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Catcher Rye Salinger

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Policiers

Monsieur Gallet, décédé

CommissaireMaigret –  La toute première prise de contact entre le commissaire Maigret et la mort, avec qui il allait vivre des semaines durant dans la plus déroutante des intimités, eut lieu le 27 juin 1930 en des circonstances à la fois banales, pénibles et inoubliables. Inoubliables surtout parce que, depuis une semaine, la Police Judiciaire recevait note sur note annonçant le passage à Paris du roi d’Espagne pour le 27 et rappelant les mesures à prendre en pareil cas. Or, le directeur de la P.J. était à Prague, où il assistait à un congrès de police scientifique. Le sous-directeur avait été appelé dans sa villa de la côte normande par la maladie d’un de ses gosses. Maigret était le plus ancien des commissaires et devait s’occuper de tout, par une chaleur suffocante, avec des effectifs que les vacances réduisaient au strict minimum. Ce fut encore le 27 juin au petit jour qu’on découvrit, rue Picpus, une mercière assassinée. Bref, à neuf heures du matin, tous les inspecteurs disponibles étaient partis pour la gare du Bois-de-Boulogne, où on attendait le souverain espagnol. Maigret avait fait ouvrir portes et fenêtres et, sous l’action des courants d’air, les portes claquaient, les papiers s’envolaient des tables. A neuf heures et quelques minutes arrivait un télégramme de Nevers : Emile Gallet, voyageur de commerce, domicilié à Saint-Fargeau, Seine-et-Marne, assassiné nuit du 25 au 26, Hôtel de la Loire à Sancerre. Nombreux détails étranges. Prière prévenir famille pour reconnaissance cadavre. Si possible envoyer inspecteur de Paris.

06/2004

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Littérature française

Vitruve : rassemblée générale

J'ai longtemps habité dans un coin du monde appelé Réunion. Ma vie s'y est éparpillée et rassemblée. C'est un lieu où l'on me désigne encore sous mon vrai nom : Gégé de Vitruve. Mauvais en orthographe et en révolution, j'ai fini par faire instituteur. A l'école de la rue Vitruve, Paris XXe. On m'y accueillit un jour d'automne de 1976. J'avais le sens de la formule, le goût des titres, des slogans, des lettres. Une bonne gueule. J'avais un passé. J'ai fait l'affaire, j'y suis resté. Sauf que dans ce lieu éducatif, on n'est pas seulement maître d'école, on est maîtres de l'école. Là, fut mon métier, ce ministère mystérieux, un art de vivre auprès des autres. Ce dont je parle porte donc le nom d'école, mais que personne ne s'y trompe, elle était simplement là, près d'une place, pour que l'on puisse buissonner tout à son aise. C'est ce que ce livre entend raconter : l'histoire d'une école dans un monde sans école. Cela parlera surtout de vignes, de ruelles, de tables, d'amitiés, de mots en ombres portées, de tavernes, de tableaux noirs et de craies, ce sera comme le récit d'un endroit et de son peuple. Un pays peuplé d'écoliers. Juste une île, une cité lagunaire aux alentours de moi-même. Comme une longue grève éveillée. Frères humains et soeurs humaines, c'est ma tournée !

05/2019

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Littérature française (poches)

Pain de soldat. 1914-1917

Henry Poulaille a fait la guerre de 1914, dont il est revenu marqué à jamais. Avec Pain de soldat, publié en 1937, Poulaille raconte la saga autobiographique des Magneux, famille d'ouvriers du XVe arrondissement de Paris, durant la Grande Guerre.1914. Louis Magneux, dix-huit ans, double de l'auteur, travaille chez un pharmacien de la rue de Grenelle. Le 31 juillet, Jaurès est assassiné. Deux jours plus tard, c'est la mobilisation générale. La guerre, le jeune Magneux, prolétaire anarchisant, pense comme beaucoup qu'elle ne durera pas, qu'il y coupera... Hélas, au bout de quelques mois, "petit à petit, tout le monde s'était installé dans la guerre, tant bien que mal, la révolte n'étant plus possible, les plaintes inutiles". Caserné à Lons-le-Saunier, il découvre la vie de chambrée, tragi-comique : il mange son "pain blanc". Dans les pires mois de 1917, il monte sur le front de l'Aisne et de Champagne. Chemin-des-Dames, Plateau de Craonne. Aux gaietés de l'escadron succèdent l'orage d'acier des shrapnels, la peur, le carnage. Magneux le pacifiste répugne à se servir d'une arme. Oubliant un jour sa baïonnette, un autre ses grenades, il réussira un singulier exploit : ne pas tuer. Pain de soldat échappe au lyrisme, au spectaculaire, au moralisme des récits de guerre. L'auteur, qui voulait écrire un "roman de guerre contre la guerre" n'a pas besoin d'en rajouter : la vérité, l'horreur, l'absurdité des faits suffisent.

10/1995

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Littérature française

Les fleurs

Une femme et un homme. C’est tout simple. La femme doit remplacer la cartouche de son stylo. L’homme, lui, doit se rendre chez un vieil ami. Donc tout les sépare. Ils ont pourtant quelque chose en commun. Le métro. "Ça commence quelque part dans la banlieue sud. On prend ensuite le RER, ligne B, vers la capitale. À Denfert-Rochereau, on emprunte la correspondance avec le métro, direction Étoile. Arrêt à Trocadéro. On s’avance alors jusqu’à un immeuble de la rue Greuze, au numéro 18. Un professeur Lachowsky, psychiatre ou psychanalyste, y tient son cabinet ; un certain Boyer y habite. On entre. On commence d’y monter l’escalier... Ce petit récit, sous ses allures de chronique ordinaire de la vie de banlieusards, se profile à n’en pas douter comme l’un des tout meilleurs romans de cette fin d’automne. Parce que l’écriture, tantôt drôle et tantôt nouante, y capte de façon remarquable, avec acuité et fantaisie, le flot mouvant des impressions et des pensées de deux personnages, une femme et un homme, pour qui le plan du réseau RATP se lit comme une véritable carte du tendre. Si l’on ajoute qu'un narrateur facétieux, lui-même romancier, n’hésite pas à mettre son grain de sel dans l'aventure en train de se dessiner, on peut avancer que Les Fleurs, cinquième roman de Christian Gailly, retrouve et même amplifie cette verve et cette puissance suggestive, qui font de ses ouvrages de vrais bonheurs de lecture. " (Jean-Claude Lebrun, L'Humanité)

12/1993

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Philosophie

Cent millions d'orgasmes. Essai sur la pornographie

La pornographie constituera l'un des objets les plus invasifs des réglementations morales du futur. C'est un objet anomique. Aux positions naïves (Michela Marzano) et aux reconstructions puristes (Rae Langton, Catharine MacKinnon) et relativistes (Marcha C. Nusshaum, Ruwen Ogien, Linda Williams), il faut donc opposer le sens le plus authentique de la relation pornographique, à savoir : le sens d'un corps opprimé qui, pourtant, écrit (Alessia J. Magliacane) et, de quelque façon, se resymbolise dans un cri (Patrick Pat" Califia) ou se desymbolise dans un fantasme (Eugénie Lcmoine-Luccioni). Le corps opprimé, donc, pornographiquement écrit, et crie. Le corps, il écrit son nom sur le Moi-peau, en condensant les relations techniques de savoir qui relient les déterminations du Dasein dans le-monde-de-la-vie. La pornographie est donc la technique herméneutique du corps... à l'âge de sa reproductibilité technique. A savoir : à l'époque de la génitalité. Le rapport sexuel n'est pas forcement pornographique. (orgasme n'est pas pornographique. La jouissance n'est certainement pas pornographique. (érotisme est la maladie infantile de la pornographie, alors que la sociologie de la vie sexuelle en est la religion (un panthéon portatif, dirons-nous). L'acte (déontologique, éthique) de/du baiser, pour être ou devenir pornographique, doit révéler une dimension pratique, un faire de l'amour, à l'amour, et avec. Au statut scientifique-éthique de la psychanalyse la pornographie ajoute une dimension essentiellement pratique, un savoir-faire, une déontologie : il faut faire l'amour, il faut le faire bien !

12/2014

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Sociologie

Le chemin des femmes

Michelle Perrot est une des plus grandes historiennes contemporaines. Ses travaux, pionniers en matière d'histoire sociale, d'histoire des marges, des femmes et du genre, ont puissamment contribué à renouveler la discipline et ses objets. Les trois séquences qui rythment ce volume correspondent à ses thèmes de prédilection : ouvriers, marges et murs, femmes. S'intéressant à travers eux à des figures de dominés, longtemps ignorés par les chercheurs, elle explore les traces à demi effacées de vies ordinaires qui, elles aussi, ont fait l'histoire : celles des ouvriers en grève ou des détenus du XIXe siècle, celles des enfants des rues, vagabonds ou autres Apaches de la Belle Epoque. Celles enfin des femmes, toujours inscrites dans la diversité de leurs parcours et saisies dans la variété de leurs lieux de vie : la chambre, l'atelier, l'usine, la maison bourgeoise, la rue. Longtemps étouffées ou inaudibles, les voix de ces femmes, ouvrières ("mot impie", selon Michelet) ou autrices (au premier rang desquelles George Sand), militantes ou anonymes, aux corps assujettis ou triomphants, exploités et désirés, sont restituées par la force d'un style singulier. Toutes semblent se rejoindre in fine dans la figure de Lucie Baud, "révoltée de la soie", meneuse de grève en Isère et inspiratrice de Mélancolie ouvrière, saisissant livre-enquête ici reproduit en intégralité. Michelle Perrot a elle-même assuré la sélection, l'agencement et la présentation des textes retenus, portant un regard résolument lucide et personnel sur plus d'un demi-siècle de recherche et d'engagement. Ce volume permet d'en mesurer toute l'ampleur.

10/2019

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Sociologie

Détroit : pas d'accord pour crever. Une révolution urbaine

Detroit, 1968. En dépit des belles intentions de la gauche libérale, les conditions de vie, de travail et d'éducation étaient si rudes pour les noirs que la Ligue des travailleurs noirs révolutionnaires trouva un public tout acquis. La ville s'enlaidissait toujours davantage, au physique comme au moral. Elle détenait le record national de violence. Celle qui s'était autoproclamée «l'arsenal de la démocratie» durant la Seconde Guerre mondiale était surnommée dans les journaux «Murder City, USA». Encore et encore, alors que les politiques libérales échouaient dans les écoles, les usines et la rue, la réalité que les noirs et leurs alliés avaient à affronter, c'étaient les revolvers et les matraques de la police. Créée par des ouvriers noirs de l'industrie automobile, la Ligue des travailleurs noirs révolutionnaires a réuni dans la lutte noirs et blancs, ouvriers et intellectuels, hommes et femmes. Son ancrage à Detroit, incarnation par excellence de la faillite du capitalisme industriel et de l'abandon de toute une population par les élites politiques et économiques, en fait un exemple unique d'expérience de résistance syndicale, politique et culturelle. Pour l'historien Manning Marable, biographe de Malcolm X, plus encore que les organisations de lutte pour les droits civiques ou que le Black Panther Party, la Ligue est «l'expression la plus marquante de la pensée noire d'extrême gauche et de l'activisme des années 1960». Devenu un classique aux Etats-Unis, ce livre est le premier à paraître sur ce sujet en français.

04/2015

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Littérature étrangère

Les commencements

Giuseppe Bonaviri, médecin, écrivain et poète, est né à Mineo, en Sicile, le 11 juillet 1924. Après avoir obtenu un diplôme à Catane, il a exercé le métier de généraliste et s'est installé à Frosinone, au sud-est de Rome, où il se spécialise en cardiologie et où il vécut jusqu'à sa mort, le 21 mars 2009. Son premier roman, Le Tailleur de la grand'rue, fut publié en 1954 par Elio Vittorini aux éditions Einaudi ; sacrifiant formellement aux préceptes néo-réalistes, cette oeuvre première s'en éloigne pour, déjà, désigner l'inscription de l'individu dans le cosmos. Au fil du temps, comme s'il voulait évaluer les possibilités de chacun, il se mesure à tous les genres littéraires : du roman au poème en passant par le conte, la nouvelle ou le récit de science-fiction, sans oublier le théâtre. Avec Les Commencements, paru en 1983 en Italie aux éditions Sellerio, Giuseppe Bonaviri semble enfin avoir trouvé une forme en adéquation avec son imaginaire circulaire, dont l'épicentre est Mineo, sa ville natale, point de départ de son oeuvre, et de ce livre en particulier, entre tous inclassable. Dans une langue étonnement sensuelle, il côtoie de nombreux registres auparavant explorés, augmentés par l'astronomie et l'ethnographie... Et, surtout, tout au long, il alterne ingénieusement prose et poème, l'un et l'autre traitant d'un seul et même thème, où résonne l'espace-temps d'une parole en son rappel authentique, dont l'ampleur des propos, à forte résonance cosmique, retient durablement.

02/2018

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Littérature française

Mille couleurs de Naples

Depuis une vingtaine d'années, Philippe Vilain éprouve une passion pour Naples. Dans ce texte intime, il raconte son éblouissement pour cette ville où il a décidé de vivre ; il évoque sa beauté baroque, ses couleurs et ses fêtes, son allégresse et ses croyances, ses contrastes et ses énigmes. Pour lui, Naples est plus qu'une ville. C'est là où Dieu habite, comme le dit le pape Francesco. C'est le lieu où se célèbre l'humanité même : la vie, les mariages en pleine rue, et où la loi des institutions ne peut rien contre celle de l'amour. Alors que le nom seul de Naples éveille encore des peurs liées à la Camorra comme aux dangers du Vésuve, l'auteur, sans nier la réalité, dénonce les préjugés tenaces — par exemple, l'image de la délinquance à laquelle sont réduits ses habitants — pour restituer la beauté de l'âme napolitaine, le sentiment de différence des Napolitains, leur identité, leur sagesse fataliste, leur esprit de tolérance et de solidarité ; il nous raconte aussi une visite émouvante dans un lycée de banlieue, d'autres souvenirs, et nous fait entendre la voix de quelques personnages rencontrés dans la cité, comme la grande Claudia Cardinale, Erri De Luca, Annie Ernaux ou Ernest Pignon-Ernest. On lira une autre Naples, plus authentique, plus vraie, vécue de l'intérieur, et plus juste que celle qu'on a pu lire jusque-là. En ce sens, ce texte est un puissant hommage à l'esprit napolitain.

08/2020

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Humour

Les meilleures de Norbert !

Norbert Tarayre, un Chef "Top", à la destinée hors du commun ! Tout le monde le connaît, tout le monde aussi le reconnaît dans la rue et tout le monde l'a vu ou entendu alors qu'il apparaissait sur les écrans de Top Chef sur M6. Norbert Tarayre, enfant de la Drôme, a fait son chemin vers la notoriété qu'on lui connaît aujourd'hui avec une créativité certaine, celle des autodidactes. A force de ténacité, apprenant le métier sur le tas, entre épluchures et petits travaux de cuisine, il fait les rencontres qui ont certainement changé sa vie et ses perspectives. Ainsi il côtoie les grands chefs tels que Bernard Loiseau ou Marc Veyrat qui lui inculquent l'amour du métier et la persévérance nécessaire pour "exister" dans cette profession. Instinctif et impulsif, il se présente au casting de Top Chef chez M6, avec succès. Sous le regard médusé et amusé d'un jury conquis par la spontanéité et la fraîcheur de sa cuisine, Norbert devient la coqueluche de l'émission. Sa gouaille et son franc-parlé font vite le buzz dans les pays francophones de la vieille Europe. Accédant aux finales, Norbert a donné à l'émission culinaire ses lettres de noblesse faisant par là-même exploser à chaque diffusion l'audimat de la chaîne privée. "Nono", Chef "Top" à la destinée hors du commun donne actuellement son temps et son énergie à divers projets en France, Belgique et en Suisse pour laquelle il montre d'ailleurs une attirance toute sentimentale.

05/2014

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Sciences historiques

Mourir pour la France ?

Issu du corps des sous-officiers, médaillé militaire, 18 fois cité et 5 fois blessé, le Général Georges Grillot a vécu tous les drames du soldat aux avant-postes. Obligé de jeter dans la balance Le Code de l'Homme de Guerre et ses Traditions pour tenter de mettre fin à tant d'horreurs rencontrées, " il en revient " la chair meurtrie et l'âme brisée : - " Comment faire la guerre contre la guerre ? " Aujourd'hui maire de son petit village dans le Morvan et fondateur d'une association pour l'égalité de ses frères d'armes (blancs, jaunes et noirs) devant l'Honneur et le Devoir, il est convaincu qu'il est temps de repenser notre système de défense - " Et si la guerre civile était à notre porte... ? " En soulignant la Primauté et la Responsabilité du Politique en ce genre de conflit où la morale trouve difficilement ses repères, son livre veut interpeller à la fois le soldat montant assurer la relève, et le citoyen aux prises avec la violence quotidienne dans la rue, à l'école ou dans les transports publics : " Comment établir une nouvelle alliance entre la société civile qui veut la paix, et ceux de ses fils ou filles qui ont mission de la défendre ? " Qu'on ne s'y trompe pas ! La Patrie reste " une idée sainte ". Et la réponse à ces questions ne peut jaillir que de la vigilance, de la communion et du courage patriotiques de notre jeunesse. Oui ! À l'aube du nouveau millénaire, cela vaut toujours la peine de mourir pour la France

01/1999

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 3, Novembre 1839-1841

Novembre 1839 : la comtesse d'Agoult regagne Paris après deux ans et demi de pérégrination tandis que Franz Liszt entreprend en Europe une grande tournée de concerts afin d'y amasser l'argent nécessaire à l'éducation de sa nouvelle famille. Pendant presque quatre années, les amants, encore unis par des liens très forts, vont se retrouver régulièrement, parfois pour quelques jours, parfois pour plusieurs mois. Sous la pression de sa famille, qui lui verse des subsides, la comtesse renonce à héberger Blandine et Cosima qu'elle confie à la mère de Liszt, tandis qu'elle renoue avec sa fille légitime, pensionnaire dans un couvent. Blessée et frustrée par sa vie amoureuse, elle s'étourdit en ouvrant un brillant salon, rue Neuve-des-Mathurins, où les anciens amis côtoient les nouveaux. La plupart d'entre eux, la croyant libre, lui adressent de vaines déclarations d'amour. Seul Emile de Girardin parvient à ébranler ses sentiments. Bien que finalement éconduit, il l'encourage à écrire et lui ouvre les colonnes de la Presse où elle publie ses premiers articles, sous le pseudonyme de Daniel Stern. Enfin, elle rompt définitivement avec George Sand mais reste à jamais marquée par leur amitié. Dans ce troisième volume, défile un nombre impressionnant de célébrités : Alfred de Vigny, Eugène Sue, George Sand, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Charles-Augustin Sainte-Beuve, Adam Mickiewicz, Henry Bulwer-Lytton, Henri Lehmann, sans compter les musiciens. A leur contact, Madame d'Agoult s'y révèle en plein épanouissement intellectuel et dans la conquête de sa future indépendance.

01/2005

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Littérature française

Un jour, le crime

Cet ouvrage reflète le double intérêt de Jean-Bertrand Pontalis, en tant que psychanalyste et en tant que personne, pour le faits-divers criminel. Depuis la violence ordinaire de la rue, cette façon qu’ont certains passants d’ignorer, ou plutôt de néantiser, les autres, qui constitue aux yeux de l’auteur le noyau de toute forme de violence, jusqu’à la violence institutionnelle du crime politique, des exécutions légales et du crime collectif qui culmine avec la Shoah, le livre, en une trentaine de brefs chapitres, aborde le crime sous aspects les plus divers, qu’il interroge tour à tour. Qu’il s’agisse du point de vue de Gide (« Ne jugez pas ! ») dans ses dossiers de l’affaire de la séquestrée de Poitiers ou de l’affaire Redureau, de l’énigme du passage à l’acte, du crime passionnel (tantôt jugé avec la plus grande indulgence et tantôt avec la plus extrême sévérité), des héroïnes criminelles ayant suscité des oeuvres littéraires ou cinématographiques (les soeurs Papin, Violette Nozières), du traitement du fait-divers (l’ironie de Félix Fénéon ou la méditation de Jouhandeau sur l’affaire du curé d’Uruffe), Jean-Bertrand Pontalis met en lumière toutes les facettes du fait-divers criminel, qui perturbe et fascine depuis toujours, au point qu’Albert Camus, qui s’était inspiré de faits-divers pour L’Etranger et Le Malentendu, en avait interdit la publication dans son journal Combat. Une contradiction qui exprime bien l’attraction-répulsion que nous éprouvons tous face au crime.

03/2011

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Littérature française

LA PERTE ET LE FRACAS OU LES MURAILLES DU

"Faut croire que je suis bon pour autre chose... Elle insinua :. Pour ce gosse ? Il t'a converti ? Il réprima un commencement de violence et lui répondit : - Tu fais bien d'en parler, je vais tout te dire. Ca vaut la peine... Elle attendait.. On l'a trouvé dans la rue, tout seul, en pleine fumée, la nuit du 3, la première... Au Quartier... Il avait rappliqué au grand galop de sa banlieue éloignée dès qu'il avait eu la nouvelle... Et puis toutes les autres nuits de ces deux mois, on s'est pas quittés... Ce qu'il a fait comme coups... fumants, sanglants... je te le dis pas : on peut toujours répondre que c'est de l'inconscience... Et d'ailleurs on s'en fout : ce qu'on a fait, c'est très peu... Le truc à signaler, c'est qu'il était heureux... Heureux comme nous-mêmes on ne pouvait pas l'être... Il ne l'avait jamais été, jamais, tu comprends ? C'est pas parce que c'est lui... enfin, pas tellement... Il s'embrouillait. Il reprit :. Ce n'est pas notre sous-prolo, notre bonne oeuvre. Y'en a plein comme lui, mais c'est avec nous qu'il est... Il parlait comme à une amie prise dans son rêve :. Et puis, à Flins... chez lui... la bagarre dans l'usine, dans le village, et dans les blés en gerbe, ou pas encore coupés... tu vois ça ? Ce n'est pas nous qui avons mis le feu aux meules, c'est les grenades... "

10/1995

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Littérature française

Le tiers temps

Rue Rémy-Dumoncel, dans le quatorzième arrondissement de Paris, se trouve un immeuble blanc – une modeste maison de retraite baptisée Le Tiers-Temps. Au milieu de la cour recouverte d'un gazon en plastique, un arbre solitaire. Parmi les résidents venus vivre ici leurs derniers mois, un grand échalas, au visage sombre mais aux yeux encore perçants, joue avec ses souvenirs où se mêlent deux langues, l'anglais de son Irlande natale et le français de son exil littéraire. Ce vieux monsieur s'appelle Samuel Beckett. Ce premier roman dévoile un Beckett surprenant, attendant la fin (un comble), devenu pour ainsi dire l'un de ses propres personnages. Avec une délicatesse et une justesse de chaque instant, Maylis Besserie fait résonner, par la fiction, la voix caustique et lucide du grand Sam. Le charme opère et l'on voit défiler les épisodes qui ont marqué sa vie : l'amitié avec son maître James Joyce ; sa liaison avec la fille de ce dernier, Lucia ; la complicité avec son éditeur, Jérôme Lindon ; les premières représentations de Godot ; la grâce de l'écriture et la déchéance d'un corps à bout de souffle ; mais aussi la vie quotidienne au Tiers-Temps, où Beckett a réellement résidé, mise en scène à travers les rapports d'infirmiers ou de médecins, et les monologues du vieux Sam, où l'humour, intact, rageur et ravageur, se mêle à la plus poignante mélancolie. On est saisi par une émotion grandissante à mesure que le roman accompagne le grand Irlandais vers son dernier silence.

02/2020

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Littérature française

Ma part de Gaulois

C'est l'année du baccalauréat pour Magyd, petit Beur de la rue Raphaël, quartiers nord de Toulouse. Une formalité pour les Français, un événement sismique pour l'"indigène". Pensez donc, le premier bac arabe de la cité. Le bout d'un tunnel, l'apogée d'un long bras de fer avec la fatalité, sous l'incessante pression énamourée de la toute-puissante mère et les quolibets goguenards de la bande. Parce qu'il ne fait pas bon passer pour un "intello" après l'école, dans la périphérie du "vivre ensemble" — Magyd et ses inséparables, Samir le militant et Momo l'artiste de la tchatche, en font l'expérience au quotidien. Entre soutien scolaire aux plus jeunes et soutien moral aux filles cadenassées, une génération joue les grands frères et les ambassadeurs entre familles et société, tout en se cherchant des perspectives d'avenir exaltantes. Avec en fond sonore les rumeurs accompagnant l'arrivée au pouvoir de Mitterrand, cette chronique pas dupe d'un triomphe annoncé à l'arrière-goût doux-amer capture un rendez-vous manqué, celui de la France et de ses banlieues. Avec gravité et autodérision, Ma part de Gaulois raconte les chantiers permanents de l'identité et les impasses de la république. Souvenir vif et brûlant d'une réalité qui persiste, boite, bégaie, incarné par une voix unique, énergie et lucidité intactes. Mix solaire de rage et de jubilation, Magyd Cherfi est ce produit made in France authentique et hors normes : nos quatre vérités à lui tout seul !

08/2016

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Littérature française

Kannjawou

Cinq jeunes gens à l'orée de l'âge adulte rêvent en vain d'avenir dans le misérable quartier de la rue de l'Enterrement, proche du grand cimetière où même les morts doivent lutter pour se trouver une place. Confrontés à la violence des rapports sociaux et aux dégâts causés par des décennies d'occupation militaro-humanitaire dans leur pays placé sous contrôle de la communauté internationale, ils n'ont pour viatique que le fantasme d'improbables révolutions, les enseignements du "petit professeur" et de sa vaste bibliothèque, ou les injonctions de man Jeanne, farouche gardienne des règles d'humanité élémentaires - règles que bafouent allègrement les nantis et les représentants interchangeables des ONG planétaires. Ces derniers, le soir venu, aiment à s'encanailler au "Kannjawou", un bar local aussi pittoresque qu'authentique aux yeux de visiteurs décomplexés et surentraînés à détourner résolument le regard de l'enfer ordinaire que vit un peuple simplement occupé à ne pas mourir. Dans la culture populaire d'Haïti, le mot kannjawou désigne, à l'origine, la fête, le partage. Mais à quelles réjouissances songer quand la souffrance, qui fait vieillir trop vite, accule à la résignation jusqu'à détruire la solidarité des communautés premières ? En convoquant avec éclat la dimension combative dont toute son oeuvre porte la trace ardente, Lyonel Trouillot met ici en scène la tragédie d'un pays qui, sous la férule d'enjeux qui ne sont pas les siens, pris en otage par les inégalités, les jeux de pouvoir et la précarité, dérive dans sa propre histoire, privé de tout projet collectif rédempteur.

01/2016

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Littérature française

La route des clameurs

"Un matin, mon papa a fait apparaître un grand tableau vierge qu'il avait soigneusement caché dans la maison. Il connaît sa maison plus que quiconque au monde, mon papa. Il a donc sorti son tableau avec des pinceaux et des boîtes de peinture. Il s'est installé dans la rue, devant notre maison. Il s'est mis à crayonner, à peindre. Il avait presque les yeux fermés. Les gens qui passaient s'arrêtaient pour le regarder comme on regarde un animal sauvage au zoo, qui tourne en rond dans sa cage en fer, qui rugit en vain sa colère. Même moi qui suis son fils, je ne comprends rien à ce qu'il était en train de dessiner. Il a travaillé toute une journée ainsi. C'est à la nuit tombante que j'ai vu enfin surgir de ses pinceaux un vieux cochon..." On est au Mali, dans un sanglant bouillon d'intolérance, sous la férule des islamistes conduits par le calife Mabu Maba dit Fieffé Ranson Kattar Ibn Ahmad Almorbidonne, et aux prises avec la férocité des gamins imams. Un artiste peintre, par ailleurs ancien condisciple du faux calife, est pris dans les nasses de l'obscurantisme. On détruit sa famille, on détruit son atelier, ses tableaux et ses sculptures partent en fumée. Seule lui reste encore sa tête pleine d'ironie pour tenir tête aux envahisseurs, inoubliable figure de notre époque plombée de fanatismes, père à la fierté frêle et ulcérée, artiste à l'humour ravageur, homme à la dignité désemparée et exemplaire... C'est un enfant qui raconte.

09/2014

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Littérature étrangère

Mais en quoi suis-je donc concerné ? Un crime en mars 1945 ; L'histoire d'une grande famille hongroise

Lorsqu'une collègue lui soumet un article sur sa famille, le journaliste suisse Sacha Batthyany pense au baptême d'une énième rue d'après son nom, les Batthyany ayant marqué l'histoire hongroise et européenne depuis des siècles. Mais il ne se serait jamais attendu à une telle révélation : en mars 1945, à l'issue d'une fête que la comtesse Margit Thyssen-Batthyany, sa richissime tante, donna dans son château de Rechnitz, en Autriche, les invités assassinèrent 180 Juifs alors en transit dans la gare locale. Quand il commence à enquêter sur le déroulement exact des faits et sur l'implication de sa tante dans ce massacre, le jeune père de famille se trouve confronté à un questionnement bien plus personnel : en quoi tout cela peut-il bien le concerner ? Ses recherches le mènent dans la Hongrie d'antan, l'Autriche de l'après-guerre et la Suisse d'aujourd'hui, dans le Goulag de Sibérie, sur le divan d'un psychanalyste fumeur de pipe et finalement à Buenos Aires, auprès d'une rescapée d'Auschwitz. Peu à peu, la découverte des secrets de famille va modifier son regard sur l'Histoire et sur lui-même. De cette quête d'identité résolument contemporaine résulte une histoire de famille riche d'enseignements, touchante et parfois drôle. Avec Mais en quoi suis-je donc concerné ?, Sacha Batthyany dresse un portrait psychologique fascinant de sa génération, ainsi que celui d'une Mitteleuropa qui n'a peut-être pas vraiment disparu.

02/2017

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Développement durable-Ecologie

On ne sauvera pas le monde avec des pailles en bambou. Sortir des illusions écologiques, rebrancher ses rêves et passer à l'action

Arrêtons le déni : on ne sauvera pas le monde avec des pailles en bambou, ni avec du café bio, des sacs réutilisables ou des sprays au vinaigre. A force d'entendre parler à tous les coins de rue de transition écologique, on a l'impression que le changement est en marche, que l'espoir est là. A grand renfort de greenwashing, le capitalisme a transformé chacune de nos préoccupations écologiques en nouveaux marchés lucratifs. Mais soyons clairs : la situation reste plus critique que jamais... et la réponse n'est clairement pas à la hauteur. C'est le constat que fait Anaelle Sorignet, après des années à nourrir elle-même cette écologie "molle" , de surface, dont elle ne parvient plus à se satisfaire. La logique du "c'est mieux que rien" ne tient plus face à ce qui semble nous attendre. Qu'est-ce qui peut nous nourrir, si ce n'est pas la consommation ? Comment faire pour aller au bout de ce qu'on veut et matérialiser nos utopies quand on a l'impression que le monde autour (gouvernement, société, famille) dort encore ou n'adopte pas des pratiques assez radicales face à l'urgence de la situation ? Accepter ses émotions, l'incertitude, mais aussi s'affirmer dans ses choix, quoi qu'en pensent les autres. Faire preuve d'une lucidité et d'une volonté claire, nous permettant de tenir le cap dans le changement. Entre développement personnel et écologie, un livre engagé qui propose des pistes d'action, sans pensée magique ni niaiserie.

10/2020

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Photographie

Regards attendris

Bienvenue dans le monde candide d'Yves Auboyer ! Passionné de photographie depuis maintenant plus de 40 ans, il observe le monde d'un regard empreint d'humanité. Cet ouvrage de plus de 400 pages est le fruit de nombreuses heures à sillonner les rues, à déambuler sur les places, à parcourir les marchés et les foires en quête d'images, mais surtout en quête d'histoires. Dehors se joue alors un étrange ballet : celui du photographe, de son boîtier prêt à déclencher et de son sujet. Car chaque image saisie est authentique par essence. Pas d'artifice, pas de pose arrangée, pas de préméditation, le sujet est pris sur le vif, et garde toute sa spontanéité. Fondu dans la foule, appareil vissé autour du cou, objectif collé à la peau, le photographe saisit l'instant précis où son sujet s'expose à lui. Son sujet ? Et bien c'est vous, c'est moi, nous, les connus et moins connus de la rue, qui tour à tour, donnons vie aux scènes prises à la volées dans le théâtre de nos vies quotidiennes. C'est par le prisme bienveillant de son regard un tantinet moqueur mais toujours plein de tendresse qu'Yves observe le monde et fige au travers de l'objectif des situations tantôt cocasses, tantôt comiques, émouvantes ou sombres aussi parfois. Maintenant c'est à vous de vous laisser porter par les émotions que suscite ce livre d'images, d'imaginer la suite de ces histoires de vie ordinaires.

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Littérature française

Josette

La grande fille discrète sur la photo de classe, celle qui regarde tout le temps par la fenêtre, celle qui ne répond pas quand on l'interpelle, celle qui traverse seule la grand-rue du village, c'est Josette. Sa maman dit : "Autant parler à une chaise !" Sa maîtresse crie : "On ne peut plus rien faire avec elle à part la mettre à la poubelle !" Les enfants rient : "Josette la grenouille ! Josette la grosse nouille !" Et tous lèvent les yeux au ciel. Josette est perdue dans les nuages, cachée dans ses dessins, enfouie sous un fouillis de mots jolis qu'elle cueille, recueille, arrange, accole comme pour ne pas les égarer. Pourtant, il y a de la joie dans son coeur. Il y a de la musique dans sa tête... Josette, c'est l'histoire vraie d'une petite fille, un peu différente, née en 1940 à Muno, un petit village gaumais au sud de la Belgique. Après l'arrivée des Allemands et l'exode d'une partie de la population, Muno est libéré par les Américains en 1945. Et la vie reprend son cours, même si rien ne sera plus comme avant. Oui mais Josette, elle, pour être libérée, sur qui peut-elle compter ? Car même léger, un handicap peut être lourd à porter. Du silence et de la souffrance, à l'espoir et à la résilience, ce récit nous entraîne avec humour et émotion à la redécouverte de ce qu'était la vie en milieu rural dans les années 40.

01/2018

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Littérature française

Ecole

Ecole est un mot doux qui nous promène entre le parfum de l'enfance et les charmes de la connaissance. Certains la rêvent sanctuarisée, protégée des violences du dehors. Mais c'est tout l'inverse, et c'est tant mieux, à condition d'accepter d'en débattre franchement, et de reposer sur ses bancs les termes d'une école résolument émancipatrice, donc définitivement politique. Après Peuple et Révolution, un nouveau titre dans la collection "Le mot est faible" : Ecole, dont s'empare avec brio l'historienne et enseignante engagée Laurence De Cock. "Notre société a tout à gagner à voir s'accomplir un vrai projet d'école démocratique. C'est aux plus dotés de prendre conscience de la carte qu'ils ont à jouer sur ce terrain. C'est à nous donc, nous dont les enfants ont le plus de chances de traverser l'école aussi facilement qu'une rue piétonnière, de considérer que c'est une opportunité de travailler entre les mêmes murs que des enfants moins chanceux. A nous encore de déjouer les pièges des classes de niveaux, des filières d'élites, des filons pour contourner la sectorisation des établissements. A nous aussi de batailler au côté des familles les plus socialement discriminées pour leurs droits à scolariser et accompagner leurs enfants. A toutes et tous enfin de veiller sur chacun des enfants de ce monde, d'où qu'ils viennent, pour l'abolition des privilèges, et pour que l'émancipation des un.e.s ne puisse dépendre que de celle des autres." Laurence De Coc

08/2019

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Policiers

Trottoirs

Romain, un SDF, arpente les rues de Paris, ressasse les souvenirs d'un bonheur passé, et rêve sur le corps d'une prostituée venue de l'Est. Un premier sans-abri, un frère donc, est assassiné, très vite suivi d'un second puis d'un troisième. La peur s'empare de la communauté des laissés pour compte. Qui peut avoir intérêt à tuer ceux qui ne possèdent rien ? Représentent-ils une menace ? Jean-Luc Manet donne ici la parole à ceux qui marchent, ces émouvants somnambules qui subissent un quotidien sans futur. Le héros de cette histoire habite la rue. Cet homme cultivé, qui fut libraire dans une ancienne vie, a depuis quelques temps le ciel pour seul toit, et peu d'amis, hormis une jeune prostituée de l'est, la tenancière des bains douche, et un flic du quartier qui lui fait l'obole de quelques restes de déjeuner. Un de ses alter-ego est assassiné. Bizarre, mais à qui manquera-t-il ? Mais bientôt, les cadavres de sans-abri se multiplient, et la mort est donnée de façon violente, comme pour frapper les esprits. Les histoires de Jean-Luc Manet se déroulent souvent dans les rues de la capitale, qu'il connait bien, une métropole occidentale où, hormis quelques ombres qu'on ne voit plus, la la population vit confortablement. Trottoirs ne déroge pas à la règle, et met en lumière des personnages complexes, héros invisibles des marges urbaines, qui révèlent l'envers du décor. Avec humanisme.

09/2015

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Littérature française (poches)

Les fleurs. Suivi de Richesse visionnaire d'une écriture

Une femme et un homme. C'est tout simple. La femme doit remplacer la cartouche de son stylo. L'homme, lui, doit se rendre chez un vieil ami. Donc tout les sépare. Ils ont pourtant quelque chose en commun. Le métro. Ça commence quelque part dans la banlieue sud. On prend ensuite le RER, ligne B, vers la capitale. A Denfert-Rochereau, on emprunte la correspondance avec le métro, direction Étoile. Arrêt à Trocadéro. On s'avance alors jusqu'à un immeuble de la rue Greuze, au numéro 18. Un professeur Lachowsky, psychiatre ou psychanalyste, y tient son cabinet ; un certain Boyer y habite. On entre. On commence d'y monter l'escalier... Ce petit récit, sous ses allures de chronique ordinaire de la vie de banlieusards, se profile à n'en pas douter comme l'un des tout meilleurs romans de cette fin d'automne. Parce que l'écriture, tantôt drôle et tantôt nouante, y capte de façon remarquable, avec acuité et fantaisie, le flot mouvant des impressions et des pensées de deux personnages, une femme et un homme, pour qui le plan du réseau RATP se lit comme une véritable carte du tendre. Si l'on ajoute qu'un narrateur facétieux, lui-même romancier, n'hésite pas à mettre son grain de sel dans l'aventure en train de se dessiner, on peut avancer que Les Fleurs, cinquième roman de Christian Gailly, retrouve et même amplifie cette verve et cette puissance suggestive, qui font de ses ouvrages de vrais bonheurs de lecture.

01/2012

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Littérature française

Entre les saints des saints

Le Roman inédit de René Philoctète expose un Port-au-Prince de l'après-dictature et de la montée au pouvoir d'Aristide : le Port-au-Prince des miséreux, des culs-de-jatte, des aveugles qui habitent sur le parvis des églises ; le Port-au-Prince de la Saline et des enfants qui s'aiment derrière les piles de fatras ; le Port-au-Prince tenu par les hommes du général et celui de l'ascension du prêtre et futur président. Si Jacques Roumain dépeint la misère de Fonds-Rouge, c'est à celle des grandes villes que s'attaque Philoctète, la misère "qui encrapule, rapetisse, abrutit". Roman téméraire qui a réussi son pari de montrer des sentiments humains admirables chez des êtres que la société n'associe pas à ce qui est beau et grand. Habile mélange de voix dans une langue poétique, ironique, grave et tendre par moments. Philoctète a su recréer avec courage et honnêteté le monde des indigents et des petits marchands. Il prend le lecteur par la main et le conduit à la rencontre de ces femmes, hommes, enfants, qui vivent et meurent dans la rue, sous les arcades, sur le parvis des églises. Images dures, poignantes et tendres, très éloignées des clichés inanimés et anonymes que nous offrent les associations ou organisations qui s'attaquent au problème des enfants des rues. Un roman palpitant de vie, bouillonnant de vies à découvrir. Une fois de plus, le poète, romancier de la grande moisson humaine, a des choses à nous dire.

06/2017

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Littérature française

Le tour des arènes

Solange est une jeune femme mal dans sa peau, taraudée par un problème d'enfance, un doute qu'elle n'a jamais eu le courage d'éclaircir. Ce malaise, profon­dément refoulé, l'a amenée à rompre avec sa famille, non sans en éprouver une sourde culpabilité dont elle fait injustement payer le prix à son charmant mari... Au détour d'un voyage à Nîmes organisé avec ses collègues de travail, Solange rencontre, au pied des arènes de la ville, une fabuleuse clocharde qu'elle est persuadée avoir connue brillante et libre femme d'affaires alors qu'elle-même était adolescente. Com­mence alors pour Solange, guidée par un mystérieux instinct, en compagnie de cette femme hors norme et de deux compagnons bateleurs, des "seigneurs de la rue" , une aventure humaine et folle de trois jours qui va bousculer sa vision du monde et changer le cours de sa vie. Porté par des personnages aussi attachants que surprenants, le nouveau roman d'Anny Duperey est l'histoire d'une rédemption inattendue - une psycha­nalyse sauvage en forme de conte ! Anny Duperey est comédienne de théâtre et actrice de cinéma. Elle est l'auteur, au Seuil, de romans à succès, dont Le Nez de Mazarin, L'Admiroir (couronné par l'Académie française), Allons voir plus loin, veux-tu ? , Une soirée, et d'ouvrages plus autobio­graphiques comme Le Voile noir, Je vous écris, Les Chats de hasard, Le Poil et la Plume ou encore Le Rêve de ma mère.

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Romans historiques

Dripping sur tatami

Marseille, en 1962, comme des milliers d'autres personnes à cette époque, le jeune Hugo débarque sur le continent avec son père. Chassés par des événements qui ne portent pas encore le nom de guerre. Malgré le drame, une nouvelle vie s'offre à lui, et son enfance, même si elle est marquée par la mort prématurée de sa mère, par les souvenirs lointains de son pays, s'épanouira dans les quartiers populaires et dans la passion du sport. Hugo rencontrera le judo comme le judo rencontrera Hugo au détour d'une rue, par un échange avec un ami. Hugo, voyagera, aimera, se battra, parfois contre lui-même, connaîtra ce que tous nous connaissons, et il en tirera des leçons. Et une certaine philosophie de la vie. Mais ne vous trompez pas, son histoire n'est pas banale, et d'ailleurs quand on y réfléchit bien, aucune histoire humaine ne l'est. Entre passion et raison, la peinture et ses maîtres fusionneront avec le combat et d'autres maîtres des arts martiaux, dans cet apprentissage que l'homme de l'art mène en toutes disciplines. Le tatami et la toile, deux surfaces blanches que l'on remplit avec sa propre histoire. Hector Marino, auteur de la collection Nouvelles Pages, nous entraîne avec ce roman dans un univers particulier et voyageur, intimiste et populaire à la fois, mais surtout, il nous livre avec passion, ces réflexions de toute une vie sur ses deux grands amours, qui sont l'art et le sport.

01/2021

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Actualité et médias

Volonté de changement au Zaïre. Tome 2

Depuis janvier 1990, au Zaïre, langues et stylos se sont déliés. L'expression des idées est de nouveau autorisée même si elle est quelquefois réprimée. La peur a cessé de régner sur le pays et la presse — kinoise notamment — a retrouvé sa fonction première d'observatrice, de narratrice et de critique du pouvoir en place. Une moisson de documents historiques a pu être ainsi engrangée : Mémorandums des Evêques et des Affaires étrangères ; tracts de la rue, inédits ; dossier sur le massacre du campus de Lubumbashi ; positions circonstanciées des Eglises, syndicats anciens et nouveaux, partis "durs" et "mous" de l'opposition, de personnalités et d'individus, d'organismes étrangers... Tous éclairent la nécessité et la volonté de changement. De l'autre côté, les avancées-reculades du régime sont officialisées avec les discours de Mobutu (24 avril, 3 mai, 30 juin 1990). La presse déterre des dossiers "explosifs" : Lumumba, Kalu-me, Lubumbashi, Prima Curia, Bindo Promotion. Le délabrement socio-économique et les manipulations politiques sont soumis aux lecteurs ("panier de la ménagerez, malversations financières, aliénation du patrimoine national, corruption des "MPRristes"... de même que le plus grave de tous les maux zaïrois : "l'inversion des valeurs morales et spirituelles"... L'impunité des responsables de ce chaos et, finalement, le noyautage de la Conférence nationale sont consignés à travers ces 70 articles. Ces archives du Zaïre qui couvrent la période 1990-91, jusqu'à l'aube de la Conférence Nationale tant de fois reportée, sont le complément indispensable du volume 1 : De la Consultation Populaire vers la Conférence Nationale.

04/1991

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Histoire de France

La gestapo française

L'une des officines les plus célèbres de la Gestapo française est celle de la rue Lauriston, à Paris, à laquelle les noms de Lafont et Bonny sont attachés. Mais il n'existe pas d'étude exhaustive de toutes les actions conduites par ce qui fut en réalité un inextricable méli-mélo d'agents allemands et français, bien au-delà de ces noms de sinistre mémoire, et agissant dans les vingt régions françaises (KDS). Pour accomplir ses sales besognes, la Gestapo s'appuie en effet sur des collaborateurs français. Combien sont-ils ? Qui sont-ils ? Quels sont leurs chefs ? Quelles tâches accomplissent-ils ? De quelles violences sont-ils capables ? Les " gestapistes français " assurent le repérage et l'arrestation des résistants, des juifs et des francs-maçons avant d'accompagner les agents de la Gestapo dans les tâches d'interrogatoire presque toujours conduits de la façon la plus brutale. Parmi ces gestapistes français, en plus des truands, trafiquants et personnages louches en tout genre, on trouve des représentants de toutes les classes sociales : avocats, professeurs, employés, ouvriers, femmes de ménage, industriels, commerçants, paysans... La grande originalité de cet essai réside dans le traitement de ces sujets par région : Paris et la région parisienne ; la zone Nord occupée ; les deux zones spéciales (Alsace-Lorraine et Nord-Pas-de-Calais) ; la zone Sud ex-libre. Les auteurs apportent des éléments de réflexion sur ce cauchemar français qui a concerné environ 35 000 gestapistes français appartenant à toutes les couches de la société.

11/2018