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Mauriac politique

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Histoire internationale

Une famille d'Europe

                « Ma généalogie est un écheveau d’infortunés destins européens, cabossés par les intolérances et les guerres que les peuples de ce continent n’ont cessé d’entreprendre, brisés par les frontières qu’ils n’ont cessé de dresser entre eux, mais aussi par les fractures sociales et les égoïsmes. »                Au travers du récit des pérégrinations des différentes branches de sa famille, Jean-Robert Pitte, spécialiste de géographie culturelle, raconte l’Europe depuis la fin du xviiie siècle. Cette saga plonge le lecteur dans le destin de lignées paysannes de Normandie, d’Alsace, du Bugey qui migrent vers Paris par nécessité économique (ou par choix politique après l’annexion de l’Alsace en 1871). On y suit la traversée de l’Europe par une famille juive modeste qui s’établit vers 1760 dans la grande plaine de Hongrie, puis entame sous François-Joseph une ascension sociale qui conduit à l’Académie des sciences de Budapest l’un des siens, dont le fils sera enfermé le ghetto de la capitale danubienne. Tous ses ancêtres ont subi les guerres napoléoniennes, celle de 1870 et la Commune de Paris, plus dramatiquement encore les deux guerres mondiales, enfin l’établissement du rideau de fer. Ce tissu d’humbles faits restitue dans l’espace et la longue durée les souffrances et les petits bonheurs qui ont fait notre continent. Au-delà de leurs particularités, ces destinées sont exemplaires de ce qu’ont connu tous les Européens.                Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, président de la Société de géographie et président de l’université de Paris-Sorbonne de 2003 à 2008, Jean-Robert Pitte est l’auteur de nombreux livres à succès : Histoire du paysage français, Géographie culturelle, Le Désir du vin à la conquête du monde, etc.

05/2011

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Philosophie

Marx, penseur du possible

S'opposant à l'interprétation déterministe dominante de la pensée de Marx, l'ouvrage montre que celle-ci est autant une pensée de la possibilité que de la nécessité, que Marx reprit à Hegel le concept de possibilité réelle, entendue elle- même au sens de "puissance" (dunamis d'Aristote). Il montre que, dans sa critique de l'économie politique, sa conception de l'histoire et son matérialisme philosophique, Marx admet diverses formes de possibilités : abstraites ou théoriques, concrètes ou historiques, et surtout une possibilité réelle, celle d'un "règne de la liberté". Procédant à une analyse minutieuse des textes, l'ouvrage enchaîne les catégories marxiennes essentielles : lois (économiques ou naturelles), causes (Marx est causaliste, non déterministe), moyennes (proximité avec la physique sociale de Quetelet), tendances, forces (forces naturelles et forces de travail), développement et finalité historiques. Puis examinant les concepts marxiens d'activité, de technique, de crise et de liberté, il établit que l'influence d'Aristote sur Marx fut profonde et durable, que là se trouve la source majeure du réalisme de Marx et de son ontologie de l'individu concret réel, clés de son opposition à Hegel. L'auteur soutient enfin que, par-delà sa philosophie de l'activité créatrice et de ses conditions naturelles et sociales (analyse du machinisme et des crises sociales), Marx garde des traces profondes de son passage par Epicure : aussi, la liberté, ou activité de libération, est pour lui non seulement le possible par excellence, mais est en elle-même ouverture sur des possibles humains, sociaux et politiques ; d'où sa conception d'une histoire fondamentalement ouverte sur un avenir, parce que sa fin réelle, sans cesser d'être matérialiste, a nom "liberté".

06/1998

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Sciences politiques

Minorités d'Orient. Les oubliés de l'Histoire

L'année 2014 a vu les images des Yézidis du Sinjar ou des chrétiens de la plaine de Ninive fuyant l'Etat dit islamique, faire le tour du monde. Pour beaucoup cette tragédie a été vécue et ressentie comme une répétition de 1915. Mêmes lieux, mêmes victimes, mêmes réactions timorées de la communauté internationale, même indignation face à la barbarie. La différence, on la trouve dans les images colorisées, la tragédie étant diffusée en temps réel. Le règne de l'immédiateté nous a fait oublier que les guerres qui ravagent cette région depuis les "Printemps arabes" ne constituent qu'un énième avatar de la Question d'Orient. Si les dramatiques événements de l'été 2014 ont permis de sensibiliser l'opinion sur l'urgence de secourir les minorités opprimées du Moyen-Orient, le traitement de cette question dans les médias souffre d'une approche essentialiste voire réductrice. Citoyens à part entière dans certains pays, "protégés" ou discriminés dans d'autres, ces communautés évoluent dans des contextes sociaux, culturels et politiques qui ont chacun leur propre singularité. Les englober dans un tout homogène brouille notre champ de vision. Ce livre propose un éclairage lucide et sans complaisance sur les causes de leur malheur mais aussi une nouvelle lecture du fait minoritaire en Orient, véritable machine de guerre géopolitique. Déconstruisant plusieurs mythes comme celui des Kurdes protecteurs des minorités, ou du rôle traditionnel de la France à l'égard des chrétiens, il entend débattre sur leur présent et leur avenir à la lumière de leur passé. Diplômé de Sciences Po Paris et des Langues'O, Tigrane Yégavian est journaliste et arabisant. Il collabore notamment pour les revues Politique Internationale, Diplomatie, Moyen Orient, France Arménie et le Monde Diplomatique et est membre de la rédaction de la revue de géopolitique Conflits.

10/2019

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Histoire de France

Algérie, souvenirs d'ombre et de lumière. De la guerre d'indépendance à l'exode des pieds-noirs en 1962

Durant quatre années, Jean-Pierre Cômes a pris part à la guerre d'Algérie dans deux régiments parachutistes, mais aussi, durant quinze mois, au DOP de Sétif, l'un de ces organismes ayant pour mission d'obtenir des renseignements par tous les moyens, torture et exécutions sommaires. Là, il a pris le risque de refuser d'obéir et de participer à des actes qu'il considérait comme une faute non seulement morale, mais aussi politique, refus pour lequel ses supérieurs ont tenté de le faire éliminer. Ainsi il a pu et su voir la situation évoluer pour aboutir à la Toussaint sanglante, puis tout au long de cette guerre, jusqu'au cessez-le-feu. Témoin privilégié, il a voulu apporter son témoignage alors qu'arrive le cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, témoignage à propos duquel le professeur Jean-Charles Jauffret, historien, directeur de master à l'Institut d'études politiques d'Aix-en- Provence, lui a écrit : "Je le considère comme l'un des plus forts (et atypiques) jamais consacrés à cette guerre. Votre livre qui m'a beaucoup appris, notamment sur la nuit du 25 au 26 mars 1962, devrait être au programme de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr..."En effet, il apporte un éclairage particulièrement intéressant sur la fusillade de la rue d'Isly : Jean-Pierre Cômes avait passé la nuit précédente dans Alger, à la tête d'une compagnie du 3e RPIM a qui y avait été déployée dans la perspective de la manifestation prévue le 26 mars, à l'instigation de l'OAS, mais le commandement décida de le relever pour le remplacer en catastrophe par un bataillon de tirailleurs algériens, et ce fut le drame.

03/2012

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Histoire internationale

Histoire d'un rêve. Le discours de Martin Luther King qui changea le monde

Le 28 août 1963, devant la foule rassemblée à l'occasion de la célèbre Marche sur Washington, Martin Luther King prononce un discours qui marquera l'histoire des Etats-Unis et du monde entier. "I have a dream" est une formule connue de tous, mais que se cache-t-il réellement derrière ces mots martelés par King ? Gary Younge nous raconte ce rêve, depuis sa genèse jusqu'à ses résonnances contemporaines en nous immergeant au coeur de cette allocution devenue mythique. Il dépeint le contexte social et politique de l'époque au sein duquel il est bon de redonner à Martin Luther King sa juste place - décrié par beaucoup, adulé par d'autres, ses prises de position n'ont pas toujours fait l'unanimité au sein de la communauté afro-américaine. Le contexte également de la rédaction du discours, avec des anecdotes insolites comme l'intervention d'un de ses conseillers à la veille de la Marche critiquant l'anaphore légendaire : " C'est plat, c'est cliché. Vous l'avez déjà trop utilisée. " Un conseil suivi par King qui se ravisera finalement devant les micros en improvisant avec son talent d'orateur. Puis nous sommes transportés de l'estrade jusqu'à la foule, du bureau de Kennedy jusqu'aux réunions du FBI. Gary Younge nous conduit au plus près de l'événement en nous entraînant dans une narration quasi romanesque qui s'intéresse à toutes les facettes, certaines totalement inconnues, de ce moment historique. Histoire d'un rêve est un livre passionnant pour comprendre la journée du 28 août 1963 et ses conséquences politiques jusqu'aux élections de Barack Obama puis de Donald Trump. Gary Younge compose un ouvrage documenté avec rigueur et porté par une émotion toute particulière : celle d'assister au discours de King, puis de confronter son rêve à notre réalité. Traduit de l'anglais par Colin Reingewirtz.

10/2019

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Sciences politiques

Un monde fragmenté. Autour de la sociologie des Relations internationales de Bertrand Badie

Artasan de la formation d'une école française des Relations internationales, Bertrand Badie observe depuis 40 ans les mutations e l'espace mondial. Ses travaux, d'une étonnante actualité, forment autant de témoins des transformations qui se sont succédé depuis les années 1980 : contestations et aporie de la puissance ; multiplication des acteurs sur une scène désormais inter-sociale et non plus seulement inter-étatique ; résistances oligarchiques au coeur d'un système international dont la pérennité dépend de sa capacité à s'ouvrir à de nouveaux acteurs et pratiques, au-dela de ses fondations occidentales. Faisant de la sociologie une grille explicative des processus politiques, Bertrand Badie met en lumière de nouvelles formes de contestations. Si le monde se "retournait" au sortir de la Guerre froide, la banalisation des transgressions des normes sur lesquelles il repose lui fait désormais courir un risque d'éclatement et de fragmentation. L'histoire n'est cependant jamais pré-déterminée, comme le souligne une oeuvre qui descend dans l'arène pour appeler ses acteurs à embrasser l'altérité. Le souci d'éclairer les évolutions de l'espace mondial contemporain, des "Printemps" arabes à la valorisation de la déviance comme arme politique, forme également le fil conducteur de ce volume. Les 26 auteurs ici rassemblés, qui ont accompagné d'une façon ou d'une autre l'évolution de la pensée de Bertrand Badie, rendent ainsi hommage a ses travaux et a sa sociologie de l'international. Pour clore cet ouvrage, Bertrand Badie présente dans un court entretien ce qu'il considère comme les principaux jalons de son oeuvre intellectuelle, et revient sur certaines interprétations dont ont fait l'objet ses ouvrages les plus commentés, L'Etat importé, La fin des territoires ou encore L'impuissance de la puissance.

11/2018

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Histoire de France

Mitterrand et la Défense

Thème central des deux septennats de François Mitterrand, la défense de la France a suscité des débats qui restent aujourd'hui d'une vive actualité. Pour la première fois, historiens et acteurs politiques confrontent leurs points de vue à l'égard de la politique mitterrandienne dans la période charnière de 1981 à 1995. François Mitterrand et la Défense : comment, à partir de 1971, les socialistes firent-ils évoluer leur doctrine à l'égard de la Défense ? Comment, une fois au pouvoir à partir de 1981, les nouvelles autorités purent-elles composer avec le monde militaire ? Quelle vision animait François Mitterrand dans ces domaines ? La gestion de la guerre froide et de la fin du monde bipolaire : comment les changements historiques ont-ils été négociés ? La désintégration de l'empire soviétique mais aussi la réunification allemande en ont été l'une des conséquences, sans oublier l'éclatement de la Yougoslavie, qui fit l'objet de nombreux débats et de controverses. Les opérations extérieures : elles ont caractérisé les mandats de François Mitterrand puisqu'il en ordonna plus que ses prédécesseurs réunis, sous la Ve République. La plupart sont intervenues pendant les deux cohabitations. Certaines font encore l'objet de vifs débats... Etaient-elles justifiées ? Aurait-on pu intervenir autrement ? La dissuasion : le président Mitterrand s'y identifia au point de déclarer que la dissuasion c'était lui, et que tout le reste n'était qu'objets inertes. Il y eut alors des décisions à prendre, aussi bien sur la définition, voire la clarification des concepts, que sur la réaction de la France à un mouvement de désarmement initié par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Le débat demeure aujourd'hui quant à la raison d'être de la dissuasion nucléaire, comme on le lira en découvrant ces échanges.

03/2017

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Histoire internationale

Le nationalisme camerounais dans les programmes et manuels d'histoire

Plus de cinquante ans après les faits, et pour la première fois, un ouvrage rente d'étudier scientifiquement ce qu'on enseigne aux élèves et étudiants camerounais sur l'histoire de la lutte indépendantiste, au Cameroun en particulier, ainsi que sur celle de toutes les luttes anticolonialistes dans ce pays, en général. Le Cameroun est un pays détenteur d'un passé nationaliste très ancien. Les contestations de l'ordre colonial n'y ont pas débuté avec l'UPC (Union des populations du Cameroun). Ce mouvement politique a simplement hérité d'une tradition nationaliste dont il s'est inspiré pour mener la lutte pour l'indépendance. Seulement, étrangement, ce riche patrimoine nationaliste est assez dévalorisé dans les enseignements scolaires et même universitaires du Cameroun. En effet, dans les programmes et les manuels d'histoire de ce pays, le nationalisme camerounais est, à travers les mécanismes subtils de la violence symbolique, occulté, falsifié, et présenté de façon vague et par portion congrue. Ce qui a pour conséquence de produire socialement une jeunesse ignorante de l'histoire nationaliste de son pays, et de créer, par cette aliénation culturelle, un ordre social favorable au maintien et à la perpétuation de l'hégémonie de la classe dirigeante camerounaise, ainsi qu'à celle de l'ex-puissance coloniale qu'est la France. Aussi, l'ouvrage montre, par une méthodologie rigoureuse et une analyse factuelle, mais aussi théorique, que les enjeux d'une telle dévalorisation sont idéologiques, politiques, économiques, et socioculturels. En fait, c'est que, globalement, l'histoire du nationalisme camerounais renferme des faits qui, s'ils étaient connus de la jeunesse camerounaise, pourraient ébranler les fondements de l'Etat camerounais, de même que ceux de la domination néocoloniale de la France sur le Cameroun.

03/2015

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Littérature française

Le temps de la «gadouille» ou le dernier rendez-vous d'André Gide avec l'Allemagne (1933-1951)

Les rapports d'André Gide avec l'Allemagne sont connus dans leur ensemble. Mais la période la moins étudiée est bien la plus complexe, celle qui suit l'arrivée au pouvoir de Hitler en 1933. A partir de ce moment, Gide se voit confronté aux réalités politiques et humaines de cette époque. Il observe avec attention les progrès du national-socialisme avec une curiosité qui lui est propre : fasciné par le monstre politique dont il perçoit assez vite les dangers pour l'Europe et toujours attaché à l'Allemagne comme source certaine d'un renouveau européen qui devrait permettre de sortir d'une crise sans fin. Gide s'attache à aider les émigrés. Il acquiert ainsi une nouvelle réputation, celle du Sage capable de sauver des valeurs bien menacées. Mais il est, lui-même, livré aux critiques non seulement des nationaux-socialistes qui s'efforcent d'utiliser à leur profit sa rupture avec le communisme après 1936, mais aussi de la gauche qui est amenée à préciser son interprétation des faits, à faire de l'écrivain un renégat, même si des différences se font jour entre les socialistes et les communistes à cette occasion. Et puis vient la guerre. Gide rentre dans le silence qui témoigne de son impuissance face aux drames humains. L'Allemagne reste l'objet de son attention. Et lorsque le régime national-socialiste s'effondre, il ne tarde guère à se rendre tout d'abord en Autriche, à Pertisau pour affimer la force des petits peuples, puis en Allemagne. Le discours prononcé devant la jeunesse à Munich en 1947 sera le grand moment des retrouvailles avec un peuple auquel Gide ne se lasse pas de rappeler son attachement à une époque où la guerre froide annonce de nouveaux drames.

12/1985

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Religion

Correspondance. Tome 2, Les années américaines (1941-1961)

Ce deuxième volume de la correspondance entre Jacques Maritain (1882-1973) et Yves Simon (1903-1961) jette une nouvelle lumière sur les "années américaines" des deux philosophes. Animateur de la résistance spirituelle et intellectuelle, Jacques Maritain est à New York jusqu'en 1945 : dans les lettres à Yves Simon, il décrit de l'intérieur les milieux émigrés français de la Côte Est et les instances gouvernementales et administratives américaines. Yves Simon, depuis le Midwest, s'engage aussi dans les débats intellectuels et politiques que le naufrage de la République française exige. Les deux auteurs s'appuient sur leur longue amitié et sur leur commune expérience des années 30 pour organiser les publications de résistance en Amérique et penser une sortie de guerre. Ils rédigent et commentent mutuellement leurs oeuvres destinées à jouer un rôle de premier plan dans l'Europe occupée puis libérée. A la demande du général de Gaulle et de Georges Bidault, Maritain accepte d'être nommé ambassadeur de France auprès du Saint-Siège en 1945. En 1948, il revient pour enseigner la philosophie à l'université de Princeton, où il séjourne douze ans. Yves Simon est alors à l'université de Chicago. Signe à la fois d'une bonne intégration des intellectuels français au sein de l'université américaine et d'une meilleure acceptation de la pensée catholique dans les milieux séculiers américains, les années 1950 semblent un âge d'or et voient la publication d'ouvrages très importants, comme L'Homme et l'Etat ou Philosophy of a Democratic Government, qui se situent dans le prolongement des oeuvres de guerre et proposent, dans le contexte politique de l'après- guerre, un affinement de la pensée catholique à l'égard de la démocratie. L'expérience américaine des deux philosophes est de ce point de vue déterminante.

10/2011

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Histoire de France

Rue de la Liberté. Dachau 1943-1945, Edition revue et augmentée

Le livre tiré par Edmond Michelet de ses notes de Dachau constitue un des documents les plus vivants et les plus honnêtes sur l'aventure concentrationnaire [... ] : avec une objectivité remarquable, Michelet décrit ce que fut la vie d'un résistant français qui a dû et pu tenir près de vingt mois dans un block de Dachau ; il analyse les conflits qui surgissaient entre classes de détenus - politiques et " droit commun " - allemands, latins et slaves ; il démonte la curieuse machine politique qui avait fini par s'organiser, l'équilibre des pouvoirs dans une cité d'esclaves hantés par la mort et qui, pourtant, ne cessaient de regarder vers la vie. Une galerie de beaux portraits psychologiques alterne avec des scènes dramatiques et de larges fresques, comme l'épidémie de typhus de l'hiver 44-45 et la pagaïe ubuesque d'une libération de fantômes. Le témoignage du chrétien, qui dit ce qu'il a tiré de sa foi, est porté sans ostentation et avec noblesse. Et il n'était pas possible de faire ressortir plus honnêtement l'ambiguïté d'une aventure où l'homme a révélé les pires côtés de sa nature [... ] mais aussi ses virtualités héroïques et son irrépressible spiritualité. Pierre-Henri Simon de l'Académie française Edmond Michelet (1899-1970) milite à Brive au sein de la Jeunesse catholique et des Equipes sociales. Nourri de Péguy et de Maritain, il alerte l'opinion contre la montée des périls et organise l'accueil des réfugiés fuyant le nazisme. Le 17 juin 1940, il élabore un des premiers tracts de la Résistance. Responsable régional de Combat, il est arrêté le 25 février 1943 et déporté à Dachau. Après la Libération et jusqu'à sa mort, ce gaulliste exerce de nombreuses responsabilités gouvernementales.

06/2020

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Droit

LES TROIS REPUBLIQUES POUR LA FRANCE. Tome 2

Après le premier tome consacré à sa jeunesse, à la Résistance et à la Libération, Michel Debré entreprend dans cette seconde partie de ses Mémoires le récit de son combat politique pendant la IVe République et aux origines de la Ve République. Peu de personnalités ont alors tenu une place aussi importante. C'est dire l'exceptionnel intérêt de ce témoignage. Au moment où, en 1946, le Général de Gaulle quitte le pouvoir, commence pour Michel Debré la période d'une opposition déterminée à un régime dont il dénonce les errements et prévoit la chute. Aussi retrouvons-nous à travers ces pages le pamphlétaire redouté du Courrier de la colère, le sénateur dressant des réquisitoires de la tribune du Palais du Luxembourg, l'adversaire du projet de la Communauté Européenne de Défense... Mais l'apport de Michel Debré réside dans l'analyse de bien d'autres événements politiques, comme les circonstances de la création du Rassemblement du Peuple Français, en 1947, ou la critique de la loi électorale de mai 1951 dont il affirme qu'elle priva la France d'un retour du Général de Gaulle au pouvoir et qu'elle eût évité l'épreuve de mai 1958. Ce retour du Général de Gaulle, Michel Debré en restitue les étapes à la fois comme artisan et témoin privilégié. Il apporte des lumières définitives sur l'élaboration de la Constitution de 1958 qui fut en grande partie son oeuvre et sur le recours à l'élection du président de la République au suffrage universel direct. Ces réformes qui ont assuré à la République une stabilité qui lui avait gravement manqué au cours de son histoire sont au coeur de l'actualité...

05/1988

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Droit

La forteresse agricole. Une histoire de la FNSEA

Ses désirs, dit-on, sont des ordres pour les ministres qui se succèdent rue de Varennes au maroquin de l'Agriculture. De gauche ou de droite, ils écoutent toujours avec grande attention l'avis du " Président " : le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, la FNSEA. C'est le syndicat agricole le plus puissant de France. De cette puissance, il use et abuse. L'histoire officielle pointe l'an 1946 pour date de naissance. Mais celle des premiers hommes qui firent ce syndicat commence avant, dans les marmites d'extrême droite où mijotait la Corporation paysanne du régime de Vichy. Et avant encore, dans les chapelles des aristocrates royalistes. Du premier syndicat agricole né au XIXe siècle à aujourd'hui, en passant par le pacte gaulliste de modernisation et la cogestion chiraquienne, cette enquête qui puise dans les archives publiques et privées et la mémoire de dizaines de membres du syndicat, livre les heurs et malheurs de l'unité paysanne, mythe fondateur du syndicalisme agricole. Un mythe ravageur, fait de plus de ruptures que d'actes d'union. L'exploration conduite par Gilles Luneau nous entraîne dans les coulisses de la politique agricole de ce dernier demi-siècle. Elle donne à découvrir la violence des intrigues, les dissidences, les manipulations politiques, les stratégies économiques. Elle éclaire l'élimination programmée de centaines de milliers de paysans sur la foi d'un modèle unique de développement agricole. Elle pose la question des insurmontables contradictions de l'unité d'une corporation et celle de l'hégémonie fatiguée d'un syndicat contesté par sa base. Pour la première fois, une investigation journalistique radiographie de fond en comble ce que d'aucuns ont surnommé " la Forteresse agricole ".

02/2004

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Beaux arts

La grande chronologie de l'art. Une histoire mondiale des styles et des mouvements

Les styles et mouvements artistiques naissent et se définissent de bien des manières. Certains sont façonnés par des artistes qui partagent un même état d'esprit, une même façon de penser ou de voir le monde. D'autres sont créés rétrospectivement par des historiens qui cherchent à comprendre l'art en s'appuyant sur des affinités, des techniques ou des thématiques communes. D'autres encore apparaissent pour des raisons politiques, en réaction à un contexte social ou culturel ; ils cherchent alors à changer le cours de l'histoire ou au contraire à préserver le statu quo. La Grande Chronologie de l'art présente près de 150 styles, écoles et mouvements parmi les plus importants et les plus influents de l'histoire de l'art, et couvre non seulement la tradition occidentale, mais également des styles venus d'Inde, de Chine, du Japon, d'Amérique latine et d'Afrique. En remontant le temps depuis notre époque, le lecteur découvre comment l'art s'édifie autour des idées, des croyances et des traditions. Chaque style et mouvement est étudié dans le contexte de la période où il a émergé, car l'histoire de l'art est profondément liée à l'histoire de la culture. Les croisements des chronologies politique, religieuse, économique et sociale avec celle des pratiques artistiques montrent que l'art ne naît pas d'un vide, qu'il soit chronologique ou géographique. La Grande Chronologie de l'art s'adresse à tous ceux qui ressentent le besoin d'être orientés dans ce domaine étrange et fascinant qu'est l'art ; cet ouvrage est une invitation à porter un regard nouveau sur celui-ci. Parce que l'art et les artistes, en constante évolution et éclairés par leur époque et par leurs prédécesseurs, ajustent et remodèlent en permanence notre vision et notre interprétation du monde.

10/2016

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Droit

Syndicalisme : cinq défis à relever. Unissons-nous !

Cet ouvrage collectif aborde principalement 5 thèmes : l’action revendicative, l’unité, la démocratie, l’indépendance et enfin l’Europe. Questions incontournables, même si ce ne sont pas les seules qui se posent à un syndicalisme aujourd’hui divisé et affaibli. Les causes de ce délitement sont multiples. Bien entendu, on ne peut pas ignorer la politique du patronat qui, depuis maintenant plus de trente ans, impose coûte que coûte la logique de baisse du coût du travail et l’intense guerre idéologique mise en oeuvre par les forces politiques de droite présentant le recul social comme le seul moyen de sortir de la crise. Ajoutons à ce tableau l’éclatement des garanties collectives et des formes de travail, le développement de l’individualisation et de la précarité et la répression antisyndicale patronale permanente. On comprend alors aisément que le syndicalisme ne fasse pas recette, en particulier pour les nouvelles générations qui n’ont pas connu le syndicalisme d’hier, synonyme de progrès social. Cependant, nous disent les auteurs, le syndicalisme porte lui-même une part de responsabilité. Ses pratiques parfois éloignées du salarié et son éclatement en de multiples centrales ont contribué à la désaffection des salariés et à un manque d’efficacité. Les auteurs constatent que «le syndicalisme apparaît d’une manière générale de moins en moins crédible». Le livre identifie les défis à lever et les pratiques à interroger pour que le syndicalisme prenne sa place dans la mobilisation pour un autre modèle de société. C’est la conviction commune des auteurs de ce livre, quelle que soit leur appartenance syndicale ou leurs origines professionnelles. Cependant, leur volonté de rassemblement n’est pas synonyme d’uniformité et le livre présente des contributions individuelles, à partir d’objectifs partagés par l’ensemble des auteurs, afin d’illustrer les questions à débattre.

01/2015

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Histoire internationale

1948-1972 le Liban au tournant

Travaillant sur l'évolution du développement libanais entre le lendemain de l'indépendance (1943) et la veille de la guerre qui a disloqué ce pays (1975-1990), nous avons été renforcés par cette étude dans l'idée de la fragilité d'un processus historique. Celle-ci nous a renvoyé à un "mythe libanais", né entre la Montagne et la Mer, entre les mondes grec, phénicien, égyptien. La métaphore du développement libanais pendant cette période serait peut-être celle de la fleur d'Adonis. L'épanouissement prometteur, récurrent et éphémère de l'anémone s'est nourri d'un dynamisme, d'une volonté et d'une réflexion poussés et convergents. Sa pourpre n'a pu échapper aux contraintes du temps, celles du court terme et du passé. Il s'agit d'une histoire du Liban, d'une période où le pays pouvait encore hésiter entre ce qu'un de ses pères fondateurs, Michel Chiha, a appelé sa vocation libérale et le choix d'un régime plus structuré et d'une économie plus diversifiée, incarné par la présidence de Fouad Chéhab (1958-1964). Pour éclairer ce débat, toujours crucial dans l'évolution du pays, cette étude a associé l'économie, la géographie ou encore les histoires sociale et politique à l'histoire culturelle. Cela permet de confronter des concepts - comme le développement et l'émergence - et des acteurs - comme les hommes politiques et les intellectuels - à la toile des faits. C'est une façon de tisser l'histoire en dégageant des spécificités multiples, celles d'un pays souvent prisonnier des lieux communs (comme le "miracle libanais" ou "l'âge d'or du Liban"). C'est une façon de rendre hommage aux Libanais en proposant une lecture de leur complexité.

09/2011

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Histoire de France

Servir le Roi-Soleil. Claude Le Peletier (1631-1711) ministre de louis XIV

Claude Le Peletier (1631-1711) a été un des grands serviteurs de Louis XIV. Au cours d'une brillante carrière politique et administrative, il a exercé les plus hautes responsabilités : prévôt des marchands de Paris (1668), conseiller d'État (1673), contrôleur général des finances (1683-1689), ministre d'État (1683-1697), surintendant des Postes (1692-1697). Issu de modestes avocats venus du Mans à Paris au début du XVIe siècle, il a fait de sa famille un des grands lignages du Parlement de Paris, dont ses descendants ont occupé les principaux postes jusqu'à la Révolution. Successeur de Colbert à la tête des finances du royaume, Le Peletier, personnalité moins tranchante, est sans doute plus représentatif que son illustre devancier de ce qu'était un ministre du Grand Siècle, de la nature de ses aspirations politiques et sociales et des limites de son pouvoir. Mathieu Stoll fait ainsi justice du mythe du contrôleur général tout-puissant, qui aurait été le principal agent de la monarchie et le symbole de "l'État de finance". Bien au contraire, le contrôleur général des finances n'était mie le responsable des recettes et de la comptabilité de l'État. À l'inverse de ses héritiers des XXe et XXIe siècles, il devait le plus souvent céder devant les exigences des "ministères dépensiers", Guerre, Marine et Bâtiments, grands ordonnateurs des passions du roi-soleil. Fondée sur le dépouillement des archives personnelles de Claude Le Peletier, sur celles du Conseil du roi et du contrôle général des finances, celle biographie offre maints développements inédits sur la genèse des bureaux ministériels, sur le processus d'ascension sociale des ministres, sur l'évolution de leurs clientèles. Le tableau du gouvernement de Louis X1V en sort profondément renouvelé.

12/2011

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Sciences historiques

L'affaire de Saverne. Quand une petite ville d'Alsace devint le centre du monde (novembre 1913 - janvier 1914)

En novembre 1913, à Saverne (Zabern en allemand), petite ville de garnison de Basse-Alsace annexée par l'Allemagne, un officier prussien du 99. Infanterie-Regiment insulte des soldats alsaciens, traités de Wackes (voyous), et est défendu par sa hiérarchie. Révélé par le journal catholique Elsässer, l'incident prend des proportions énormes. Il en est question au Landtag (Parlement régional) à Strasbourg et rapidement au Reichstag à Berlin. La presse s'emplit d'éditoriaux enflammés et de caricatures savoureuses. Les autorités impériales donnent finalement raison à l'armée contre les Alsaciens, ce qui entraîne la démission du chef du gouvernement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, un Alsacien, remplacé par un Allemand. Cette affaire est devenue emblématique à la fois d'un traitement discriminatoire envers une minorité nationale et de la persistance de sentiments particularistes chez cette minorité malgré une assimilation de surface, que l'on croyait, à Berlin, renforcée par l'octroi en 1911 d'une nouvelle constitution et d'une semi-autonomie. A la veille de la Grande Guerre, elle montre aussi comment le pouvoir politique, en Allemagne, ne pouvait déjà plus rien refuser à l'armée. En cela, elle apparaît comme le prélude de la grande tragédie à venir. En conséquence, "l'Affaire de Saverne" a eu un grand retentissement en France, en Europe et dans le monde. Beaucoup de nationalités qui se considéraient comme opprimées (Irlandais, Canadiens français, Flamands, etc.) se sont identifiées (ou non) au combat des Alsaciens. Ce colloque replace d'abord les démêlés du lieutenant von Forstner dans leur contexte alsacien et franco-allemand. Il s'intéresse ensuite à leurs conséquences politiques, artistiques, littéraires. Il évoque enfin ses aspects militaires et l'écho qu'ils ont reçu dans le monde.

12/2017

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Critique littéraire

Des gentlemen à part. Portraits de quelques mal-pensants du monde anglo-saxon

La littérature anglo-saxonne du XXe siècle a compté dans ses rangs quelques indociles ou mal-pensants de talent que le public francophone connaît, hélas, fort peu, quand il ne les ignore pas tout à fait. Ils valent pourtant le détour. Nombre d'entre eux firent des choix philosophiques et politiques que la morale républicaine et démocratique d'aujourd'hui réprouve et stigmatise. Quelques-uns de ces hommes nourrirent même, horresco referens, de scandaleuses sympathies pour le fascisme, ce qui explique vraisemblablement le durable ostracisme dont ils continuent à faire l'objet. Afin de briser la loi du silence et de contrevenir à cette censure, le présent ouvrage réunit les portraits d'une douzaine de ces rebelles oubliés. Originaires d'Amérique, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Sud ou des îles Britanniques, ces gentlemen furent à leur façon des anarchistes de droite, un peu à la manière de ceux que nous connaissons et apprécions sur le Vieux Continent. Tous ont plus ou moins mis leur peau au bout de leurs idées et presque tous ont plutôt chèrement payé leurs défis et leurs engagements. Qu'il s'agisse des Anglais A. K. Chesterton, figure clé du conservatisme nostalgique de l'Empire, et Anthony Ludovici, singulier nietzschéen qui traduisit l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra, de l'excentrique Geoffrey Potocki de Montalk, descendant d'une illustre famille polonaise mais de nationalité néo-zélandaise, du Germano-Américain George S. Viereck, poète et écrivain politique qui eut son heure de gloire, l'auteur nous offre une série de "microbiographies" (chacune complétée par une note bibliographique) hautes en couleur, suscitant chez le lecteur une profonde sympathie pour ces personnages hors norme, qui méritaient bien qu'on les sorte de la géhenne et qu'on leur adresse un grand coup de chapeau !

05/2018

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Sciences historiques

LA REINE DE FRANCE. Symbole et pouvoir XVème-XVIIIème siècle

La reine, pas les reines. Loin du genre biographique et du récit anecdotique, voilà sans doute la première étude générale consacrée au personnage royal féminin, sa place et son rôle dans le système monarchique dont elle est en principe exclue par la loi fondamentale du royaume, la loi salique qui interdit aux filles l'accès à la couronne. Fanny Cosandey s'intéresse à tout autre chose qu'à la vie personnelle ou privée des reines. L'originalité de son travail est ailleurs : du côté des droits et des devoirs politiques de ce personnage étrange, périphérique et central ; souveraine et pourtant sujette, rarement française et pourtant première dame de France, privée des droits à la succession monarchique et pourtant garante de la continuité dynastique par son rôle de mère, de régente, de veuve, de douairière. La douzaine de cas très variés, d'Anne de Bretagne à Marie-Thérèse d'Autriche, constitue le modèle à partir duquel l'auteur fonde son analyse. Une première partie reprend toute la discussion autour de la loi salique depuis 1316 et examine les formes du mariage dans ses aspects anthropologiques, juridiques, religieux et sociaux. La deuxième partie étudie la place de la reine dans les cérémonies publiques qui consacrent la fonction : le sacre, les entrées royales, les funérailles. Une troisième partie, qui s'attache à définir son type de souveraineté et ses pouvoirs lors de la régence, culmine dans un " portrait " idéal de la reine telle que Rubens l'a présentée dans la suite consacrée à Marie de Médicis pour le palais du Luxembourg et à laquelle le nouveau Louvre réserve une salle entière. Une tradition tenace écartait la reine du pouvoir comme de l'attention des historiens. Voilà qu'elle nous revient au carrefour de l'histoire des femmes et du renouveau d'une histoire politique attentive aux aspects symboliques du pouvoir.

03/2000

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 2

Le temps est véreux, dit ce Péguy-là. Un infatigable vautour ronge l'impérissable en nous. Et cette idée de progrès qui est au centre même du monde moderne, de la philosophie et de la politique et de la pédagogie du monde moderne est essentiellement une théorie de caisse d'épargne. Il y a une déperdition, une perte perpétuelle, une usure. D'un mot, il y a le vieillissement. Cet homme-là va vers ses quarante ans. Il sait donc. Il sait enfin que la Sorbonne et l'Ecole Normale et les partis politiques s'ils ont pu lui dérober sa jeunesse ne lui ont pas dérobé son cour. Il sait, et il sait qu'il sait. Quoi ? "Il sait que l'on n'est pas heureux." Il sait que, depuis qu'il y a de l'homme, nul homme - jamais - n'a été heureux. Et il le sait même si profondément que c'est assurément la seule croyance à laquelle il tienne et cette science-là ruine le dogme sur lequel est fondé tout le monde moderne. Aussi cet homme revient au monde antique. A Zeus hospitalier, le dieu des hôtes. Et si les hôtes viennent de Zeus, c'est que l'étranger vient des dieux. Que le mendiant, que le suppliant est un envoyé des dieux. Mais ces anciens dieux, malgré tout, ne savaient pas mordre. Et le Péguy de ces années-là, insatisfait, rencontre enfin le dieu qui mord et touche le dieu qui dévore. Un dieu qui, parce qu'il s'est dérangé en entrant dans l'histoire, sauve le temps. Est-ce parce qu'il se défait du monde moderne que Péguy trouve son dieu, ou le contraire ? Ces pages le disent qui rassemblent les textes de Péguy publiés ou écrits entre 1905 et 1909.

01/1988

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Ethnologie

Elie Reclus (1827-1904). Le génie des frères Reclus

Elie, l’aîné des célèbres cinq frères Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) en 1827. Dans cette famille de savants humanitaires, exemple de modestie allié à l’intelligence, il fut et restera une forte individualité parce qu’il fut essentiellement humain et social. Jeune socialiste ardent et libre-penseur, il s’est jeté à corps perdu dans la politique active et, plus tard, pendant la Commune, il fut délégué aux fonctions de directeur de la Bibliothèque nationale. C’est à sa généreuse obstination, que les précieuses collections purent échapper à de regrettables autodafés. Sa culture cosmopolite et son universalisme philosophique le firent voyager aux quatre coins du globe comme journaliste d’investigation. Il a publié dans la presse étrangère un nombre considérable d’articles scientifiques et politiques qui témoignent d’un grand esprit d’observation. Il y analysa les croyances populaires dans divers groupes sociaux, décrivit leurs usages religieux, leurs pratiques sexuelles… Ainsi, toute son existence fut dominée par la claire vision de la grande loi de continuité sociale qui, nous faisant tous solidaire du présent, du passé et de l’avenir, nous montre sans cesse que l’humanité ne connaît pas d’étrangers et que toute guerre est fratricide. Devenu, comme son frère Elisée, professeur à l’Université Nouvelle de Bruxelles, Elie Reclus anima jusqu’à sa mort une chaire d’Histoire des Religions et des Mythes. De ses leçons se dégage une philosophie calme et profonde d’une grande rigueur intellectuelle et morale. Ses deux livres, Les Primitifs et Les Primitifs d’Australie, sont deux puits de sciences en ce qui concerne l’Anthropologie, l’Ethnographie et la Sociologie. On peut dire qu’il ouvrit la voie aux fameux anthropologistes du XXe siècle.

09/2018

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Travail social

La fin des EHPAD ? Réalités ignorées et vérités rejetées

Depuis des décennies, le domicile est considéré comme le lieu de vie privilégié des personnes âgées. Soutien et maintien à domicile ont été érigés en normes, alors que les politiques gouvernementales ont favorisé la création constante d'EHPAD. Ces derniers, qui auraient dû représenter un véritable "prolongement" du domicile, sont perçus par l'ensemble de la population comme une réponse "institutionnelle et collective" , régulièrement critiquée et rejetée. Des réflexions récentes demandent avec fermeté la fin de la création de ces établissements et de nombreuses actions actuelles favorisent la diversité de la vie des personnes âgées dans des domiciles adaptés, tels que les habitats inclusifs, les résidences-seniors, les résidences-autonomie, et plus généralement les habitats intergénérationnels. Les canicules et les pandémies qu'a connues la société française, et notamment la pandémie actuelle, ont révélé la terrible faiblesse du fonctionnement des EHPAD et la mauvaise adaptation de la politique du maintien à domicile, aboutissant, au niveau national, à un véritable constat d'un "désastre gérontologique" . Parlementaires, experts et surtout personnes âgées affirment désormais une absolue nécessité de développer toutes les formules de soutien et de maintien à domicile et de modifier profondément la nature et la gouvernance des EHPAD. La fin de ces établissements sur leur modèle actuel est-elle réellement enclenchée ? C'est ce que cet ouvrage a pour mission de démontrer. Docteur en droit et directeur d'hôpital honoraire, Gérard Brami a dirigé des EHPAD pendant quarante années. Chargé d'enseignement à l'université, il est l'auteur de nombreux articles et de plus de 25 ouvrages sur les EHPAD et le Grand âge. Il est membre d'associations, d'instituts et de fédérations qui touchent à la gérontologie. En 2010-2011, il est nommé dans l'internationale Who's Who.

02/2022

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Faits de société

Les secrets de l'affaire Yann Piat

Députée du Var, Yann Piat est assassinée en 1994. Seule élue du Front National dans une Assemblée nationale passée à gauche après la victoire de François Mitterrand en 1988. Cette chronique d'un assassinat retrace le destin d'une femme fragile et ambitieuse, fausse candide et vraie battante, engagée dans un combat perdu d'avance contre les combines et les mafias. Yann Piat a débarqué comme un chien dans un jeu de quilles au pays des boîtes de nuit et des casinos. La députée claque la porte du FN à la fin de 1988, révoltée par la sortie de Jean-Marie Le Pen sur "Durafour crématoire". Rejoint l'UDF. Tient tête au parrain politique du département, le sénateur UDF Maurice Arreckx, ami du truand Jean-Louis Fargette. Claude Ardid fait revivre l'extrême tension de la campagne législative de 1993. Investie par l'UDF, la liste de Yann Piat est concurrencée par celle de Joseph Sercia, homme lige d'un Arreckx passé maître dans l'art du double jeu. Insultes, intimidations physiques : tous les moyens sont bons pour faire taire la députée va-t-en-guerre, qui l'emporte de haute lutte sur son rival. Et d'annoncer son intention de briguer la mairie de Hyères. L'ambition de trop. Qui a commandité l'assassinat de Yann Piat, abattue dans sa voiture par deux hommes à moto alors qu'elle regagnait son domicile ? L'exécution a été ordonnée par Gérard Finale, patron du bar "Le Macama", petit escroc longtemps proche de Fargette. Ses hommes de main ont avoué et ont été condamnés à de lourdes peines. Reste un doute : et si, au-dessus de Finale, d'autres intérêts, plus puissants et plus politiques, avaient eux aussi contribué à actionner la gâchette des tueurs ?

08/2016

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Histoire internationale

Le clan Mikhalkov. Culture et pouvoirs en Russie (1917-2017)

Les Mikhalkov-Kontchalovski constituent sans doute la plus célèbre dynastie dans la culture soviétique, puis russe, des dernières décennies. Le père, Sergueï Mikhalkov (1913-2009), ex-président de l'Union des écrivains de la Russie soviétique, a écrit des pièces et des poésies que tous les enfants ont lues et apprises en URSS. Il est aussi l'auteur des paroles des trois hymnes nationaux : le stalinien de 1943, le brejnévien de 1977 et le poutinien de 2000, ce qui témoigne d'une continuité souhaitée par certains dirigeants politiques. Les fils, Andreï Kontchalovski (1937-) et Nikita Mikhalkov (1945-), actuel président de l'Union du cinéma russe, ont tourné des films qui ont impressionné les cinéphiles, y compris en Occident. Le plus jeune s'est engagé aux côtés de Boris Eltsine et, surtout, de Vladimir Poutine, alors que l'aîné, parti à Hollywood à la fin des années 1970, se partage entre la Russie, l'Europe occidentale et les Etats-Unis. Leur mère aussi écrivait, tandis que leur grand-père et leur arrière-grand-père étaient des peintres reconnus dont les toiles se trouvent dans de nombreux musées. Malgré son caractère extra-ordinaire ou, peut-être, grâce à lui, ce clan familial agirait comme une sorte de révélateur de ce que la Russie traverse, y compris par le si séduisant conte qu'il semble incarner. Explorer les parcours des Mikhalkov-Kontchalovski implique donc d'étudier l'histoire de la Russie, soviétique et postsoviétique, et d'approfondir les raisons et justifications des artistes qui ont servi le pouvoir en Russie et s'en sont servis. Cette recherche sur une famille est ainsi au croisement des histoires politique, sociale, intellectuelle et culturelle de la Russie, de 1917 à 2017.

04/2019

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Histoire internationale

Les origines du mouvement national en Afrique noire : le cas du Bénin (1900-1939)

La question nationale constitue en effet l'un des points les plus controversés de l'histoire de l'Afrique. En dehors des problèmes de terminologie qui ne sont pas mineurs, la difficulté vient peut-être du fait que le débat porte souvent sur la période de la "décolonisation". Le phénomène est alors saisi dans ses manifestations les plus spectaculaires, mais rarement dans ses fondements. Dans le cadre du présent travail, notre démarche consistera à nous interroger sur ces fondements de façon à dégager "les origines du mouvement national en Afrique : le cas du Dahomey" dans la période de 1900-1939. Qu'est-ce qui motive le choix de nos dates ? En ce qui concerne l'année 1900, elle ouvrait une nouvelle ère dans les relations entre les populations de cette région d'Afrique et les Européens. Le rapport de force devenait désormais défavorable aux populations locales. A cette date en effet, la France avait terminé la conquête militaire proprement dite. Les différentes missions internationales de délimitation de frontière avaient pratiquement achevé leurs travaux. La colonie du "Dahomey et Dépendances" prenait définitivement corps en lieu et place des formations politiques préexistantes. Quant à l'année 1939, elle constitue une date charnière dans l'évolution politique du Dahomey colonial. En effet cette date marque la fin d'une période, celle des multiples initiatives visant à mobiliser le plus large front alors possible contre le pouvoir colonial. L'éclatement de la seconde guerre mondiale provoque l'affaiblissement du mouvement de revendications diverses qui secouait le pays depuis les années 1930. Par ailleurs la tension qui prévalait sur le plan international entraîna - comme le montre la tenue en 1944 de la Conférence de Brazzaville - quelques modifications de forme dans le comportement du colonisateur."

12/2014

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Ouvrages généraux

Histoire de la Libye. des origines à nos jours

Vieille terre berbère aujourd'hui arabisée et islamisée, après avoir été tour à tour colonisée par les Grecs, les Carthaginois, les Romains, les Byzantins, les Arabes et enfin par les Italiens, la Libye se caractérise par la faiblesse du pouvoir central face aux permanences tribales et régionales. Véritables "fendeurs d'horizons" , les ensembles tribaux les plus forts ont toujours contrôlé les couloirs de nomadisation reliant la Méditerranée à la région tchadienne. Les trafics d'aujourd'hui (drogue et migrants), se font le long de ces voies tracées par la géographie. Sur elles s'ancrent les solidarités jihadistes qui, aujourd'hui, désolent la bande sahélo-sahélienne. N'ayant pas voulu voir que la réalité politique libyenne repose sur l'équilibre et sur les jeux de pouvoir entre les grandes confédérations tribales et régionales, ceux qui, en 2011, au nom de l'ingérence démocratique, mirent à bas le régime du colonel Kadhafi, ont donc directement provoqué le chaos. Remontant dans le temps, ce livre permet de comprendre pourquoi aujourd'hui il serait singulièrement inconséquent de prétendre vouloir stabiliser puis reconstruire la Libye sans prendre en compte l'archéologie tribale sur laquelle reposent ses définitions culturelles, politiques, sociales, économiques et religieuses. Spécialiste de l'Afrique, Bernard Lugan fut professeur à l'Ecole de Guerre et à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan. En 2011, il fut le premier universitaire à annoncer les conséquences dramatiques qui allaient suivre l'intervention militaire franco-otanienne en Libye. Il a publié au Rocher une monumentale Histoire de l'Afrique du Nord, une Histoire de l'Egypte et un Atlas historique de l'Afrique. Il anime un blog (www. bernard-lugan. com) et il édite la revue mensuelle par internet, L'Afrique Réelle.

02/2022

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Economie agricole

L'Académie d'agriculture de France. Une vision de l'agriculture française de l'entre-deux-guerres

Entre 1919 et 1939, dans les murs de l'Académie d'agriculture de France (AAF), l'agriculture a été abordée sous ses aspects économique, sociologique, politique. Quelle vision en résulte-t-il ? Les agriculteurs membres de l'Académie sont des représentants de la grande exploitation à salariés, que soutiennent aussi la majorité des autres membres. L'exploitation familiale est cependant reconnue comme portant les vertus morales que requiert la "démocratie rurale". Le fait social considéré comme le plus marquant de la période est l'exode rural : il constitue une quasi-obsession, en accord avec une réalité productive que ne parvient pas encore à battre en brèche la mécanisation et encore moins une motorisation balbutiante. Jouant son rôle dans la défense de l'agriculture, l'Académie est une tribune où s'exprime la stigmatisation de la fiscalité. La revendication est systématique en faveur de mesures protectionnistes aux frontières. Certaines politiques publiques sont appréciées, comme c'est le cas pour le Crédit agricole mutuel mais, au contraire, d'autres sont fermement critiquées comme celle du Front Populaire et son ONIB (Office national interprofessionnel du blé). Des marchés domestiques, l'Académie a une vision critique, défendant les agriculteurs dans des filières où la commercialisation est dominée par les intermédiaires. Conservatisme, protectionnisme, humanisme vis-à-vis des groupes agricoles défavorisés, défense de l'exploitation à salariés plutôt que l'exploitation familiale, louanges à l'égard de la "démocratie rurale", tels sont les comportements qui conduisent à la vision de l'Académie d'agriculture de France dans l'entre-deux-guerres Un ouvrage important pour comprendre la France rurale de l'entre-deux-guerres et la façon dont certaines élites appréhendent la société de leur temps. Un livre d'histoire qui vient compléter notre connaissance.

02/2021

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Afrique

De Gléxwé à Ouidah. Histoire d'une ville multi-séculaire (XIVe-XXIe siècle)

Cet ouvrage composé de six chapitres, propose une vue holistique de l'histoire de la ville de Ouidah, des mouvements migratoires qui ont abouti à la fondation du royaume de Saxè au XVI siècle, à nos jours. De ce royaume, Gléxwé (Ouidah) fut d'abord la ferme royale avant de revêtir les attributs de capitale commerciale, avec l'arrivée, à partir du XVII siècle, des Européens qui l'ont préférée à d'autres localités. Ce nouveau statut suscita la convoitise du royaume du Danxomè qui finit par conquérir Saxè en 1727 pour y installer une administration pendant plus de 160 ans, avant que la France ne prenne possession du pays, en 1894. Au total, l'histoire pluriséculaire de Ouidah a fait de la ville une cité cosmopolite qui peut se targuer de la richesse de sa culture, une terre de religions où se côtoient harmonieusement religions révélées et religions endogènes, avec parfois de fortes imbrications dont le catho-vodoun est une parfaite illustration. Toutes choses pouvant permettre de faire de la ville une véritable attraction touristique. Professeur de Sciences économiques et politiques à l'Université de Princeton (Etats-Unis), membre de l'Académie Américaine des Arts et Sciences, Léonard WANTCHEKON est auteur de plusieurs publications en Histoire économique et en Economie politique dans les revues internationales les plus prestigieuses. Il est aussi Fondateur de l'Ecole Africaine d'Economie (African School of Economics) au Bénin et en Côte d'Ivoire. Titulaire d'un doctorat en Histoire économique et sociale, H. W. Serge OUITONA s'investit principalement dans l'histoire des transports dont il fait son domaine de prédilection, sans perdre du regard les autres champs de l'historien. Valère SOGBOSSI prépare une thèse de doctorat en Histoire urbaine à l'Université de Toulouse 2 Jean Jaurès.

09/2021

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Cinéma

La mort d'un pirate. La société de l'information à l'épreuve des ondes

En Angleterre, les pirates se sont multipliés. Forcément, il y a eu des conflits ; forcément, ces conflits ont parfois pris des allures de règlements de comptes. Le 21 juin 1966, Reginald Calvert, le propriétaire de Radio City, est abattu par son rival, Oliver Smedley, le patron de Radio Atlanta. Cet ultime affrontement entre deux pirates devait couler par le fond des bateaux qui eurent un rôle fondamental dans l'émergence de la pop : seules ces radios pirates offshore offraient à la jeunesse exaltée une musique absente des ondes de la BBC. La mort d'un pirate revient sur les origines de la radiodiffusion pour aborder les raisons profondes de cet événement détonnant. Dès l'apparition des premiers pirates dans les années 1920 (de simples auditeurs accusés de trafiquer leurs récepteurs), un combat technologique, économique, culturel et politique s'engage entre deux camps : ici les défenseurs du monopole d'État et de la BBC, respectueux de la propriété intellectuelle et soucieux d'instruire le peuple par les ondes ; là les féroces militants du laissez-faire financier, partisans des radios commerciales et de la liberté. Oliver Smedley et Reginald Calvert avaient choisi leur camp. Mais Radio City avait un avantage. Elle émettait depuis des anciens forts militaires, vestiges de la Seconde Guerre mondiale perdus dans les brumes de la mer du Nord : Shivering Sands... Avec l'expertise de l'historien et la plume d'un auteur de polar, Adrian Johns mène l'enquête et nous confronte aux interrogations soulevées par une société de l'information aujourd'hui devenue numérique : la légitimité des pratiques populaires, la liberté d'expression et de création, l'exercice de la démocratie, l'économie du droit d'auteur. Autant de questions qu'il adresse aux pirates modernes comme aux décideurs politiques.

02/2011