Recherche

Collectif, Manuelle Duszynski

Extraits

ActuaLitté

XVIIIe siècle

Une société en marche. Les processions en France au XVIIIe

Le 1er juillet 1766, le chevalier de La Barre est brûlé pour ne pas avoir salué une procession. Le 4 mai 1789, Louis XVI conduit la procession du Saint-Esprit qui ouvre les Etats-Généraux à Versailles avec des représentants des trois ordres. Dans ces deux images se traduisent la présence et la force de ce rituel religieux qui semble ainsi pérenne et inchangé. Le 18ème siècle est comme pour de nombreux thèmes ici ambivalent. Les processions sont omniprésentes et suivies, comme en témoignent nombre de journaux privés et chroniques municipales, marque d'une ferveur continue, d'un besoin religieux notamment dans sa forme climatique ou mémorielle, que précise ce livre. Elles sillonnent également les écrits de controverses portant sur leur origine, leur sens, leur composition. Leur description abonde dans les articles de presse, les récits de voyage, les oeuvres littéraires. Pourtant, ce paysage animé renvoie des images différentes. Rituel religieux, elle est aussi parade sociale, objet politique, vecteur d'identité et de mémoire urbaines, dans un entremêlement permanent. Cette polysémie et cette présence en font un lieu essentiel d'observation de la société et de ses transformations. Elle participe de la transition religieuse et de la construction d'un nouveau discours pastoral. Elle pose la question des critères de classement d'une société et met en tension les devoirs collectifs et la liberté individuelle. Elle met en scène les pouvoirs, mais offre une tribune à leur contestation. Elle pose la question des modalités de la présence du religieux dans l'espace public et ainsi ouvre aux problématiques de l'ordre public et de la tolérance. Loin d'être un hapax dans un siècle sécularisé, l'affaire La Barre est un des aspects d'expression du sens de la procession. Ce livre veut en proposer une lecture globale contribuant à une relecture religieuse sociale et politique du 18ème.

10/2021

ActuaLitté

Droit pénal

Des victimes en procès. Essai sur la réparation

Quelle place nos sociétés doivent-elles accorder aux victimes, qu'il s'agisse d'abus sexuels, d'attentats terroristes, d'accidents collectifs, ou de catastrophes sanitaires ? Comment penser politiquement le malheur d'autrui ? Quelles réparations attribuer aux victimes ? Ces préoccupations profondes font l'objet depuis les années 1980 d'intenses controverses qui impliquent professionnels du droit, intellectuels et journalistes. L'ouvrage se penche sur ces polémiques en partant de l'expérience des victimes. Il prend comme terrain d'investigation les mobilisations qui ont suivi les décès d'une centaine d'enfants de la maladie de Creutzfeldt-Jakob après administration d'un traitement par hormone de croissance et retrace sur plusieurs décennies les parcours des personnes touchées par le drame. Ainsi l'ouvrage donne-t-il les clefs d'une intelligibilité générale de la question de victimes en pensant les dispositifs (fonds d'indemnisation, procès, manifestations mémorielles, supports associatifs, soins) destinés à réparer les torts et les souffrances. Ces préoccupations profondes font l'objet depuis les années 1980 d'intenses controverses qui impliquent professionnels du droit, intellectuels et journalistes. L'ouvrage se penche sur ces polémiques en partant de l'expérience des victimes. Il prend comme terrain d'investigation les mobilisations qui ont suivi les décès d'une centaine d'enfants de la maladie de Creutzfeldt-Jakob après administration d'un traitement par hormone de croissance et retrace les parcours qui, en plusieurs décennies, ont conduit à la réparation des personnes touchées par le drame. Ainsi l'ouvrage donne-t-il les clefs d'une intelligibilité plus générale de la question de victimes en pensant les dispositifs (fonds d'indemnisation, procès civils ou pénaux, manifestations mémorielles, supports associatifs, soins, etc.) destinés à prendre en charge les torts et les souffrances.

09/2023

ActuaLitté

Apprentissage du langage écrit

Différencier pour aider l'élève à lire et à comprendre les textes CE1-CE2

Découvrez des fiches à photocopier pour enseigner la compréhension de textes à des élèves de CE1-CE2 en tenant compte du niveau de chaque élève ! Ce fichier ressource propose une sélection de 15 textes de genres différents, extraits de la littérature classique ou contemporaine, ainsi que le matériel nécessaire pour accompagner les élèves de CE1 - CE2 dans la lecture et la compréhension de ces textes. Cet ouvrage vise la différenciation pédagogique : il amène les élèves à comprendre un texte tout en tenant compte de l'hétérogénéité du groupe classe dans ses compétences en lecture. Ainsi, pour chaque texte, sont proposés : un questionnaire décliné en 3 niveaux (A pour les bons lecteurs, B pour les lecteurs moyens et C pour les faibles lecteurs), le degré d'étayage variant à chaque niveau. une évaluation collective pour s'assurer de la bonne compréhension du texte par chaque élève. Un guide pédagogique présente la démarche qui se déroule en 3 séances : Mise en situation et explication de certains mots et/ou concepts. Recherche du sens du texte à l'aide du questionnaire, puis confrontation des réponses et construction du sens. Evaluation. Cette démarche, qui alterne moments collectifs et individuels, apporte une approche différente au problème de la compréhension et aide l'enseignant à organiser le travail en classe en prenant en compte la diversité des élèves. Les ressources numériques contiennent toutes les fiches à imprimer et /ou à vidéoprojeter ainsi que des questionnaires de mise en commun, des écrits de régulation, des pistes de production d'écrits et des évaluations. Les ressources numériques vous sont proposées en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, munie de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage). Configurations requises Acrobat Reader Internet Explorer, Firefox, Chrome, Safari, Opera toutes versions

10/2021

ActuaLitté

Sciences historiques

Les consistoires israélites d'Algérie au XIXe siècle. L'alliance de la civilisation et de la religion

En 1845, la France dote les communautés juives d'Algérie de nouvelles institutions : un Consistoire israélite algérien siégeant à Alger et deux consistoires provinciaux, à Oran et à Constantine, sont créés par une ordonnance royale. La mesure a été réclamée par le Consistoire central des israélites de France. Celui-ci souhaite appliquer aux judaïcités algériennes le programme de régénération religieuse, sociale et culturelle qu'il prétend mettre en ouvre en métropole. Le projet de rendre les juifs « indigènes » citoyens français, envisagé dans un premier temps par le gouvernement, est finalement repoussé à un avenir lointain. Totalement étrangers au judaïsme maghrébin, les consistoires vont-ils marquer durablement de leur empreinte les communautés juives algériennes ? Peu nombreux et mal accueillis par leurs coreligionnaires africains, les rabbins alsaciens envoyés par le Consistoire central sont-ils en mesure de mener à bien leur « mission civilisatrice » ? Comment les élites locales qui siègent à leurs côtés s'approprient-elles les nouvelles institutions communautaires ? Quelle place est laissée aux rabbins « indigènes » ? Comment les dirigeants des consistoires font-ils face à la crise anti-juive qui culmine en 1898 dans la colonie ? Autant de questions auxquelles répond ce livre qui retrace, à travers l'histoire des consistoires, les étapes de la modernisation des sociétés juives algériennes de 1830 à la veille de la Première Guerre mondiale. Agrégée de lettres classiques, docteur en histoire, Valérie Assan a contribué à plusieurs livres collectifs sur l'histoire des juifs de France et d'Afrique du Nord. Cet ouvrage est issu de sa thèse, soutenue en 2010 à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et récompensée en 2011 par le Prix de thèse d'études juives en langue française de la Société des études juives.

06/2012

ActuaLitté

Sociologie du travail

Je travaille au Luxembourg. Une socio-histoire d'un espace transfrontalier de qualification

A la question "Qu'est-ce que tu fais ? " ou "Qu'est-ce que tu deviens ? ", les habitants des zones frontalières françaises du Luxembourg, qui représentent parfois plus de la moitié de la population active, répondent souvent : "le travaille au Luxembourg", comme si le lieu d'emploi devenait plus important que la profession ou le contenu du travail. 40 ans plus tôt, la référence dominante (et masculine) était sidérurgique et beaucoup d'ouvriers se définissaient par leur métier. Qu'en est-il aujourd'hui dans l'espace frontalier ? Comment les qualifications acquises, individuelles et collectives, ont-elles été renégociées à travers le mouvement d'affrontement du travail au capital ? Les politiques de gestion de la main d'oeuvre définissent-elles de nouveaux espaces sociaux et spatiaux de qualification ? Contribuent-elles ou non à limiter les capacités d'initiatives locales et, si oui, au profit de quels groupes sociaux ? L'hypothèse centrale de l'ouvrage est que l'évolution de l'emploi aux frontières révèle de nouvelles frontières de l'emploi, celles d'un passage en tension de la qualification à l'employabilité, c'est-à-dire d'une qualification inscrite dans des droits collectifs liés à l'emploi à une évaluation individualisée et récurrente comme condition d'accès à l'emploi. L'analyse s'appuie sur des recherches ancrées dans le bassin de Longwy sur un temps long de plus de 40 ans et sur des travaux récents menés dans le cadre de la Maison des sciences de l'Homme Lorraine. Trois secteurs du travail frontalier sont privilégiés : la sidérurgie, la banque et le travail social. De nombreux et longs extraits d'entretiens avec des travailleurs frontaliers sont proposés. Ils contribuent à cette socio-histoire d'un espace transfrontalier de qualification.

12/2021

ActuaLitté

Notions

La clé des champs et autres impromptus

" Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier point, que la plupart de ces minuscules essais (pour reprendre cette fois le mot de Montaigne) portent sur des sujets en effet sombres ou douloureux : le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie... J'ose croire qu'ils ne seront pas pour autant cause de tristesse, mais aideront plutôt à accepter, si possible joyeusement, la part, en toute vie, de deuil, de chagrin ou de détresse. C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile. A l'exception du dernier, qui est de très loin le plus long, tous ces textes ont été (ou seront, pour deux d'entre eux) publiés ailleurs, dans des ouvrages collectifs ou à titre de préface ou postface. On trouvera en fin de volume la date et le lieu de leur publication passée ou à venir. Ils sont tous ici revus, corrigés, parfois sensiblement augmentés. Merci aux auteurs ou éditeurs qui les ont suscités ou accueillis. Quant au dernier texte, qui est inédit, il ne doit d'exister qu'aux lecteurs (et plus souvent aux lectrices) qui m'ont expressément demandé de l'écrire. Qu'ils en soient eux aussi remerciés. "

03/2023

ActuaLitté

Pédagogie

La participation des élèves. Effet de mode ou nécessité ?

Au moment où les démocraties sont confrontées aux défis de l'extrémisme, de la haine et de la compétition entre les personnes et les communautés, il paraît plus que jamais utile d'étudier la façon dont le lien social, la civilité, la citoyenneté, le débat réglé et/ ou l'intercompréhension peuvent s'apprendre et se pratiquer dans les écoles : au coeur des interactions entre les élèves, mais aussi entre ces élèves et les professionnels chargés de leur formation ; dans des dispositifs spécifiques (conseils, commissions, délégations, projets collectifs, etc.), mais aussi dans les situations d'apprentissage, les tâches, les exercices, les travaux de groupe, les devoirs, bref, la construction ordinaire des savoirs. Cet ouvrage propose une analyse renouvelée et élargie des enjeux relatifs à la participation des élèves dans les situations scolaires. En étudiant des démarches plus ou moins innovantes et leurs effets sur les apprentissages et la socialisation des publics concernés, il tente en particulier de faire la part des choses entre ce qui pourrait relever d'un "effet de mode" superficiel, et ce qui tient au contraire à une évolution profonde (voire nécessaire) du lien démocratique. Des contributions en provenance de France, Espagne, Grande-Bretagne et Suisse permettent de croiser les contextes et de dégager des régularités et des variations susceptibles de soutenir partout la réflexion. L'ouvrage s'adresse ainsi à tous les acteurs de l'Ecole, à qui il souhaite fournir à la fois des clefs de compréhension et des pistes d'action : enseignants, éducateurs, surveillants, personnels de service, formateurs, directeurs d'école, parents d'élèves, élus, spécialistes de la recherche et de l'intervention en matière de citoyenneté et d'éducation. En attendant le livre dont les élèves eux-mêmes pourront discuter les conclusions...

11/2017

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

La Vénus hottentote entre Barnum et Muséum

Originaire du cap de Bonne-Espérance, la Vénus hottentote, de son vrai nom Sarah Baartman, fut présentée au public comme "le plus merveilleux phénomène de la nature" dès son arrivée à Londres en 1810. Affublée d'un fessier hors de proportion (stéatopygie), elle fut ainsi chosifiée comme "monstre" de son vivant. A partir de septembre 1814, elle défraya la chronique parisienne avant de mourir dans les derniers jours l'année suivante. Son corps, entièrement moulé puis disséqué au Jardin des plantes, allait un temps rejoindre les collections d'anatomie comparée du Muséum national d'Histoire naturelle. Prise pour type de race "sauvage", la Vénus hottentote n'en perdit pas tout prestige. Ses représentations s'avérant toujours contemporaines de ses usages scientifiques et sociaux, elle parut indistinctement un sujet d'enquête toujours révisable au crible des connaissances et la victime idéale, sollicitée, d'un exorcisme de masse. Au centenaire de sa mort, elle restait une célébrité. Dans le périmètre du Muséum, elle passa des galeries d'anatomie à celles d'anthropologie avant que son moulage, devenu sculpture ethnographique, en vint à exemplifier dans les vitrines du Musée de l'Homme la survivance des "Vénus" stéatopyges de la lointaine préhistoire. Les différents chapitres de ce livre offrent des clés de lecture des imaginaires collectifs, tant savants que populaires, sans nier les zones d'ombre qui entourent la biographie de Sarah Baartman. Ils mettent en évidence les "métamorphoses" complexes de la Vénus hottentote au fil de ses appropriations naturalistes, morales et juridiques, depuis les premiers témoignages des professeurs du Muséum qui l'examinèrent en mars 1815 (Georges Cuvier, Henri de Blainville) jusqu'aux débats du Sénat qui préludèrent à la restitution puis à la cérémonie nationale d'inhumation de ses restes, en août 2002, en présence du président d'Afrique du Sud Thabo Mbeki.

06/2013

ActuaLitté

Littérature française

Chroniques. Les murmures de la liberté

"J'aime les mots, j'aime les gens". C'est ce qu'aime à répéter l'écrivain Michel Etiévent. La formule résume à merveille, entre essais historiques, documentaires, récits de fiction, écrits collectifs issus d'ateliers d'écriture avec les mondes de la souffrance, tout un chemin de vie. Un parcours en quête de dignité et de solidarité. Trente ans de journalisme aussi, dont il nous livre ici à travers ses chroniques désormais célèbres, ce qu'il appelle sa route d'écriture. Le choix ne fut pas simple entre le millier d'articles donnés à la presse nationale, régionale, aux différents magazines ou revues littéraires. On retrouvera dans ces textes brillants tous les thèmes chers à l'auteur. La belle écriture tout d'abord, fruit de patience et d'exigence qui porte tout ce qu'il aime : le combat pour la dignité, le devoir de mémoire, la longue marche des femmes et des hommes dans les siècles. Portraits, réflexions, essais se suivent pour dire la montagne et ceux qui la peuplent. "Peuple" justement qui, du paysan au résistant, de la bergère née dans les champs d'alpage à l'ouvrier d'ici ou d'ailleurs, a bâti au fil des douleurs et des espérances un territoire à vivre et à aimer. On goûtera aussi les senteurs de la terre, ces fragrances d'arbres sous la lumière des saisons, cette émotion qui partout affleure, au creux d'un bois, d'un visage ou à l'orée d'une lisière flamboyante d'automne. Des écrits tout à la fois sensibles, incisifs et doux qui donnent à saisir une vie en quête de profonde humanité. Une longue balade comme un résumé des espoirs et des blessures du temps.

12/2009

ActuaLitté

Musique, danse

L'oeuvre de Daniel-Lesur. Catalogue raisonné

Fils de la compositrice Alice R. Lesur, élève puis suppléant de Charles Tournemire à l'orgue de Sainte-Clotilde, camarade d'Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris et professeur de Maurice Ohana à la Schola Cantorum, Daniel-Lesur (1908-2002) a participé de près aux aventures musicales de son temps, en marge des avant-gardes. Depuis les concerts collectifs d'orgue à Paris jusqu'à la création du groupe jeune France avant la Seconde Guerre mondiale, du développement de la musique de film au journalisme musical à la radio et à la télévisison dans les années 1950, sans oublier la composition de plus de deux cents oeuvres dont trois opéras, cet ouvrage permet de découvrir l'itinéraire d'un compositeur éclectique, profondément ancré dans la tradition française, à travers les données fondamentales de sa vie (chronologie) et de son oeuvre (catalogue raisonné et bibliographie). Entrées à la Bibliothèque nationale de France en 2007, les archives personnelles du compositeur (manuscrits musicaux autographes et archives documentaires) ouvrent des perspectives de recherche tout à fait neuves déjà évoquées lors du colloque organisé en 2008 à l'occasion du centenaire de sa naissance. Donnant pour la première fois une image complète de l'activité créatrice de Daniel-Lesur en décrivant les manuscrits et les autres sources conservés à la Bibliothèque nationale de France et dans d'autres lieux comme les fonds d'éditeurs ou la bibliothèque musicale de Radio-France, ce catalogue donne les clés indispensables pour accéder à l'oeuvre polymorphe de Daniel-Lesur, qui, à l'instar d'autres grands compositeurs français du xxe siècle, n'a ignoré aucun média et a pratiqué dans son métier de compositeur la même ouverture d'esprit, la curiosité, la générosité qu'il a manifestées dans ses charges et responsabilités publiques.

01/2010

ActuaLitté

Sciences historiques

Les éclats du rire. La culture des rieurs au XVIIIème siècle

Sans doute ne riait-on pas davantage au XVIIIe siècle qu'à d'autres moments de l'histoire de France. Par contre, sûrement riait-on différemment qu'un siècle plus tôt ou que quelques années plus tard. Les Lumières sont un âge du rire, car une culture spécifique s'est alors constituée autour du fait de rire, avec ses pratiques et ses représentations. Ce livre explore ces manières de rire, ces sujets du rire, ces valeurs, ces débats et ces polémiques, à travers les destins croisés de groupes de rieurs qui ont donné consistance aux éclats de rire du siècle. Rire est en effet une habitude collective et le XVIIIe siècle, moment d'intense sociabilité, a vu naître nombre de ces sociétés, clubs, académies, regroupements, qui possédaient leurs règles, leurs cérémonies, leurs publications. Le Régiment de la calotte, la Société du bout du banc, l'Académie de ces dames et de ces messieurs, les Actes des Apôtres, autant de collectifs du rire qui ont leur histoire et révèlent un état de culture propre aux Lumières. De même, ce livre est composé de destins singuliers, rieurs qui ont laissé trace de leurs éclats : Jean Ramponeau, cabaretier à la mode ; le marquis de Bièvre, virtuose du calembour ; Rivarol et ses chevaliers du bel esprit ; Cérutti qui, de la " gaieté française ", voulait faire bon usage ; le vicomte de Mirabeau, " frelon " aristocrate qui mena une guérilla comique contre la Révolution ; ou Gorsas, qui se fit, au contraire, le héraut du rire patriote... Ce livre est enfin un essai politique, puisqu'il tente de démontrer combien le rire - ou plutôt ses traditions contradictoires, satire, farce et gaieté - a compté dans les habitudes et les représentations politiques du pays, jusqu'à la Révolution française, qui s'ouvre par une véritable guerre du rire.

10/2000

ActuaLitté

Actualité et médias

Nous, peuples d'Europe

Nous avons été témoins en France, dans les mois qui ont précédé le référendum du 29 mai, d'un des plus formidables débats qu'il nous ait jamais été donné de connaître. Passion, raison, connaissances, interprétation, énergie, engagement - tout y était. Mais dans bien d'autres endroits en Europe le débat ne semble même pas nécessaire tant la règle du jeu européen paraît sinon claire, du moins acceptée par tous sans examen critique. Aujourd'hui, il faut expliquer les raisons du Non français pour contribuer à la construction d'une citoyenneté européenne. Comment, pourquoi se doter d'une Constitution, émanation du peuple, si le peuple fait défaut ? Que proposer si ce peuple n'existe pas ou, pire, n'a aucune envie d'exister ? Comment faire si nous n'arrivons pas à construire une citoyenneté et une opinion publique proprement européennes ? Ce serait alors la victoire du marché. Si nous laissons faire, il y aura bien sûr d'autres batailles dans l'avenir, mais toutes auront les mêmes enjeux : essayer d'empêcher que de nouveaux secteurs ne tombent entre les griffes du secteur marchand, empêcher la protection sociale de se dégrader encore davantage, les services publics d'être privatisés, les inégalités de se creuser... Citoyenne française, Européenne convaincue, Susan George a fait campagne pour le Non dans le cadre d'Attac et des " collectifs ". Dans ce texte court et incisif, elle démontre que l'Europe a besoin d'une orientation radicalement différente, rompant avec la vision néolibérale incarnée par la Constitution, mais explique aussi pourquoi l'effort pour faire émerger une autre Europe dans un autre monde, loin de s'arrêter avec la victoire du Non en France et aux Pays-Bas, ne fait que commencer.

09/2005

ActuaLitté

Ethnologie

Par-delà nature et culture

Seul l'Occident moderne s'est attaché à classer les êtres selon qu'ils relèvent clos lois de la matière ou des aléas des conventions. L'anthropologie n'a pas encore pris la mesure de ce constat : dans la définition même de son objet - la diversité culturelle sur fond d'universalité naturelle -. elle perpétue une opposition dont les peuples qu'elle étudie ont fait l'économie. Peut-on penser le monde sans distinguer la culture de la nature ? Philippe Descola propose ici une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement. Son enquête met en évidence quatre façons d'identifier les " existants " et de les regrouper à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains ; l'analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l'animisme, qui prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache au contraire aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle. La cosmologie moderne est devenue une formule parmi d'autres. Car chaque mode d'identification autorise des configurations singulières qui redistribuent les existants dans des collectifs aux frontières bien différentes de celles que les sciences humaines nous ont rendues familières. C'est à une recomposition radicale de ces sciences et à un réaménagement de leur domaine que ce livre invite, afin d'y inclure bien plus que l'homme, tous ces " corps associés " trop longtemps relégués dans une fonction d'entourage.

09/2005

ActuaLitté

Histoire de France

EXECUTEURS, VICTIMES, TEMOINS. La catastrophe juive 1933-1945

Dans La destruction des Juifs d'Europe, ouvrage qui est désormais internationalement la référence sur le sujet, Raul Hilberg a retracé l'ensemble du processus du génocide : il en a livré l'anatomie. Aujourd'hui, dans une recherche à l'ambition autre puisqu'elle n'entend pas rendre compte de la totalité, c'est au triangle exécuteurs-victimes-témoins que l'auteur porte son attention, à travers les portraits de centaines d'individus connus ou anonymes. Les exécuteurs : officiers, médecins, anthropologues, juristes, fonctionnaires allemands, nouveaux Allemands mais aussi volontaires non allemands. Ukrainiens, Baltes ou autres, dont l'enthousiasme à la tâche est maintenant avéré grâce aux archives soviétiques. Tous participèrent au génocide dans la pleine conscience de la fonction qu'ils exerçaient et en sachant que, pris dans l'engrenage, jamais leur action ne pourrait être annulée, effacée. Les victimes, identifiables et recensables à tout instant, et que la mort collective agrégea en une masse sans forme inscrite dans la mémoire sous l'évocation froide des millions qu'elles furent. Or, Raul Hilberg montre ici que toutes ne vécurent pas semblablement dans le temps ni dans l'espace l'impact du génocide : élites communautaires, hommes, femmes, enfants, couples mixtes, Juifs christianisés, célibataires, pauvres et marginaux subirent, selon les stratifications et les inégalités sociales, démographiques, voires politiques et religieuses, la catastrophe qui finit par les engloutir. Les témoins : les sauveurs, individuels ou collectifs, les Alliés, les puissances neutres, les organisations sionistes, les Eglises, dont nombre se crurent - ou se voulurent - impuissants, si bien qu'ils le devinrent. Les vingt-quatre chapitres de ce livre sont autant de vignettes qui, prenant chacun à sa place dans le processus génocidaire, nous donnent, en quelque sorte, non plus l'anatomie de la Catastrophe, mais comme sa physiologie.

02/1994

ActuaLitté

Technologies

Bâtiment et environnement. Bâtir pour préserver la santé, gérer l'environnement et reconstruire la ville, Actes du colloque du 28 octobre 1999

1re table ronde : Bâtiment et santé publique. Un bâtiment brûle de l'énergie, utilise des flux (eaux, gaz, déchets...), et peut mettre en danger la vie de ses occupants (amiante, plomb...). De ce constat est née la notion de HQE : Haute Qualité Environnementale. Qu'il s'agisse de bâtiments publics, d'immeubles collectifs ou de maisons individuelles, chaque élément d'un bâtiment : les matériaux utilisés, les équipements (chauffage, isolation, ventilation, électricité, éclairage...), tout comme sa conception, influent sur la santé des occupants. Construire et rénover autrement est devenu un enjeu pour allier modernité, protection de la santé des habitants et environnement. 2e table ronde : Bâtiment et traitement des déchets. Les déchets de chantiers représentent chaque année 31 millions de tonnes soit à peu près l'équivalent du volume de la collecte des ordures ménagères. Une nouvelle circulaire est attendue, qui organise la collecte et le traitement des déchets du BTP. La fermeture progressive des décharges va obliger les professionnels du bâtiment à gérer autrement leurs déchets. La fin des décharges " brutes " comme le prévoit la loi en juillet 2002 : utopie ou réalité ? Un dossier complexe qui aura un coût élevé. 3e table ronde : Repenser et reconstruire la ville. Quartiers en difficultés, copropriétés dégradées, parc social privé de fait obsolète... Fracture économique et sociale, insécurité... La politique de la ville ne peut se résumer à des actions isolées. Il faut renouveler l'urbain dans son approche environnementale et reconstruire la ville sur la ville en privilégiant des approches novatrices. Démolition/reconstruction, construction d'équipements publics, réappropriation foncière, accueil d'activités... Repenser quartiers et villes, un enjeu pour le troisième millénaire pour lequel tous les partenaires (État, collectivités territoriales, acteurs économiques et sociaux...) doivent se mobiliser.

01/2000

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Nouvelle revue de psychanalyse N° 23 printemps 1981 : Dire

Nommée "revue" du fait de sa périodicité strictement semestrielle, la Nouvelle Revue de Psychanalyse, fondée en 1970, se présente en fait comme une série de volumes collectifs dont chacun est consacré à un thème de recherche. Les termes de thème et de recherche ne sont pas ici concession à l'air du temps. Le thème retenu n'est pas, en effet, un simple titre qui viendrait après coup tenter d'assurer une unité entre des contributions disparates : il suscite, oriente et organise chaque volume. Quant à l'esprit de recherche, il se manifeste d'abord par la mise en oeuvre d'une méthode qui respecte ce que le champ d'investigation concerné offre de spécifique : le travail théorique est compris non comme l'énoncé d'un savoir mais comme une reprise par la pensée du travail psychique que les processus inconscients exigent de l'analyste et de ses patients. Le projet de la publication est donc aussi éloigné que possible aussi bien de l'exégèse des textes freudiens que de l'application de la "science" psychanalytique. Le laboratoire est ici la clinique psychanalytique, le vif de l'expérience. Et la pluridisciplinarité n'est pas utilisée comme un étayage mutuel mais comme un moyen, quand c'est nécessaire, d'ouvrir la problématique psychanalytique à un questionnement plus radical. C'est en ce sens que nous incluons dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse les travaux étrangers les mieux à même d'interroger et de renouveler la théorie psychanalytique classique. C'est en ce sens aussi que nous nous sommes fait une règle de ne jamais choisir comme thème de réflexion un concept déjà répertorié. Dans la liberté de sa démarche, la Nouvelle Revue de Psychanalyse souhaite témoigner d'une "activité de pensée" en mouvement.

05/1981

ActuaLitté

Droit

Les grandes figures de la décentralisation. De l'Ancien Régime à nos jours

Loin de se résumer à la loi fondatrice du 2 mars 1982, la décentralisation est d'abord et avant tout le fruit d'une confrontation d'idées, dont les premiers germes remontent à l'Ancien Régime. Un débat passionnant porté par des hommes, des femmes et des collectifs qui ont en commun la défense des libertés locales. Les soixante-neuf grandes figures ici réunies sont précisément celles qui ont permis de faire advenir la décentralisation. L'ambition de cet ouvrage est de restaurer ce débat de façon inédite, à travers la parole et les idées des grandes figures qui peuplent cette vaste fresque de la décentralisation. Y sont questionnés le nombre souhaitable de niveaux de collectivités territoriales, la centralisation de l'Etat, le fédéralisme, ou bien encore les modalités d'exercice du pouvoir local. Suivant un classement alphabétique, chaque figure fait l'objet d'une étude approfondie quant au rapport qui fut le sien avec la décentralisation. Les extraits de leurs écrits ou discours ont été sélectionnés en fonction de leur portée ou de leur rareté. Des repères biographiques permettent de comprendre le parcours de la figure tandis qu'une bibliographie sélective propose d'approfondir les connaissances réunies. Placée au début de l'ouvrage, une frise chronologique permet de situer chacune de ces figures dans son environnement historique, économique, politique et intellectuel. Composée d'une quarantaine d'auteurs, l'équipe dirigée par Vincent Aubelle et Nicolas Kada reflète l'approche plurielle retenue pour cette entreprise : universitaires relevant de disciplines distinctes (géographes, historiens, juristes, politistes), hauts fonctionnaires et élus. Les grandes figures de la décentralisation, ou comment comprendre l'évolution de la pensée décentralisatrice afin de lui autoriser le plus bel avenir !

04/2019

ActuaLitté

Aménagement du territoire

Sud-Ouest Européen N° 52, 2021 : Les différenciations territoriales : approches croisées

Sortant d'une assignation figée qu'imposent les catégories spatiales, l'approche par les différenciations territoriales permet d'explorer quatre dimensions essentielles à la meilleure compréhension des espaces et de leurs contrastes. Ménager, habiter et piloter le monde en reconnaissant sa diversité et les enjeux majeurs qui en découlent constitue un chantier inédit à bien des égards, qui associe une pluralité de parties prenantes, à la fois habitantes et gouvernantes. Cela implique une connaissance fine des mécanismes caractérisant chaque territoire local, celle de modes d'habiter de plus en plus individualisés certes, mais aussi jouant sur une grande pluralité de collectifs. In fine la compréhension des facteurs de distinction sociospatiale devient un point de départ incontournable pour les artisans de ce vaste chantier. Dans cette perspective, le terme de " différenciations territoriales " permet d'aborder à la fois la diversité des caractéristiques intrinsèques des territoires et les trajectoires liées à l'agentivité des parties prenantes locales. Sortant ainsi d'une assignation figée qu'imposent les catégories spatiales, l'approche par les différenciations territoriales permet d'explorer quatre dimensions essentielles à la meilleure compréhension des espaces et de leurs contrastes : l'épaisseur de chaque territoire ; les jeux d'échelles et de contraintes complexes dans lesquels chacun est imbriqué ; le rapport des individus à leur territoire et les circulations qui en découlent ; les trajectoires de développement local comme le résultat d'une série de positionnements et de stratégies territorialisées. Deux articles forment la partie varia de ce numéro, mais chacun pourrait constituer par sa singularité même un terrain au numéro thématique qui précède : le premier donne à voir des éléments de crise des vignobles et vins de Bordeaux ; le second croise les regards entre la France et l'Espagne sous l'angle des défis de la gestion des régions côtières à l'heure du réchauffement climatique.

12/2022

ActuaLitté

Ecologie

Tout tourne rond sur cette terre nous sommes les seuls à l'ignorer. Inspirés du vivant, des peuples racines et de la permaculture, changeons de culture

Tout tourne rond sur cette Terre, nous sommes les seuls à l'ignorer Inspirés du Vivant, des Peuples Racines, et de la Permaculture, changeons de culture Tout tourne rond sur cette Terre ! Par les temps qui courent, ça peut paraître étrange de le dire comme ça. Et pourtant, c'est un fait : dans le Vivant, tout répond à une valse de cycles s'entremêlant à l'infini Les jours et les nuits, les saisons, les germinations, floraisons, fructifications, reproductions, la mort qui nourrit la vie. Et tout s'associe pour créer et entretenir les précieuses conditions de la vie. Tout tourne rond et tout s'associe, sauf notre culture cloisonnée, linéaire et compétitive qui déséquilibre, détruit ces conditions et, avec elles, l'ensemble des vivants : humains, végétaux, animaux, d'un bout à l'autre de la planète. Et si la racine de nos crises actuelles, climatique, environnementale, sanitaire, sociale, économique, financière était avant tout culturelle ? Une culture bien incapable de soutenir la vie. La bonne nouvelle est que chacun de nous détient un fil de cette grande toile de représentations, de croyances, de choix et d'habitudes associés, et avec lui, le pouvoir d'agir. Si nous nous penchons sur le grand livre du Vivant, celui des Peuples Racines qui s'y sont toujours référés et de la Permaculture qui leur emboîte le pas, nous disposons de clés de compréhension au bon niveau de résolution de cette phase de nécessaire évolution de l'Humanité. Voilà la proposition de cet ouvrage, circulaire et associatif, qui explore comment mettre en oeuvre, au potager, en éducation, dans le domaine du travail sur soi, de la gouvernance coopérative des collectifs, en économie et en politique, ces enseignements primordiaux.

03/2021

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

Imaginer le monde de demain. Le rôle positif des médias

Chaque jour, surgissent des initiatives dans lesquelles s'illustrent le génie créateur, le souci du bien commun, l'envie d'agir et de foire. Elles conduisent des individus, des collectifs, des héros du quotidien à trouver des solutions innovantes aux problèmes économiques, sociaux, écologiques qu'affronte notre société toute entière. Malheureusement, les médias ne s'en font que très partiellement l'écho, privilégiant les ressorts de la peur pour capter notre attention et créer de la dépendance. Toutefois, il y a lieu de se réjouir cor le "journalisme constructif" fait de plus en plus d'émules tant du côté des journalistes que de celui du public, en trouvant des façons originales de se déployer. Partout dons le monde, depuis une quinzaine d'années, des citoyens-reporters, des bloggeurs, de nouveaux médias et des journalistes construisent des récits visant à stimuler l'imaginaire des lecteurs en rendant compte du monde tel qu'il est, dons sa complexité mais aussi dons sa résilience et sa créativité, et ainsi à créer l'envie d'agir par le levier de l'inspiration. Gilles Vanderpooten propose d'analyser ici cette nouvelle façon de faire du journalisme, son histoire, sa philosophie, ses cas les plus emblématiques, ses succès et ses échecs, à travers le regard de journalistes, d'experts des médias, d'observateurs et de citoyens. Autant de preuves qu'un journalisme qui restaure la confiance des citoyens est possible ! En alliant une meilleure écoute du monde de la part des journalistes, une approche constructive dans la manière de traiter les problèmes et les solutions, et le désir de participation des citoyens, les médias peuvent trouver un nouvel élan, et les citoyens retrouver le goût de l'information, de l'engagement et de la liberté.

07/2020

ActuaLitté

Poésie

blues en noir et blanc

Blues en noir et blanc est le premier livre publié par May Ayim, à Berlin en 1995, et aujourd'hui traduit en français pour la première fois. L'indocilité, l'humour et l'expression poétique de May Ayim ont enchanté la poète africaine-américaine Audre Lorde (amie et compagne de lutte) et l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé ainsi que des foules de jeunes gens. Son écriture évoque les marges de la société, les sentiments et les fragilités de l'individu mais aussi les combats personnels et collectifs d'autrefois comme d'aujourd'hui. Pour la première fois dans la littérature allemande, une poète aborde les impensés coloniaux, racistes et consuméristes. Sa critique s'arme d'ironie face au train-train du monde comme il va, avec un humour qui nourrit une énergie combative, loin de l'indignation stérile. Sensibles, lumineux, ses poèmes regardent le passé et le présent en face. Née à Hambourg en 1960 d'un père ghanéen et d'une mère allemande, l'écrivaine et militante May Ayim meurt violemment en 1996 à Berlin, où un quai porte aujourd'hui son nom. Encore inconnue en France, May Ayim a écrit principalement des poèmes et des essais qu'Ypsilon a l'intention de publier en plusieurs volumes, à partir du recueil de poèmes blues en noir et blanc dont nous proposons aujourd'hui une édition bilingue dans le respect de l'esprit et de la lettre de l'édition originale : en reprenant l'avant-propos de Maryse Condé, les signes-symboles Adinkra, le glossaire, ainsi que la disposition des poèmes sur la page. La singularité de ces poèmes est propice à traverser les frontières, et peut-être spécialement en France où la littérature en général, et la poésie en particulier, peuvent (et devraient) aider à faire face au passé colonial, et ses conséquences, comme au présent des migrations...

10/2022

ActuaLitté

Sociologie urbaine

Altermétropolisation. Une autre vi(ll)e est possible

L'ubérisation et la marchandisation de notre société et de nos villes sont-elles inévitables ? Les inégalités, les déséconomies, les pollutions, les insécurités, les discriminations urbaines sont-elles des fatalités indépassables ? La compétitivité et l'attractivité sont-elles le seul horizon du développement métropolitain ? La ghettoïsation et le communautarisme sont-ils indissociables des politiques de la ville ? La ségrégation et la fragmentation sociales sont-elles le prix à payer du progrès technologique, de notre confort et de notre bien-être collectifs ? Les rapports de force et les tensions urbaines n'ont-ils d'autre débouché que la violence ? L'auteur ne le pense pas . Se fondant ou s'hybridant à partir des notions de communs urbains, de l'innovation sociale, des mouvements de revendication de nouveaux droits à la ville, du développement de l'économie sociale et solidaire et de l'économie circulaire, de l'apparition de nouvelles temporalités urbaines, de l'affirmation de nouvelles formes de municipalisme et d'organisation politique, tout cela à différentes échelles territoriales, l'altermétropolisation permet de constater qu'une autre ville est possible, dans sa fabrication, dans sa production, dans son utilisation. Après avoir déconstruit et critiqué le processus d'urbanisation contemporain largement majoritaire (la métropolisation), cet ouvrage prouve la non-inéluctabilité d'un seul modèle urbain, fondé principalement sur la compétitivité et les relations marchandes, et affirme, paradoxalement, une certaine vitalité politique que beaucoup d'experts pensaient révolue. Alors que le déclin de la démocratie de nos sociétés occidentales est en effet constaté et décrit avec crainte, l'altermétropolisation participe d'une repolitisation de la cité. En dépassant une vision principalement utilitariste et marchande de la ville et de l'innovation, Alexandre Grondeau nous propose de repenser le fonctionnement urbain en redonnant un poids important à ses dimensions éthique, politique, sociale, culturelle, historique, écologique...

04/2022

ActuaLitté

Histoire ancienne

Athènes 403. Une histoire chorale

A la fin du Ve siècle avant notre ère, la guerre du Péloponnèse aboutit à la défaite d'Athènes. Profitant de la débâcle, une commission - de trente Athéniens abolit les institutions démocratiques qui régissaient la vie politique de la cité depuis un siècle : c'est le début d'une guerre civile sanglante qui dure un peu plus d'un an. Car les démocrates ne restent pas sans réagir face aux oligarques : dès la fin de l'année 404, Thrasybule rassemble une armée de volontaires et, après plusieurs victoires retentissantes et des négociations difficiles, la réconciliation est conclue au début de l'automne 403, et la démocratie rétablie. A partir du destin de dix personnages singuliers, ce livre aborde l'événement sous un angle inédit. S'inspirant du modèle du choeur antique, il entend proposer une description renouvelée de la société athénienne, à rebours des classifications figées disSociant citoyens, métèques et esclaves. Par sa brutalité, la guerre civile fait en effet émerger 'des collectifs multiples et mouvants, organisés autour de figures clés tels l'inclassable Socrate, l'oligarque Critias, le rhéteur LySias, mais aussi le scribe Nicomachos, l'ancien esclave Gèrys ou la ,prêtresse Lysimachè. En scrutant ces choeurs, l'enquête dévoile les hiérarchies et les tensions qui les traversent, mais surtout les pratiques et les émotions qui les soudent. Se dessine alors une nouvelle cartographie de la communauté athénienne, placée sous le signe de la pluralité et de la contingence. Cette histoire chorale s'interroge en définitive sur la façon de "faire société" : par quels processus une communauté en vient-elle à se déchirer, voire à se désintégrer, puis à se refonder ? Une réflexion indispensable, qui fait écho à notre présent tourmenté.

#CultureAntique

10/2020

ActuaLitté

Sciences politiques

Etudes anglaises

Rendu célèbre par sa monumentale Histoire du peuple anglais, publiée en cinq volumes entre 1912 et 1932, Elie Halévy (1870-1937) est l'un des meilleurs spécialistes français des XVIIIe, XIXe et XXe siècles britanniques. Philosophe de formation, il étudie l'utilitarisme et la formation du radicalisme philosophique. Historien de profession, il observe le laboratoire politique que constitue la Grande-Bretagne dans l'évolution des doctrines et des pratiques du libéralisme et du socialisme. Hanté par l'expérience de la Première Guerre mondiale, il analyse en spécialiste des relations internationales l'histoire diplomatique de l'Europe au cours du long XIXe siècle, la genèse de l'Entente cordiale, les origines et les conséquences de la Grande Guerre, tout en accordant une attention particulière à l'impérialisme britannique. Ses écrits mobilisent une approche globale, attentive aux jeux d'échelles et de circulations, à l'élaboration des doctrines autant qu'à leur réception et à la formation de "l'esprit public" , aux décisions des grands hommes comme aux forces profondes de la presse et de l'opinion publique. Le présent volume des oeuvres complètes d'Elie Halévy rassemble des textes publiés et célèbres et des écrits méconnus et inédits, à la typologie variée (manuscrits de cours, livres, articles, contributions à des ouvrages collectifs, conférences publiques, émissions radiophoniques, comptes rendus de lecture). Pour la première fois réunis et présentés dans la chronologie de leur rédaction, ces textes dialoguent entre eux et avec La formation du radicalisme philosophique et L'Histoire du peuple anglais, dont ils sont les esquisses, les compléments, les contre-points. Ils donnent à voir l'historien en son atelier et témoignent de la diversité, tout autant que de la constance, des centres d'intérêt, des hypothèses théoriques et des propositions méthodologiques d'Elie Halévy.

05/2021

ActuaLitté

Urbanisme

Terrains d’entente. Palmarès des jeunes urbanistes 2020

Avec ses six équipes lauréates choisies parmi soixante et une candidatures, l'édition 2020 du Palmarès des jeunes urbanistes conforte l'effervescence et l'engouement que suscite la démarche de soutien aux jeunes professionnels, portée par le ministère en charge de l'urbanisme. Le sextette retenu frappe par la diversité des profils, embrassant tous les champs d'action de l'urbanisme : architectes (FCML) et paysagistes (Altitude 35) côtoient des collectifs ancrés dans la sphère de l'urbanisme transitoire (Bellastock, Yes We Camp), des stratèges urbains aguerris (Le Sens de la ville) et une conceptrice qui a fait de la permanence architecturale et urbaine son mode d'action privilégié (Sophie Ricard). Tous ont assimilé le caractère peu soutenable de notre modèle de développement et pris acte de la standardisation et de la banalisation des territoires ; tous ont fait leur la posture transdisciplinaire de l'urbaniste et ont compris l'exigence d'être à la fois médiateur, détenteur d'un savoir-faire et embarqué sur un terrain d'action politique. Leurs réponses tendent à bousculer les barrières mentales et les mécanismes "en silo" de la fabrication et de la gestion des villes et passent par des démarches empiriques et expérimentales à la recherche de nouveaux outils et de nouvelles méthodes de projet. Il s'agit non pas de bâtir à tout prix mais d'accompagner le processus lent de la transformation d'un lieu, d'en dénicher la singularité - fondée sur la puissance de sa géographie, de son paysage ou des liens sociaux qui l'animent -, de se poser la question de sa "mise en usage", du réemploi des matériaux, de l'économie circulaire... bref de mobiliser tout ce qu'il est nécessaire et possible pour changer l'organisation collective de nos quotidiens. Façonner des terrains d'entente pour faire société.

03/2021

ActuaLitté

Sociologie politique

Vers la société délibérative. A l'horizon, le nouveau visage du politique

Assurément, nous vivons une crise du politique. A peu près personne ne le conteste, mais les choses se compliquent dès lors qu'il s'agit d'en révéler les origines et les principes. Quant aux solutions proposées pour en sortir, elles sont aussi diverses que contradictoires. Or, la force de l'analyse et de la proposition avancées par Jérôme Bonnemaison tient sans doute précisément à la façon dont il positionne le problème – non pas dans telle ou telle option politique, idéologique ou structurelle de surface, mais en-deçà de tous les ajustements éventuels : dans le paradigme de la démocratie représentative en elle-même. Car cette crise n'est pas passagère, mais le symptôme d'une fin : nous sommes arrivés au terme d'un fonctionnement possible du politique tel que la modernité l'avait inventé. C'est pourquoi, parce qu'elles s'appuient sur le paradigme de l'ancienne politique que pourtant elles dénoncent, les différentes attaques adressées au système politique que nous connaissons sont vouées à l'échec. Aussi, après une analyse à la fois fine et musclée de la crise et de ce qui l'a provoquée, Jérôme Bonnemaison développe l'idée d'un autre modèle de fonctionnement, celui d'une société à la fois délibérée et délibérative, où chacun, à nouveau responsabilisé face aux choix collectifs, peut devenir un acteur direct de l'économie politique et prendre son destin en main. Pour autant, nulle utopie ici, car cette société est déjà là, parfois en germe, souvent en pratique – et l'obstacle à franchir, finalement, n'est autre que l'illusion de croire que nous vivons encore dans un système politique représentatif... Ce livre est là pour encourager ce modèle d'une société d'hommes libres à prendre conscience de lui-même.

05/2021

ActuaLitté

Economie (essai)

Préparer demain et intégrer l'intelligence artificielle dans notre vie

L'Intelligence Artificielle (I.A.) est le sujet du moment, un sujet incontournable et en prise directe avec la réalité, y compris dans la situation sanitaire actuelle. Il ne s'agit plus, aujourd'hui, de se demander s'il y a opportunité à introduire ces techniques dans le fonctionnement de sa vie. Il nous faut découvrir l'Intelligence Artificielle. Elle est là pour nous simplifier la vie et nous faire gagner du temps et de l'énergie. Qui n'a pas dit : "OK Google" ou "Siri, dis-moi" ? et qui ne souhaite pas faire évoluer son comportement ? Si l'intelligence artificielle gagne du terrain chaque jour, chacun de nous ne saisit pas forcément les tenants et les aboutissants de ce secteur. L'intelligence artificielle, il y a peu encore anecdotique dans la société, s'impose aujourd'hui comme un facteur incontournable et frappe avec de plus en plus de véhémence à la porte de chaque individu, comme en témoigne la course à la voiture autonome qui bat son plein, les drones, le télépaiement, la reconnaissance faciale, les prises de conscience dues au Covid-19. L'I.A. est déjà là... Elle pose la question, sans doute pour la première fois en des termes forts, de la place de l'humain ? Donc choisir en conscience plutôt que subir... Nous devons nous préparer à un futur prévisible, possible et réalisable... Comment repenser nos choix individuels et collectifs ? Comment vivre l'après COPID-19 de mars 2020... qui va inévitablement changer le monde ? L'école à la maison, le télétravail, la perte d'emploi et j'en passe ! ... Comment vivre cette transition économique ? Michel Berger nous fait parcourir ainsi tout un pan économique de la révolution numérique actuelle et future.

05/2021

ActuaLitté

Famille

Le développement durable du couple. Une présence d'Esprit

Fruit d'une longue expérience et d'une recherche attentive, tonique et inspiré, le présent ouvrage ravive l'espoir en ouvrant des pistes théoriques et pratiques à tous ceux qui se sentent concernés par l'avenir de la famille... Fonder une famille, avec l'élu(e) de son coeur, choisi(e) librement, sur la base d'un amour mutuel, durant toute une vie... Et cela, sur la foi d'une promesse de bonheur partagé, autour de valeurs communes : ce " pari fou " est vraiment d'actualité ! Ceux qui s'engagent dans une vie de couple électif (mariés ou non) désirent s'y réaliser, vivre des relations authentiques et trouver leur équilibre de vie : des attentes " spirituelles ", car elles touchent au sens. Plein de souffl e, engagé à parité, le projet coélectif se révèle ainsi un " sacré défi " pour notre temps, invitant à développer des attitudes et savoir-faire nouveaux. Si la tradition chrétienne valorise très tôt le oui libre des époux, reflétant leur Oui à l'amour de Dieu, elle intègre aussi le " mariage d'amour ", généralisé en Europe à l'aube du XXe siècle. Inspirée par ce legs précieux, se laissant questionner aussi par les aspirations et réalités actuelles, une pastorale ouverte à tous, dans le sillon d'Amoris laetitia, est appelée à servir " le développement durable du couple ". Fruit d'une longue expérience et d'une recherche attentive, tonique et inspiré, le présent ouvrage ravive l'espoir en ouvrant des pistes théoriques et pratiques à tous ceux qui se sentent concernés par l'avenir de la famille... Une composante fondamentale du corps social et du corps ecclésial, qui a un rôle essentiel à jouer dans la bonne gestion de notre Maison Commune.

01/2022

ActuaLitté

Sociologie politique

Donner la parole aux "sans-voix" ? Construction sociale et mise en discours d'un problème public

Les sciences sociales se sont largement attachées ces dernières années à analyser l'apparent silence des "sans-voix" . Elles montrent que ces derniers sont bien mal nommés, au sens où leur parole, souvent tenue pour quantité négligeable ou discréditée, minorée ou (auto)censurée, n'en a pas moins d'existence et parfois, de vigueur. Paysans, ouvrières, précaires, travailleurs informels, colonisés, exilés, soldats, prostituées, enfants malades, jeunes de quartiers populaires : s'ils occupent des positions dominées dans les rapports sociaux de classe, de race, de genre, de nation ou de génération, les groupes invités à s'exprimer dans les dispositifs étudiés au fil des chapitres de ce volume sont généralement constitués comme collectifs par ceux-là même qui leur adressent cette offre de prise de parole. L'ouvrage place ainsi la focale sur le travail politique de ces entreprises de réhabilitation symbolique et sur leurs acteurs. Ils contribuent non seulement à donner un sens à ces dispositifs mais aussi à provoquer, configurer et encadrer les discours qui y sont tenus : militants, artistes et professionnels de la culture, personnel administratif et politique, chercheurs, travailleurs et patients du secteur médico-social, journalistes... Dans les six parties qui forment la trame du livre, les auteur·e·s analysent, dans une perspective interdisciplinaire, une diversité de configurations relationnelles dans lesquelles des joueurs réputés "sans-voix" s'engagent ou sont engagés dans un jeu d'énonciation, auquel ils sont souvent peu préparés et dont les règles sont généralement fixées par des joueurs de rang plus élevé. Si ces dispositifs sont loin de fonctionner comme des instruments permettant magiquement d'extraire les dominés des rapports de domination, les acteurs qui souhaitent "donner la parole aux "sans-voix"" peuvent en général être crédités des intentions qu'ils déclarent. Ils contribuent, à ce titre, à reconfigurer les règles du jeu politique.

04/2022

ActuaLitté

Travail social

La revue française de service social N° 284, 2022-1 : "La protection de l’enfance : un système réinterrogé en permanence"

L'enfant, sujet vulnérable, fait l'objet d'une protection particulière à multiples facettes. Cette protection évolue au fil des années et des politiques sociales dans un champ territorial pyramidal, la Convention internationale des droits de l'enfant reste sa fondation. Diverses réponses sont apportées avec clairvoyance, dans ce dossier, à partir d'un questionnement sur les besoins de l'enfant, selon son âge, ses potentialités, son environnement. La première partie donne le cadre juridique passé, actuel et dans le futur immédiat, les différents acteurs, institutions intervenant avec des moyens parfois limités, une difficulté de créer de bons liens avec les parents, un travail dans l'urgence, d'où souvent une violence institutionnelle. A partir de deux ouvrages est argumentée l'urgence de la bientraitance face aux mesures de protection, tandis qu'un témoignage de terrain souligne l'intérêt d'un travail partenarial et de son évaluation. La deuxième partie expose l'analyse, les réflexions, sur la place de la parole et de l'expression de l'enfant, s'appuyant entre autres sur le code de déontologie de l'ANAS. Un exposé psychanalytique à l'aide d'exemples concrets littéraires présente le binôme professionnel-enfant. La prévention spécialisée peu connue reprend du terrain en apportant une réponse à certains besoins collectifs et d'AEMO. La troisième partie présente l'intérêt de l'album de famille pour l'enfant placé, relatant son parcours de vie illustré avec des photos afin qu'il puisse se construira Le placement se situe théoriquement dans le temps, ce qui n'est pas sans poser des problèmes pour l'enfant, l'institution, la famille d'accueil, de prévention. Enfin, le pouvoir-agir est une notion utile qui se développe à la lumière des neurosciences.

03/2022