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Eric Sinou-Bertault

Extraits

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Science-fiction

Hôtel Olympia

Osez un séjour dans cet hôtel pour le moins... mythique ! Des douze premières années de sa vie, Danika n'a aucun souvenir sinon ceux de ses rêves, dont elle ne saurait départager la réalité de la construction subconsciente. De fait, elle ne se souvient même plus des circonstances de son départ de l'hôtel Olympia, seulement des horribles années de pensionnat qui ont suivi, ponctuées par les trop rares visites de son père, Stavros, et l'absence d'Olympia, sa mère. Alors ces tantes, ces grands-mères, tous les personnages qui hantent ses rêves-souvenirs ont-ils réellement existé ? Quarante ans plus tard, Stavros surgit à Montréal afin d'annoncer à Danika qu'Olympia a disparu et que, selon la charte de l'hôtel, elle seule - l'Héritière désignée ! - peut remplacer la directrice. Résignée, Danika retourne à l'hôtel avec la ferme intention de renoncer à son héritage, quitte à froisser quelques hypothétiques tantes au passage. Or, dès son arrivée, Danika réalise que des forces puissantes sont à l'oeuvre et que l'enjeu dépasse le simple contrôle d'un hôtel de banlieue parisienne. Si elle profite du séjour forcé pour renouer avec les connaissances - cousin Mario, tante Cassie, Cléo et les autres membres de la Bande n'étaient pas des créations de son imaginaire -, elle refuse de se laisser embrigader dans la joute politique qui anime sa famille. Mais Danika découvre vite que ses rêves les plus fous sont aussi bien réels : il existe une salle du brouillard dans l'établissement, le jardin extérieur se transforme parfois en parc préhistorique, et elle peut visiter les tableaux de l'hôtel... tout comme Lila, une enfant aux capacités surprenantes. Puis deux membres de la famille sont assassinés à quelques heures d'intervalle et tous comprennent que des forces obscures veulent détruire l'Hôtel...

07/2014

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Littérature française

Ce qui est nommé reste en vie

Pour titre de son troisième roman, Claire Fercak a choisi un aphorisme tiré du Livre contre la mort d'Elias Canetti : "Ce qui est nommé reste en vie". Inspirée par ce mantra résilient, elle explore avec pudeur l'expérience de la maladie, de la perte d'un proche, cette situation impartageable et pourtant si commune. Qu'espèrent encore les personnes atteintes d'une tumeur incurable ? Comment leurs familles appréhendent ce combat perdu d'avance ? Comment les accompagner dans cette épreuve ? Et ensuite, comment supporter la durée de leur effacement, puis assumer cette "hypernuit"... et vivre encore ? Dans Ce qui est nommé reste en vie, les patients de divers âges souffrent de la même pathologie neurologique : le glioblastome, une tumeur au cerveau inguérissable. D'une chambre à l'autre, bribes de confessions et diagnostics forment un corps collectif, anonyme et bouleversant. Un corps qui se transforme, dégénère, dont la mémoire s'étiole, qui connait des périodes d'hallucinations inquiétantes sinon d'affabulations drolatiques et où une grande agitation alterne avec des phases de sommeil profond, mais aussi d'énergie lucide. Réactivant le conte de La Belle au bois dormant ou s'attachant au sort des souris de laboratoires, l'auteure entrouvre les portes d'un imaginaire à l'oeuvre chez ces alités qui endurent "une fin du monde répétée chaque jour". Avec la sensitivité poétique qui habitait déjà ses romans précédents, Claire Fercak entreprend de raconter les aventures intérieures, entre désarroi total et fantaisie désinhibée, d'un groupe de malades et de leurs proches. Et l'on s'attache aux moindres de leurs paroles en voie d'extinction, de leurs moments de vacillement - à travers les ronces et la rose sauvage, les steppes désertiques d'un mauvais sommeil jusqu'au jardin du souvenir -, pour nommer enfin chaque absenté(e) dans ce livre, devenu ainsi stèle rappelant à la vie les vivants.

01/2020

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Ethnologie

Correspondance (1942-1982)

La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs oeuvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles – bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même – et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite.

05/2018

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La correspondance entre André Breton et Benjamin Péret - 1920-1959 - revêt une importance majeure pour la connaissance du surréalisme, non seulement parce qu'elle représente une source inédite de l'histoire du mouvement depuis son origine mais, surtout, parce qu'elle constitue un exemple rare, sinon unique, d'une collaboration étroite et d'une amitié de toute une vie entre deux poètes. Breton disait de Péret : "J'en parle de trop près comme d'une lumière qui jour après jour [...] m'a embelli la vie". Tandis que Péret déclarait : "Je suis, à coup sûr, moins qualifié que quiconque pour parler d'André Breton parce que je ne pourrai jamais disposer du recul nécessaire pour apprécier une oeuvre et surtout une vie qui m'est si amicalement proche depuis près de quarante ans". Cette correspondance montre, loin des idées toutes faites, la véritable nature de cette relation reposant sur des affinités électives, des inclinations et des goûts sensiblement différents, mais en même temps complémentaires et indissociables. Comme le souligne Claude Courtot : "Ce principe supérieur ne serait-ce pas le signe d'une personnalité unique - trop écrasante pour un seul homme - [...] et qu'ils s'efforceront de rassembler ?". On assiste à un dialogue mené sur un pied d'égalité n'excluant ni les désaccords ni les nuances et qui apporte un démenti aux caricatures faisant de Breton un chef autoritaire et dominateur et de Péret le fidèle exécutant dans l'ombre du maître. Tout au long de ces presque quarante années d'échange se succèdent des moments sombres ou lumineux : toute une vie à la hauteur de l'idée de liberté, d'émancipation de l'esprit et de transformation sociale que le surréalisme s'était fixée dès sa naissance.

12/2017

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Sciences politiques

La Libye, des Ottomans à Da'ech

La réédition de cet essai ne répond pas seulement à la nécessité de prolonger jusqu'à nos jours une étude publiée en 1991. Elle s'explique par le changement de problématique induit par la liquidation en 2011 d'un despote et du régime qu'il avait établi sous le nom de Jamahirya. Il s'agissait alors de comprendre pourquoi et comment le colonel Qadhafi avait pu prendre le pouvoir et imposer une dictature impitoyable mais modernisatrice courtisée par l'Occident et instrumentalisée par l'Union soviétique. Cette mise à jour, 25 ans après cette première publication, n'a d'autre prétention que d'illustrer les conséquences de la fin de la Guerre froide pour la Libye, engagée dans une politique de terrorisme, d'une part, et d'analyser les effets d'un autre phénomène géopolitique : le Printemps arabe, d'autre part. En quoi celui-ci s'est-il singularisé en Libye ? Une interrogation traversée par l'irruption de Da'ech. Peut-être faut-il en chercher la cause principale dans l'opposition historique entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, celles-ci n'ayant jamais accepté de relever d'une même souveraineté, si ce n'est lorsque les Ottomans avaient su l'assortir d'autonomie. Une faillite de l'Etat central que les salafistes de Da'ech ont tenté d'exploiter pour s'implanter au Maghreb et y créer une base d'expansion, sinon de repli, alors que le néo-khalifat de Bagdad était mis à mal au Moyen-Orient. Cette analyse pluridisciplinaire engage un triple regard de géographe, d'anthropologue et d'historien. Réédition actualisée et augmentée de l'ouvrage de référence sur la Libye, elle offre au lecteur une vraie compréhension de ce pays, avec une profondeur de champ nous permettant d'échapper aux facilités de l'histoire immédiate induites par les actualités de ce pays depuis 2011.

11/2016

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Histoire internationale

Retour d'une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine

Pour beaucoup, la cause est entendue. La Russie d'aujourd'hui est d'abord celle de Vladimir Poutine. Comme si un dirigeant, aussi puissant et inquiétant soit-il, pouvait résumer tout un peuple, tout un pays, dont on ignore le plus souvent la diversité. Géographe spécialiste du Caucase, de la Russie et des Etats post-soviétiques, Jean Radvanyi vient de passer quatre années à Moscou (2008-2012). Loin du monolithisme que l'on prête souvent à ce pays, il y a découvert une presse, une vie culturelle et politique, une société qui se sont avérées en pleine ébullition, jusqu'aux grandes manifestations de l'hiver 2011-2012. De ses nombreux voyages, de Kaliningrad à Vladivostok, et de multiples rencontres, est né ce carnet d'impressions, textes saisis sur le vil, à peine remaniées depuis, afin de laisser intacte cette subjectivité curieuse qui l'a guidé dans cette plongée au sein de la réalité russe. Ce livre ne se fixe aucune mission définitive, sinon celle de tenter de modifier une image négative profondément enracinée actuellement dans les médias et l'opinion française ? Au-delà des relations officielles - elles-mêmes changeantes - au cours des trois derniers siècles, l'image de la Russie aura balancé constamment entre une critique parfois violente, dans le sillage de Custine, pendant la guerre de Crimée, jusqu'aujourd'hui sous Vladimir Poutine, et au contraire des périodes d'engouement partagées par tout ou partie de la population, au début du XXe siècle avec la mode des célèbres emprunts, puis des ballets russes, après la victoire commune en 1945. Espérons donc, simplement, que ces impressions russes donneront au lecteur l'envie de découvrir les facettes multiples d'un pays soumis en si peu de temps à un immense chamboulement, passionnant dans sa diversité et ses paradoxes.

03/2013

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Philosophie

Les embarras de l'identité

L'identité, dans les acceptions que ce terme revêt aujourd'hui, est une véritable énigme lexicale : elle désigne tout autant l'objet de contrôles sécuritaires policiers, un retour à la religion de ses parents, que, dans un guide touristique, la spécificité en voie de disparition d'un quartier. Reprenons. «Qui suis-je ?», «Qui sommes-nous ?», ce sont là ce qu'on appelle précisément des «questions d'identité». Nous comprenons spontanément de quoi il retourne parce que nous disposons d'un modèle : connaître l'identité de quelqu'un, c'est savoir comment il s'appelle. Toutefois, lorsque la question de l'identité est posée à la première personne, mon intention n'est pas d'apprendre quels sont mes nom, prénoms et qualité, comme si je devais passer un «contrôle d'identité». Que signifie le mot dès lors qu'il est utilisé avec le possessif («mon identité», «notre identité») et qu'il ne désigne pas l'énoncé d'un état civil ? Jadis le mot voulait dire exclusivement qu'il n'y a qu'une seule et même chose là où on aurait pu penser qu'il y en avait deux. Or, depuis quelques dizaines d'années, le mot a revêtu une signification autre, à savoir qu'il y a une chose ou un être qui possèdent la vertu d'être singulièrement eux-mêmes. Ainsi, que des guerres puissent éclater pour des questions qui ne relèvent pas strictement des intérêts matériels bien compris des antagonistes, nul ne saurait s'en étonner, sinon ceux qui nourrissent une conception utilitariste étriquée de l'être humain. En revanche, pourquoi est-ce le mot «identité» qui se trouve désormais chargé de signifier l'enjeu et l'objet de tels conflits ? Tel est donc le point précis soulevé par Vincent Descombes : dans tout cela, que vient faire le mot «identité» ? Et que reste-t-il du concept d'identité ?

01/2013

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Beaux arts

Dictionnaire d'histoire de l'art du Moyen Age occidental

De la mystérieuse Notre-Dame de Paris décrite par Victor Hugo aux livres de la bibliothèque maléfique dans la version filmée par Jean-Jacques Annaud du Nom de la rose d'Umberto Eco, les œuvres d'art du Moyen Age font partie de notre imaginaire. Mais l'art du Moyen Age appartient aussi à notre réalité quotidienne, celle de nos villes et campagnes européennes peuplées de cathédrales gothiques, d'abbayes et de châteaux. Ce dictionnaire permet de découvrir ou de redécouvrir l'histoire d'un patrimoine exceptionnel. Plus de quatre-vingts chercheurs et spécialistes livrent ici les clefs d'un passé qui, tout en demeurant par bien des aspects ambigu sinon parfois confus, ne cesse de passionner. Comment s'organisait la vie des artisans sur le chantier d'une cathédrale ? Quels étaient les grands axes d'échanges culturels en Europe ? Par quelles techniques réussissait-on à produire les vitraux des églises, les trésors d'orfèvrerie, les tapisseries millefleurs ? A quel maître, à quel atelier doit-on cette peinture murale, ce retable ou ce livre d'heures ? Comment distinguer l'art roman de l'art carolingien ? La plupart des questions que le grand public comme les étudiants et les connaisseurs de l'art médiéval peuvent se poser trouvent ici des réponses précises et complètes, en restant claires et synthétiques. Composé de plus de 1000 notices, ce volume constitue un nouvel outil pratique permettant de parcourir toute la création artistique telle qu'elle fut pensée et mise en œuvre durant les mille ans de notre Moyen Age occidental. Un index recensant près de 4 000 personnes et personnages, 3 000 lieux, plus de 1000 œuvres anonymes et 1 300 sujets complète l'ouvrage.

01/2009

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Sciences politiques

Et la gauche devint la putain de l'Islam

Notre pays est dans une situation catastrophique : 1.000 agressions gratuites par jour, explosion du nombre de viols, risque quotidien d'attentats islamistes. Dans certains endroits, on n'est plus en France. Le président du CFCM annonce la présence de 11 millions de musulmans, dont 30 % disent préférer la charia aux lois de la République. 70 % d'entre eux mangent halal. 25 % des jeunes de moins de 25 ans sont musulmans. Et les plus radicaux d'entre eux se mettent à rêver d'une France islamiste dans une trentaine d'années. Pierre Cassen révèle son long passé de militant actif de gauche, de 1970 à 2005. L'auteur admet ne jamais avoir rien attendu de la droite. Mais il accuse douze personnalités emblématiques de gauche d'avoir contribué à l'islamisation de notre pays, par leur militantisme en faveur de l'immigration. Il a fait un bout de chemin avec certaines d'entre elles. Il leur reproche leur complaisance avec un système politico-religieux aux antipodes des valeurs de la gauche, de notre civilisation, de l'égalité hommes-femmes, de la laïcité, et de la liberté d'expression. Il les accuse d'avoir trahi les classes populaires, et abandonné nos compatriotes, pour ne se consacrer qu'aux nouveaux venus, majoritairement musulmans. Le résultat, c'est ce livre-choc, qui tire à boulets rouges sur ses anciens amis. L'auteur appelle les électeurs de gauche à enfin ouvrir les yeux devant le péril mortel qui nous menace tous, et à cesser de se tromper d'extrême droite. Dans l'esprit de la Résistance, il appelle tous les Français à rompre avec la division de notre peuple, et à s'unir pour sauver le pays. Il y a urgence, sinon, notre France va mourir !

11/2018

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Policiers

Alibis N° 60, automne 2016 : Spécial "Personnages récurrents"

LES FICTIONS : « Fragile comme des empreintes dans la neige  », de Richard Ste-Marie  ; «  Le Faux-cils  », de Johanne Seymour  ; « La Ruée vers l'or  », d'André Jacques  ; «  La Tête de violon  », de Jean Lemieux  ; «  La Burqa de fer  », de Jean-Jacques Pelletier. L'ARTICLE : « Conversation avec Norbert Spehner », de Philippe Turgeon. Avec « Fragile comme des empreintes sur la neige », Richard Ste-Marie convie le lecteur à une rencontre exclusive entre ses deux personnages fétiches : Hämmerli, le tueur à gages amateur d'opéra et Pagliaro, sergent-détective qui se démarque de tous les clichés du policier habituel. Quant à elle, Johanne Seymour propose une enquête de Kate McDougall qui trouve un indice bien particulier… « Le Faux cils » lui donnera beaucoup de fil à retordre ! L'islam est sans nul doute l'un des sujets brûlants de l'actualité mondiale. Jean-Jacques Pelletier s'y attaque avec « La Burqa de fer ». Gonzague Théberge, enquêteur à la retraite, tombe sur un cadavre au cours de sa promenade quotidienne. Tout semble pointer vers un meurtre aux motivations racistes… sinon pourquoi le corps serait-il enfermé dans une burqa de fer ? « La Tête de violon » de Jean Lemieux met en scène André Surprenant, sergent-enquêteur pour la Sûreté du Québec, qui doit remonter aux origines d'un violon pour comprendre les motivations d'un crime. Finalement, nous assistons à une conversation entre le lieutenant-détective Lucien Latendresse et l'antiquaire Alexandre Jobin qui mène à la résolution d'un crime dans « La Ruée vers l'or » d'André Jacques. Les lecteurs sont choyés : le numéro 60 d'Alibis contient une entrevue exclusive avec Norbert Spehner, spécialiste du roman policier et critique régulier dans plusieurs médias. De nombreuses critiques de romans viennent clore ce soixantième numéro.

03/2017

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Littérature étrangère

Le Petit Oiseau Blanc. Ou aventures dans les jardins de Kensington

Ce roman est inédit en France. Un seul fragment de ce récit, les cinq chapitres centraux consacrés à Peter Pan, a été publié, il y a quelques années, sous le titre Peter Pan dans les Jardins de Kensington. La démarche n'est pas tout à fait illégitime, si l'on considère que Barrie lui-même les édita sous cette forme. Toutefois, cela sous-entendrait que Peter Pan est l'amande de ce roman et que le reste - soit vingt et un chapitres - n'est que coquille. Rien de plus faux. Ces deux fragments sont construits en raison, sinon en regard, l'un de l'autre. L'ensemble, une coquille d'œuf brisée en mille éclats, cache un secret, un post-scriptum que le lecteur devra déchiffrer... Le Petit Oiseau blanc est un roman sulfureux. Mais la provocation n'est pas là où cet adjectif semble conduire... Il convient de le lire pour comprendre à quel point il faut de l'audace à un homme pour vivre, non pas dans l'imaginaire, mais dans la réalité qui se plie, soudain, au bon plaisir d'une fantaisie intime et parfois douloureuse. Lire ce roman revient à surprendre une conversation, c'est un acte d'impudeur. On le décachette ; il s'agit d'une lettre qui ne nous est pas adressée en propre, mais qui parle peut-être de nous. Dans ce roman, Barrie publie tous ses chagrins et ses fantasmes d'homme dans un corps d'enfant, toutes ses joies et ses espérances dans une fausse peau d'adulte. Le Petit Oiseau blanc est à la fois l'enfant que la nature lui refuse, le livre que nous lisons et celui qu'écrit le narrateur et, finalement, le double d'un enfant bien réel, George Llewelyn Davies (nommé David dans le texte).

09/2006

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Intelligence artificielle

Intelligence humaine et intelligence artificielle. Regards croisés entre des philosophes, des psychanalystes et des gestionnaires sur l'intelligence artificielle

L'Intelligence Artificielle investit toutes les activités économiques, accélère les processus d'innovation, change les modes de production, transforme les organisations et bouleverse les relations sociales. mais elle oblige également à revisiter certaines théories — sinon certains paradigmes — qui fondent plusieurs disciplines scientifiques, comme le management, mais aussi, la philosophie, la sociologie, la psychologie et la psychanalyse. Si l'IA contribue à créer le de la valeur socio-économique, elle engendre parallèlement des externalités négatives — et notamment des peurs collectives et individuelles - dont le traitement requiert un encadrement de l'IA et l'accès à une "maturité algorithmique". Les philosophes, les psychanalystes et les gestionnaires ont pour rôles d'identifier et d'analyser les origines et les effets des biais perceptuels. émotionnels et cognitifs affectant les différents acteurs et sujets de l'IA. mais il leur revient également d'anticiper les effets des avancées de l'IA sur les consciences et les inconscients des sujets impliqués dans la société digitale. La recherche d'une IA éthique repose sur le traitement des biais algorithmiques. d'origine essentiellement humaine. mais surtout, sur la responsabilisation de tous les acteurs de la chaîne de l'IA, qui implique la mesure et la correction des impacts négatifs individuels et collectifs de son déploiement. Les regards croisés entre les chercheurs et les experts présentés dans cet ouvrage, s'efforcent de répondre à cet impératif de la société post-moderne. Face à l'étendue et à la fertilité du champ de connaissances dédiées à l'IA. les organisateurs du colloque organisé les 25 et 26 novembre 2021 par l'Institut Psychanalyse et Management et l'Université de Paris I Panthéon Sorbonne (UFR et IAE), ont retenu les contributions de 17 philosophes. psychanalystes et gestionnaires. qui ont soulevé des problématiques encore peu ou pas traitées dans la littérature consacrée à l'IA.

03/2022

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Littérature française

Laura Antonelli n'existe plus

A la suite du coup de fil énigmatique d'un producteur, le narrateur embarque pour Rome investi d'une obscure mission : retrouver Laura Antonelli, l'actrice oubliée dont Visconti disait qu'elle fut " la plus belle femme du monde " . Il erre dans une Rome caniculaire, traversant les décors mythiques qu'on connaît, à la rencontre des témoins de sa vie tragique. Il épluche les vieux tabloïds et les interviews pour tenter de raconter, sans la trahir, cette femme insaisissable. Splendide et sensuelle, Laura Antonelli est tout d'abord le sex-symbol populaire de l'Italie catholique des années 1960. Avec la sortie en salle de L'Innocent, elle devient une de ces beautés solaires de l'âge d'or du cinéma italien. Dès lors, elle tourne avec les plus grands et découvre un succès poudré de cocaïne, de soirées hollywoodiennes, d'amours compliquées et de journaux à scandales, jusqu'au jour où la police trouve dans sa villa de Cerveteri 36 grammes de drogue. S'ensuit une série de démêlés judiciaires qui l'éloigne peu à peu des paillettes de Cinecittà. Ainsi commence pour elle une lente descente aux enfers. A la demande d'un producteur, elle se soumet à une opération de chirurgie esthétique qui la défigure. La star vit désormais recluse dans une chambre misérable et déclare aux rares curieux qui parviennent à retrouver sa trace : " Laura Antonelli n'existe plus " . Qu'est-ce que la gloire sinon, comme le disait Pasolini, l'autre face de la persécution ? De Sunset Boulevard à la Dolce Vita romaine, Philippe Brunel livre ici un roman plein de grâce et d'ombre, dans la lignée de Patrick Modiano, sur l'histoire légendaire de la femme la plus belle du monde devenue un monstre.

02/2021

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Sociologie

Retours gagnants. De la sortie sans diplôme au retour diplômant

N'est-il pas étonnant de voir des jeunes qui étaient pour certains dans une relation d'étrangeté sinon d'hostilité à l'Ecole, qui avaient rompu avec celle-ci, jurant— un peu tôt — qu'on ne les y prendrait plus, revenir aux études, s'y tenir, et obtenir une première diplomation, faisant de ce retour un retour (académiquement) gagnant ? L' improbable incarné constitue une figure stimulante pour le chercheur à condition toutefois de ne pas céder à l'illusion héroïque ou à la tentation de l'exception méthodologique (Dobry). La probabilité d'apparition de l'improbable n'est pas distribuée au hasard des appartenances et des conditions sociales et contextuelles. Pour le dire dans un langage plus familier, n'importe quoi (d'ordinaire ou d'extraordinaire) n'arrive pas à n'importe qui, dans n'importe quel contexte. L'auteur s'aventure sur les terrains empiriques en jouant sur le qualitatif et le quantitatif, en se donnant les moyens d'avoir du qualitatif en quantité. Il analyse ainsi les récits de parcours de 215 jeunes (16-30 ans). A bas bruit ou tonitruante, leur sortie sans diplôme ne scelle pas leur destin scolaire, mais ouvre une période hors les murs qu'il convient de caractériser, non de pathologiser en la réduisant à un ensommeillement de la pensée ou à un comas intellectuel. Il dévoile les fadeurs dispositionnels et contextuels qui mettent les jeunes sur le chemin du retour. Avéré, celui-ci ne préjuge pas de la persévérance scolaire. Aussi étend-il la recherche aux conditions permettant le maintien. En fait, il s'agit de ne pas isoler le processus de sortie sans diplôme des processus de retour et maintien aux études. Si le premier peut contenir les germes d'une reprise d'études, les seconds peuvent charrier les conditions d'une nouvelle interruption.

02/2022

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Histoire de France

"Mon cher Collègue et Ami...". L'épuration des universitaires (1940-1953)

Après la Seconde guerre mondiale, les universitaires français furent aussi sévèrement épurés que la police ou la magistrature. Ont-ils davantage collaboré ? Furent-ils l'objet d'une sévérité particulière ? Pourquoi eux ? Les universitaires, à la fois libres de leur position et de leur engagement, occupent une place prestigieuse dans l'appareil d'Etat sans guère subir de pression du pouvoir politique. Ils représentent un champ d'observation singulier dans les rapports qu'entretient l'élite républicaine avec la France de Vichy. François Bouquet tente donc ici de cerner les logiques individuelles pour mieux comprendre l'aveuglement de ces fonctionnaires de la pensée. Ce livre cherche d'abord à connaître la spécificité des universitaires épurés, comparés aux fonctionnaires ordinaires et, plus généralement, à ce qu'il est convenu d'appeler " les intellectuels " ; ensuite, il s'attache à révéler les causes motivant leur engagement avec Vichy ainsi que la nature exacte de leur compromission. Enfin, il vise à élucider leurs justifications en étudiant les mémoires de défense souvent imposants et empreints d'une grande habileté. Cette source inédite et très riche où abondent les plaidoyers pro domo illustre la perception de l'époque. De ses troubles, de ses infamies et du destin de cette élite républicaine au service d'un régime qui, précisément, renversa la République. Au fil des cas évoqués, la singularité des parcours apparaît, les écarts se mettent en lumière, les explications se renforcent, et pour quelques professionnels de la rhétorique éclate le talent déployé pour s'exonérer de fautes au moment de l'épuration politique. Et cela va de la discrète pirouette qui métamorphose collaboration en résistance, aux tonitruants changements de cap pour rechercher, sans toujours l'obtenir, le même résultat : l'acquittement sinon le brevet de civisme.

10/2010

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Littérature étrangère

Petite, allume un feu...

Au dire de l'auteur, cette histoire puise sa source dans son émerveillement face au monde des Tziganes et sa fascination pour des gens qui n'ont pas encore oublié qu'eux aussi ont jadis été enfants, et qui arrivent encore à chercher et à rêver. Mais elle devient universelle face aux êtres marginaux qu'elle dépeint, tant elle saisit la profondeur de leur âme. L'histoire tragique d'Andrejko, arraché à son hameau et plongé dans le monde des voleurs à Prague, se double, en filigrane, de celle de son peuple. Les Dunka vivent au gré des changements politiques - ils fuient les nazis puis les Russes, sont déplacés de force et paient un lourd tribut à l'Histoire dans leur propre chair. Devenu voleur hors pair, Andrejko connaît l'injustice et la haine des gadjé, parfois aussi celle des siens, passe de Prague à Plzen, de la maison de correction à la prison, lorsqu'il ne se réfugie pas dans sa campagne natale avec sa jolie cousine. Il tente de s'adapter à la société, sinon de retrouver ses racines, de placer certaines valeurs morales au-dessus de l'argent, mais il finit seul et le lecteur est aussi libre que lui d'imaginer la suite... Petite, allume un feu... est un éloge du sentiment de liberté, une célébration de la quête, à travers l'expérience de la découverte tout comme de la perte. C'est aussi un hymne d'amour au romani éhib, langue chargée d'émotion et de violence, émaillée de tout l'imaginaire des croyances populaires. Le destin d'Andrejko porte en lui le sublime et le tragique, dans une prose qui ne saurait laisser indifférent, tant par son réalisme que par sa poésie profonde.

02/2009

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Littérature française

Au creux de nos bras

"Des portraits de femmes riches, puissants et combatifs" Parce que la naissance d'un enfant, c'est aussi la naissance d'une mère. Ces trois femmes n'ont rien en commun, et pourtant, leurs parcours s'entrecroisent au travers d'une aventure à la fois universelle et unique : la maternité. A 29 ans, Loïse va affronter le défi de vivre avec un enfant porteur de handicap sévère. Malgré elle, à 62 ans, Olga, va avouer à sa famille le mal qui la ronge : le regret maternel. Mia, 33 ans, est confrontée à l'horreur du deuil périnatal. Ce roman choral trace des portraits de femmes vibrants d'émotion à partir d'un recueil d'une dizaine de témoignages. Des témoignages qui peuvent bousculer, déranger, ou, au contraire, réconforter, aider à se sentir comprise. Une ode à la femme qui se cache derrière la mère ; un plaidoyer pour la bienveillance et le respect. Les lecteurs et chroniqueurs en parlent : "Ce roman est tellement fort en émotions ! Ces portraits de femmes sont riches, puissants et incroyablement combatifs" "Ouh la la ! Les larmes ont coulé ! Je me suis retenue vu que j'étais dans l'avion et donc pas seule, sinon je pense que les sanglots auraient été là ! Ce que traverse Mia est inimaginable. Et tu le retranscris tellement bien ! La douleur qu'elle ressent..." "Jeanne aborde des sujets durs, difficiles avec justesse, pudeur et sensibilité. Elle OSE briser le tabou avec respect et bienveillance. Le final est astucieusement bien pensé. Un roman choral bouleversant qui prend aux tripes et qui nous ouvre les yeux sur la réalité de l'existence. Un vibrant hommage aux femmes, aux mères et à leurs enfants, vivants ou disparus.'"

11/2022

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Droit

La condition politique

Il n'y a pas plus difficile à penser que la chose politique. Son évidence nous trompe. Quelle est sa place au juste dans le fonctionnement de nos sociétés ? Nous vivons à cet égard sur une illusion que la prophétie marxiste du dépérissement de l'Etat n'a fait que porter à ses dernières conséquences. La société est destinée à se suffire à elle-même en se débarrassant du carcan du politique. Le marxisme est mort en tant que théorie révolutionnaire, mais sa prophétie est en train de gagner dans les esprits. Ne nous répète-t-on pas tous les jours qu'à l'heure de la mondialisation et de l'économie sans rivages les Etats-nations ont fait leur temps et sont voués, sinon à la disparition, du moins à la marginalisation ? La post-modernité se veut post-politique. A l'opposé de ce nouveau sens commun, ce livre plaide l'idée que le politique continue d'être ce qu'il a toujours été : ce qui tient les sociétés ensemble. Il l'a été, simplement, selon des manières et par des voies très différentes. Ce sont ces configurations fondamentales qu'explorent les études réunies ici, du refoulement initial du politique par le religieux jusqu'à ses transformations modernes et ultramodernes sous l'effet de l'orientation vers l'avenir et de la dynamique de la société et de l'histoire. La mesure de cette diversité permet de mieux apprécier le rôle caché qu'il remplit aujourd'hui. L'éclipse du politique est au cœur de la désorientation actuelle des démocraties. Elles n'en sortiront pas sans se délivrer de la chimère de son dépassement. Ce dont nous avons le plus besoin pour nous orienter au milieu de ce désarroi, c'est une intelligence renouvelée de notre condition politique.

11/2005

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Sciences politiques

Lettre ouverte aux survivants. De l'économie de la catastrophe à la société du don

Du spectacle politique à la misère sexuelle, du mécanicisme de Big Brother au délire mystique des religions, de la domestication à la séquestration du vivant, tout suggère le triomphe de la perversion concentrationnaire, tandis que s'annoncent les épidémies et les catastrophes d'une survie aléatoire et artificielle. Le système planétaire où les humains survivent comme des vermines dans un cadavre s'approche de l'effondrement. Il n'y a plus de Rome prolétaire à sauver en jacassant comme les oies du Capitole. Il est plutôt question de réaffirmer la vie par le refus de son emprisonnement économiste. Seuls des survivants luttant pour leur salut et pour une harmonie porteuse de bonheur, rétabliront la souveraineté du vivant. Si la vie est belle, ce n'est pas pour la commémorer dans un Parc de la Nature payant, comme l'écologie domestique le propose. Sa beauté demande de la respirer sans limites, en dehors du spectacle nostalgique de son absence. Si une révolution est nécessaire, il n'est plus question de prendre le pouvoir mais de l'expulser pour toujours de nos vies. La puissance naturelle de la volonté de vivre refuse toute autorité séparée. Or, personne n'arrêtera à notre place le monstre de l'économie autonomisée. Sur tous les plans du vivant, de la démographie à la consommation de biens, nous opposons donc au dogme de la croissance économique le projet d'une décroissance agréable, conviviale et solidaire, afin de rétablir la priorité de la qualité partagée sur la quantité accumulée et échangée. Nous n'avons rien à perdre sinon l'insatisfaction profonde d'une vie perdue à la gagner. Nous avons à explorer la joie de vivre en dehors de tout sacrifice. Prolétaires de tous les pays, retrouvons-nous avec toutes nos différences, dans une ultime Internationale du genre humain pour un projet individuel et collectif d'auto constructions !

01/2015

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Esotérisme

Le nouveau défi des OVNI. Ces véhicules mystérieux venus d’un autre monde…

Après le succès remporté par La nouvelle vague des soucoupes volantes, traduit dans toutes les langues du monde, Jean- Claude Bourret a poursuivit dans Le nouveau défi des OVNI son enquête passionnante sur ces véhicules inquiétants et mystérieux venus d'un autre monde. Pour la première fois, la direction de la gendarmerie nationale française avait autorisé un journaliste à compulser l'ensemble des rapports établis sur les OVNI depuis 1954 dont certains étaient marqués du cachet rouge portant la mention "secret-confidentiel" . Les enquêtes des patrouilles de gendarmerie qui ont été témoins soit d'atterrissages soit de passages d'OVNI à basse altitude, constitueraient, à elles seules, un document exceptionnel. Jean-Claude Bourret ne s'est pourtant pas limité à cette source d'investigations. Il a interviewé, entre autres, Jean Pierre Chapel, un groupe d'ingénieurs qui a conçu le plan de la première station de détection des OVNI et Claude Poher chef du département des projets scientifiques du Centre National d'Etudes Spatiales qui décrit et analyse l'extraordinaire affaire de l'avion militaire américain R. B. 47 suivi de près par un OVNI sur un parcours de 1 200 kilomètres. Il a recueilli les impressions de Pierre Guérin, maître de recherches au CNRS qui, dans un brillant exposé, établit la preuve judiciaire des OVNI et celles de Jean-Pierre Petit qui révèle le résultat de ses expériences en laboratoire sur le mode de propulsion de ces engins. Grâce à ces témoignages, Jean-Claude Bourret peut esquisser dans Le nouveau défi des OVNI une étude du mode de propulsion de ces troublants "objets non identifiés" et livrer au lecteur des réflexions qui le plongeront sinon dans l'angoisse, du moins dans l'inquiétude raisonnée de l'avenir...

03/2020

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Royaume-Uni

Richard III

"J'ai bien l'intention de prouver que je suis un méchant". L'homme et le roi derrière la légende noire shakespearienne. Le 4 septembre 2012, les archéologues découvrent, sous un parking de Leicester, au centre de l'Angleterre, les restes d'un roi mort en 1485. Sépulture insolite, à la mesure d'un souverain à la réputation sulfureuse. Il s'agit en effet de celle de Richard III. Sa brève existence - il est mort à 33 ans - se situe au crépuscule du Moyen Age et à l'aube de la Renaissance, en ces temps troublés de la guerre des Deux Roses, opposant les familles d'York et de Lancastre, soit une époque " pleine de bruit et de fureur ", de meurtres et de trahisons, où les valeurs chevaleresques médiévales cèdent la place au réalisme froid des Temps modernes. Richard incarne les déchirures de son époque : pieux, vertueux, courageux et nostalgique du passé féodal, il doit pourtant agir en prince machiavélien. C'est ainsi qu'il usurpe la couronne d'Angleterre en faisant disparaître ses neveux enfermés dans la tour de Londres et, après un règne de deux ans seulement, marqué par de multiples complots et exécutions, il périt à la bataille de Bosworth. Cela, c'est le Richard des historiens, qui reste une figure énigmatique. Mais ce destin tragique, transfiguré par le génie de Shakespeare, en a fait un roi maudit, un monstre absolu, qui disparaît en hurlant sa fureur impuissante : " Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! " Fondée sur les chroniques tendancieuses de la propagande des Tudors, cette image théâtrale s'est largement imposée aux yeux du grand public. Mais l'histoire n'est pas un tribunal et cet ouvrage se veut, sinon une réhabilitation, du moins une tentative de comprendre un roi controversé qui incarne pourtant son époque.

04/2022

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Vie chrétienne

Capitale

C'est en romancier au grand style que Jonathan Siksou se fait le promeneur de Paris égrenant les lieux et les siècles. Qu'est-ce que voir la sédimentation des âges à travers la destruction et la reconstruction des paysages ? Qu'est-ce que revoir le temps qui passe ? Un événement de la rentrée littéraire. Rues et statues, défilés et bals, décrets et émeutes, crues et incendies, saints et assassins : c'est la France qui, à travers Paris, comme en un kaléidoscope, se diffracte, se déroule et se donne tout en sourires et en larmes dans son éternel quotidien. Qu'est-ce une ville, sinon un livre tissé de livres s'ouvrant devant qui désire déchiffrer les époques, les lieux, les êtres qui l'ont façonnée ? Qu'est-ce voir vivre et mourir une ville, la concevoir siècle après siècle à se construire et à se détruire jusqu'à ne plus savoir ce qu'elle est ? Qu'est-ce le souvenir d'une ville s'il ne fait pas mémoire ? La mémoire d'une ville, si elle ne fait pas histoire ? L'histoire d'une ville si elle ne se fait pas récit ? Qu'est-ce revoir le temps qui passe et qui efface inexorablement la pierre, l'événement, le visage qui ne subsistent plus alors que dans l'écrit ? C'est en écrivain au grand style, précis et libre, ascétique et inspiré, que Jonathan Siksou se fait l'ultime promeneur de Paris, entraînant à sa suite les chroniqueurs qui l'ont précédé et qui ont tout raconté, tout chanté, tout filmé de la ville-lumière. Sauf comment, dans la Capitale, notre passé devient notre présent au point de réduire l'avenir à une nostalgie. Une démonstration littéraire à hauteur de la plus fascinante des villes du monde. Une métaphysique de l'urbanité. Un roman. Le nôtre.

08/2021

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Japon

Le Japon en guerre

Le coeur à nu d'un pays où " le devoir pèse plus lourd qu'une montagne, la mort est plus légère qu'une plume ". Le 15 août 1945, les Japonais entendent à la radio, pour la première fois, leur Empereur annoncer que la guerre n'a pas " tourné à l'avantage " du Grand Japon. Pour le peuple nippon, cette annonce sonne la fin des illusions glorieuses et la fin d'un conflit qui, depuis le 7 juillet 1937, et le début de la guerre en Chine, a embrasé l'Asie, des Indes néerlandaises aux Philippines, a fait des millions de victimes et a laissé libre cours aux pires atrocités. Le mot " capitulation " ne sera jamais prononcé. Soixante-dix ans après, que savons-nous de cette guerre, sinon ses grandes dates : Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, où le Japon, avec l'anéantissement de la flotte américaine, déclare la guerre aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne ; Hiroshima, le 6 août 1945, et Nagasaki, le 9 août 1945, les deux bombes atomiques qui, en semant l'horreur au coeur du Japon, mettent un point final au conflit. Mais comment celui-ci fut-il perçu par la société nippone ? Comment un pays pourtant empreint d'un sentiment pacifiste exacerbé perçoit-il sa part de responsabilité dans cette guerre dévastatrice ? Menant l'enquête, Haruko Taya Cook et Théodore F. Cook ont retrouvé des Japonais acteurs ou témoins : paysans, ouvriers, soldats, pilotes, couturières, artistes, tous des " enfants de l'Empereur " jetés dans un conflit extraordinaire sans autre choix que d'obéir à leur devoir, et soucieux, au lendemain de la guerre, de tourner la page. La plupart n'avaient jamais parlé. Les soixante-neuf témoignages réunis dans cet ouvrage, dont certains donnent le frisson, composent un des plus extraordinaires documents qu'on puisse lire sur l'histoire japonaise.

08/2023

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Cinéma

Jean Grémillon et les quatre éléments

Jean Grémillon et les quatre Eléments entend, sinon réhabiliter, du moins rendre un hommage renouvelé à l'un des cinéastes majeurs de l'école française du vingtième siècle, un créateur qui occupe une place à part, paradoxale : même si elle n'est pas tout à fait oubliée, l oeuvre de cet homme nourri d'art musical demeure aujourd'hui étrangement en retrait, sans doute en raison de son originalité irréductible et, plus encore, de sa complexité déstabilisante. Pas moins de quatre axes ont paru nécessaires pour approcher celui que l'on a trop souvent qualifié seulement de cinéaste maudit. Quatre chapitres, en résonance intime avec son dernier film, son testament poétique, André Masson et les quatre Eléments. En premier lieu, encore trop peu fréquenté et condensant pourtant l'essentiel d'une vision universelle, érudite et fraternelle, l'axe méconnu de l'ésotérisme (" l'air "), car l'homme de culture Grémillon inscrit ses films dans une rêverie précise se rattachant aux grandes traditions ; il est l'alchimiste du septième art. Puis l'axe du sonore (" l'eau "), les liens du cinéaste à l'expression musicale sous toutes ses formes s'avérant déterminants. Ensuite, l'axe des conflits de l'Histoire (" le feu "), Grémillon s'étant toujours voulu un témoin de son temps. Enfin, l'axe du réalisme documentaire (" la terre "), Jean Grémillon présentant le cas unique d'un cinéaste réputé, reconnu pour ses fictions de long métrage, commençant et surtout achevant sa carrière par une série de courts métrages documentaires, d'exemplaires films d'art qui sont autant de libres films d'essai : des films d'art et d'essai. On a souhaité, par ces quatre déclinaisons, donner des clefs pour mieux apprécier une poétique plus que jamais actuelle, ô combien vitale pour notre temps.

05/2019

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Littérature française

Le Libéralisme

Voilà cent vingt ans qu'Emile Faguet écrivait "Le Libéralisme" . Cet anniversaire est l'occasion de découvrir que l'essentiel de cet ouvrage est resté d'actualité. Le libéralisme reste mal connu et mal compris du Français ; il concentre de ce fait les critiques de toutes les tendances politiques, souvent infondées ou de mauvaise foi. Pourtant, il est au coeur de l'héritage des institutions de ce pays, et l'auteur fait à cet égard un gros travail de retour à ses textes racines pour nous le rappeler, sinon nous le révéler. Selon un style méthodique, mais qui ne manque pas d'humour et souvent nourri de dialogues crédibles et vivants, Emile Faguet prend le lecteur par la main pour aborder de nombreuses facettes que prend la Liberté au sein de la France d'avant la Grande guerre. De plus, il n'oublie pas de répondre aux pauvres critiques de ses idéologies adverses, allant du socialisme qualifié de "partagiste" au parlementarisme démocratique. Se confirme ainsi que ce grand libéral était aussi un académicien de grand talent, à la hauteur de vue lui ayant permis de demeurer pertinent plus d'un siècle après. Emile Faguet n'est pas le premier nom qui vient à l'esprit quand on cherche une figure francophone associée au libéralisme. Le lecteur trouvera pourtant à la fin de ce livre une analyse de sa mauvaise réputation auprès des Français qui n'a guère pris de rides et démontre sans conteste la clairvoyance de son auteur. Si vous pensez bien connaître la Déclaration des droits de l'homme, ou à l'inverse si vous voyez dans le libéralisme une idéologie détestable, ce livre pourrait bien vous surprendre et vous prendre.

07/2022

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Critique

Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature

Que serait la littérature sans l'apprentissage premier des histoires que les parents lisent aux enfants, avant que ceux-ci ne deviennent capables de lire seuls à leur tour ? La littérature est d'abord une histoire de transmission et de réception qui, tel un objet transitionnel, permet à chacun d'apprendre où passe la frontière entre l'univers intime et le monde réel et extérieur. Parler de la littérature, c'est défendre une zone mise en danger : celle de sa transmission. Au diagnostic, aujourd'hui banal, d'une crise de la littérature dans les sociétés démocratiques, alors qu'elle constituait le coeur de leur culture jusqu'à une époque récente, on ne peut plus répondre par l'aporie de sa définition (si la littérature a vraiment jamais existé dans l'histoire), voire de la discipline dont elle est l'objet (histoire littéraire ? sociologie des institutions littéraires ? théorie critique ? rhétorique ? poétique ? stylistique ? etc.). Nous faisant changer de pied, Hélène Merlin-Kajman s'interroge sur sa transmission, donc son avenir : quel usage , quel partage de la littérature est-il important non seulement de défendre mais de promouvoir, sinon d'inventer dans des sociétés démocratiques, c'est-à-dire fondées sur le respect de l'individu, la valorisation de son autonomie et de sa liberté (de conscience, de sentiment), non moins que sur les valeurs de la solidarité sociale et de la citoyenneté ? Quel rôle la littérature tient-elle dans cette affaire ? Pour quelles valeurs non seulement cognitives, mais aussi esthétiques voire thérapeutiques requises par le citoyens en démocratie faut-il restaurer le partage transitionnel de la littérature - afin que les textes littéraires, aujourd'hui observés par les sciences humaines ou tenus à distance par l'univers des images comme s'ils n'existaient qu'en dehors, tissent à nouveau des liens pour nous ?

01/2016

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Philosophie

Le fantôme du monde

Cet essai prend appui sur la position de l'écrivain juif hongrois nobélisé Imre Kertész pour qui " ce n'est pas faire offense à la tragédie des juifs, ni la minimiser, que de considérer l'Holocauste comme une expérience universelle ". L'idée directrice du "Fantôme du monde" est que la survie de l'humanité dépend de sa volonté et de sa capacité à tirer la leçon d'Auschwitz dont ce serait une erreur de croire que la réalité - la réalité d'Auschwitz - appartient au passé alors qu'en vérité elle fait partie, sous la forme d'un état d'esprit, de notre actualité dont les tueries de masse sont une des grandes particularités, les autres étant : l'éveil de l'instinct de meute, le mensonge et l'obéissance. Ces particularités de notre époque (l'instinct de meute, la réalité pervertie, l'obéissance et les tueries) étaient aussi des caractéristiques de l'ère nazie. L'humanité entière se trouve aujourd'hui à fouler, hébétée, le quai d'arrivée d'un temps meurtrier, incapable d'accomplir un geste imprévisible et soudain, susceptible de lui éviter la pire des fins. Les temps meurtriers ne surviennent pas d'une façon spontanée, ils sont la conséquence des circonstances où baignent les mentalités. C'est aux circonstances que s'intéresse "Le fantôme du monde", à nos circonstances et à ces choses qui reviennent sans cesse dans les actualités, qui nous disent beaucoup non seulement sur la réalité du monde, mais aussi sur le pire de l'humanité. C'est l'énorme poids de ce pire-là qu'il nous faudra trouver le moyen de contrebalancer, sinon de lever, si nous voulons éviter de perdre toute dignité.

05/2017

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Edition

Au tour du livre

Le livre a deux faces comme le Roy a deux corps. D'un côté, il se présente comme un objet plus ou moins bien fabriqué. De l'autre, il véhicule des idées, voire un style. Au tour du livre de montrer comment la matérialité du livre peut rendre compte à elle seule de cette duplicité. Les auteurs abordent ici plusieurs aspects de cette matérialité comme la page quand elle s'isole du livre, le blanc quand il devient la ponctuation du noir, le fragment quand il construit une autre grammaire du texte, l'image quand le livre devient scénario, l'hypermedia quand il refuse d'être la numérisation de l'écrit, ou l'auteur quand le livre le remet à sa place... tout ce qui finalement détermine, sinon structure la conception du livre lui-même. Mais, au tour du livre est-ce autour du livre ? Comment un tout petit espace sans caractère est capable de produire autant d'effet. Même sonorité, même orthographe, mais des intentions si divergentes qu'elles déroutent le lecteur. Dans un cas, le temps est convoqué ; dans l'autre, l'espace. Mais de quel espace et de quel temps rend compte le livre ? S'agit-il de l'autour du livre comme ce que le contour du livre dévoile, ou du au tour du livre comme le moment de son apparition ? Dans les deux cas, le livre reste la (dé)mesure des figures qu'il met en rapport, celle du texte, de l'auteur, du lecteur, de l'éditeur ou de son support. Le livre est bien un objet multiforme : le "au tour du livre" s'interrogeant aussi bien l'aspect physique que virtuel du livre.

07/2023

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Religion

Dictionnaire amoureux de la foi. 70 mots pièges du langage catholique

Faire un dictionnaire amoureux de la Bretagne, c'est parler avec amour de la Bretagne, sans omettre bien sûr le mauvais temps qui y règne parfois. Cet ouvrage voudrait être un dictionnaire amoureux de la foi évangélique. Cette foi m'aide à vivre. Pas seulement moi sans doute, sinon cela ne vaudrait pas la peine d'en parler. Elle m'aide à vivre, pourvu que je me libère de la religiosité. C'est essentiellement une confiance. La confiance que m'inspire Jésus, cet homme exceptionnel de l'histoire qui, justement, s'est libéré d'un carcan religieux en faisant sa joie, qu'il trouvait en lui-même comme lui venant d'ailleurs, communiquée par Celui qu'il appelait son Père. Ce que je sais de cet homme, je l'ai reçu, mais je l'ai reçu avec des mots pipés, des mots-piégés, ceux de l'église catholique, institution millénaire dont tout aujourd'hui, ou presque, est à revoir, à refonder dans son langage comme dans ses pratiques, à part les services qu'elle rend à la société, qu'il ne faut pas méconnaitre. Certes cette foi, cette confiance, ce qu'elle implique et que j'ai conscience de n'en vivre qu'imparfaitement, il me reste à en explorer bien des virtualités. Ce livre est un premier résultat. Derrière les pièges du langage religieux, je cherche à retrouver l'élan des paroles d'origine et des gestes qui ont inauguré, il y a 2 000 ans, une voie d'humanité inédite et qui garde toutes ses promesses aujourd'hui. C'est ce à quoi je m'attache, c'est ma foi, ce qui m'anime et dont je souhaite débattre.

07/2020

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Rhône-Alpes

La Petite

La Petite, c'est le paradis ressuscité de l'enfance et d'un monde désormais perdu : celui des paysans de Chartreuse dans le courant du vingtième siècle -; des vies modestes, pétries d'humanité. Prix Jean Anglade 2022 Jean et sa petite soeur Ophélie vivent au pied des montagnes de Chartreuse, dans " la vieille maison ", avec leurs grands-parents Euphoisine et Jules, leur grand-tante Séraphie et leur aïeule, Adèle. De leurs parents, l'on ne sait rien, sinon des légendes que racontent les cousins. Quand toute la famille est réunie, pour fêter la fin des fenaisons, des paroles échappent aux adultes, qui baissent la voix en présence de la jeune génération. La maison elle-même, qui a sa géographie particulière, d'en-bas, d'en-haut, comme disent les grands-parents, et ses lieux inquiétants, la cave et le galetas, semble délivrer des messages, aux jours de grand vent. Univers autant que personnage du roman, elle enferme les secrets de la famille, tantôt les dissimule et tantôt les révèle. Au coeur de la Savoie, dans ce milieu pieux et austère de paysans taiseux, où les jours sont rythmés par les travaux, les prières et les rituels religieux, les enfants vont découvrir au galetas une boîte contenant le journal d'une grand-tante dont ils n'ont jamais entendu parler. Et ce sera comme ouvrir la boîte de Pandore. Les adultes ont pris le parti de protéger les enfants en leur cachant les drames de la famille et les liens véritables qui les unissent les uns aux autres. Mais, intimement, les enfants pressentent et souffrent. Les secrets eux-mêmes aspirent à se dire. Quel sera l'impact de ces non-dits sur les plus fragiles ?

09/2022