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Lucien Bély, Géraud Poumarède

Extraits

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Beaux arts

A l'enseigne de Gersaint. Edme-François Gersaint, marchand d'art sur le pont Notre-Dame (1694-1750)

Rarement un tableau aura autant inspiré critiques et historiens, écrivains et historiens de l'art. La littérature consacrée à L'Enseigne de Gersaint - somptueuse évocation d'un riche commerce de tableaux sous la Régence - est immense. Pourtant, le marchand qui se cache derrière le chef-d'œuvre de Watteau est largement resté dans l'ombre. A-t-il seulement vendu les tableaux et les objets de laque raffinés représentés par le peintre ? Sa boutique présentait-elle quelques ressemblances avec le bel espace décrit par Watteau ? En un mot, Edme-François Gersaint (16941750) est-il le marchand de L'Enseigne ? Fondé sur de très nombreux documents d'archives inédits, ce livre rétablit le véritable visage de Gersaint, marchand d'art et ami de Watteau, mais aussi initiateur des ventes publiques avec catalogue telles que nous les connaissons aujourd'hui, éditeur d'estampes et trafiquant de livres libertins. Visionnaire, Gersaint fournissait à ses contemporains le superflu, chose très nécessaire comme l'on sait. Sa boutique, établie sur le pont Notre-Dame à Paris, était remplie de tout un fourbi de marchandises dont la liste est étourdissante : tableaux, dessins et gravures voisinaient avec les objets de laque, les porcelaines de Chine, le thé vert, les curiosités naturelles, les instruments scientifiques. Fréquentée par d'innombrables amateurs, elle a vu défiler les collectionneurs les plus modestes comme les plus illustres, à l'affût de l'objet rare ou de l'œuvre précieuse. Buffon, la marquise de Pompadour, la reine de Suède comptaient parmi les clients de Gersaint. En imposant sur le marché de l'art français des peintres nordiques peu connus du public, en favorisant l'adaptation des motifs de Watteau dans les arts décoratifs, en promouvant les curiosités naturelles, en particulier les coquillages, et en participant à la diffusion de la création artistique française jusqu'aux confins de l'Europe, Gersaint a écrit une page de l'histoire du goût. Ce travail a reçu le prix Bruno-Pons en 2001.

11/2002

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Cinéma

24 images/seconde. Séquences de mémoire

" En scène " depuis l'âge de deux ans et demi, Marina Vlady donne sa première réplique à Gaby Morlay devant une caméra à l'âge de dix ans... 24 images/seconde est l'occasion de " tourner " avec elle autour du monde, d'Espagne en Italie et d'Afrique en Russie, d'évoquer maintes grandes figures du cinéma mondial : John Huston, Alberto Sordi, Anna Magnani, Marcello Mastroianni..., pratiquement tous les acteurs de cette génération ou de la précédente, autant de metteurs en scène, aussi divers que Jean-Luc Godard, Ettore Scola, Marco Ferreri ou Orson Welles. Mais ce ne serait là qu'un bel album, si chaque portrait de comédien ou chaque évocation de film n'était l'occasion de faire pénétrer le lecteur dans les arcanes du milieu lui-même et trouver réponse à ces questions que chacun se pose en voyant jouer un acteur ou une actrice comment choisit-on un scénario ? Pourquoi accepte-t-on de tourner un premier film promis à l'insuccès ? Comment se manifeste l'irrépressible envie d'un rôle quand on est prêt(e) à tout pour l'obtenir ? Comment mime-t-on l'amour sous l'ail de la caméra (et des techniciens) ? Comment évite-t-on de se répéter, de ressembler au " rôle-phare " auquel les autres veulent à tout prix vous identifier ? Et l'actrice n'oublie pas non plus d'évoquer la part la plus créatrice et sans doute la plus vibrante d'une carrière de comédienne : le théâtre. Ce livre est aussi l'occasion pour Marina Vlady de raconter des souvenirs beaucoup plus personnels. C'est Simone Signoret qui lui avait conseillé d'écrire son premier livre sur Vissotsky. C'est Léon Schwarzenberg, son dernier compagnon, qui lui tint lieu de premier lecteur pour le manuscrit de 24 images/seconde. Un livre où chacune et chacun de ceux qui ont hanté les salles obscures au fil de ces dernières décennies retrouvera le chemin parcouru par Marina Vlady en un demi-siècle d'histoire du cinéma.

01/2005

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Musique, danse

Dieux et divas de l'opéra

Art d'exhibition et art populaire, l'opéra est un monde fantastique et enchanteur : les décors et costumes splendides, les illusions produites par les machines soutiennent le charme puissant des voix qui, à la scène comme à la ville, provoque les passions. La diva appartient pleinement à la magie de cet univers : les applaudissements que mérite son talent sont prolongés par une adoration qui entraîne les extravagances et parfois les caprices. En retraçant la carrière de plusieurs centaines de ces interprètes illustres, Roger Blanchard et Roland de Candé, tout en laissant sa part au mythe et en relatant de nombreuses anecdotes, brossent une histoire de l'opéra : on passe ainsi des virtuoses de cour, des grands castrats et des prime donne qui fleurissent dans l'Europe baroque (Florence, Venise et Naples, Paris, Vienne, Prague, Dresde...) à l'époque reine où triomphent les divas, telles la Malibran ou la Pasta. A ce triomphe du bel canto, dominé par les Italiens (Rossini, Bellini, Donizetti...) succède un approfondissement dramatique qui, tout en exigeant des interprètes un héroïsme immense, s'attache moins au " beau chant " cultivé pour lui-même. Verdi et Wagner imposeront de nouveaux styles vocaux. Après la tragédie des deux guerres mondiales, peut-il exister encore des dieux et des divas ? Le temps des Malibran, Jenny Lind, Patti, Melba est révolu. Dans les années 1950, le mythe s'est trouvé passagèrement revivifié par la personnalité de Maria Callas : son destin tragique a fait d'elle la dernière diva. Alors que, de nos jours, la rigueur exigée fait perdre aux chanteurs leur " aura ", que le professionnalisme est la norme et que les grands chefs d'orchestre imposent leur autorité musicale aux divinités soumises, on retrouvera dans ce livre une époque révolue où les aficionados assiégeaient la loge d'une cantatrice, arrêtaient sa voiture dans la rue, provoquaient sur son passage une véritable émeute, donnaient la sérénade sous ses fenêtres...

10/2004

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Développement personnel

Le Chemin, la Vérité et la Vie. Rompre avec le Monde, fusionner avec la Vie

Ce livre n'est pas un livre. Il est une invitation formelle ; un ticket d'or pour marcher vers une vision de la vie plus épurée, plus libre, plus épanouie... puis pour la concrétiser, et l'incarner. Nous vous y trompez donc surtout pas ; il ne faudra pas en rester là, assis à simplement lire et se laisser inspirer par les nombreuses pensées, observations et photographies présentes au coeur de cet ouvrage, bien que celui-ci puisse tout à fait être tranquillement parcouru ainsi, de page en page. A l'instar de son précédent livre percutant et du même acabit, vous serez ici aussi conviés avant tout par C.C. Atman à expérimenter personnellement le contenu. Oui, vous devrez donc bel et bien vous lancer dans une marche, aux côtés de l'auteur, pas à pas, journée après journée, sur le chemin que vous aurez choisi d'emprunter. Qu'il s'agisse pour vous de suivre l'un des Chemins de Compostelle, comme fortement suggéré, ou de vous offrir une longue échappée sur un Chemin de Nature ou de Grande Randonnée (GR), le décor est posé, et l'aventure peut commencer. Ce livre n'est donc pas un livre. Il est avant tout un ami bienveillant vous défiant de vous lancer avec lui sur le long Chemin intérieur de la Vérité et de la Vie. C'est un compagnon vous invitant pour un instant à la simplicité, au mouvement et à un certain dénuement pour rompre avec le monde, et ainsi fusionner avec la Vie. C'est une invitation au voyage ultime, qui peut avoir lieu à chacun de vos pas ou entre chacune des réflexions directrices présentes en ces pages. Une chose est certaine : ceux et celles qui y répondront et qui oseront se lancer sur ce Chemin verront la perspective et les priorités de leur vie profondément changer, vers une plus grande et simple liberté. Ce ticket que vous vous offrez est celui d'une expérience inégalée qui est par conséquent garantie... ou remboursée.

06/2019

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Histoire de France

Paris est une guerre 1940-1945. Un recueil de reportages

A l'instar de la courageuse Nellie Bly, Janet Flanner est une journaliste culottée. Née à la fin du XIXe siècle à Indianapolis dans un milieu quaker cultivé et bourgeois, étudiante en lettres à l'université de Chicago, critique théâtrale pour le quotidien local, l'Indy Star, elle se marie pour échapper à sa mère et suit son époux à New York. Elle y fréquente la bande de l'Algonquin, des auteurs, comédiens, dramaturges bourrés de talent et d'esprit et y rencontre le grand amour de sa vie, Solita Solano, comme elle journaliste et aspirante écrivaine. Janet quitte son mari et les deux femmes partent visiter l'Europe avant de s'installer en 1922 à Paris, et d'y vivre libres. Trois ans plus tard, le New Yorker lui propose d'écrire toutes les deux semaines une Lettre de Paris, sous le nom de plume de Genêt. Ce qu'elle fera brillamment tout en publiant, dès le début des années trente, des reportages sur l'Europe en proie à ses démons. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Janet Flanner rentre au pays. Pour autant, à dix mille kilomètres, elle continue à raconter aux Américains Paris et la France sous le joug nazi, aussi précisément que si elle y résidait encore. Tantôt grave et tantôt ironique, elle explique, décortique, suppute, griffe, pointe les petites et les grandes lâchetés et l'héroïsme au quotidien. Plus elle enquête, plus elle écrit, plus sa détestation de la barbarie nazie s'accroît. Vifs, précis, documentés, ses articles restent parmi les meilleurs de ceux qu'on a pu lire sur la France occupée. La profusion de détails, du plus sombre au plus dérisoire, qui portent sur tous les sujets possibles (le marché noir, l'économie, l'argent, la mode, la nourriture, le travail, l'éducation, la presse, l'Eglise, l'antisémitisme, etc.), compose une fresque minutieuse assemblée comme un collage. Paris est une guerre, tout autant qu'une plongée fascinante dans la France occupée, est un régal de lecture et une mine pour les férus d'histoire.

05/2020

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Philosophie

D'une philosophie à l'autre. Les sciences sociales et la politique des modernes

À l'origine, avec Socrate, la philosophie est une forme singulière de discours par lequel, selon Max Weber, on «coince quelqu'un dans un étau logique». Acte politique de résistance à un certain dévoiement de la parole publique et politique, le dialogue philosophique exige de ses interlocuteurs non plus qu'ils se conforment à un type de vérité susceptible d'exposition doctrinale, mais qu'ils entrent dans sa recherche commune - que la vie commune se reconfigure à travers ce type d'expérience dont la philosophie dégage le socle. Or, la situation change du tout au tout avec l'émergence au XIXe siècle des sciences sociales qui font leur miel, à l'âge démocratique, de la connaissance relative au gouvernement des hommes, aux groupements qu'ils forment, aux liens qui les rassemblent, aux régimes de pensée et d'action qu'on peut y rattacher. Auguste Comte appelle à passer de la philosophie métaphysique à une autre, positive, dont la seule fonction, ancillaire et résiduelle, est d'aider à la clarification et à l'articulation méthodologiques des travaux scientifiques. Assurément, à la manière de la Grèce ancienne, les sciences sociales ont imposé un nouvel «état logique» au discours public, opposé leur résistance mentale et normative à une conjonction délétère entre parole et pouvoir politique, et, en définitive, modifié la perception que les individus ont de leur existence dans leur situation sociale et politique en même temps qu'elles inventent des manières d'agir sur cette situation même. L'enfermement des disciplines institutionnalisées dans leur champ respectif acheva de les convaincre que la philosophie était seconde par rapport à leur rationalité propre. C'est justement à l'articulation de ces disciplines et ambitions, démontre Bruno Karsenti, que la philosophie doit se déployer : si le discours des sciences sociales est bel et bien requis par le développement des sociétés modernes en ce qu'elles sont vraiment démocratiques, la philosophie se doit, elle, d'interroger cette exigence par-delà toute contrainte imposée par la division en disciplines particulières.

02/2013

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Sciences PCEM

Biochimie. 2e édition

Cette édition combine à la fois synthèse et clarté dans sa façon d'aborder les différentes notions de biochimie fondamentale, et les applications pratiques dans les chapitres. Un bel ouvrage, conçu de manière pédagogique, pour les étudiants du premier cycle universitaire. La première partie expose les notions de chimie de base nécessaires à la compréhension des réactions biochimiques, et ensuite les biomolécules, leur nature polymérique et leurs fonctions biologiques. La deuxième partie concerne les grandes fonctions métaboliques et les réactions impliquées. La troisième partie aborde les trois thèmes de base de la biologie moléculaire d'un point de vue biochimique, à savoir : la réplication et la réparation de l'ADN, sa transcription en ARN puis sa traduction en protéine. Son approche progressive et enrichie d'exemptes pratiques permet à l'étudiant de mieux intégrer les processus biochimiques. L'ouvrage réserve une place importante aux dernières recherches et applications en biochimie : le séquençage de l'ADN, une discussion sur les lipides des archées, une nouvelle présentation du mécanisme de la ribonucléotide réductase, etc. Des outils d'entrainement et de révision. Chaque chapitre se termine par une série d'exercices corrigés. De nombreux exercices sont des études de cas basées sur des données de publications scientifiques ou sur des rapports médicaux. Les résumés et glossaires à la fin de chaque chapitre aident le lecteur à extraire l'essentiel et à contrôler l'acquisition des notions développées. Chaque paragraphe est introduit par une liste d'objectifs et de compétences à atteindre et se termine par des problèmes pour évaluer les connaissances et une révision des concepts. Cet ouvrage est destiné aux étudiants en 1er cycle de biochimie et de biologie, aux étudiants en sciences médicales, et à ceux préparant les concours de l'enseignement (Capes en particulier). Plus de 1600 exercices. Solution des exercices impairs. Des exercices Projets bioinformatiques pour familiariser les étudiants avec les bases de données en ligne et les outils logiciels. Des encadrés pour illustrer la matière avec des approfondissements touchant des sujets biochimiques du quotidien ou des applications biomédicales.

03/2019

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Littérature française

Eline Salisbury. Tome I : « L'élue de Faerie » - Nouvelle édition illustrée

Alors que tout le monde croit que les fées sont des légendes, voici le récit d'une histoire vécue, authentique, qui démontre le contraire. Les fées existent bel et bien. Seulement elles rusent, elles se protègent, elles font semblant de rien, se cachant souvent parmi les mortels... Jusqu'au jour où... Destin fantastique d'une fillette "hybride", née d'une union interdite entre une fée et un humain. A dix ans, alors qu'une bosse commence à lui pousser dans le dos, signe implacable de la sortie de ses ailes, sa grand-mère va venir la chercher pour la ramener à Faerie. Afin que son "Il était une fois" débute et qu'elle accomplisse son destin. Et quel destin ! Une fillette d'autant plus attendue que le pays des fées se meurt et que selon la prophétie seule l'enfant prodige peut le sauver ! Les signes sont inexorablement là. Eline réussira-t-elle à renverser le cours du temps ? A redonner vie à la Terre ? L'avenir de Faerie dépend d'Eline or si Faerie disparaît, la Terre ne lui survivra pas. Cette jeune enfant, élevée comme tous les enfants humains, va découvrir les enchantements d'une vie féerique : la sienne. Avec à ses côtés son compagnon et complice Thurel, un jeune elfe, Eline va devoir se battre contre les caprices d'êtres obscurs, de gnomes sorciers désenchantés, lutter contre tous les paparafés en quête de scoop... Si Zoric veut la peau d'Eline, il n'en aura pas les ailes. Sa Majesté la Reine des Fées, Dame Nature, Dame Blanche, les fées et les fés, les elfines et les elfes, les sylphides et les sylphes, les kobolds, les griffards, les gnomes... et tous les autres sont aux cotés de la jeune fée-héroïne. Parviendra-t-elle, première entre tous depuis l'origine des mondes, à réconcilier les peuples de la lumière et les peuples de l'ombre afin de préserver la Vie. Découvrez ce chemin initiatique... Soyez-en enchantés, voici Eline Salisbury.

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Musique, danse

Symphonie en la mineur, « italienne » (conducteur A3)

Bien que dûment signalée dans tous les catalogues et biographies du musicien, la Symphonie italienne de Vincent d'Indy resta longtemps inédite. Alors qu'il vient à peine de fêter ses dix-huit ans, son baccalauréat ès lettres fraîchement obtenu, sa grand-mère Résia tient à lui offrir un somptueux voyage de deux mois en Italie, au berceau même de l'art, de la civilisation et du christianisme. Récompense accordée pour les efforts fournis et les résultats obtenus, ou moyen plus inavouable de chercher à le détourner d'un projet de carrière militaire, ce véritable Grand Tour allait s'avérer autrement fructueux.
En effet, propre à enflammer un jeune esprit empreint de romantisme, la patrie de Dante et de Michel-Ange devait non seulement lui inspirer l'une de ses premières oeuvres d'envergure, mais guider définitivement ses pas vers une carrière bien éloignée des fastidieuses études de droit auxquelles on aurait voulu pouvoir l'astreindre. Avant même son départ avait germé l'idée d'une vaste symphonie à programme, dont le premier canevas fut ébauché dans l'enthousiasme des différentes étapes de son périple entre Rome, Naples, Florence et Venise, puis lors d'un séjour en Allemagne et en Suisse.
Travailleur acharné, homme de culture avide de grandeur et de perfection, il fallait un esprit puissant et volontaire pour concevoir un tel projet et le mener à terme. Mais fût-elle réelle ne réduisons pas cet ouvrage à une simple prouesse d'écriture : à travers ces pages tour à tour grandioses ou poétiques, nobles ou piquantes, profondes ou fantasques, l'auteur parvient avant tout à atteindre son objectif premier, celui de prouver qu'il a bel et bien une "d'Artiste" ...
Après des années d'un injuste oubli, à nous maintenant d'en découvrir les multiples richesses... 1 petite flûte, 2 flûtes, 2 clarinettes, 2 hautbois, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales, cordes

10/2018

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Littérature française

Voyage à la rue de Fribourg. Ou Une nouvelle Andalousie à Genève

La rue de Fribourg. Comme la rue du Valais, celle de Berne ou de Zurich, ou encore de Neuchâtel. Toutes sises dans le quartier des Pâquis. Certains imaginent que ces rues ont été habitées par des immigrés confédérés. Fausse piste. Mais il y a bel et bien eu à certaines époques, parfois avant l'entrée de Genève dans la Confédération, un lien particulièrement fort avec ces régions, et Genève a tenu à le signifier via ces dénominations. Lorsque j'étais très jeune, au début des années septante, la rue de Fribourg abritait des bistrots espagnols. On y trouvait d'anciens militants de la cause républicaine. Je me souviens de soirées arrosées et chantantes au El Ruedo. Ensuite, très rapidement, à la fin de cette décennie, des commerçants venus d'horizons plus éloignés sont apparus. Alain Bittar, le libraire arabe de L'Olivier, Hagop Avakian, le marchand de tapis arménien, Habibollah Khanmohammad, l'Iranien du magasin de tabac et journaux, furent de ceux-là. Aujourd'hui, après encore bien des lustres, on y rencontre des émigrés venus du monde entier. Faut-il le rappeler, environ 70 pourcent des habitants du canton de Genève ont un papa ou une maman étranger(ère). Genève est une petite New York. Fréquentant la rue de Fribourg depuis des années car j'y ai quelques amis, j'avais le sentiment que cet espace urbain reflétait de manière concentrée un peu l'esprit notre cité. Pas loin d'une vingtaine de pays présents via des commerces sur quelques centaines de mètres de long. Et une ambiance plutôt paisible, voire parfois une réelle solidarité, même si on peut aussi percevoir quelques légères acrimonies ici ou là. A deux ou trois reprises, des commerçants de cette rue ont organisé des fêtes afin de rapprocher les habitants du coin. Ainsi est née l'idée de faire un petit livre sur les patrons ou gérants des magasins et autres restaurants du coin.

03/2015

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Littérature française

Carnet de route. Ecrits littéraires

Dans ce Carnet de route illustré de 220 documents inattendus et jalonné de 14 Points de repère, s'insèrent les Ecrits littéraires de Régis Debray. Années 1950. Le trop bon élève qui meurt d'ennui en France commet ses premières nouvelles avec Un jeune homme à la page, symptôme d'une génération en désarroi, et La Frontière, découverte des Etats-Unis par un adolescent. Années 1960. Des engagements politiques de jeunesse - sur fond de guerres d'Algérie et du Vietnam - naîtra L'Indésirable, au retour d'un périple mouvementé en Amérique latine. S'ensuivra une plongée dans les coulisses de la révolution : La Havane avec Fidel Castro, Che Guevara et bien d'autres ; l'arrestation, le poteau d'exécution, la prison à Camiri en Bolivie, la libération ; le Chili d'Allende, d'où sort un roman en forme de ballade, La Neige brûle. Années 1970. Retour en France, découverte du pays natal, d'une famille d'adoption place Dauphine - Simone Signoret, Yves Montand, Chris Marker, Costa-Gavras... et des imbroglios du coeur transposés dans Les Masques. Années 1980. Après un nouveau saut dans l'inconnu, intitulé "Palais de l'Elysée, la folie des grandeurs", il explore, derrière François Mitterrand, les ors et les ombres du pouvoir avec Loués soient nos seigneurs, et médite sur l'enfance et ses oublis avec Comète ma comète. Sans oublier Contre Venise, le vertige devant "La Crucifixion" du Tintoret et le sentiment panique de la vie. Années 1990. Apologie des devoirs de transmission et de fidélité avec L'Apostat et Le Bel Age, suivie d'une provocante interpellation du jeunisme montant avec Le Plan vermeil. Années 2000. Après un passage par les planches avec Happy Birthday ! et Benjamin, dernière nuit, vient une galerie de portraits - Malraux, Julien Gracq, Claude Simon... - dans A sauts et à gambades à travers les délices et les piquants du jardin littéraire, jusqu'à l'ultime dépaysement qu'inspire au final ce pays étrange, la France, avec Un trèfle à quatre feuilles.

05/2016

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Histoire de France

Le royaume juif de Rouen ressuscité

En 1976, des travaux de pavage dans la cour du Palais de Justice de Rouen mettent à jour les vestiges de deux monuments hébraïques des XIe-XIIe. siècles. L'un, aujourd'hui connu comme "la Maison Sublime", aurait abrité une académie rabbinique, l'autre un bain rituel. Deux autres monuments sont découverts dans les années 60, dont l'hôtel particulier du chef de la communauté juive. Ces vestiges, auxquels il faut ajouter une synagogue médiévale détruite à la fin du XIXe siècle, font de Rouen l'un des hauts-lieux de l'archéologie juive en Europe. Ces découvertes sont venues confirmer l'existence d'une communauté médiévale puissante et influente, arrivée en Normandie avec le colonisateur romain et qui a vécu là, mais aussi en Angleterre, jusqu'à l'expulsion des Juifs de France par Philippe le Bel. A partir du XVIe siècle, une communauté se reforme, constituée de "nouveaux chrétiens" chassés d'Espagne et du Portugal, puis de rapatriés d'Alsace-Lorraine et du Maghreb, de persécutés fuyant les dictatures communistes et fascistes. Cette communauté a connu, durant la dernière guerre, le plus terrible des holocaustes. Jacques-Sylvain Klein nous raconte l'histoire foisonnante du judaïsme normand sur près de mille ans. Il nous éclaire sur le rôle considérable du "royaume juif de Rouen" au Moyen Age, sur ses relations avec la chrétienté et avec les grands foyers du judaïsme européen et oriental. Il nous fait découvrir l'exceptionnel rayonnement de l'Ecole de Rouen, dont les maîtres ont nourri les premières éditions imprimées du Talmud. L'auteur nous conte aussi la rude bataille menée, pendant dix ans, par l'association La Maison Sublime de Rouen, dont il est le délégué, pour sauvegarder ce monument historique, le plus ancien édifice hébraïque conservé en France. Une bataille qui se termine, en 2018, avec la restauration de l'édifice et sa réouverture au public.

01/2019

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Poésie

Gloire féminine

"Gloire féminine" est un recueil qui a pour fils conducteurs les thèmes de l'Amour, la Femme, le Poète, la Poésie, le Voyage. On recensera également les thèmes suivants : Royauté, Culture, Guerre, Mystère, Nostalgie, Rêve, Beauté, Voyages dans le temps : Antiquité, Moyenâge... et l'espace : Vikings, Babylone, Egypte... Les poèmes mettent en avant la Femme universelle de tout lieu et de toutes époques, et se déclinent dans une recherche d'émotion visant à faire s'identifier le lecteur qui comme dit dans le poème "Gagner les coeurs" (sorte de pacte de lecture) est appelé dans l'idéal à garder en mémoire les vers généreusement offerts par le poète. Le Voyage en rimes se veut ainsi aussi bien géographique, temporel qu'émotionnel. Un champ lexical étendu sert d'écrin au poème, de façon diversifiée avec enrobage mythologique, pictural, mystique, médiéval, civilisationnel, maritime... On notera une association de termes dans "la jongle" grammaticale dans le poème "Notre amour le sera". Le poème "Qu'y a-t-il de plus cher ? " résume une dévotion réappuyée à la femme, épouse, mère, amante... Au niveau du message dégagé, dès le poème liminaire, l'hommage à la gloire de la femme aimée est affirmé : Je vous parle d'une femme "je me veux écrire hommages glorifiant son éternelle authenticité." Il y a des accents chevaleresques dans "En vers et contre tous". Cupidon guide la plume avec constance et variété, tout en évitant agréablement l'écueil du Don-Juanisme. Style et vocabulaire mettent en avant une recherche de qualité de termes soigneusement choisis et harmonieusement combinés dans le respect des règles du genre : la poésie. La rime est bien présente tandis que la métrique est libre. L'écriture, résolument poétique, est romantique et ponctuée de discrètes touches érotisantes. Sur le plan de la chronologie du recueil, nous sommes en présence d'une touchante traversée de vie linéaire auprès de l'élue, l'égérie et Muse du poète dans un bel engagement tout en loyauté.

03/2022

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Monographies

Avec le dessin

Premier ouvrage consacré au travail de dessin du designer Pierre Charpin, ce livre réunit une sélection de près de 120 oeuvres tirées de différentes séries réalisées entre 2005 et 2022. Si le dessin est une discipline artistique, il constitue également une étape majeure dans la pratique du design. Or, Pierre Charpin ne l'a jamais considéré comme une simple étape du processus de production d'un objet, mais bel et bien comme une pratique à part entière, traduisant la relation singulière que le designer entretient plus largement avec la forme. En lien direct avec ses intuitions et pensées, le dessin est perçu comme un moyen immédiat, intuitif et naturel de faire émerger une forme qui n'existe pas encore. A la différence du dessin appliqué, le dessin en tant que tel ne sert plus à représenter de forme ; il est lui-même forme. Les oeuvres montrées dans cet ouvrage se distinguent à la fois par la variété des techniques utilisées - crayons de couleurs, graphite, stylo, feutre, plume, craie grasse, craie sèche, encre de Chine, encre colorée - mais aussi par la permanence de certains motifs comme les lignes et les boucles, les rubans ou les arabesques, les dessins noirs ou colorés, réalisés par série, représentant souvent des formes élémentaires. Ces dessins ne nourrissent aucun objectifs pragmatiques ni économiques prédéfinis, et ne sont pas entrevus ni évalués par leur auteur au regard de l'aptitude et de la compétence mise en oeuvre pour leur exécution. Ils gagnent au contraire à être évalués par la justesse de l'énergie motrice à l'oeuvre et par cet acte de vie qui se déploie par lui même et pour lui même en leur sein. Le travail de Pierre Charpin fait l'objet d'une exposition à l'Hôtel des Arts à Toulon dans le cadre d'une programmation de la Villa Noailles du 5 mars au 30 avril 2022. En partenariat avec la Villa Noailles.

08/2022

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Romance et érotique LGBT

Pas encore mort Tome 1 : La mort, ça craint

Mourir, c'est plus ce que c'était. Wes Cooper était mort. Puis, il ne l'était plus, même s'il n'était pas tout à fait vivant non plus. En tant que non-fantôme immortel, il peut passer d'un plan à l'autre, ce qui fait de lui le voleur idéal. Pendant soixante-dix ans, il a gagné sa "vie" en restituant des objets à leurs propriétaires légitimes, assistant à toutes sortes de phénomènes étranges au passage. Mais il n'avait jamais été témoin d'un meurtre. Jusqu'à maintenant. Pourtant, c'est bien ce que sa dernière mission lui réserve : un acteur tout à fait mort et qui va le rester. Et quelle chance pour Wes que son ex-petit ami, l'inspecteur Hudson Rojas, soit chargé de l'affaire. Hudson qui a brisé le coeur de Wes il y a des années et pourrait bien recommencer, maintenant que c'est un bel homme dans la force de l'âge, séduisant comme pas permis. Alors qu'ils travaillent ensemble pour traquer le meurtrier avant que quelqu'un d'autre ne soit blessé, il semble évident que Wes et Hudson ont encore des choses à régler. Et quand un secret de Hudson menace bien plus que leur bonheur, cela pourrait signifier la fin de leur non-vie commune, pour toujours. #Meurtre #Fantômes #MM #Magie #Démons #Crime #SlowBurn #SecondeChance --- "J'ai adoré ce livre. Il était excentrique et intéressant. Hilarant et doux. J'ai vraiment aimé Wes et Hudson". - Gustaf (Goodreads) "Il y a quelques surprises et des moments d'émotion en cours de route. Je me suis attachée à ces deux personnages. [... ] J'ai hâte de lire le tome 2". - Kaje Harper (Goodreads) "L'écriture est excellente et m'a entraînée dans l'histoire. J'ai aimé les deux hommes principaux. J'attends avec impatience le deuxième tome ! " - Eli Easton (Goodreads)

01/2023

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Récits de voyage

Journal d'un explorateur noir au pôle Nord

Le 6 avril 1909, l'explorateur blanc Robert Peary a conduit une expédition qui, pour la première fois, a atteint le pôle Nord en traîneau à chiens. Dès son retour, il suscite la polémique avec Frederick Cook, un autre explorateur qui, lui aussi affirmait avoir atteint le pôle nord, le 21 avril 1908. La controverse sera tranchée par le congrès des Etats-Unis, qui fait officiellement de Peary le premier vainqueur du pôle Nord. Mais l'histoire est tout autre, car ni Cook, ni Peary ne furent les premiers à fouler le sol du "toit du monde". Matthew Henson est né en 1866 dans l'état du Maryland et décède en 1955 à New York. Fils d'esclaves, après avoir passé plusieurs années à Baltimore, une ville "noire", il fut l'accompagnateur de Peary lors de sept expéditions dans l'Arctique, y compris lors de l'expédition de 1908-1909 qui a atteint le pôle Nord géographique le 6 avril 1909. Après bien des débats, il a été établi que Matthew Henson a bel et bien été le premier homme à atteindre le pôle Nord en 1909. Il faudra attendre 1988 pour que Henson soit officiellement reconnu comme étant le premier à avoir atteint le toit du monde, et l'année 2000 pour qu'il soit récipiendaire de la médaille Hubbard, décernée à titre posthume, une récompense remise par la National Geographic Society pour des distinctions dans les domaines de l'exploration, de la découverte et de la recherche. Pourquoi cette reconnaissance tardive ? Pourquoi, pendant longtemps, Peary reçut seul tous les honneurs, alors que la présence de Matthew fut occultée (quand il est cité, il est réduit à n'être qu'un porteur) ? Pourquoi Peary, à son retour du pôle Nord, fut nommé à des postes prestigieux, alors qu'Henson devint gardien de parking ? Parce que Henson était noir, et les préjugés racistes de l'époque firent douter qu'un Afro-Américain ait pu vivre dans le froid polaire...

03/2021

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Première guerre mondiale

Verdun. 1916

La bataille la plus emblématique de la Première Guerre mondiale, aujourd'hui symbole de paix pour l'humanité. Dans l'écosystème des batailles de la Grande Guerre, Verdun fait figure d'exception mais non à cause des pertes, objets de tous les fantasmes, ni du nombre d'obus tirés, de la violence, de tactiques nouvelles et de mille autres superlatifs - cet affrontement n'est ni plus ou moins " violent " ni plus meurtrier que d'autres. Cependant, elle dénote bel et bien par l'intensité du feu de l'artillerie, la concentration massive d'hommes et l'accumulation des moyens matériels. De ce point de vue, Verdun rassemble déjà toutes les caractéristiques de l'hyperbataille. Pourtant, ce sont les petits groupes de combattants qui font basculer ou relancent l'un des plus longs et meurtriers affrontements de l'histoire. Emblématique de la guerre de tranchées, immobile, Verdun est pourtant en mouvement incessant sur terre et dans les airs : la guerre de mouvement dans un mouchoir de poche. Discrète dans ses dimensions spatiales, colossale dans les moyens matériels mobilisés pour détruire la nature et tuer les hommes, cette bataille à somme nulle au plan militaire est un géant mémoriel. Une vraie métaphore de la guerre pour les Français tant dans le duel franco-allemand qu'elle représente que dans la cinématique de l'offensive. Verdun mérite son histoire intégrale dépoussiérée, rajeunie et démythifiée, connectée à l'histoire politique, sociale, économique, technique, culturelle mais avec ses spécificités, qui tiennent à la structure des armées, à leur finalité opérationnelle, aux relations intramilitaires. Ce présent livre l'aborde à hauteur d'hommes, de la vision du caporal à celle du général, de la tranchée aux états-majors, sans être une transcription de récits et sans opposer une histoire par le bas, celle des soldats et officiers qui se battent, souffrent, meurent à une histoire par le haut, celle des généraux et des décideurs. L'une n'existe pas sans l'autre.

04/2023

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Littérature française

Le roi de la montagne

La culture indienne repose largement sur deux épopées, le Mahabharata et le Ramayana, écrites, pense-t-on, entre le Ve et le IIe siècles avant notre ère pour la première, entre le IIIe siècle avant notre ère et le IIIe siècle de notre ère pour la seconde. L'Epopée du Roi de la Montagne n'a jamais été rédigée. Il s'agit de celle des Intouchables, qui ne doivent plus, en principe, porter ce nom, ni rester au ban de la société indienne. Or, l'histoire du roi Salhesh s'inscrit dans la lignée des deux grands textes précédents, dans une tonalité spirituelle. Les déshérités apportent aujourd'hui leur contribution littéraire, mi-historique, mi-légendaire, à la culture de leur pays. A la suite du Mahabharata et du Ramayana, voici l'histoire de leur héros, Raja Salhesh, Le Roi de la Montagne, contée selon la tradition orale et transcrite pour la première fois dans son intégralité par Martine Le Coz à partir de récits, peintures et dessins qu'elle a collectés sur place en Inde du nord. Elle a reçu le soutien de la Fondation des Arts Ethniques, de l'Institut de l'Art du Mithila, d'historiens de l'Université de New Delhi etc. L'essentiel du récit lui a été transmis directement par une famille de la communauté dalit (opprimée") des Dusadh avec laquelle elle entretient une relation forte de partage et de confiance. Le Roi de la Montagne n'est donc pas une oeuvre personnelle de fiction, mais bien la transcription de "l'épopée des intouchables". Le texte inédit fait mouche aujourd'hui. Son héros, Salhesh, dont le nom signifie "Roi de l'Himalaya", porte le message de la justice sociale, il fait place aux femmes et invite à la responsabilité universelle et la protection du Vivant prônée par le Dalaï Lama. Son mérite est reconnu par les historiens : le héros a bel et bien instauré la fraternité comme mode de gouvernement aux alentours du VIIe siècle, dans une région s'étendant du Gange à l'Himalaya."

10/2022

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Garder la forme

De l'ombre à la lumière. Et si nous aussi, nous changions notre regard sur les épreuves et sur la vie ?

Et si les épreuves servaient à nous accomplir ? Les échecs à nous construire ? A trouver le bonheur ? " Les obstacles sont des révélateurs de l'âme. " Bernard Werber " L'échec a été la chance de ma vie. " Laurent Gounelle " J'étais traversée par des questions existentielles terribles. " Raphaëlle Giordano Au fil des ans, ces personnalités inspirantes nous éclairent, accompagnant nos pas, comme ceux de millions de lecteurs, vers plus de compréhension de soi et de l'existence. Chacun d'entre eux nous invite à porter un autre regard sur la vie, à prendre de la hauteur, à transformer nos fragilités en force ou dépasser nos peurs pour vivre la vie dont nous rêvons. Leurs livres font du bien. Soignent l'âme et éveillent nos consciences. Et si tout cela était aussi le fruit de tempêtes et de vents contraires qu'ils ont su traverser ? Qui sont-ils vraiment ? Quels ont été leurs tourments ? Leurs déserts ? Leurs vertiges ? Quelle est leur vision de la vie ? De la mort ? De l'amour ou du bonheur ? Comment sont-ils passés de l'ombre à la lumière ? Passionnée d'histoires de vie, Sandrine Chopin est alle ? e a ? la rencontre de Bernard Werber, Raphaëlle Giordano, Laurent Gounelle, Maud Ankaoua, Anne Goscinny, Guillaume Néry, Harry Roselmack, Lorraine Fouchet et Laetitia Colombani. A coeur ouvert, tous lui ont offert une partie d'eux-mêmes, livrant des bribes de vie intimes, leurs facettes les plus secrètes, leurs doutes les plus profonds ou leurs épreuves de vie. Ils lui ont confié comment de désillusions en rebonds, de dépression en pulsion de vie, ils ont su transformer les coups du sort en chemin initiatique pour devenir pleinement qui ils sont. Et trouver ainsi leur juste place. De rencontres providentielles en expériences troublantes, ils nous invitent à revisiter nos croyances, balayer nos certitudes, élargir nos perceptions, nous laissant entrevoir également qu'une autre réalité pourrait peut-être bel et bien exister... aux frontières de l'invisible. Des témoignages sincères et touchants, aussi émouvants qu'éclairants

03/2024

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Genres et mouvements

Etoffes et littérature. Les étoffes dans la littérature au XIXe siècle

Le XIXe siècle voit se développer l'intérêt des écrivains pour les tissus d'ameublement, aussi bien dans la décoration de leurs demeures que dans l'écriture de leurs romans. Certains auteurs sont particulièrement investis dans le choix des tissus meublant leurs intérieurs : Honoré de Balzac, Victor Hugo, George Sand, Edmond et Jules de Goncourt, Emile Zola et Guy de Maupassant. A une époque où l'obsession de l'apparence et la recherche du confort s'amplifient, jusqu'à créer des pièces habillées du sol au plafond, les étoffes reflètent la manière dont les écrivains s'approprient leur univers intime. La décoration, voire la mise en scène comme chez Hugo ou les Goncourt, recouvre des dimensions multiples : sociale, professionnelle, économique, créative, esthétique, symbolique, sensuelle, psychologique. Avec la floraison des romans réalistes, les textiles décoratifs occupent une place importante au fil des pages, parmi les détails caractérisant les personnages, et constituent un langage à part entière. Les auteurs utilisent une grande diversité de tissus, dont les sonorités rythment le texte : la moire, le damas, le velours d'Utrecht ou de Gènes, le lampas, le brocart pour les plus évocateurs. Sous l'impulsion de la révolution industrielle, de nouveaux thèmes se déploient : le développement des manufactures, l'apparition des grands magasins, la transformation de l'économie et des métiers du textile. Le Cousin Pons, Bel-Ami, Au Bonheur des Dames, Nana, La Conquête de Plassans illustrent ces univers. A contre-courant, Chateaubriand était peu intéressé par les tissus d'ameublement pour ses demeures, mais utilisait le vocabulaire des étoffes pour tisser des métaphores en lien avec la nature, tandis qu'Atala et Les Martyrs furent transposés dans les toiles imprimées. Cet ouvrage invite à une réflexion sur le rapport de l'écrivain aux étoffes, tant dans la sphère privée que dans ses écrits. Il accompagne et prolonge une exposition consacrée aux textiles d'ameublement chez les écrivains et dans la littérature au XIXe siècle, présentée au Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - parc et maison de Chateaubriand, en partenariat avec la Maison Pierre Frey.

03/2022

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Second Empire

Louis-Napoléon Bonaparte - Tome II. La vie de Napoléon III

Ce deuxième tome analyse la chute inexorable du Second Empire et donc de Napoléon III. La raison essentielle à ce désastre, il faut la rechercher dans les idéaux qui servirent de fondement à la pensée politique de l'Empereur et qui reposent sur le principe de la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans l'absolu, ce principe est plein de noblesse, mais l'appliquer sans discernement et sans tenir compte des réalités géopolitiques peut se révéler toxique voire mortel. Tout débuta lorsque Napoléon III se lança dans l'aventure de l'indépendance italienne. Une fois celle-ci réalisée, l'Empereur n'en retira pas les bénéfices escomptés. Il comptait sur une reconnaissance éternelle de l'Italie vis-à-vis de la France pour l'aide précieuse fournie. Bien au contraire, à la place d'un pays censé être un allié, Napoléon avait créé une puissante entité sur son flanc gauche alors que déjà l'unité allemande était en marche sur la frontière du Rhin. Il est réaliste de dire que l'unité italienne facilita l'unité allemande. Pour sa plus grande déveine, l'Empereur des Français eut pour adversaire le chancelier de Prusse Otto von Bismarck. Ce dernier, à l'inverse de Napoléon III, ne se complaisait pas dans des idéaux abstraits. Il avait les pieds sur terre même si les rêves qu'il nourrissait pour l'Allemagne étaient des plus élevés. Bismarck était un fin stratège à la pensée souple et adaptative. Il était, au besoin, capable de fourberie et même de manipulation. Le plus bel exemple de cette manière d'agir on le trouve dans ce que l'on appelle l'histoire de la dépêche d'Ems qui aboutit à la déclaration de guerre de la France à la Prusse, ce qui était le but recherché. Un désastre militaire s'ensuivit qui mit fin au règne de l'Empereur. Napoléon III méritait-il cette déchéance ?? Oui au regard de son manque de réalisme et non si l'on tient compte de ses indéniables qualités humaines.

02/2023

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Littérature française

Albert savarus. La comedie humaine

" Un des quelques salons où se produisait l'archevêque de Besançon sous la Restauration, et celui qu'il affectionnait était celui de madame la baronne de Watteville. Un mot sur cette dame, le personnage féminin le plus considérable peut-être de Besançon. Monsieur de Watteville, petit-neveu du fameux Watteville, le plus heureux et le plus illustre des meurtriers et des renégats dont les aventures extraordinaires sont beaucoup trop historiques pour être racontées, était aussi tranquille que son grand-oncle fut turbulent. Après avoir vécu dans la Comté comme un cloporte dans la fente d'une boiserie, il avait épousé l'héritière de la célèbre famille de Rupt. Mademoiselle de Rupt réunit vingt mille francs de rentes en terre aux dix mille francs de rentes en biens-fonds du baron de Watteville. L'écusson du gentilhomme suisse, les Watteville sont de Suisse, fut mis en abîme sur le vieil écusson des de Rupt. Ce mariage, décidé depuis 1802, se fit en 1815, après la seconde restauration. Trois ans après la naissance d'une fille qui fut nommée Philomène, tous les grands parents de madame de Watteville étaient morts et leurs suc- cessions liquidées. On vendit alors la maison de monsieur de Watteville pour s'établir rue de la Préfecture, dans le bel hôtel de Rupt dont le vaste jardin s'étend vers la rue du Perron. Madame Watteville, jeune fille dévote, fut encore plus dévote après son mariage. Elle est une des reines de la sainte confrérie qui donne à la haute société de Besançon un air sombre et des façons prudes en harmonie avec le caractère de cette ville. De là le nom de Philomène imposé à sa fille, née en 1817, au moment où le culte de cette sainte ou de ce saint, car dans les commencements on ne savait à quel sexe appartenait ce squelette, devenait une sorte de folie religieuse en Italie, et un étendard pour l'Ordre des Jésuites. . ".

02/2023

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Romans historiques

Une princesse canadienne. Dix ans de ma vie

Agnes Le Clerq Joy, jeune aventurière canadienne, fait la connaissance du prince prussien Felix zu Salm-Salm, à Washington, en 1862, au début de la guerre de Sécession. C'est le coup de foudre réciproque. Le bel officier, qui vient de s'engager dans l'armée de l'Union, sachant à peine l'anglais, fait sa demande en mariage. C'est ainsi qu'Agnes devient la princesse Salm-Salm. Ils vont mener, pendant près de dix ans et au cours de trois guerres, une existence pleine d'aventures, de bruit et de fureur. Ils connaîtront successivement la guerre de Sécession, à la fin de laquelle Felix sera général de brigade ; la guerre du Mexique et l'exécution de Maximilien, où tous les deux se montreront les défenseurs héroïques et malheureux de l'empereur ; la guerre de 1870, enfin, au cours de laquelle Felix mourra au combat de Saint-Privat. Dans son récit, Agnes entraîne le lecteur à sa suite dans ces trois guerres, dans trois pays qui n'ont pas grand-chose de commun, mais dont elle s'efforce de nous décrire les spécificités : l'efficacité américaine déjà, l'immensité du territoire ; l'imbroglio mexicain, l'isolement total de Maximilien dans cette galère, la sauvagerie des moeurs, la beauté des paysages grandioses autour de Mexico ; les habitudes quasi bourgeoises de la haute société allemande, où pourtant les titres et le rang comptent par-dessus tout, la puissance militaire extraordinaire de la Prusse. Agnes nous parle aussi de son couple, de son amour partagé avec son mari, de leurs problèmes d'argent et de leurs rapports ambigus avec la famille du prince. Après la mort de Felix, nous voyons Agnes se battre, pour garder la tête hors de l'eau, avec ses innombrables créanciers, son beau-frère peu enclin à mettre la main au porte-monnaie... Elle rencontrera l'empereur d'Allemagne, l'empereur d'Autriche et même le pape, à qui elle demandera son avis sur son intention de se retirer dans un couvent.

03/2016

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Littérature française

Sérial killers : Ted Bundy

"Nous autres serial killers, nous sommes vos enfants, vos maris, nous sommes partout. Et beaucoup d'autres, parmi vos enfants, seront morts demain". Ted Bundy Ted Bundy, le plus célèbre des serial killers, est exécuté le 24 janvier 1989, en Floride, pour trois meurtres commis dans cet Etat. Il est suspecté de trente et un autres crimes à travers les USA, mais beaucoup d'enquêteurs estiment que le nombre de ses victimes est beaucoup plus élevé. Ted Bundy est à l'opposé de l'image du maniaque homicide, tel que l'on se l'imagine : bel homme, érudit, étudiant en droit et ambitieux d'un point de vue politique, il a toujours su séduire et avoir de nombreuses relations féminines. Au contraire de l'immense majorité des serial killers, il ne connaît pas une enfance difficile, ni est suspecté d'avoir commis des actes de cruauté envers les animaux. Mais ses propres démons le poussent à perpétrer des crimes d'une violence à peine imaginable et d'une extrême perversion qui vont de la décapitation à la nécrophilie. Un agent du F. B. I. , qui le rencontre à plusieurs reprises, explique à son sujet : "Ted Bundy est un terrible criminel, peut-être l'incarnation de la plus infâme machine à tuer que l'Amérique des temps modernes ait jamais connue". Dans cet ouvrage, nous dévoilons les ultimes entretiens de Bundy avec le profiler Robert Keppel qui enquête pendant quinze ans sur ses crimes dès 1974. Pour tenter d'échapper à la peine de mort, Bundy propose son aide pour dresser le profil et identifier le "Green River Killer" un tueur en série inconnu qui sévit dans la région de Seattle. Stéphane Bourgoin a aussi recueilli le témoignage d'un autre serial killer qui devient le confident de Ted Bundy lors de ses dernières années d'incarcération, au point de lui révéler des confidences inédites.

01/2023

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Actualité médiatique internati

Il y avait la vérité. Chroniques du nihilisme. Tome 3

Penseur visionnaire, George Orwell écrivit dans 1984 : "Il y avait la vérité, il y avait le mensonge, et si l'on s'accrochait à la vérité, même contre le monde entier, on n'était pas fou." A l'ère du concept de "post-vérité", la vérité appartient bel et bien au passé. Elle a été trucidée sur l'autel du relativisme absolu pour lequel tout est subjectif. Dans un tel monde où deux fois deux ne donne plus quatre, où la vérité n'existe plus, les meilleurs manipulateurs des mots règnent en maîtres. Ainsi, nos sophistes contemporains arrivent à nous persuader qu'un homme n'est pas un homme, qu'un sein n'est pas un sein, ou encore qu'un Noir n'est pas un Noir, ou bien qu'un remède est un poison. Jadis, Platon dissertait sur la notion d'Homme pour parvenir à cette définition : "L'homme est un bipède sans plumes." Diogène lui jeta alors un poulet déplumé dans les pieds, en criant : "Voilà l'homme ! " Il fournissait de cette manière un parfait exemple de la définition qu'Einstein donnait de la vérité : "La vérité est ce qui résiste à l'examen de l'expérience." Par ce troisième tome de mes chroniques du nihilisme, plus que jamais sous le signe de l'empirisme subversif de Diogène, il s'agira de se prémunir des fumisteries platoniciennes, antiques comme modernes, en se fiant aux apparences, enjoignant à faire peu de cas d'un certain dicton qui ne fait qu'inciter à détourner les yeux du réel, donc de la vérité qui ne cesse d'être travestie par l'habillement idéologique. Or, la vérité est comme une jolie fille, elle n'est jamais aussi belle que toute nue. Mais l'humain possède toutes les peines du monde à soutenir du regard la nudité, a fortiori celle de la vérité. Car le plus grand tabou de l'humanité n'est point le sexe ou l'argent. Non. Son plus grand ? Le plus tabou de tous les tabous ? La vérité !

01/2022

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Thrillers

Les femmes qui craignaient les hommes

Que vaut la vie d'une femme battue ? D'une femme humiliée ? D'une prostituée ? D'une droguée ? Chargé d'une atmosphère noire, violente, intense et de personnages magnifiques, un roman d'une actualité dramatique, qui nous plonge dans le décor d'un refuge où des femmes brisées tentent de vivre loin du chemin des hommes. "La Mort ? On s'est croisé. Des paquets de fois. Taille moyenne. Cheveux bruns. J'pourrais pas te dire la couleur de ses yeux, mais j'peux t'assurer qu'il a vraiment rien de spécial. La Mort est juste un gars banal". La petite ville de Windringham, dans la banlieue de Manchester, abrite une maison semblable à toutes les autres. Une maison qui n'est pourtant comme aucune autre : un refuge. Ici, elles sont des dizaines de femmes, planquées, terrées loin des hommes qui ont fait de leur vie un cauchemar. Alors quand Katie, l'une de leurs dévouées conseillères, est retrouvée morte dans la rivière, et que l'inspecteur Brookes entreprend de leur poser des questions, leur premier réflexe est de disparaître dans l'ombre. Pourtant, elles vont devoir parler. Si elles ne le font pas, la police classera l'affaire en suicide. L'inspecteur Brooke est sympathique, mais il est comme tout le monde, pétris de certitudes. Une belle mascarade, un bel hommage à rendre à celle qui a toujours été de leur côté. Car c'est un meurtre, n'est-ce pas ? Une histoire de femme et d'homme ; de domination, de terreur. Un drame banal et mortel. Mais comment ces femmes terrorisées pourront-elles jamais se confier à un homme ? Et comment livrer ce qu'elles savent sans risquer de faire tomber l'une d'entre elles ? Car dans ce puzzle macabre, chacune détient une pièce et révéler la clé de ce secret verrouillé pourrait mettre à l'épreuve leur solidarité, ce dernier lien qui les protège dans une société qui ne sait comment les aider...

04/2022

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Notions

Philosophie critique de la République

Ce livre est une création. Il est formé de textes qui n'avaient jamais été réunis par leur auteur, alors qu'ils composent bel et bien un livre, et un livre d'un intérêt exceptionnel. Il offre l'exemple rare d'une réflexion philosophique menée à l'épreuve de l'actualité. L'auteur, Charles Renouvier, l'un des philosophes français les plus importants du XIX ? siècle, est en effet un philosophe engagé avant la lettre. Grand militant de la cause républicaine, il s'en est fait le défenseur en même temps que le penseur dans un moment fécond de l'histoire de France, la décennie 1870, qui voit l'installation et l'enracinement durable, cette fois, de la République, la III ? du nom. Il a fondé pour ce faire une revue, en 1872, la Critique philosophique, qu'il rédigeait presque à lui seul et qui accompagne, mois après mois, la difficile gestation du nouveau régime. Constatant la confusion et le flottement des idées du personnel républicain dans un contexte particulièrement tendu et troublé, il s'efforce de dégager une doctrine cohérente de la conduite à tenir vis-à-vis des institutions qui se cherchent. Une doctrine qu'il appelle justement "criticisme", en référence à la pensée kantienne. Dans cet esprit, il s'emploie aussi bien à éclaircir les principes fondamentaux engagés dans l'entreprise qu'à définir une méthode d'action politique ou à clarifier les enjeux des luttes politiques du moment, sans oublier de plaider pour les réformes qui s'imposent. Des modes de scrutin aux rapports entre l'Eglise et l'Etat, en passant par la décentralisation ou l'organisation de l'enseignement, ce sont toutes les questions brûlantes auxquelles est confronté le régime naissant qui se trouvent examinées à la lumière de leurs enjeux théoriques. Cet exercice de philosophie appliquée compose ainsi un véritable "traité de la République" qui éclaire de l'intérieur la signification d'un processus trop souvent réduit à un heureux produit des circonstances. Il permet d'y reconnaître un authentique moment philosophique.

04/2022

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Cinéma

Petit lexique intranquille de la télévision

« Un petit lexique amoureux est une occasion de dire qu’il y a aussi dans le journalisme de la naïveté, de l’utopie et de l’idéal, donc beaucoup d’affect. Dans ce métier, à vingt-cinq ans, on veut refaire le monde ; à quarante-cinq, on essaie d’en limiter les dégâts ; après on pense à autre chose, à moins que, dans le courrier du matin après une émission, on ait lu : « Merci de me donner matière à réfléchir, pas du prêt-à-penser. » Le propos est amoureux et toujours passionné. Il s’agit d’un vécu de terrain. De l’écriture du journal à la suppression de la publicité à la télé par Nicolas Sarkozy. Du grand reportage au « tout info ». Du journalisme comme moyen de rentabilité au téléspectateur devenu le consommateur d’un « produit » en boucle. Du plaisir d’accueillir un bel auteur qu’on a envie de suivre à la minuscule jouissance du scoop. De la volonté de faire réfléchir à la fabrique de l’illusion. Du grand public à la ménagère de moins de cinquante ans. Du smartphone et du web qui feraient de vous et moi un grand reporter du monde à la communication mondialisée et occidentalisée. De l’information au « temps de cerveau humain disponible » vendu à une boisson gazeuse. » Philippe LefaitParmi les diverses entrées de ce lexique, on trouvera : Audimat, dommage qu’un lexique amoureux commence par ce chancre… Infiniment, parce qu’un jour, écoutant une interview se terminer par : « Merci, Madame Bettencourt, merci beaucoup, merci infiniment… », on se demande « De quoi ? » Fortune, celle du gagnant du loto dont on choisit de faire la une alors même qu’on génocide du côté des grands lacs en Afrique.Plaisir, de la rencontre, de l’invité qui se donne. Ce jour-là, Roland Dubillard. Présentation, celle du journal, « une masturbation sans les mains ». Solitude, quand le rouge est mis et que le ventre rétrécit, encore aujourd’hui.

04/2011

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Beaux arts

Figures du siècle de Louis XIV. Portraits gravés de Robert Nanteuil (v. 1623-1678)

Dessinateur et graveur au burin, Robert Nanteuil est l'un des portraitistes les plus recherchés du siècle de Louis XIV. Après quelques gravures de jeunesse consacrées à des sujets religieux (dont un extraordinaire Moïse d'après Philippe de Champaigne), Nanteuil se spécialise dans l'art du portrait. Apprécié des puissants, il dessine au pastel et grave sur cuivre les traits des plus grands personnages de son temps. Très apprécié de Louis XIV dont il réalise onze portraits différents, il devient dessinateur et graveur du roi en 1657. Grâce au duc d'Aumale (1822-1897), donateur de Chantilly à l'Institut de France, le musée Condé de Chantilly possède une collection exceptionnelle d'oeuvres de l'artiste, plus de 360 épreuves gravées en taille-douce et un chef-d'oeuvre de l'art du pastel, le Portrait de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), gravé en 1676 par Nanteuil lui-même en frontispice de la thèse de Jean-Baptiste Legrand. Le tout-puissant surintendant des Bâtiments, Contrôleur général des Finances, originaire de Reims comme Nanteuil, avait fait graver son portrait au moins six fois par son compatriote, celui-ci étant le dernier, deux ans avant la mort de Nanteuil en 1678. Le duc d'Aumale avait acquis ce portrait exceptionnel en 1876, en Angleterre, de Lord Gower, duc de Sutherland, avec la collection d'Alexandre Lenoir (1762-839), alors que les gravures proviennent pour l'essentiel de la vente après décès en mai 1854 à Paris d'Armand Bertin (1801-1854), le rédacteur en chef du Journal des Débats. Le duc d'Aumale écrit le 3 mai 1854 : "Quoique je ne veuille pas me mettre à collectionner les estampes et que je ne les recherche que par occasion et pour certaines spécialités, je suis très séduit cependant par cette admirable collection de Nanteuil et par son caractère historique". En effet, parmi les personnages dont Nanteuil grava les traits, figure toute la famille royale : la collection de Chantilly comprend une quinzaine de portraits de Louis XIV, la reine Anne d'Autriche, le Grand Dauphin, Philippe d'Orléans, frère unique du roi, etc. Le ministre Louvois est présent ; Jules Mazarin également avec une vingtaine d'épreuves dont une magnifique représentation du cardinal-ministre assis dans sa galerie de tableaux. Le Grand Condé et son cousin Turenne figurent avec leurs attributs guerriers, ainsi que la duchesse de Longueville, soeur du Grand Condé. On y trouve la noblesse de robe, les parlementaires (Mathieu Molé, Pierre Séguier, Denis Talon...), les écrivains (Bossuet, Ménage). Au total, l'oeuvre gravé de Nanteuil comprend plus de 240 portraits des membres de la cour et des dignitaires du royaume. Il grava onze fois le portrait de Louis XIV, deux fois celui d'Anne d'Autriche, quatorze fois celui de Mazarin, dix fois celui de Louvois, six fois celui de Colbert. Il fit aussi le portrait de la reine Christine de Suède. Gérard Edelinck a gravé l'autoportrait dessiné par l'artiste. Grand collectionneur, impressionné par la technique époustouflante de Nanteuil, le duc d'Aumale a acquis plusieurs états différents d'une même gravure, provenant parfois de grands collectionneurs (Pierre Mariette au xviie siècle, Alcide Donnadieu au xixe siècle). D'une simplicité classique, d'une grande sobriété, au-delà du rendu précis des traits d'un visage, les portraits de Nanteuil révèlent la personnalité et les traits de caractère du modèle. Souvent de grandes dimensions, d'une technique d'un brio exceptionnel, ces gravures au burin sont à l'apogée de la gravure de portrait en France.

11/2019

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Philosophie

Philosophie N° 148, janvier 2021 : Reiner Schurmann interprète de Heidegger et penseur de l'histoire

Ce numéro thématique est consacré à Reiner Schürmann, phénoménologue qui, dans Le principe d'anarchie et Des hégémonies brisées, a prolongé et interrogé la pensée du second Heidegger pour tenter de repenser l'historicité de la pensée occidentale et le statut postmétaphysique de l'Ereignis. Il s'ouvre sur la traduction, par Bruce Bégout, de l'article de Schürmann intitulé ""Que dois-je faire" à la fin de la métaphysique ? ", qui pose la question de l'agir dans sa relation avec le problème du statut et du destin des "principes époquaux" qui régissent l'être et l'action. La question "que dois-je faire ? " sonne le glas d'une certaine normativité principielle dont il s'agit alors, sous le nom d'anarchie, de mesurer le possible ainsi ouvert. Dans "Reiner Schürmann, phénoménologue des ultimes", Vincent Giraud introduit à sa pensée au fil conducteur du phénomène et du mot d'ordre "sauver les phénomènes". Si ce qui se montre est originairement un singulier, que les différents "fantasmes hégémoniques" réduisent à un cas particulier de leur loi, retrouver les phénomènes se fera par une épopée du singulier qui nous établit dans la "condition tragique", fond de notre rapport à l'apparaître. Dans "Fin de partie. Philosophie de l'histoire et clôture de la métaphysique chez Reiner Schürmann", Bruce Bégout interroge la notion d'époque dans sa philosophie, montrant que sa critique de la philosophie de l'histoire procède d'une conception de l'histoire comme dépérissement des hégémonies, à laquelle se soustrait l'ultime époque. Il met en question le paradigme ontologique du contingent, fondement anarchique de la philosophie tragique. Dans "La recherche des origines : entre anamnèse et oubli. Heidegger relu par Schürmann", Servanne Jollivet en expose la lecture de Heidegger à partir des textes tardifs, qui en radicalise le geste et en montre l'ambivalence : en l'inscrivant dans l'histoire des hégémonies, il remonte de l'interrogation sur les origines à l'origine première, repensée de manière non fondamentale comme "violence originaire". Dans "L'absent, vois-le comme fermement présent", Thomas Aït Kaci s'attache au problème de l'effacement de la figure hégélienne dans Des hégémonies brisées. Que dans son opiniâtre combat mené contre la dialectique, du commencement à la fin et de Parménide à Heidegger, Schürmann ne rencontre pas à un moment ou à un autre son adversaire hégélien, surprend. Quel est le sens philosophique d'une telle absence, concertée et déconcertante ? Dans "Des langues brisées. Silence et origine dans la pensée de Reiner Schürmann", Vincent Blanchet comprend l'ensemble de son oeuvre à la lumière de la méditation de la langue qui la traverse jusqu'à son accomplissement dans Des hégémonies brisées ; il s'agit par là d'interroger la possibilité, pour la parole, de demeurer fidèle aux conditions dernières de l'expérience. Enfin, dans "La source", Emmanuel Cattin s'attache à la question de ce que Schürmann nomme "l'origine", en lien essentiel à "l'expérience originaire avec le langage". Dans l'héritage de l'Ereignis de Heidegger, Schürmann n'aura cessé de méditer le sens de la source de tout apparaître, et le mode de séjour accordé à celle-ci, "l'errance". Entre le Maître Eckhart de 1972 et Des hégémonies brisées de 1996, la joie errante aura disparu pour céder devant le regard tragique. D P.

01/2021