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Religion - paradis

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Histoire de France

Vie quotidienne et conditions sanitaires à Saint-Domingue. Les sucreries du Nord à la veille de l'insurrection de 1791

Si les noms des Antilles et de Saint-Domingue font rêver aujourd'hui comme au XVIIIe siècle, la réalité est complexe, et terrible. Comment vivait-on vraiment dans ces îles à sucre au temps de l'esclavage ? A travers le quotidien, les maladies et les thérapies émerge tout l'univers de ces populations qui ont fait la fortune de la France au XVIIIe siècle. Cette étude faite sur le Nord de Saint-Domingue (Haïti avant son indépendance) permet d'aborder les sujets les plus variés tels la déforestation, la religion, la sexualité, l'alcoolisme, la nourriture, la torture mais aussi le code noir ou la vaccination contre la variole. Comment recréer l'univers des plantations dans l'esprit des Hommes du XXIe siècle ? Comment expliquer la façon de vivre mais aussi les maladies, les traitements administrés alors ? Il ne s'agit pas que des esclaves : la société de plantation a une hiérarchie très codifiée et très complexe. Du planteur au bétail en passant par les hospitalières, les enfants et les invalides, tout le monde retrouve la parole dans cet ouvrage. La parole est ce quia tant manqué à ces millions d'êtres humains qui appartenaient au mobilier des plantations, placés avant le bétail dans les inventaires. Et pourtant, si l'insurrection de 1291 a abouti à l'indépendance de la première République noire du Nouveau Monde sous le nom de Haïti, c'est tout sauf un hasard. Toussaint Louverture a grandi sur ces plantations d'où est partie l'insurrection d'août 1791. Cet ouvrage éclaire également certaines attitudes de la société actuelle haïtienne et plus généralement caribéenne.

05/2019

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Sciences historiques

La Chasse sous l'Ancien Régime

De Charles VIII à Louis XVI, les chasses aristocratiques ont été associées à un style de vie et à un style de pouvoir. Faucons jetés sur leur proie, meutes excitées par les trompes, cavalcades à travers les bois de Chambord ou de Versailles, autant d'images qui évoquent un temps où les chasses royales prenaient les allures d'une démonstration politique. Cette liturgie spectaculaire remonte au XIVe siècle, quand la chasse fut interdite à la majorité des roturiers. Toutefois, ce n'est qu'à partir des guerres de Religion que le cérémonial se fait plus contraignant, tandis que l'absolutisme se renforce. Chasser est alors un privilège, mais ce privilège oblige, car il s'appuie sur des hiérarchies que la noblesse proclame inscrites dans la nature. Au fil des siècles, les règles du " noble déduit " se multiplient, précisées par les traités qui définissent aussi bien le gibier digne ou non d'être chassé que les façons de poursuivre l'animal. La chasse devient confrontation réglée avec la sauvagerie, mise à l'épreuve, individuelle et collective, et les rites qui l'entourent une forme d'éducation où le jeune noble apprend à donner à ses pairs les preuves de son identité. Or les chasseurs d'Ancien Régime, en déjouant les ruses du gibier, n'apprenaient-ils pas aussi à se déjouer des rôles qui la société leur assignait ? La chasse sous l'Ancien Régime ne peut être réduite à un code strict. Fauconniers et veneurs mais aussi braconniers de ces trois siècles ne partageaient-ils pas la même passion ? Leurs plaisirs sont encore en partie les nôtres.

09/1996

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Critique littéraire

Octavius. Edition bilingue français-latin

Sur la plage, trois hommes se promènent en devisant : Minucius et Octavius sont chrétiens et Caecilius païen, mais leurs divergences religieuses n'entament guère l'amitié qui les unit jusqu'à ce que le païen, Caecilius, témoigne un signe de dévotion à une statue voisine. Dès lors, la controverse est lancée : à Caecilius de défendre son point de vue. Octavius lui répond, tandis que Minucius arbitre la discussion. La joute oratoire tourne rapidement à l'avantage du chrétien et fait de l'Octavius, plus qu'un débat, une apologie de la religion chrétienne. Bien que partial, ce texte est pour nous non seulement un témoignage précieux sur les polémiques religieuses, mais brosse un tableau réaliste de la société romaine à la fin du IIe siècle et au début du IIIe siècle. Cette précision et cette richesse du texte offrent un fort contraste avec son auteur, dont malheureusement nous ne savons presque rien. Notre édition présente en un volume ce texte fondateur de la littérature chrétienne latine. L'introduction offre une étude très précise du texte, tant de ses personnages que de ses thèmes, et propose de judicieuses pistes de lecture, notamment sur le genre apologétique, chrétien et païen. Un plan détaillé permet de circuler aisément dans le traité, tandis que les emprunts à d'autres auteurs, nombreux dans ce texte érudit, sont signalés. Une analyse du style est proposée, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée de manière synthétique. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. L'ouvrage est en outre enrichi d'un Index Nominum.

01/1999

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Histoire internationale

Tamerlan

Tamerlan a laissé dans l'histoire un souvenir qui rivalise presque avec celui de Gengis Khan et qui est plus précis parce que moins lointain. Ce Mongol turquisé régna trente-cinq ans, de 1370 à 1404, à Samarkande, et mena inlassablement des campagnes militaires, toutes victorieuses, qui le conduisirent de Delhi à la mer Egée, de Damas au Turkestan chinois. Entreprises au nom de la guerre sainte musulmane, par un étrange paradoxe, elles eurent pour résultat essentiel la ruine ou l'affaiblissement des plus grandes puissances de l'Islam. Il y a un mystère Tamerlan et même un véritable mythe, né sans doute de ses retentissants succès et aussi de la complexité du personnage. Imprégné des traditions païennes de l'Asie centrale, il se posait en musulman fervent. Boiteux, infirme du bras et de la main, il avait une énergie et une résistance physiques sans égales. Ne pouvant supporter qu'on évoquât devant lui les horreurs de la guerre, il laissait publier, souvent avec une exagération manifeste, le récit de ses innombrables meurtres, et faisait édifier, partout où il allait, des minarets de crânes. Destructeur de villes millénaires, il construisait en même temps dans sa capitale les plus somptueux édifices et jetait les fondements de la Renaissance timouride, l'un des plus beaux fleurons de la religion musulmane. Son époque fut, comme lui-même, au confluent de deux cultures - celle de l'Asie centrale, chamaniste et nomade, et celle de l'Iran, musulmane et sédentaire. Avec ses incroyables raids équestres s'achève le temps où les cavaliers armés d'arcs et de flèches imposaient leur loi dans toute l'Eurasie.

04/1994

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Esotérisme

Dictionnaire de mythologie et de symbolique égyptienne

Parce que le chemin était suivi volontairement et ne concernait que l'individu, la religion égyptienne n'eut jamais l'esprit missionnaire. Elle était tolérante avec le monde et bienveillante avec ses enfants. L'Egypte ne voulut jamais chercher ailleurs que dans ses temples sa conscience du monde. Elle ne souhaita jamais l'imposer aux autres, c'est pourquoi elle ne reçut qu'avec réticence quelques étudiants grecs à qui elle reprochait leur ignorance et leurs bavardages. Ils avaient pour nom Homère, Solon, Pythagore, Démocrite, Eudoxe, Hérodote, Jamblique, Platon, Plutarque et Thalès. Cependant, par un paradoxe dont l'histoire a le secret, ce sont les Grecs qui chantèrent partout le nom de l'Egypte et répandirent dans toute l'Europe le culte d'Isis et d'Osiris. Ce sont eux qui révélèrent quelques aspects de la sagesse des anciens prêtres. Respectueux, ils turent ce qu'ils avaient acquis de la Connaissance cachée dans les sanctuaires. Habiles dans l'art de la parole, ils laissèrent le Voile d'Isis recouvrir les secrets initiatiques dont ils devinrent les héritiers. Dans notre nouveau millénaire, Connaissance et Lumière sont recouvertes de ténèbres, mythes et divinités ont disparu à nos regards. Nul Homère ne chante l'apparition des dieux, nul pharaon n'accueille plus le Soleil. Pourtant, c'est vers l'Egypte que les yeux se tournent lorsque la nuit gagne les consciences. C'est toujours dans ce miroir du ciel que brillent les Lumières célestes. Il suffit de regarder et d'ouvrir sa conscience car, comme l'affirmait Guillaume Apollinaire, " il est grand temps de rallumer les étoiles ".

04/2019

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Littérature française

Ennemi de Dieu

Téhéran. Après 2 764 jours passés en prison, un condamné à mort en sursis retourne à l'appartement où il a vécu avec sa femme et tente de reprendre le cours de son existence. Avide de recouvrer sa liberté, il est pourtant confronté à de multiples obstacles qui l'en empêchent : son statut d'Ennemi de Dieu, qui l'oblige à pointer chaque veille de vendredi au ministère des Renseignements, le sentiment d'être instrumentalisé par des clans antagonistes, mais aussi sa vie conjugale dévastée, ses remords dus aux délations qu'il a commises en prison afin d'assurer sa survie, enfin ses efforts désespérés pour se réhabiliter aux yeux de ses proches. Plongée saisissante dans l'univers implacable de la dictature iranienne, ce roman nous entraîne dans les méandres d'une société corrompue où le pouvoir cherche, au nom de la religion, à contrôler les citoyens sans toujours y parvenir, où les relations humaines sont soumises aux lois strictes de la charia, où les réseaux de contrebande et les services de renseignement se croisent et se superposent de façon inextricable... Amour, adultère, désir, passion équivalent alors à autant de transgressions passibles de mort. Pour échapper à l'horreur de cette gigantesque prison, le héros ne dispose que de son imagination. Survivre à la réalité ne devient possible qu'à travers le roman et la poésie... Seuls les mots et les métaphores sont capables de faire tomber les murailles de cet univers restitué par Sorour Kasmaï avec une puissance romanesque qui démontre aussi la force et la vitalité de la littérature face aux pires tyrannies.

03/2020

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Psychologie, psychanalyse

Auto-psy. Les vies d'un psychiatre

Né dans une petite ferme de la Bretagne profonde, en Cornouaille, l'auteur y aura passé toute son enfance avant de connaître l'émigration au Havre qui lui a donné la chance d'être orienté vers un Lycée puis vers l'Université à Rouen. Devenu Interne des Hôpitaux à Paris en choisissant l'exercice de la psychiatrie, la psychanalyse et les psychothérapies, il est revenu à Rouen pour consacrer l'essentiel de ses 45 années d'exercice professionnel à la psychiatrie publique avec la volonté de transformer la réalité asilaire. Les débats sur ces questions demeurent vifs. La psychanalyse, comme la politique et la religion sont affaire de passions. Chef de service puis de pôle, il a participé à la mise en place du Festival Art et Déchirure qui permit au grand public de rencontrer l'art de ceux qu'on dit fous. Il a aussi contribué à inventer les équipes mobiles psy-précarité, des coordinations régionales en lien avec des expériences menées dans d'autres villes françaises. Ce qui lui vaudra d'obtenir une reconnaissance nationale. La route a été longue, les rencontres riches et les tourments souvent présents. Enfant de l'après-guerre, Alain Gouiffès aura été à la fois acteur et témoin des turbulences de notre époque. Voyages à travers le monde, engagements dans la vie associative, le sport, la politique intérêt pour la création, il semble avoir vécu plusieurs vies entouré par sa nombreuse famille et avoir tracé une voie peu prévisible. Du grec Auto-psia, "action de voir par soi-même", c'est ce qu'Alain Gouiffès a tenté de faire dans ce livre.

11/2017

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Beaux arts

Châteaux et forteresses du Midi

Dans le Midi de la France, sur les deux rives du Rhône, subsistent des villages fortifiés, des tours isolées et de splendides forteresses ; une richesse monumentale à l'image de la complexité de l'histoire de la région. Ici, aux Xe, XIe et XIIe siècles, la société féodale avait multiplié les châteaux dont, le plus souvent, seules des assises de murs ou des banquettes de rocher taillé rappellent l'existence. Les destructions de la croisade contre les Albigeois et l'enracinement progressif des Capétiens ouvrirent de nombreux chantiers à la charnière des XIIIe et XIVe siècles. Ce renouvellement du bâti fut alors financé par les rois de France et les grands, dont le pape et les riches prélats qui puisèrent dans les ressources inépuisables de la Chrétienté. A la même époque, les routiers se déchaînaient, obligeant les populations à se protéger derrière de hautes enceintes. Plus tard, au XVIe siècle, les guerres de Religion virent la restauration des défenses et leur adaptation à l'arme à feu. Avec l'affirmation de l'absolutisme, de grands chantiers allaient marquer le paysage monumental jusqu'à la révolte des Camisards au début du XVIIIe siècle. C'est à la découverte de ce riche patrimoine que nous convie Dominique Dieltiens. Il nous présente l'histoire et les grands personnages des différentes époques et nous explique les raisons qui ont présidé à la construction de ces châteaux et forteresses du Midi. Il nous invite ensuite à le suivre dans une description détaillée de soixante-seize d'entre eux situés autour du Sillon rhodanien, dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, Ardèche, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard, Hérault, Lozère et Vaucluse.

06/2011

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Histoire de France

La France de la Renaissance

Si l’on vous dit XVIe siècle, vous pensez immédiatement à la Renaissance, à Chambord, et à Léonard de Vinci. Peut-être aussi à Catherine de Médicis, aux guerres de Religion et à Saint- Barthélemy. Mais, que savons-nous sur les origines de la fraise et sur l’invention de la braguette qu’arbore si fièrement François Ier sur ses portraits ? Sur le langage peu châtié et fort imagé qu’on pouvait entendre de la cour à la rue? Sur les massacres de villageois pratiquant le culte vaudois dans le sud de la France ? Sur la légende d’une Anne de Bretagne, reine de France, chaussée de sabots, noble paysanne qui serait restée fière de sa terre et de sa culture ? Sur les origines de la cédille et sur les différents traitements inventés pour combattre une nouvelle maladie : la syphilis. Enfin, comment un animal aussi ridicule que le coq a-t-il été préféré à tous les autres pour servir de faire-valoir à une nation ? En abordant le XVIe siècle par des entrées aussi variées qu’inattendues, mêlant le culturel, le militaire, le politique et le religieux, dosant savamment l’anecdote croustillante, les événements majeurs et la recherche historiographique la plus pointue, ce Dictionnaire de curiosités nous offre un kaléidoscope haut en couleur, qui restitue la complexité et la richesse d’une époque majeure de l’histoire de France. Didier Le Fur vous invite à partager avec lui une balade. Une balade qui n’omet bien entendu pas les moments et les personnages historiques majeurs, mais qui donnera toujours la préférence aux chemins buissonniers, légers, drôles, insolites et surprenants.

10/2011

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Philosophie

De la raison d'Etat (1589-1598)

De la raison d'Etat, dont l'édition princeps date de 1589, compte parmi les livres qui ont le plus profondément marqué la modernité politique à ses commencements. Non seulement il a consacré la notion de raison d'Etat, mais il a également apporté une contribution décisive à la première affirmation européenne de l'idée d'"Etat". Giovanni Botero (1544-1617), ancien jésuite, secrétaire de grands princes d'Eglise et consulteur de la congrégation de l'Index, y poursuit comme objectif de codifier la rationalité gouvernementale de cette nouvelle entité politique. L'"Etat" dit désormais la puissance publique entendue comme seigneurerie sur les hommes et domination sur les territoires, dans une direction qui intègre la leçon machiavélique - bien que l'auteur s'en défende et rompt avec la tradition éthico-juridique qui avait procuré à la politique son langage. A l'heure des guerres de Religion mais à l'écart des théorisations juridico-politiques de l'époque, la ratio de Botero définit avant tout les savoirs permettant de conserver cette seigneurerie et domination, sous trois aspects essentiels : le gouvernement des hommes, la gestion des richesses, l'administration des territoires. Identification du politique à l'étatique et institution des savoirs du monde social nécessaires à l'Etat territorial : tels sont les deux traits dont la conjonction fait la modernité de l'ouvrage. Cette traduction (la première en français depuis 1599) a aussi été l'occasion d'un travail d'édition scientifique sans précédent (y compris en Italie) à partir des quatre versions revues et corrigées par l'auteur. Elle remet dans la circulation intellectuelle un "classique inconnu", toujours cité, mais rarement lu.

03/2014

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Romans de terroir

Les brûlés du Luberon

Au moment où la France sort des rudesses du Moyen Age pour plonger dans les joliesses de la Renaissance, se préparent les massacres des guerres de Religion. Protestants avant l'heure, les vaudois du Luberon, vaudois parce qu'émules de Pierre Valdès, un négociant lyonnais qui, au XIIe siècle, prônait la pauvreté et l'humilité de l'Eglise, seront les grandes victimes du siècle de Montaigne et La Boétie. Sibylle, jeune veuve du seigneur de Buoux, dans le Luberon, elle-même vaudoise, prend fait et cause pour les siens, pourchassés, torturés, violés, brûlés ou tués par Meynier d'Oppède, premier président du parlement d'Aix-en-Provence. Tout cela dans un silence des puissants qui frise la connivence si ce n'est l'assentiment. Sibylle se rend au Vatican pour tenter de convaincre le pape Paul III. Lequel n'est pas contre un peu plus de compassion mais ne fait rien. C'est surtout la jeune femme qui l'intéresse. Pas ces hérétiques qui ont le culot de traduire les Ecritures sacrées en occitan, c'est-à-dire dans la seule langue que les fidèles comprennent. Des hérétiques ! Sibylle, dévouée à sa cause, va aussi rencontrer François 1er, le roi de France. Vieillissant, celui-ci n'a d'intérêt que pour sa lutte contre l'empereur Charles Quint qui convoite la Provence, donc le Luberon ! Et pendant ce temps, les villages de Gordes, Roussillon, Bonnieux, Ménerbes, Mérindol, Lourmarin sont mis à sac et détruits par le feu. Trois mille personnes sont exterminées, hommes, femmes, enfants, en cinq jours, sept cents envoyées aux galères, les cultures détruites et les troupeaux décimés.

06/2013

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Critique littéraire

Flaubert

Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes. Dans cette déclaration de Gustave Flaubert (1821-1880), qu'y a-t-il de vrai ? Le migrant, à part le grand voyage en Orient et quelques escapades en Bretagne, en Angleterre ou en Corse, a surtout vécu dans le "trou" qu'il s'est "creusé" à Croisset, sa demeure normande, où il écrit son ouvre et où il meurt foudroyé. Peut-on se fuir soi-même, bien qu'on professe la poétique de l'impersonnalité ? Peut-on lâcher son siècle ? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert, comme tout le monde, est entraîné dans les tourbillons du temps. Son ouvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu mais recréé et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature. Il raconte l'enfance créative de l'écrivain, le suit dans ses pérégrinations de jeunesse, décrit ses amours tumultueuses, l'accompagne dans les salons parisiens et met en scène sa ferveur dans l'amitié - Maxime Du Camp, George Sand, les Goncourt, Zola, Daudet, Maupassant, Tourgueniev... Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse (somme toute décevante), ni par la foi en Dieu (il est incroyant), ni par quelque idéal politique (scepticisme revendiqué), mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.

03/2013

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Couple, famille

L'abécédaire des prénoms du monde arabe. Etymologie et histoire

Une somme sur l'étymologie et l'histoire des prénoms du monde arabe Ce livre rend compte des noms en usage dans le monde arabe (et non pas seulement des " noms arabes "), et donne une idée de leur diversité, tant sur le plan de leur étymologie que sur celui de l'origine ethnique des populations. Une approche qui contribue à modifier la perception du monde arabe comme un ensemble presque monolithique ayant une seule langue, une seule histoire et une seule religion. Par des commentaires détaillés, des références linguistiques et historiques, cet ouvrage vise à souligner la transmission de noms en usage dans le monde arabe et issus d'une quinzaine de langues et de dialectes (syriaque, grec, perse, arménien, turc, kurde, kabyle, ouzbek, etc.) Contrairement à l'ouvrage précédent du même auteur, " Les Sources étonnantes des noms du monde arabe " (Beyrouth-2004) ce dictionnaire, considérablement enrichi, examine, en plus des prénoms, nombre de patronymes dont le sens s'est perdu et dont la plupart sont en fait d'anciens prénoms dans la langue d'origine de familles qui, de gré ou de force, se sont déplacées ; ou des noms de métiers disparus. En Occident, les populations issues de l'immigration tiennent souvent à donner a leurs enfants des noms dans leur langue maternelle et le choix est fonction de plusieurs facteurs selon qu'ils s'attachent a leur donner une connotation religieuse, historique ou préfèrent des noms évocateurs de qualités et de vertus appréciées. Que l'on veuille juste choisir un prénom ou s'informer du sens d'un nom, ce livre répondra aux attentes, parents, administration, école, amis.

11/2020

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Histoire ancienne

Le Proche-Orient. De Pompée à Muhammad, Ier s. av. J.-C. - VIIe s. apr. J.-C.

CNLAfrique – Le Proche-Orient occupe de façon presque permanente le devant de la scène médiatique mais la méconnaissance du passé de cette région demeure. Le mot même de " Proche-Orient " est ambigu et les contours de l'espace géographique qu'il désigne sont vagues.

Consacrer un volume de la collection " Mondes anciens " à cet ensemble fournit l'occasion d'étudier en elle-même et pour elle-même une région trop souvent considérée comme périphérique par les spécialistes de l'Antiquité classique. Depuis la conquête d'Alexandre, les régions et les peuples du Proche-Orient ont toujours été intégrés, selon des modalités variables, à de vastes empires.

L'objectif est de déplacer le regard du centre vers la périphérie ou plus exactement de faire de cette périphérie le centre de l'enquête, en écartant toute idée préconçue de domination, de résistance ou d'acculturation. Notre ouvrage présente ainsi une histoire du Proche-Orient sur la longue durée, du Ier siècle av. J.-C. au VIIe siècle apr. J.-C.

Une première partie propose une perspective géohistorique de l'évolution politique, culturelle et économique de l'ensemble de l'aire, ses rapports avec les autres régions du monde antique, et la place du Proche-Orient romain au sein de cet ensemble et au sein de l'empire romain. Une seconde partie entend saisir au plus près les modes de vie, les pratiques et les acteurs de l'histoire du Levant romain.

Cette approche met en lumière des continuités ou des ruptures, et propose une chronologie renouvelée de l'histoire de la région ainsi qu'une réflexion sur les rapports entre ethnicité, langue, religion et politique.

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Histoire de France

Charles V de Lorraine ou la quête de l'Etat (1643-1690)

Charles V de Lorraine (1643-1690) est, pour ceux qui le connaissent, le duc "sans duchés". Son règne reste souvent dans l'ombre de celui de son oncle, Charles IV, et de son fils Léopold. Pourtant, il constitue un moment important de l'histoire des duchés lorrains et du maintien de leur indépendance. En effet, Charles de Lorraine, avant de devenir duc, doit composer avec les actes politiques de son oncle, lequel ne voulait pas voir en lui son successeur légitime, ce qu'il était toutefois. Charles subit ainsi les conséquences des occupations françaises et surtout celles du traité de Montmartre (1662). A partir de cette date, il est en rupture avec Louis XIV et se rapproche définitivement de l'empereur Léopold Ier. Celui qui devient en 1675 Charles V de Lorraine jette alors les fondements du rapprochement dynastique avec les Habsbourg, concrétisés par le mariage avec Eléonore-Marie de Habsbourg et la naissance de plusieurs enfants : la branche des Habsbourg-Lorraine vient de naître. Cependant, Charles V, malgré ses efforts diplomatiques, ne parvient pas à recouvrer ses duchés et c'est sur les champs de bataille qu'il exprime ses talents de chef militaire. Celui qui a été surnommé "le bouclier de la religion", à la suite de la victoire contre les Infidèles à Vienne (1683), est aussi un soldat qui contribue à libérer la Hongrie de la présence ottomane. Ses campagnes le mènent également contre Louis XIV, lequel aurait dit de lui en apprenant sa mort : "J'ai perdu le plus grand, le plus sage, et le plus généreux de mes ennemis."

09/2017

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Littérature française

Villaubin, une enfance berrichonne

Villaubin est un hameau niché au milieu de la campagne berrichonne, mais ce pourrait être n'importe quel village du pays en cette période qu'on désigne par " les 30 glorieuses ". Après des années de contraintes et de privations résultant du conflit mondial, la France rurale s'éveille au modernisme et aspire au confort, en ignorant qu'elle va y perdre ce qui avait fait jusqu'alors sa cohésion et son unité : la nécessaire solidarité entre villageois, obligés de se serrer les coudes et de vivre dans un minimum de fraternité. Le " chacun pour soi, et sans les autres " n'était pas encore à l'ordre du jour. Dans cet ouvrage, l'auteur retrace son enfance des années 50 et 60 dans ce tout petit hameau d'une cinquantaine d'âmes. Il y grandit entre des paysans et de simples ouvriers qui lui apprennent le respect du travail et de la personne humaine. Il décrit la révolution des campagnes, et aussi la révolution des consciences et des moeurs en rendant un hommage indirect à plusieurs personnages qui sont restés chers à son coeur, ceux-là qui lui ont appris la vie : son père, sa mère, sa grand-mère, le curé de la paroisse. Education, artisanat, travail, religion, ressources naturelles, jeux et fêtes, tous les aspects de l'existence sont évoqués ici. Mais ce qui fait l'intérêt de cet ouvrage, c'est la manière dont un enfant a reçu, de la part des " grandes personnes ", cet héritage culturel qu'il portera toute sa vie, et qui orientera définitivement sa destinée. La Nature, son grand amour, en constitue bien sûr l'un des principaux personnages.

12/2019

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Critique littéraire

Charles Périer, libraire parisien au seizième siècle. Notes biographiques et bobliographie

Naples 1550, le premier livre consacré à l’art équestre vient de sortir des presses napolitaines de Paulo Suganappo, son auteur s’appelle Federico Grisone. Treize ans après, le libraire et imprimeur parisien Charles Perier en offre une traduction en français qui, bien qu’imparfaite, reste encore à l’heure actuelle la seule en vigueur dans notre langue. Libraire passionné par le XVIe siècle et l’histoire des ouvrages consacrés à l’équitation, Philippe Deblaise s’est depuis longtemps pris de passion pour Charles Perier, premier libraire européen à s’être fait une spécialité dans ce domaine. Il l’a mis en scène dans son roman Le manuscrit de Pignatelli paru aux Éditions du Rocher en 2009 et nous livre ici l’ensemble de ses notes biographiques ainsi qu’une bibliographie des textes imprimés par et pour Charles Perier. Cet ouvrage est l’occasion de découvrir cet artisan pétri d’humanisme et réel passeur de savoir. C’est aussi une façon de réaliser les difficultés rencontrées quotidiennement à l’exercice d’un métier apparemment anodin: celui de libraire certes, mais libraire huguenot fortement engagé, et ce pendant les trois premières guerres de religion... Pour avoir sorti de l’ombre et fait traduire en français les premiers textes de l’histoire de l’équitation, Charles Perier mérite largement le titre d’humaniste. Il en est aussi l’un des derniers représentants, puisqu’à l’image du mouvement qui l’a porté il s’éteindra en août 1572, lors de la Saint Barthelemy. Né en 1956 à Saintes, Philippe Deblaise est auteur et libraire d’ancien. Spécialiste du cheval et de l’histoire du livre d’équitation.

01/2010

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Histoire ancienne

Les Dieux égyptiens. La vie quotidienne

Peut-on prêter une vie quotidienne aux dieux égyptiens ? On les imagine plus volontiers immobiles, semblables à leurs statues ou aux reliefs des temples. En invitant le lecteur à prendre au pied de la lettre les récits mythologiques et les représentations picturales ou gravées dans la pierre, les auteurs de cet ouvrage parviennent pourtant à redonner vie et sens aux figures hiératiques du panthéon égyptien. Dimitri Meeks, tout d'abord, remonte aux origines du monde, à cet âge d'or auquel la révolte des hommes mettra fin en décidant les dieux à se séparer d'eux. Il nous raconte les modes de vie et tes tribulations d'une communauté divine sans cesse agitée par les querelles et tes conflits. Avec Christine Favard-Meeks, nous pénétrons ensuite dans les temples pour devenir les spectateurs des cultes et des rituels. Ces fascinantes cérémonies organisent en fait entre les dieux et le roi, unique médiateur des hommes auprès de ces derniers, une relation quotidienne essentielle à la préservation des équilibres cosmiques. Au fil des pages se dessine une étonnante conception de l'univers, de sa genèse et de ses mécanismes. On l'aura compris : on n'ouvre pas ce livre, savante et lumineuse restitution de la religion égyptienne, sans s'exposer à une profonde impression d'étrangeté. Dimitri Meeks, Christine Favard-Meeks Dimitri Meeks et Christine Favard-Meeks sont égyptologues. Christine Favard-Meeks est chef de travaux à l'Ecole pratique des hautes études. Dimitri Meeks a été membre de l'Institut du Caire entre 1968 et 1971. Aujourd'hui directeur de recherche au CNRS, il appartient à l'université de Provence d'Aix-en-Provence.

08/2014

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Sciences politiques

La guerre des dieux. Géopolitique de la spiritualité

Et si au lieu de la démocratie, les printemps arabes ouvraient la voie à des régimes islamistes ? Le fait religieux est au coeur des grandes problématiques de notre siècle et oriente les décisions politiques. Il conditionne les choix et le devenir de millions d'hommes et de femmes. La chute du mur de Berlin avait suscité l'espoir d'un monde nouveau. Après les attentats du 11 Septembre, c'est maintenant au nom du religieux que les combats sont menés. Ainsi le Tea Party ou la droite religieuse donnent le ton de la campagne présidentielle aux Etats-Unis; l'Europe, au nom de ses racines chrétiennes, s'interroge sur son identité; dans un contexte de montée de l'extrême droite et des populismes, le débat sur le port de la burqa ou sur les prières de rue pose la question de l'immigration et de la place de l'islam en France et en Occident ; les clivages sunnites/chiites s'expriment dans les rapports entre l'Iran et ses voisins, dans le leadership du Proche-Orient ; l'Afrique est devenue terre de prosélytisme et d'influence politique, en témoigne l'action des évangélistes au Soudan ; l'Eglise orthodoxe russe apparaît comme une puissance au service du pouvoir; la société israélienne se déchire entre religieux et laïcs ; dans le monde indo-asiatique, les tensions régionales ou intérieures sont justifiées par la religion comme en Inde, au Tibet ou au Cachemire. Un livre qui suggère les nouveaux défis et enjeux auxquels seront confrontés citoyens et dirigeants de tous les Etats. Des analyses percutantes, un point de vue précurseur.

11/2011

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Beaux arts

Rubens

Peintre, humaniste et diplomate, Rubens est l'homme de la transition entre l'Italie et la flandre, la Renaissance et le Baroque, l'art et l'argent, la religion et le profane. II est l'un des premiers grands Européens. Né en Allemagne, il passe sa jeunesse dans les flandres, achève son éducation en Italie où il séjourne à la cour de Mantoue, avant de revenir s'installer à Anvers, qu'il ne quittera plus que pour des missions diplomatiques. A Anvers, Rubens est l'homme le plus riche de la ville, le plus honoré ; son atelier, où il forme de nombreux élèves, le plus célèbre. Se renommée de peintre est telle que les commandes arrivent des cours de France, d'Angleterre, d'Espagne. C'est dans ce contexte qu'il réalise pour Marie de Médicis la série du Luxembourg. Très vite projeté dans le contexte politique de son époque, chargé par les gouverneurs des Pays-Bas de négocier avec l'Espagne et l'Angleterre, notamment ce fameux traité anglo-espagnol qui n'est que l'un des nombreux avatars de la guerre de Trente Ans, Rubens, conscient de la misère qui l'entoure, s'efforce de trouver une solution à ces guerres incessantes qui ravagent son pays en garantissant à ses compatriotes une indépendance par rapport à l'Espagne. A cet effet, il se dépensera sans compter. Puisant à l'abondante correspondance du peintre, soulignant le contexte artistique, politique et économique du temps, l'ouvrage s'attache autant à l'histoire sociologique qu'à l'histoire de l'art. II démontre que le peintre non seulement transfigure le réel, mais peut aussi le transformer.

03/2004

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Sociologie

Résonance. Une sociologie de la relation au monde

Si l'accélération constitue le problème central de notre temps, la résonance peut être la solution. Telle est la thèse du présent ouvrage, lequel assoit les bases d'une sociologie de la "vie bonne" — en rompant avec l'idée que seules les ressources matérielles, symboliques ou psychiques suffisent à accéder au bonheur. La qualité d'une vie humaine dépend du rapport au monde, pour peu qu'il permette une résonance. Celle-ci accroît notre puissance d'agir et, en retour, notre aptitude à nous laisser "prendre", toucher et transformer par le monde. Soit l'exact inverse d'une relation instrumentale, réifiante et "muette", à quoi nous soumet la société moderne. Car si nous les recherchons, nous éprouvons de plus en plus rarement des relations de résonance, en raison de la logique de croissance et d'accélération de la modernité, qui bouleverse en profondeur notre rapport au monde sur le plan individuel et collectif. De l'expérience corporelle la plus basique (respiration, alimentation, sensations...) aux rapports affectifs et aux conceptions cognitives les plus élaborées, la relation au monde prend des formes très diverses : la relation avec autrui dans les sphères de l'amitié, de l'amour ou de la politique ; la relation avec une idée ou un absolu dans les sphères de la nature, de la religion, de l'art et de l'histoire ; la relation avec la matière, les artefacts, dans les sphères du travail, de l'éducation ou du sport. Tout en analysant les tendances à la crise — écologique, démocratique, psychologique — des sociétés contemporaines, cette théorie de la résonance renouvelle de manière magistrale le cadre d'une théorie critique de la société.

09/2018

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Actualité médiatique internati

Placards & libellés. Tome 7

Retour à l'origine de l'imprimé. En une grande feuille pliée en quatre, à afficher, à déplier, à lire et à partager, un grand intellectuel intervient sur l'actualité pour éclairer le jugement de l'opinion. Une réinvention radicale du livre et de la librairie, ultra-moderne dans son archaïsme. Le meilleur de la pensée en condensé et en instantané. Placards et libelles ? A la Renaissance, au moment de la révolution Gutenberg, l'imprimé devient le levier des combats d'opinion et un instrument de liberté. Sur une seule feuille, recto et verso, se déroule un texte d'intervention pour alerter, critiquer, mobiliser en rompant avec les discours officiels. On l'affiche sur les murs, on la plie en quatre pour qu'elle circule sous le manteau, on la communique. Aujourd'hui, à l'heure d'internet, Le Cerf renoue avec cette forme et formule originelle en donnant une libre parole à un intellectuel majeur sur l'actualité longue ou immédiate. Une aventure éditoriale qui reprend également le fil de la revue fondatrice de la maison entre 1928 et 1956, La Vie intellectuelle, animée par Jacques Maritain, Etienne Gilson et François Mauriac. Un samizdat et dazibao pour penser aujourd'hui et afin que le débat continue. Paraît tous les quinze jours à 2, 50 euros. Pour cette première parution, le grand historien Emmanuel de Waresquiel a accepté d'en illustrer le pourquoi et le comment en livrant un récit critique et commenté des placards, libelles et affiches à chaque noeud crucial qu'a connu la France, à commencer par les Guerres de Religion et la Révolution. Eclairant, éblouissant, programmatique.

02/2022

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Histoire de la musique

Mozart était une femme. Histoire de la musique classique au féminin

Vous aimez la musique. Mais connaissez-vous... Cassienne de Constantinople, une des premières compositrices de l'histoire ? Elle aurait éconduit l'empereur Théophile avec insolence pour se consacrer à la musique et à la religion. La flamboyante Hildegarde de Bingen ? Femme de pouvoir, pionnière de la musique médiévale, ses écrits et ses compositions ont traversé les siècles. Ou encore Elisabeth Jacquet de la Guerre, favorite de Louis XIV mais surtout claveciniste de génie ? Quant à Hélène de Montgeroult, après avoir échappé à la guillotine grâce à sa virtuosité, elle rédige l'une des plus importantes méthodes d'enseignement du piano de l'histoire. "Renonce à tes triomphes qui ne siéent pas à ton sexe, et cède la place à ton frère". Voici ce que reçoit Fanny Mendelssohn de son père. Comme Maria Anna Mozart, Clara Schumann ou Alma Mahler, son oeuvre et son prénom sont restés dans l'ombre d'un grand homme. Et quand on ne les empêchait pas de composer, d'autres interdits pesaient encore sur les musiciennes. Jouer du hautbois ? Impossible : cela déforme le visage. Du violoncelle ? Indécent : une femme ne tient pas son instrument entre les jambes. Compositrices, instrumentistes, cheffes d'orchestre, fondatrices d'ensembles... nombreuses sont celles qui ont dû "renoncer à leurs triomphes" et se cantonner au rôle de muses. Et si on réécrivait l'histoire de la musique classique ? Avec une passion et un engagement communicatifs, Aliette de Laleu s'attache à réparer des siècles d'invisibilisation en rendant aux femmes leur place dans l'histoire de la musique. Parce qu'il n'est pas de vocation sans modèles, pas de progrès sans héritage ni de génies sans histoires.

02/2022

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Beaux arts

Vézelay. Un chemin de lumière

C'est un des lieux les plus inspirés de France et de toute la chrétienté. Vézelay est une merveille surgie du paysage, attirant le pas du pèlerin, l'oeil du visiteur et l'âme du chercheur de sens. C'est un lieu de confluences et de rayonnement, aux pierres vivantes et à la lumière apprivoisée. Et quelle formidable histoire derrière l'immobile minéralité de l'édifice ! Plus de mille ans au coeur des élans et des turbulences de chaque génération. Le petit sanctuaire gallo-romain renaît au IXe siècle comme communauté de prière chrétienne, puis monastère. L'arrivée des reliques de Marie Madeleine au XIe siècle attire les pèlerins de toute l'Europe en route vers Compostelle, conférant un rayonnement qui se transformera en puissance redoutable. Bernard de Clairvaux y prêche la croisade à Pâques 1146 en présence du roi de France. C'est l'âge d'or de Vézelay, avant les conflits entre abbayes qui mèneront à son déclin, puis aux saccages des Guerres de religion et de la Révolution. Le XIXe siècle, avec Prosper Mérimée puis Eugène Viollet-le-Duc, sera celui de la redécouverte, du sauvetage et des audacieuses transformations, que viendra saluer le classement par l'Unesco en 1979. A Vézelay, le souffle de l'esprit roman porté à la perfection se joint à l'élan gothique du choeur. Les sublimes portails et leurs statues, ainsi que les deux cents fascinants chapiteaux, composent un véritable cheminement esthétique et spirituel. Les visiteurs ne s'y sont pas trompés, en témoigne notamment le regard de tant d'artistes et d'écrivains sur cette "colline inspirée" à nulle autre pareille.

10/2018

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Histoire de France

Le pouvoir absolu. Naissance de l'imaginaire politique de la royauté

Le pouvoir absolu épouse la longue histoire de la monarchie. On l'imagine souvent inscrit dans une logique immuable, jusqu'au procès d'indignité que vont lui intenter les Lumières. C'est cette double image de la continuité du système absolu et de son caractère fatalement subversif de toute justice que cet ouvrage met à mal. Absolu, écrit Arlette Jouanna, signifie la possibilité légale de transgresser les lois au nom d'une légitimité supérieure ; et cette idée du pouvoir, loin d'être immuable, n'a cessé de s'infléchir à l'épreuve des bouleversements qui agitent l'histoire politique de la royauté. Avant les guerres de Religion, on l'ignore trop, le monarque ne pouvait déroger aux lois qu'au titre de l'exception et de l'urgence. Et, même délié des lois, il restait lié par la Raison, cet ordre juste que Dieu faisait régner dans le monde. Mais la déchirure religieuse, en désagrégeant la cohésion sacrale du corps politique, a fait perdre le sens de la correspondance - jusque-là si évidente - entre la cité céleste et la cité terrestre : seul le roi en personne pouvait désormais incarner l'unité des communautés désunies. L'originalité radicale de la voie française aura été cette construction, à la fois intellectuelle et institutionnelle, d'un espace politique extérieur et supérieur aux passions humaines. Telle est la nouvelle figure du prince absolu, projeté loin au-dessus des sujets dans une proximité mystérieuse et solitaire avec Dieu. C'est cette transcendance qui confère à sa volonté une autorité sans précédent, quasi sacrée, seule capable de tenir ensemble le royaume.

03/2013

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Esotérisme

Le paradoxe d'un personnaliste laïque et franc-maçon. La franc-maçonnerie, la Personne, leur(s) secret(s)

Personnaliste et franc-maçon : un paradoxe ? Oui, au sens existentiel de ce terme (une opinion contraire aux idées communément admises). Car pour certains de nos concitoyens engagés, il s'agit d'une incongruité : pour maints personnalistes, la Franc-maçonnerie est une association mystérieuse à la réputation sulfureuse ; pour beaucoup de franc-maçons, le Personnalisme est un mouvement initié au cours des années 1930 par E.M. (Emmanuel... Mounier !), opposé donc à leur idéal de pluralisme culturel. Se greffant sur cette apparente contradiction, surgit un autre paradoxe : personnaliste et laïque... ce dernier terme étant entendu en son sens belge (philosophique ; libre penseur selon la sémantique française) ; comment conjuguer religion et libre pensée ? L'auteur, personnaliste, laïque et franc-maçon affirmé, se propose de nous faire découvrir les secrètes reliances, convergences entre la Franc-maçonnerie et le Personnalisme, entre les francs-maçons et les personnalistes entre ces deux mouvements philosophiques, à la fois dans leurs dimensions théoriques et pratiques, depuis et à partir de leurs apparentes déliances et divergences. Pour ce faire, il nous invite à explorer à sa suite sept chantiers ; une trilogie conceptuelle (liance, déliance, reliance), la Personne (le Temple intérieur), le Personnalisme (une troisième voie), la communauté (le Temple initiatique), la société (le Temple extérieur), les valeurs (l'humanisme, et au-delà) ; la spiritualité (en quête de... ?). Au terme de ce voyage au coeur de réalités intellectuelles plurielles, il nous suggère de méditer sur l'unité paradoxale des contraires, sur l'harmonisation possible des conceptions existentielles contradictoires, convergentes par leur quête du sens de la vie. Ce faisant, il s'inscrit très naturellement dans le cadre de cette collection "Esprit libre".

01/2018

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Islam

L'Islam déchiré. Le saint, le salafiste et le politique

Le contentieux autour de la vénération des saints et de leurs tombes déchire l'islam. Il oppose les radicaux aux musulmans traditionnels. Il provoque de nombreux attentats. Voici un livre pour faire le point sur un conflit qui pourrait enflammer les diasporas musulmanes d'Europe. Qu'est-ce que l'islam des tombeaux ? Pourquoi mobilise-t-il davantage de croyants que celui des mosquées ? Quels rituels lui sont attachés ? Que nous disent les confréries et les cheikhs, la grande philosophie arabe, la flamboyance du soufisme, la richesse symbolique d'une religion contre lesquels se dressent les salafistes ? Incontournable est le tombeau du saint, répond Thierry Zarcone. Car, depuis les premiers temps de l'islam, celui-ci occupe une place primordiale devenue, aujourd'hui, une ligne de fracture majeure dans une civilisation déchirée. Ainsi voyage-t-on de La Mecque à Tombouctou, du Maghreb aux routes de la soie et jusqu'aux confins du monde musulman, là où se mène depuis sept cents ans, bien avant les Talibans ou même le wahhabisme, cette guerre contre un islam populaire soupçonné d'idolâtrie. Pourquoi arrase-t-on des cimetières ? Comment les différents régimes, qu'ils soient modernistes ou islamiques, lorsqu'ils n'interdisent pas le culte des saints, s'emploient-ils à le contrôler, à le réguler, à l'instrumentaliser et, dans certains cas, à en faire une arme contre le radicalisme ? Thierry Zarcone remonte au temps des premiers califes et raconte treize siècles d'histoire pour mieux comprendre une actualité brûlante et donner à connaître toute la beauté d'une part de la civilisation islamique qu'on cherche à faire disparaître. Une fresque immense. Un ouvrage lumineux.

01/2023

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Littérature française

Bref essai de thérapie économique de groupe

Collection Plain-Idées : qu'il s'agisse de chroniques, fictions ou essais, des textes dévoilant la pensée d'humanistes, philosophes, scientifiques, femmes et hommes de terrain... Comme le dit Denis Consigny : "Ne vous demandez pas ce que la crise fait contre vous ; demandez-vous ce que vous pouvez faire contre la crise". L'Argent c'est important, c'est même devenu la seule religion consensuelle à l'échelle de la planète, mais c'est de plus en plus, dans nos sociétés développées et mondialisées, n'importe quoi. Cet argent est aujourd'hui l'objet et l'otage d'un système financier dominé par des ordinateurs programmés pour en fabriquer le maximum, sans prise en compte de la moindre exigence sociétale, éthique ou environnementale. Il est urgent et vital que l'humain reprenne la main sur ce système à la dérive qui broie les individus et menace d'anéantir les bases même de notre organisation économique et sociale. Ce livre raconte comment nous nous sommes encrisés et explique que, si la finance n'est pas notre ennemie, elle n'en est pas moins tombée aux mains de délinquants en cols blancs - ou gris. Le temps est venu d'abolir les privilèges que les milieux financiers se sont arrogés à notre insu et au gré (à gré) des marchés opaques dans lesquels ils opèrent. Chacune et chacun d'entre nous peut, par ses choix et par ses agissements, non seulement limiter la casse à court terme mais aussi réduire les risques systémiques à plus long terme. Ensemble et grâce à la thérapie économique de groupe que nous suggère cet essai, EXCRISONS-NOUS !!!

09/2014

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Vins et savoirs

Esthétique du vin. Conversations pour amateurs

Le vin est un régal et un objet culturel, un prisme pour voir le monde. Ni religion, ni art, ni science, le vin leur est pourtant étroitement lié. Il accompagne les activités qui ennoblissent l'homme, et ce dernier lui porte en retour une attention particulière, des soins parfois démesurés. Ce livre s'intéresse à la passion qu'on voue aux vins, à leur puissance d'évocation, leur beauté et in fine leur valeur. Les auteurs nous emmènent sur les grands lieux du vin et nous initient au terroir, en compagnie de vignerons et de professeurs dont ils sont proches. Orchestré par des passionnés, cet ouvrage restitue des expériences privilégiées, tantôt simples tantôt extravagantes : déjeuner à Lafite avec le Baron Eric de Rothschild ; ouvrir une Romanée-Conti 1957 avec Aubert de Villaine ; faire un tour de jeep dans Bandol avec Guillaume Tari ; contempler le "Déjeuner aux Huîtres" avec le prince Charles-Henri de Lobkowicz ; marcher à Vosne-Romanée en compagnie de Pascal Mugneret ; converser au coin du feu chez Thibault Liger-Belair ; méditer face au couchant avec Ariane de Rothschild... autant de conversations inspirantes. Chacun de ces échanges rend compte d'un monde extraordinaire, à la fois humain et issu de la nature. Avec ce livre comme à travers les activités de leur société Vindême, Aurélie Labruyère et Julien Gacon partagent leur enthousiasme avec les amateurs du monde entier, dans la conviction que le vin est à la fois un objet de culture et de luxe. Ensemble ils transmettent cette culture au fil d'expériences d'exception : dégustations privées, repas mémorables, conférences, fourniture de bouteilles de collections...

04/2021

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XIXe siècle

Notre guerre civile

"Michel Louise. Née le 29 mai 1830 à Vroncourt. Profession institutrice. Religion idolâtre. Matricule 9. Coupable 1/ de Port d'armes apparentes étant revêtue d'un uniforme, pendant un mouvement insurrectionnel. 2/ d'avoir fait usage de ces armes". Ainsi s'ouvre le dossier pénitentiaire de celle qui fut embarquée et encagée vers le bagne de Nouvelle Calédonie en 1872, où elle vivra presque dix ans, avant de revenir en métropole poursuivre son combat. Ce n'est que le premier des dossiers instruits contre elle. Toute sa vie, cette figure puissante de la Commune, féministe et anarchiste qui a dédié sa vie à la révolution, sera placée sous surveillance par la République et sa police, et plusieurs fois arrêtée. C'est en prison, qu'elle rédige ses mémoires. Dans la lignée de sa série pour France Culture, Judith Perrignon nous offre le destin de cette femme exceptionnelle, en même temps qu'un voyage dans les archives officielles. Des procès, des rapports, des courriers, des rumeurs d'indics, des filatures, pour creuser au-delà d'une biographie, le sillage des révolutions jusqu'à la Commune, cette guerre civile française jamais nommée, si peu enseignée dans les classes, et parvenir à ce moment fondateur de la fin du 19ème siècle, "ce qu'on appelle la République française" , ricanait Louise Michel dans une lettre envoyé depuis le bagne à ceux qui l'y avait envoyée. "Au revoir messieurs, à bientôt ! " signait-elle. Portrait d'une femme, d'une époque agitée par l'idéal et les idées : Judith Perrignon fait entendre avec puissance et émotion les voix d'alors.

05/2023