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Hector Serres

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Littérature française

Bain de lune

Bain de lune. Après trois jours de tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s'élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s'est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander l'ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d'élucider le double mystère de son agression et de son identité. Les Lafleur ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d'Haïti où la terre et les eaux se confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des lieux, les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du temps où les Mésidor ont fait main basse sur toutes les bonnes terres de la région. Quand, au marché, Tertulien Mésidor s'arrête comme foudroyé devant l'étal d'Olmène (une Lafleur), l'attirance est réciproque. L'histoire de ces deux-là va s'écrire à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes prédateurs. Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs de terreur et de mort ne tardent pas à s'élever. Un voile sombre s'abat pour longtemps sur Anse Bleue. Pour dire le monde nouveau, celui des fratries déchirées, des déprédations, de l'opportunisme politique, Yanick Lahens s'en remet au choeur immémorial des paysans : eux ne sont pas dupes, qui se fient aux seules puissances souterraines. Leurs mots puissants, magiques, donnent à ce roman magistral une violente beauté.

09/2014

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Romans de terroir

Appolonie

Femme de tête, Apollonie mène son monde avec toute l'ardeur de son travail. Femme de cœur, elle lutte contre les aléas de la vie en leur opposant son amour pour les siens. De la Grande Guerre, qui lui arracha son mari et la laissa seule avec trois enfants en bas âge, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, la vie d'Apollonie, reine au cœur du monde, retracée par son petit-fils qu'elle a élevé après la mort de sa mère, témoigne avec pudeur et vérité du quotidien des femmes dans cette France rurale qui bascule vers la modernité. " Un jour les hommes reviendraient, on espérait toujours que ce serait pour bientôt, ils reprendraient leur place ait milieu des terres, aux foires. Dans le lit conjugal il y aurait de nouveau le poids de l'homme et son odeur. Pour les autres. Pas pour Apollonie. Cet enfant qu'elle allaitait était le dernier. Malgré le deuil en elle, malgré les statues de l'église voilées de violet et le ciel aigre, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver l'allégresse de Pâques. Mouillée d'orages, saupoudrée de neige, comme celle du mois de mars, mais toute neuve. Elle sortait sur le seuil, éblouie et pâle encore de ses couches, serrant ce fils qui portait enfin le nom du père. Elle pleurait de cette douceur dans l'air, de cette chair d'homme qui ne la connaîtrait plus, de ces quatre jours de permission accordés pour les fêtes et qui avaient ramené les voisins, les cousins, de cette envie en elle de vivre. "

05/2006

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Littérature étrangère

Les complémentaires

David Fischer ne se doute pas que sa conversation téléphonique avec sa femme, alors qu'il est en voyage d'affaires à Londres, sera le premier signe annonciateur de trois jours qui mettront à mal bon nombre de ses certitudes. Car tout va bien dans la vie de cet avocat danois, et le dîner avec Nadeel, le petit-ami pakistanais de sa fille Zoë, qu'Emma lui annonce, ne lui pose aucun problème. Mais le lendemain matin, une fois rentré à Copenhague, il trouve une croix gammée taguée sur sa boîte aux lettres. Il décide de la remplacer et de n'en parler à personne, mais il est troublé. Sa femme Emma est anglaise. Mariée avec David depuis vingt-cinq ans, elle l'a suivi dans cette banlieue cossue de Copenhague pour se consacrer à l'éducation de leur fille Zoë mais aussi à la peinture, sans toutefois tenter une carrière. Le soir du dîner, quand elle prend l'initiative de parler des origines juives de David à Nadeel, le malaise dans cette famille en apparence sans histoire s'accroît tout d'un coup. Puis arrive le premier vernissage de Zoë, étudiante aux beaux-arts, où l'installation vidéo provocante qu'elle a conçue avec Nadeel risque bien de mettre le feu aux poudres. Dans une narration serrée à l'intrigue ramassée, Jens Christian Grondahl évoque avec une grande justesse ces moments où nos identités se fissurent et où tous nos repères semblent se recomposer. Les complémentaires est sans doute son roman le plus contemporain - les questions d'appartenance, d'immigration et de multiculturalisme y sont clairement abordées mais aussi le plus émouvant.

09/2013

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Critique littéraire

Faire vrai. Balzac et l'invention de l'oeuvre-monde

Alors que le champ éditorial français accueille, depuis le début du XXIe siècle, des fictions longues, marquées par l'héritage distancé de romans qui dialoguent avec l'Histoire, le point de vue macrogénétique développé ici s'attache à l'invention par Balzac d'une forme neuve, l'Oeuvre-monde, qui constitue un modèle d'écriture productif pour ses successeurs. Il s'agit de faire référence et concurrence au réel, au moyen de rapports nouveaux entretenus avec lui. L'étude s'attache aux modèles d'écriture disponibles au temps de Balzac, hérités du XVIIIe siècle et développés par le monde éditorial du premier XIXe siècle : modèles historiques, scientifiques, historiographiques que le travail balzacien s'approprie et reconfigure. Plusieurs modèles d'organisation des oeuvres longues sont ainsi mis en évidence, grâce à l'examen des étapes qui conduisent à La Comédie humaine telle qu'elle commence à paraître en 1842 : un modèle sériel historique présent dans l'Histoire de France pittoresque, un modèle panoptique qui préside au projet d'Etudes sociales. A terme, la singulière forme-sens balzacienne peut être saisie comme un texte fondé sur une porosité généralisée, qui permet de "penser par cas". La logique qui traverse les séries d'Etudes, en voie de fusion dans l'oeuvre longue, relève d'un principe d'abolition des schèmes verticaux, des pyramides de tous ordres. Le tissage du texte de La Comédie humaine, considéré dans son entier, fait apparaître une poétique neuve, où il s'agit bien de "faire vrai" et non de construire du vraisemblable. L'agencement singulier qui s'invente ainsi, à l'âge démocratique, est lié au caprice du vivant : à la contingence et à ses aléas.

05/2014

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Cinéma

La Maison cinéma et le monde. Tome 3, Les Années Libé 1986-1991

Ce troisième volume de La Maison cinéma et le monde poursuit la publication des textes de Serge Daney non recueillis de son vivant, signés de son seul nom et parus, pour l'essentiel, dans le journal Libération, au moment où il devient l'un des responsables du service Culture et de la page Rebonds du quotidien. II continue d'écrire sur les films qui sortent en salles chaque semaine mais revisite aussi ceux, plus classiques, qu'il passe au crible de la télévision dans sa chronique des "Fantômes du permanent". Il persévère dans ses voyages et son travail, occasionnel, de grand reporter mais s'engage plus encore dans le décryptage de l'information, de la publicité et des médias. Si la maison cinéma s'ouvre ici, comme jamais, sur le monde, c'est que de la "Politique des auteurs" Serge Daney a su retenir la politique au moins autant que ses auteurs. Cet art de la mise en scène qu'il a appris des films informe désormais totalement son regard et son écriture critique quel qu'en soit a priori l'objet. En témoignent exemplairement les articles du "Salaire du zappeur" ou les deux séries de textes consacrés à la médiatisation de la révolution roumaine et à celle de la guerre du Golfe. On trouvera enfin dans ce recueil certaines des mises au point les plus approfondies de Serge Daney sur la Nouvelle Vague et ses suites, sur les relations compliquées du cinéma et de la télévision, sur la photographie et la bande dessinée, et, plus généralement, sur l'opposition de l'image et du visuel.

06/2012

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Philosophie

Oeuvres de Martin Heidegger. Aristote, Métaphysique - Thêta 1-3, De l'essence à la réalité de la force

Ce cours de 1931 constitue un texte charnière dans révolution de la lecture heideggerienne d'Aristote, à mi-chemin entre les études des années 1920. liées au projet dune ontologie fondamentale. et le séminaire de 1941 sur la notion aristotélicienne de phusis. Reprenant inlassablement la tentative de déterminer le sens unitaire de l'être — "Si l'étant est dit dans une signification multiple. quelle est alors la signification directrice et fondamentale ? Que veut dire être ? " —. Heidegger n'explore plus ici le dire de l'étant selon le vrai, colonie à l'époque de l'ontologie fondamentale, mais bien : le dire selon dunamis et energeia. Il ne s'agit plus de montrer continent le Dasein lui-même, par son existentialité (et notamment par son propre dire apophantique). est le mode privilégié de l'être en tant que découvrement. Il s'agit de s'orienter vers une pensée de la phusis en tant qu'elle est déterminée par le mouvement, le changement, ou encore : la venue à la présence. Le cours de 1931, en tâchant de cerner la notion de dunamis (que Heidegger traduit par Kraft, littéralement : "force" et en soulignant, de manière provisoire, sa définition comme "point de départ pour un changement", montre comment Aristote, loin d'avaliser la compréhension ousiologique de l'être — dominante dans la pensée grecque, et corrélative d'une compréhension insuffisante du temps. comme nombre du mouvement —, permet en fait de la dépasser en direction d'une saisie plus originaire de ce qui fonde toute temporalité. Mais, par-delà ces considérations sur la nature du changement, ce qui se profile ici discrètement c'est une détermination plus serrée de l'unité indéfectible liant être et parole.

10/1991

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Littérature française

Villaubin, une enfance berrichonne

Villaubin est un hameau niché au milieu de la campagne berrichonne, mais ce pourrait être n'importe quel village du pays en cette période qu'on désigne par " les 30 glorieuses ". Après des années de contraintes et de privations résultant du conflit mondial, la France rurale s'éveille au modernisme et aspire au confort, en ignorant qu'elle va y perdre ce qui avait fait jusqu'alors sa cohésion et son unité : la nécessaire solidarité entre villageois, obligés de se serrer les coudes et de vivre dans un minimum de fraternité. Le " chacun pour soi, et sans les autres " n'était pas encore à l'ordre du jour. Dans cet ouvrage, l'auteur retrace son enfance des années 50 et 60 dans ce tout petit hameau d'une cinquantaine d'âmes. Il y grandit entre des paysans et de simples ouvriers qui lui apprennent le respect du travail et de la personne humaine. Il décrit la révolution des campagnes, et aussi la révolution des consciences et des moeurs en rendant un hommage indirect à plusieurs personnages qui sont restés chers à son coeur, ceux-là qui lui ont appris la vie : son père, sa mère, sa grand-mère, le curé de la paroisse. Education, artisanat, travail, religion, ressources naturelles, jeux et fêtes, tous les aspects de l'existence sont évoqués ici. Mais ce qui fait l'intérêt de cet ouvrage, c'est la manière dont un enfant a reçu, de la part des " grandes personnes ", cet héritage culturel qu'il portera toute sa vie, et qui orientera définitivement sa destinée. La Nature, son grand amour, en constitue bien sûr l'un des principaux personnages.

12/2019

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Ethnologie

La famille wolof. Tradition et changement

Les Wolof constituent aujourd'hui la majorité de la population du Sénégal. Leur culture et leur langue, cependant, se répandent bien au-delà de leur ethnie qui assimile ainsi d'autres groupes et représente, de ce fait, un facteur important dans la constitution et la consolidation de la nation sénégalaise. Les Wolof sont traditionnellement des paysans céréaliers. Leur organisation familiale s'ordonne sur la base de deux principes : la hiérarchie et le communautarisme. Si la solidarité est la condition de survie du groupe, la hiérarchie — la prééminence des hommes sur les femmes et des aînés sur les cadets — permet de mobiliser les moyens nécessaires à la satisfaction de ses besoins essentiels. Le mode de filiation le plus anciennement connu est bilinéaire. Bien que le contrôle de la reproduction se fasse au sein du patrilignage, le matrilignage est reconnu et constitue un refuge possible pour l'individu en cas de danger pour sa survie. Le mariage préférentiel se fait avec les cousines croisées matri-latérale et patrilatérale, permettant ainsi deux possibilités ; l'adoption de la dota rendu le choix matrimonial plus souple en instituant un système d'échange complexe. L'existence de familles étendues groupant des ménages de frères, la pratique de la polygamie ont permis de réunir de grands effectifs pour une exploitation efficace des terres. Avec l'entrée de la société wolof dans l'économie monétaire et le développement relatif des techniques de production — notamment l'essor de la traction animale dans l'agriculture —, les dimensions des familles se sont sensiblement réduites, ce qui démontre la grande capacité d'adaptation des Wolof, l'un des traits dominants de leur culture.

06/2012

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Poésie

Les Hommes sans Epaules n°31 : Dossier Horizons poétiques de la mort

Dossier : "HORIZONS POETIQUES DE LA MORT" , par Paul Farellier. Pour feu ce vingtième siècle (en sommes-nous encore sortis ? ), la clairvoyance nietzschéenne avait prévu, sans le moindre regret d'ailleurs, qu'il serait "l'âge classique de la guerre, de la guerre savante et en même temps populaire sur la plus grande échelle" . Et de fait, il a livré le monde aux inventeurs de la terreur de masse, avec, pour finale (provisoire ? ), l'Armageddon nucléaire. Au sortir de ces incommensurables épreuves, des voix, en une sorte de refus de transcendance, ont clamé l'impossibilité désormais de toute poésie. Le reste du sommaire de ce numéro est constitué par l'Editorial : "Aux tyrans du monde" , par Christophe Dauphin. Le Poète de la Révolution : "Abou El Kacem Chebbi" , par Christophe Dauphin. Le Poème Rrom : "Etranger non admis" , par Ilarie Voronca. Porteurs de Feu : Michel Butor, par Christophe Dauphin ; Christian Bachelin, par Paul Farellier. Ainsi furent les Wah : Poèmes de Henri Droguet, Jehan Van Langhenhoven, Paul Sanda, Yves Boutroue, Frédéric Auroux, Hafsa Saïfi. Le Poème témoin : "Malik Oussekine" , par Christophe Dauphin. Une Voix, une oeuvre : "François Montmaneix" , par Jean-Yves Debreuille. Hommage : "Pour saluer Jules Supervielle" , par François Montmaneix. Vers les Terres libres : "Joumana Haddad" , par Karel Hadek. Dans les cheveux d'Aoun (proses) : "Points-Feu" , par Jacques Hérold. "Lettre à Robert Momeux" , par Jean Chatard. "Lettre à Alexandre Vialatte" , par Alain Breton. Les Pages libres des Hommes sans Epaules : Poèmes d'Elodia Turki, Paul Farellier, Alain Breton, Karel Hadek. Avec la moelle des arbres : Notes de lecture de Jean Chatard, Paul Farellier, Jean-Pierre Védrines, Alain Breton, Isabelle Lévesque, Jacques Aramburu. Infos/Echos des HSE, par César Birène.

10/2011

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Littérature française

La trappe

Quelque part sur une montagne, au milieu d'une forêt, près d'un ravin, il y avait un refuge; dans ce refuge, il y avait une trappe, sous cette trappe, il y avait un homme en train de dessiner, un homme accompagné d'un bruit. Plus qu'une simple histoire d'amour entre deux frères, ce livre retrace la trajectoire de l'esprit d'un jeune homme qui, contre sa volonté, triomphera en commettant l'irréparable. Cette histoire, aussi émouvante qu'intimidante est tout d'abord un témoignage sur la nature humaine, mais aussi de notre inlassable obsession de reconnaissance. Par ces quelques pages, Charles Legrand nous traduit l'incommunicable en se plongeant sans retenue dans la peau d'un homme en détresse. Alors, une sueur froide lui traversa le corps, et ?t bondir son cœur vers un nouveau délire. Perdait-il la raison? Son frère l'avait-il vu? Oswald ramassa de suite la pioche, la dressa à nouveau derrière son paule, et ?xa le visage de la dépouille, d'un regard malicieux submergé de peur. Il tenait la pioche avec une étrange aisance, à la manière d'un instrument de défense que l'on tient dans l'intention de détruire. Et il respirait comme un buf?e, dans cette odeur de merde, la mâchoire serrée à ne plus pouvoir l'ouvrir, les yeux noyés de vide et les lèvres baveuses; tandis que sa gueule, suintante sous le brasier de son effroi, vacillait nerveusement dans le rythme continu de sa folie. Oswald creusait, mécaniquement, le visage sombre dépourvu de vie, il effectuait simplement sa tâche, dans cette ambiance bluffante de vérité.

03/2015

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Critique littéraire

Décapage N° 52, hiver printemps 2015

Le Journal littéraire Vincent Almendros Quelque jours avec l'auteur de Un été (Editions de Minuit, 2015) Regards #1 Eric Chevillard Une visite dans la maison natale de Hegel, à Stuttgart Regards #2 Sébastien Ayreault Une plongée en l'envers du décor des séries américaines Regards #3 Guillaume Daban A la recherche de l'auteur mythique Christian Costa Avec les participations de Christian Oster, Eric Holder et Dominique Noguez L'Interview imaginaire Emile Ajar Une conversation avec Emile Ajar qui n'a pas la langue dans sa poche La Pause A. Perinet et J.B. Gendarme La meilleure façon de faire lire un livre, c'est d'en parler A vos idoles François-Henri Déserable Une lettre pour le Rimbaud des mathématiques : Evariste Galois Postures (et impostures) de l'homme de lettres Jean-François Kierzkowski Comment se tenir pour donner une bonne image de soi Et moi je vous en pose des questions ? Patrick Autréaux Tout savoir sur l'auteur en moins de soixante secondes Thématique La petite fabrique des titres Dix auteurs reviennent sur la petite fabrique de titres et expliquent leur choix, les circonstances de leur trouvaille, ou leur inspiration... Avec : Anna Rozen, Cécile Coulon, Eric Faye, Eric Neuhoff, Jean-Philippe Blondel, Laurence Tardieu, Laurent Sagalovitsch, Louis-Henri de la Rochefoucault, Martin Page, Thomas Vinau. La Panoplie Littéraire Frédéric Beigbeder Il pourrait être le Jean Cocteau de l'époque. Vibrionnant, touche-à-tout, doué par nature mais trop célèbre - et sans doute omniprésent - pour être pris aux sérieux... Frédéric Beigbeder est-il vraiment réductible à un slogan ? Rencontre avec un auteur acrobate qui nous ouvres ses portes, ses archives, et parle de son métier d'écrivain.

02/2015

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Sciences historiques

La Provence à travers les siècles. Tome 2, La domination romaine - Civilisation chrétienne

"L'histoire de la Provence a été écrite plusieurs fois, et elle a même donné lieu à des travaux aussi importants que variés. mais elle ne l'a pas été récemment. Or, chaque époque a le devoir d'écrire l'histoire et de l'augmenter de toutes les conquêtes nouvelles. Tout nous incitait donc à écrire l'histoire de cette Provence, notre petite patrie, dont le territoire semble aujourd'hui ne comprendre que le pays s'étendant de la Durance à la mer, mais qui, nul ne peut le contester, a embrassé autrefois tout le sud-est de ce qui devait être la France, c'est-à-dire toutes les terres auxquelles la Méditerranée fait, avec le Rhône et les Alpes, une incomparable ceinture. Quand nous disions tantôt que l'histoire de la Provence n'a pas été écrite récemment, nous avons voulu dire qu'elle ne l'a pas été d'une façon suivie et méthodique. Au fait, qu'avons-nous voulu sinon vulgariser, mettre, ce qui était enfermé dans des milliers d'ouvrages, à la portée de tous, à la portée surtout de ceux qui n'ont ni les connaissances nécessaires, ni le loisir, ni la commodité de lire tant de livres. Notre oeuvre aura-t-elle une vie durable ? Nous l'espérons, convaincu cependant, comme nous l'avons dit, que l'histoire contemporaine ne peut être l'histoire définitive, chaque siècle tirant de son sein un résultat nouveau. Mais, quoi qu'il arrive de ces pages, nous nous réjouirons de les avoir écrites..." (extrait de l'Introduction, édition originale de 1908.

12/2019

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Documentaires jeunesse

Afrik'On danse. Avec 1 DVD + 1 CD AUDIO

Synonyme de partage et de convivialité la danse africaine est ici mise à la portée de tous. Agathe Leleu, danseuse et pédagogue, propose 4 chorégraphies sur des thèmes et musiques propres à l'Afrique de l'Ouest : Un "Village Africain" : pour petites sections dès 3 ans ; Kassa (la récolte) : pour moyennes et grandes sections ; Yankadi-Makru (garçons et fi lles) : à partir de 6 ans ; Kuku (la pêche) : pour les + de 7 ans. Toutes ces chorégraphies originales mettent en scène une histoire : le départ à la pêche en pirogue, le lancement des filets à la mer, la découverte de la pêche lorsqu'on remonte les filets, la fête à l'issue de la pêche miraculeuse... Il est utile de souligner que la technique d'apprentissage développée par Agathe Leleu, permet aux enfants d'assimiler très facilement les pas, puis les enchaînements chorégraphiques. Elle utilise la comparaison entre les mouvements des danses et des gestes issus de la vie quotidienne : je cueille, je remonte le filet, je salue le soleil... Ces quatre propositions s'assortissent d'un échauffement et de séries d'étirements, indispensables au début et à la fin du cours. Chaque chorégraphie est proposée sur le DVD sous plusieurs versions : Par un groupe d'enfants, par Agathe seule, par Agathe sans musique avec les comptes des pas. A l'identique sur le CD, vous trouverez des versions différentes de chaque morceau : Musique pour le spectacle, musique de répétition (les mesures sont doublées), les appels, - les break. Dans le livret on trouvera en complément, un guide imagé de chaque chorégraphie, une présentation des différents instruments utilisés (djembé, doum, balafon, tambour d'eau...), et les principaux rythmes utilisés.

03/2015

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BD tout public

Spirou, Tintin et Cie, une littérature catholique ? Années 1930 / Années 1980

On oublie fréquemment que la bande dessinée belge d'expression française, terreau de l'école dite " franco-belge ", s'est épanouie dans un environnement chrétien. Les deux " pères fondateurs ", Hergé et Jijé, ont publié leurs premières séries avec des bulles dans des journaux catholiques. Certes, les deux périodiques spécialisés qui, après 1945, s'imposent sur le marché belge, puis conquièrent le public hexagonal, à savoir Spirou et Tintin, ne sont pas des supports confessionnels. Mais ils sont nés dans des milieux catholiques, et se sont appuyés, au moins à l'origine, sur des réseaux de diffusion chrétiens. La production franco-belge de " l'âge d'or ", c'est-à-dire celle des années 1930-1950, est donc imprégnée, à des degrés divers, de références catholiques. C'est l'époque des grandes biographies " chrétiennes ", comme le Don Bosco de Jijé. Nombre de fictions font par ailleurs intervenir des figures catholiques : pieux chevalier, scout débrouillard, ou encore missionnaire conquérant. Qu'on songe au Chevalier blanc, à la Patrouille des Castors, à Tintin au Congo ! A travers la bande dessinée franco-belge " classique ", perce finalement tout un imaginaire catholique ", imaginaire qui reste pour l'essentiel en phase avec un discours ecclésiastique de reconquête. Les années 1960-1970 sont marquées par un mouvement de " laïcisation " de la bande dessinée franco-belge, avec l'affirmation du journal français Pilote. Mais cette rupture ne doit pas dissimuler certaines permanences. Scouts et pieux chevaliers continuent à s'illustrer dans les pages de Spirou et de Tintin. Les figures chrétiennes de " l'âge d'or " seront d'ailleurs de nouveau convoquées au cours des années 1980, sous le mode parodique, par des dessinateurs comme Chaland...

01/2010

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Romans de terroir

Apollonie

Femme de tête, Apollonie mène son monde avec toute l'ardeur de son travail. Femme de cceur, elle lutte contre les aléas de la vie en leur opposant son amour pour les siens. De la Grande Guerre, qui lui arracha son mari et la laissa seule avec trois enfants en bas âge, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, la vie d'Apollonie, reine au coeur du monde, retracée par son petit-fils qu'elle a élevé après la mort de sa mère, témoigne avec pudeur et vérité du quotidien des femmes dans cette France rurale qui bascule vers la modernité. Un jour les hommes reviendraient, on espérait toujours que ce serait pour bientôt, ils reprendraient leur place au milieu des terres, aux foires. Dans le lit conjugal il y aurait de nouveau le poids de l'homme et son odeur. Pour les autres. Pas pour Apollonie. Cet enfant qu'elle allaitait était le dernier. Malgré le deuil en elle, malgré les statues de l'église voilées de violet et le ciel aigre, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver l'allégresse de Pâques. Mouillée d'orages, saupoudrée de neige, comme celle du mois de mars, mais toute neuve. Elle sortait sur le seuil, éblouie et pâle encore de ses couches, serrant ce fils qui portait enfin le nom du père. Elle pleurait de cette douceur dans l'air, de cette chair d'homme qui ne la connaîtrait plus, de ces quatre jours de permission accordés pour les fêtes et qui avaient ramené les voisins, les cousins, de cette envie en elle de vivre.

11/2017

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Littérature française

Bajo el signo de proteo Ensayos de literatura general y comparada

Le présent ouvrage est placé sous l'égide Protée pour justifier la variété des thèmes retenus, mais aussi pour proposer, avec cette figure mythologique, un modèle possible de travail critique. Le critique, comme Protée, au-delà de ses fameuses métamorphoses, se présente avec la volonté originale de capter et d'analyser le spectacle multiple et changeant du monde intellectuel, et de contempler le divers pour atteindre un certain idéal d'unité. Il se situe ainsi "entre l'un et le divers" pour rappeler le titre du célèbre manuel de littérature comparée de l'Espagnol Claudio Guillén. On trouvera la variété dans les deux premières parties ("Hommages" et "Lectures"). Ce sont pour le lecteur des occasions de relire des auteurs espagnols qui sont des classiques (Galdós ou Azorín) ou qui vont bientôt le devenir (le poète Miguel Veyrat, Antonio Ferres, romancier et nouvelliste) ou des auteurs moins connus au-delà des Pyrénées comme Joseph Peyré ou François Cheng. Quant à la troisième et dernière partie ("Entre méthode et théorie") elle offre, avec des études consacrées aux espaces géographiques et aux frontières nouvelles dans la recherche comparatiste, des perspectives qui, en dépit de leur diversité, renvoient toutes à une seule préoccupation : envisager et comprendre ce mystère en pleine lumière qu'est la création littéraire. Il faut en effet se convaincre que la raison d'être de la littérature est de questionner le monde en créant de nouveaux liens entre l'homme et le monde dans lequel il vit ; de saisir aussi d'infimes aspects de l'aventure humaine et de les transformer en autant de moments pour la réflexion, la mémoire et la rêverie. .

06/2022

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Littérature française

Obrazets II - « Les Maîtres du Monde »

La folie des hommes et leur soif de pouvoir vont-elles ouvrir le dernier chapitre de l'humanité ? Vingt ans seulement avaient suffi pour faire basculer l'histoire de l'homme autonome et libre, telle qu'on pouvait encore la percevoir jusqu'en 2020, avant qu'une autorité mondiale impose son dictat sur la quasi-totalité du globe : le fameux Nouvel Ordre Mondial, qu'une oligarchie avait patiemment conçu et établi. Seules la Russie et la Chine résistaient encore aux assauts hégémoniques de cette dictature autoproclamée. Les pollutions de l'eau et de l'air, l'exploitation massive et la destruction des ressources et des écosystèmes avaient malheureusement très largement appauvri les terres arables de la planête. Cette dévastation de la biodiversité était devenue l'une des plus graves atteintes à la survie sur terre, le réchauffement climatique n'ayant de plus cessé de croître. Par ses agissements, Homo Sapiens risquait rapidement d'être en voie d'extinction. Les experts les moins pessimistes estimaient cette probabilité aux alentours de 2080. Facteur encore plus inquiétant, une pandémie de cancers sévissait sur toute la planête dont le plus invasif concernait la fertilité. Depuis le début des années 2035, l'espèce humaine déclinait déjà de façon exponentielle. Paradoxalement, l'espèce humaine n'étant plus en mesure de dégrader davantage son environnement, la nature reprenait doucement ses droits et de nouveaux espaces vierges apparaissaient. Très opportuniste, Homo-Futura s'y était rapidement installé. Etait-ce l'avènement sur terre d'une nouvelle race d'êtres hyper-intelligents mettant à l'épreuve leur insoupçonnable résistance avant le grand départ, car ils avaient avant tout été conçus pour conquérir l'univers.

05/2018

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Cuisine

Ma vie, une affaire de cuisine

Ambassadeur de la cuisine de la mer, taquinant le turbot, la sole et le requin, promoteur des coquillages et des crustacés, hissé au firmament de la gastronomie française à la force des casseroles, Jacques Le Divellec domine en maître queux l'esplanade des Invalides à Paris. A l'occasion de ses soixante-dix ans, le chef a accepté de raconter sa vie. Et quelle vie ! Du grand-père, né en 1848 sous Louis-Philippe, à la mère, cordon bleu fin et délicat, qui fait du poisson sa spécialité, et au père, bistrotier dans les Halles, Jacques a de qui tenir. On le suit à l'école hôtelière, au Grand Véfour aux côtés de Raymond Oliver, dans l'hôtel particulier du maréchal Juin, puis à La Rochelle, sur les terres familiales, des bords de la Seine aux rives des mers du Sud : une existence qui ne manque ni de piquant, ni d'émotion, où l'humour le dispute à la grivoiserie, où les papilles sont toujours en éveil, d'un homard à la presse à un foie gras aux langoustines... La table du Grand Jacques est celle des voyages et des anecdotes, où se bousculent Fernand Raynaud, Johnny Hallyday, Rostropovitch et Robert Mitchum, ou encore François Mitterrand, Edouard Balladur et Bernard Tapie. Tout ici est affaire de gourmandise, de fourneaux, de tours de main, de recettes distillées au coin des confessions. Mais cette " affaire de cuisine " est surtout une leçon de vie, qui nous parle d'un temps où l'acharnement au travail, la passion du savoir transmis, la force de la sagesse populaire conféraient à la perfection artisanale la puissance et la beauté du grand art.

09/2002

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Sciences politiques

Les exécuteurs. Des hommes normaux aux meurtriers de masse

" Je ne suis pas le monstre qu'on fait de moi. Je suis victime d'une erreur de raisonnement ", déclare Adolf Eichmann à l'issue de son procès. Comme après lui tous les exécuteurs allemands, rwandais, serbes et croates, dont les cas sont étudiés dans ce livre, il récuse résolument l'idée qu'il aurait agi monstrueusement et en dehors des catégories morales de la communauté des hommes. Pourtant tous ont tué systématiquement ceux qu'eux et leurs semblables avaient exclus de l'humanité par définition. Qu'on puisse les qualifier de meurtriers est une idée restée jusqu'à ce jour étrangère aux exécuteurs dans leur immense majorité, car leur projet anti-humain avait bâti un système de responsabilité morale clans lequel le meurtre de niasse était une évidence. Dans un dispositif social, montre Harald Welzer, il suffit qu'une seule coordonnée, l'appartenance sociale ou ethnique, se décale pour que tout l'ensemble change et que s'établisse une réalité autre que l'antérieure. Ce décalage, observable dans le national-socialisme, où il est fondé scientifiquement sur une théorie des races, et dans l'ex-Yougoslavie et au Rwanda, où il est fondé ethniquement, consiste en une redéfinition radicale de qui fait partie ou non de l'univers d'obligation générale. La distinction inéluctable et absolue entre appartenants et non-appartenants est commune à ces sociétés meurtrières, par ailleurs extrêmement différentes. Une fois lancée, la pratique d'exclusion conduit à la spoliation, et la déportation et la violence dont elle est assortie transforment, avec une régularité terrifiante, le déplacement en " nettoyage ", en extermination pure et simple des non-appartenants.

11/2007

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BD tout public

La Seconde Guerre mondiale dans la bande dessinée

Sujet éternel et matière doublement historique et graphique, la Deuxième Guerre mondiale possède des liens indéniables avec la bande dessinée, forgés dans l'Europe émergente de l'année charnière 1945. Dessinateurs résistants, illustrateurs de presse, vétérans des différentes zones d'engagements ou témoins du siècle, tous, de Calvo à Pratt en passant par Spiegelman ou Nakazawa, auront sensiblement exprimé leur point de vue humaniste et engagé sur ce conflit universel, au-delà de leur nationalité respective. A l'aube de 2015, date commémorative des 70 ans de la fin des hostilités, les combats et héros du second conflit mondial se seront retrouvés au coeur de plusieurs remarquables albums et séries franco-belges. Le lecteur aura ainsi revécu la bataille des Ardennes dans Airborne 44 ou la collaboration économique dans II était une fois en France. il aura pu suivre un soldat américain ordinaire avec La Guerre d'Alan et comprendre la montée du nazisme dans Amours fragiles. Sur le même mode, comics et mangas auront notamment emmené leurs lecteurs aux côtés des exploits de Captain America ou de l'ultime sacrifice des pilotes kamikazes. De manière essentielle, en ce début de XXIe siècle, la bande dessinée aura su rouvrir le débat autour de sujets longtemps tabous comme l'extermination des Juifs d'Europe, la collaboration ou l'horreur atomique. En livrant des récits plus subtils et plus décomplexés, scénaristes et dessinateurs contemporains ont livré une somme véritablement pédagogique au profit de l'indispensable devoir de mémoire : ils nous livrent ici, en un vaste dossier d'analyse complété d'entretiens inédits, les clés de leurs oeuvres respectives, entre récits historiques, autofictions et aventures romanesques ou parodiques.

07/2015

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Poésie

Poésie complète

Né en 1908 dans l'Etat de New York, George Oppen passe une partie de sa jeunesse en Californie. A la fin des années 1920, il rencontre Charles Reznikoff et Louis Zukofsky, avec lesquels il fonde la confrérie secrète des "objectivistes", dans le sillage d'Ezra Pound et de William Carlos Williams. Avec Mary, la compagne de sa vie, il s'établit près de Toulon en 1930 : c'est en France que seront d'abord imprimés les livres de l'Objectivist Press, avant le retour à New York et la publication de son premier recueil : Discrete Series, en 1934. L'année suivante, Oppen adhère au Parti communiste américain et cesse totalement d'écrire, pour se consacrer à ses activités militantes. En 1942, il s'engage dans l'armée américaine et sera grièvement blessé durant la bataille des Ardennes, seul survivant de sa patrouille. Après la guerre, victimes de la répression maccarthyste, George et Mary Oppen sont contraints de s'exiler au Mexique, où ils vivront jusqu'à la fin des années 1950. C'est là qu'Oppen renoue avec l'écriture, après vingt-cinq ans de silence. Il regagne le territoire américain en 1960 et son deuxième recueil : The Materials paraît en 1962, suivi de This in Which (1965), puis de Of Being Numerous (1968), son livre majeur, qui lui vaut le prix Pulitzer. Son influence s'étend sur une nouvelle génération de poètes, à mesure que les "objectivistes" reviennent sur le devant de la scène. Ses Collected Poems sont réunis en 1975. Un ultime recueil : Primitive, s'y ajoute en 1978. Il s'éteint en 1984, au terme d'une longue maladie.

11/2011

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Histoire de France

Holocauste : les sources de l'histoire

Encore un ouvrage sur le génocide des Juifs d'Europe par les nazis, dira-t-on. Tel n'est pourtant pas le cas. Malgré ses dimensions modestes, cet ouvrage a l'ambition pionnière d'ouvrir la réflexion épistémologique sur l'histoire de ce qui, avant d'être un objet de méditations métaphysiques ou morales, est d'abord un événement : Par là, le génocide relève des procédures communes au métier d'historien ; du fait de sa nature, il présente toutefois des spécificités (type des sources matérielles, oralité des ordres décisifs, politique de destruction des témoignages, etc.) qui contraignent également à réfléchir à l'application de ces mêmes procédures. Ainsi, entre autres questions, comment exploiter des archives si on ignore les modalités de circulation de l'écrit au sein de la bureaucratie nazie ? Comment décrypter un texte selon que la réalité d'un fait est arasée par la banalité du langage administratif ordinaire ou occultée par les euphémismes d'un codage volontaire ? Comment utiliser un témoignage sans une réflexion préalable sur la différence de nature entre victimes, survivants et témoins ? Raul Hilberg analyse tour à tour les types de sources (pièces verbales, pièces documentaires, pièces diffusées ou confidentielles, non diffusées, témoignages) ; leur composition (signatures, séries, format, annotations, archivage, témoignages) ; leur style (formules d'usage, formules spéciales, mots spéciaux, symboles, vocabulaire codé, enjolivures, etc.) ; leur contenu (détails, lacunes, ouï-dire, omissions, fausses déclarations, inexactitudes, etc.) et leur exploitation (importance, caractère non échangeable, recoupement, diffusion : de la divulgation exceptionnelle à la rétention exceptionnelle). Il est question ici non pas du devoir de mémoire, mais de la nécessité de savoir comprendre les faits, par-delà mémoire et oubli.

09/2001

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Récits de voyage

Gravir la toundra

Que reste-t-il à découvrir sur cette planète exploitée, cartographiée jusqu'au dernier centimètre carré ? Géographiquement, à peu près rien. Poétiquement, à peu près tout. Finis les temps héroïques des grands explorateurs, l'âge mythique des courageux aviateurs. Il ne s'agit plus de partir à la recherche de terres vierges, mais de trouver de nouveaux cheminements ; il ne s'agit plus d'atteindre un but précis, mais d'inventer d'autres histoires. Comme celle de cet avion sans ailes et sans moteur, que je traîne en forçat à travers la toundra, la soute pleine à craquer de rêves improfanés et d'aventures à raconter. Des aventures qui commencent dès l'adolescence, quand je fuguais par-delà collines et forêts sur mon lit d'enfant, quand, perché sur mes échasses en bois, je traversais le Royaume du Luxembourg, ce paradis de la finance où je refusais littéralement de mettre les pieds ; avant de poursuivre l'épopée insolite de mon cheval de bois à roulettes, jusque dans les Balkans. Entre deux voyages, je retrouvais mes amis dans les marécages où nous vivions presque cachés, entre ciel et terre, à bord de mon étrange Vaisseau. Puis je repartais toujours plus loin vers l'Est, repoussant les limites de l'inconnu, et m'ouvrant toujours plus aux forces invisibles, comme lors de cette errance mystique à travers l'Ukraine et la Biélorussie, où j'inventais le Bison, ce totem mobile que je prétendais doté d'un pouvoir surnaturel : celui d'envoûter les tyrans, de renverser les dictatures. Personne n'y croyait jusqu'à ce que des révolutions n'éclatent aux confins de l'Europe, venant donner crédit à mes étranges prophéties.

09/2022

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Littérature étrangère

La maladie

La nuit terrestre que Birgitta Trotzig, de livre en livre, fait se refermer toujours plus implacablement sur ses personnages, atteint ici une épaisseur qui donne au livre une dimension de cauchemar épique d'autant plus terrifiant qu'il ne cesse d'être lié aux choses les plus concrètes de la nature et de la vie, et qu'il nous est communiqué selon les règles narratives d'un strict réalisme. La misère matérielle, dans l'univers de Birgitta Trotzig, ne se distingue en rien du malheur métaphysique, de l'absence de Dieu. Et ce serait trop peu de dire que l'auteur affronte ici le problème du Mal : le Mal comme problème a ses rires, ses échappées heureuses, ses défis, son plaisir. Rien de tel dans ce livre, où le Mal, si Mal il y a (mais il n'est pas nommé), règne en maître absolu. Cette vaste parabole est inséparable du cadre où elle se déroule : ciel bas sur les terres plates des champs de betteraves argileux, haies de saules dans le blanc dégouttant de pluie, brume, maisons grises. La seule couleur vive est celle des flammes de la briqueterie et celle de la guerre, des ghettos et des villages incendiés. Nulle psychologie, nulle parole presque, nul dialogue ne relance le récit. Dans le mutisme général, gestes et regards traduisent seuls la "vie intérieure", qui se confond avec les cris muets de l'inconscient, la pensée larvaire du rêve, l'incompréhension, traversée de lueurs de pitié. C'est là sans doute la singularité la plus frappante de Birgitta Trotzig que son réalisme insistant, cruel, presque incommodant, atteigne comme sans la rechercher jamais la force poétique.

03/1977

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Religion

La promesse du salut pour les Africains d'aujourd'hui. Inculturation de l'eschatologie

Tout en admirant quelques avancées technologiques des pays africains, il nous faut admettre que les conditions de vie sur ce continent sont si déplorables et si dramatiques que la plupart des Africains sont poussés au découragement et au désespoir. On le remarque par l'actuel phénomène d'immigration illégale, lorsque de milliers d'Africains prennent de façon effrénée le risque hautement mortel de la traversée de la mer méditerranée pour regagner l'Europe où ils espèrent accéder à une vie meilleure et digne. Et pourtant, l'Afrique est aussi une terre de promesse d'un avenir meilleur. Ce livre parle de la promesse de salut pour l'Afrique. Ce salut est l'avènement du royaume de Dieu dans son double aspect de "déjà-là" et de "pas-encore". En effet, le salut eschatologique et définitif passe par les libérations partielles au cours de l'histoire, à tous les niveaux de la réalité actuelle. Chaque peuple et chaque culture aspire différemment à ce salut eschatologique. C'est ainsi que l'inculturation, et particulièrement celle de l'eschatologie, occupe une place importante dans le processus de la réalisation de salut. L'auteur démontre dans son ouvrage que l'inculturation du message de salut pour l'Afrique ne peut pas se passer de cette lutte pour l'amélioration des conditions de vie en Afrique. Il en est convaincu : en tant que sacrement et instrument de salut, l'Eglise en terres d'Afrique a la lourde tâche d'accompagner et d'éclairer le peuple de Dieu en Afrique dans sa lutte contre une pauvreté multidimensionnelle en vue de rendre concret le "déjà-là" du Royaume de Dieu.

05/2020

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Littérature érotique et sentim

La terre des Highlanders. Trilogie intégrale : Dans les bras de l'écossais ; Passion à la cour ; Deux coeurs rebelles

Dans les bras de l'Ecossais Unique survivante du clan Gilnock, Cate n'a qu'une idée en tête : se venger du sanguinaire Storwick, qui a massacré sa famille. Et repousser tous les hommes qui chercheraient à l'approcher. Surtout John Brunson, dont elle ne supporte pas l'arrogance. Et pourtant... Cate sent bien que cet homme éveille en elle des sentiments qu'elle voudrait étouffer. Et, sous ses allures de guerrière, elle redoute déjà que John ne prenne son coeur... Passion à la cour Quand le roi lui a demandé de ramener un noble Brunson à la cour, Thomas n'imaginait pas revenir avec... une ingénue ! Lui, chaperon d'une oie blanche, c'est un comble ! Mais, malgré son inexpérience, la superbe Bessie ne tarde pas à l'attendrir... Puis tout s'accélère : le roi parle mariage pour sceller l'entente entre la cour et le clan. Les frères de Bessie n'accepteront jamais cette union ! Thomas doit la protéger ! Quitte à contrer ses fiançailles... Deux coeurs rebelles Fille de chef de clan, Stella n'a jamais transigé avec le devoir. Aussi, quand elle apprend que son père est retenu prisonnier par leurs ennemis, elle ne songe plus qu'à le libérer. Et quel meilleur stratagème que de s'introduire clandestinement sur leurs terres ? Ce faisant, Stella espère n'attirer l'attention de personne. Mais, à sa propre surprise, c'est elle qui est attirée par quelqu'un : Rob Brunson, le chef du clan. Si seulement il ne posait pas sur elle ces regards brûlants... La soupçonne-t-il ou bien... la désire-t-il ?

04/2018

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Thèmes photo

Yes

A la fois photographe, cinéaste, graphiste et peintre, William Klein est l'un des artistes les plus importants et productifs de ces soixante-quinze dernières années. Alors qu'il faudrait toute une vie pour maîtriser chacune de ces techniques, Klein a produit une oeuvre transversale dans laquelle chaque médium fait écho à un autre. Considéré comme l'un des grands créateurs d'images du xxe siècle, il a développé une oeuvre protéiforme, qui a profondément influencé de nombreux artistes, tant photographes que cinéastes. William Klein - Yes, publié à l'occasion de sa grande exposition rétrospective à l'International Center of Photography (ICP), à New York, retrace la carrière de l'artiste dans un livre référence : près de 400 pages et environ 250 images permettent de découvrir ou de redécouvrir le travail photographique et cinématographique, mais également l'oeuvre picturale, à la base de sa pratique. A ce titre, la publication s'ouvre sur ses premières peintures, avant de dérouler, de manière chronologique, ses différentes séries : des plus célèbres comme les photos de rue de New York ou Tokyo, en passant, entre autres, par Paris, Rome, ou Moscou, jusqu'à ses oeuvres plus récentes et ses films. Ultime ouvrage monographique, William Klein - Yes est complété d'un long essai de David Campany, directeur de l'ICP et commissaire d'exposition de renommée internationale. Campany évoque le parcours de Klein, comment il est devenu l'artiste qu'il est aujourd'hui. Cette introduction est richement illustrée de documents qui viennent éclairer la relecture de l'oeuvre. A l'instar de toutes ses publications, cet ouvrage, à la mise en pages très graphique, a été conçu en étroite collaboration avec Klein.

01/2023

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Méthodes FLE

Odyssée B1. Méthode de français

Livre de l'élève d'Odyssée , méthode de français langue étrangère (FLE) pour grands adolescents et adultes, niveau B1. UNE EXPERIENCE IMMERSIVE DE LA FRANCOPHONIE Les thèmes vivants et actuels des réalités francophones centrés sur les besoins langagiers des apprenants, pour les inciter à communiquer et à agir. LE GOUT DES AUTRES Une attention particulière portée aux contextes socio-culturels avec un accent sur les interactions sociales, professionnelles et de loisirs, et la pratique active de la médiation. Des tâches et des projets motivants pour acquérir une aisance culturelle dans toutes les situations et interactions quotidiennes. L'ASSURANCE D'ARRIVER A BON PORT Des itinéraires multiples et bien balisés. Une multitude d'activités de mise en pratique qui tirent parti des possibilités offertes par les nouvelles technologies. Un équilibre éprouvé entre les compétences et la grammaire, le vocabulaire, la phonétique. UNE BOITE A OUTILS FLEXIBLE Une possibilité infinie de créer des parcours individualisés grâce à une précieuse banque de ressources. Une très grande variété de documents : articles, sites web, blogs, applications, infographies, vidéos, émissions télé, extraits de films ou de séries, documentaires, affiches, tableaux... Matériel : Un livre de l'élève avec transcriptions et lexique Un cahier d'activités avec son livret de corrigés Un guide pédagogique avec des activités complémentaires et un fichier d'évaluation L'audio et les vidéos accessibles sur l'espace digital odyssee. cle-international. com Les Bibliomanuels pour les apprenants : la version numérique du livre enrichie avec tous les médias et un cahier entièrement interactif Le Bibliomanuel pour l'enseignant : la version numérique du livre enrichie avec tous les médias, le guide pédagogique et un fichier d'évaluation Pour l'institution, la plateforme e-learning

02/2022

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Suisse

Passions alpines. Sexualité et pouvoirs dans les montagnes suisses (1700-1900)

Les régions de montagne ont souvent été perçues comme des terres pauvres, peuplées de gens arriérés, en marge en quelque sorte de la "grande" histoire ; plutôt un terrain d'étude pour les anthropologues, à la recherche de structures primitives, que pour les historien-ne-s. En utilisant des approches et des outils originaux, cet ouvrage en propose une image très différente. Au centre de cette recherche, les vallées latérales du Valais participent en effet aux grands mouvements qui agitent l'Europe du XVIIIe et XIXe siècles, et parfois même les anticipent. On est certes loin des salons parisiens, des parlements et des universités prestigieuses, mais les grandes questions religieuses, politiques et culturelles - rôle de l'Eglise, éducation, libertés, droits individuels et collectifs - passionnent et divisent les communautés locales. Cela ne devient visible qu'au travers de l'analyse de nombreux conflits locaux qui engendrent l'émergence de factions et de partis politiques, révélant d'étonnantes continuités de la fin du XVIIe au début du XXe siècle. Les fronts sont influencés par l'opposition de groupes parentaux, mais les factions - et cela est fondamental - se structurent également autour d'idées et de valeurs partagées, qui façonnent les identités, les solidarités et les réseaux sociaux. Cette perspective, qui s'intéresse plus aux comportements sociaux qu'aux discours officiels, fait émerger des acteurs qui ont souvent échappé à l'histoire politique classique : les paysans et éleveurs, les travailleurs des couches populaires et parmi eux les femmes. Elle révèle enfin un aspect insoupçonné : dans les luttes pour le pouvoir et pour des valeurs sociales et culturelles, les attitudes et les comportements sexuels jouent un rôle central et jusqu'à présent négligé.

03/2014

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Fantasy

Asile !

L'incroyable histoire vraie d'un Prince ottoman au Royaume de France. 1483. Quand le prince ottoman Djem, fils de Mehmet le Conquérant est conduit par ses protecteurs au château de Rochechinard dans la Drôme, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. On se presse pour le voir en commentant ses coffres remplis de trésors. Menacé dans l'Empire par son propre frère, il a demandé l'asile aux chrétiens qui l'ont conduit ici dans cette lugubre "forteresse du vertige". Après avoir erré durant deux ans sur les terres chrétiennes et emprunté les routes sinueuses, il trouve enfin auprès de son hôte, Barrachin Alleman, l'asile tant espéré. Contre toute attente, une romance va bientôt naître entre ce prince étranger et la belle Philippine, fille du châtelain voisin, le comte de Sassenage. C'est le début d'un amour aussi passionnel et secret qu'interdit. Hélas, cette idylle semble condamnée d'avance et le sort du Prince demeure incertain, ses ennemis étant toujours capables de l'atteindre. Le roi continuera de faire pression en sa faveur... mais pour combien de temps encore ? André Houot signe ici en maître son dernier ouvrage, une oeuvre captivante mêlant conte onirique et légende avec un trait hyperréaliste proche de la gravure. L'album nous transporte dans le décor d'origine de cette forteresse, mais surtout dans le mental des gens d'une époque où l'âpre réalité et l'imaginaire ancestral étaient de tous les instants. Un récit méconnu et pourtant authentique qui nous rappelle combien le droit d'asile est complexe et ambigu, considéré jadis comme une " faveur" exceptionnelle et non comme un droit sans contrepartie.

02/2023