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Le Crime d'Antoine

Extraits

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Chiens

L'éducation du Bulldog Anglais. Toutes les astuces pour un Bulldog Anglais bien éduqué

Découvrez une méthode pas à pas pour éduquer votre Bulldog Anglais à la perfection. Ce livre vous donne toutes les astuces pour que votre chien soit bien dans sa peau, dans son environnement et dans sa relation avec vous. Grâce aux méthodes données, vous éduquez votre Bulldog et vous construisez une relation de confiance avec lui. Vous pouvez consulter ce livre avant d'adopter un chiot, mais aussi si vous avez déjà un Bulldog Anglais chez vous. Pour vivre un quotidien harmonieux avec votre chien et créer une relation de complicité avec lui, cet ouvrage met à votre disposition des dizaines de fiches pratiques. Grâce à ces fiches, vous réalisez des exercices avec votre chien, afin de lui apprendre, pas à pas, à être propre ou à répondre au rappel. L'accueil d'un chien nécessite toujours un certain temps d'adaptation. Si vous vous demandez quel livre choisir pour mieux vivre cette période et toutes celles qui suivront, ne cherchez plus : ce livre est fait pour vous.

02/2022

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Romans policiers

Enquête corsée à Crozon

A quoi tient une enquête ? A un bout de fil de fer barbelé dépassant d'une haie. Sans lui, la détective Léa Mattei n'aurait pas fait la connaissance de Valentine Hamon, un auteur à succès de livres pour enfants, nouvelle arrivée avec son chat Tittu à Crozon. La jeune femme a peur, Léa en est sûre. La détective s'immisce alors dans une mystérieuse affaire corse. Trois personnes disparues du côté de Calvi, un promoteur corse aux pratiques douteuses, et un autre, breton, et sa compagne qui gravitent autour. Un meurtre aux allures de règlement de compte, au cap de la Chèvre, sème le doute entre tous les protagonistes. Qui tue, entre Corse et Bretagne, éliminant un à un les obstacles sur sa route ?

02/2022

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Chiens

L'éducation du Shih Tzu. Toutes les astuces pour un Shih Tzu bien éduqué

Découvrez une méthode pas à pas pour éduquer votre Shih Tzu à la perfection. Ce livre vous donne toutes les astuces pour que votre chien soit bien dans sa peau, dans son environnement et dans sa relation avec vous. Grâce aux méthodes données, vous éduquez votre Shih Tzu et vous construisez une relation de confiance avec lui. Vous pouvez consulter ce livre avant d'adopter un chiot, mais aussi si vous avez déjà un Shih Tzu chez vous. Pour vivre un quotidien harmonieux avec votre chien et créer une relation de complicité avec lui, cet ouvrage met à votre disposition des dizaines de fiches pratiques. Grâce à ces fiches, vous réalisez des exercices avec votre chien, afin de lui apprendre, pas à pas, à être propre ou à répondre au rappel. L'accueil d'un chien nécessite toujours un certain temps d'adaptation. Si vous vous demandez quel livre choisir pour mieux vivre cette période et toutes celles qui suivront, ne cherchez plus : ce livre est fait pour vous.

02/2022

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Chiens

L'éducation du Rottweiler. Toutes les astuces pour un Rottweiler bien éduqué

Découvrez une méthode pas à pas pour éduquer votre Rottweiler à la perfection. Ce livre vous donne toutes les astuces pour que votre chien soit bien dans sa peau, dans son environnement et dans sa relation avec vous. Grâce aux méthodes données, vous éduquez votre Rottweiler et vous construisez une relation de confiance avec lui. Vous pouvez consulter ce livre avant d'adopter un chiot, mais aussi si vous avez déjà un Rottweiler chez vous. Pour vivre un quotidien harmonieux avec votre chien et créer une relation de complicité avec lui, cet ouvrage met à votre disposition des dizaines de fiches pratiques. Grâce à ces fiches, vous réalisez des exercices avec votre chien, afin de lui apprendre, pas à pas, à être propre ou à répondre au rappel. L'accueil d'un chien nécessite toujours un certain temps d'adaptation. Si vous vous demandez quel livre choisir pour mieux vivre cette période et toutes celles qui suivront, ne cherchez plus : ce livre est fait pour vous.

02/2022

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Romans noirs

Matricule 49302

Elora reste sans voix. Installée dans le grenier de sa grand-mère, elle tient entre ses mains un manuscrit d'où s'échappent des coupures de journaux sur lesquelles le nom de son grand-oncle apparaît. Un titre achève de la glacer d'effroi : "Loïk Gwilherm condamné aux travaux forcés sur la station-bagne XV de la planète Syringa". Quel mystère cache sa famille ? Quelle sombre histoire a bien pu envoyer son grand-oncle dans un bagne spatial ? Une seule solution pour le savoir : lire la pile de feuilles jaunies qui repose sur ses genoux, ce manuscrit écrit par Maelwenn, sa grand-mère, en mémoire de son frère Loïk, et au titre énigmatique : "49302. . ". "Nathalie Le Gendre a écrit une fois de plus un livre fort et fidèle à l'esprit humaniste : un beau plaidoyer contre l'intolérance et l'injustice". Magazine Lecture n°118 "Ce roman de science-fiction est directement inspiré d'une histoire vraie, celle de Guillaume Seznec, condamné pour meurtre, en 1924, aux travaux forcés à perpétuité, et qui n'a cessé de clamer son innocence, jusqu'à sa mort. Un récit original et intéressant, qui décrit l'enfer du bagne, et dénonce avec force l'injustice, passée, présente ou future". Virgule magazine Née en Bretagne, en 1970, Nathalie Le Gendre est l'auteure d'une quinzaine d'oeuvres pour lesquelles elle a été multiprimée. Matricule 49 302 est son premier roman pour adulte.

02/2022

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Management

Le maniement des hommes - Essai sur la rationalité managériale

Regardons autour de nous. A quoi ressemble notre monde, sinon à un continuum fonctionnel d'appareils, d'organisations et de managers ? Depuis un siècle, tandis que la critique vilipendait le capitalisme et l'Etat, la gestion, subrepticement, s'est immiscée partout. Ainsi manageons-nous aujourd'hui les entreprises et leurs salariés, certes, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les villes, la nature, les enfants, les émotions, les désirs, etc. La rationalité managériale est devenue le sens commun de nos sociétés et le visage moderne du pouvoir : de moins en moins tributaire de la loi et du capital, le gouvernement des individus est toujours davantage une tâche d'optimisation, d'organisation, de rationalisation et de contrôle. Ce livre montre comment cette doctrine, forgée il y a cent ans par une poignée d'ingénieurs américains, a pu si rapidement conquérir les consciences, et comment l'entreprise a pris des mains de l'Etat et de la famille la plupart des tâches nécessaires à notre survie.

02/2022

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Adoption

Attachement et adoption. Outils pratiques pour les professionnels et parents

Ce livre présente les différentes étapes du développement de tout enfant, puis explique les perturbations vécues par l'enfant suite au traumatisme de l'abandon. Il fourmille de conseils pratiques et de suggestions, le tout reposant sur des bases théoriques solides concernant l'attachement, le développement et les traumatismes précoces. De nombreux sujets essentiels y sont abordés : les traumatismes, le deuil, et les troubles de l'attachement ; les différences entre âge émotionnel et chronologique ; les changements culturels et l'origine ethnique ; l'exposition prénatale à l'alcool et aux drogues ; l'identification des défis familiaux et comment y faire face en créant un cercle de soutien autour de la famille ; les interactions avec les professionnels de la santé mentale. Appréhender ces différents éléments permettra aux parents et aux travailleurs sociaux de mieux évaluer le développement psychoaffectif de l'enfant, ainsi que les défis particuliers de la famille et permettre à chaque enfant de développer son plein potentiel. Nouveautés de cette édition : mise à jour bibliographique nouvelle préface de Jehanne Lemieux.

10/2023

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Romans policiers

Dans la diagonale du vide

Erick découvre un corps sur le perron de la demeure de son voisin, un monsieur âgé qui vit seul depuis le placement de sa femme en maison de retraite. Il suppose que le corps est celui d'une femme car il lui semble apercevoir des escarpins et une mèche de cheveux mi-longs. Un cartable gît dans une mare rouge. Erick n'a jamais vu autant de sang. L'ancienne ferme aujourd'hui à l'abandon est silencieuse. Bien que la porte d'entrée soit ouverte, aucun son n'émane de la maison. Seule la cheminée qui fume en ce jour glacial de printemps témoigne qu'une présence humaine a occupé les lieux récemment. Même le petit chien du propriétaire, d'ordinaire si sociable, ne jappe pas dans la cour à l'approche du berger australien du promeneur. Le jeune homme, en appelant la Gendarmerie, ignore que ce jour de mai restera à tout jamais gravé dans sa mémoire et dans celle du village. Un village de l'extrême nord-est de la France, situé aux confins de la diagonale du vide.

01/2023

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Violence

Sortir de la violence Ce que l'Amérique latine nous enseigne

L'Amérique latine passe, à juste titre, pour un continent de violences, souvent extrêmes. C'est pourtant aussi une région qui, dans les dernières décennies, donne à voir le plus grand nombre d'expériences, réussies ou non, de sortie de la violence, à travers négociations de paix, transitions démocratiques, processus mémoriels, mobilisations sociales et créations culturelles. En résonance avec ce que vit la France depuis 2015, mais aussi face à cette période qui voit des explosions de violence essaimer le Territoire ; rixes entre bandes de jeunes, agressions des forces de police, contestations sociales violentes (Gilets jaunes), cet ouvrage ouvre des pistes de sortie de la violence. Sortir de la violence. Ce que nous enseigne l'Amérique latine est le premier ouvrage entièrement consacré à une étude comparative de ces expériences. Des chercheurs en sciences sociales (sociologues, politistes, historiens, anthropologues) y confrontent leurs analyses et leurs réflexions sur ce thème. Le programme a débuté dans le cadre d'un appel à projets du CNRS, suite aux attentats de 2015 en France. Il s'est poursuivi à la Fondation Maison des Sciences de l'Homme-FMSH, en collaboration avec le Centre national de la mémoire historique (Bogotá) et grâce à un financement de l'Agence nationale de la recherche ANR.

12/2021

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Littérature française

Ferragus

" Il s'est rencontré, sous l'Empire et dans Pa- ris, treize hommes également frappés du même sentiment, tous doués d'une assez grande énergie pour être fidèles à la même pensée, assez probes entre eux pour ne point se trahir, alors même que leurs intérêts se trouvaient opposés, assez profondément politiques pour dissimuler les liens sacrés qui les unissaient, assez forts pour se mettre au-dessus de toutes les lois, assez hardis pour tout entreprendre, et assez heureux pour avoir presque toujours réussi dans leurs desseins ; ayant couru les plus grands dangers, mais taisant leurs défaites ; inaccessibles à la peur, et n'ayant tremblé ni devant le prince, ni devant le bourreau, ni devant l'innocence ; s'étant acceptés tous, tels qu'ils étaient, sans tenir compte des préjugés sociaux ; criminels sans doute, mais certainement remarquables par quelques-unes des qualités qui font les grands hommes, et ne se recrutant que parmi les hommes d'élite. Enfin, pour que rien ne manquât à la sombre et mystérieuse poésie de cette histoire, ces treize hommes sont restés inconnus, quoique tous aient réalisé les plus bizarres idées que suggère à l'imagination la fantastique puissance faussement attribuée aux Manfred, aux Faust, aux Melmoth ; et tous aujourd'hui sont brisés, dispersés du moins. Ils sont paisiblement rentrés sous le joug des lois civiles, de même que Morgan, l'Achille des pi- rates, se fit, de ravageur, colon tranquille, et dis- posa sans remords, à la lueur du foyer domestique, de millions ramassés dans le sang, à la rouge clarté des incendies... ".

02/2023

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Littérature française

Amour propre

Giulia n'a hérité de sa mère que son prénom, italien comme elle, et un livre, La Peau de Curzio Malaparte. Elle a grandi seule avec son père et avec les textes de cet écrivain mal-aimé, puis elle est devenue mère par défi, par hasard ou par devoir. Elle a divorcé. Ses enfants ont grandi et elle a besoin de vivre sans eux maintenant. Elle décide de partir seule, à Capri, dans la villa Malaparte, pour écrire un livre et revenir sur sa vie. L'oeuvre de Malaparte, ce qu'elle lit, découvre dans cette maison mythique, sa solitude, le silence des pièces où sont passés tant d'hommes et de femmes qu'elle admire, tout cela sert sa quête : quelle mère a-t-elle été, quelle éducation a-t-elle reçue, a-t-elle donnée ? Elle s'interroge : a-t-elle aimé ses enfants ? est-elle égoïste en regrettant la vie qu'elle aurait pu avoir sans eux ? Sylvie Le Bihan signe un roman magnifique sur la filiation, le désir de liberté, la place des femmes et des mères dans notre société. Un livre bouleversant, dérangeant, profond et beau. Version Femina.

01/2022

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Littérature française

Les pistes

Il y a Eva, il y a Piotr, il y a Tom. Une femme, un homme, un enfant. Trois personnages jetés dans 42 univers parallèles. La vie s'y manifeste, happée par la mort, l'amour tangue, la violence guette, menace, jaillit. Il y a la force du désir et celle des rêves. C'est la nuit, c'est le jour. L'avenir se joue avant le passé et le passé se vit encore au présent. Le temps se distribue dans l'univers. Fusion. Tout se répète, rien n'est identique. Une piste vaut un monde, un monde vaut ce que valent ces trois destins et les mots pour les dire.

01/2024

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Psyhologie sociale

Psychologie des foules

La Psychologie des foules fascine. L'ouvrage de Gustave Le Bon éclaire ou inquiète. S'il n'a cessé de connaître le succès, il est autant critiqué qu'encensé. La France connaît une longue histoire de révoltes souvent traduite par des destructions plus ou moins symboliques : mobilier urbain, véhicules, commerces, grilles de préfecture, radars, Parlement de Bretagne, Arc de Triomphe... Il est aisé de constater que depuis les jacqueries paysannes jusqu'aux rugissements des quartiers, en passant par les pulsions révolutionnaires ou les mutineries de ronds-points, on revit souvent les mêmes phénomènes, mais pas toujours avec les mêmes acteurs. A la lumière des évènements de ces dernières années, Alain Bauer remet en perspective ce texte fondateur, sans oublier ses zones d'ombre, mais sans négliger ses apports. Afin de permettre le débat. Pour le peuple et contre la foule. Préface d'Alain Bauer Gustave Le Bon (1841-1931), médecin, anthropologue et sociologue. Brillant intellectuel, auteur de nombreux ouvrages sur les peuples et civilisations du monde, Psychologie des foules est son oeuvre la plus célèbre. Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers et aux universités de Shanghai et New York. Il a publié de nombreux ouvrages sur les questions de sécurité, de défense et de renseignement.

09/2023

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Sculpteurs

Marguerite Peltzer

Le nu féminin est le sujet de prédilection des sculptures des années 1920-1930 de Marguerite Peltzer. A travers la sensu alite subtile de ses corps, elle exprime l'intangible des émotions et ses propres contradictions. Largement remarquée par la critique a son époque, la sculptrice est pourtant de nos jours complètement méconnue, en dehors de Thonon-les-Bains où elle passa ses dernières années. Cette première monographie met a l'honneur son talent et reconstitue le parcours d'une personnalité romanesque. L'artiste mérite de trouver sa place parmi un panthéon qui encore récemment niait la contribution des femmes à la discipline.

02/2024

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Théâtre - Pièces

Le mistigri

Lucile est une femme charmante qui se refuse à blesser. Encombrée d'un mari invivable, elle voudrait que le hasard, qui l'a si mal pourvue, se montre enfin providentiel et la délivre. Comme si celui-ci l'avait entendue, il lui inspire un subterfuge qui lui fait espérer des jours radieux. Mais cette idée ingénieuse se révèle difficile à mettre en oeuvre. Eclairée par l'amitié et par l'amour, Lucile comprend petit à petit où réside l'anicroche. Parviendra-t-elle à atteindre son but ?

04/2023

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Antiquité - Essai

Moi, Oedipe...

Un personnage mythique raconte son histoire Des dieux, des héros et des mythes... Des écrivains donnent la parole à des figures légendaires qui les hantent. Ces voix venues de très loin dans le temps ne nous parlent-elles pas encore aujourd'hui ? Tel est le pari de cette collection qui est aussi un voyage à travers la peinture. Apprenant une terrible prophétie qui le voue au parricide et à l'inceste, le jeune prince Odipe fuit le royaume de Corinthe pour tenter d'échapper à son destin. Ses pas le mènent à Thèbes, ville dévastée par le Sphinx, qui propose une énigme à tous ceux qui croisent sa route. En la résolvant, Odipe élimine le monstre et est accueilli en héros par les Thébains. Tout semble alors lui sourire. Jusqu'au jour où un doute l'assaille et l'amène à lancer une enquête sur ses origines... Doit-on absolument tout savoir sur soi-même ? L'homme est-il libre ou bien est-il le jouet du destin ? Peut-on faire le mal en croyant faire le bien ? Autant de questions essentielles devant lesquelles nous place le personnage d'Odipe qui, arrivé au soir de sa vie, nous raconte ici son aventure dans une autobiographie fictive.

05/2022

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Fantasy

Le Roc aux Traîtres

Cadia, bastion contre le Chaos pendant dix mille ans, est brisée. Sa destruction aux mains d'Abaddon et de la Treizième Croisade Noire a fracturé l'Imperium de l'Humanité, et dans son sillage les graines de l'hérésie se répandent, accompagnées par mensonges et insurrection. Il revient aux survivants de continuer le combat, de tenir bon au nom de l'Empereur. Sur le monde de Malouri, les forces renégates se sont retranchées sur l'île forteresse imprenable de Crannog Mons. Après des années d'une guerre d'usure menant à l'impasse, la tâche de briser le siège est donnée à Minka Lesk et au 101e Cadien. Ils s'engagent alors dans une lutte mortelle qui menace de les engloutir. Au c ur du carnage, des sacrifices, de l'attrition, une question doit trouver sa réponse : qu'est-ce que cela signifie d'être Cadien dans une galaxie sans Cadia ?

04/2022

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Romans policiers

La douleur des morts

De quoi s'agit-il ? ... 36 + 15, code horreur. Moi, Louis Lorenzo, à deux pas de la retraite, j'avais une fille belle comme sur ces affiches pour les messageries du minitel. Un dingue, à l'autre bout du fil du rasoir, l'a déconnectée. Et comme il n'en est pas resté là, je lui ai donné rendez-vous. Lapin. C'est un plat qui se mange vivant et je ne courais plus assez vite.

03/2024

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Littérature française

La comedie humaine les comediens sans le savoir. Les comediens sans le savoir

" Léon de Lora, notre célèbre peintre de paysage, appartient à l'une des plus nobles familles du Roussillon, espagnole d'origine, et qui, si elle se recommande par l'antiquité de la race, est depuis cent ans vouée à la pauvreté proverbiale des Hidalgos. Venu de son pied léger à Paris du département des Pyrénées-Orientales, avec une somme de onze francs pour tout viatique, il y avait en quelque sorte oublié les misères de son enfance et sa famille au milieu des misères qui ne manquent jamais aux rapins dont toute la for- tune est une intrépide vocation. Puis les soucis de la gloire et ceux du succès furent d'autres causes d'oubli. Si vous avez suivi le cours sinueux et capricieux de ces Etudes, peut-être vous souvenez-vous de Mistigris, élève de Schinner, un des héros de Un début dans la vie (SCENES DE LA VIE PRIVEE), et de ses apparitions dans quelques autres Scènes. En 1845, le paysagiste, émule des Hobbéma, des Ruysdaël, des Lorrain, ne ressemble plus au rapin dé- nué, frétillant, que vous avez vu. Homme illustre, il possède une charmante maison rue de Berlin, non loin de l'hôtel de Brambourg où demeure son ami Bridau, et près de la maison de Schinner son premier maître. Il est membre de l'Institut et officier de la Légion-d'Honneur, il a trente-neuf ans, il a vingt mille francs de rentes, ses toiles sont payées au poids de l'or, et, ce qui lui semble plus extraordinaire que d'être invité parfois aux bals de la cour, son nom jeté si souvent, depuis seize ans, par la Presse à l'Europe, a fini par pénétrer dans la vallée des Pyrénées-Orientales où végètent trois véritables Lora, son frère aîné, son père et une vieille tante paternelle, mademoiselle Urraca y Lora. Dans la ligne maternelle, il ne reste plus au peintre célèbre qu'un cousin, neveu de sa mère, âgé de cinquante ans, habitant d'une petite ville manufacturière du départe- ment. Ce cousin fut le premier à se souvenir de Léon. En 1840 seulement, Léon de Lora reçut une lettre de monsieur Sylvestre Palafox-Castel-Gazonal (appelé tout simplement Gazonal), auquel il répondit qu'il était bien lui-même, c'est- à-dire le fils de feue Léonie Gazonal, femme du comte Fer- nand Didas y Lora... ".

02/2023

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Littérature française

La derniere incarnation de vautrin

" ? Qu'y a-t-il, Madeleine ? dit madame Camusot en voyant entrer chez elle sa femme de chambre avec cet air que savent prendre les gens dans les circonstances critiques. ? Madame, répondit Madeleine, monsieur vient de rentrer du Palais ; mais il a la figure si bouleversée, et il se trouve dans un tel état, que madame ferait peut-être mieux de l'aller voir dans son cabinet. ? A-t-il dit quelque chose ? demanda madame Camusot. ? Non, madame ; mais nous n'avons jamais vu pareille figure à monsieur, on dirait qu'il va commencer une mala- die ; il est jaune, il parait être en décomposition, et... Sans attendre la fin de la phrase, madame Camusot s'élança hors de sa chambre et courut chez son mari. Elle aperçut le juge d'instruction assis dans un fauteuil, les jambes allongées, la tête appuyée au dossier, les mains pendant, le visage pâle, les yeux hébétés, absolument comme s'il allait tomber en défaillance. ? Qu'as-tu, mon ami ? dit la jeune femme effrayée. ? Ah ! ma pauvre Amélie, il est arrivé le plus funeste événement... J'en tremble encore. Figure-toi que le procureur-général... Non, que madame de Sérizy... que... Je ne sais par où commencer... ? Commence par la fin ! ... dit madame Camusot. ? Eh bien ! au moment où, dans la Chambre du conseil de la Première, monsieur Popinot avait mis la dernière signature nécessaire au bas du jugement de non-lieu rendu sur mon rapport qui mettait en liberté Lucien de Rubempré... Enfin, tout était fini ! le greffier emportait le plumitif, j'allais être quitte de cette affaire... Voilà le président du tribunal qui entre et qui examine le jugement : "? Vous élargissez un mort, me dit-il d'un air froide- ment railleur, ce jeune homme est allé, selon l'expression de M. de Bonald, devant son juge naturel. Il a succombé à l'apoplexie foudroyante". Je respirais en croyant à un accident... ".

02/2023

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Littérature française

La comedie humaine un prince de la boheme. Un prince de la boheme

" ? Mon cher ami, dit madame de la Baudraye en tirant un manuscrit de dessous l'oreiller de sa causeuse, me pardonnerez-vous, dans la détresse où nous sommes, d'avoir fait une nouvelle de ce que vous nous avez dit, il y a quelques jours. ? Tout est de bonne prise dans le temps où nous sommes ; n'avez-vous pas vu des auteurs qui, faute d'inventions, servent leurs propres coeurs et souvent celui de leurs maîtresses au public ! On en viendra, ma chère, à chercher des aventures moins pour le plaisir d'en être les héros, que pour les raconter. ? Enfin la marquise de Rochefide et vous vous aurez payé notre loyer, et je ne crois pas, à la manière dont vont ici les choses, que je vous paye jamais le vôtre. ? Qui sait ! peut-être vous arrivera-t-il la même bonne fortune qu'à madame de Rochefide. Allez ! ... j'écoute. Madame de la Baudraye lut ce qui suit. La scène est rue de Chartres du Roule, dans un magnifique salon. L'un des auteurs les plus célèbres de ce temps est assis sur une causeuse auprès d'une très-illustre marquise avec laquelle il est intime comme doit l'être un homme distingué par une femme qui le garde près d'elle, moins comme un pis-aller que comme un complaisant petito. ? Hé ! bien, dit-elle, avez vous trouvé ces lettres dont vous me parliez hier, et sans lesquelles vous ne pouviez pas me raconter tout ce qui le concerne ? ? Je les ai ! ? Vous avez la parole, je vous écoute comme un enfant à qui sa mère raconterait le Grand Serpentin vert... ".

02/2023

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Littérature française

Albert savarus. La comedie humaine

" Un des quelques salons où se produisait l'archevêque de Besançon sous la Restauration, et celui qu'il affectionnait était celui de madame la baronne de Watteville. Un mot sur cette dame, le personnage féminin le plus considérable peut-être de Besançon. Monsieur de Watteville, petit-neveu du fameux Watteville, le plus heureux et le plus illustre des meurtriers et des renégats dont les aventures extraordinaires sont beaucoup trop historiques pour être racontées, était aussi tranquille que son grand-oncle fut turbulent. Après avoir vécu dans la Comté comme un cloporte dans la fente d'une boiserie, il avait épousé l'héritière de la célèbre famille de Rupt. Mademoiselle de Rupt réunit vingt mille francs de rentes en terre aux dix mille francs de rentes en biens-fonds du baron de Watteville. L'écusson du gentilhomme suisse, les Watteville sont de Suisse, fut mis en abîme sur le vieil écusson des de Rupt. Ce mariage, décidé depuis 1802, se fit en 1815, après la seconde restauration. Trois ans après la naissance d'une fille qui fut nommée Philomène, tous les grands parents de madame de Watteville étaient morts et leurs suc- cessions liquidées. On vendit alors la maison de monsieur de Watteville pour s'établir rue de la Préfecture, dans le bel hôtel de Rupt dont le vaste jardin s'étend vers la rue du Perron. Madame Watteville, jeune fille dévote, fut encore plus dévote après son mariage. Elle est une des reines de la sainte confrérie qui donne à la haute société de Besançon un air sombre et des façons prudes en harmonie avec le caractère de cette ville. De là le nom de Philomène imposé à sa fille, née en 1817, au moment où le culte de cette sainte ou de ce saint, car dans les commencements on ne savait à quel sexe appartenait ce squelette, devenait une sorte de folie religieuse en Italie, et un étendard pour l'Ordre des Jésuites. . ".

02/2023

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Littérature française

Le cure de tours

" Au commencement de l'automne de l'année 1826, l'abbé Birotteau, principal personnage de cette histoire, fut surpris par une averse en revenant de la maison où il était allé passer la soirée. Il traversait donc aussi promptement que son embonpoint pouvait le lui permettre, la petite place déserte nommée le Cloître, qui se trouve derrière le chevet de Saint-Gatien, à Tours. L'abbé Birotteau, petit homme court, de constitution apoplectique, âgé d'environ soixante ans, avait déjà subi plusieurs attaques de goutte. Or, entre toutes les petites misères de la vie humaine, celle pour laquelle le bon prêtre éprouvait le plus d'aversion, était le subit arrosement de ses souliers à larges agrafes d'argent et l'immersion de leurs semelles. En effet, malgré les chaussons de flanelle dans les- quels il s'empaquetait en tout temps les pieds avec le soin que les ecclésiastiques prennent d'eux-mêmes, il y gagnait toujours un peu d'humidité ; puis, le lendemain, la goutte lui donnait infailliblement quelques preuves de sa constance. Néanmoins, comme le pavé du Cloître est toujours sec, que l'abbé Birotteau avait gagné trois livres dix sous au wisth chez madame de Listomère, il endura la pluie avec résignation depuis le milieu de la place de l'Archevêché, où elle avait commencé à tomber en abondance. En ce moment, il caressait d'ailleurs sa chimère, un désir déjà vieux de douze ans, un désir de prêtre ! un désir qui, formé tous les soirs, paraissait alors près de s'accomplir ; enfin, il s'enveloppait trop bien dans l'aumusse d'un canonicat vacant pour sentir les intempéries de l'air : pendant la soi- rée, les personnes habituellement réunies chez madame de Listomère avaient presque garanti sa nomination à la place de chanoine, alors vacante au Chapitre métropolitain de Saint- Gatien, en lui prouvant que personne ne la méritait mieux que lui, dont les droits long temps méconnus étaient incontestables. S'il eût perdu au jeu, s'il eût appris que l'abbé Poirel, son concurrent, passait chanoine, le bonhomme eût alors trouvé la pluie bien froide. Peut-être eût-il médit de l'existence. Mais il se trouvait dans une de ces rares circonstances de la vie où d'heureuses sensations font tout oublier. En hâtant le pas, il obéissait à un mouvement machinal, et la vérité, si essentielle dans une histoire des moeurs, oblige à dire qu'il ne pensait ni à l'averse, ni à la goutte... ".

02/2023

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Littérature française

Memoires de deux jeunes mariees. La comedie humaine

" Ma chère biche, je suis dehors aussi, moi ! Et si tu ne m'as pas écrit à Blois, je suis aussi la première à notre joli rendez-vous de la correspondance. Relève tes beaux yeux noirs attachés sur ma première phrase, et garde ton exclamation pour la lettre où je te confierai mon premier amour. On parle toujours du premier amour, il y en a donc un second ? Tais-toi ! me diras-tu ; dis-moi plutôt, me demanderas-tu, comment tu es sortie de ce couvent où tu devais faire ta profession ? Ma chère, quoi qu'il arrive aux Carmélites, le mi- racle de ma délivrance est la chose la plus naturelle. Les cris d'une conscience épouvantée ont fini par l'emporter sur les ordres d'une politique inflexible, voilà tout. Ma tante, qui ne voulait pas me voir mourir de consomption, a vaincu ma mère, qui prescrivait toujours le noviciat comme seul remède à ma maladie. La noire mélancolie où je suis tombée après ton départ a précipité cet heureux dénouement. Et je suis dans Paris, mon ange, et je te dois ainsi le bonheur d'y être. Ma Renée, si tu m'avais pu voir, le jour où je me suis trouvée sans toi, tu aurais été fière d'avoir inspiré des sentiments si profonds à un coeur si jeune. Nous avons tant rêvé de compagnie, tant de fois déployé nos ailes et tant vécu en commun, que je crois nos âmes soudées l'une à l'autre, comme étaient ces deux filles hongroises dont la mort nous a été racontée par monsieur Beauvisage, qui n'était certes pas l'homme de son nom : jamais médecin de couvent ne fut mieux choisi. N'as-tu pas été malade en même temps que ta mignonne ? ... ".

02/2023

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Littérature française

La grenadiere. La comedie humaine

" La Grenadière est une petite habitation située sur la rive droite de la Loire, en aval et à un mille environ du pont de Tours. En cet endroit, la rivière, large comme un lac, est parsemée d'îles vertes et bordée par une roche sur laquelle sont assises plusieurs maisons de campagne, toutes bâties en pierre blanche, entourées de clos de vigne et de jardins où les plus beaux fruits du monde mûrissent à l'exposition du midi. Patiemment terrassés par plusieurs générations, les creux du rocher réfléchissent les rayons du soleil, et permettent de cultiver en pleine terre, à la faveur d'une température factice, les productions des plus chauds cli- mats. Dans une des moins profondes anfractuosités qui découpent cette colline s'élève la flèche aiguë de Saint-Cyr, petit village duquel dépendent toutes ces maisons éparses. Puis, un peu plus loin, la Choisille se jette dans la Loire par une grasse vallée qui interrompt ce long coteau. La Grenadière, sise à mi-côte du rocher, à une centaine de pas de l'église, est un de ces vieux logis âgés de deux ou trois cents ans qui se rencontrent en Touraine dans chaque jo- lie situation. Une cassure de roc a favorisé la construction d'une rampe qui arrive en pente douce sur la levée, nom donné dans le pays à la digue établie au bas de la côte pour maintenir la Loire dans son lit, et sur laquelle passe la grande route de Paris à Nantes. En haut de la rampe est une porte, où commence un petit chemin pierreux, ménagé entre deux terrasses, espèces de fortifications garnies de treilles et d'espaliers, destinées à empêcher l'éboulement des terres. Ce sentier pratiqué au pied de la terrasse supérieure, et presque caché par les arbres de celle qu'il couronne, mène à la maison par une pente rapide, en laissant voir la rivière dont l'étendue s'agrandit à chaque pas. Ce chemin creux est terminé par une seconde porte de style gothique, cintrée, chargée de quelques ornements simples mais en ruines, couvertes de giroflées sauvages, de lierres, de mousses et de pariétaires... . ".

02/2023

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Littérature française

Un grand homme a paris

" Ni Lucien, ni madame de Bargeton, ni Gentil, ni Albertine, la femme de chambre, ne parlèrent jamais des événements de ce voyage ; mais il est à croire que la présence continuelle des gens le rendit fort maussade pour un amoureux qui s'attendait à tous les plaisirs d'un enlèvement. Lucien, qui allait en poste pour la première fois de sa vie, fut très-ébahi de voir semer sur la route d'Angoulême à Paris presque toute la somme qu'il destinait à sa vie d'une année. Comme les hommes qui unissent les grâces de l'enfance à la force du talent, il eut le tort d'exprimer ses naïfs étonnements à l'aspect des choses nouvelles pour lui. Un homme doit bien étudier une femme avant de lui laisser voir ses émotions et ses pensées comme elles se produisent. Une maîtresse aussi tendre que grande sourit aux enfantillages et les comprend ; mais pour peu qu'elle ait de la vanité, elle ne pardonne pas à son amant de s'être montré enfant, vain ou petit. Beaucoup de femmes portent une si grande exagération dans leur culte, qu'elles veulent toujours trouver un dieu dans leur idole ; tandis que celles qui aiment un homme pour lui-même avant de l'aimer pour elles, adorent ses petitesses autant que ses grandeurs. Lucien n'avait pas encore deviné que chez madame de Bargeton l'amour était greffé sur l'orgueil. Il eut le tort de ne pas s'expliquer certains sourires qui échappèrent à Louise durant ce voyage, quand, au lieu de les contenir, il se laissait aller à ses gentillesses de jeune rat sorti de son trou. Les voyageurs débarquèrent à l'hôtel du Gaillard-Bois, rue de l'Echelle, avant le jour. Les deux amants étaient si fatigués l'un et l'autre, qu'avant tout Louise voulut se coucher et se coucha, non sans avoir ordonné à Lucien de demander une chambre au-dessus de l'appartement qu'elle prit. Lucien dormit jusqu'à quatre heures du soir... ".

02/2023

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Littérature française

Les employes ou la femme superieure. Scenes de la vie parisienne

" Obligé de tout lire pour tâcher de ne rien répéter, je feuille- tais, il y a quelques jours, les trois cents contes plus ou moins drolatiques de Il Bandello, écrivain du seizième siècle, peu connu en France, et publiés dernièrement en entier à Florence dans l'édition compacte des Conteurs italiens : votre nom, de même que celui du comte, a aussi vivement frappé mes yeux que si c'était vous-même, madame. Je parcourais pour la première fois Il Bandello dans le texte original, et j'ai trouvé, non sans surprise, chaque conte, ne fût-il que de cinq pages, dédié par une lettre familière aux rois, aux reines, aux plus illustres personnages du temps, parmi lesquels se remarquent les nobles du Milanais, du Piémont, patrie de Il Bandello, de Florence et de Gênes. C'est les Dolcini de Man- toue, les San-Severini de Créma, les Visconti de Milan, les Guidoboni de Tortone, les Sforza, les Doria, les Frégose, les Dante Alighieri (il en existait encore un), les Frascator, la reine Marguerite de France, l'empereur d'Allemagne, le roi de Bohème, Maximilien, archiduc d'Autriche, les Medici, les Sauli, Pallavicini, Bentivoglio de Bologne, Soderi, Colonna, Scaliger, les Cardone d'Espagne. En France : les Marigny, Anne de Polignac princesse de Marsillac et comtesse de La- rochefoucault, le cardinal d'Armagnac, l'évêque de Cahors, enfin toute la grande compagnie du temps, heureuse et flattée de sa correspondance avec le successeur de Boccace. J'ai vu aussi combien Il Bandello avait de noblesse dans le caractère : s'il a orné son oeuvre de ces noms illustres, il n'a pas trahi la cause de ses amitiés privées... ".

02/2023

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Littérature française

La comedie humaine. Esther heureuse

" En 1824, au dernier bal de l'Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d'un jeune homme qui se promenait dans les corridors et dans le foyer, avec l'allure des gens en quête d'une femme que des circonstances imprévues retiennent au logis. Le secret de cette démarche, tour à tour indolente et pressée, n'est connu que des vieilles femmes et de quelques flâneurs émérites. Dans cet immense rendez-vous, la foule observe peu la foule, les intérêts sont passionnés, le désoeuvrement lui-même est préoccupé. Le jeune dandy était si bien absorbé par son inquiète recherche, qu'il ne s'apercevait pas de son succès : les exclamations railleusement admiratives de certains masques, les étonnements sérieux, les mordants lazzis, les plus douces paroles, il ne les entendait pas, il ne les voyait point. Quoique sa beauté le classât parmi ces personnages exceptionnels qui viennent au bal de l'Opéra pour y avoir une aventure, et qui l'attendent comme on attendait un coup heureux à la Roulette quand Frascati vivait, il paraissait bourgeoisement sûr de sa soirée ; il devait être le héros d'un de ces mystères à trois personnages qui composent tout le bal masqué de l'Opéra, et connus seulement de ceux qui y jouent leur rôle ; car, pour les jeunes femmes qui viennent afin de pouvoir dire : J'ai vu ; pour les gens de province, pour les jeunes gens in- expérimentés, pour les étrangers, l'Opéra doit être alors le palais de la fatigue et de l'ennui. Pour eux, cette foule noire, lente et pressée, qui va, vient, serpente, tourne, retourne, monte, descend, et qui ne peut être comparée qu'à des fourmis sur leur tas de bois, n'est pas plus compréhensible que la Bourse pour un paysan bas- breton qui ignore l'existence du Grand-Livre. A de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule".

02/2023

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Littérature française

Les deux poetes

" A l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de province. Mal- gré la spécialité qui la met en rapport avec la typographie parisienne, Angoulême se servait toujours des presses en bois, auxquelles la langue est redevable du mot faire gémir la presse, maintenant sans application. L'imprimerie arriérée y employait encore les balles en cuir frottées d'encre, avec lesquelles l'un des pressiers tamponnait les caractères. Le plateau mobile où se place la forme pleine de lettres sur laquelle s'applique la feuille de papier était encore en pierre et justifiait son nom de marbre. Les dévorantes presses mécaniques ont aujourd'hui si bien fait oublier ce mécanisme, auquel nous devons, malgré ses imperfections, les beaux livres des Elzevier, des Plantin, des Alde et des Didot, qu'il est nécessaire de mentionner les vieux outils auxquels Jérôme-Nicolas Séchard portait une superstitieuse affection ; car ils jouent leur rôle dans cette grande petite histoire. Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un Ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. En revanche, les Ours ont nommé les compositeurs des Singes, à cause du continuel exercice qu'ils font pour attraper les lettres dans les cent cinquante-deux-petites cases où elles sont contenues. A la désastreuse époque de 1793, Séchard, âgé d'environ cinquante ans, se trouva marié. Son âge et son mariage le firent échapper à la grande réquisition qui emmena presque tous les ouvriers aux armées...

02/2023

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Littérature française

Esther heureuse

" En 1824, au dernier bal de l'Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d'un jeune homme qui se pro- menait dans les corridors et dans le foyer, avec l'allure des gens en quête d'une femme que des circonstances imprévues retiennent au logis. Le secret de cette démarche, tour à tour indolente et pressée, n'est connu que des vieilles femmes et de quelques flâneurs émérites. Dans cet immense rendez-vous, la foule observe peu la foule, les intérêts sont passionnés, le désoeuvrement lui-même est préoccupé. Le jeune dandy était si bien absorbé par son in- quiète recherche, qu'il ne s'apercevait pas de son succès : les exclamations railleusement admiratives de certains masques, les étonnements sérieux, les mordants lazzis, les plus douces paroles, il ne les entendait pas, il ne les voyait point. Quoique sa beauté le classât parmi ces personnages exceptionnels qui viennent au bal de l'Opéra pour y avoir une aventure, et qui l'attendent comme on attendait un coup heureux à la Roulette quand Frascati vivait, il paraissait bourgeoisement sûr de sa soirée ; il devait être le héros d'un de ces mystères à trois personnages qui com- posent tout le bal masqué de l'Opéra, et connus seulement de ceux qui y jouent leur rôle ; car, pour les jeunes femmes qui viennent afin de pouvoir dire : J'ai vu ; pour les gens de province, pour les jeunes gens inexpérimentés, pour les étrangers, l'Opéra doit être alors le palais de la fatigue et de l'ennui. Pour eux, cette foule noire, lente et pressée, qui va, vient, serpente, tourne, retourne, monte, descend, et qui ne peut être comparée qu'à des fourmis sur leur tas de bois, n'est pas plus compréhensible que la Bourse pour un paysan bas-breton qui ignore l'existence du Grand-Livre. A de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule. En ceci le génie de la nation éclate... ".

02/2023