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Histoire de France

Les ressources des faibles. Neutralités, sauvegardes, accommodements en temps de guerre (XVIe-XVIIIe siècle)

En tant que conception politique déterminant l'ensemble des relations extérieures d'un État, la neutralité est un phénomène récent. Ce n'est qu'à partir de la garantie de la " neutralité perpétuelle " par le Congrès de Vienne que la Confédération helvétique peut affirmer une véritable vocation à la neutralité. Mais cette dernière a pris corps auparavant, à partir des menaces que représentèrent les guerres européennes du XVIIe siècle pour la cohésion des ligues suisses. Par ailleurs, du XVe au XVIIIe siècle, un peu partout en Europe, des acteurs très différents tentent de limiter l'impact des guerres par de multiples pratiques de neutralisation. Dans les monarchies, ces pratiques témoignent de l'utilisation par des acteurs subalternes de marges de manoeuvre entre leur propre prince et les puissances qui les menacent. Par rapport à une histoire de " la " neutralité au singulier, l'ample horizon géographique et chronologique dans lequel sont étudiées ces neutralités, au pluriel, constitue l'originalité du présent volume. Les pratiques de neutralisation, de sauvegarde et d'accommodement en temps de guerre de l'époque moderne sont étudiées dans une perspective européenne, abordant, outre le Corps helvétique, le Saint Empire, les monarchies française et espagnole, ainsi que les espaces maritimes atlantique et méditerranéen. Elles invitent à varier les approches et les points de vue sur plusieurs histoires croisées : histoire de la diplomatie et de la guerre, du pouvoir et de ses limites, histoire aussi des moyens dont disposent les populations pour préserver leurs intérêts jusque sous le régime de l'occupation militaire.

01/2010

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Histoire internationale

L'Afrique noire et la France au XIXe siècle. Conquêtes et résistances

Au cours des siècles passés, les relations de l'Afrique subsaharienne avec la France ont été plutôt difficiles. Elles ont atteint leur paroxysme dans la seconde moitié du XIXe siècle quand les puissances européennes se sont partagé le continent africain en 1885 lors du Congrès de Berlin et que la France elle-même a multiplié les conquêtes, du Sénégal au Congo, en passant par Madagascar et les Comores, et ce malgré de nombreuses résistances. L'histoire de la conquête française a donné lieu à beaucoup d'ouvrages, notamment pendant la période de l'Empire français. Des explorateurs, des administrateurs et des militaires ont narré leurs missions prescrites par les différents gouvernements. Les résistances des Africains y sont souvent présentées comme des obstacles à la diffusion des bienfaits de la civilisation européenne. La notion de résistance est devenue sensible en France depuis les événements de la seconde guerre mondiale et l'occupation du pays par les armées allemandes. Mais, paradoxalement, quand on évoque le même concept pour les populations africaines, l'écho n'est pas le même. Les enseignants lui consacrent peu de temps et les manuels scolaires ne lui réservent que quelques pages. L'objectif de cet ouvrage est de recenser l'histoire de ces résistances qui compte de grandes figures comme Béhanzin, Lat Dior, Mogho Naaba Wogbo, Rudolf Douala Bell, les reines de Madagascar, Samori et beaucoup d'hommes et de femmes moins célèbres ou sans nom. Une histoire peu connue ou oubliée, pourtant indispensable à notre mémoire.

08/2011

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Histoire de France

La France du temps présent (1945-2005)

Dans cette histoire du temps présent, de l'après-Seconde Guerre mondiale au début du XXIe siècle, la France retrouve, après la Reconstruction, une croissance exceptionnelle bien qu'inégalement partagée. La figure du général de Gaulle, le sauveur de 1940, incarnant à partir de 1958 la grandeur de la nation, l'indépendance nationale, la modernité économique et le renouveau politique des institutions occulte le recul de la France devenue, avec la fin de son empire colonial, une puissance moyenne. Malgré la construction européenne qui dessine un autre paysage économique et politique, à géométrie variable, la crise profonde de 1968 inaugure une grande transformation et débouche, de fait, sur une crise économique et sociale, crise d'adaptation du capitalisme. La conscience de crise pèse sur les destins individuels et oblitère les tentatives giscardiennes de transformation moderniste, elle se conclut par une alternance politique incarnée par François Mitterrand, qui soulève d'immenses espoirs vite étouffés par le poids des réalités et des choix économiques. Malgré les prouesses technologiques et les réussites de tous ordres, malgré l'élévation du niveau d'instruction, la société française du début du XXIe siècle voit se creuser les inégalités et s'effriter le modèle républicain et le système de protection sociale hérités de la Résistance et de la Libération. Les événements doivent se lire dans l'épaisseur de l'histoire, celle du passé en prenant en compte le point de vue des contemporains et celle du devenir de l'événement, avec, au présent, ses traces dans les mémoires, les représentations collectives et les modalités d'action.

07/2010

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Histoire de France

Les Gazettes parisiennes d'Abraham de Wicquefort pendant la Fronde (1648-1652). Cinq années d'information sur la vie politique, les relations internationales et la société nobiliaire française

Représentant à Paris du duc August de Wolfenbüttel, prince d’Empire érudit et passionné de culture française, Abraham de Wicquefort «l’ancien», membre d’une famille d’importants négociants hollandais, bien intégré dans la société parisienne intellectuelle du moment, adressait chaque semaine à son mentor une longue dépêche lui relatant les faits marquants de l’actualité politique, militaire et religieuse, ainsi que les événements qui agitaient l’existence de l’aristocratie française qu’il côtoyait. Toutes ses missives n’ont pas été conservées, mais il subsiste à la Bibliothèque de Wolfenbüttel un corpus de lettres couvrant les années 1648 à 1652, témoin de la Fronde des gens de robe contre les mesures fiscales prises par le gouvenernent de la régente Anne d’Autriche et du cardinal Mazarin, puis de la guerre civile qui suivit la rébellion du Grand Condé. Ces gazettes d’une période dramatique de l’histoire du royaume, qui furent redécouvertes à la seule fin des années 1970 par l’historien français Robert Mandrou, restent encore inédites dans leur grande majorité. Leur transcription est ici proposée, accompagnée d’une étude comparative portant sur les textes contemporains pour les deux années de la Fronde parlementaire (1648-1649) ; ce document, riche de nouvelles de toutes origines transmises par un observateur remarquablement informé et instruit en de multiples domaines, impartial le plus souvent mais capable de critiques incisives et d’ironie, offrira aux chercheurs des pistes renouvelées d’investigation sur l’histoire des Frondes et sur le comportement de l’élite de la société française de ce milieu du XVIIe siècle.

01/2010

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Littérature étrangère

L'histoire des rêves danois

Au seuil du XXIe siècle, Peter Høeg passe en revue notre XXe, dans son premier roman, qui a tout l'air d'une grande comédie pétillante de vitalité et de fantaisie sur " ce que nous avons redouté, espéré et rêvé tout au long de ce siècle ". Le Danemark vu comme le centre du monde, avec ses habitants agités des mêmes passions, tourments et désirs que nous tous ? Ne vous en déplaise, le Danemark est le centre du monde. Le comte de Møkhøj l'a justement localisé près du tas de fumier du château, et arrêté le temps sur ses terres pour préserver ses agréables privilèges féodaux. Quand le fils du régisseur, Carl Laurids, découvre que le temps est aussi éphémère que l'amour et reconstitue l'Histoire, le comte et son domaine basculent brutalement dans le XXe siècle. Il en va autrement des Teander, ces capitalistes qui règnent sur un vaste empire de presse. Les pendules sont partout présentes, même dans les premiers water-closets de la ville, qu'ils exhibent avec fierté. Pour eux, le temps c'est de l'argent. Du reste aux noces de Carl Laurids et d'Amalie Teander, tout, de la cérémonie aux beuveries, est si minutieusement réglé que le lecteur n'a plus qu'à mettre sa montre à l'heure. Combien d'autres personnages hauts en couleur peuplent cet univers ! Combien de tempêtes, de catastrophes et d'espérances et, par-dessus tout, combien d'histoires fabuleuses ponctuent ce grand roman européen ! Peter Høeg est un authentique rêveur danois !

10/1994

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Histoire de France

Le duc de Morny (1811-1865). Le Parisien et "l'Auvergnat"

Fils d'Hortense de Beauharnais et de son amant Charles de Flahaut, lui-même né des amours illégitimes de Talleyrand et d'une jeune femme tenant salon dans les dernières années de l'Ancien Régime, le jeune de Morny (qui se disait comte) fut à la fois dandy parisien, chef d'entreprise et député auvergnat pendant la Monarchie de Juillet. Sa maîtresse, Françoise Le Hon, fille d'un richissime banquier et femme du premier ambassadeur de Belgique en France, l'aida à acheter, en 1837, sa première affaire industrielle à Clermont-Ferrand. En difficulté après la Révolution de 1848, il fut cependant réélu à la Législative, en 1849. Mais son " titre de gloire " reste le rôle essentiel qu'il joua dans la réalisation du coup d'Etat du 2 décembre 1851 organisé au bénéfice de son demi-frère, le futur Empereur Napoléon III. Cherchant à faire fortune le plus rapidement possible, il spécula dans l'immobilier, le sucre, les mines de zinc, les chemins de fer, le kaolin, l'édition, etc. Président du Corps législatif de 1854 jusqu'à sa mort en 1865, Morny avait été fait duc à Clermont-Ferrand lors d'un voyage impérial en 1862. Sans scrupule, intelligent et homme de sang-froid, comme son grand-père Talleyrand, il mena une vie de luxe, de faste et d'élégance. Il fut un somptueux ambassadeur extraordinaire en Russie dans les années 1856-1857. On lui doit la création de Deauville, le développement des courses de chevaux et surtout, en partie, la préparation de l'Empire libéral.

04/2002

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Histoire internationale

Gengis-Khân

Quel singulier destin que celui de cet éleveur de chevaux, élu gengis-khan - c'est-à-dire khan océanique -, par quelques nomades d'Asie centrale pour mener de traditionnelles opérations de chasse et de razzias ! En vingt ans, il va rassembler toutes les tribus de la Mongolie puis édicter un code de lois qui impose une discipline rigide à la société mongole et qui fera l'admiration des voyageurs occidentaux. A la tête d'une armée remarquablement organisée, il se lance alors dans la conquête de la Chine, et, Pékin à peine tombé entre ses mains, il repart pour dévaster le Proche-Orient. Tandis que les ténèbres s'abattent sur les pays des Mille et Une Nuits, il appelle un taoïste renommé pour qu'il lui enseigne les secrets de la " longue vie " comme si, devenu maître du monde, il voulait conquérir d'autres domaines que ceux que l'on s'approprie par le sabre. " Mes descendants se vêtiront d'étoffes d'or ; ils monteront de superbes coursiers et presseront dans leurs bras les jeunes femmes les plus belles. Et ils auront oublié à qui ils devront tout cela ". Pour une fois, l'homme qui n'avait connu aucune défaite se trompait. Dès le XIIIè siècle, la légende s'empara du forgeron de l'Empire mongol, dont le nom et le mode de gouvernement sont restés synonymes de terreur. Michel Hoang nuance ici ces clichés en montrant que le barbare sanguinaire était aussi un homme d'Etat et que le desposte oriental cachait un stratège de génie.

09/1994

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Sciences historiques

Le cléricalisme ? Voilà l'ennemi ! Une guerre de religion en France

Alors que la République romantique de 1848 avait pensé réconcilier les républicains avec le catholicisme se produisit sous le Second Empire une deuxième rupture. Pendant près d'un siècle, les peurs, les haines et les menaces réciproques marquèrent la vie politique et le climat religieux du pays. La loi de 1905 en constitua le paroxysme et posa les jalons d'une pacification. L'objet de ce livre n'est pas, à partir d'un récit, de distribuer blâmes et éloges, de justifier ou excuser les attitudes des uns et des autres. L'historien n'est pas un juge qui, à un siècle de distance, instruit un procès. Notre propos a pour objectif de comprendre le déchaînement de la violence, verbale ou physique, symbolique ou réelle. Pour saisir les ressorts de ce qui fut vécu comme un drame, il est indispensable de contextualiser la loi de 1905, de ne pas la penser exclusivement comme fondation d'un ordre nouveau, communément appelé " laïcité à la française ", mais également comme manifestation d'un état conflictuel à comprendre. Il est non moins essentiel de ne pas rester prisonnier des explications données par les protagonistes et de soumettre à l'analyse non seulement les discours officiels au Parlement mais également les attitudes, les gestes et les cris lors des affrontements dans les rues des villes et des villages. Ainsi cette perspective historique autour de la loi de Séparation apporte une contribution à la compréhension de la laïcité et permet de préciser les enjeux des interrogations actuelles.

10/2005

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Littérature étrangère

Quatre saisons à Mohawk

Retour à Mohawk, la ville de l'Etat de New York si familière aux lecteurs de Richard Russo. Un récit foisonnant, des situations drolatiques, une multitude de personnages attachants. Sur fond de l'histoire d'amour, magnifique et désespérée, d'un fils pour son père. Le roman le plus autobiographique du Prix Pulitzer, auteur du Déclin de l'empire Whiting. A se remémorer ses années d'adolescence, c'est tout un monde que raconte ici Ned Hall. Lui que les amis de son père ont toujours appelé " P'tit Sam ", afin de le distinguer de l'autre Sam. Lui dont le " paternel " a justement échoué à devenir le plus ordinaire des hommes. A peine marié, n'est-il pas parti faire la guerre en Europe ? Et n'en est-il pas revenu tel un bateau à la dérive ? Le tout pour délaisser femme et enfant, pour errer de bar en bar pour jouer aux courses avec le peu d'argent gagné sur les chantiers à la belle saison ? Pas un mauvais gars, mais un écervelé, un irresponsable. Alcoolique à ses heures. Quoique si charmeur... Or, voyant sa femme, désespérée de sa désertion conjugale, plonger dans une grave dépression, le père a récupéré son fils. Et voilà P'tit Sam intégré dans une bande de copains peu fréquentables. Le voilà à apprendre à jouer, à voler, à tricher. Et à pêcher la truite aussi. Même s'il lui faudra grandir pour comprendre qu'il a d'abord découvert, ces années-là, le fantastique pouvoir rédempteur de l'amour.

08/2005

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Histoire internationale

L'éclat de la pivoine. Comment entendre la Chine

Nul n'en peut douter : le XXIe siècle sera chinois. La pivoine, symbole du pays, est plus éclatante que jamais. Pourtant, nous n'entendons pas la Chine : parce que nous ne savons pas l'écouter, nous ne la comprenons pas. Lointaine, elle demeure une figure de l'énigme. Dans cet essai d'une acuité remarquable, Rémi Mathieu nous invite à réviser nos jugements et notre "peur" de l'Empire du Milieu, en nous rendant accessibles les codes de la pensée chinoise. Non, la Chine n'est pas une menace, pas plus qu'elle n'est une solution exotique à nos difficultés présentes. Son histoire et sa culture, fortement marquées par les philosophies confucianiste et taoïste, nous le disent. La Chine, contrairement à l'Occident judéo-chrétien, ne prétend pas imposer une vérité à l'ensemble du monde : elle s'intéresse davantage à la voie, aux moyens permettant d'obtenir un résultat. Non, le Chinois n'est pas "fourbe" ou "impassible" : il cultive seulement les valeurs cardinales que sont pour lui la civilité et l'humilité, et tente, dans une "société de la honte", de ne jamais perdre la face. Oui, la Chine change et s'ouvre au monde. Elle se vit maintenant dans notre quotidien, économiquement, politiquement, financièrement et culturellement. Mais à quel prix ? Avec maîtrise et subtilité, L'Eclat de la pivoine éclaire les fondements de la civilisation chinoise, nous en fait pénétrer l'esprit et les nuances, et dissipe les malentendus. Au bout du compte, il s'agit peut-être enfin d'aimer la Chine.

10/2012

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Droit

L'Etat de justice, France, XIIIe-XXe siècle. Tome 1, L'idéologie de la magistrature ancienne

L'actuel regain de puissance de la justice en France est souvent mis au compte du déclin de la démocratie parlementaire, de l'effacement des valeurs traditionnelles ou encore de la "judiciarisation" des comportements, voire de la complaisance des médias. Or l'emprise de la magistrature sur la marche du pouvoir ne date pas d'hier, explique Jacques Krynen, en historien spécialiste du droit et des idées politiques. Pour comprendre les raisons de ce phénomène, il entreprend, dans un premier volume, de mettre au jour, à travers l'immense production d'écrits doctrinaux et professionnels du Moyen Age et de l'Ancien Régime, l'ensemble des savoirs et des convictions qui ont nourri l'action des magistrats. L'image du pouvoir royal a toujours été associée à l'idéal de justice, idéal dont par l'autorité de leur savoir les juges se sont faits peu à peu les représentants, puis les dépositaires. D'abord auxiliaire, la justice est devenue concurrente du pouvoir politique. En dépit de la réforme des institutions, des formes et des procédures judiciaires sous la Révolution et l'Empire, sa domination n'a fait que croître. Car elle ne se réduit pas à trancher les procès, elle règne aussi sur les valeurs individuelles et collectives, décide en dernier ressort des droits et des libertés réelles et, par tous ces aspects, en impose aux dirigeants, quels qu'ils soient. Le second volume de cette longue histoire, L'Emprise contemporaine des juges, portera sur l'ascension de la justice de la Révolution à nos jours.

11/2009

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Histoire internationale

Histoire de l'Angleterre

Des premiers établissements humains au Néolitique jusqu'à l'arrivée de John Major à Downing Street, des grandes invasions jusqu'aux migrations contemporaines, de la conquête progressive de l'ensemble de la Grande-Bretagne et de la constitution du Royaume-Uni jusqu'à l'édification du plus grand empire colonial que l'Histoire ait connu, de la révolution politique du XVIIe siècle à la formidable mutation économique du XVIIIe siècle, de la résistance à Napoléon jusqu'à la victoire de 1945, de l'invention du sport à la domination de sa langue, de l'Habeas corpus au Welfare State, l'Angleterre a largement contribué à façonner le monde. Il est assez vain d'expliquer, comme on l'a beaucoup fait, par la géographie, la puissance et la prospérité qui furent celles de l'Angleterre : tous les royaumes insulaires n'ont pas connu sa fortune maritime, et le charbon est l'une des sources d'énergie les plus répandues qui soient. D'ailleurs, son aventure au grand large n'a guère duré que deux siècles tandis que sa participation à l'histoire de l'Europe s'ouvre avec le débarquement de César. L'histoire politique, la chronique des règnes et des guerres ne rendent pas davantage compte de cette surprenante destinée. Seule une mise en perspective, sur le temps long, d'un faisceau de phénomènes variés - sociaux, culturels, religieux, économiques... (sans pourtant négliger l'événement et l'action des hommes) - permet de proposer aux Français quelques clés et de les initier à une histoire inextricablement liée à la leur.

01/1993

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Histoire de France

Histoire et dictionnaire des guerres de religion

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la déchirure religieuse entre catholiques et protestants jette les Français dans près de quarante ans de guerres civiles (1562-1598). De François II à Henri IV, huit guerres successives manifestent l'ampleur du rejet de la Réforme protestante par les catholiques, rejet qui culminé avec les massacres de la Saint-Barthélemy et s'achève, au moins temporairement, en 1598 avec l'édit de Nantes qui instaure une coexistence relativement durable. La lutte religieuse sert aussi de prétexte aux conflits de pouvoir : les modérés, tel Michel de l'Hospital, soutenus par une Catherine de Médicis conciliatrice, loin de sa légende d'intrigante sans scrupules, perdent de leur influence face aux ultracatholiques, autour desquels s'agrège la Ligue, menée par les Guises. Celle-ci n'empêchera pourtant pas l'avènement de Henri de Navarre, qui sera sacré roi de France le 27 février 1594 à Chartres après avoir abjuré sa foi protestante le 25 juillet 1593. Premier de la dynastie des Bourbons, Henri IV succède au dernier Valois, Henri III. Convictions et passions, guerres d'honneur et complots, édits et machinations prennent leur place dans la narration rigoureuse de cette période de l'histoire de France, mise en perspective avec l'histoire de l'Europe, celle du vacillement de l'empire espagnol sous Philippe II. Un riche Dictionnaire dispense quantité d'informations précises, d'anecdotes et d'analyses sur les acteurs, les événements, les idées d'une époque dont les convulsions ouvrirent la voie à la monarchie absolue.

11/1998

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Histoire internationale

Histoire de Budapest

D'un côté, Buda, la colline du château où s'installèrent les maîtres successifs de la Hongrie, aujourd'hui ville musée. De l'autre, Pest dont l'urbanisme fait parfois penser à Paris. Leur histoire s'est écrite en contrepoint. Si Buda a longtemps été allemande, Pest a très vite assimilé les vagues successives d'immigrants. C'est Pest qui a été le berceau de la renaissance magyare, la capitale intellectuelle et le foyer du développement économique. Les deux cités ont fini par être réunies au XIXe siècle, quand on appelait Budapest la Londres du Danube, mais elles ne se sont jamais fondues. De par sa situation géographique, Budapest n'a cessé d'être une passerelle entre l'Orient et l'Occident. Ville frontière à l'époque des Romains qui découvrirent la vertu de ses eaux thermales, marche d'empire sous Charlemagne, rempart contre les Turcs avant que ceux-ci ne l'occupent pendant plus d'un siècle, sa période la plus brillante est rattachée à la domination des Habsbourg qui en firent une seconde Vienne. Histoire et mémoire forment un étrange ménage dans cette ville tant de fois détruite et reconstruite, et pourtant réputée être la capitale de l'amusement et des plaisirs. Chaque tyrannie y a suscité un florilège de plaisanteries, fustigeant tour à tour Horthy, Staline et Kadar. Est-ce simplement pour édifier les générations futures qu'au lieu de détruire les statues des gloires du communisme, Budapest a préféré les installer dans un parc perdu des collines de Buda ?

05/1999

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Histoire de France

Mémoires sur le règne de Napoléon III. 1851-1864

Aucun règne n'a suscité autant de Mémoires que le Second Empire. Or, parmi les nombreux témoins de cette époque trop longtemps négligée, le comte Horace de Viel Castel (1802-1864) occupe une place à part. Secrétaire général du Louvre et bras droit de Nieuwerkerke, le surintendant des Beaux-Arts, il est installé au cœur même du " nouveau monde " impérial et l'observe avec la morgue du vieil aristocrate légitimiste que l'Histoire a laissé au bord de la route, mais qu'il rejoint par l'écriture. La publication de ses souvenirs, près de vingt ans après sa mort, suscita un véritable scandale. En effet, les portraits que fait Viel Castel de la famille impériale et des principaux acteurs politiques de l'époque sont au vitriol, à commencer par celui de Napoléon III. Mais il n'épargne pas sa propre caste : " La vieille aristocratie achève de mourir dans les bordels, la nouvelle suit son exemple. " Avec une ironie cinglante, il fustige la course aux places et aux décorations et dénonce le caractère " parvenu " des serviteurs du nouveau régime : " L'Empereur, au milieu de sa cour, de ses ministres, de ses conseils, de son Sénat, est comme un diamant tombé sur un étron. " Rien n'arrête Viel Castel, dont le surnom, " Fiel Castel ", dit assez le goût pour les indiscrétions. Intrigues politiques, affaires financières, mœurs particulières des uns et des autres : le tableau qu'il brosse de la société de son temps est digne de Saint-Simon. Ses Mémoires sont le complément indispensable du Journal des Goncourt. (ROBERT KOPP)

03/2005

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Histoire de France

Lettres de Diên Biên Phu

Diên Biên Phu est la dernière bataille livrée par la France avec les soldats de notre vieil empire colonial. Pour la dernière fois, des Nord-Africains, des Africains (qu'on appelait alors Sénégalais, sans doute à cause de notre collusion vieille de quatre siècles avec le Sénégal), des gens de tous nos comptoirs et îles épars, Yanaon, Karika, Mahé, Chandernagor, Pondichéry, les Antilles, les Glorieuses et autres territoires de l'océan Indien, les galaxies du Pacifique ; pour la dernière fois, ces jeunes hommes au service de la France vont se battre, et mourir, côte à côte avec nous, les Gaulois, avec nos cousins européens de la vieille Légion, et surtout avec nos frères indochinois : les Vietnamiens d'abord, déchirés par leur guerre civile, les Cambodgiens, les Laotiens et toute la multitude des peuples de là-haut. Et, chose surprenante, tous ces jeunes hommes pressentent confusément que c'est l'ultime bataille et qu'elle est déjà perdue. Peu ont rechigné. Il y a là un mystère ! Il y a un autre mystère : pourquoi tous ces hommes se sont-ils battus là-haut, au fond d'une vallée perdue du bout du monde, au bord de la Nam Youn, sur le sol du Vietnam, pays indépendant qui n'était plus une possession de la France, avec la même foi, le même acharnement, le même esprit de sacrifice que nos grands-pères sur les bords de la Meuse, sur le sol de France ? Oui, il y a là un grand mystère ! Pierre Schoendoerffer, préface.

04/2004

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Musique, danse

Hugo Wolf

Au regard de la brièveté de sa vie, l'œuvre de Wolf s'impose paradoxalement par son abondance et la profondeur de l'empreinte qu'il laisse dans le genre auquel il s'est consacré quasi exclusivement ; le lied. Héritier de la tradition où se sont illustrés Schubert et Schumann, il porte ce genre à un apogée où la musique exalte, magnifie et transcende le texte des poètes choisis (Mörike, Goethe, Eichendorff...). Toute sa vie active eut pour cadre Vienne, capitale alors puissante d'un empire dont les craquements se font sentir aussi bien dans le domaine politique (les revendications nationales feront éclater les frontières) qu'à l'intérieur des individus (c'est l'époque où Breuer - que Wolf côtoya - et Freud dévoilent les profondeurs de l'inconscient). Contemporain de Richard Strauss et de Gustav, Mahler, Hugo Wolf n'a pas exercé de fonction institutionnelle qui lui assure une notoriété semblable à la leur. Il ne s'inscrivit pas moins dans le mouvement musical et intellectuel viennois, appartenant aux cercles wagnériens et ferraillant d'une plume militante dans la presse. La maladie mentale consécutive à la syphilis lui fit passer les cinq dernières années de sa vie dans un asile, où il mourut. Relatant les épisodes de sa vie et parcourant pas à pas, en commentant chaque lied, la totalité de son œuvre, Stéphane Goldet met en évidence l'unicité d'un compositeur qui, en un jaillissement éruptif de seulement quelques années, a donné à la grande poésie allemande son accomplissement musical le plus abouti.

11/2003

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Histoire de France

Dictionnaire Clemenceau

" Le tombeur de ministères ", " le Tigre ", " le premier flic de France ", " le Père la Victoire "... Que de qualificatifs pour un seul homme ! Il est vrai que la carrière politique de Georges Clemenceau fut longue et a traversé les grands moments de l'histoire de France et de l'Europe. Commencée sous le Second Empire, elle s'est achevée quelques jours avant les prémices du premier grand choc économique du XXe siècle : la crise de 1929. Captif dans Paris assiégé en 1870, maire de Montmartre au début de la Commune, puis député, sénateur avant de devenir ministre de l'Intérieur et président du Conseil par deux fois, Georges Clemenceau n'a pas été un homme politique comme les autres. Passionnément aimé et admiré par les uns, violemment contesté et haï par les autres, souvent solitaire, il n'a cessé de lutter pour construire la république dont il rêvait. Toujours en mouvement, refusant la médiocrité, Clemenceau préférait la rébellion à la compromission. Insolent et frondeur, il le fut tout autant dans sa vie privée. Ses aventures amoureuses furent nombreuses – il épousa une Américaine puis divorça –, ses amitiés et ses inimitiés longues et fidèles. Animé de passions multiples, il fut tour à tour journaliste, critique dramatique, écrivain, esthète, mécène, collectionneur, jardinier... Ce Dictionnaire révèle les innombrables facettes d'un personnage à la destinée hors du commun. Il permet aussi de mieux comprendre l'action d'un homme d'Etat qui occupe une place de premier plan dans l'histoire de notre pays.

10/2017

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Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire, 1851-1865

" Il n'y a qu'une biographie, la biographie parlée, celle qui a la liberté, la crudité, le débinage, l'enthousiasme sincères de la conversation intime. C'est cette biographie-là, que nous avons tentée, dans ce journal, de nos contemporains. " Dès le début de leur carrière littéraire, les frères Goncourt ont ainsi consigné, au jour le jour, non seulement les rencontres qu'ils firent dans le monde de la politique, de la finance, du théâtre, des sciences et des arts, mais aussi les propos qu'ils purent surprendre à table ou ailleurs, les secrets qu'ils crurent découvrir en scrutant leur entourage. Observateurs indiscrets, chroniqueurs méticuleux, juges sans indulgence, les Goncourt nous ont livré, pour le second Empire et les débuts de la IIIe République, l'équivalent des Mémoires de Saint-Simon. Une fresque aussi détaillée qu'animée de la société de leur temps. Société bourgeoise, société de parvenus, issue de la Révolution française, et à laquelle ils se sentent totalement étrangers. Société égalitaire, matérialiste, inculte, selon eux, qui affirment que : " Nul en ce monde n'est pareil. [...] L'inégalité est le droit naturel ; l'égalité est la plus horrible des injustices. " Ou encore : " L'aristocratie moderne est l'argent. " Et enfin : " La tyrannie de l'ouvrier va être la tyrannie des siècles futurs : la tyrannie brutale du nombre inintelligent. " L'ironie des Goncourt à l'égard de la vulgarité de leur époque n'a d'égal que le pessimisme visionnaire d'un Chateaubriand ou l'impartialité désabusée d'un Tocqueville.

02/2014

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Histoire internationale

La lutte pour l'indépendance arabe : Riad el-Solh et la naissance du Proche-Orient moderne

C'est bien au cours de la première moitié du XXe siècle que le Moyen-Orient a pris la plupart des traits que nous lui connaissons. Les territoires qui constituaient avant la Première Guerre mondiale les "provinces arabes" de l'Empire ottoman ont été démantelés le plus souvent dans la violence et le trouble. Les Etats qui existent aujourd'hui sont issus de cette fragmentation : Turquie, Syrie, Liban, Jordanie, Irak, et même Israël, bâti sur les ruines de la Palestine arabe. A lui seul, le grand homme d'Etat arabe Riad el-Solh, père de l'indépendance libanaise, incarne par ses ambitions politiques et par sa carrière le destin de toute la région. Issu d'une famille de dignitaires ottomans, avocat formé à Istanbul, il rejette d'emblée le mandat français sur le Liban et la Syrie (symétrique du mandat britannique sur l'Irak). Arrêté et exilé à de multiples reprises, il parviendra cependant, comme Premier ministre, à arracher en 1943 à la France libre la liberté de son pays. Il sera assassiné en 1951, victime expiatoire des rivalités entre factions arabes et de la discorde entretenue par l'existence d'Israël. Pour écrire l'histoire récente du Moyen-Orient et faire la biographie d'un acteur majeur de cette région des années 1920, 1930 et 1940, Patrick Seale a rassemblé une documentation immense: archives ottomanes, françaises et britanniques, récits et Mémoires d'hommes d'Etat d'Orient et d'Occident, multiples entretiens avec des témoins. Cet ouvrage de référence va faire date.

11/2009

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Histoire internationale

Un européen chez les Turcs. Auger Ghiselin de Busbecq (1521-1591)

Candidate à l'Union européenne en ce début du XXIe siècle, la Turquie suscite la crainte et souvent un rejet violent en Europe occidentale. Ce n'est pas nouveau. Déjà, au début du XVIe siècle, alors que leurs ancêtres ottomans occupaient Budapest et un tiers de l'Europe, la puissance militaire des Turcs, leur mode de vie et leur religion inspiraient la terreur chez de nombreux Européens. Quelques savants, voyageurs et diplomates, dont Auger Ghiselin de Busbecq, contribuèrent à cette époque à modifier sensiblement l'image des Turcs. Né en 1521 au cœur de la Flandre, alors la région la plus riche du monde, Busbecq parvient, grâce à ses dons multiples, à représenter pendant huit années à Constantinople l'Empire des Habsbourg auprès de Soliman le Magnifique. Au-delà de ses talents de diplomate, Busbecq a retenu l'attention des historiens de toute l'Europe par sa description aussi fine et originale qu'amusante de la société ottomane alors à son apogée. La discipline, la propreté, le sens de la solidarité et, surtout, la priorité donnée au mérite sur la naissance sont quelques-unes des qualités turques auxquelles Busbecq rend d'autant plus volontiers hommage qu'elles sont alors presque inconnues en Europe occidentale. Rédigée dans un latin qui lui vaut l'admiration des meilleurs spécialistes de la langue de Cicéron, l'œuvre de Busbecq est un témoignage incomparable sur une période charnière de l'histoire de l'Europe marquée par la Renaissance, la découverte du Nouveau Monde, la Réforme et les ambitions ottomanes.

05/2008

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Histoire de France

Les mémoires du Général Rapp (1771-1821). L'intrépide de Napoléon

Les " Mémoires " du Général Rapp comptent parmi les plus intéressants du Premier Empire. Rapp, originaire de Colmar, fut pendant des années un interlocuteur privilégié de Napoléon, dont il devint l'aide de camp après la mort de Desaix, son ancien chef, à Marengo. D'une bravoure folle et d'une fidélité à toute épreuve envers l'Empereur, il reste connu pour sa franchise un brin soldatesque. Admiratif de Napoléon, mais également conscient des événements dont il fut témoin, Rapp n'hésitait pas à affronter ouvertement l'Empereur pour lui dire la vérité, lorsque tant d'autres se taisaient, comme par exemple pendant la campagne de Russie. Malgré tout, il resta toujours un soldat loyal, comblé par Napoléon, qui appréciait beaucoup ses qualités militaires et personnelles. A sa mort, Jean, comte Rapp, général de division de cavalerie était : Pair de France ; Premier Chambellan, maître de la Garde-Robe du roi ; grand-croix de l'ordre de la Légion d'honneur ; Commandeur de Saint-Louis ; grand-croix de l'ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière et du Lion Palatin ; grand-croix de l'ordre de la fidélité de Bade, chevalier de l'ordre impérial de la Couronne de fer ; membre du consistoire de Paris ; vice-président de la Société biblique de France ; ce qui pour un homme qui ne s'était jamais caché de sa fidélité à l'Empereur témoignait de qualités humaines assez rares. Sous Napoléon III, le 31 août 1856, un monument au général Rapp fut inauguré à Colmar, sa ville natale. Napoléon l'avait surnommé l'Intrépide.

03/2004

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Anglais apprentissage

Droit des femmes, droit des autres. Des féministes britanniques face aux autres exclus de la citoyenneté (1860-1930)

La lutte féministe qui s'organise en Grande-Bretagne à partir de la fin des années 1850, se durcit à la veille de la première guerre mondiale puis décline après l'obtention du droit de vote à égalité avec les hommes en 1928, s'inscrit dans un contexte qui correspond, d'un point de vue géopolitique, à la fois à l'apogée de la puissance coloniale britannique et à l'amorce de son déclin. L'Empire, qui, de façon générale, joue un rôle crucial dans l'élaboration de l'identité des colonisateurs tout autant que dans celle des colonisés, n'est, de fait, pas sans incidence sur cette première vague féministe. C'est en partie en vertu de leurs responsabilités philanthropiques, "civilisatrices" et éducatrices que celles qui luttent pour les droits des femmes au tournant du siècle cherchent ainsi à légitimer leurs revendications politiques. Dans le même temps, le pays est agité par de multiples revendications politiques et sociales sur lesquelles celles-ci ne peuvent manquer d'avoir une opinion. En replaçant les idéologies féministes britanniques dans leur contexte, et à travers différents cas de figures, le présent ouvrage cherchera à déterminer de quelle façon les allégeances politiques, mais également d'autres facteurs, tels que l'appartenance sociale et régionale/nationale, ont été susceptibles de guider certaines prises de position et comment les féministes ont pu percevoir et se positionner vis-à-vis d'autres exclus de la citoyenneté, opprimés ou citoyens de deuxième ordre, qu'ils soient ouvriers, esclaves ou colonisés.

06/2012

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Romans historiques (poches)

Ali Pacha

" Mon père, dit Haydée en relevant la tête, était un homme illustre que l'Europe a connu sous le nom d'Ali-Tebelin, pacha de Janina, et devant lequel la Turquie a tremblé. " Ali Pacha, personnage historique utilisé comme ressort dramatique secondaire dans Le Comte de Monte-Cristo, réapparaît presque vingt ans plus tard sous la plume de Dumas, dans une chronique historique qui lui est tout entière consacrée et qui, jusqu'à aujourd'hui inédite en français, est imprimée en italien dans l'Indipendente, journal napolitain de Dumas, entre octobre et décembre 1862. Sa genèse est marquée du coin de l'extravagance : séduit par des lettres que lui adresse Sa Le prince Georges Castriote Skanderberg, président de la junte gréco-albanaise, Alexandre Dumas, à peine remis de son épopée au côté de Garibaldi, s'enflamme pour la cause de l'indépendance de la Grèce et de l'Albanie, multipliant par ailleurs dans son journal les articles relatifs à la question grecque, jusqu'à ce qu'une cruelle désillusion ne dissipe le mirage politique. Ce portrait du terrible pacha de Janina, tyran d'origine albanaise entré en révolte ouverte contre l'Empire ottoman, constitue donc un écrit de circonstance, voire de propagande, un biais pour populariser la cause que l'auteur a embrassée : Ali Pacha, " homme qui avait à la fois en lui du Tibère, du Caligula et du Néron " , symbole de la résistance face à l'oppression turque qui avait jadis tant impressionné Byron, est en même tant une figure éminemment romantique de la force qui va ".

09/2009

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Critique littéraire

Le Tombeau de Cynthia. Mythes, fictions et ironie dans le livre IV des Elégies de Properce

Cynthia prima fuit, Cynthia finis erit : Cynthia fut la première, Cynthia sera la dernière. Dans son quatrième et dernier recueil, Properce réalise sa promesse : il inscrit le tombeau de son unique amante au coeur d'une Rome impériale transfigurée par l'élégie. L'adieu à l'amour, à la fin du livre III, et le ralliement impromptu du poète à l'Empire ne sont que les pénultièmes péripéties d'une aventure qui précèdent de peu l'apothéose de l'héroïne : dans le livre IV, fallax opus, oeuvre trompeuse, Properce subvertit le motif de l'immortalisation par la poésie des héros guerriers au profit de sa maîtresse, une femme légère comme le genre qu'elle incarne. "Plaisant paradoxe" selon Paul Veyne, l'élégie est aussi l'écriture, mêlée de joie et d'inquiétude, d'une audace nouvelle : l'esclavage amoureux libère la poésie qui devient nécessairement personnelle et subjective. Si l'amour sine modo, l'amour sans mesure, fou par fidélité, affidé par folie, ne se dit pas dans la transparence d'une écriture sincère, il demeure le signifié d'une authentique déclaration : celle d'un poète mauvais genre qui, contre toute la tradition, le pouvoir et même la loi, réclame le droit d'aimer et de le dire. Il lui faut pour cela développer un paradoxe, en même temps plaisant et sérieux : la recusatio de l'épopée, refus dramatisé du genre noble et du chant patriotique, est, dans la Rome d'Auguste, une épreuve digne d'un héros épique.

11/2017

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Littérature française

Les ruines du soleil

En cet important carrefour de l'Empire romain finissant qu'est la Belgique première, l'une des provinces des Gaules englobant Toul, Metz, et ayant pour chef-lieu Trèves, l'année 362 de notre ère s'achève dans un durcissement du règne de Julien l'Apostat. Sur un fond de menace barbare et de malaise social, deux énormes passions philosophiques secouent le siècle : d'une part, le paganisme toujours profondément enraciné et vivace, d'autre part, la jeune chrétienté dont la montée s'affirme à travers les tortures et les répressions sanglantes.
Guérisseuse, prêtresse d'Apollon, ultime dépositaire des religions cosmiques, Camula lutte pour sauver son fils Elophe converti au Christ. Le lecteur est convié au fascinant récit de ces affrontements d'une extraordinaire violence. Sommé d'abjurer, Elophe refuse l'aide de sa mère qui lui donne l'occasion d'échapper à ses bourreaux : sa fidélité au Christ le condamne à la décapitation. Camula obtient qu'on lui rende la tête embaumée du martyr avant d'entreprendre un vaste voyage dont la portée est double : en tant que mère, elle cherche à savoir, à travers less régions explorées et souvent dévastées, ce que fut véritablement son fils l'exorciste, mais son itinéraire, également intérieur, amène lentement, irrésistiblement et tragiquement aussi cette sorcière du Soleil à recevoir à son tour la révélation de la foi en un Dieu sauveur du monde.
Bien que situé au IV ? siècle, le roman de Francis Gruyer nous apparaît d'un singulier modernisme.

09/1979

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Pléiades

Oeuvres autobiographiques. Tome 2

"Il y a beaucoup à cueillir dans cette oeuvre trop longtemps négligée. Les pages de synthèse dans lesquelles George Sand brosse à grands traits le visage et les transformations de son siècle sont pleines d' aperçus profonds et dignes d'un historien. L'évocation des guerres de la Révolution et de l'Empire, la peinture de la vie des camps, où s'intercalent en contraste les croquis amusants des intrigues de la Cour et des salons, nous conduisent de Cologne à Marengo, du camp de Boulogne à Austerlitz, dans une odeur de poudre et un cliquetis de sabres qui restituent à merveille l'atmosphère de ces temps héroïques, où toute l'Europe vibrait du galop de nos armées. On voit à nu l'évolution d'une jeune âme, au moment où l'adolescence se pose tant de questions, oscillant entre la foi et le doute, cherchant désespérément et n'obtenant pas de réponse ; et peut-être ne trouvera-t-on nulle part de plus pénétrante description clinique du mal du siècle. Tout cela se mêle de tableaux délicieux, d'anecdotes charmantes, de portraits vivants et pittoresques, malicieux parfois, le tout dans un certain désordre dont on peut discuter s'il est l'effet ou la cause de l'art. Les pages sur Nohant, sur les romans entre quatre chaises, et les promenades à Chaillot, les chapitres sur la vie au couvent des Anglaises, le récit de la voiture perdue dans la brande, au chant des grenouilles : autant de morceaux qui ne s'oublient pas quand on les a lus une fois". Georges Lubin.

01/1983

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Actualité et médias

L'HOMME QUI EN SAIT TROP. Alfred Sirven et les milliards de l'affaire Elf

Depuis que l'affaire Elf est devenue l'un des plus incroyables scandales politico-financiers de l'époque, chacun s'interroge sur la véritable personnalité de l'homme qui, dans l'ombre, en a manipulé tous les acteurs. Cet homme s'appelle Alfred Sirven. On l'a dit mort - tant de notables y auraient intérêt... Il est aujourd'hui en fuite. Et lui seul sait, avec précision, dans quelles poches ont atterri les milliards de " commissions " distribués ici ou là, pour servir les intérêts d'un clan plus encore que ceux d'un empire du pétrole. Car Alfred Sirven, du temps de sa splendeur, surveillait tout, et dans les moindres détails : du ministre à l'industriel, des chefs d'Etat aux intermédiaires douteux, des " putains de la République " aux officines offshore et aux comptes bancaires clandestins. Bien entendu, cet homme prudent et méticuleux ne s'est jamais montré sur le devant de la scène. Il avait su faire, de la coulisse, son royaume. D'où cette enquête qui, pour la première fois, révèle tous les petits et les grands secrets d'un aventurier hors pair. De sa jeunesse agitée (il fut braqueur de banque, à Tokyo...) jusqu'à sa toute-puissance de grand corrupteur, de son château de Touraine à son exil philippin, voici Alfred Sirven tel qu'il est. Révélations, investigations, portraits, anecdotes rien ne manque à ce polar vrai. Un document explosif sur un homme qui, décidément, en sait trop - et qui pourrait, demain, faire sauter la République.

03/2000

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Actualité et médias

Les sorciers blancs. Enquête sur les faux amis français de l'Afrique

Des sorciers blancs pas très clairs, des journalistes marron ou grisés, des profs de droit aux noirs desseins : Cette enquête est un périple au royaume coloré des faux amis français de l'Afrique. Ces experts, tantôt illustres, tantôt méconnus, qui prétendent servir le continent et se servent de lui pour mieux doper leur égo, leur carrière ou leur compte en banque. Car l'Afrique trop aimée pour n'être pas mal aimée, rend fou. Bien peu de ceux qui s'y aventurent échappent au virus : il est tellement facile en apparence, d'y jouer les conseillers de l'ombre, les faiseurs de rois, les Machiavel tropicaux, les magiciens constitutionnels : et l'on y rapièce tant d'ambition éffilochées sous nos frimas... Par chance, les sirènes africaines envoutent souvent des personnages au destin romanesque. On croise donc au fil des pages d'étranges pèlerins, escrocs de haut vol et courroux blancs, dont certains hantent depuis des années ou des lustres la scène politique, juridique et médiatique hexagonale. Beaucoup d'ailleurs se sont cassé les dents sur l'Afrique, cet autre bûcher des vanités. Grand reporter au service Monde de l'Express, familier du continent noir, l'auteur pimente de scènes vues et de portraits un récit nourrit des confidences glanées à la faveur de près de 80 entretiens. Un réquisitoire ? Bien sur. Mais le ton est plus ironique que véhément plus amusé qu'amer. Pour autant, ce voyage ébauche en filigrane l'acte de décès d'un lien archaïque entre la France et les potentats qui règnent encore sur son ancien empire colonial.

01/2007

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Allemand apprentissage

Philologiques. Tome 2, Le maître de langues, les premiers enseignants d'allemand en France (1830-1850)

S'ouvrir sur l'étranger grâce à l'apprentissage des langues. Ce mot d'ordre est les difficultés d'application qu'il rencontre ont en France une longue histoire : elle remonte à la monarchie de Juillet où pour la première fois fut dispensé dans les collèges royaux un enseignement de l'anglais mais surtout de l'allemand. Une possibilité d'interpénétration des cultures allemande et française semblait alors se dessiner. S'agissait-il d'élargir la formation de l'esprit à d'autres domaines que l'Antiquité, de susciter un humanisme moderne ? Fallait-il simplement se donner le moyen de commercer avec les pays voisins ? Ces arguments croisés qu'on ne cesse de rencontrer jusqu'à l'époque moderne dissimulent en fait un niveau de réalité jamais exploré : le vécu et le destin des "maîtres de langues", souvent des philologues émigrés qui relégués au dernier rang des enseignants, confrontés au système scolaire forgé sous l'Empire et très étranger à leurs habitudes, ont essayé, dans le dénuement et l'indifférence soupçonneuse, de fonder une nouvelle discipline. Au-delà des programmes affichés, des bonnes intentions pédagogiques et des rhétoriques de ministères, l'histoire sociale et culturelle des maîtres de langues, fondée sur l'analyse de leurs lettres et de leurs dossiers personnels, ouvre une voie inédite à la compréhension, dans la longue durée, des échecs et des quelques succès de l'enseignement des langues en France. Elle restitue à un groupe oublié, avec sa biographie collective, sa qualité d'acteur d'un transfert culturel.

11/1991