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Bresson, Pascal ; Duphot, Herve

Extraits

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Philosophie

Le portrait du roi

Cet ouvrage est une réflexion historique et philosophique sur le pouvoir en général et le pouvoir politique en particulier lorsqu'il s'exerce à son plus haut régime en s'affirmant absolu. D'où le sujet central du livre : Louis XIV ou le roi comme monarque illimité ou plutôt qui se représente tel. D'où les questions non moins centrales parce que toujours actuelles qu'il pose et auxquelles il tente de répondre : comment le portrait du prince réalise-t-il le miracle permanent de la transsubstantiation d'un individu en monarque ? Comment la représentation accomplit-elle le désir infini du pouvoir dans l'imaginaire d'une présence réelle de l'absolu ? Comment la représentation légitime-t-elle cette présence dans la loi d'un nom universel et unique ? En appliquant à des objets aussi divers que l'histoire officielle du roi ou son éloge, la médaille du prince, son palais ou ses divertissements, le modèle théologique du corps eucharistique hérité d'une longue tradition religieuse, politique et juridique de l'Empire et de l'Eglise, l'auteur montre comment s'institue le fantasme d'un corps unique du prince, comment s'exerce et se reproduit la violence symbolique de son nom propre. Il montre également comment ce modèle travaille à mettre en question ce qu'il vise à fonder et à légitimer, dans les réflexions de Pascal sur les rapports de la force et de la justice ou sur la légitimité politique de l'autorité royale, le roi présent réellement sous ses espèces représentatives ne trouvant l'absolu de son pouvoir qu'en devenant, en fin de compte, son image, qu'en signant son nom.

11/1981

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Histoire internationale

Centenaire de la deuxième révolution russe. Perceptions et représentations contemporaines

2017 fut l'année du centenaire de la Révolution russe. Les contributions regroupées dans cet ouvrage s'intéressent aux perceptions et aux représentations contemporaines de cet événement. Comment perçoit-on le bolchevisme et l'URSS de nos jours, aussi bien en Russie qu'en France ou en Europe occidentale ? Andreï Gratchev (ancien conseiller de Mikhaïl Gorbatchev) fournit une réponse inédite sur ce point. Depuis 1998, les crises se succèdent entre la Russie et l'Occident, au point que certains parlent d'une a nouvelle guerre froide ". Il importe donc de prendre du recul pour évaluer la situation actuelle : la contribution de Marie-Pierre Rey est alors éclairante sur les relations entre la Russie et l'Europe occidentale après Octobre 1917. Par ailleurs la période soviétique des années 1920 est en fait relativement méconnue : la contribution de François-Xavier Nérard, originale, est particulièrement bienvenue. L'URSS disparaît purement et simplement le 25 décembre 1991, emportant avec elle l'unité politique de l'Eurasie. A sa place, surgissent quinze états postsoviétiques, dont la Fédération de Russie, continuant internationalement l'URSS mais correspondant géographiquement à la RSFSR. Empire russe, URSS, Fédération de Russie : continuité ou changement géopolitique ? C'est la contribution de Pascal Marchand. L'URSS enfin n'était pas un Etat comme les autres — sa dénomination suffit à en témoigner. C'était à la fois un Parti-Etat universaliste et un Etat-continent eurasien. Deux contributions illustrent cette double identité, par-delà le "totalitarisme" : celle de Lucien Samir Oulahbib sur le renouveau de l'influence du communisme russe en France dans les années 1970, celle de Lorraine de Meaux sur l'Eurasisme.

04/2019

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Philosophie

La croyance de a à z. Un des plus grands mystères de la philosophie

Le lecteur trouvera ici un abécédaire, soit vingt-six petites portes pour entrer dans un sujet particulièrement fuyant. La progression incomparable des savoirs avérés, de propositions par tous vérifiables, ne fait reculer ni la part de l'opinion ni l'empire de la confiance (donc aussi de la défiance). Pourquoi, s'il en est ainsi, se contenter d'une présentation sans autre logique que celle d'un arbitraire qui n'est pas même du signe mais simplement de la lettre ? Qu'est-ce qui pousse à prendre la croyance au pied de chaque lettre ? La réponse ne fait pas de doute : c'est que son esprit nous échappe, ou plutôt qu'il est si volatil qu'on n'a guère de chance de le capturer. Le discours des philosophes - à l'exception de Hume, pour ne rien dire de Pascal - tient d'ordinaire la croyance en mépris, qu'elle soit regardée comme doxa dépourvue de fondement ou crédulité imbécile (voire délire extravagant). Une longue tradition idéaliste n'a pas cessé, lui imputant ensemble présomption et infirmité de connaître, de se leurrer elle-même en suspectant un faux savoir, sans apercevoir que, le verbe croire ne mérite ni l'honneur d'être comparé à savoir, fût-ce le temps d'une récusation, ni l'indignité pour complaisance systématique envers le non-être et l'illusion. C'est une des raisons qui, souvent, ont fait ici préférer le verbe au substantif. On propose donc de poursuivre le croire de A à Z, invitant le lecteur à sauter le pas à chaque lettre comme, pour traverser un ruisseau, on procède de pierre en pierre.

03/2015

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Théologie

Charité bien ordonnée de saint Augustin à Goethe. Six études

Les adages les plus paradoxaux n'ont cessé de hanter les penseurs les plus exigeants. Celui selon lequel la charité bien ordonnée commence par soi-même a déterminé les métamorphoses du sujet et de la conscience en Occident. Un livre éclairant pour ne pas finir désordonné. Charité bien ordonnée commence par soi-même : le dicton est si commun qu'on a cessé de s'en étonner. Pourtant, il n'a rien d'anodin. Non seulement parce que la charité, selon saint Paul, ne cherche point son intérêt, mais aussi parce que les notions d'ordre et d'amour semblent mal s'accorder. Si l'amour de soi est premier, quels sont les autres amours qui devraient s'y ordonner ? Et surtout, comment définir le bon ordre ? Répondre à ces questions signifie retracer la fortune d'un thème augustinien, celui de l'ordre de la charité, du Moyen Age à l'époque moderne. Les six études réunies ici proposent moins une histoire de ce thème qu'une analyse de ses métamorphoses les plus marquantes. Car l'idée d'ordo charitatis s'épanche comme une sève au cours des siècles et sous les plumes d'innombrables auteurs, qui s'en emparent et la refaçonnent. De saint Augustin à saint Bernard, saint Thomas et Dante ; de Montaigne et Thomas Browne à Descartes, Pascal et Goethe. Mais aussi des juristes médiévaux aux casuistes du xviie siècle et aux théoriciens de la raison d'Etat : l'ordo charitatis revient sans cesse, en se chargeant d'enjeux multiples et parfois contradictoires. De sorte qu'il faudra désormais y reconnaître une de ces cellules idéelles qui structurent en profondeur l'histoire de la culture européenne.

08/2021

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Vins et savoirs

Esthétique du vin. Conversations pour amateurs

Le vin est un régal et un objet culturel, un prisme pour voir le monde. Ni religion, ni art, ni science, le vin leur est pourtant étroitement lié. Il accompagne les activités qui ennoblissent l'homme, et ce dernier lui porte en retour une attention particulière, des soins parfois démesurés. Ce livre s'intéresse à la passion qu'on voue aux vins, à leur puissance d'évocation, leur beauté et in fine leur valeur. Les auteurs nous emmènent sur les grands lieux du vin et nous initient au terroir, en compagnie de vignerons et de professeurs dont ils sont proches. Orchestré par des passionnés, cet ouvrage restitue des expériences privilégiées, tantôt simples tantôt extravagantes : déjeuner à Lafite avec le Baron Eric de Rothschild ; ouvrir une Romanée-Conti 1957 avec Aubert de Villaine ; faire un tour de jeep dans Bandol avec Guillaume Tari ; contempler le "Déjeuner aux Huîtres" avec le prince Charles-Henri de Lobkowicz ; marcher à Vosne-Romanée en compagnie de Pascal Mugneret ; converser au coin du feu chez Thibault Liger-Belair ; méditer face au couchant avec Ariane de Rothschild... autant de conversations inspirantes. Chacun de ces échanges rend compte d'un monde extraordinaire, à la fois humain et issu de la nature. Avec ce livre comme à travers les activités de leur société Vindême, Aurélie Labruyère et Julien Gacon partagent leur enthousiasme avec les amateurs du monde entier, dans la conviction que le vin est à la fois un objet de culture et de luxe. Ensemble ils transmettent cette culture au fil d'expériences d'exception : dégustations privées, repas mémorables, conférences, fourniture de bouteilles de collections...

04/2021

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Littérature française

Un second souffle

- Style : roman feel good- Sujets : reconstruction après un deuil familial, bénévolat- Cadre : itinérance dans les coulisses de 5 grands festivals de l'Ouest (Vieilles Charrues et Festival Interceltique en Bretagne, Beauregard et Papillon de nuit en Normandie, Poupet en Vendée)Après le décès de sa soeur, Laura tente de se reconstruire sans succès. Elle ne parvient pas à pardonner à son aînée d'avoir choisi de passer ses dernières semaines de vie avec des inconnus, au coeur des festivals de l'Ouest. Pour aider sa fille à faire son deuil, Pascal l'inscrit sans lui dire au programme de bénévolat de 5 festivals. L'objectif, reconnecter Lauraà sa soeur par le biais d'un été pèlerinage au coeur des coulisses des plus grandes structures musicales de l'Ouest. Si au départ, la jeune femme trouve que ce voyage est une perte de temps qui n'aidera en rien son deuil, elle change petit à petit d'avis au contactdes bénévoles. Entraide, galères, rires, peines, joies et imprévus s'enchainent tout au long de son voyage pour faire comprendre à la jeune femme que la vie n'est pas un fragment de vie figé. Il évolue, se modifie et s'efface au gré des choix. Qu'il n'y a riende plus vivant qu'un été sur les routes à donner de son temps. Et c'est peut-être au fond ce que sa soeur désirait le plus, continuer de vivre jusqu'à la dernière seconde... Mais Laura arrivera-t-elle à lâcher prise et à se reconnecter une dernière fois à sa soeur ? Elle a un été pour le découvrir.

06/2022

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Autres

Cités N° 91/2022 : La causalité diabolique. Nouvelles figures

Editorial par Yves Charles ZARKA I – Dossier : La causalité diabolique : nouvelles figures Virginie TOURNAY, Présentation : Le marquage diabolique dans nos sociétés contemporaines Gérald BRONNER, L'anthropophobie : l'humain comme figure du mal contemporain Jacques MAURY DE SAINT VICTOR, Le mal blasphémateur et le retour de l'éloge de la censure Guy SAEZ, Diabolisation et dédiabolisation des cultures populaires Virginie TOURNAY, La plume du diable et les écarts de la nature Janine MOSSUZ, Le diable au corps Virginie TOURNAY, Entretien avec un prêtre exorciste (diocèse du sud-est de la France) Renée FREGOSI, Ces réactionnaires du diable ou le retour des religions séculières Pascal PERRINEAU, Les logiques du bouc émissaire en politique : usages et mésusages de l'anti-fascisme Avishag ZAFRANI, La diabolisation du juif : à partir du sentiment de dépossession II – Vie politique Valérie KOKOSZKA, Les deux sens du califat et la conversion du monde III – Vie intellectuelle Eric MARTY, Jacques Lacan et la question de l'écriture Michel MESSU, Les Studies ou le renoncement aux sciences sociales IV – Varia Romina PERNI, République, usage public de la raison et éducation chez Kant V – Recensions Patrick Desbois, La Shoah par balles, Paris, Plon, 2019, par Marc SAGNOL Thibaud Gibelin, Pourquoi Viktor Orbán joue et gagne. Résurgence de l'Europe centrale, Paris, Fauves Editions, 2020, par Philippe BOULANGER D. Monneron et R.-P. Droit (dir.), Ethique du grand âge et de la dépendance, Paris, Puf, 2020, par Jean-Pierre CLERO R.-P. Droit et C. Jeandel (dir.), Vie bonne et grand âge, Paris, Puf, 2021, par Jean-Pierre CLERO Hans Joas, La Foi comme option, Paris, Salvator, 2020, par Marie-Anne LESCOURRET

10/2022

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Musiques du monde

LA TRÒBA VOL.6 ANONIMES. LA TRÒBA VOL.6 ANONIMES 2023

LA TRÒBA, vol. 6, grande anthologie chantée des troubadours consacrée aux troubadours anonymes. Livre avec 2 CDs. Enregistré en l'abbaye de Fontfroide, octobre 2022, par Troubadours Art Ensemble - Direction Gérard Zuchetto Dans les chansonniers médiévaux qui font état de centaines de chansons, dont les 248 d'attribution nominative conservées avec la ligne mélodique du premier couplet, que nous avons déjà enregistrées dans leur intégralité, se trouvent des chansons dites "anonymes". Leur origine troubadouresque ne peut être certifiée. Ces chants et fragments sont disposés au hasard des brefs de parchemin qui furent eux-mêmes copiés, recopiés, puis assemblés en livres de chants. Ces témoignages des sans-noms, au nombre de trente-deux, sont d'un intérêt inégal mais ils représentent un autre trobar, sinon une autre vision de la chanson médiévale occitane. Et c'est en les chantant que nous pouvons en apprécier la valeur artistique. CANT / CHANT / VOICE Sandra Hurtado Ròs - Béatrice Pary - Antoni Madueno - Josep Benet ; Cédric Crespin - Léo Richomme - Gérard Zuchetto INSTRUMENTS Léo Richomme : oud, ney - Cédric Crespin : rebec, vièle - André Rochard : oud, vièle, ney, guiterne - Patrice Villaumé : tympanon, vielle à roue ténor - Bertrand Bayle : guiterne, citole - Laurence Fraisse : flûtes - Christophe Montet : percussions ; Véronique Condesse : harpe - Denyse Dowling : flûtes - Mathieu Rossi : tarota, veuze - Pascal Jaussaud : boha - Jérôme Viollet : percussions - Jean Pierre Dubuquoy : rebec, vièle - Patrice Brient : psaltérion - Guy Robert : oud, harpe, organetto. Gerard Zuchetto : chant et direction musicale, restitution des textes et traductions Sources : Robert Lafont, Ismaël de la Cuesta : Las Cançons dels Trobadors, IEO, Tolosa, 1979. Gerard Zuchetto : La Tròba, l'invention lyrique des troubadours XIIe-XIIIe siècles, Tròba Vox, Montséret, 2017.

02/2023

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Revues

Le français préclassique 1500-1650 N° 23/2021

Philippe SELOSSE : Préface Place et conscience du latin en français du Moyen Age à nos jours Oleg AVERYANOV, Camille BELLENGER, Yoan BOUDES, Jean CRUCHET, Peter NAHON et Adeline SANCHEZ : Introduction : Latin et français, latin ou français, latin en français ? Gilles SIOUFFI : Avant-propos Claire LAFOND-ZINE : Négation dite "explétive" en français et subordination négative en latin : mise en perspective et analyse Céline GUILLEMET-BRUNO : Traductions médiévales du Canticum canticorum : de la traduction à l'innovation poétique, dans les bibles de Macé de la Charité et de Guyart des Moulins Claire DONNAT-ARACIL : Traduire du latin au français dans les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci : conscience linguistique, conscience religieuse Vanessa OBERLIESSEN : La mythologie dans la poésie religieuse latine du XVIe siècle Daniel MELDE : Français ou latin ? La langue de la poésie épique en France (1500-1700) Giovanna BENCIVENGA : Faire le deuil de la disparition du latin dans le débat sur les langues vernaculaires au XVIIe siècle. Le cas des Entretiens d'Ariste et d'Eugène du Père Bouhours (1671) Pierre LYRAUD : Vers la particitation : les citations latines bibliques dans les Pensées de Pascal Conclusion Comptes rendus et notes de lecture Bauhin, Jean, 2020, Histoire notable de la rage des loups advenue l'an MDXC, Hélène C. Martin et Colette H. Winn (éds), Paris, Garnier [par Philippe Selosse] Cavallini, Concetta, 2019, Essais sur la langue de Montaigne. Théories et Pratiques, Bari, Cacucci Editore [par Violaine Giacomotto-Charra] Frazier, Françoise et Guerrier, Olivier (éds), 2018, La Langue de Jacques Amyot, Paris, Garnier [par Paul Gaillardon] Goux, Mathieu, 2020, Le Pronom-déterminant relatif lequel en français préclassique et classique (1580-1720), Paris, Garnier [par Claude Buridant] Index lexical

11/2021

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Thèmes picturaux

Voyages imaginaires. Train Zug Treno Tren

Préfaciers : Cesla Amarelle, Pascal Broulis, Bernard Fibicher, Tatyana Franck, Patrick Gyger, Chantal Prod'hom Dès l'été 2022, le nouveau quartier des arts PLATEFORME 10 contribuera à faire de Lausanne une capitale culturelle de premier plan. Train. Zug. Treno. Tren. Au croisement de la peinture, de la photographie et du design constituera l'exposition inaugurale de PLATEFORME 10, organisée conjointement par les trois musées (beaux-arts, photo, design). Pluridisciplinaire et transversale, l'exposition explorera les liens de parenté entre l'espace des musées et celui des gares (lieux de passages, de croisements et de rencontres) d'une part, entre l'expérience de la visite de l'exposition et celle du voyage en train (fenêtre sur le monde) d'autre part. Elle réveillera le passé de Lausanne, étape du mythique Venise-Simplon-Orient-Express, et elle annoncera son futur de noeud ferroviaire majeur au coeur de l'Europe. L'exposition est accompagnée de trois catalogues complémentaires, richement illustrés, disponibles séparément ou en coffret. Des textes d'historiens de l'art, de la photographie et du design, d'artistes et d'écrivains, portent des éclairages originaux sur la thématique du chemin de fer. Marco Costantini, conservateur au mudac (Musée de Design et d'Arts appliqués), est le commissaire de l'exposition "Rencontrons-nous à la gare" . Marc Donnadieu, conservateur en chef à Photo Elysée (Musée de la photographie), est le commissaire de l'exposition "Destins croisés" . Camille Lévêque-Claudet, conservateur au MCBA (Musée des Beaux-Arts), est le commissaire de l'exposition "Voyages imaginaires" . Textes rédigés par les commissaires des expositions et par divers historiens de l'art, de la photographie et du design.

06/2022

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Critique littéraire

Paul Valéry et l'Enfant d'Éléphant. [suivi de Flaubert le précurseur

Il est extrêmement difficile de dégager une oeuvre à l'apogée de sa renommée de la gangue de commentaires enthousiastes qui l'enferme et de la regarder comme "un événement neuf". C'est cette difficulté que Nathalie Sarraute a fait sentir dans son roman Les fruits d'or. C'est à elle qu'auparavant elle avait essayé de s'attaquer dans ces deux essais. Le premier, écrit après la mort de Paul Valéry, montrait combien la vénération sans la moindre réserve dont il était entouré, l'absence de toute discrimination rendait parfois déconcertante, décourageante la lecture de son oeuvre. L'irrespect dont elle fait preuve à l'égard de Valéry, il le lui aurait pardonné, lui qui a donné l'exemple dans sa façon de traiter Pascal. Quant à Flaubert, que les romanciers modernes considéraient comme "notre maître à tous", surtout par son attachement aux pures formes descriptives, Nathalie Sarraute, en relisant son oeuvre sans idées préconçues, a vu que c'est non pas Salammbô ou L'éducation sentimentale, mais Madame Bovary, où son style glacé, figé, verni s'accorde admirablement avec un univers tout en trompe l'oeil, qui a permis à Flaubert d'introduire pour la première fois dans la littérature ce qu'on a appelé plus tard " l'inauthentique " et d'ouvrir au roman et au théâtre un domaine jusque-là inexploré. Flaubert, qui rêvait aussi d'écrire "un livre sur rien, un livre sans attaches extérieures" n'est-il pas un des plus certains précurseurs de celle qui a réussi à saisir dans son mouvement la plus infime parcelle de vie psychique ?

01/1986

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Beaux arts

Ce que Cézanne donne à penser. Actes du colloque d'Aix-en-Provence, Juillet 2006

L'exposition Cézanne en Provence, qui en 2006 célébrait avec éclat, au musée d'Aix-en-Provence, le centenaire de la mort du peintre, était accompagnée d'un colloque intitulé " Ce que Cézanne donne à penser ". Car il importait de mesurer l'enjeu d'une œuvre picturale dont tous les peintres du XXe siècle se sont réclamés. Ce colloque pouvait paraître en infraction à la volonté même du Maître d'Aix pour qui "les causeries sur l'art sont presque inutiles ", et l'esprit philosophique un sujet de méfiance. Pourtant, quand il livre quelques confidences sur son travail de peintre, il parle lui-même de " lecture du modèle ", de " compréhension de la nature " et avoue " s'exprimer le plus logiquement" allant jusqu'à promettre : "Je vous dois la vérité en peinture." C'est donc que la peinture est par elle-même, à ses yeux, l'expression d'une pensée et non simplement l'expression d'un monde à figurer. Ce que Cézanne donne à penser ? La question est tout autre qu'une réflexion sur la peinture de Cézanne (ses références, ses enjeux picturaux, ses sujets, ses modes de représentation). Qui sait si Cézanne ne donne pas à penser la peinture elle-même ? Un siècle de création, de critique et d'analyse n'a pas permis d'élucider la question. Ces Actes réunissent des contributions de Jean Arrouye, Éric Bonnet, Alain Chareyre-Méjan, Jean Colrat, Denis Coutagne, Renaud Ego, Marc Fumaroli, Michel Guérin, Bruno Haas, Bernard Lafargue, Jean-Claude Le Gouic, Jean-Luc Marion, Marie José Mondzain, Jean-Pierre Mourey, Bernard Muntaner et Pascal Riou.

05/2008

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Romans historiques

Le chaste Fol

Pierre Quévaux, jeune orphelin élevé par ses grands-parents, fait la connaissance d'un étrange handicapé sur les rives du lac Percié, non loin de la forêt de Brocéliande ; d'écervelé qu'il était, mais à l'âme pure, il va se retrouver investi d'une mission, celle de sauver son tout nouvel ami d'une maladie incurable. La guérison inespérée aura-t-elle lieu, et Pierre retrouvera-t-il dans ce quidam, devenu son mentor, ce père qu'il n'a plus ? Le roman transpose le mythe de Perceval, dont Eschenbach avait fait Parsifal, au XXe siècle et en Bretagne dans une ville appelée Montsalvat : à l'instar du héros de Wagner, Pierre Quévaux va devenir intelligent en découvrant l'empathie, et il sera en cela initié par Viviane, une autre Kundry : Io Garin (dont le nom rappelle celui de Lohengrin soit Garin le Lorrain) souffre d'une plaie qui ne se refermera que grâce à l'intervention d'un graal moderne, la loge... Cette singulière légende, qui connaît une fin heureuse, est bâtie à la façon d'un opéra, et c'est d'ailleurs sur fond de musique lyrique que se déroule la trame, puisque Pierre Quévaux (Per-cheval) habite derrière le théâtre ; si l´on y entend répéter, outre Parsifal, des extraits de Cavalleria Rusticana ou du Faust de Gounod, c´est parce que l´action s´articule autour du mythe de Pâques. L'auteur, prenant modèle sur les plus grands opéras, joue les illusionnistes en faisant apparaître et disparaître Viviane à trois reprises, cette fée moderne à fonction de catalyseur, le tout sur fond de mythe pascal et de musiques entêtantes.

11/2021

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Philosophie

Le visage de Bachelard. (La philosophie est inscrite en chacun)

J'ai choisi de travailler un portrait de Bachelard pour retrouver son humanité, sa qualité de coeur, d'âme, ce qui est trop souvent absent dans les ouvrages traitant de ses travaux, ses livres. Fils de cordonnier, le chant des outils, le parfum des cuirs, l'attitude de l'artisan appliqué à faire et à parfaire son travail : le quotidien resta vivant en sa mémoire. Il n'avait pas oublié d'où il venait, l'admiration vient de là. Son humanité porte aussi la mort prématurée de son épouse, Jeanne, le 20 juin 1920. Marié le 8 juillet 1914, mobilisé le 2 août de la même année jusqu'au 16 mars 1919, il a vécu 38 mois dans les tranchées. De leur union est née une fille, Suzanne. On peut dire qu'en dépassant ses peines, son deuil, il est devenu un fin guetteur de la beauté de vivre et du monde. La poésie a été pour lui une matière lui donnant de vibrer et respirer l'Univers. "La sagesse, dit-on, a pour origine et pour creuset de savoir lutter". Au long de son oeuvre, Bachelard a plaidé pour "la liberté, les hautes valeurs morales". En écrivant "Le visage de Bachelard", peu à peu, s'est instauré un dialogue, s'est imposée une façon de maïeutique ouvrant à des réflexions sur la vie, l'amitié, l'amour, agressivité, égocentrisme, haine, racisme, "la mauvaise foi" selon Sartre, "l'illusion" selon Pascal. En outre, il ressort en rapprochant plusieurs de leurs pensées que Gaston Bachelard et Léonard de Vinci étaient et restent en parenté de génie. Benoît Aubierge.

04/2011

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Critique littéraire

Idées et visions et autres écrits polémiques, philosophiques et critiques, 1897-1923. Volume 1

André Suarès (1868-1948) est le plus méconnu des auteurs de sa génération, celle de Gide, de Proust, de Claudel et de Valéry. Il a pourtant été leur égal. Bergson, Ernst-Robert Curtius ou Paulhan ont salué en lui un maître. Condisciple à l'Ecole normale supérieure de Romain Rolland, Suarès partageait avec ce dernier une même passion pour la musique. Excellent pianiste, il a consacré à ses compositeurs favoris une série de portraits qu'on retrouve ici pour la première fois Mozart, Beethoven, Wagner, Debussy, Ravel. Et bien d'autres. Souffrant de la veulerie de son époque, Suarès, pour ne pas désespérer de l'homme, s'est raccroché aux grands créateurs Tolstoï et Dostoïevski, Shakespeare et Cervantès, Baudelaire et Pascal, Goethe et d'Annunzio. Tous, ils incarnent des valeurs, ils transmettent ce sens de la grandeur, lisible également dans l'architecture des villes italiennes ou dans certains paysages bretons. La violence avec laquelle il a combattu les dérives fascistes et antisémites de son époque n'a d'égale que celle de Zola, de Péguy ou de Bernanos. Engagé dans l'affaire Dreyfus alors qu'il n'avait que vingt ans, Suarès a été le premier à dénoncer la montée du nazisme. Ayant vécu la Première, puis la Seconde Guerre, il était persuadé que seule une Europe unie était capable de prévenir les folies meurtrières de la France et de l'Allemagne. Poète, essayiste, philosophe, voyageur, Suarès aborde tous les genres. Pour la première fois est donné ici un choix représentatif de son œuvre immense. La plupart de ses textes étaient devenus introuvables ; beaucoup sont restés inédits. Ils sont plus actuels que jamais.

09/2002

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Critique littéraire

Nouveaux Cahiers François Mauriac N° 24

Nouveaux Cahiers François Mauriac N° 24 (2016) LES CHEMINS DE LA CREATION "L'ART N'EST QUE L'OMBRE DES CHOSES A VENIR" Avant-propos, par Caroline Casseville Comment se débarrasser de Thérèse. Remarques sur la création romanesque chez François Mauriac, par Jacques Monférier Le laboratoire d'écriture mauriacien dans le manuscrit de La Fin de la nuit, par Pier Luigi Pinelli Des revues au recueil : Dramaturges de François Mauriac, par Elisabeth Le Corre . Mauriac pédagogue du droit dans Le Noeud de vipères, par Yann Delbrel Le fils témoin de la création du père, Le Temps immobile de Claude Mauriac, par Caroline Casseville Une école des Lettres dans les années 1930, Audiberti et ses mentors, par Jeanyves Guérin Cocteau et la création, variations autour de "la poésie de théâtre" , par Marie Cléren Ecrire signifie-t-il témoigner ou se faire comprendre ? Ferdinand Peroutka face à la postérité, par Marcela Pou ová Définir sa propre position au sein du champ littéraire : Marguerite Yourcenar et le roman historique, par Nicolas Di Méo Modiano : itinéraire d'un héritier des "années sombres" , par Jean Touzot L'écriture de la réconciliation dans l'oeuvre de Sylvie Germain, par Václava Bakesová L'écriture et ses ruses. Lecture de Chevrotine, roman d'Eric Fottorino, par Claude Lesbats La traduction comme découverte des chemins de la création, par Pavla Dole alová INEDIT Lettre de François Mauriac à sa mère, Claire Mauriac, présentation par Caroline Casseville VARIA Mauriac et Mitterrand, François de Guyenne et François de Saintonge, par Jean-Yves Perrot Maurice Barrès et François Mauriac, lecteurs de Blaise Pascal, par Fenghua Jin Publications 2015 L'année Mauriac 2015

04/2018

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Histoire de France

Port-Royal

Religion et politique s'entremêlent sans cesse au Grand Siècle. Parfois de façon dramatique : Louis XIV ordonne en i7io de raser l'abbaye de Port-Royal-des-Champs et de vider le cimetière de ses morts. A l'origine de cette histoire, une figure mythique : Angélique Arnauld. En 1602, elle n'a que dix ans lorsqu'elle est nommée abbesse, contre son gré, de ce monastère moyenâgeux perdu dans la vallée de Chevreuse. A dix-sept ans, prise d'un soudain désir de servir Dieu, elle décide de faire de l'abbaye le flambeau de la Contre-Réforme. Cette mission, elle va la mener à bien, corps et âme littéralement, pendant un demi-siècle. Sous l'influence d'éminents ecclésiastiques qui s'emparent de sa conscience tourmentée, Port-Royal devient le foyer du jansénisme. En ce siècle des héros et des saints, de nombreux Français sont favorables à un mouvement qui exalte les valeurs du christianisme primitif telles que saint Augustin était supposé les avoir définies. Parmi eux, La Rochefoucauld, madame de Sévigné, Pascal ou encore Racine. Les jansénistes sont-ils des moralistes intransigeants, des intégristes rétrogrades, les pionniers d'une pensée libre ? Le pouvoir ne se pose pas toutes ces questions en cette époque où se fabriquent l'honnête homme mais aussi l'absolutisme et le despotisme bureaucratique. Les jansénistes s'écartent de la ligne officielle, et cela suffit pour en faire une cible à abattre. Plusieurs papes soufflent sur le feu, car leurs intérêts rejoignent ceux du roi de France, et décrètent que le jansénisme est une hérésie. Port-Royal est certes détruit mais le jansénisme fera le lit des Lumières et de l'esprit de liberté.

10/2018

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Actualité et médias

Justice. Le ministère infernal

Trop people ou trop austère, théâtre de crises retentissantes ou chantier permanent de nouvelles réformes... le ministère de la Justice est décidément le ministère le plus risqué de la République. Mais comment fonctionne véritablement la place Vendôme? Comment peuvent cohabiter rigueurs judiciaires et exigences politiques? Comment se gèrent au quotidien les affaires, les magistrats, les prisons et surtout la crise de confiance qui frappe l'institution ? Quelle philosophie en retiennent ceux qui y sont passés? Les témoignages inédits de quinze gardes des Sceaux, des plus hauts magistrats français et d'hommes de l'ombre constituent les moments forts de cette enquête, une visite du ministère qui conduit dans les coulisses de la Justice et jusqu'à l'Elysée où l'actuel conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy, surnommé " le ministre bis ", s'exprime pour la première fois. Après leur plongée - toujours brutale - dans la machine Justice, les gardes des Sceaux se confient. Michèle Alliot-Marie s'amuse des différences avec la place Beauvau. Rachida Dati admet les tensions de son arrivée. Pascal Clément révèle des scènes vécues au plus fort de l'affaire Clearstream. Dominique Perben détaille ta crise d'Outreau vue du ministère. Marylise Lebranchu ainsi qu'Élisabeth Guigou racontent les réformes sacrifiées sur l'autel de la cohabitation et leurs découvertes poignantes de la prison. L'histoire retient encore l'hélicoptère envoyé vers l'Himalaya, le cauchemar de l'affaire Urba, les réformes mises en oeuvre par Robert Badinter, les chantiers lancés par Albin Chalandon ou les regrets de Pierre Arpaillange. Tous découvrent - et racontent - petits et grands secrets d'un ministère aussi infernal que passionnant.

10/2009

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Jardinage

Louis Benech, douze jardins ailleurs

Louis Benech est venu au jardin par amour des plantes. Après des études de droit, il part travailler en Angleterre comme ouvrier horticole dans les célèbres pépinières Hillier. Passionné par ce qu'il y apprend, il rentre en France et devient jardinier dans une propriété privée de Normandie. En 1985, il entame sa carrière de paysagiste. Cinq ans plus tard, il est chargé, avec Pascal Cribier et François Roubaud, du réaménagement de la partie ancienne du jardin des Tuileries. Il est lancé. Depuis, il a conçu et réalisé plus de 400 projets, publics et privés. De la Corée au Panama, au Canada, aux Etats-Unis, en Grèce ou au Maroc. Travaillant essentiellement pour des particuliers, il a également eu comme commanditaires de grandes entreprises telles qu'Axa, Hermès ou Suez. Il a aussi travaillé sur de nombreux jardins établis comme les jardins de l'Elysée, du Quai d'Orsay, le Palais d'Achilleion à Corfou, le domaine de Chaumont-sur-Loire. On lui a aussi récemment confié la promenade paysagère du quadrilatère des Archives Nationales à Paris et a réalisé pour le Château de Versailles l'aménagement paysager du Bosquet du Théâtre d'Eau. Pour chacune de ses réalisations Louis Benech s'attache à créer une véritable harmonie entre le projet paysager et l'environnement architectural ou naturel du site. Idéalement, il souhaiterait qu'on ne devine pas qu'il y est intervenu... Une attention particulière est portée sur la façon la plus économique de garantir la pérennité de ses jardins. L'éditeur et le journaliste Eric Jansen ont imaginé un ouvrage élégant et accessible afin de rendre compte de ce travail tout en délicatesse.

08/2020

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Littérature française

Ainsi parlait Marcel Proust. Dits et maximes de vie

Proust est à lui seul, a-t-on dit, toute la littérature comme Bach est à lui seul toute la musique. On trouve en son oeuvre toute la modernité, et toute la tradition classique. On sait le goût qu'il avait des moralistes comme Pascal, La Rochefoucauld ou La Bruyère. Bernard de Fallois, l'un des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre de Proust, a publié dans son Introduction à la Recherche du temps perdu un large choix de maximes et de pensées de Proust, qui atteste qu'il est aussi, dans la concision et la lucidité, le parfait continuateur des moralistes du Grand Siècle. Au reste voulait-il vraiment écrire un roman ? " J'ai trouvé plus probe et plus délicat comme artiste, écrit-il à Jacques Rivière en 1914, de ne pas laisser voir, de ne pas annoncer, que c'était justement à la recherche de la Vérité que je partais, ni en quoi elle consistait pour moi [...] Ce n'est qu'à la fin du livre, et une fois les leçons de vie comprises, que ma pensée se dévoilera. " Quelles sont donc ces essentielles " leçons de vie " ? A travers l'imposante masse de l'oeuvre de maturité, des textes de jeunesse et de la correspondance, ce nouveau volume de la collection Ainsi parlait le fait clairement apparaître. Quelle sont les sources de cette pensée ? On s'en tient souvent à son lien familial avec Bergson, c'est oublier qu'il a suivi lui-même des études de philosophie à la Sorbonne et que, admirateur de Wagner, il s'est également passionné, comme le montre la préface du présent volume, pour la philo-sophie allemande, de Schelling à Schopenhauer.

01/2021

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Psychologie, psychanalyse

Avant que d'être hommes

Nous avons tous été enfants avant que d'être hommes, se désole Descartes : être enfant, c'est être trompé. Les modernes, avec Rousseau, inventent alors une enfance à la mesure de leur rêve, font de l'enfant le lieu sacré de la liberté de l'homme. Conséquence : éduquer devient un devoir, un impératif catégorique, puis droit, universel, indiscuté. Une promesse, dit Hannah Arendt. Qui se risque aujourd'hui à soutenir la promesse moderne d'éducation rencontre, non l'innocence de l'enfance mais l'impossible de l'infans, du sans nom. L'enfance, de plus en plus ouvertement, refuse la béatification dont elle est l'objet. L'éducateur - le parent, l'enseignant - affronte son échec. L'expérience de l'échec est douloureuse lorsqu'on en récuse la raison. Œdipe a toutes les raisons d'ignorer la cause de la peste qui ravage son royaume. Il veut savoir, cependant. Quand il sera convaincu que personne d'autre que lui-même n'est cette cause, il fixera ses yeux sur l'inconcevable sans nom qu'il est et que l'oracle avait dit. Eduquer, c'est avoir affaire au dire infans, inéduquable, qui se transmet malgré soi. Un métier de l'impossible, affirme Freud. Impossible n'est pas impraticable ; mais de l'idéal promis, un infans - en moi, en l'autre - toujours se rira. Ce livre propose une analyse, sans nostalgie, de la crise de l'éducation moderne et fait entendre, dans la secrète confrontation au démon de la lecture d'un Sartre ou d'un Pascal Quignard, une " réson " de cet avant qui dure encore...

07/2000

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Actualité et médias

Tracts de crise. Un virus et des hommes 18 mars/11 mai 2020

Les "Tracts de crise" ont paru en édition numérique durant le confinement, tous liés à la circonstance de la crise épidémique. Leur recueil ne prétend rien résumer ; mais il dit beaucoup sur notre temps, sorti de ses gonds pendant des mois. L'événement a agi comme un "grand révélateur", individuel et collectif, dont ces "Tracts" seront la trace durable. Chacun pourra comprendre que seuls entre quatre murs, nous n'étions pas seuls au monde. C'est une bonne nouvelle, dont il faudra se souvenir. Avec les textes de Régis Debray, Erri De Luca, Cynthia Fleury, Danièle Sallenave, Pierre Bergounioux, Stéphane Velut, François-Henri Désérable, René Frégni, Didier Daeninckx, Arthur Dreyfus, Patrick Kéchichian, Pascal Ory, Michel Crépu, Johann Chapoutot, Pierre Jourde, Vincent Raynaud, Antoine Garapon, Arthur Dénouveaux, Thierry Laget, Claire Fercak, Alain Badiou, Erik Orsenna, Amaury Nauroy, Adèle Van Reeth, Etienne Klein, Anne Sinclair, Alain Borer, Philippe Videlier, Annie Ernaux, Ingrid Astier, Frédéric Boyer, Alexandre Postel, Nancy Huston, Jean-Paul Demoule, Alessandro Baricco, Tsolag Paloyan, David Rochefort, Arundhati Roy, Gilles Paché, Chloé Morin, Marion Muller-Collard, Christian Debry, Patrice Franceschi, Gwenaëlle Aubry, Anne Nivat, Gustave Koenig, Claire Chazal, Thomas Snégaroff, Alya Aglan, Anna Hope, Fabrice Humbert, Edgar Morin, Carole Fives, Pierre Assouline, Daniel Fieschi, Michaël Ferrier, Jean-Yves Chevalier, Catherine Cusset, Bruno Tertrais, Liu Zhenyun, Louisa Hall, Bruno Le Maire, Christophe Rioux, Jacques Drillon, Daniel Cohen, Sylvain Tesson ainsi que d'albert Camus, Guillaume de Machaut et Simone Weil. Traductions de Danièle Valin, Vincent Raynaud, Irène Margit, Marie-Pierre Gracedieu, Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Geneviève Imbot-Bichet. Avant-propos d'Alban Cerisier. Les bénéfices de cet ouvrage sont versés intégralement à la Fondation de l'AP-HP pour la Recherche.

06/2020

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Revues

Mook Reporters d'Espoirs

"Ensemble, on va plus loin" 144 pages de reportages sélectionnés pour vous ! Pour explorer les initiatives qui font avancer le monde et ouvrir les coulisses de l'information qui donne envie d'agir ! Des reportages, interviews, chroniques pour mettre à l'honneur : - Des histoires et acteurs de solutions concrètes qui améliorent la vie, l'économie, l'écologie. - Des récits de journalistes et grands reporters qui vous racontent leur métier, vous ouvrent les coulisses de la "fabrique" de l'information et des nouveaux médias. Une nouvelle thématique à chaque numéro. Une revue qui s'ouvre aux idées qui rassemblent, aide à se projeter et aiguise curiosité, créativité, envie d'agir. Pour changer de regard sur l'actualité. Vous allez ainsi cotoyer dans ce numéro des aventures aussi variées que... Des entrepreneurs marseillais faisant de la "ville à problèmes" une capitale des solutions ; Des étudiants engagés à faire revivre un village des Alpilles ; Des personnes qui renouent avec le goût du travail grâce à l'artisanat et au patrimoine architectural ; Des médecins qui perfectionnent l'art de coopérer en s'initiant au pilotage (virtuel) d'un avion ; ... et moult initiatives et personnalités qui s'engagent pour le bien commun, résolvent concrètement des problèmes de société, améliorent notre vie quotidienne. Entrez dans les coulisses de l'information : journalistes, réalisateurs, artistes, nouveaux médias, vous expliquent leur métier, leurs passions, le pourquoi de leurs choix éditoriaux, et partagent les initiatives qui les motivent. JR, l'artiste invité de ce premier numéro, sublime l'espoir avec une série de photographies révélant le "faire ensemble" lles & Ils sont aussi de l'aventure : Philippe Starck, Eva Roque, Pascal Lemaitre, CharlElie Couture, Sophie Jovillard, François Saltiel, Gaspard Koenig...

10/2022

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Football

José Arribas. La fabuleuse histoire du football à la nantaise

Football Club de Nantes, juin 1960, l'entraîneur, Karel Michlowski, une pointure, avec qui le RC Lens fut vice-champion de France en 1956 et 1957, veut recruter de grands joueurs ("Je n'ai pas envie de perdre mon temps"). Le club refuse. Michlowski s'en va. Et Nantes recrute José Arribas, un inconnu, entraîneur-joueur du club de Noyen-sur-Sarthe (2 000 habitants, 6è division...) ! Débute alors un parcours inouï, avec des épreuves réputées insurmontables (défaite 2-10, opposition du Bureau du club, etc.), mais Arribas façonne une équipe constituée de joueurs de la région "sans palmarès et sans gloire" , il invente un nouveau football, le "Jeu à la nantaise" , une référence durable en France et au-delà, et il enclenche un cycle superbe dans l'histoire du club : montée en 1è division, champion en 1965, 1966 et 1973, maintien dans l'élite pendant 44 saisons consécutives, record qui ne sera battu que très récemment par le PSG, avec d'autres moyens... Arribas entraînera également l'OM, Lille, et l'équipe de France. Quels sont les ingrédients de cette magnifique histoire ? Qui est Arribas ? Qu'est-ce qui, au FC Nantes, rend cette histoire possible ? Quelles différences avec le rival stéphanois ? Quels enseignements pour le football d'aujourd'hui ? Pour la gestion des clubs ? Pour leur relation avec leur territoire ? Quelles propositions pour réguler les dérives qui menacent le football de club ? Comment comprendre la fascination universelle exercée par le football ? Quelles relations entre les sportifs et la grande Histoire ? Préface Christian Gourcuff, avant-propos de Guy Roux, postface Jean-Pascal Gayant

03/2021

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Finances publiques

Revue française de finances publiques N° 161, février 2023 : Les finances locales 40 ans après les lois de décentralisation

SOMMAIRE - RFFP N° 161 - Février 2023 Editorial : Placer le citoyen au coeur du pouvoir financier public, par Michel Bouvier LES FINANCES LOCALES 40 ANS LES LOIS DE DECENTRALISATION Les finances locales et la décentralisation, destins liés ou croisés ? , par Alain Pariente Quel modèle de gouvernance financière locale pour demain ? , par Michel Bouvier Lever les malentendus persistants autour de la clause de compétence générale, par Matthieu Rouveyre Le rôle des nouvelles figures normatives dans l'évolution des rapports entre l'Etat et les collectivités territoriales, par Pascal Combeau La voie girondine, par Jean-Luc Gleyze Questions et dialogues, par Etienne Douat L'intercommunalité, levier de la transformation des finances locales ? , par Loïc Levoyer Les garanties en finances locales, par Matthieu Houser Mutation(s) de la fiscalité locale française : évidences ou incertitudes ? , par Aurélien Baudu Les CRC, acteurs renouvelés du contrôle local, par Danièle Lamarque L'adaptation de l'administration des finances à la décentralisation, par Michel Le Clainche Les enjeux financiers de la décentralisation des routes nationales suite à la loi "3DS" , par Jean-François Calmette CHRONIQUE DE GOUVERNANCE FINANCIERE LOCALE L'évaluation au chevet de l'action publique, par Gaëlle Roman et Quentin Baron CHRONIQUE DE GOUVERNANCE FINANCIERE PUBLIQUE COMPAREE Performance macroéconomique et réformes de la gestion des finances publiques en Afrique sub-saharienne. Leçons tirées d'une analyse typologique basée sur les résultats PEFA, par Dominique Bouley, Gentiane Haesbroeck et Luc Leruth La contribution de la juridiction financière à la restauration de l'orthodoxie financière publique au Bénin, par Dr. Aymar Binassoua CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Gilbert Orsoni II. - Vient de paraître

02/2023

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Sociologie

Revue Française de Sociologie T63-2

Quels sont les effets du schéma de classe d'emploi élaboré lors de la récente rénovation de la nomenclature socioprofessionnelle des enquêtes de la statistique publique en France ? Thomas Amossé, Joanie Cayouette-Remblière et Julien Gros reviennent sur la construction de cette grille et montrent, à partir de plusieurs enquêtes, que ce schéma permet de renouveler la description de la société française. L'action éducative des lycées peut-elle être évaluée correctement alors que la mesure repose depuis ses origines sur une erreur méthodologique ? Fernando Núnez-Regueiro et Pascal Bressoux interrogent les limites de la mesure de la valeur ajoutée des lycées (IVAL) à partir de l'étude de l'action éducative des lycées de l'académie de Grenoble et proposent des stratégies d'estimation alternatives. A partir d'un corpus de plus de 70 entretiens, Cécile Thomé étudie les conditions comme les modalités de la spontanéité sexuelle. Elle montre que même si les pratiques sexuelles des hommes et des femmes se sont rapprochées, les représentations genrées du fonctionnement du désir persistent. Ces représentations naturalisent un désir subalterne du côté des femmes, auquel répondrait un "besoin" sexuel permanent du côté des hommes. Alors que la pandémie de covid-19 a profondément bouleversé les protocoles de recherche en sciences sociales, Rébecca Lévy-Guillain, Alix Sponton et Lucie Wicky examinent les façons dont l'entretien à distance transforme le mode de production des connaissances dans les recherches adoptant une démarche biographique. Cette note méthodologique souligne que l'arbitrage entre distanciel et présentiel doit résulter d'une réflexion qui tienne compte de la question de recherche comme des mécanismes sociaux étudiés.

03/2023

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Notions

La fin des phénomènes

La fin des phénomènes n'est pas la fin du monde. Seulement l'essoufflement d'un monde. C'est la dissipation, que l'ère numérique a précipitée, du mode d'évidence propre à la représentation comme relation franche d'un sujet à des objets. Ceux-ci ne sont plus perçus ni pensés comme des "entiers" , car ils sont soumis à des processus de réduction (dissolution) qui n'ont de cesse de dynamiter l'unité clairement dessinée qu'ils présentaient tant pour l'esprit que pour la sensibilité. En ce sens, la fin des phénomènes désigne simultanément l'invalidation de la métaphysique, dans la mesure où celle-ci oppose en les appariant les sensibles et les intelligibles : deux classes d'objets corrélés dans leur séparation. La crise de l'objet est le dernier avatar de la déconstruction du sujet. Si le phénomène est ce qui ap-paraît, la Figure est ce qui trans-paraît. Elle n'est pas seulement image, mais événement, dans lequel l'annonce est voilée, obligeant à l'interprétation. Tertullien ne dit-il pas de la figura qu'elle est aussi umbra ? A un monde de l'évidence tranchant sur l'opacité qui l'environne, se substitue ainsi l'univers unique d'une transparence ombreuse. La Figure en tant qu'image vérace, est selon l'auteur, l'instrument de pensée qui, après la fin des phénomènes, rebat radicalement les cartes héritées de la métaphysique (le chôrismos platonicien, soit la participation dans la séparation du sensible à l'intelligible) en s'inspirant à la fois de sources chrétiennes (Pascal) et de l'oeuvre de Rainer Maria Rilke, poète et penseur de la Figur.

02/2024

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Poésie

Les champs magnétiques. S'il vous plaît. Vous m'oublierez

"Lorsque, au printemps de 1919, André Breton et Philippe Soupault conçoivent et expérimentent la méthode d'écriture d'où naîtront non seulement Les Champs magnétiques mais deux pièces de théâtre : Vous m'oublierez et S'il vous plaît, sans compter nombre de textes automatiques, l'un a vingt-trois et l'autre vingt-deux ans. Au même âge, Rimbaud venait de rompre avec la poésie ; Isidore Ducasse s'arrachait aux Chants de Maldoror et affrontait cette Préface à un livre futur par quoi se donnent les Poésies. En 1918, Breton et Aragon, encore mobilisés, se portaient régulièrement volontaires, à l'hôpital où ils étaient affectés, pour assurer la garde de nuit et là, des heures durant, se lisaient à voix haute les psaumes démoniaques du Comte de Lautréamont. L'année suivante, Breton recopie, à la Bibliothèque nationale, l'exemplaire unique des Poésies, qui sont publiées en avril, dans le n° 2 de Littérature, revue qu'il vient de fonder avec Aragon et Soupault. On serait tenté de penser que, dans l'esprit des "scripteurs", Les Champs magnétiques sont précisément ce "livre futur" annoncé, au seuil de la mort, par le jeune Ducasse. En un sens, en effet, ils répondent à l'injonction de l'initiateur : "La poésie doit être faite par tous. Non par un". Par-delà les Poésies, les Champs se mesurent aux Chants. L'outrance rhétorique perverse et savante de Maldoror, la sécheresse pseudo-conformiste de Ducasse retournant Pascal et Vauvenargues comme on dépouille un lapin, instituent, dans leur apparente opposition, une zone d'extrême turbulence d'où peut jaillir, sans entraves ni scrupules, la voix automatique". Philippe Audouin.

09/1971

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Droit

Les mutations de la justice pénale internationale ?

L'organisation de la poursuite des responsables de crimes de masse se présente comme un phénomène contemporain, multidimensionnel et incertain. Un phénomène contemporain car si l'on met de côté le précédent controversé - mais néanmoins précieux - des Tribunaux militaires internationaux au sortir de la Seconde Guerre mondiale (Nuremberg et Tokyo), la justice pénale internationale est née il y a vingt-cinq ans seulement, lorsque le Conseil de sécurité créa le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Un phénomène multidimensionnel puisque, depuis la "renaissance" de la justice pénale internationale en 1993, ce sont trois générations de juridictions qui ont été inventées. Les deux Tribunaux pénaux internationaux (ex-Yougoslavie et Rwanda) ; neuf juridictions dites hybrides, mêlant aspects de droit interne et de droit international ; et une juridiction pénale internationale permanente, la Cour pénale internationale (CPI). Un phénomène incertain enfin car si la CPI s'affirme ainsi comme la pièce centrale de la justice pénale internationale, si elle fait pleinement partie du paysage institutionnel international, elle peine à correspondre à l'idéal du glaive et de la balance. Cet ouvrage, qui reprend les actes des troisièmes journées de la justice pénale internationale tenues à Paris 2 début 2018, revient ainsi sur plusieurs des mutations contemporaines du phénomène (la fermeture du TPIY, le bilan de la CPI vingt ans après la conclusion du Statut de Rome, le développement de certaines expériences nationales ou mixtes). Il rassemble les contributions de Bruno Cotte, Lara Danguy des Déserts, Emmanuel Decaux, Aurélia Devos, Joël Hubrecht, Philippe Kirsch, Flavia Lattanzi, Catherine Mabille, Frédéric Mégret, Remy Ourdan, Virginie Saint-James, Damien Scalia, Pascal Turlan et Muriel Ubeda-Saillard.

11/2018

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Sociologie

La méthode. Tome 6, Ethique

Ce sixième et dernier volume de La Méthode constitue le point d'arrivée de la grande œuvre d'Edgar Morin, traduite et reprise en édition de poche dans de nombreux pays. Cette œuvre a fait de la complexité un problème fondamental à élucider et traiter ; depuis, elle a fait école et suscité un mouvement pour " réformer la pensée ". Dans ce tome 6, le plus concret et, peut-être, le plus accessible, l'auteur part de notre crise contemporaine, proprement occidentale, de l'éthique et y revient en finale après un examen à la lois anthropologique, historique et philosophique. Si le devoir ne peut se déduire d'un savoir, le devoir a besoin d'un savoir. La conscience morale ne peut se déduire de la conscience intellectuelle. mais elle a besoin de la conscience intellectuelle, c'est-à-dire de pensée et de réflexion. En effet, la bonne intention risque de déterminer des actions mauvaises et la volonté morale d'avoir des conséquences immorales. D'où la pertinence du précepte moral de Pascal : " travailler à bien penser ". Faire son devoir n'est souvent ni simple ni évident, mais incertain et aléatoire : c'est pourquoi l'éthique est complexe. Au-delà du moralisme comme au-delà du nihilisme, l'auteur, plutôt que de céder à la prétention classique de fonder la morale, cherche à en trouver et régénérer les sources dans la vie, dans la société. dans l'individu, étant donné que l'humain est à la fois individu/société/espèce. Il traite des problèmes permanents mais sans cesse aggravés de la relation entre éthique et politique, science et éthique.

11/2004