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Jeannine Amouroux

Extraits

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Histoire de France

Le poids de la guerre. Les poilus et leur famille après 1918

11 novembre 1918 : l'armistice met fin à quatre années de guerre. Quatre années d'un conflit qui a violenté comme jamais les corps et les âmes et qui a entraîné la brisure brutale des liens conjugaux et familiaux. Mais les cloches annonçant la fin du conflit sonnent-elles pour autant la fin de la guerre dans les vies de celles et ceux qui se retrouvent alors ? Quelles traces, quelles empreintes, les expériences vécues pendant la longue séparation laissent-elles dans les familles une fois la paix revenue ? L'ambition de ce livre est de lever le voile sur le retour des combattants dans leur monde affectif, amoureux, familial, de pousser la porte des maisons pour tenter d'entendre une histoire relationnelle, celle des liens qui se tissent entre les membres du groupe familial, et dans laquelle, de toute évidence, la guerre est fondatrice. L'espace intime, qui se laisse approcher pour peu que l'on décide de lui prêter attention et considération, est le révélateur de l'immense impact de la guerre et de ses suites sur les relations nouvelles qui se dessinent alors. En s'appuyant sur un corpus d'archives vaste et varié, sur des sources qui ont la diversité de la vie, cette étude scrute la société dans ses profondeurs, dans ses tensions entre intime et collectif, en privilégiant une approche systémique de la famille et en donnant aux corps la place essentielle qu'ils occupent dans les liens qui nous unissent et dans la construction identitaire dont ils sont porteurs.

04/2013

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Littérature étrangère

L'échec

Ed Memoir, le protagoniste de ce roman à suspense décalé, est un jeune homme fainéant, beau garçon et plutôt malin, dont le but dans l'existence consiste à s'enrichir très vite en en faisant le moins possible. C'est pourquoi il demande à son frère Marcus, physicien quelque peu coincé, de lui prêter 50 000 dollars pour mettre au point le prototype d'une invention révolutionnaire dont lui a parlé un jeune scientifique, le Pandemonium. Ce logiciel, au nom choisi au hasard, permettrait aux annonceurs sur Internet de diffuser des publicités subliminales sur tous les sites, de façon indétectable, leur faisant gagner des millions de consommateurs à leur insu. Marcus n'a aucunement l'intention d'aider son frère : pourquoi celui-ci serait heureux alors que toute l'existence de Marcus et de son épouse baigne dans la grisaille ? Ed met alors au point l'" opération Charlie ", du nom du caissier du bureau de change coréen qu'il compte braquer avec son ami Billy, promeneur de toutous professionnel au bavardage aussi illogique que sage. Mais pourquoi Violet, la femme fatale légèrement droguée dont Ed est tombé amoureux tente-t-elle de l'en empêcher ? Est-ce parce qu'elle se méfie de l'aigri Sven Transvoort (oui, c'est un faux nom) qu'elle a éconduit au profit d'Ed ? Le jour J, le père d'Ed meurt, lui laissant l'argent que son fils désormais dans le coma s'apprête à voler - mais ce ne sont là que quelques-unes des surprises décapantes que vous réserve ce roman...

10/2012

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Histoire de France

Quand les cigognes claquaient du bec dans les eucalyptus. Correspondance d'un appelé d'Algérie (février-juillet 1962)

Ce matin “conférence au sommet” à l’hôpital entre Si Assed le grand manitou FLN de la Grande Kabylie , le ministre FLN de la Santé en Algérie, le supérieur des pères blancs, Corbière et moi. Si Assed était venu incognito, c’est une des premières fois qu’il quittait son nid d’aigle du Djurdjura. Il m’a apporté une liste de 150 donneurs de sang musulmans à Tizi Ouzou, que je vais commencer à grouper demain. Il m’assure de tout son appui sur toutes les initiatives que je prendrai à ce sujet et me laisse carte blanche : carte blanche de l’armée française la semaine dernière, carte blanche du FLN aujourd’hui, c’est plus que je ne pouvais en espérer après 3 mois de Kabylie.Étudiant en pharmacie, Albert Faucher est affecté au laboratoire de l’hôpital militaire de Tizi Ouzou de février à juillet 1962. Durant cette période, il entretient avec sa fiancée restée à Nantes une correspondance quotidienne. Les événements qui vont mener à l’indépendance de l’Algérie y sont racontés et commentés au jour le jour par ces « simples citoyens », ces amoureux qui se manquent tant, s’inquiètent, se rassurent, en donnant à leurs lettres un ton romanesque. Mais la spécificité du poste d’Albert fait aussi découvrir une « autre » guerre d’Algérie, où l’on donnait son sang pour les blessés, fussent-ils de l’autre bord…Fille des deux correspondants, Eléonore Faucher est scénariste et réalisatrice. On lui doit notamment Brodeuses et Gamines.

02/2012

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Littérature érotique et sentim

Lord Lyllian. Messes noires. Suivi de Jacques d'Adelswärd-Fersen et la figure d'Héliogabale

"Le succès de Jacques d'Adelswärd-Fersen (1880-1923) ne se dément pas. Les éditions originales ou anciennes de ses livres se vendent aujourd'hui à des prix remarquables. Je lui ai consacré en 1991 un dossier, enrichi en 1993, qui permet de comprendre dans quel contexte polémique son oeuvre s'est développée. On doit à Mirande Lucien d'avoir donné une image assez exacte d'Akademos, revue que Fersen a fondée en 1909 et soutenue toute l'année et qui peut à juste titre être considérée comme la première revue homosexuelle. Jean-Claude Féray a attiré notre attention sur son oeuvre littéraire aux éditions Quintes-feuilles. Alors qu'il vient de publier Jeunesse (1907), je suis heureux d'avoir enfin pu mettre la dernière main à cette réédition de Lord Lyllian (1905). Lord Lyllian est un roman à clefs où se rencontrent les sommités homosexuelles de la fin du XIXe : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Péladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp - et Fersen lui-même - ainsi que leurs égéries les actrices Ellen Terry et Sarah Bernhard. Les amateurs de ces personnages devenus de véritables icônes se réjouiront de la manière dont Adelswärd-Fersen les met en scène avec des dialogues très camp que Wilde n'aurait pas reniés et dans des poses mélodramatiques à souhait. J'espère que, comme moi, vous tomberez amoureux de Lord Lyllian, dans une nouvelle édition portée par d'éminents spécialistes respectivement de la littérature homosexuelle et de la littérature décadente, Jean-Claude Féray et Jean de Palacio", Patrick Cardon.

01/2011

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Littérature étrangère

Barroco tropical

Une femme tombe du ciel et s'écrase sur la route devant Bartolomeu au moment où éclate une tempête tropicale et où sa maîtresse lui annonce qu'elle le quitte. Il décide de percer ce mystère alors que tout change autour de lui, il découvre que la morte, mannequin et ex-miss, avait fréquenté le lit d'hommes politiques et d'entrepreneurs, devenant ainsi gênante pour certains, et il comprend qu'il sera la prochaine victime.  Il croise les chemins d'une chanteuse à succès, d'un trafiquant d'armes ambassadeur auprès du Vatican, d'un guérisseur ambitieux, d'un ex-démineur aveugle, d'un dandy nain, d'une prêtresse du candomblé adepte du mariage, d'un jeune peintre autiste, d'un ange noir ou de son ombre. Il explore la ville de Luanda en 2020, métaphore de la société angolaise où les traditions ancestrales cohabitent difficilement avec une modernité mal assimilée. Il s'enfonce dans la Termitière, gratte-ciel inachevé mais déjà en ruine où les riches vivent dans les étages tandis que les pauvres et les truands occupent les sous-sols. Il nous montre une ville en convulsion où l'insolite est toujours présent et intimement mêlé au prosaïque et au quotidien, où la réalité tend à être beaucoup plus invraisemblable que la fiction. Dans une prose magnifique cet amoureux des mots définit son pays comme une culture de l'excès, que ce soit dans la façon de s'amuser ou dans la façon de manifester ses sentiments ou sa souffrance.

09/2011

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Théâtre

Comment toucher

Comment toucher commence dans un village du Congo, Maty-Ougourou. Niang Saho, le chef d'une bande de rebelles, a été trouvé mort un soir dans un petit bois et transporté dans une cabane de forestier. Mais à l'aube, son corps a disparu. Est-il vraiment mort? Ariane-Sylvie Sutter, Carina Rosquera, Dino Galice, Michaël Guür Keromnès, Esther Ikoli, Swana/Lou, Zo/Kris se divisent et se séparent. En pleine guerre intestine, Niang Saho a fondé une commune libre. Il veut mettre ses pas dans ceux de Che Guevara, présent au Congo en 1963. Mais bouleversé par son rapport aux ancêtres et aux femmes qu'il ne peut pas toucher, Niang Saho va devenir à Lagos, au Nigeria, un ministre de la parole d'un tout autre type. Tous les personnages marchent, voyagent en quête de leur corps amoureux, en quête du corps de l'autre, en quête d'un dévoilement. Des Africaines, telles des sentinelles du réel, se dressent à chaque frontière. Les membres de la bande se confrontent au mystère et au paradoxe des deux injonctions articulées tout au long de ce texte métaphysique : ne me touche pas/touche moi. Comment toucher est la troisième pièce du triptyque Anatomies. Les deux premières ont été mises en scène à Brazzaville au Congo et jouées en 2008 et 2009 dans dix pays d'Afrique. Roland Fichet met en scène Comment toucher en France en 2010 au Théâtre national de Bretagne, au Théâtre de l'Est parisien et au Théâtre du Pays de Morlaix.

03/2010

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Littérature française

Les angles morts

Pour célébrer le trentième anniversaire de leur baccalauréat - promotion de 1943 -, des Hongrois, depuis lors dispersés à travers le monde, se retrouvent à Budapest. En dépit du temps passé, de la séparation et des calamités de l'Histoire, les affinités électives jouent à nouveau. Un quatuor d'anciens amis se reconstitue, auquel manque pourtant l'un des frères jumeaux Wildenstein, que représente sa fille, la jeune Gabriela, amenée là par l'autre frère, son oncle. Les quatre personnages - trois hommes mûrs, dont le narrateur Mor Steinberg, et la jeune fille - prolongent la fête des retrouvailles par un voyage dans la puszta hongroise, sous la conduite de celui d'entre eux qui est resté au pays : Jakub. La ferme perdue, où ils vont passer quelques jours et quelques nuits au cœur de l'été, est comme une porte qui s'ouvre sur la continuité des steppes, jusqu'à des espaces qui contiennent certains replis du temps. Peut-être est-ce là que, chaque jour, la jeune Gabriela disparaît pour ne réapparaître qu'à la nuit, et entraîner le narrateur, qui fut l'amoureux malchanceux de sa mère, dans une initiation réclamée à l'homme mûr, à qui elle offre ainsi cette revanche du destin. Mais la grande plaine de l'Europe centrale est aussi le lieu d'autres phénomènes, où nos voyageurs sont les témoins d'une résistance de l'ancien monde à sa propre disparition. Ce roman, qui se joue des époques, projette sur les lieux du désastre des ombres où ce qui fut détruit trouve une étrange lumière pour réapparaître.

08/2003

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Littérature française

Les promis

Au début, c'est un conte au Pays du Soleil Levant, une histoire d'amour à la vie à la mort. En 1920, le Japon s'ouvre à l'Occident et dans les rues le complet-veston remplace le Kimono. Deux riches familles, attachées à la puissance des traditions comme à la modernisation du pays, renforcent leur alliance en promettant leurs enfants l'un à l'autre, avant même qu'ils voient le jour. Fidèles à cette parole donnée, Yuki et Takahito vont grandir fiancés avant l'heure, amis avant d'être amoureux, préparés à la naissance d'une passion qu'ils ont le désir et le devoir d'éprouver. Mais autour d'eux, bientôt, la planète perd pied. Ils n'ont pas vingt ans quand la crise de 29 secoue tragiquement le Japon, le précipitant dans la rancœur, et la névrose du repli. Les nationalistes relèvent la tête, réclamant la peau de ces dirigeants vendus à l'étranger, ayant bradé leurs valeurs éternelles pour le mirage d'un progrès fatal. Peut-être fatale aussi, la promesse qui lie bon gré mal gré ces deux jeunes gens moins bien accordés que leurs familles n'espéraient : Takahito est devenu un patriote cruel, jaloux, exalté par un désir de conquête ; Yuki, une brillante et belle étudiante, émerveillée par la vieille Europe. Et quand, se croyant libérée de sa promesse, elle part vivre en France, le cauchemar ne tarde pas à sonner à sa porte - il a le fin sourire de Takahito.

01/2005

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Livres 3 ans et +

3 histoires de princesses pas comme les autres

Trois histoires, trois univers, et trois princesses qui ont de l'énergie à revendre ! - Clara et les monstres collants La princesse Clara n'a pas de chance. Aujourd'hui, en se promenant dans sa belle robe à froufrous, trois monstres tombent amoureux d'elle ! Clara fait tout pour leur échapper, elle en a ras les couettes ! Heureusement, lorsqu'elle se tache avec des spaghettis, un de ses soupirants s'en va en courant, et lorsqu'elle fait du foot, un autre s'enfuit également... Les monstres ont décidément découvert une princesse pas comme les autres ! Ecrit par Sylvain Zorzin et illustré par Jess Pauwels - L'anniversaire de la princesse Aujourd'hui Thibaut est heureux ! Il va retrouver son amie d'enfance, la princesse Emma, pour sa grande fête d'anniversaire. Or, parmi tous les merveilleux cadeaux qu'offrent les invités, Thibaut n'a qu'un simple dessin à donner, lui, prince rêveur d'un royaume délabré. Comment va réagir Emma ? Ecrit par Pascal Brissy et illustré par Aurélie Abolivier - Le grand jour de Tililou Y en a marre ! Parce qu'elle a les cheveux courts, tous les camarades de Tililou lui répètent qu'elle est un garçon. Même lorsqu'elle joue le rôle de la servante dans la pièce de théâtre de la classe, on se montre méchant avec elle. Et voilà qu'Olivia, la fille qui jouait la princesse, tombe malade la veille du spectacle. Tililou voudrait la remplacer, mais osera-t-elle lever la main pour le demander ? Ecrit par Sophie Forte et illustré par Yves Calarnou

09/2019

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Critique littéraire

Louis Hachette. Le fondateur d'un empire, 1870-1940

Rien ne prédestinait Louis Hachette à fonder un empire. Entré en 1819 à l'Ecole normale, il doit quitter l'enseignement quand la Restauration ferme les portes de l'Ecole. Après avoir songé à une carrière d'avocat, il reprend un fonds de librairie classique. Dès lors, il commence à tisser méthodiquement une toile d'araignée qui va lui permettre de dominer le monde de l'imprimé scolaire et universitaire. Au milieu du siècle, il s'attelle à une tâche complémentaire : offrir à la jeunesse puis aux adultes des livres de " récréation " et de " vulgarisation ". Ainsi naissent la Bibliothèque des chemins de fer, la Bibliothèque rose, les guides Joanne. Pour parvenir à ses fins, l'éditeur s'est emparé des rênes de la distribution grâce au réseau de kiosques installés dans les grandes gares, ancêtres des " relais H ". Outre ces réussites, il lance plusieurs magazines, dont Le Tour du monde, ainsi que de nombreux dictionnaires et encyclopédies, en particulier le prestigieux Littré. En quelques décennies, il devient le patron de la plus grosse entreprise du livre en Europe. Intellectuel amoureux des belles-lettres mais en prise avec son époque, capitaine d'industrie et innovateur permanent, Louis Hachette n'a pas laissé indifférents les écrivains qu'il publia et qui, pour certains, lui reprochèrent d'avoir " industrialisé la pensée ". Nul doute, en effet, qu'il bouleversa le métier d'éditeur et qu'il réalisa son ambition : exercer une influence sur ses contemporains et continuer à enseigner en diffusant le livre à grande échelle.

03/1999

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Romans historiques

Il neigeait

" Je vous emmène en septembre 1812. Epuisées par des combats et par la faim, les armées de Napoléon arrivent devant les minarets de Moscou. La ville est démesurée, mais où sont les habitants ? La ville est riche, mais où sont les vivres ? Les greniers sont vides, les Russes ont décampé. A peine rencontre-t-on des marchands étrangers, et des comédiens français cachés dans les caves du Kremlin. Soudain, le feu. Le quartier chinois s'embrase, l'incendie gagne vite les maisons de sapin. Les pompes à incendie ont disparu. C'est un piège. Moscou va flamber pendant plusieurs jours. Quand la pluie apaise le feu, l'Empereur décide de s'installer dans les ruines, il croit que le Tsar va négocier une paix, mais non, ses troupes refluent un mois plus tard, grossies par des milliers de civils. Commence alors la fameuse retraite vers la Bérésina. La neige tombe. Les Cosaques harcèlent les égarés. Le froid devient épouvantable. Les fugitifs dépècent leurs chevaux, ils s'entre-tuent pour une pomme de terre gelée, se grignotent les poignets. Trois cent trente mille d'entre eux vont périr dans les steppes. J'ai voulu raconter comment des femmes et des hommes ont supporté cette aventure extrême, civils et militaires mêlés. Ils étaient courageux ou lâches selon les moments, parfois profiteurs, voleurs, amoureux, rusés, endurcis ou faibles. Au-dessus d'eux, Napoléon planait. Il rêvait à l'Europe, à sa monnaie unique, à sa dynastie. Il ne voyait plus la réalité. " P. R.

08/2000

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Littérature étrangère

Deux

Merveille, présage, signe du destin, acte de Dieu ? Dans la mémoire collective, Chang et Eng, nés reliés par la poitrine, sont des monstres. A leur naissance en 1811, dans la famille d'un pêcheur illettré au cœur de l'ancien royaume de Siam, les accoucheuses s'enfuient en hurlant. Lorsque, dix-sept ans plus tard, leur monde s'écroule au passage d'un typhon, leur mère les vend pour trois cents livres à un trafiquant qui les mène en Europe et les exhibe dans les cours royales et les salons à la mode. Puis arrive le jour où les foules les dédaignent pour d'autres distractions. Chang est amoureux, et son frère tombe malade. Paris puis Londres abritent bientôt leur déchéance dans les quartiers les plus sombres, avant qu'un certain Barnum ne les recueille et les fasse découvrir, comme phénomènes de foire, au Nouveau Monde. Là, s'affranchissant du cirque, les deux frères s'installent en Caroline du Nord et tentent de se construire une vie sereine de propriétaires terriens. Entre amour et haine, le lien du sang est mis à rude épreuve par la guerre de Sécession et le fragile équilibre de deux êtres, obligés de s'entendre pour tous les actes de la vie, bascule : sur les champs de bataille, le destin défera-t-il ce que la nature a irrémédiablement lié ? Mark Slouka traite cette histoire extraordinaire à partir de la seule conscience d'un des deux frères, dans un récit passionnant au style somptueux.

09/2003

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Romans historiques

Morts pour la France. Tome 3, La marche noire (1917-1944)

1918. Pour John Christopher Finlay comme pour des millions d'hommes et de femmes, ce sera l'année de la délivrance : l'armistice et, dans son sillage, l'espoir de paix après les dernières hécatombes dont il a été le témoin en tant que combattant et écrivain. 1918 sera aussi pour lui l'année de l'amour. Encore profondément attaché au souvenir de Rosa di Bellagio - la belle " comtesse rouge " a suivi Lénine et regagné la Russie - Finlay découvre alors la profondeur du sentiment amoureux avec Lucie Mourier qui rêve de lui donner un fils. Aura-t-il le courage d'accepter cette paternité alors que, de Rome à Munich, il voit s'ébranler les hommes de la Marche noire ? Il a pu rencontrer Mussolini, Karl Ziegler, qui, en Italie ou en Allemagne, animent le mouvement fasciste et les Corps francs, ces ancêtres du nazisme. Assistant aux premières tensions des années de paix, il craint que cette guerre qui devait être la der des der n'ait été seulement que la préface à de nouveaux carnages. Quittera-t-il la France pour retrouver les Etats-Unis ? Se résoudra-t-il à abandonner Lucie et peut-être l'enfant qu'elle porte ? Que deviendront tous ces destins noués au début du siècle ? Qu'en sera-t-il de ces amours et de ces vies, trente ans plus tard, quand, en 1944, prendra fin cette moderne " Guerre de Trente ans " amorcée en 1914 et dont John Christopher Finlay aura été tout à la fois le spectateur engagé et l'acteur fervent ?

09/2003

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Littérature française

Comment prendre de la vitesse sur un circuit gardé par une oie

"C'est quoi, ce jeu ? Pourriez-vous m'expliquer comment ça marche ? (...) Il s'agit du jeu de l'oie, mon pote ! Nous tirons des dés imaginaires, nous avançons, nous rencontrons des obstacles, des entraves". Romain Vidal est né trop vieux : atypique et nonchalant, à bientôt 18 ans il n'aime rien d'autre que lire et méditer. Resté seul à Paris le temps des vacances, il erre dans la capitale à la recherche de diversions pour oublier Mirabelle, son amour fruité. Dans le jeu de société grandeur nature imaginé par l'auteur, les pions sont des personnages aussi bigarrés qu'absurdes, tendres que mauvais pour qui tout semble possible. Riches, pauvres, paresseux, pervers, poètes et pour les plus audacieux, amoureux, ils sont la foule de ceux que l'on croise tous les jours au détour de chaque ruelle parisienne. Alchimiste, l'auteur mélange les sentiments, dose la sensualité, infuse la poésie qu'elle saupoudre d'un peu de fureur pour conter l'initiation brûlante et loufoque de son jeune romantique. L'aventure humaine qui se joue entre le Faubourg Saint-Denis et les quais de Seine est aussi touchante que burlesque, cinglante de beauté, à l'image de la vie. Née en Uruguay, Nut Monegal cherche à travers ses écrits à toucher du doigt l'universel. Elle est déjà l'auteur de Para un jardin en Otono et Sosias chez Seix Barral, Errances dans le miroir aux Editions Les Cahiers de la Poésie, ainsi que plus récemment Les danseurs de Monique Baum et Caravane.

06/2015

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Histoire et Philosophiesophie

L'évolution vue par un botaniste

La question de l’évolution est au cœur de la biologie mais, de par ses implications philosophiques, au cœur aussi d’une polémique qui fait rage entre créationnistes et évolutionnistes. Jean-Marie Pelt interroge ici la botanique pour l’inviter dans ce débat où elle a eu jusqu’à présent peu de poids.Selon la vulgate darwinienne, l’évolution est le fruit d’une action conjuguée du hasard producteur de mutations et de la sélection naturelle des mutants les mieux adaptés. La botanique ne remet pas en cause ce processus, mais elle attire l’attention sur d’autres mécanismes et, en particulier, sur ce que l’auteur appelle le principe d’associativité. Le monde des plantes est ainsi traversé par un mécanisme redondant qui vise à protéger toujours mieux le gamète femelle par l’addition de tuniques protectrices, celles-ci s’emboitent autour de lui comme des poupées russes. La seule sélection naturelle a plus de mal à expliquer l’étrange mimétisme de ces fleurs d’orchidées qui prennent la forme d’insectes et plus de mal encore à expliquer un phénomène constant de miniaturisation des fleurs qui les regroupe en sociétés de fleurs comme dans le cas de la marguerite ou de l’édelweiss.Résolument évolutionniste et raisonnablement darwinien, ce livre, fruit de cinquante ans de recherches et de réflexions sur le sujet, ouvre de nouvelles perspectives à la compréhension du phénomène vivant. L’amateur de sciences naturelles et l’amoureux de la nature y trouveront bien des raisons de s’émerveiller.

01/2011

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Religion

L'abbé Pierre. Edition revue et augmentée

Chacun connaît l'abbé Pierre. Prêtre, résistant, député, fondateur du mouvement Emmaüs, le plus populaire des Français s'est imposé pendant plusieurs décennies comme la grande voix des banlieues aux quatre coins de la planète, de tous les hommes sans voix. Connaît, ou croit connaître ? Quand un flot de louanges accompagne durant toute son existence les faits et gestes de ce curé tenace et austère, bien malin qui aurait pu en effet distinguer d'un simple coup d'œil ce qui relève de la flagornerie, ce qui appartient à une légende cultivée avec soin, ou ne fait qu'exprimer la vérité nue. C'est le mythe abbé Pierre tout entier que cette biographie prend résolument à bras-le-corps. De l'adolescent amoureux qui doit brider ses pulsions, à son long séjour chez les Capucins avec ses séances quotidiennes d'autoflagellation, des jours terribles de la guerre à la fameuse Insurrection de la bonté de février 1954, du formidable rayonnement international d'Emmaüs à la tempête Garaudy, Bernard Violet brosse de cet anticonformiste apôtre des sans-logis un portrait haut en couleur, souvent inédit, surprenant parfois. En effet ce livre, synthèse de deux années d'enquête, d'archives inédites et de nombreuses conversations d'une grande sincérité, contient des révélations sur le héros à la légendaire capeline, sur le défenseur des causes justes qui n'a pas toujours été le saint homme que l'on connaît. Sachant qu'en définitive, pour l'homme d'action Henry Grouès devenu l'abbé Pierre, " il ne suffit pas de croire, il faut aussi devenir croyable ".

11/2007

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Sciences politiques

Jésus est juif en Amérique. Droit évangélique et lobbies chrétiens pro-Israël

L'alliance solide et profonde qui unit les Etats-Unis et Israël depuis plus de soixante ans est communément attribuée à l'influence d'un lobby juif tout-puissant qui tirerait les ficelles de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient. Or cette vision réductrice néglige un aspect essentiel de la question : aujourd'hui, aux Etats-Unis, les supporters d'Israël les plus fervents et les plus nombreux sont issus de la droite chrétienne. Ces partisans dévoués de l'Etat juif, que l'on appelle chrétiens sionistes, sont convaincus qu'il relève de leur devoir religieux d'aimer et de protéger Israël. En une quarantaine d'années, ils ont gagné une influence sans précédent dans le système politique, aidés par l'explosion du conservatisme et par leur partenariat avec les faucons israéliens. De George W. Bush à Sarah Palin, le soutien à Israël est désormais une figure imposée pour tout candidat républicain. En plongeant dans l'univers exalté des chrétiens sionistes, Célia Belin dévoile l'extraordinaire montée en puissance d'un mouvement politique inspiré d'une théologie archaïque, fondamentaliste et radicale. À l'heure où il s'agit de mettre un terme au conflit qui empoisonne le Proche-Orient depuis des décennies, tous les partisans de la paix doivent garder un oeil sur ces amoureux incontrôlables d'Israël. Les Israéliens aussi doivent se méfier de ces nouveaux amis tombés du ciel. En mélangeant religion et politique, les chrétiens sionistes contribuent à transformer le conflit territorial entre Israéliens et Palestiniens en un combat pour la vérité religieuse.

02/2011

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Ethnologie

La culture des fleurs

Du rejet puritain des fleurs dans le christianisme ancien, dans l'islam ou dans la Chine de Mao à leur symbolisme érotique qui traverse l'histoire des sociétés humaines, Jack Goody invite le lecteur à le suivre dans ses promenades, de la plus haute Antiquité à nos jours. S'interrogeant sur le rôle effacé des fleurs en Afrique, décrivant l'invention des "paradis" et des jardins antiques, Goody observe le déclin de la culture des fleurs aux premiers siècles de l'ère chrétienne, puis le retour de la rose dans l'Europe médiévale et l'expansion des marchés après la Renaissance. Né de la curiosité encyclopédique de l'auteur, ce livre, qui s'attache à déceler les innombrables significations attribuées aux fleurs, s'intéresse aux usages théologiques et profanes des fleurs autant qu'à leur valeur marchande. Jack Goody insiste aussi sur les relations qui existent partout entre l'écologie, l'idéologie, les usages esthétiques et symboliques des fleurs : rituels ou domestiques, funéraires ou amoureux, les bouquets s'inscrivent à la fois dans une archéologie de l'horticulture et dans une histoire de la consommation des biens de luxe. Pratique liée à une esthétique de la vie quotidienne qui a suscité différents types de "langage des fleurs" à travers les siècles en Orient et en Occident, La Culture des fleurs appartient également à l'histoire économique, politique et religieuse de l'humanité. Spécialiste des relations entre les cultures d'Occident et d'Orient, Jack Goody est professeur honoraire d'anthropologie sociale à l'université de Cambridge.

06/1994

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Policiers

Tout le monde te haïra. Une enquête de Tracy Bradshaw et Nimrod Russell

En ce début d’hiver rigoureux, Alice Lewis débarque à White Forrest, petite ville côtière du sud de l’Alaska, dans l’espoir de retrouver sa soeur, Laura Barnes, dont la disparition, étrangement, semble n’inquiéter personne à part elle. Désemparée, elle s’offre les services d’un ancien flic au passé trouble devenu détective privé, Nimrod Russell. L’homme va très vite découvrir que la disparue travaillait à un reportage sur une mystérieuse affaire : un navire ayant sombré en 1920 au nord du pays, avec à son bord une centaine d’orphelins russes. Si les corps des marins ont été extraits des glaces, ceux des enfants semblent s’être volatilisés… Mais ce n’est pas la seule énigme qui accapare l’attention de la communauté de White Forrest : un notable a été retrouvé pendu par les pieds dans sa grange, éventré de la gorge au sexe à l’aide d’un hakapik, l’arme inuit servant à abattre les phoques. Le lieutenant Tracy Bradshaw qui récupère cette sordide affaire va bientôt mettre au jour les étonnantes pratiques sexuelles de la victime. Sa mort serait-elle le simple résultat d’un jeu amoureux qui aurait mal tourné ? Forcés à retravailler en binôme au sein de la police de White Forrest, Nimrod et Tracy vont devoir unir leurs efforts pour résoudre ensemble leurs enquêtes respectives, qui n’ont aucun lien en apparence. Dans un Alaska d’une sauvagerie implacable, la ruée vers l’horreur a bel et bien commencé.

11/2015

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Histoire internationale

Des témoignages tchétchènes

C'était un jour de fête. Froid et glacé. Le " Jour du Défenseur de la Patrie ", 23 février 1995. Il y avait une tempête de neige sur le village de Khoy, près du lac Kizinoy Am, le silence était total. Vers midi, des avions sont apparus derrière les montagnes. Ils ont lâché des bombes à fragmentation et des bombes incendiaires. Les adultes jetaient les enfants par les fenêtres, sur la neige, pour les sauver du feu, d'autres eurent le temps de sauter eux-mêmes, onze personnes ont été brûlées vives. Les avions russes continuaient de viser les maisons. J'ai attrapé un grand drap blanc, pris ma femme et nos cinq enfants, et couru les enfouir dans la neige. J'ai couvert tout le monde avec un drap pour que l'on ne nous distingue pas du ciel. Les enfants terrorisés se serraient contre nous. Ils ne voulaient plus bouger ! Alors je les ai comptés, ma petite fille de 3 ans manquait... Ce recueil, composé de témoignages racontés par des personnes qui ont survécu aux deux guerres atroces de Tchétchénie, dévoile leur souffrance, leur désespoir et leur force de résistance. II devait voir le jour pour honorer la mémoire de tous ceux que Grozny a enterrés et de tous ceux qui en gardent des blessures à vie... Il rend hommage aux femmes veuves, aux jeunes amoureux séparés par les conséquences de cette guerre, aux personnes qui ont été forcées de quitter leur patrie et d'aller à l'étranger pour sauver leur vie et celle de leurs enfants.

12/2013

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Critique littéraire

Le Tombeau de Cynthia. Mythes, fictions et ironie dans le livre IV des Elégies de Properce

Cynthia prima fuit, Cynthia finis erit : Cynthia fut la première, Cynthia sera la dernière. Dans son quatrième et dernier recueil, Properce réalise sa promesse : il inscrit le tombeau de son unique amante au coeur d'une Rome impériale transfigurée par l'élégie. L'adieu à l'amour, à la fin du livre III, et le ralliement impromptu du poète à l'Empire ne sont que les pénultièmes péripéties d'une aventure qui précèdent de peu l'apothéose de l'héroïne : dans le livre IV, fallax opus, oeuvre trompeuse, Properce subvertit le motif de l'immortalisation par la poésie des héros guerriers au profit de sa maîtresse, une femme légère comme le genre qu'elle incarne. "Plaisant paradoxe" selon Paul Veyne, l'élégie est aussi l'écriture, mêlée de joie et d'inquiétude, d'une audace nouvelle : l'esclavage amoureux libère la poésie qui devient nécessairement personnelle et subjective. Si l'amour sine modo, l'amour sans mesure, fou par fidélité, affidé par folie, ne se dit pas dans la transparence d'une écriture sincère, il demeure le signifié d'une authentique déclaration : celle d'un poète mauvais genre qui, contre toute la tradition, le pouvoir et même la loi, réclame le droit d'aimer et de le dire. Il lui faut pour cela développer un paradoxe, en même temps plaisant et sérieux : la recusatio de l'épopée, refus dramatisé du genre noble et du chant patriotique, est, dans la Rome d'Auguste, une épreuve digne d'un héros épique.

11/2017

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Religion

Hymnes spéculatifs du Véda

La terre et ses rivières, le souffle et la parole, le temps et la mort, Agni et Soma (le feu et la liqueur du sacrifice), l'irruption dans le corps des facultés sensibles, l'émerveillement de l'homme devant sa propre pensée, tels sont quelques uns des sujets qui passent dans les poèmes védiques. Ces hymnes spéculatifs accompagnaient les sacrifices et soutenaient la prière. La puissance et la simplicité de ces images, la gravité des sujets auront-elles un peu de cette vertu magicienne qu'on reconnaissait aux hymnes de l'Atharvaveda ? Nous aideront-elles à nous guérir du monostique, et du poème éclaté ? Espérons. Avec non moins d'émerveillement que les auteurs de ces textes, voyons en tout cas les idées spéculatives tenter de se dégager des spéculations magiciennes, sans toujours y parvenir ; cela se passait voilà trente ou quarante siècles. Le poète alors se voulait "faiseur d'éloges" et comptait bien, déjà, participer à maintenir l'ordre de son monde. Peu différent du Claudel des Grandes Odes et du Saint-John Perse des Eloges (si deux voix aujourd'hui retiennent un peu ou beaucoup de l'inflexion védique, ce sont les leurs). Mais qui jamais a chanté, qui jamais chantera mieux que cet homme védique les beautés de la terre ? Mieux que Yami et Yama en leur dialogue amoureux, qui jamais dira l'inquiétude des deux premiers adolescents, frère et soeur, chargés de perpétuer l'espèce tout en condamnant la future notion d'inceste ? Et ces grenouilles, qui sont un peu des brâhmanes, ébauchent-elles, ou non, le sourire du sceptique ?

10/1985

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Littérature française

Tour du domaine

Gilbert Delmas s'est fait un domaine, presque un royaume, autour d'une scierie. On dirait que, depuis toujours, il est le seigneur de l'usine, du village. Mais tout est faux. Il a fabriqué ce passé de toutes pièces, en trente ans. Il a peuplé le village d'hommes et de femmes qui sont presque ses esclaves. Il a accroché de faux portraits d'ancêtres dans sa grande maison délabrée. Autour de lui, sa femme paralysée ; sa fille Hélène, chlorotique ; son neveu Jonathan, violoniste qui peuple cette solitude de sa musique ; Sarah Köln, beauté vieillissante, vêtue de mauve, obsédée par la mort. Enfin, un couple de vieux domestiques dont le fils, l'Idiot, occupe chaque journée à faire minutieusement le tour du domaine, pour vérifier que la clôture est intacte. La passion de Gilbert Delmas est de tout savoir, de tout comprendre. Il a ses indicateurs et note tout sur des registres. Au village, on ne trouve guère que deux personnes pour se révolter contre cet ordre : Rafaël le comptable, d'ailleurs amoureux d'Hélène, et sa soeur Quentin, une actrice. Mais voici un intrus. Une villageoise, la vieille Louise, meurt en léguant sa maison à Michaël B. qui exerce l'étrange métier de biographe. L'installation de Michaël va faire bouger ce monde si ordonné. Delmas n'aura de cesse d'obtenir son départ. Mais le vieil homme comprend alors qu'il ne saura jamais ce qui se passe dans la conscience des autres. Et si tout cela n'était qu'un rêve de la vieille Louise ?

12/1983

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Critique littéraire

Les anneaux du manège. Écriture et littérature

"Derrière l'écrivain, un nouveau personnage s'est imposé peu à peu, que j'appelle l'"écriveur". A la différence de l'écrivain, qui voit toujours à l'horizon le produit de son travail - le texte achevé, l'oeuvre - l'écriveur se contente d'écrire, indéfiniment. L'écrivain dit : "J'écris ceci ou cela". L'écriveur dit : "J'écris", point final. Ainsi, il y aurait deux littératures : celle qui joue le jeu de l'oeuvre et celle qui le refuse. Deux littératures qui, sous leur opposition apparente, entretiennent une sourde complicité. Un écrivain amoureux de l'ensemble peut vouloir l'aménager, l'enrichir indéfiniment (Flaubert, Proust), et il y a des monuments qui restent inachevés (Musil, Kafka). Inversement, on pourrait sans trop de difficultés montrer que, dans des textes qui semblent parfaitement maîtrisés (L'Etranger, par exemple), l'écriture exerce sa pression tenace et provoque parfois d'étranges embardées. Certains diront que le courage (ou l'humilité, comme on voudra) est d'affronter le risque de l'achèvement et que le vrai "mandat" de l'écriveur est de devenir écrivain. On peut aussi penser que l'attitude de l'écriveur est plus périlleuse et plus vraie. S'il peut y avoir, à la limite, écriture sans littérature, le contraire n'est pas vrai. L'écriture travaille la littérature de l'intérieur, elle est son ferment, sa sève. Je me soucie peu, finalement, de savoir comment, par qui sera prononcé le "dernier mot" ; seules m'importent, aujourd'hui, les oeuvres où, discrète et têtue, j'entends résonner la voix de l'écriveur".

03/1992

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Poésie

Le mois d’octobre naît avec ses matins clairs. Edition bilingue français-espagnol

Parce que nous aimons l'Argentine de façon inconditionnelle, comme Fondane, Drieu et Caillois l'ont aimée et comme le vertige horizontal n'a pas manqué de nous saisir au premier jour, nous ouvrons cette parenthèse australe, en espérant qu'elle ne se refermera pas de sitôt. Ce détour prend aujourd'hui une teinte sépia et renferme un choix de poèmes d'Alfonsina Storni, méconnue en France, bien qu'elle ait donné aux lettres argentines certains de ses plus beaux textes, une poésie dont elle se demandait, avec sa belle âme tourmentée, si elle était révolte, malaise, vieille voix entravée, soif de justice, amour de l'amour amoureux ou petite boîte à musique qu'elle tenait dans la main et qui chantait toute seule, sans clé qui la blessât. Notre Alphonsine, une nuit d'octobre mille neuf cent trente-huit, a livré son coeur invaincu aux flots de la côte Atlantique. La mer a emporté son corps malade, avant de le rendre à la plage de La Perla. La vie, disait-elle, en fin de compte, se mesure par la mort : la mort qu'elle s'est donnée, laissant sur le rivage son fils et tous les hommes, les arbres qu'elle aimait, l'inquiétude et le désamour, la corolle noire de la vie. Un jour je serai morte, blanche comme la neige Douce comme les songes des soirs de pluie Un jour je serai morte, froide comme la pierre Calme comme l'oubli, triste comme le lierre

07/2020

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Psychologie, psychanalyse

Vers une psychologie de l'être

Psychologue américain de grand renom, l'un des plus importants représentants de la " Third Force ", qui entend rapprocher et féconder l'une par l'autre psychanalyse et philosophie existentielle, Abraham H. Maslow oppose ici à une psychologie de l'adaptation de l'être à son milieu social _ qui lui semble statique, incomplète et peut-être périmée _ une psychologie active de l'individu total en son plein épanouissement, une psychologie de l'homme sain et non plus de l'homme malade, une psychologie de la " réalisation de soi ", dont les ferments soient plus biologiques _ et donc universels _ que sociaux, c'est-à-dire limités à un lieu et une époque donnés. Il s'attache à mettre en valeur les aspects les plus positifs de l'expérience vitale, particulièrement ces moments privilégiés où l'être est porté à la pointe de lui-même et que l'auteur _ qu'ils soient religieux ou esthétiques, intellectuels ou amoureux _ appelle " expériences paroxystiques ". La psychologie dynamique que propose Abraham H. Maslow permet de surmonter la stérilisante antinomie des contraires. Ses effets doivent être bénéfiques, aussi bien en thérapie que sur le plan individuel, puisqu'elle préconise et facilite l'ouverture de l'être. L'auteur : Abraham H. Maslow a enseigné pendant quatorze ans au Collège de Brooklyn avant d'être nommé en 1951 président du Département de psychologie de l'université de Brandeis. Il a également été président de l'Association américaine de psychologie en 1967-1968. Il a écrit plus de cent articles pour des revues savantes et publié de nombreux ouvrages de psychologie.

02/2014

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Littérature étrangère

La source au bout du monde

Rodolphe, le plus jeune fils du roi des Haults-Prés, s'enfuit de la maison paternelle pour partir en quête d'aventures et connaître la vie d'un chevalier errant. Chemin faisant, il apprend l'existence d'une source magique à l'eau miraculeuse et se met en devoir de la découvrir. Son épopée le mènera par-delà les citadelles des hommes, les forêts enchantées et les landes arides. Le jeune aventurier y rencontrera un grand nombre de figures extravagantes qui bouleverseront sa vision du monde, du Bien et du Mal, et de lui-même : de fiers bergers-guerriers défiant l'ordre établi, des brigands justiciers plus joyeux que des ménestrels, un mystérieux chevalier noir, un moine lubrique tout droit sorti des Contes de Canterbury, et une sorcière insoumise à la loi des hommes dont il tombera éperdument amoureux. Grand roman d'aventures, ce texte incarne la naissance de la fantasy, croisement du roman d'aventures à la Walter Scott et du conte. C'est aussi une déclaration d'amour au Moyen Âge, cet âge où les machines n'avaient pas encore tout détruit, où chaque homme, chaque femme, avait plus de pouvoir entre ses mains, même face au seigneur féodal, que l'ouvrier n'en possède face au riche financier. Comme chez Swift, Voltaire ou Cyrano de Bergerac, l'aventure et le merveilleux deviennent dans ce roman les outils pour placer dans l'esprit de ses lecteurs les ferments d'une révolte nécessaire, éprise de liberté, d'égalité et de fraternité.

11/2016

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Poésie

Lettres. 1924-1950

Ces lettres intéressent un quart de siècle, années pendant lesquelles, y compris à travers la régression fasciste, se prépare dans la douleur l'Italie nouvelle. La dictature a ses prisons, ses déportés. Elle ne parvient pas à réduire les exigences de la pensée. La correspondance de Pavese en est l'un des témoignages les plus purs. On chercherait en vain dans ces lettres l'"homme de lettres" qui se regarde écrire.
Etre vrai, n'être que soi, fût-ce au prix du dénuement, sans écran culturel, dans la spontanéité, voire la brutalité du moment, telle est la seule discipline à laquelle se soumette rigoureusement cette correspondance, où Pavese ne craint jamais d'écrire au plus près de la langue parlée, et dans son rythme. D'où le surcroît de présence vivante, dans ces pages, du poète mal apprivoisé qu'il fut, ombrageux Piémontais qui ne peut tolérer davantage la pose dans les échanges intellectuels que l'hypocrisie dans les rapports humains.
Ce provincial amoureux de sa ville de Turin, cet homme tranquille, ce travailleur acharné qui déteste l'aventure, a vécu aussi tragiquement, on le sait, le conflit entre l'art et la vie. Ayant conquis la solitude "virile" où il voyait la condition de la poésie, Pavese n'en a pas moins cherché de toutes ses forces à y échapper par l'amour. Cette lutte se lit d'un bout à l'autre de ce recueil de lettres qui, en cela aussi, peuvent être vues comme une affirmation quotidienne de "pavésisme".

12/1971

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Histoire internationale

La Cambodge

Victime ou bourreau ? Géant déchu ou bébé tigre ? L'Occident semble perplexe à propos du Cambodge, qu'il s'agisse de la découverte des temples d'Angkor, ou de celle du génocide khmer rouge. L'art khmer et les monuments d'Angkor, alors oubliés dans la jungle, réapparaissent en France, à l'occasion d'une exposition au Grand Palais, quand l'ancienne Indochine devient une destination à la mode. Aux images violentes ou misérabilistes diffusées jusqu'alors par la presse et les organisations d'aide internationale (massacres des Khmers rouges, datant d'il y a 20 ans ; enfants d'aujourd'hui, orphelins ou amputés par les mines anti-personnel) se superpose désormais celle d'une civilisation ancienne et complexe, capable d'édifications grandioses. Une crainte demeure cependant : le Cambodge est-il un pays dangereux ? Y a-t-il encore des Khmers rouges ? Le pays, fermé depuis 1975, a reçu comme une secousse l'arrivée d'environ 20 000 casques bleus venus de plus de 30 pays préparer les élections législatives de 1993. Dollars, karaoké et grosses motos font désormais partie du paysage ordinaire dans la capitale. Mais plus de 80 % des Cambodgiens continuent de vivre comme leurs ancêtres, subsistant au jour le jour, dépendant du régime des pluies et des aléas qui s'abattent sur la moisson. Un bon millier de Français, coopérants, hommes d'affaires, volontaires d'organisations internationales, se trouvent en ce moment au Cambodge avec leurs familles. Rares sont ceux qui ne tombent pas amoureux du pays et de ses habitants. Beaucoup prolongent leur séjour.

07/1997

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Histoire internationale

Le roi trahi. Carol II de Roumanie

Après une jeunesse romanesque et tumultueuse, Carol II devint, une fois monté sur le trône, le plus grand monarque de la Roumanie moderne. Pendant ses dix années de règne (1930-1940), il ne cessa d'œuvrer à la modernité, à l'urbanisation, à l'éducation et à l'essor culturel de son pays, luttant contre la Garde de Fer qui semait la terreur et contre les querelles incessantes des formations politiques. Et pourtant, les trahisons se succédaient autour de lui : celles de sa mère et de sa fratrie, de sa femme, des dignitaires qui l'entouraient, des puissances occidentales, de Hitler et de Staline. Personnage insaisissable et imprévisible dans sa vie privée, il refusa néanmoins de se séparer de sa maîtresse honnie, qui nuisait à sa popularité. Il mourut, oublié de tous, rejeté par son fils, dans un exil solitaire au Portugal, où un cercueil provisoire abrite encore sa dépouille. Le temps est aujourd'hui venu de rendre sa vraie stature à cet homme inclassable, de redécouvrir son itinéraire dans l'Europe mouvementée de l'entre-deux-guerres, de comprendre sa complexité fascinante et ses contradictions déroutantes. Grâce à des sources inédites, principalement le journal intime de Carol et des documents d'archives ayant appartenu à la maison royale, Lilly Marcou retrace son cheminement et dresse le bilan de son règne. Elle nous fait découvrir un homme à la fois fort et vulnérable, un roi fidèle et éclairé, hédoniste et toujours amoureux, un esprit lucide et vigilant qui, entièrement dévoué à son pays, combattit pour le bonheur de son peuple.

02/2002