus tôt. Elle a conduit à d’importants changements institutionnels et à des modifications notables des comportements sociaux, économiques et à un renouveau culturel dont le retentissement a eu des échos dans le monde entier. Christian Mondoloni, en praticien politique engagé depuis plus de quarante ans, reprend le fil de cette histoire souvent douloureuse où, pour ce petit peuple de Méditerranée aux lettres de noblesse décernées en leur temps par les plus grands des Lumières (Voltaire et Rousseau notamment), rien n’a jamais été acquis d’avance, pas même le plus simple des droits : celui de vivre en paix sur sa terre !

04/2013

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Littérature étrangère

Sincères condoléances

Alors qu'il regarde un reportage sur la guerre en Irak, Allan apprend la mort de son père, qu'il n'a pas revu depuis des années. Et pour cause. Dans ses romans et ses pièces à succès, l'écrivain qu'il est devenu n'a cessé d'instruire contre ce père honni un procès à charge. Feignant d'abord l'indifférence, il se décide à envoyer une couronne pour l'enterrement : touchée par son sommaire Sincères condoléances, sa mère l'appelle et obtient de lui qu'il revienne enfin la voir. Il convainc sa sœur Sanne, restée traumatisée par le cauchemar familial, de l'accompagner. Les voici en route vers le village du Sud Jütland, théâtre des secrets et des turpitudes de leur enfance. Il n'est pas certain, avec ce retour au pays natal, qu'Allan parvienne à tirer un trait sur son passé : rien de ce qu'il découvre n'est conforme à ses attentes. Sa mère, si douce et résignée, affiche un soulagement frisant l'indécence : elle n'a qu'une hâte, déménager dans une maison moderne et confortable, et brûler les affaires de son mari. Dans les papiers du vieux laitier, Allan retrouve toutes les coupures de presse le concernant. Son père l'aurait-il aimé ? Cet homme abominable, qui aurait perversement manipulé sa famille, aurait-il été lui-même une victime ? Et, au fond, de quoi est-il réellement mort ? Au fil d'une enquête où l'incrédulité rivalise avec la consternation, le burlesque des situations avec le désespoir, se dessine le portrait d'une femme qui figurerait en bonne place au panthéon des mères manipulatrices et dénaturées. Le ton est grinçant, l'intrigue palpitante, et le constat sur la perversité des familles sans appel.

03/2011

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Religion

Les spiritains en Haïti. D'Eugène Tisserant (1814-1845) à Antoine Adrien (1922-2003)

Ecrit à l'occasion du troisième centenaire de la congrégation du Saint-Esprit (1703-2003) - donc avant l'épouvantable catastrophe du tremblement de terre du 12 janvier 2010 - le livre d'Emile Jacquot témoigne des liens très forts qui unissent depuis le milieu du XIXe siècle la congrégation du Saint-Esprit avec Haïti. La première partie du livre a le mérite de revisiter l'histoire de la christianisation en Haïti au XIXe siècle à travers un cas à la fois particulier et extrêmement significatif : celui des Spiritains. Il livre finalement des " chroniques " pleines de vie, qui permettent de bien comprendre les difficultés et les enjeux de l'évangélisation sur le terrain. Dans la seconde partie de l'ouvrage, l'auteur évoque des événements et des personnages qu'il a lui-même connus. C'est donc un témoignage de première main sur une histoire encore peu ou mal connue que nous livre ici Emile Jacquot. Et à travers ce passionnant récit, c'est toute l'évolution récente de la grande île qui se dévoile, tant la place de l'Eglise catholique est essentielle au coeur d'un Etat encore largement en construction. Emile Jacquot sait trouver le ton juste pour évoquer une histoire terrible, marquée par la violence, l'exploitation des plus démunis, et le renoncement ou la corruption des élites. Certes, il ne dissimule pas son admiration pour un Antoine Adrien, Spiritain haïtien porté par l'esprit de la conférence de Medellin, pas plus qu'il n'omet de signaler l'attitude pour le moins ambigüe de certains évêques. Mais il prend soin de replacer les positions individuelles dans un contexte plus large : frustrations de certains prêtres haïtiens face à un paternalisme réel ou supposé des missionnaires européens, instrumentalisation constante du spectre communiste, ingérences répétées des Etats-Unis, tentations autoritaires au sein de l'institution catholique...

06/2010

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Littérature étrangère

Lettres de Turquie

Les Lettres de Turquie de Kelemen Mikes, sont publiées pour la première fois en 1794, plus de trente ans après la mort de leur auteur. La langue utilisée est le hongrois avec de fréquents emprunts au dialecte transylvain. Cette oeuvre marque une étape importante dans la littérature hongroise et dans les liens qui l’unissent au patrimoine européen. Rédigées par le chambellan du prince François II Rakoczy, ces lettres s’adressent à une interlocutrice imaginaire, sur un ton alternativement grave et léger. Faits de la vie quotidienne, anecdotes tirées de lectures, remarques sur la vie des émigrés hongrois en Turquie, descriptions de l’Empire ottoman, bavardage affectueux alimentent une correspondance couvrant quarante années de la vie de Mikes. Ces lettres expriment un exil à la fois douloureux et résigné, celui des compagnons du prince François II Rákóczi. Après avoir séjourné en France, confiants dans son soutien à leur lutte contre les Habsbourg, ils doivent se réfugier sur le territoire de la Sublime Porte. Cette oeuvre témoigne d’une attente, celle d’un retour, toujours différé vers une patrie qui ne cesse de s’éloigner. L’espérance déçue débouche sur un retrait progressif du monde. Dès lors la littérature devient un espace nécessaire, un refuge où peuvent se déployer les artifices de l’écriture et les chatoiements de l’imagination. Ils sont alimentés par la lecture et le dialogue avec des oeuvres épistolaires et historiques le plus souvent en français, la marquise de Sévigné y côtoie Marie-Angélique de Gomez ou l’abbé Chomel. Cet apport confirme les relations étroites et chaleureuses entre les cultures françaises et hongroises, elles se tissent sous les yeux du lecteur, dans un univers dominé par la bienveillance de Kelemen Mikes, exilé curieux et mélancolique.

09/2011

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Cinéma

Photogénie du désir. Michael Powell et Emeric Pressburger 1945-1950

Souvent méconnue en France, mais influente sur plusieurs générations de cinéastes, la filmographie profuse du britannique Michael Powell articule la fantaisie et l'élégance, l'humour et la gravité, la fureur et l'ellipse. Ses films réalisés après-guerre en collaboration avec le scénariste d'origine hongroise Emeric Pressburger sous la bannière des Archers, leur propre compagnie de production, représentent la période la plus féconde de son oeuvre. Je sais où je vais !, Une question de vie ou de mort, Le Narcisse noir, Les Chaussons rouges, The Small Black Room et La Renarde frappent, tous, par leur inventivité formelle, leur liberté de ton, leur exigence artistique, leur densité. Chacun sollicite aussi bien la pensée que le corps du spectateur. Comment la narration et la représentation y sont-elles, à l'occasion, suspendues ou défaites ? Pourquoi leur vision est-elle si poignante ? Comment qualifier la singularité de la poétique powellienne ? Parce qu'ils inquiètent la perception, ces films interrogent le supposé réalisme de l'image cinématographique : ils perpétuent et enrichissent la réflexion sur le concept de photogénie défini par les premiers théoriciens du cinéma. Ils substituent au réel, qui reste leur référent, l'invention d'un monde dont est privilégiée la part invisible et qu'imprègne le sentiment du fantastique. L'analyse des films met au jour une esthétique du débordement que révèlent la dialectique du trompe-l'oeil, entre masquage et désignation, l'expressionnisme en Technicolor et la virulence d'énoncés au pouvoir inattendu. La mise en scène de la puissance du désir, dont les personnages féminins sont la cible mais aussi et surtout la source, fait émerger fantômes et fantasmes. Dans sa circulation entre l'écran et nous, le désir est la substance de la photogénie powellienne. Celle-ci n'est nullement une complaisance faite au regard, mais ouvre sur sa jouissance, vertigineuse.

01/2010

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Littérature étrangère

Dobryd

J'ai écrit Dobryd parce que je ne me retrouvais pas dans tous les textes écrits sur les enfants dans la guerre. Ce qui manquait, c'est cet étrange mélange de terreur et d'euphorie qui a caractérisé ma propre expérience. J'ai abordé l'écriture de ce livre comme de la fiction, une fiction fondée sur mon histoire personnelle. Et surtout, je voulais éviter la sentimentalité et le pathos. A. C. " À cinq ans, j'avais passé la moitié de ma vie cachée dans le fenil d'une grange. " Dès la première phrase, le ton est donné. Juive polonaise, la narratrice est née pendant la guerre. En 1944, l'armée allemande recule devant les Russes, les villages polonais sont libérés, et, enfin, les occupants du grenier revoient le jour. La petite fille découvre le monde, dans un festival de sensations et de petits bonheurs quotidiens, alors qu'autour d'elle tout n'est que ruines et désolation. Sa mère et sa tante, après une étape dans un campement militaire, s'installent à Dobryd, leur ville d'origine, dans deux pièces épargnées par les tirs. Les trois survivantes peu à peu organisent leur retour à la vie. Par la voix de la tante, émerge le monde englouti d'avant la guerre, temps béni où le grand-père, propriétaire terrien cosmopolite, régnait sur une famille prospère et éclairée. Passent aussi, comme des ombres, les destins tragiques des premiers persécutés. Les conditions matérielles devenant de plus en plus difficiles, et l'antisémitisme de plus en plus insupportable - l'opportunisme des paysans est ici remarquablement évoqué -, la famille finira par émigrer au Canada, où Ann Charney vit aujourd'hui encore. De son enfance dans la guerre, l'écrivain a tiré une formidable leçon de vie. Pour preuve, ce livre lumineux.

02/2003

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Littérature française

Indigne Indigo

Jean-Jacques Abernatis qui n'a jamais été marié, sauf avec les distractions de son esprit, devance l'âge de la retraite par suite d'un héritage inattendu. Ses collègues bibliothécaires l'ont toujours considéré comme particulier, pas de son temps, avec des mots à lui, un vocabulaire tombé de la lune, des goûts, des passions qu'on ne voit à personne. Il a eu des amours, mais fugitives, de brefs éclairs vite éteints, de simples passades. Cette fois, il décide de quitter Paris. Lui si exagéré de comportement, cherche un pays excessif, à son image, pour s'y installer, couvrir sa solitude d'un ciel comme son âme. Un couple d'amis lui chuchote qu'en France même, à quelques centaines de kilomètres de la capitale, une telle contrée existe. Le vent y hausserait le ton, chassant toutes les idées noires. La pluie y redouble, mais aussi un soleil ardent qui augmente vos ombres. C'est le Cotentin. Il s'y rend avec sa vieille Simca, finit par dénicher une maison dite de caractère, du moins d'un caractère analogue au sien. Mais la bâtisse n'est qu'à louer avec tous ses meubles et quelque chose d'autre qu'on lui cache et qu'il apprendra bien vite à ses dépens. Il s'y enferme, relié au reste du monde par le téléphone, les journaux, et ses promenades à travers champs devant la mer à deux pas, au creux vivifiant d'une campagne soulevée d'émotion autour de ses raides clochers. Et si la vieillesse recelait une autre jeunesse, une façon plus vive de compter ses jours, de s'illuminer de la flambée des heures ? N'empêche, l'ami Jean-Jacques se trouve aux prises avec une étrange histoire.

04/2000

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Poésie

Toucher le Printemps

La vie peut commencer avec bien peu de choses. La poésie touche le printemps à chaque instant, car elle est une renaissance permanente telle le Phénix. (Le Christ est un poème). En le découvrant vous entrez dans la lumière et cette rencontre ouvre tous les champs : ceux des puissances célestes et terrestres, avec ce que j'ai appelé "les grands oiseaux de la nuit". La nuit puisque de tous temps les rêves sortent la nuit. Ce moment magique où le vent de l'amour ouvre de l'inconscient toutes les portes. Mon inconscient t'appelle, il devient "celui de ma main" comme la rosée qui caresse l'aube, tu caresses mes mains et ma plume, alors j'écris pour toi et pour vous qui peut-être vivez une grande histoire d'amour. La poésie c'est vraiment "l'amour de mon amour" puisqu'elle chante les chants d'Aphrodite, libres à chacun. L'amour, le printemps sont les deux choses que l'humain (parfois les oiseaux et la licorne) rêvent de toucher. Peut-être ma poésie vous touchera-t'elle un jour et que vous percevrez une parcelle de cette lumière que je porte dans mon coeur. Aujourd'hui je fais le souhait que le printemps envahisse le monde en tumulte de ses fleurs et de sa lumière, pour que nos enfants puissent vivre dans un monde honorable, juste et rédempeur ; ce qui est le plus difficile. Ma poésie est un fruit du monde, merci de le savourer sous le regard de l'Amour ; puisque ce dernier existe toujours. Peut-être ce petit recueil de poésies laissera dans vos esprits la trace d'un doux passage, comme une musique que l'on ne cesserait d'écouter. Je ne fais qu'écouter ton coeur, et... j'aime ça.

11/2019

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Histoire internationale

Laurent le Magnifique

Prince modèle de la Renaissance, Laurent le Magnifique donne le ton à l'Europe civilisée de la fin du XVe siècle. Homme politique, il dispose à Florence de tous les pouvoirs sous l'apparence d'institutions républicaines habilement vidées de leur contenu. Banquier, il impose sa volonté aux souverains du monde en utilisant l'arme de l'argent par l'intermédiaire d'une société financière à développement multinational. Protecteur des arts et des lettres, il encourage la magnifique floraison de l'Humanisme et de la Renaissance qui font de l'Italie le moteur de l'Occident à l'aube des temps modernes. Cette réussite est obtenue à travers des drames, les révoltes sociales de la misère et de l'ambition qui ont permis aux ancêtres de Laurent de bâtir leur fortune. Lui-même forge sa toute-puissance dans la répression de la sanglante conjuration des Pazzi. Mais le succès politique a pour corollaire la ruine financière : la crise frappe de plein fouet la banque Médicis. Laurent déploie alors son génie d'homme d'Etat. Il établit la paix dans une Italie déchirée par la cupidité des princes, le népotisme des papes et les intrigues des dynasties étrangères dont il réussit à éviter l'intervention. Mais Laurent est aussi un merveilleux poète. Ses œuvres d'une extrême variété révèlent un tempérament amoureux, une fraîcheur d'âme, une angoisse de l'être qui aujourd'hui encore nous touchent profondément. Unissant la quête du bonheur platonicien et les exigences chrétiennes, il reflète le génie d'un temps qui sut mettre en images, sous le pinceau de Ghirlandaio et de Botticelli, la douceur et le charme des heures les plus fragiles de la vie.

11/1997

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Poésie

La Vie l'Amour la Mort le Vide et le Vent. Et autres textes

Roger Gilbert-Lecomte (1907-1943) : poète foudroyant, poète foudroyé de l'insurrection de l'être. A seize ans, il écrit Tétanos mystique. A trente-six, il meurt d'une crise de tétanos dans un hôpital parisien. Celui qui s'était promis, "écrivant peu, de n'écrire que l'essentiel", celui qui joua le Grand Jeu jusqu'au bout, semble avoir fait sa vie durant le choix du noir absolu. Obsédé par le "retour rythmique au pays d'avant-naître", Gilbert-Lecomte porta peut-être au plus haut l'instinct de destruction, comme condition même de toute création. Tête magnétique du Simplisme, qu'il crée au lycée de Reims en 1924 avec ses trois "phrères" (Daumal, Vailland et Meyrat), cofondateur en 1928 de la revue du Grand Jeu, il ne publiera, de son vivant, que deux recueils de poèmes : La vie l'amour la mort le vide et le vent (1933) et Le miroir noir (1937). Lors de la parution du premier, Antonin Artaud saluera "ce ton organique, cette atmosphère déchirée d'organes, cet air foetal, humide, ardent, qui prend sa source à la source de toute vie." La dissolution du Grand jeu en 1932 accélère encore une trajectoire vouée à la chute libre, à l'exploration de la "Mort-dans-la-Vie", c'est-à-dire la mort comme moteur même de la vie. D'éblouissement en épuisement, de secousse en trouée, d'opium en héroïne, celui qui voulut en son adolescence "changer l'état d'homme à la surface du monde" se voit alors "tombé en bas du monde". Aux confins du sens et du non-sens, de l'urgence folle et de la lancinante blessure d'être, son destin de météorite calcinée marque jusqu'à l'excès sa volonté "d'être éternel par refus de vouloir durer".

02/2015

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Romans historiques

Le Vanetsi. Une enfance arménienne

Réédition en un seul volume de la célèbre saga de Victor Gardon parue entre 1959 et 1970, Le Vanetsi nous emmène sur les pas de Vahram, jeune garçon arménien qui vit à Van au début du XXe siècle avec sa famille et surtout sa grand-mère, personnage irrésistible, chef de famille qui soigne, conseille, écoute. Dans cette chronique villageoise, vibrante, chatoyante, Vahram chante l'apprentissage de la vie par un enchaînement de tableaux, de tranches d'existence, sa découverte de l'amour, de la mort, de l'injustice et de la cruauté. L'Arménie, alors sous domination turque, va connaître une succession de bouleversements et de troubles terribles. Après l'accession au pouvoir du parti des Jeunes-Turcs qui détrône le sultan et l'espoir qu'elle suscite chez les Arméniens, la guerre de 1914 éclate. Les massacres commencent et c'est l'arrachement à la maison ancestrale et le début de l'exode pour toute la famille de Vahram. De Van à Igdir et d'lgdir à Tiflis, elle va errer dans un pays en ruine, semé de charniers, éventré par les pillages, la torture et les incendies. Au début de la révolution russe, en 1917, la famille, devant l'avancée turque et sans espoir de retour dans sa ville natale, décide de quitter la Géorgie et prend une nouvelle fois la route. Elle n'est donc pas ordinaire, l'enfance de Vahram, lui qui nous raconte ce qu'il voit, ce qu'il vit, sans donner aux drames des couleurs outrées et sans se départir du ton de l'enfance qui mêle peur, émoi et merveilleux. C'est cette poésie qui fait la force de ce texte, lui donne une dimension de véritable leçon d'humanité, un appel à la conscience des hommes.

06/2008

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Beaux arts

Michel-Ange Tome 1 : Jusqu'à la Chappelle Sixtine. De 1490 à 1512

Ovni dans le monde de l'édition, il est le fruit d'un dispositif éditorial hors norme : plusieurs centaines d'images, reproduisant les détails époustouflants de plus de cent peintures, sculptures et dessins, forment un récit visuel apparenté à la BD, où chaque image s'accompagne d'une phrase, ou d'une amorce de commentaire, dont la continuité produit une véritable et nouvelle histoire de l'artiste. A égale distance du livre d'art classique, doctoral, et de l'album d'images, enfantin, le Michelangelo d'Obalk dialogue autrement avec son lecteur : il s'agit tout d'abord de dérouler un texte, dont chaque segment de phrase est illustré, sur le mode de la conversation. Ce n'est donc ni une BD, ni un roman photo, d'abord parce qu'il n'y a pas de personnages ni de bulles (ou très rarement), mais aussi parce que seule la voix du narrateur court de case en case - et dirige la mise en pages. Bref, c'est un essai édité sous l'apparence d'une BD. Il découle de recherches conjuguées dans les champs de l'histoire de l'art (et de la critique d'art), du cinéma documentaire (puisqu'il a inspiré le scénario de la série Grand'Art diffusée sur arte), et du graphisme (la forme " BD "). On y retrouve le ton d'Hector Obalk, critique, lyrique, volontiers subjectif, parfois poétique, toujours pédagogique et non dénué d'humour. Ce premier volume passe en revue l'oeuvre de Michel-Ange depuis ses débuts (1490) jusqu'au plafond de la chapelle Sixtine (1508-1512), en passant par le Bacchus du musée Bargello, la Pietà de Saint-Pierre de Rome, le fameux David de Florence et le tondo Doni du musée des Offices.

10/2016

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Musique, danse

Hector Berlioz

Figure de proue du romantisme français, Berlioz s'est raconté dans ses écrits comme dans sa musique. " Ma vie est un roman qui m'intéresse beaucoup " disait-il. Même dépouillée de l'anecdote et du faux pittoresque, et racontée aussi fidèlement et objectivement que possible, comme a eu soin de le faire ici Henry Barraud, la vie de Berlioz présente une tension narrative et une faculté ininterrompue de surprise et de fascination que les meilleurs romanciers de son époque ont pu égaler, mais non surpasser. Reste le vaste royaume de sa musique. Le public l'aime mais n'ose souvent pas aller au-delà de l'antichambre, la Symphonie Fantastique, en craignant de s'égarer, alors qu'on devrait entrer plus avant et prendre conscience de la qualité prophétique de cette musique qui ira féconder, des générations plus tard, l'art d'autres compositeurs. Sans s'appesantir sur des thèses opposées et contradictoires, l'auteur, compositeur lui-même, va droit au but et livre le résultat d'une lecture directe des textes. Véritable classique, cet ouvrage sans cesse réédité depuis sa première parution déroule sous nos yeux l'ensemble de la production de Berlioz et nous aide à mieux cerner la véritable originalité de celui qui reste un cas unique dans l'histoire de la musique. Henry Barraud est né à Bordeaux en 1900. Directeur musical de la R. T. F. puis directeur de la chaîne nationale jusqu'en 1965, il a en même temps développé une importante activité de compositeur. Sa production musicale, d'une grande noblesse de ton et d'un lyrisme tout à la fois romantique et tragique, couvre tous les genres (six opéras, oratorios, trois symphonies, cantates, pièces pour piano, etc.).

10/1989

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Philosophie

Lettres, maximes, sentences

La vie humaine, hideuse à voir, gisait sur la terre, écrasée sous le poids d'une religion qui montrait sa tête du haut des régions célestes, dominant les mortels, l'air horrible, lorsque pour la première fois un Grec, un mortel, osa porter ses yeux contre elle, et le premier contre elle se dresser ; ni ce que l'on disait des dieux, ni la foudre, ni le ciel et son grondement menaçant ne l'arrêtèrent (...). Donc, la force vigoureuse de son esprit triompha, et s'avança loin au-delà des murailles enflammées du monde : il parcourut le tout immense par la pensée et l'esprit, d'où il revint en vainqueur nous enseigner ce qui peut naître, ce qui ne le peut pas, pour quelle raison enfin à toute chose s'attachent un pouvoir limité et une borne profonde. Par sa liberté de pensée et de ton, Epicure (341-270 av. J. C.) a scandalisé de son vivant, et pour des siècles. Ses adversaires dénonçaient son ignorance et sa grossièreté, quand il s'agissait pour lui de rompre avec un mode de savoir cumulatif et d'exercer un regard critique sur toutes les traditions culturelles. La simplicité de sa philosophie, soutenue par une démarche des plus rigoureuses, vise à donner à chacun la possibilité de réaliser le bonheur. C'est cette leçon de sérénité, gagnée sur les souffrances du corps et les troubles de l'âme, que la lecture d'Epicure nous invite aujourd'hui encore à méditer. Les trois lettres intégrales et les deux recueils de sentences, qui subsistent de son œuvre et sont ici réunis dans une traduction nouvelle, donnent une idée précise et complète de sa démarche philosophique.

06/2008

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Economie

Histoire de l'analyse économique. Tome 1, L'âge des fondateurs (Des origines à 1790)

J.A. Schumpeter (1883-1950) a été l'un de derniers grands économistes capables d'embrasser toute l'histoire de l'économie, celle de son temps et celle du passé. Il s'en était préoccupé de bonne heure : avant 1914, il avait rédigé, pour un ouvrage collectif dirigé par Max Weber, une Esquisse de l'histoire de la science économique. Il devait y revenir, après avoir écrit Business Cycles (1939) et Capitalism, Socialism, and Democracy (1942), et consacrer les neuf dernières années de sa vie à la préparation de cette History of Economic Analysis, qui parut en 1954, après sa mort. Non seulement la science de Schumpeter est immense, mais son style, son ton, la finesse de ses aperçus appartiennent à l'un des très grands hommes de culture de notre siècle, parfait représentant de l '" école autrichienne " et contemporain spirituel de Freud, Wittgenstein, Musil, Zweig, Mahler, Schönberg... Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. " Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune de la formation des économistes. " La véritable culture économique exige donc de combiner la Vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident.

01/2004