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Poésie

Insomnie et autres poèmes

Marina Tsvétaïéva (1892-1941) est aujourd'hui reconnue comme l'un des grands poètes du XXe siècle. Femme de tous les paradoxes, à la fois russe et universelle, prosaïque et sublime, elle commence très jeune à écrire et à publier. Prise dans la tourmente révolutionnaire après l'écrasement de l'Armée blanche dans laquelle son mari s'est engagé comme officier, elle vit un douloureux exil de dix-sept ans à Berlin, à Prague, puis à Paris. De retour dans son pays natal en 1939, elle se suicide deux ans plus tard. Il est des talents si impétueux que les évènements les plus dévastateurs de l'histoire ne sauraient les étouffer. Réduite à néant par la terreur stalinienne, Marina Tsvétaïéva ne cesse aujourd'hui de revivre et de rayonner. Cette "Danseuse de l'âme", ainsi qu'elle se nommait, traverse, subit et transcende les malédictions de l'Histoire comme une comète fracassée. Par sa poésie, fulgurante, rétive et exaltée, elle fraternise d'emblée avec toutes les victimes. La singularité tragique de son itinéraire, d'une indestructible intégrité, garde aujourd'hui toute sa charge libératrice. L'ensemble présenté ici est l'indispensable complément du précédent volume publié en Poésie/Gallimard : Le ciel brûle. Du cycle de l'Amie, commencé en octobre 1914, et à la fougue ouvertement homosexuelle, jusqu'aux terribles poèmes de la fin ("il est temps d'éteindre/la lanterne au-dessus de la porte"), Insomnie et autres poèmes restitue toutes les facettes, tendres et poignantes, de celle qui ne prêcha qu'un seul credo : "l'amour fou de la vie".

05/2011

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Actualité et médias

Le contrat. Karachi, l'affaire que Sarkozy voudrait oublier

Enquêter sur l'affaire de Karachi, c'est un peu comme essayer d'ouvrir un coffre-fort enfoui dans les sous-sols de l'Etat. Rares sont ceux qui veulent faire le casse avec vous. L'affaire de Karachi débute le 8 mai 2002. Ce jour-là, à six mille kilomètres de Paris, onze ingénieurs et techniciens français de la Direction des constructions navales (DCN) sont tués dans un attentat à la voiture piégée au Pakistan. Al-Qaida est immédiatement désigné comme responsable. Très vite, la raison d'Etat s'empare du dossier. Comme dans une poupée russe, une deuxième affaire va s'emboîter dans la première. Les employés de la DCN morts à Karachi travaillaient à l'exécution d'un contrat d'armement signé en toute hâte le 21 septembre 1994 par le gouvernement d'Edouard Balladur. Un an avant l'élection présidentielle. Nom du contrat : Agosta. Montant de l'opération : 825 millions d'euros. Derrière Agosta se cache en réalité une incroyable affaire de corruption internationale où l'on voit défiler intermédiaires sulfureux, commissions occultes, paradis fiscaux et appétits politiques voraces. Après plus de deux ans d'enquête, les auteurs livrent aujourd'hui de nombreux témoignages et documents inédits sur une affaire d'Etats dont ils ont pu établir que l'un des principaux acteurs est un certain Nicolas Sarkozy. Un ouvrage aux multiples révélations qui jette une lumière crue sur le business étatique des ventes d'armes et son corollaire, le financement occulte de la vie politique française. Le trou noir de la République.

05/2010

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Philosophie

Le Propre de l'homme. Sur une légitimité menacée

Armes de destruction massive, pollution, extinction démographique : tout ce qui menace l'homme en tant qu'espèce vivante ne fait plus de doute. Mais il existe des facteurs qui viennent de l'homme lui-même, visant à saper son humanité propre. Ces facteurs ont beau être plus difficiles à saisir, c'est eux que Rémi Brague tâche de repérer à travers une analyse fulgurante et radicale de l'idée d'humanisme. Car il ne s'agit plus de savoir comment nous pouvons promouvoir la valeur homme et ce qui est humain, en luttant contre toutes les figures de l'inhumain. Il s'agit désormais de savoir s'il faut vraiment promouvoir un tel humanisme. C'est l'humanisme lui-même qui est mis à mal. Ce phénomène récent, Rémi Brague en aperçoit des signes avant-coureurs dans trois oeuvres majeures du XXe siècle, celle du poète russe Alexandre Blok, qui écrivait à l'ère de la révolution d'Octobre, et, plus près de nous, celles des philosophes Michel Foucault et Hans Blumenberg. Nous ne pouvons plus nous bercer d'illusions. Il est facile de prêcher un humanisme réduit aux règles du vivre-ensemble, mais comment le fonder ? La pensée moderne est à court d'arguments pour justifier l'existence même des hommes. En cherchant à bâtir sur son propre sol, à l'exclusion de tout ce qui transcende l'humain, nature ou Dieu, elle se prive de son point d'Archimède. Est-ce une façon de dire que le projet athée des temps modernes a échoué ? C'est au lecteur d'en juger.

03/2013

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Guides étrangers

Berlin insolite et secret

A la fois à l'écart des " incoutournables " signalés par les parcours touristiques et au coeur de l'effervescence de la capitale, le centre de Berlin et nombre de ses vastes quartiers aux alentours recèlent des trésors historiques passionnants. Il suffit d'orienter son regard pour voir ce qui échappe à ceux qui croient connaître " tout Berlin " sous toutes ses coutures. Aventurez-vous dans le hall d'hôtel dont le sol vitré révèle les fondations de l'ancienne ville médiévale, prenez place dans un amphithéâtre où l'on disséquait jadis des animaux, laissez-vous séduire par l'expressivité du plus grand orgue qui sonorise encore aujourd'hui les films muets, arrêtez-vous sur l'un des rares caveaux baroques encore bien conservés avec une fenêtre pratiquée dans un cercueil, grimpez sur un bunker, abri de canons antiaériens pendant la Seconde Guerre mondiale que les Alliés n'ont pas réussi à raser et répondez à l'invitation d'un soldat russe de l'admirer de l'intérieur, plongez dans l'un des plus somptueux lieux de baignade Art nouveau d'Europe, promenez-vous sous la Spree, allez voir le premier ordinateur, dont le créateur est un Berlinois, ou le premier synthétiseur de la RDA, escaladez une montagne de gravats qui accueillit une épreuve de la Coupe du monde de ski, et postez-vous au sommet d'une colline artificielle d'où le pionnier de l'aviation Otto Lilienthal a fait ses premières tentatives de vol, restaurez-vous sur l'île de la Havel d'où Werner von Braun a lancé sa première fusée...

12/2020

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Histoire internationale

Staline. Tome 2, Le pouvoir

Étudier la vie de Staline sans passion, la tâche n'était pas facile, et le propos pouvait sembler inquiétant. La parfaite réussite du livre montre que, conduite avec rigueur, sur la base d'une documentation exhaustive, une approche «sans passion» de Staline et du stalinisme est non seulement possible, mais peut-être la plus riche en suggestions théoriques, et aboutir à la mieux motivée, et donc à la plus convaincante, à la plus définitive des condamnantions. La passion, d'ailleurs, est présente à chaque page de cette vie de Staline : mais elle naît comme spontanément des faits rapportés et de leur mise en relation, constamment contrôlée. Le tour de force d'Adam B. Ulam est d'avoir su écarter de son sujet tout système d'explication a priori ; ce refus des facilités théoriques, qui ruinent tant d'ouvrages sur la question, lui permet précisément d'en venir aux conclusions les plus fortes, et d'une portée théorique certaine. «Mieux que le culte de la personnalité, le culte du Parti constitue l'essence du stalinisme et l'explique». Le despote étant identifié au Parti, nul ne l'attaque plus. Boukharine lui-même croyait Staline trompé par le N.K.V.D. Ainsi parvint-il à «faire de toute la nation sa complice». Et non seulement la nation russe, mais tous les communistes étrangers, pareillement soumis au dogme : preuve que c'est bien au règne du dogme en dernière analyse (et non à l'appareil de terreur) qu'est essentiellement lié le stalinisme.

09/1977

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Religion

Approches de Dieu dans la tradition orthodoxe

Je dois l'avouer, il y a des années que je n'avais lu un livre qui m'ait causé autant de joie. C'est un livre extraordinairement limpide dans sa profondeur même, et d'une extrême justesse spirituelle. En le lisant on ne peut que dire : c'est cela, c'est bien cela. On y entend la voix de la Tradition. Mais cette Tradition est vivante, créatrice, juvenescens, disait Irénée de Lyon, capable d'inventer " des mots nouveaux ", affirmaient les Pères Cappadociens. On trouvera dans ce livre les thèmes fondamentaux de la théologie dogmatique - le mystère, la Trinité, la création, le Dieu fait homme, l'Esprit Saint, la prière (y compris la " prière de Jésus "), l'eschatologie - mais toujours exposés pour changer notre vie maintenant, dans les conditions qui sont aujourd'hui les nôtres. Le Dieu dont nous parle Kallistos Ware n'est pas la clé de voûte de l'ordre social, mais le Dieu crucifié par folie d'amour. Il faut méditer ses pages sur le Dieu souffrant et sur l'agonie du Christ, agonie dont " théologie morale " russe du début de ce siècle a si prophétiquement parlé. Au moment où tant de chrétiens doutent de leur identité et de leur vocation, ce livre vient à son heure pour rappeler que le christianisme n'est pas une morale plus ou moins humanitaire, mais une ascèse, une mystique, une vie crucifiée et ressuscitée, un élan qui ne bute pas sur le néant mais se déploie en " voyage dans l'infini ".

06/1998

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Romans historiques

La courtisane et les seigneurs

En 1982, dans les 25 essais qui composent Apollon sonore, l'auteur a commencé de publier en forme d'Esquisses des projets d'études de mythologie qu'il n'envisage plus de mener à leur terme, se bornant à définir les problèmes et à donner les principaux éléments de solution. Le présent recueil présente une seconde série d'Esquisses (26-50). Les premières concernent l'Inde et, après Alexandre, les rapports de l'Inde avec l'Occident grec. Pour la première fois, d'importantes traditions bouddhiques apportent leur contribution à l'étude comparée des religions indo-européennes. Une dizaine d'Esquisses continue l'exploration de la religion des Scythes et des traditions qui survivent chez leurs derniers descendants, les Ossètes du Caucase. Sur tous ces points encore, la véracité des témoins grecs, et d'abord d'Hérodote, d'une part, l'étonnante fidélité de la mémoire populaire d'autre part, se laissent vérifier. Par un échantillonnage sur la plupart des domaines de l'ensemble indo-européen, un dernier groupe d'Esquisses montre le type des questions nouvelles ou anciennes que l'étude comparative permet d'aborder avec précision : à Rome, l'univers tel que le divisaient les augures, puis la fonction d'une divinité évanescente, Hora, parèdre de Quirinus ; chez les héros de l'Iliade, l'opposition de la "fougue" utile et de la mauvaise "rage" ; la byline russe sur les trois derniers voyages du grand héros Il'ja de Mourom et l'interprétation d'une idole quadricéphale de Galicie, etc.

01/1984

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Littérature française

Les hommes préfèrent les connes

Ouais, mais l'problème, parce qu'y a un problème, hein ; bah c'est qu'les connes, elles apprennent vite. je l'sais bien,j'ai été conne ; et c'est même pour ça qu't'es sorti avec moi. - Enfin... Bon OK j'étais mignonne. - Belle. Et la conne, quand elle devient cultivée, et même pire, quand elle devient cultivée avec ta culture ; en gros, quand elle devient toi, elle se pose autant d'questions que toi et tout redevient compliqué et chiant. Et même pas chiant-mignon comme à l'époque de la connerie, nan, juste chiant. Chiant-cultivé. Le vrai chiant. Et là, qu'est-ce qui s'passe ? Quand la nana veut un nouveau mec fort qui l'obligera plus à tout décider, et quand le mec veut une nouvelle conne avec encore un bon potentiel de connerie ? [...] Et puis la fille elle se rend compte qu'aucun mec est fort. [...] Et l'mec y s'rend compte que les connes elles deviennent intelligentes... C'est horrible, hein ? Dans ce roman qui analyse les rapports amoureux en ce début de troisième millénaire, Franck Ruzé tire le portrait d'une génération imprégnée du culte de la beauté, telle que diffusée par la publicité, les magazines, la télévision. C'est écrit comme on se parle aujourd'hui, jamais dénué d'humour et empreint de la nostalgie du véritable amour comme dans les livres. Après 0 %, paru aux éditions du Dilettante (traduit en russe, anglais, chinois et grec), et 666, paru aux éditions Scali, Franck Ruzé signe ici son troisième roman.

10/2009

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Romans de terroir

Le lépreux de la cité d'Aoste

Xavier de Maistre (1763-1852), officier, peintre et écrivain "savoisien" du royaume de Savoie- Piémont-Sardaigne. Il s'engage en 1781, dans le corps d'infanterie du régiment de la Marine, le Real Navi, à Alexandrie. Ce régiment sera ensuite stationné à Chambéry, Pignerol, Fenestrelle puis à Turin. Xavier de Maistre est nommé cadet en 1784, sous-lieutenant en 1785 et lieutenant en 1790. En 1793, son régiment, combattant contre les troupes françaises, se replie sur le Petit-Saint-Bernard et prend ses quartiers d'hiver à Aoste. Il y retrouve sa famille qui s'y est réfugiée en 1792, depuis l'invasion de la Savoie. C'est là qu'il entre en conversation avec un lépreux, Pierre-Bernard Guasco, qui vivait dans une tour près de l'ancien Hospice de charité. Cette rencontre est à l'origine de son futur roman. En 1798, le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Emmanuel IV abdique, dissout son armée et se réfugie en Sardaigne. Xavier de Maistre, devenu officier sans solde, s'engage alors dans l'armée russe avec le grade de capitaine. Dans l'hiver 1809-1810, il écrit le Lépreux de la cité d'Aoste, dont la première édition paraît en 1811 à Saint-Pétersbourg, petit ouvrage d'une grande simplicité stylistique, où est exposé un dialogue entre un soldat et un lépreux reclus dans une tour (dénommée par la suite tour du lépreux) et qui se souvient des temps heureux de sa jeunesse et pour lequel le seul bonheur reste la vision des Alpes.

05/2017

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Sciences politiques

De Gandhi à Daech. Histoires honorables ou infâmes de guérillas, d'insurrections et de déstabilisations

Conquête et défense de l'Etat moderne sont affaire de technique et de maîtrise des outils de propagande. Aucun Etat, quels que soient son régime, sa situation économique et sociale, ne peut s'en garantir. Notre dépendance récente aux marchés internationaux, à internet et aux nouveaux moyens de communication a ouvert des failles, inimaginables il y a encore vingt ans. Nous semblons surprotégés, à l'abri de toute sédition, nous ne croyons pas à la menace d'un coup d'Etat dans nos pays sécurisés. Pourtant, l'Occident est peut-être le plus exposé aux machines insurrectionnelles parfaites : pas de coup de feu, pas d'effusion de sang, nul accident : une simple subtilisation du pouvoir. L'insurrection qui vient est invisible. Ce livre raconte comment on déstabilise un Etat, comment on prend le pouvoir et comment on le défend. A ce jeu, tous les moyens sont bons : terrorisme, guérilla, guerre conventionnelle, attentats politiques ou suicides - moins communément : la voie des urnes. A travers le récit des coups d'Etat de Mao et de Gandhi, les infortunes de Guevara et de Lumumba, des Farc, les nouveaux fronts ouverts par l'usage des technologies numériques dans les techniques insurrectionnelles (cyber-attaque russe, raids sans visage du groupe Anonymous, techniques de communication de Daech), ce manuel dévoile que jamais une insurrection n'aura été aussi facile à mettre en place. Aux troupes maoïstes de cent mille hommes peuvent désormais se substituer cinq ingénieurs. De même, là où la guérilla se prolongeait sur une vingtaine d'années, une insurrection prendrait aujourd'hui moins d'un an.

02/2016

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Littérature étrangère

Solomon Gursky

Moses Berger est encore enfant quand il entend pour la première fois parler de Solomon Gursky. Ce personnage mystérieux deviendra bientôt pour lui une obsession qui l'incitera à mener une vaste enquête aux quatre coins du monde. Toute sa vie sera consacrée à démêler le vrai du faux dans l'histoire d'un homme et d'une famille dont les origines sont drapeées dans le mystère. Nous entraînant dans les bas-fonds londoniens du XIXe siècle, en Arctique avec l'expedition de Franklin, dans l'Amérique de la prohibition, dans les paysages vallonnés des Cantons-de-l'Est d'hier et d'aujourd'hui, des hauteurs de Westmount jusqu'aux ruelles du Mile End, Solomon Gursky est un puissant récit qui nous captive par sa verve et son humour mordant. Des grands romans de Mordecai Richler, il s'agit sans doute du plus ambitieux, car il met en scène une riche mythologie ; certainement un des romans les plus épiques - et les plus hilarants - jamais écrits. Il y est autant question d'Inuits convertis au judaïsme, de la Longue marche de Mao, de la dernière expédition de Franklin dans l'Arctique en 1845, que d'un corbeau maléfique et des six générations de la famille Gursky. Fresque de l'Amérique du Nord sur un siècle, de la fin du Far-West au début de l'industrialisation en passant par la révolution russe, la prohibition, la seconde guerre mondiale et les seventies. Solomon Gursky est un chef-d'oeuvre.

02/2016

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Rock

Flashback acide

Ca fait trois ans que l'on demande à Philippe Manoeuvre : " Quand est-ce que vous écrivez la suite de vos mémoires ? " Les voilà ! Dans ce nouveau livre, l'ancien rédacteur chef de la bible Rock&Folk, celui qui raconte la mythologie du rock comme personne au point d'être devenu un mythe lui-même, continue de raconter sa vie pied au plancher. Que raconte-t-il dans ce flashback ? Tout ce qu'il n'a pas mis dans le premier volume. Dans son style inimitable, drolatique, chevelu, Philman le passionné nous emmène dans ses trips rock à la rencontre des monstres sacrés, David Bowie, Iggy Pop, Lou Reed, Captain Beefheart, Lemmy de Motörhead... Il raconte sa plongée en URSS avec les Scorpions en 1988 avec les chars de l'armée russe derrière le rideau, il replonge dans la Convention du LSD, le produit star des sixties, et ses notes sous acide prises à Bâle, sur les bords du Rhin, il enquille sur les dessous de la Cannabis Cup d'Amsterdam avant de livrer quelques chapitres plus personnels top secret. Flashback comme un long solo de guitare psychédélique. Acide parce que le speed, la drogue, l'herbe, le LSD, la coke étaient, ces années-là, au coeur du tourbillon rock. Tout y passe, sans exception. Ses idoles en prennent, lui aussi. Cette fois, Philman ne nous épargne rien de ses montées (ni de ses descentes) et nous livre, au final, le chant d'une époque épique, le bon vieux temps du rock revisité.

11/2022

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Littérature étrangère

Le prophète muet

Les amis de Joseph Roth ont longtemps soutenu qu'il avait laissé un roman sur Trotsky. Le manuscrit de ce roman, datant des années 1928-1929, fut retrouvé en 1963 aux Etats-Unis. Le prophète muet ou, comme Joseph Roth l'intitula parfois, Friedrich Kargan, roman d'un jeune révolutionnaire, ne peut toutefois sans abus être tenu pour un "roman sur Trotsky". Il est vrai que le jeune Kargan, après avoir vécu dans les milieux de l'émigration communiste russe et avoir connu la Sibérie tsariste, participe à la Révolution de 1917 et devient l'un de ses chefs. Vrai aussi qu'il n'a cessé de détester Savelli, portrait transparent de Staline, et d'en être haï. Mais le parallèle ne saurait aller au-delà. En vérité, Friedrich Kargan, plus proche peut-être de l'auteur lui-même que de Léon Trotsky, incarne le destin d'innombrables intellectuels européens qui, entre les années 1910 et 1930, durent vivre non seulement le drame de la disparition des "valeurs individuelles", mais aussi celle du romantisme révolutionnaire condamné au nom de l'efficacité pratique et du rationalisme technicien. Le tableau de la vie des révolutionnaires émigrés en Suisse, leurs discussions dans les cafés de Vienne, le récit de l'initiation de Friedrich à l'action clandestine et de ses incursions dans "le beau monde", d'où naîtra une histoire d'amour, l'admirable amitié qui le lie à Berzeïev, et qui est la seule permanence de cette vie et de ce livre, font du Prophète muet une véritable Education politico-sentimentale des années vingt.

05/1972

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Littérature française

Les abîmes du coeur

1899. Ophélie Renaudet, la narratrice, est retirée du couvent, à l'âge de quinze ans, par son père. Elle s'ennuie ferme dans la demeure familiale, le manoir du Purgatoire, en Normandie, au bord de la mer. Dotée d'un tempérament passionné et curieux, refusant les restrictions que la société de l'époque impose aux jeunes filles, Ophélie tente de résoudre les mystères qui l'entourent : la disparition de son frère Hippolyte, l'histoire du Purgatoire... et l'énigme des abîmes du jour. Dans sa quête l'accompagneront d'autres figures de femmes, Blanche sa mère, romantique et fanée, Violette la primesautière, son amie de pension, Sarah la trop sage gouvernante de Violette, Lisette la servante au grand cour. Des hommes jalonnent aussi le parcours, le sombre abbé Delessert, Louis, frère de Violette, l'apprenti Arsène Lupin et Serguéi Alexandrovitch Maximov, aristocrate russe venu chercher au Purgatoire la trace d'une grande actrice autrefois aimée. A la recherche de Serguéi - le volage, Ophélie, déguisée en jeune garçon s'enfuit avec Louis pour Monte-Carlo et Venise où elle retrouve son amant et où Louis est tué dans une rixe. Déçue par son amant, mais décidée à prendre en charge son destin, Ophélie retourne au Purgatoire. Pourquoi une dernière scène la trouve-t-elle sur un bateau en partance pour le Nouveau Monde ? Collage - et décollage - des grands thèmes romanesques, ce livre à la fois parodique et romantique aborde, par un voyage à travers le temps, le rapport des femmes au corps, à l'érotisme et à la maternité.

03/1980

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Littérature française

Mon coeur était français...

1834, silhouette solitaire sur la route défoncée qui mène vers l'ouest, un gamin s'éloigne de la bourgade ukrainienne où vit sa famille. Hirsch Riesberg a treize ans. Comme tous les garçons juifs de son âge, il était sur le point d'être incorporé dans l'armée russe pour un quart de siècle. Sa destination : la France, le pays de la liberté pour les Juifs, 1600 km à franchir à pied. Au cours de son interminable errance à travers l'Europe, étranger parmi les étrangers, sans ressources, et la faim, des pasteurs luthériens le baptisent sous le nom de Jules Norberg. Arrivé enfin à Strasbourg, il trouve une place de saute-ruisseau chez Berger-Levrault, l'éditeur local. En peu d'années, le jeune homme va révolutionner cette modeste entreprise, qu'il transférera à Nancy en 1871 après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne. Elle deviendra l'un des pôles industriels et culturels de la Lorraine, et l'un des grands du secteur en France. Jamais Jules Norberg n'a fait mystère de ses origines. Il profite d'une cérémonie organisée en son honneur pour expliquer aux sept cents salariés de Berger-Levrault, en présence des autorités locales, d'où il vient et ce que la France représente pour lui. Mon coeur était français avant que j'aie vu la France, dit-il. On est en 1893. L'année suivante éclate l'affaire Dreyfus. Bientôt les rues de Nancy sont parcourues par des foules hurlant à la mort des Juifs. La folie me guette, écrit-il peu avant de mourir.

04/2021

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Compositeurs

Markévitch, musicien cosmopolite

On a pu dire de quelques musiciens : " Et la musique fut toute sa vie. " Pour Igor Markevitch, cela fait totalement sens. La collection Presto remet dans la lumière des personnages ou des thèmes suisses, illustres ou méconnus. Son ambition ? Offrir la synthèse la plus efficace possible (d'où le nom de la collection) sur les sujets les plus divers, mais en visant le public le plus large possible. Tous les titres ne compteront que 64 pages, avec les illustrations. Disciple de Nadia Boulanger, compositeur encensé dès son plus jeune âge et chef reconnu après la guerre, avant de devenir un grand interprète du répertoire russe et français, Igor Markevitch fut un acteur et témoin des plus grands mouvements artistiques du XXe siècle. Chef titulaire de l'Orchestre de l'Association des Concerts Lamoureux, de l'Orchestre national de l'Opéra de Monte-Carlo et de l'Orchestre de l'Académie nationale SainteCécile à Rome, il a occupé une place considérable et discutée dans le monde musical. C'est aussi un artiste engagé face aux défis de son temps dont il a savoureusement commenté les soubresauts. A travers son itinéraire mouvementé, qui nous fait revivre la tragédie de l'Europe et l'emmène de son port d'attache sur la Riviera vaudoise aux quatre coins de la planète, on découvre un personnage à multiples facettes, avec ses aspirations et ses ambivalences, qui mérite bien l'épithète de polyglotte. Surtout concernant un homme pour qui la musique aura été plus qu'un art : une philosophie de l'existence.

05/2021

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Archéologie

Les chrétientés orthodoxes post-byzantines face à l'Europe de la Réforme et des Temps modernes (1450

Les contributions rassemblées dans cet ouvrage s'intéressent aux circulations des hommes, des idées et des formes autour des chrétientés orthodoxes post-byzantines durant l'époque moderne (1450-1700). De Byzance à Paris, de Venise à Moscou, jusqu'à l'Ethiopie ou l'Egypte, l'art et la littérature sont empreints de similitudes et de correspondances qui sont les témoins de ces circulations. Si la réception des modèles varie selon le climat culturel et artistique, la capacité d'assimilation propre à chaque pays est un processus qui va de pair avec l'instauration de nouvelles valeurs sémantiques. Parfois, ce processus permet même d'atteindre une puissance expressive inédite. Dans certains cas, des obstacles issus de l'incompatibilité de certaines traditions esthétiques ou techniques peuvent ralentir, voire compromettre l'appropriation de nouveaux prototypes, non sans dégager des énergies conceptuelles originales. Quoi qu'il en soit, l'histoire fournit un trésor inestimable de modèles, appropriés et réinventés en dehors de leur contexte initial pour poser les jalons d'un renouveau souvent à travers une revitalisation d'anciennes énergies et conventions. Divisé en trois parties, le recueil permet d'abord d'observer les circulations entre le monde byzantin et l'Occident en s'intéressant à des sujets aussi variés que les études humanistes, l'architecture sacrée, la peinture et les stratégies iconographiques du pouvoir religieux et séculier. Les contributions traitent ensuite des circulations vers l'Empire russe. Enfin, une dernière section ouvre sur la relation entre passé et présent, autour de prolongements géographiques et chronologiques.

11/2023

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Histoire de la philosophie

Les mangeurs de viande

Descriptif du fournisseur L'écrivain et philosophe Russe Léon Tolstoï, principalement connu pour ses livres Guerres et Paix et Anna Karénine, était aussi un grand défenseur de la nature, pacifiste et militant acharné du végétarisme qu'il défend à travers ses écrits dont l'essai intitulé Les mangeurs de viande. La thèse défendue par Tolstoï peut être résumée en trois points : 1) Le luxe est mauvais ; 2) Notre alimentation est trop abondante ; 3) Il faut remplacer notre alimentation animale par une alimentation végétale. Au delà d'une simple lecture végétarienne ou pro-vegan, ce livre d'une vibrante actualité fut durant des decennies le livre de chervet des mouvements écologistes prônant la décroissance. Il fut également redecouvert dans les années 2010-2020 par les partis animalistes. Un ouvrage militant et percutant par un écrivain culte de la littérature mondiale dont l'on pensait déjà tout connaître. A decouvrir absolument. Extrait : Dans tous les actes de sa vie, l'homme doit apporter un esprit de méthode sans lequel le but qu'il poursuit ne saurait être atteint. Cela est vrai, qu'il s'agisse des choses matérielles ou immatérielles. De même qu'il sera impossible au boulanger de faire du pain, s'il n'a ni pétri sa pâte, ni chauffé son four, de même l'homme qui tendra vers une vie morale, ne pourra réussir qu'autant qu'il aura su acquérir les diverses qualités, dont l'ensemble fait qu'on peut dire de celui qui les possède

03/2023

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Littérature française

L'invention de la famille

Prémenry est une vaste propriété en bord de Loire où les grands-parents maternels de Sonia David, Lili et Ruben, ont fait le choix de s'installer dans les années 50 alors que rien ne les liait à la région. Le couple y accueillera jusqu'à leur mort leurs cinq enfants et treize petits-enfants. Si les robinets dans chaque chambre alimentaient ses rêves de petite fille, Sonia David en retient surtout un lieu ouvert aux arts et au débat, lieu mouvant où les meubles allaient et venaient sans attache particulière. Car jamais le passé n'y était célébré, au contraire : Lili et Ruben n'ont eu de cesse d'y transmettre l'esprit critique, le goût de l'altérité, le sens des responsabilités, le devoir de se modeler son propre destin, et de partir. La mère de l'autrice, tout comme ses quatre oncles ont pris la route, et d'autres nationalités. Ses douze cousines et cousins également, éparpillés à travers le monde, qui parfois même ne se connaissent plus les uns les autres. Peut-on encore parler de famille, et à quoi tient-elle précisément ? Et pourquoi cette injonction au départ ? Celle-ci trouve évidemment ses raisons dans l'histoire de Lili et Ruben : elle, issue de la grande bourgeoisie catholique marseillaise, lui, juif russe émigré et ancien déporté. Dans ce livre bouleversant d'humanité et de sincérité, Sonia David sonde les secrets, déroule un XXe siècle cosmopolite au fil des choix et parcours de chacun, et de chapitre en chapitre, explore cet héritage commun : le devoir de s'inventer.

04/2024

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Gestion des émotions

Le pouvoir de la surprise (même mauvaise !)

LA SURPRISE - Une émotion qui nous aide à nous sentir vivants. A vouloir tout contrôler, l'ennui nous gagne et nous éteint. Or ce qui fait le sel de la vie, c'est la surprise : une force brute que chacun peut exploiter grâce à son intelligence émotionnelle. En compagnie de scientifiques de renom, et fort de ses rencontres (avec un rescapé du couloir de la mort, un ancien négociateur du GIGN, un ex-espion russe...), Christophe Haag éclaire le pouvoir de la surprise dans notre vie et dévoile ses effets sur le cerveau. Exemples à l'appui, il explique comment : - réintroduire cette émotion dans notre quotidien, tant dans notre sphère privée que professionnelle ; - s'en servir pour sortir d'une situation épineuse, gérer un conflit ; - la tourner en force quand elle est mauvaise... En proposant des outils concrets pour apprivoiser l'inattendu, ce livre nous donne de nouvelles perspectives de vie ! "Ce livre passionnant sur la surprise est surprenant de bout en bout". Edgar Morin "Ce n'est pas une surprise que Christophe Haag soit l'auteur d'un livre extraordinaire". Peter Salovey, président de l'Université de Yale "L'intuition profonde d'être au bon endroit avec la bonne personne. C'est ce que j'ai senti quand j'ai rencontré Christophe... A vous de vous faire votre avis ! " Eric Antoine Christophe Haag, spécialiste de l'intelligence émotionnelle, docteur, professeur- chercheur à Emlyon, a co-fondé l'entreprise Génération QE. Il est l'auteur, entre autres, de La Contagion émotionnelle et Provoque ta chance ! (Albin Michel). www. christophe-haag. com

03/2024

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Thrillers

Mort sur le Transsibérien. Une enquête d'Olga Pouchkine

UN "COZY MYSTERY" PALPITANT, MALICIEUX ET TOUCHANT AU COUR DE LA SIBERIE Bienvenue à Roslazny, un petit village assoupi de Sibérie, enseveli sous la neige, engourdi par le froid. Olga Pushkin est la garde-barrière du village. C'est elle, notamment, qui veille au bon déroulement du passage du majestueux Transsibérien, depuis la petite maison où elle vit seule avec son hérisson et son amour de la littérature. Car la littérature, c'est la grande affaire de la vie d'Olga ; et son rêve, c'est de rejoindre l'université de Tomsk - l'Oxford sibérien - et de quitter Roslazny où jamais rien ne se passe... Mais la chape de silence et de froid qui semble congeler le village va bientôt se fissurer : lettres anonymes et petits larcins vont réveiller la rumeur de l'existence d'une Baba Yaga, ces sorcières féroces qui se cacheraient dans les immensités gelées de la taïga russe. Et lorsqu'un touriste américain tombe du Transsibérien après avoir été égorgé, la bouche pleine de pièces de 10 roubles, l'angoisse s'empare de Roslazny. Un deuxième mort, et c'est la panique dans le village ; d'autant plus que l'inspecteur en charge de l'enquête, l'énigmatique et boudeur Vassily Marushkin, se retrouve emprisonné par son machiavélique supérieur, l'inspecteur-chef Babikov. Alors Olga va devoir mener elle-même l'enquête, d'abord pour disculper Vassily, puis pour comprendre qui sème ainsi le trouble à Roslazny. Mais le temps presse, et les pistes semblent se perdre dans la brume qui encercle le village...

11/2023

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Aventure

Le voyage extraordinaire Tome 11 : Cycle 4 - Voyage au centre des terres. 2/3

La quête des origines ... Emilien et Noémie ont aidé à libérer l'Angleterre mais la guerre n'est pas finie pour autant. Le Major Winfrey ne tarde pas à venir les chercher avec des nouvelles alarmantes : les laboratoires européens travaillant en secret sur les technologies obscures ont été réduits en cendre par des robots russes ! Les laboratoires anglais pourraient être leur prochaine cible ! En tout cas, cette fois-ci, pas question pour les enfants d'opérer seuls : les autorités veulent les tenir à l'oeil. A Londres, Emilien et Noémie rejoignent les bureaux secrets du le Mi3 et sont associés au Professeur Payton. Ce biologiste cellulaire a remarqué leur singularité génétique, ce qui pourrait expliquer leur proximité avec les technologies obscures. Les enfants y voient le moyen d'améliorer leur détecteur et de retrouver leurs parents. Mais une attaque menée par Hector et ses robots russes les oblige à fuir. Suivant le signal de leur machine, ils découvrent une île cachée dans les nuages ! C'est là que nos amis font la connaissance de Mathilde. Cette fillette, encore plus érudite qu'eux, semble avoir la même singularité génétique. Elle survit ici depuis un moment, avec pour seule compagnie son robot Pops. Où sont ses parents ? Quel lien ont-ils tous avec les technologies obscures ? Nos deux héros vont tenter de le découvrir, malgré la menace Russe toujours plus proche. Une chose est sûre, Mathilde prouve qu'ils ne sont pas seuls à avoir une singulière destiné. Reste à savoir quels horizons celle-ci les amènera à dépasser ...

05/2023

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Collège

La ferme des animaux

La célèbre fable politique d'Orwell à redécouvrir dans une nouvelle traduction avec une préface de l'auteur. Edition enrichie d'un accompagnement pédagogique et d'illustrations. Le roman : La Ferme du manoir, tenue par M. Jones, est un terrible endroit pour les animaux qui sont exploités, négligés et mal nourris. Quand Major, un cochon vieux et sage, raconte son rêve de liberté pour les bêtes de la ferme, il déclenche une enthousiasmante révolution. Les animaux, débarrassés de l'homme, vont pouvoir gérer à eux seuls la République des animaux. Mais bientôt, les cochons deviennent les nouveaux maîtres de la Ferme... Inspirée par la Révolution russe et la montée du stalinisme, cette fable politique montre tout le génie de George Orwell qui, par l'allégorie animalière, parvient à dénoncer les armes du totalitarisme : la propagande, la terreur et le mensonge institutionnel. Les objets d'étude : Agir dans la cité : individu et pouvoir / Dénoncer les travers de la société (classe de 3e) L'accompagnement pédagogique : Une présentation visuelle et accessible pour découvrir l'auteur, l'époque et le genre de la satire animalière Les roman et des extraits audio des passages clés Des séances d'étude de l'oeuvre avec des questions, des encadrés sur les grandes notions littéraires et des activités variées Un groupement thématique de textes et d'images pour approfondir le thème : fables politiques Un bilan pour retenir l'essentiel Méthode : des fiches simples et efficaces pour travailler ses compétences et se préparer au Brevet Le vocabulaire essentiel

04/2024

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Thrillers

The Gray Man Tome 2 : La cible

Connu sous le pseudonyme de Gray Man, ce tueur à gages est devenu légendaire pour sa discrétion et son efficacité. Aujourd'hui pris entre deux feux - tuer un dictateur africain ou lui laisser la vie sauve -, le Gray Man est devenu la cible. Adaptée et diffusée en 2022, avec Chris Evans et Ryan Gosling, cette aventure a été l'un des plus gros succès d'audience de Netflix. Au tour du Gray Man de devenir la cible... La suite du best-seller de Mark Greaney, l'un des plus gros succès de Netflix Il y a quatre ans, Court Gentry a été trahi par les siens. Depuis, cet ancien agent de la CIA est devenu tueur à gages. Et tous le connaissent désormais sous le nom du Gray Man. Aujourd'hui, un " vieil ami " qu'il croyait mort reprend contact avec lui. Et Gray Man n'a d'autre choix que d'accepter la mission quasi impossible que lui confie ce marchand d'armes russe : abattre un président africain. Mais la CIA a d'autres visées pour le dictateur. Elle le veut vivant. Gray Man se retrouve dès lors pris entre deux feux. Quoi qu'il fasse, il mécontentera l'un des deux camps. Et il le paiera au prix fort. Aujourd'hui, la cible c'est lui. " Aucun temps mort ! Tourner les pages de ce thriller explosif donne l'impression d'être au coeur d'un jeu vidéo. " The New York Times " Le Gray Man ? Un Jason Bourne dopé au Redbull et aux amphétamines ! " The Memphis Commercial Appeal

06/2023

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sociologie du genre

Féminisme

Féminisme : mot explosif, chargé de batailles, d'identifications et de contradictions. Mot d'importance donc pour la collection Le mot est faible, dont la professeure en études de genre Eléonore Lépinard s'empare ici avec brio pour le recharger d'une exigence toujours renouvelée de penser ses propres contradictions et de réinventer de nouvelles pratiques d'émancipation. Si le mot " féminisme " est explosif, c'est qu'il serait pour certaines porteur d'excès, d'une demande d'égalité risquant de renverser l'ordre établi, d'un désir d'imposer de nouvelles identités ou de prescrire un nouveau langage. Le féminisme brûle en effet : des " pétroleuses " incendiaires de la Commune de Paris, aux soutiens-gorges que les féministes du Mouvement de libération des femmes auraient brûlés, ces mythes tenaces associent dans notre imaginaire collectif les féministes avec un feu ravageur. L'incandescence de ce mot est aujourd'hui ravivée, à coups de hashtags, de témoignages et de colères rendues publiques, de manifestations et de chorégraphies à dimension planétaire. Il y a aussi danger quand certaines voudraient non pas s'opposer au féminisme et à ses demandes, mais au contraire se l'approprier, en donner une définition commune et légitime pour toutes celles et ceux qui voudraient se revendiquer de ce projet politique. Les luttes pour imposer ce que devrait être le " vrai " féminisme, sont aussi chargées d'affects, d'histoires et de conflits. Les rassemblements de toutes, #NousToutes, contrastent avec les conflits et colères, les #NousAussi clamés par les excluexs d'un discours qui se veut universaliste mais qui ne manquerait pas de toujours ériger des frontières, des clôtures autour d'un " bon " féminisme, accessible à certaines et pas à d'autres. Il faut dire qu'avec les féminismes revendiqués de Beyoncé, de Sheryl Sandberg, de Chimamenda Ngozi Adichie, d'Elisabeth Badinter, d'Annie Ernaux, d'Amandine Gay, d'Adèle Haenel... ou d'Emmanuel Macron, on dispose d'autant de versions, contradictoires, opposées, oxymoriques ou alliées à explorer. La tendance à qualifier le féminisme indique que ces versions semblent pouvoir se multiplier à l'infini : business feminism, féminisme radical, féminisme néolibéral, féminisme matérialiste, afro-féminisme, transféminisme, féminisme queer, écoféminisme... Devant cette avalanche de tendances on peut se demander si le mot a vraiment encore un sens, s'il peut désigner un projet commun dont les contours seraient identifiables. Comment un mouvement qui semble s'énoncer au nom d'un sujet qui a l'apparence de l'évidence, les femmes, peut-il s'avérer si protéiforme ? Comment peut-il être étiré jusqu'aux limites de ses possibilités et de son histoire puisqu'il devient revendiqué par des fractions de ceux-là même qui l'ont tant combattu, les idéologies de droite voire d'extrême droite ? Y a-t-il encore un dénominateur commun ? Le féminisme est-il voué à l'éclatement et la récupération ou peut-il continuer de nourrir nos imaginaires, nos désirs, nos luttes et nos vies ? L'autrice défend ici brillamment que ces luttes et ces conflits sont essentiels au féminisme, au sens où ils en constituent l'essence même et sont aussi essentiels à sa dynamique propre. Pour autant, accepter l'importance de ces conflits n'est pas céder au relativisme : toutes les versions du féminisme ne sont pas bonnes à adopter ou équivalentes. Loin de là. Le féminisme porte une exigence toujours renouvelée de penser ses contradictions, de répondre à celles qui en contestent les frontières, de réinventer de nouvelles pratiques d'émancipation.

02/2024

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Guides de France

Balade en région Centre

Paysages écrits, paysages décrits, par Georges Buisson "Tout ce que l'artiste peut espérer de mieux c'est d'engager ceux qui ont des yeux à regarder" prévenait George Sand. La Région Centre recèle des richesses inégalées ! Cette région, qui se décline à la manière d'une fleur à six pétales correspondant aux six départements qui la composent, est de fait composée d'espaces géographiques qui en font sa richesse : Sologne, Gâtinais, Berry, Touraine, Orléanais, Beauce, Brenne, Axe ligérien, Sancerrois... , territoires sensibles fécondés par la présence des écrivains qui, à leur manière, les ont célébrés. Anatole France, Balzac, Colette, Gaston Couté, Max Jacob, Hervé Bazin, Henry de Monfreid, George Sand, Marcel Proust, Maurice Genevoix, tous entrés dans notre Panthéon littéraire. D'autres plus méconnus et qu'il conviendra de découvrir : Marguerite Audoux, Marcel Béalu, La Tour du Pin, d'autres encore, vivants de nos jours et qui reprennent le flambeau : Nancy Huston, Diane de Margerie, Jean-Christophe Rufin, ... La liste est longue et incomplète et son énoncé donne un incroyable tournis. Leurs regards démultipliés ne sont que les leurs, tout comme leurs ressentis. Et c'est bien en cela que leurs perceptions intimes nous passionnent ! Elles ne se contentent pas de reproduire de simples photographies insipides ou d'anonymes dépliants touristiques. Ces écrivains, si différents les uns des autres, réinventent littéralement ce qu'ils nous donnent à percevoir. Ils réinterrogent ce qui les environne. Sans doute transposent-ils par leurs créations la simple réalité, l'idéalisent-ils, pour notre plus grand plaisir, dans une sorte de "mentir-vrai" qui nous comble. Regarder, certes, mais autrement comme Colette qui constatait : "Nous ne regardons, nous ne regarderons jamais assez juste, jamais assez passionnément... " C'est ce que fait encore aujourd'hui, avec talent, Diane de Margerie quand elle fait chanter au bout de sa plume ou sur les touches de son ordinateur "les nuages d'étourneaux qui, tout à coup s'abattent sur la Beauce, les grandes machines agricoles aux yeux rouges, le crépitement des moissons... " Chacun de ces écrivains nous invite donc à exercer un autre regard sur ce qui nous entoure et sur ce qu'on risquerait, tout simplement, de ne plus voir. Ce faisant, ils donnent à notre Région une épaisseur presque charnelle, bien éloignée de la froideur administrative ou de la simple promotion touristique. Avec eux notre Région respire, elle est vivante, elle palpite. Pourrions-nous dire qu'elle se laisse caresser ? Quand Balzac, évoquant la capitale de la Touraine, écrit que "Tours a été et sera toujours, les pieds dans la Loire, comme une jolie fille qui se baigne et joue avec l'eau". , ne nous fait-il pas ressentir mieux que quiconque, la sensualité de cette cité qui s'étire le long du plus féminin des fleuves ? Rien n'est plus subjectif que cette pertinente perception et c'est tant mieux ! Colette, elle, nous offre encore : "La colline (qui) fume de pruniers blancs, chacun d'eux immatériel et pommelé comme une nue ronde" Il y a dans cette respiration du paysage une offrande, presque intime et tellement généreuse, qui nous touche et qui nous fait voir ce qui ne pourrait se voir au simple premier regard. Il y a dans toute ces créations littéraires, des plus anciennes aux plus récentes, un sésame miraculeux qui nous ouvre les portes de la Région Centre. Chacun pourra alors, d'un point à l'autre, errer, nourri des imaginaires et de la réalité de tous ces écrivains, cueillir ici ou là les plus belles de leurs pages et se construire, livre à la main, une perception d'un territoire régional qui fait sens et qui frémit. Alors, peut-être dirons-nous comme Anatole France : "Je n'ai pas trouvé d'endroit qui convient mieux au climat de mon coeur... " En cela, le regard de l'artiste en général et de l'écrivain en particulier, sera toujours irremplaçable. N'étant pas volontairement objectif, il aiguise nos sens et notre appétit. La Région se trouve ainsi chantée, célébrée, auscultée malgré elle par la magie de l'écriture. Sa physionomie en est sublimée, presque sacralisée pour devenir la magnifique réalité d'un patrimoine immatériel empreint de sensualité. Le livre peut alors devenir, tout simplement, le bâton qui accompagnera le voyageur, de lieu d'écriture en lieu d'écriture, de territoire écrits en territoire décrits. Une manière de ressentir profondément ce qu'il y a de plus riche et de plus mystérieusement caché dans cette Région si "littérairement habitée" . Jean- Christophe Bailly ne dit pas autre chose, et certainement mieux, dans son passionnant ouvrage "Le Dépaysement" : "Sans doute suffit-il d'errer un peu plus longtemps, ou d'avoir quelque chose de précis à faire (une démarche, une course, une visite) pour que l'épaisseur de l'indifférencié se défasse et qu'apparaisse un trait saillant, une surface brillante, un reflet changeant ou pour que ce que l'on jugeait totalement replié s'entrouvre". Alors, aucune hésitation à avoir : bonnes lectures et bons voyages !

11/2012

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Histoire internationale

Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918

Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, " Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre "), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, " La guerre ") que nous présentons ici dans sa première édition française. Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant. Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Epoque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (A l'Ouest, rien de nouveau), " une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ". Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela " l'époque des guerres e des révolutions ". Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires – l'Ottoman, et l'Austro-hongrois – a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient. Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup – l'Internationale socialiste – a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et " suspendue " en temps de guerre. C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande – jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen – aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. A l'exception de la Russie. En effet, " quelque chose de nouveau " entre en scène " à l'est ". La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière – corrompue par les miettes de superprofits – explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe. La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'Etat oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes. La " rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste " se réfère à l'immense " crise de déséquilibre " représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel. La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur. Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements. Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au " triomphe de la folie " déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques. De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai. Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring. On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand. Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à " la grève générale politique de masse ", une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la " thèse erronée d'Engels " contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet. Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi. La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion – dès avant le déclenchement du conflit – de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la " défense des intérêts nationaux ". A une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse. Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : " A chaque balle, un Russe / A chaque coup de baïonnette, un Français / A chaque coup de pied, un Britannique ! " Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir. Le chapitre sur la guerre en tant qu'" affaire " est instructif. " Business as usual ", écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles " l'or était distillé à partir du sang humain ". Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais. Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse. Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux. " Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre ", écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ? " Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. " Et encore : " Le désarmement était une utopie. A tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. " La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme. En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : " Certains Etats se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les Etats-Unis comme la première puissance du monde. Certains Etats impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les Etats s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution ! " Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.

05/2014

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Policiers

Surveille tes arrières !

Preston Fareweather est un personnage odieux. Il a trouvé refuge au Club Med, sur une île des Caraïbes, afin d’échapper aux poursuites judiciaires engagées par ces cinq ex-épouses bien décidées à lui faire payer— dans tous les sens du terme — son comportement infâme. C’est dans ce décor paradisiaque où il s’ennuie à mourir, car il ne pense qu’à retrouver sa chère ville de New York, qu’il commet une énorme erreur : il sympathise avec un personnage aussi repoussant et horripilant que lui, un certain Arnie Albright, receleur de son état et… relation « professionnelle » de John Dortmunder.Arnie est parti dans les îles contraint et forcé par ses proches excédés, afin de subir une « cure » qui le métamorphosera. La cure a fonctionné au-delà des espérances ; la preuve, Arnie propose à Dortmunder et à sa bande un coup en or : cambrioler l’appartement de Preston en l’absence de celui-ci. Il s’agit d’un duplex avec terrasse situé dans la Cinquième Avenue ; il est rempli d’œuvres d’art et insuffisamment protégé.Malheureusement, Dortmunder et ses amis sont détournés de cet objectif prometteur par un gros problème. Leur repaire, leur antre, l’endroit où ils se sont toujours réunis et où ils se réuniront toujours, le fameux O.J. Bar & Grill, est tombé entre les mains de la pègre, la vraie !Dès lors, voilà Dortmunder contraint de chasser deux lièvres, ou plutôt deux « faisans » à la fois. Le drame n’est pas loin.Ils sont tous là. Pas un ne manque à l’appel pour le douzième opus de la série : John, Andy, Stan, Arnie, Tiny, flanqués de leurs épouses, fiancées ou mères. Ils sont sur un gros coup qui ne peut pas rater. Hélas, la vie — et surtout celle de John Dortmunder — est pleine d’événements imprévisibles, de ceux qui se produisent à votre insu, évidemment…Donald E. Westlake a quitté le monde des vivants le 31 décembre 2008, mais ses immortels personnages sont encore parmi nous. Quel délice de retrouver tous les ingrédients qui ont fait le succès de ses romans : une intrigue en béton, des dialogues désopilants, un sens du rythme à nul autre pareil et un enchaînement de situations rocambolesques, hilarante mise en perspective de la vaine gesticulation humaine.

06/2010

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Critique littéraire

Victor Hugo. Tome 2, Pendant l'exil : 1851-1864

Le premier tome de cette biographie racontait la vie d'un grand écrivain français. Ce deuxième tome tente de suivre celle d'un génie. Entre Napoléon le Petit (1852), pamphlet contre Louis Bonaparte, et William Shakespeare (1864), le livre des livres, Victor Hugo publie coup sur coup Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des siècles (1859) et Les Misérables (1862). A ces dix-sept volumes (508 chapitres, 292 poèmes, 27 000 vers) s'ajoutent deux poèmes colossaux et inachevés, La Fin de Satan et Dieu, ainsi que quantité d'autres titres, et même un album de dessins. Ces œuvres publiées, commencées ou presque terminées sont plus nombreuses que celles écrites avant l'exil. Cette période sans équivalent dans l'histoire d'aucune autre littérature avait souvent été étudiée par fragments ; jamais encore elle n'avait été présentée dans son ensemble. Pourtant, une quête métaphysique ininterrompue et l'élaboration d'une philosophie complète méritaient bien de ne pas être réduites aux amours ancillaires et aux esprits frappeurs. Il fallait tout reprendre dans l'ordre ; proposer la reconstitution la plus fidèle possible ; la donner à lire, à voir, et à entendre. Partager l'exil de Victor Hugo ; entrer dans son " goum " composé de son épouse qui veille sur ses intérêts, de son fils Charles qui acclimate toutes les nouveautés (photographie, tables tournantes...), de François-Victor qui traduit Shakespeare, de sa fille Adèle, la musicienne, qui tient son journal et sombre dans une folle passion, d'Auguste Vacquerie, qui supporte mal la vie insulaire, de Juliette Drouet enfin, dont la présence et les lettres offrent un contrepoint spirituel et salutaire. A Bruxelles et à Jersey, le cercle international des proscrits politiques occupe Victor Hugo au premier chef, tout comme la figure des Etats-Unis d'Europe et de la République universelle appelés à succéder au Second Empire. A Guernesey, il ajoute à ses activités l'aménagement de sa première maison, Hauteville House. Malgré l'exil, il entretient des liens riches et complexes avec la France, l'Europe et l'Amérique. De nouvelles figures élargissent le cercle de ses relations (Flaubert, Baudelaire), d'autres font leur entrée dans son panthéon : Michelet, George Sand, John Brown, Garibaldi, et aussi Eschyle, Job, saint Paul, Dante, Shakespeare... " Collez votre oreille à ces colosses, vous les entendrez palpiter. "

11/2008

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Critique littéraire

Mille lettres inédites à Georges Louis. 1890-1917

L'immense correspondance inédite adressée pendant près de trente ans (1890-1917) par Pierre Louÿs à son frère le diplomate Georges Louis (1847-1917) est une œuvre capitale de l'auteur d'Aphrodite, peut-être la plus riche et la plus variée, en tout cas celle où il exprime avec le plus de liberté sa personnalité complexe et parfois contradictoire. Grand commis de l'Etat, Georges Louis fut en poste au Caire, de 1893 à 1902, puis à Paris, et enfin ambassadeur de France en Russie (1909-1913). Demi-frère de Louÿs, qu'il avait élevé à la mort de leur père en 1889, il constitua très vite pour l'écrivain un second père, et un confident très intime. Très tôt, Louÿs prit l'habitude de lui adresser de longues lettres, pour lui conter en détail sa vie, ses occupations, ses rencontres, ses projets littéraires, ses lectures, ses réflexions, et aussi ses amours. On pourrait même parler de journal intime, tant Louÿs éprouve le besoin constant d'écrire à son frère, pour lui adresser le compte rendu détaillé de ses journées. Ces lettres nous montrent d'abord Louÿs dans sa vie quotidienne : un écrivain exigeant et raffiné, mais éprouvant des difficultés croissantes à s'adapter aux temps modernes et à la " littérature industrielle ". Sa création littéraire se trouve éclairée par des lettres constituant un commentaire particulièrement aigu de la genèse d'œuvres comme Les Chansons de Bilitis, Aphrodite, Poëtique et Pervigilium Mortis. La politique tient aussi ici une place très importante : grandes crises internationales (Fachoda, Agadir), fréquents commentaires sur l'actualité française ou européenne, l'expansion coloniale, la guerre de 1914-1918. Bien d'autres sujets sont abordés au fil des lettres : l'histoire littéraire, les voyages, la musique, le Tout-Paris de l'époque, et naturellement les amis de Louÿs : Gide, Valéry, Wilde, Mallarmé, Heredia, Debussy, Farrère, Tinan, etc. On y trouvera aussi des confidences, souvent très détaillées, sur ses maîtresses Zohra bent Brahim et surtout Marie de Régnier. Tout cela dessine l'image d'un Louÿs étonnamment divers, et qui vécut surtout pour l'art et les livres. Foisonnante, extrêmement variée, écrite dans un style soutenu, qui évite aussi bien le solennel que le négligé, cette correspondance prend figure d'œuvre littéraire à part entière, en même temps qu'elle constitue un document de premier ordre sur Louÿs comme sur son époque.

05/2002