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Jean-Bernard Mary-Lafon

Extraits

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Histoire et Philosophiesophie

Le réel voilé. Analyse des concepts quantiques

Parce qu'elle relativise certaines notions que l'on pouvait croire absolues (espace, objet, causalité), la physique quantique bouleverse nos conceptions traditionnelles. Ce livre expose en détail les raisons de ces changements et les nouveaux problèmes conceptuels qui en découlent. Il fournit une description d'ensemble, aussi utile aux épistémologues qu'aux physiciens, des diverses manières dont les experts en la matière s'attaquent aux problèmes en question. Après un rappel simple et clair des principes de la mécanique quantique, l'ouvrage traite successivement de la causalité locale, du critère E.P.R. de réalité, des théories quantiques de l'opération de mesure (problèmes relativistes compris), des théories de la décohérence (environnement), de celles des logiques cohérentes, des théories à visées ontologiques telle celle de Bohm, et de plusieurs problèmes connexes. Certaines questions touchant au lien entre contractualité et réalisme, à l'accord intersubjectif, aux limites de sens des verbes "être" et "avoir", etc., émergent naturellement des analyses ainsi conduites et sont étudiées en détail. Enfin, il est montré que le fait de distinguer entre la réalité empirique et un réel indépendant "voilé", dont on ne peut espérer connaître que certaines structures générales, met sur la voie d'une interprétation satisfaisante de la physique d'aujourd'hui. Accessible dans sa totalité aux lecteurs munis d'un bagage, même léger en physique du vingtième siècle, ce livre propose aux autres une ouverture sur les grands problèmes relatifs à la connaissance de la matière.

10/1994

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Littérature française

Garde-fous

Atsou est un jeune adolescent qui s'ouvre à la vie. Novice face aux différents défis qui s'offrent à lui, Atsou souhaite, bien sûr, comme de nombreux lycéens, poursuivre ses études avec assiduité et réussir son examen probatoire mais aussi aimer et être aimé comme ses pairs. C'est ainsi qu'il se fait, au lycée, des amis du même âge avec qui il s'entretient souvent de leurs centres d'intérêts communs : les études et les filles. De son professeur, monsieur Dosseh, il puise souvent des conseils pratiques pour agir à bon escient. Au sein de son cercle d'amis, sa libido s'éveille finalement, témoin des expériences amoureuses des autres adolescents. Il s'initie à l'amour, réalisant l'exploit de conquérir une jeune fille pubère, avec laquelle il souhaite partager sa vie. Mais n'ayant pas reçu une éducation sexuelle préventive, qui constitue alors un sujet tabou dans de nombreuses familles, Atsou et les jeunes de son âge se laissent guider par leurs sentiments dans leurs relations avec les jeunes filles, ignorant les conséquences de leurs actes... Certains de ses amis, comme Kossigan, Galété ou Rafiwou en font l'amère expérience. Le roman décrit la vie amoureuse controversée des jeunes adolescents et adolescentes dans un village africain au cours d'une année académique. L'auteur veut montrer comment le manque de communication de la part des parents sur le thème essentiel de la sexualité peut avoir des conséquences désastreuses et parfois irréversibles ; une éducation de base souvent négligée.

12/2019

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Littérature française

Ombres chinoises et autres contes

Ce recueil est constitué de six nouvelles indépendantes les unes des autres. Elles sont cependant liées par un témoin qui reste en retrait dont on soupçonne la présence et qui est parfois nommé : il s'agit d'Alexandre ou de son diminutif Alex. Les protagonistes de ces récits, tendres, comiques, ou inquiétants sont tous furieusement humains et c'est justement cette humanité qui parfois fait glousser mais souvent sème la terreur. La première nouvelle a pour but de faire rire et c'est un musicien qui en est la tragique victime, la seconde illustre la violence des contraintes économiques auxquelles les éleveurs et leurs bêtes sont parfois soumis, la troisième se déroule en Tchécoslovaquie au temps du socialisme radieux, la quatrième est une histoire d'amour dont le héros finit par endosser la peau d'un chimpanzé pour fuir un monde tyrannique, la cinquième raconte comment un menuisier séduit sa maîtresse en lui offrant un joli cercueil et enfin la dernière, Deo gratias, narre en détail la fabrication d'un jeune chrétien dans les institutions religieuses des années soixante.

05/2018

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Religion

SUPPLIQUE AU SUJET DES CHRETIENS ET SUR LA RESURRECTION DES MORTS. Edition bilingue français-grec

Sous le nom d'Athénagore, apologiste chrétien du IIe siècle, " philosophe athénien " et peut-être l'un des premiers docteurs de l'Eglise d'Alexandrie, nous sont parvenus deux ouvrages. Le premier, la Supplique au sujet des chrétiens, adressée à l'empereur Marc-Aurèle et, à travers lui, à l'ensemble du monde païen, réfute et rétorque successivement les accusations d'athéisme, d'inceste et de cannibalisme qui étaient alors lancées contre les chrétiens; son auteur y présente la foi nouvelle sous l'aspect d'une doctrine certes inspirée, mais tout à fait conforme aux exigences de la raison, et dans la tradition du monothéisme philosophique. Quant au traité Sur la résurrection, dont l'authenticité a été, semble-t-il, injustement contestée, il défend avec les procédés de la rhétorique et les arguments de la science l'interprétation la plus littérale du dogme de la résurrection, la restitution de la chair dans son intégralité primitive.

04/1992

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BD jeunesse

Les rescapés d'Eden Tome 1 : Au commencement...

Une réinterprétation du mythe d'Adam et ève avec un message écologique fort et une bonne dose d'humour. Un nouvel album frais et prometteur. Eden, cité florissante, il y a 300. 000 ans... Yab est la risée de sa classe et n'a guère l'occasion de briller auprès de la belle Soléa, dont il est secrètement amoureux. à l'institut des sciences, le professeur Haroun tente, en vain, de mettre en garde les gouvernants sur les dangers que représente la progression de l'ordinateur central, qui contrôle tout, dans les entrailles de la Terre. Parallèlement, Soléa a trouvé un passage oublié de tous qui permet, malgré la formelle interdiction, de sortir de la ville...

03/2019

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Théâtre

Androclès et le lion

Des chrétiens hurluberlus, des Romains abrutis, et un empereur qui joint l'utile à l'agréable en regardant les lions dévorer des sujets éventuellement subversifs. Miracle : un lion épargne le petit tailleur chrétien Androclès, et l'empereur, fasciné, se convertit à la foi nouvelle.

04/1982

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Théâtre

Combat de nègre et de chiens. (suivi des) Carnets

" Combat de nègre et de chiens ne parle pas, en tout cas, de l'Afrique et des Noirs - je ne suis pas un auteur africain -, elle ne raconte ni le néocolonialisme ni la question raciale. Elle n'émet certainement aucun avis. Elle parle simplement d'un lieu du monde. On rencontre parfois des lieux qui sont des sortes de métaphores, de la vie ou d'un aspect de la vie, ou de quelque chose qui me paraît grave et évident, comme chez Conrad par exemple les rivières qui remontent dans la jungle... J'avais été pendant un mois en Afrique sur un chantier de travaux publics, voir des amis. Imaginez, en pleine brousse, une petite cité de cinq, six maisons, entourée de barbelés, avec des miradors ; et, à l'intérieur, une dizaine de Blancs qui vivent, plus ou moins terrorisés par l'extérieur, avec des gardiens noirs, armés, tout autour. C'était peu de temps après la guerre du Biafra, et des bandes de pillards sillonnaient la région. Les gardes, la nuit, pour ne pas s'endormir, s'appelaient avec des bruits très bizarres qu'ils faisaient avec la gorge... Et ça tournait tout le temps. C'est ça qui m'avait décidé à écrire cette pièce, le cri des gardes. Et à l'intérieur de ce cercle se déroulaient des drames petits-bourgeois comme il pourrait s'en dérouler dans le seizième arrondissement : le chef de chantier qui couchait avec la femme du contremaître, des choses comme ça... Ma pièce parle peut-être un peu de la France et des Blancs : une chose vue de loin, déplacée, devient parfois plus déchiffrable. Elle parle surtout de trois êtres humains isolés dans un lieu du monde qui leur est étranger, entourés de gardiens énigmatiques. J'ai cru - et je crois encore - que raconter le cri de ces gardes entendu au fond de l'Afrique, le territoire d'inquiétude et de solitude qu'il délimite, c'était un sujet qui avait son importance. "

10/1996

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Musique, danse

Musique et fêtes au Hauts-Atlas

Bernard Lortat-Jacob a découvert des chants berbères auprès de Gilbert Rouget au milieu des années 1960. Après plusieurs missions en pays Ayt Mgun (groupe berbère du Haut-Atlas central) et la rédaction d'une thèse de 3e cycle, l'auteur a synthétisé les connaissances qu'il a réunies sur la pratique musicale de ce groupe dans cette monographie très complète, comprenant transcriptions, photos et un enregistrement livré sur disque 33 tours souple. La musique des Ayt Mgun est une activité collective. Elle "n'est en aucune façon un art individuel ni un art d'agrément, mais répond à une conduite hautement socialisée. On ne saurait faire de musique sans entrer dans un jeu où les décisions relèvent du groupe et que, de ce fait, on ne peut appeler autrement que politique. Qui va-t-on inviter, et pour quoi ? Qui va chanter, et pour qui ? Que va-t-on chanter, et pour quoi ? Que peut-on faire sans choquer personne et que faut-il faire pour occuper tout le monde plusieurs soirs avec de la musique ? Comment danser sans bouleverser l'ordre social, sans mettre en cause la pudeur des hommes ni, surtout, celle des femmes ? Voici les principales questions que l'on se pose à l'entrée de chaque fête, avant que la musique ne commence, et auxquelles on est tenu de répondre par un choix collectif". En effet, l'activité musicale est liée à la période de fêtes de l'été, après que la récolte a été faite, et avant que le froid de l'hiver ne paralyse les communications entre villages.

06/1980

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Littérature française

Victor Hugo, la pensée française

Victor Hugo, la Pensée Francaise reprend des thèmes développés par le poète dans Actes et Paroles, avec le souci de leur donner une tonalité moderne. L'ouvrage propose une analyse de la pensée du poète, non seulement pour savoir, connaître et comprendre, mais également pour y puiser, face à nos propres défis, une source d'inspiration.

02/2015

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BD tout public

La véritable histoire vraie : Hitler

Si la Seconde Guerre mondiale et la Shoah sont bien le point d'orgue du règne d'horreur d'Hitler, l'histoire a commencé bien avant cela. Pour comprendre comment et pourquoi l'indicible a pu se produire, il faut remonter un peu avant la naissance d'Hitler lui-même, au moment où son père adopte ce patronyme. Toute l'enfance d'Adolf Hitler, ses choix, ses échecs vont former un homme complexe et vont le mener à son 'combat', comme il le raconte lui-même. Convaincu comme beaucoup d'hommes de son temps de la culpabilité des Juifs après la Première Guerre mondiale, il va développer un antisémitisme violent. Recruté par un parti politique en 1919, celui-ci va servir de terreau pour ses aspirations. Il se découvre alors un talent d'orateur qui va lui permettre d'électriser les foules et, malgré les approximations qu'il raconte, de les rallier à son parti. Il en prendra le contrôle quelques mois après... la machine est alors lancée. Les deux auteurs reviennent sur ce parcours surréaliste et sur cet enchaînement de circonstances atroces qui ont permis à Hitler d'accéder au pouvoir. Au fil des pages, des histoires plus petites se dessinent en creux, comme celle de Kurt Gerstein, officier nazi qui aura tout fait pour prévenir les forces libres des camps d'extermination, ou celle de von Gersdorff, qui a fait partie de la résistance au sein même du parti nazi.

03/2019

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Littérature française

35 Ans

35 ans de la vie d'un policier toulousain hors normes... 1965-2000... à travers deux enquêtes épineuses. Toulouse fin du XXe siècle !

02/2019

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Histoire internationale

Histoire de la Finlande

Ignorée de l'Europe pendant des siècles, la Finlande est demeurée en dehors des grands courants qui ont traversé l'histoire européenne et mondiale. Malgré son ancienneté, la nation finnoise a cependant été absente de la grande famille des peuples qui produisirent, au milieu des guerres et du chaos, des oeuvres maîtresses dont s'enorgueillissent les lettres et les arts du vieux continent. Prise dans un étau entre deux Etats impérialistes, la Russie et la Suède, elle leur a servi de champ de bataille. C'est sur son territoire que se sont affrontées leurs rivalités et leurs ambitions, de sorte que, constamment envahie et ravagée, elle a en quelque sorte oublié d'exister. En célébrant le centenaire de son indépendance en 2017, la Finlande, longtemps contrainte à une politique prudente en raison du voisinage menaçant de la Russie soviétique, aura réussi, en moins d'un siècle à se faire une place parmi les nations européennes tant par son dynamisme, notamment économique et culturel, que par son courage exemplaire face à l'adversité, et à jouer désormais pleinement son rôle au sein de l'Union européenne.

05/2018

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Philosophie

L'Empire et les cinq rois

La terre a tremblé au Kurdistan. Assiste-t-on à l'éclipse de l'Empire américain et au ressac de l'Occident ? Où l'on voit les cinq Rois des empires déchus - perse, turc, chinois, russe, arabe - partir à la reconquête de leur gloire passée. Comment Trump enterre, non l'Amérique d'Obama, mais celle de Virgile. A quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l'ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi ? Pourquoi le vrai piège est celui, non de Thucydide, mais d'Hérodote. L'Empire est-il, comme le pensait Dante, la forme aboutie de la Cité ? Géopolitique ou géophilosophie. Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il le véritable maître à penser de Mark Zuckerberg ? Une rencontre avec l'idéologue de Poutine. Ce qui manque à la Chine pour devenir la première puissance mondiale. Spengler, Vico, Hegel - ou aucun des trois. Qu'il y a un temps pour Josué, et un temps pour Abraham. Le Messie se cache-t-il, vraiment, parmi les mendiants de Rome ? Que la terre américaine est, comme l'avait compris Melville, un océan. Que le désordre du monde a plus de sens qu'il n'y paraît quand on le voit avec les yeux des penseurs et des poètes.

04/2018

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Sciences historiques

A Paris sur le pas des rois

Il y a mille chemins pour aborder une ville aussi riche et diverse que Paris, en parcourir le passé, en rechercher les racines... Il y a mille ouvrages sur les rayons des librairies qui prétendent aider leurs lecteurs à en percer les secrets... Bien davantage qu'un nouveau guide, ce livre se veut un voyage à travers l'Histoire, sur les pas des rois qui, durant près de mille cinq cents ans, n'ont cessé d'aimer, d'embellir, d'agrandir, de défendre Paris dont ils ont fait la capitale de leur royaume. Malgré les bouleversements survenus au cours de cette longue histoire, en particulier les travaux de Haussmann, les traces de leur passage restent visibles. Treize promenades autour d'autant de souverains les proposent aux amateurs et aux curieux. Elles conduisent à découvrir ou redécouvrir les sites les plus emblématiques de la ville, depuis la montagne Sainte-Geneviève où repose Clovis, le roi des Francs, jusqu'aux "passages" populaires du XIXe siècle annonciateurs d'une nouvelle civilisation, ancêtres de nos modernes galeries commerciales. En parcourant en compagnie des rois ces lieux chargés de souvenirs, le promeneur connaîtra l'émotion de revivre un passé qui fit, d'une petite agglomération perdue sur les bords de la Seine, la plus belle ville du monde.

09/2018

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Religion

L'Eglise, famille de Dieu au Burkina Faso. Contribution théologique et perspectives pastorales

En quoi l'intelligence du Dieu de la Trinité Sainte oblige-t-elle l'Eglise en Afrique à reposer la question de son identité et de sa structuration ? Occupé de son côté aux problèmes de développement économique et de l'intégration socio-politique, qu'a donc l'Etat à faire avec un tel examen ? Bref, l'Eglise peut-elle prendre en charge l'histoire mouvementée - bien souvent tourmentée - des peuples en quête d'unité et de paix ? Partant du contexte global du Burkina Faso, totalement centré sur le concept d'Eglise "Famille de Dieu", cette réflexion s'efforce de répondre à la problématique d'une pastorale ouverte au double contexte de la société et de l'Eglise universelle. La capacité opératoire du concept n'est pas à mettre en doute, à condition que son contenu se laisse sans cesse dépouiller de tout ce qui lutte contre la vie dans une culture bâtie précisément sur le "ministère de la vie". L'effort du théologien burkinabé ouvre un chantier, car l'Eglise, comme "Famille de Dieu" parmi les hommes, n'est pas un acquis mais un programme.

07/2018

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Littérature française

Il y a longtemps que je t'aime

Rescapé d'une enfance morose marquée par la perte d'un frère jumeau, la violence d'une mère et la lâcheté d'un père, marié sans passion, Thierry Levesque a anesthésié sa détresse en s'enfermant dans le tombeau insipide de sa vie professionnelle. Au cours d'une mission en Inde, il se trouve confronté à un monde si étranger à celui qui avait été le sien que tous ses sens en sont brutalement ranimés. En plongeant avec lui dans cet inconnu entre rêve et réalité, on suit sa tumultueuse recherche du frère perdu. Au-delà de cette quête, le roman, fable profonde et bouleversante, retrace le parcours d'une humanité au travers des cultures qui l'ont forgée.

01/2019

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Littérature française

La fuite

Un jeune homme rejette la société des hommes. Famille, conquêtes féminines, amis, relations de travail. Tout l'insupporte. Ce monde est devenu définitivement invivable. Il décide de tout quitter et de s'installer dans un minuscule refuge, perdu dans les montagnes corses. Quoi de plus pur, de plus vrai que la Nature ? Quelques provisions, un fusil, et les espaces infinis comme seuls compagnons. Mais survivre est un art. Et rien ne se passera comme prévu. Réalisme et fantastique se mêlent peu à peu pour composer ce premier roman rageur et exalté.

08/2017

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Littérature française

Comme une aube encore barbouillée de nuit

Après une adolescence marquée par une relation incestueuse à son père, Virginie a cherché dans un mariage sans amour le confort d'une anesthésiante routine et s'est peu à peu pétrifiée. Une parole de son mari la tire de sa léthargie et la pousse à trouver refuge en Corse. Loin de lui apporter l'apaisement, sa fuite réveille la douleur qu'elle avait réussi à endormir. Une double rencontre, celle d'un site préhistorique et celle d'un archéologue, lui permettra peut-être de ramener la vie dans son corps et de reprendre les rênes de son destin.

09/2017

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Sociologie

La désinformation. Les armes du faux

Info, intox ? Complot, rumeur ? La désinformation serait partout, et la vérité nulle-part. Ces questions obsèdent nos sociétés où il semble qu’en ligne tous puissent s’exprimer et que rien ne doive rester caché. Pourtant, la désinformation a une histoire. Elle s’exprime pendant la guerre froide et accompagne la mondialisation, avant que le web et les réseaux sociaux ne lui ouvrent de nouveaux horizons. En explorant les mécanismes de ce qui nous abuse et que nous refusons parfois de croire, des systèmes de pouvoir apparaissent et de nouvelles formes d’idéologies se manifestent. Quand la vérité des faits devient l’objet central de nos luttes, la désinformation n’est plus qu’une question morale : elle est un enjeu stratégique.

02/2016

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Littérature française

Mémoires d'enfance

Mémoires d'enfance, est une pure autobiographie, Bernard Antoine Diss a écrit ici son troisième ouvrage après "Le mensonge de Varsovie" et "L'île étrangère". Nous avions une enfance heureuse. Au-delà des difficultés de la vie qu'il nous fallait affronter, nos parents nous ont offert la chaleur d'un foyer et, ce qui comptait plus que tout à leurs yeux, une éducation à la fois rigoureuse et pleine de bon sens. Nos loisirs étaient simples, nos jeux et les camarades primaient tout le reste. Lorsque je repense à mes jeunes années dans l'après-guerre, j'éprouve une profonde nostalgie. Ce bonheur n'est pas facile à restituer, parce qu'il est fait d'une multitude d'émotions, d'atmosphères sereines, de petits riens : c'est le parfum envolé de l'enfance.

11/2015

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Géographie

Climat et ruralité en zones soudaniennes et sahéliennes du Cameroun et du Tchad

Le climat en général — et la pluviométrie en particulier — constitue l'un des facteurs essentiels qui conditionnent encore la pratique de certaines activités du secteur primaire dans les terroirs d'Afrique centrale. Cette situation se révèle plus critique dans les zones sahéliennes et commence à toucher les zones soudaniennes du Cameroun et du Tchad. L'analyse du climat aux échelles variées a fait l'objet des préoccupations de nombreux auteurs réunis autour de cette thématique. Dans cet espace, les variabilités climatiques se caractérisent par des démarrages tardifs, des arrêts précoces et, surtout, des coupures pluviométriques brutales parfois très longues en pleine saison des pluies, ce qui perturbe généralement les activités des paysans, qui sont obligés de développer des actions de résilience caractérisées et analysées par de nombreux contributeurs dans la deuxième partie de cet ouvrage.

11/2016

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Romans de terroir

Apre Vercors

Depuis des années, Gerard s'occupe de son centre équestre dans le Vercors, massif montagneux qui le fascine. Il se plaît à le parcourir, seul ou avec d'autres cavaliers. Mais un jour, Emilie, une ancienne élève qui ne l'avait pas laissé insensible à l'époque, lui téléphone pour lui demander de l'aide. Il accepte alors qu'elle vienne se réfugier dans son univers. Mais que cache-t-elle vraiment ? Cherchant à savoir, pour mieux aider Emilie, Gerard finira par s'exposer à des problèmes insoupçonnés...

09/2015

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Romans historiques

Passé au bleu de Prusse

Un roman historique à l'aube du xxe siècle dans cette province orientale de l'Empire allemand aux confins de celui des tsars, avec ces terres plates, infinies, dominées de part et d'autre par de grandes propriétés où l'ordre ancien règne encore. Entre la Prusse et Berlin va se jouer le destin d'une famille aristocratique liée aux sphères du pouvoir. Destin d'un père, le baron Ludwig et de ses deux enfants, Frédéric et Alexandra ainsi que de leurs domestiques. Tragédie en trois actes où le sort de chacun va être intimement lié à l'histoire de l'Allemagne. Durant le premier acte, avant 1914, tout paraît encore immuable dans un monde qui semble idéal pour cette société de junkers tout puissants. On est encore dans la Belle Epoque et " l'Allemagne heureuse de Guillaume II ". Mais bientôt l'acte deux, acte majeur qui arrive avec la crise de juillet 1914 et ses enjeux diplomatiques. La Prusse est envahie brièvement par les troupes russes en août 1914 et tout va basculer durant ces quelques semaines où la propriété est occupée. Le dernier acte se confond avec la chute des aigles russe et allemand. C'est la défaite et l'amertume, les troubles qui suivent l'abdication de l'empereur, la crainte de la contagion révolutionnaire. Chacun de ces épisodes marque l'histoire des personnages, leurs idées politiques aussi bien que leurs sentiments entre la douceur de vivre et la tourmente : découverte de la vie et ses premiers émois, plaisirs de la haute société, entrée en scène d'un bel officier russe et amour de guerre, frustration de la défaite, violence des combats sur le front ou dans la guerre civile, déchirements familiaux, espoir déçu d'un retour au passé d'avant 14 et volonté de maintenir ce passé prestigieux.

07/2015

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Récits de voyage

18 000 lieues autour du monde

Marseille 1866. Louis Aimé Lanier découvre la mer pour la première fois. Son aspect lui parait grandiose, bien qu'il soit dépourvu du charme du beau lac Léman qu'il venait de quitter. L'auteur a vingt ans. Sans qu'il s'y attende, il va vivre une aventure qui va le conduire autour du monde, à travers les océans, parfois les plus hostiles. De ce voyage d'exception, il nous parlera avec enthousiasme des hommes qu'il a rencontré, des coutumes de pays lointains. Il retracera aussi son apprentissage de la mer à bord du Passe-Partout, son voyage en tant que passager sur l’ Alceste à destination de Tahiti, et enfin son service de timonier à bord de l’Astrée. Il partagera avec le lecteur la diversité des paysages polynésiens, du Chili, du Pérou, des îles Marquises.

03/2015

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Religion

L'esprit du judaïsme

Pourquoi les Juifs sont à jamais glorieux. Où est Ninive aujourd'hui - et que s'y passe-t-il vraiment ? Proust et le Zohar, Claudel et le livre d'Isaïe. Vivons-nous, ou non, le retour des années trente ? Pourquoi il n'est pas demandé de croire, mais de savoir. Lacan et la Kabbale. Ce qu'Auschwitz eut d'unique. Quand un talmudiste invente la langue française. Pourquoi l'antisionisme est le masque de l'antisémitisme de masse. Alexandre Kojève et le prophète Jonas. A quand un Talmud musulman ? Une conversation avec Romain Gary, une confidence de Michel Foucault. Partir ou rester ? Le sable contre la terre. Solal le fort et sa couronne de carton. Qu'est-ce qu'un "peuple élu" ? Quand Louis Althusser jetait les bases de la grande alliance judéo-catholique. Ce que veut dire "être juif". Itinéraire personnel, familial, intellectuel, d'un philosophe qui, trente-sept ans après Le testament de Dieu, donne L'esprit du judaïsme.

02/2016

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Sociologie du travail

Revue Salariat n° 1. Droit à l'emploi, droit au salaire ?

Pourquoi la revue SalariatA ? Nicolas Castel Mathieu Grégoire Jean-Pascal Higelé Maud Simonet Le salariat a longtemps eu mauvaise presse. Au milieu des années 1860, dans un chapitre inédit du Capital, Karl Marx écritA : " Dès que les individus se font face comme des personnes libres, sans salariat pas de production de survaleur, sans production de survaleur pas de production capitaliste, donc pas de capital et pas de capitaliste ! Capital et travail salarié (c'est ainsi que nous appelons le travail du travailleur qui vend sa propre capacité de travail) n'expriment que les deux facteurs d'un seul et même rapportA ". Qui dit salariat dit capitalisme et inversement. Marx invite ainsi les travailleurs et les travailleuses réuni·es dans la Première internationale, à substituer au slogan " un salaire équitable pour une journée de travail équitable ", le mot d'ordre : " Abolition du salariatA ! A ". Près d'un siècle et demi plus tard non seulement le salariat n'a pas été aboli, mais il est devenu désirable pour nombre d'individus et d'organisations syndicales. Cela ne fait guère mystère : le salariat observé par Marx et ses contemporains n'est plus celui que nous observons aujourd'hui. En tant que rapport social, le salariat a été un champ de bataille. Il a donné lieu à des stratégies d'émancipation qui se sont parfois - souventA ! - traduites en victoires et en conquêtes. Les institutions du salariat que nous connaissons aujourd'hui sont les buttes témoins de ces batailles passées. La revue Salariat nait d'un questionnementA : les sciences sociales ont-elles pris la mesure d'une telle transformationA ? Certes, l'idée d'une bascule dans l'appréciation du salariat - de condition honnie à statut désiré - est largement partagée : l'inscription puis le retrait de la revendication " d'abolition du salariatA " dans les statuts de la Confédération générale du travail sont souvent mobilisés comme manifestation de ce mouvement historique. Mais on peut se demander si la façon dont les sciences sociales conçoivent le salariat a, parallèlement, évolué en prenant toute la mesure de ses transformations historiques qui, précisément, expliquent ce basculement radical d'appréciation. C'est en partant de l'explicitation de ce paradoxe que nous souhaitons introduire le projet intellectuel de la revue Salariat. Pourquoi questionner le " salariatA "A ? Le salariat du xixe siècle n'est pas le salariat du xxe siècle et ne sera pas, on peut en faire l'hypothèse, celui du xxie siècle. Si au premier abord, il s'agit d'un rapport social consubstantiel au capitalisme, on aurait tort d'arrêter là l'analyse : le salariat s'est transformé en devenant, par certains aspects, plus complexe et, par d'autres, plus simple. Le salariat est d'abord devenu plus complexe car le rapport social salariés/employeurs ne s'exprime plus à la seule échelle de la fabrique ou de l'entreprise, ni à celle d'un face à face entre un ou des travailleurs et un capitaliste. Ce rapport se joue à plusieurs échelles comme par exemple la branche et l'échelon interprofessionnel. Il s'est par ailleurs cristallisé dans des institutions et dans le droit. Mais le salariat est aussi devenu plus simple car dans la première partie du xxe siècle, il est encore possible d'associer le rapport salarial à une classe sociale parmi d'autres, la classe ouvrière, dont les luttes, les représentations syndicales, les institutions et le droit, n'engagent pas nécessairement ou pas directement les autres classes sociales. Les paysans, les employés, les professions intellectuelles par exemple peuvent ainsi encore s'imaginer un futur dans lequel - à l'instar des ouvriers mais à côté d'eux - ils pourront construire un droit spécifique, des protections sociales spécifiques et ce, grâce à des organisations syndicales spécifiques. Près d'un siècle plus tard, le salariat s'est généralisé numériquement et la catégorie de salariat a solidarisé des segments de travailleurs et de travailleusesA : au groupe social " ouvrierA " sont venus s'ajouter le groupe social " employéA " ainsi que les " cadresA " dont il faut noter que leur intégration au salariat fut un retournement de l'histoire particulièrement significatif. Qui plus est, ces segments de travailleurs et de travailleuses ont été solidarisés dans un même rapport social qui les oppose à des employeurs de façon plus universelle, plus simple et plus claire que par le passé. Ironie de l'histoire ou diversion, c'est précisément au moment où cette confrontation entre deux classes prend sa forme la plus évidente que la lutte des classes est déclarée obsolète. Il nous semble donc qu'au lieu de prendre toute la mesure de ces profondes transformations sociohistoriques du salariat, l'usage de cette notion par les sciences sociales s'est singulièrement appauvri. Pour Marx et ses contemporains - quelle que soit par ailleurs leur sensibilité -, le salariat est d'abord une notion forgée pour identifier, décrire et expliquer une relation économique, un rapport social très androcentré qui apparaît central dans la société du xixe siècle. Pour le dire dans un vocabulaire anachronique, c'est donc avant tout un concept des sciences sociales qui donne lieu à des controverses, des interrogations. Philosophes, économistes, sociologues s'en saisissent comme d'un outil pour décrire le réel qu'ils ont sous les yeux. Un siècle et demi plus tard, force est de constater que le terme salariat n'est plus questionné. Il est très souvent, pour les sciences sociales, une simple réalité juridico-administrative, une " donnée " ne posant pas question et au mieux une catégorie mais rarement un concept. Chacun ou chacune est ou n'est pas juridiquement " salariéA " tandis que, statistiquement, l'Insee comptabilise un nombre de " salariésA " et un nombre d'" indépendantsA " puis mesure l'évolution de leur part respective. Que les sciences sociales prennent en considération le fait d'être ou non juridiquement " salariéA ", par exemple lorsqu'on étudie la condition des travailleurs et des travailleuses des plateformes, est certes important et utile. Mais, à l'instar de ce que pratiquent paradoxalement de nombreux juristes, c'est à un usage plus réflexif de la notion de salariat - qui ne se réduit pas à une catégorie molle - que nous appelons. Cette approche réductrice du salariat comme " donnée " non interrogée s'explique certainement par un mécanisme assez paradoxalA : cette forme juridique, salariale donc, est le fruit d'une histoire qui a vu un concept et des théories s'incarner dans le droit9. En effet, ce concept analytique a infusé le droit jusqu'à structurer une grande part des réalités du travail et de ses " régulationsA " dans une bonne partie de l'Europe continentale, au Japon, aux Etats-Unis et ailleurs. Cependant, cette cristallisation dans le droit s'est accompagnée d'une baisse du pouvoir analytique du concept, voire d'une neutralisation scientifique d'un concept qui n'est qu'à de rares exceptions10 interrogé. La cristallisation dans le droit s'est ainsi accompagnée d'une vitrification conceptuelle. Dans quels termes a-t-on arrêté de penser la question salariale ? Dans une définition-essentialisationA : le salariat c'est la subordination. Et cette définition-essentialisation est sous-tendue par une théorie implicite : celle de l'échange d'une subordination contre une protection. Ce " compromisA " - fordien ou autre -, est devenu un cela va de soi ou un implicite théorique, presque un récit mythique des sciences sociales. Les analyses de Robert Castel dans Les métamorphoses de la question sociale sont à ce titre souvent mobilisées pour opposer diamétralement deux périodes historiques. Dans la première, le salariat de la révolution industrielle serait profondément asymétrique, l'égalité formelle des parties donnant lieu à une inégalité de fait et au paupérisme. Dans la seconde, un droit du travail et des droits sociaux octroyés par l'Etat seraient venus compenser cette asymétrie initiale et rééquilibrer l'échange salarial11A : subordination contre protection, " compromis fordiste ", " Trente glorieusesA " et " plein-emploiA " comme nouvelle étape d'un rapport salarial enfin rééquilibré. L'état de " compromisA " peut alors plus ou moins implicitement être conçu comme un climax, un optimum indépassable. Dans un tel cadre d'analyse, on sera tendantiellement conduit à ne penser que des reculs - l'" effritement de la A société salariale " - et ce, dans la nostalgie d'un passé glorieux mais malheureusement révolu. Droits octroyés et équilibre de l'échange retrouvéA : dans une telle perspective théorique, on le voit, l'univers des possibles du salariat est relativement bien borné par cet état d'harmonie sociale et d'intégration de la classe ouvrière que l'on prête à la période d'après-guerre. Or, pleine de conflits, de conquêtes, d'émancipations, la réalité sociohistorique sur plus d'un siècle dépasse les termes de l'échange et du compromis. Penser ainsi non pas en termes de compromis mais en termes de luttes et d'émancipation, évite de présumer des définitions et limites du salariat. La réalité du salariat a changé parce que des batailles relatives au travail et/ou à la citoyenneté économique et politique ont été gagnées. Oui, le salariat est consubstantiel au capitalisme mais il est traversé en permanence, par des formes de subversion de la logique capitaliste. Le rapport salarial, en ses contradictions et ses puissances, est le point nodal de la lutte des classes et, en la matière, la messe n'est pas dite tant au point de vue des structures objectives que des structures subjectivesA : rien ne permet de conclure que ce rapport social n'est qu'enrôlement au désir-maître capitaliste12. Si le régime de désir est bien celui de désirer selon l'ordre des choses capitalistes (i. A e. une épithumè capitaliste13), il n'en demeure pas moins que depuis la théorisation produite par Marx, tout un maillage institutionnel de droits salariaux subversifs du capitalisme a pris forme au coeur du rapport salarial (sécurité sociale, cotisations sociales, conventions collectives, minima salariaux, droit du travail, statuts de la fonction publique et des entreprises publiques, etc.). En matière de salariat, on ne peut donc en rester à la théorie implicite du xixe siècle et son acquis d'une protection contre une subordination. Ce n'est pas une simple donnée juridique incontestable (être ou ne pas être " salariéA ") mais un concept qui doit être discuté, débattu, interrogé, mis en question, caractérisé et caractérisé à nouveau, au fil du temps et des luttes sociales qui s'y rattachent. Si domination, exploitation, aliénation, invisibilisation il y a, il s'agit aussi de comprendre ce qui se joue dans le salariat en termes d'émancipation des femmes et des hommes. Certes, le salariat n'est pas qu'émancipation. Et on peut songer à d'autres possibles pour les travailleurs et les travailleuses que ceux qui s'organisent à l'échelle du salariat. Mais cette dimension émancipatrice ne doit pas faire l'objet d'une occultation. Il nous parait donc nécessaire de saisir le salariat dans son épaisseur sociohistorique, dans les contradictions qui le traversent, les luttes qui le définissent et le redéfinissent, pour éclairer la question du travail aussi bien dans sa dimension abstraite que concrète. On l'aura compris, il s'agit donc ici d'interroger le salariat en lui redonnant toute sa force historique, heuristique et polémique. Le salariat, nous l'avons dit, est devenu un rapport social qui s'exprime à de multiples échelles et qui dépassent de beaucoup le simple face à face évoqué dans la deuxième section du Capital dans laquelle un employeur, " l'homme aux écusA ", se tient devant un salarié ne pouvant s'attendre " qu'à être tannéA "14. Chacune de ces échelles constitue un champ de bataille, avec ses contraintes et ses stratégies d'émancipation spécifiques. A chacune de ces échelles, le rapport social salarial s'exprime dans des collectifs, dans des solidarités et des conflictualités articulées les unes aux autres. A l'échelle de l'entreprise se jouent par exemple de nombreuses luttes pour l'emploi. A celui de la branche, par le biais des conventions collectives, se joue notamment le contrôle de la concurrence sur les salaires entre entreprises d'un même secteur. A l'échelon interprofessionnel et national se jouent l'essentiel du droit du travail et des mécanismes de socialisation du salaire propres à la sécurité sociale ou à l'assurance chômage. Le salariat est donc bien loin de la rémunération marchande de la force de travail du xixe siècle. Les champs de bataille se sont démultipliés tout en s'articulant les uns aux autres. Qu'on pense à l'importance des conventions collectives en termes de salaire et de conditions de travail pour articuler les combats dans l'entreprise et dans la branche. Qu'on pense au rôle d'activation ou au contraire d'éradication des logiques d'armée de réserve que peut jouer un mécanisme d'assurance chômage sur le marché du travail. Qu'on pense également aux mécanismes de sécurité sociale en matière de santé et de retraites en France. Ces derniers se sont constitués en salaire socialisé engageant dans une relation l'ensemble des employeurs et l'ensemble des salarié·es à l'échelle interprofessionnelle là où, dans un pays comme les Etats-Unis, la protection contre ces " risquesA " est demeurée liée à la politique salariale d'un employeur à travers des benefits par un salaire indirect mais non socialisé15. Qu'on pense également au salaire à la qualification personnelle qui émancipe largement les fonctionnaires des logiques de marché du travail. Comprendre ce que vit individuellement un salarié ou une salariée hic et nunc, suppose de prendre en considération l'ensemble de ces dimensions collectives articulées, les dynamiques historiques, les luttes, les stratégies et la façon dont l'état des rapports de force sur chacun de ces champs de bataille s'est cristallisé dans des institutions. S'il est un objet qui nous rappelle tous les mois que ce rapport social se joue à plusieurs échelles, c'est bien la fiche de paye. Elle est une symbolisation d'un salaire dit " individuelA " ou " directA " en même temps que le lieu d'un " salaire collectifA " et ce, à plusieurs égards. En effet, quant à sa détermination, le salaire est particulièrement redevable au collectif. Les forfaits salariaux négociés dans les grilles de classification des conventions collectives de branches et au niveau de l'entreprise ou encore les grades et échelons de la fonction publique sont des éléments structurants du salaire. A cet " individuelA " s'ajoute une autre dimension collective dont la fiche de paye fait état, c'est la part directement socialisée du salaire à une échelle nationale et interprofessionnelle via des cotisations ou des impôts. Ces échelles et institutions plurielles ne sont pas réductibles à une fonction de protection légitimée par une subordination mais sont beaucoup plus largement le produit des dimensions collectives et conflictuelles du salaire. Et l'on voit là, pour le dire en passant, ce qu'a d'inepte la lecture marchande et purement calculatoire du salaire, économicisme malheureusement dominant. Derrière la plus ou moins grande socialisation des salaires, c'est la question des modes de valorisation du travail qui se pose : à travers la qualification et la cotisation, le salaire n'a plus grand-chose à voir avec la fiction du prix du travail (cf. infra). Enfin, derrière la maîtrise ou non de cette socialisation, c'est aussi la bataille pour la maîtrise du travail concret qui se joue : c'est-à-dire maîtriser ses finalités, maîtriser la définition de ce qui doit être produit ou pas, maîtriser les moyens et les conditions de la production. Voilà tout ce qu'une lecture en termes de conflictualité et d'émancipation, et non seulement de protection/subordination, s'autorise à penser. Pourquoi une revue ? La revue Salariat est la poursuite du projet intellectuel et éditorial que l'Institut Européen du Salariat (IES) porte depuis sa création en 2008. La revue vise donc à accueillir des contributions qui prendront au sérieux les enjeux du salariat de façon ouverte et contradictoire. Il s'agit de promouvoir des analyses du salariat issues des sciences sociales au sens large (sociologie, science politique, histoire, économie, droit...) mais aussi des débats ou des controverses qui ne s'interdisent pas de tirer des conclusions politiques de ces analyses scientifiques16. La revue est ainsi largement ouverte à diverses disciplines et à une pluralité de registres de scientificité. Les travaux empiriques pourront ainsi côtoyer des réflexions théoriques. Des textes fondés sur un registre très descriptif pourront dialoguer avec des approches plus politiques défendant telle ou telle stratégie d'émancipation. Grâce à ce dialogue qu'on espère fécond, nous entendons mettre la production intellectuelle de la recherche au service du débat public et des luttes politiques et sociales qui se déploient dans les domaines du travail concret et de sa valorisation. Notre revue souhaite ainsi faire vivre le débat intellectuel, le dialogue interdisciplinaire et constituer un espace de liberté scientifique en autorisant des approches diverses et non formatées, ce qui suppose en particulier que le débat puisse s'épanouir le plus possible à l'abri - voire même en dehors - des enjeux relatifs au " marché du travailA " académique. Si la revue entend publier des articles d'auteurs et d'autrices dont on apprécie les qualités de chercheurs et de chercheuses, elle dénonce avec d'autres17 la fonction d'évaluation et in fine de classement des recherches et des chercheurs et chercheuses que les politiques de l'enseignement supérieur et de la recherche tendent de plus en plus à assigner aux revues. Nous souhaiterions - autant que possible - ne pas constituer un outil de légitimation supplémentaire d'un " marché du travailA " académique dans lequel de jeunes chercheurs et chercheuses - de moins en moins jeunes en réalité... - font face à une pénurie extrême de postes et sont soumis à la loi du " publish or perishA " ainsi qu'à l'inflation bibliométrique qui, paradoxalement, nuit à la qualité de la production scientifique. Cela signifie en pratique et entre autres, que nous voudrions rester en dehors de cette logique de " classementA " des revues et donc ne pas figurer dans les listes officielles des revues dans lesquelles il conviendrait pour les candidats et les candidates à la carrière académique de publier, les critères bibliométriques permettant aux évaluateurs et aux évaluatrices de se passer d'un travail de discussion sur le fond. Cela signifie également que la composition du comité de rédaction de la revue n'est pas dépendante du statut sous lequel les membres exercent leur qualité de chercheur·se : doctorant·e, titulaire ou non titulaire, chercheur·se dans ou hors des institutions de l'enseignement supérieur et de la recherche. Nous nous concevons ainsi comme un groupe ouvert à toutes celles et tous ceux qui souhaitent travailler à un projet intellectuel et proposer aux lecteurs et aux lectrices un contenu de qualité, intéressant à la fois d'un point de vue scientifique et d'un point de vue politique. En ce sens, nous proposons plusieurs rubriques pour apporter divers éclairages ou points d'entrée d'un même questionnement puisque nous avons l'objectif de structurer chaque numéro annuel autour d'une problématique commune. La rubrique Arrêt sur image invite à décrypter les enjeux derrière une image choisie, la rubrique Lectures et débats ouvre à la discussion avec des publications académiques ou littéraires et la rubrique Brut est un espace de mise en valeur de données empiriques diverses. Ces manières d'aborder la problématique générale du numéro sont complétées par des articles dans une rubrique plus généraliste, Notes et analyses. Mais ces rubriques, plus largement présentées sur le site web de la revue18, ne doivent pas constituer des carcans et elles sont elles-mêmes susceptibles d'évoluer. Droit à l'emploi ou droit au salaire ? Ce premier numéro est ainsi l'occasion de tester l'intérêt ou la validité de notre parti-pris analytique consistant à penser le salariat comme un concept de sciences sociales à vocation heuristique en dévoilant ses contradictions et ce faisant, des chemins possibles d'émancipation. La question générale que nous posons dans ce numéro est la suivante : qu'est-il préférable de garantir, un droit à l'emploi ou un droit au salaire ? Pour celles et ceux qui restent indifférent·es à une réflexion de fond sur les institutions salariales, cette question n'a pas lieu d'être car " qui dit emploi dit salaire et qui dit salaire dit emploi, garantir l'un, revient donc à garantir l'autre ". Une telle remarque passerait pourtant à côté d'un enjeu essentiel car il y a là - en première analyse et pour la période qui nous occupe, à savoir fin du xxe siècle et début du xxie siècle - deux voies d'émancipation salariale structurées autour de deux grandes familles de stratégies possiblesA : celles qui concourent à promouvoir l'emploi et notamment le plein-emploi et celles qui s'en départissent et promeuvent un droit au salaire ou font du droit au salaire un préalable. Ce débat, s'il est contemporain, n'est pas totalement nouveau et deux grandes organisations syndicales, la CGT et la CFDT s'en sont emparé avec leurs projets respectifs de sécurité sociale professionnelle ou de sécurisation des parcours professionnels. Il s'agit bien de projets différents dans lesquels l'emploi et le salaire ne recouvrent pas une même réalité. " EmploiA ", voire même " plein-emploiA " peuvent prendre des sens différents et leur éventuelle garantie ne dit rien de la nécessité du salaire ou de ressources au-delà de l'emploi précisément. La question posée dans le présent numéro est donc loin d'être anodine et c'est pourquoi nous y réfléchissons depuis une dizaine d'années19 et la remettons aujourd'hui sur le métier. Et de ce point de vue, l'expérience du confinement a été particulièrement révélatrice de ce que les différentes formes d'institutions du travail produisent en termes de droits salariaux, comme le met en lumière Jean-Pascal Higelé dans une note - révisée - de l'IES que nous publions ici.

10/2022

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Théâtre - Pièces

Théâtre de Saurin

Théâtre de Saurin. Edition Touquet Date de l'édition originale : 1821 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2021

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Critique littéraire

Prenez garde à l'amour. Les muses et les femmes de Paul Valéry

Paul Valéry. Le grand poète. L'écrivain quasi officiel de la Troisième République. Le théoricien de la littérature pure, qui, dans Monsieur Teste, a déclaré vouloir rester maître chez lui, c'est-à-dire libre des passions. " Prenez garde à l'amour ", écrit-il. Eh bien, il n'y a pas assez pris garde, et il a accueilli beaucoup de maîtresses chez lui. Et, contrairement à ce qu'il craignait, cela n'a pas nui à sa création littéraire, puisqu'il recherchait obstinément un amour " faisant œuvre ". De son grand amour de jeunesse, la baronne de Rovira, dont l'identité est pour la première fois révélée ici, à l'écrivain Catherine Pozzi et au sculpteur Jean Voilier (pseudonyme de Jeanne Loviton et figure étonnante du milieu artistique parisien), ce livre nous révèle les relations passionnées entre Valéry et les femmes - qui lui ont offert le matériau de son insatiable désir d'analyse des passions humaines. Ou : comment une éducation sentimentale devient une éducation d'écrivain.

10/2003

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Littérature française

Un lycée solaire

Quatrième autofiction de Bernard-Antoine DISS, après Le Mensonge de Varsovie (2009), L'Ile étrangère (2011) et Mémoires d'enfance (2015), Un Lycée solaire explore, un demi-siècle plus tard, ce qui a fondé un parcours de vagabond planétaire. La Tunisie des années Bourguiba vécue de l'intérieur par le narrateur, avec ses brillantes élites attachées au Lycée Carnot de Tunis, avec les rencontres vécues dans ce creuset, cosmopolite depuis toujours, ne pouvaient qu'illuminer le jeune Alsacien frais émoulu de son université. Le roman témoigne de ce que par-delà le petit monde de l'expatriation, une réelle ouverture au monde peut s'enrichir de l'altérité et de sa reconnaissance.

04/2019

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Critique Roman

Introduction à la Recherche du temps perdu. Suivi de Marcel Proust, Maximes et pensées

La Recherche du temps perdu est l'un des plus grands livres du XXe siècle. De Proust on a dit qu'il était toute la littérature, comme Bach était toute la musique. Pourtant, nombreux sont encore ceux qu'il intimide ou qu'il déconcerte. Cette introduction a été composée à leur intention par l'un des meilleurs connaisseurs de son oeuvre, Bernard de Fallois, le "proustien capital" selon Nathalie Mauriac. Mais que l'on se rassure. Peu soucieux d'en imposer par le poids de l'érudition, Bernard de Fallois vise surtout la limpidité, la concision, la clarté qui n'exclut pas, bien au contraire, la densité de son propos. Il parvient à mettre à la portée de tous l'essentiel de ce qu'il faut savoir pour lire intégralement cette oeuvre capitale, pour admirer sa nouveauté, mesurer sa grandeur qui va de pair avec un génie comique rarement égalé depuis Molière.

02/2021