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Allain Glykos

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Bibles

Soyez transformés. Jean 13 à 21

"Oui, vraiment, je vous l'assure, vous allez pleurer et crier votre douleur, tandis que les hommes de ce monde jubileront. Oui, vous serez accablés de tristesse, mais votre tristesse se changera en joie." (Jean 16 : 20) Comment prier, comment servir, comment vaincre le mal, comment aimer : Jésus a enseigné aux disciples ces leçons intemporelles. Son enseignement, qui s'est appuyé sur des expériences pratiques et des paraboles marquantes, a aussi trouvé un écho dans le coeur des multitudes. Mais ce qui ressort le plus clairement de Jean 13-21, c'est l'enseignement de Christ sur le pouvoir transformateur de la joie. Comment obtenir la joie et ne pas la laisser réchapper ? Plus les disciples passaient de temps avec Jésus, plus leur amitié se renforçait. Plus leur amitié s'approfondissait, plus ils ressemblaient à Jésus. C'était une période de préparation au règne du Saint-Esprit, qui allait habiter en eux et les réconforter. C'était une période de préparation à leur appel, le grand ordre de mission. Nous sommes transformés à mesure que nous prenons au sérieux les enseignements de notre maître, Jésus-Christ. A mesure que nous nous attachons à la vraie joie que lui seul peut offrir. Cet appel n'a pas changé depuis. "Jésus est venu ramener les gens à la vie : la vie éternelle, la vie en abondance que lui seul peut offrir" (W. Wiersbe). Oui, nous serons transformés, car Christ a triomphé.

09/2023

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Littérature anglo-saxonne

Le rat d'égout

On est allés fureter dans Sabang Street, en bas de l'hôtel. Le trottoir, normalement réservé aux piétons, était bordé de marchands ambu- lants avec leurs éternels plats du soir qui baignaient dans l'huile. "Tu voulais quoi, déjà ? - Du mie goreng et du bakso. Tu veux pareil ? " j'ai demandé, surpris. Il a hoché la tête. On a continué, l'oeil sur les cartes. Tous les passants nous regardaient mais je m'en fichais. Les étrangers attirent les regards, rien de plus na- turel. Mais la différence qu'incarnait Eliot allait au-delà de l'ordinaire. Les gens qui nous voyaient passer avaient dans les yeux un mélange d'amour, d'admiration, de fascination et de crainte. Car il n'était pas seulement blanc : tout le monde le prenait pour une star. Encore une conséquence de notre histoire hollandaise et de l'influence du cinéma américain. A croire que ça agit sur nous inconsciemment ! J'ai eu envie de crier qu'Eliot portait des chaussettes trouées. Qu'il était comme tout le monde. Roni, jeune écrivain indonésien dont le premier roman a eu un éphémère succès, tombe amou- reux d'Eliot, un agent littéraire français invité pour un festival à Jakarta. Entre eux se noue une intimité ambiguë qui fait toute la matière de ce nouveau roman, écrit en partie en Europe où l'auteur part faire une tournée promotionnelle inattendue.

01/2023

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Communication - Médias

Alternatives économiques. Quatre décennies au service de l'information citoyenne

A l'occasion des 40 ans d'Alternatives économiques, le spécialiste des médias Jean-Marie Charon retrace l'aventure d'un mensuel original à bien des égards dans le paysage de la presse française. " Il fallait être fou pour lancer un magazine critique dans ce pays où la gauche déteste l'économie et où l'économie déteste la gauche ! " C'est par cette formule amusée que Philippe Frémaux, l'une des grandes figures de l'histoire d'Alternatives économiques, résumait l'entreprise initiée en novembre 1980 par Denis Clerc, un professeur de sciences économiques et sociales de Dijon. Et pourtant... En quelques années seulement, le magazine allait devenir une publication de référence dans son domaine, touchant un public de plus en plus large de citoyens, de professeurs, lycéens et étudiants. Jean-Marie Charon retrace les nombreuses tempêtes que le vaisseau Alternatives économiques a su traverser dans un secteur qui a connu plusieurs transformations profondes au cours de ses quatre décennies d'existence, tout en s'attachant à dévoiler la recette de son succès tenace. Celui-ci tient à un savant mélange d'ingrédients : indépendance et enthousiasme, ligne éditoriale audacieuse, proximité avec ses lecteurs, modèle économique original, capacité à renouveler sa formule et à s'approprier les évolutions technologiques... Alors que s'ouvre une ère pleine de défis, il y a fort à parier qu'Alternatives économiques, revitalisé par l'arrivée au commandes d'une nouvelle génération, continuera à remplir sa mission d'information citoyenne.

01/2022

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Littérature française

Le Pyjama bleu

"Premier jour d'écriture. Dans ma cellule qui me sert de chambre, à l'écart de tous les regards, j'ai décidé de passer à l'action. Tout a commencé un samedi après-midi de pluie. On s'était disputé avec mon ami, il était parti au rugby et moi, déjà déprimée, j'avais décidé d'en finir. J'ai goulûment avalé, mâché, bu tout ce qui portait une étiquette rouge sur une boîte de médicaments, je me suis couchée apaisée : tout allait s'arrêter, enfin. Je me suis réveillée le mardi dans un hôpital psychiatrique des Pyrénées-Orientales en pyjama bleu, encore en train de digérer ma potion magique. Ce n'était ni l'enfer ni le paradis, alors pourquoi ici ? Il m'a fallu jusqu'au week-end pour comprendre". Bilan de vie tout autant que procès de soi, texte exutoire mais aussi reflet de la réalité psychiatrique, Le Pyjama bleu relate un parcours de femme et de mère puissante qui finit malheureusement par plier sous le poids des combats, par déraper et connaître une expérience effroyable et limite. Autobiographie qui se confronte aux êtres qui ont déçu, qui dit ceux qui manquent et ceux qui sont de précieux appuis, le récit de Valérie balance entre souvenirs heureux et instants de fragilité, invincibilité et vulnérabilité, confiance et doutes... et prend ainsi tantôt les accents d'un cri, tantôt ceux d'un chant à la vie.

07/2014

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Histoire de France

Sur les traces du père... Questions à l'officier tué en Algérie

Il n'est de devoir de mémoire sans devoir de vérité. C'est ce qui a guidé l'auteur dans ce récit émouvant. Ancien journaliste à La Croix, puis à La Vie, Jean-Claude Escaffit revisite de façon vivante toute la guerre d'Algérie, à partir d'une histoire singulière. Il est parti sur les traces de son père, tué en Petite Kabylie. Un demi-siècle après ! Pourquoi de l'enfance à la retraite, ai-je traversé les strates du temps, sans chercher à en savoir davantage sur ton rôle d'officier dans cette guerre ? Etais-je prêt à prendre le risque de faire vaciller ton piédestal de héros familial ? L'auteur a fouillé les archives, a recueilli de nombreux témoignages, des deux côtés, a fait le voyage en famille dans une zone contrôlée aujourd'hui par les djihadistes. Et par un incroyable hasard a rencontré l'un des meurtriers du capitaine Escaffit, chef de poste SAS, dont la mort lui avait été annoncée. Quand il a entrepris ce récit, l'auteur ne savait pas ce qu'il allait trouver au bout du chemin. Un chemin bordé de larmes, de révélations bouleversantes, mais balisé par une étonnante chaîne algérienne de solidarité. A la veille du 60ème anniversaire d'un conflit resté traumatisant, ce récit passionnant (qualificatif ?) veut être, un message de réconciliation et de paix de part et d'autre de la Méditerranée.

10/2014

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Science-fiction

Kalix, la malédiction de la loup-garou

Kalix, une jeune loup-garou dépressive, anorexique, déscolarisée et accro au laudanum, est toujours en fuite. Plus jeune fille du Thane du clan des loups-garous MacRinnalch, injustement tenue pour responsable de la mort de son père, elle a été bannie d’Écosse afin de maintenir la paix fragile qui règne à la cour. À Londres, où elle se morfond d’ennui, son quotidien est loin d’être rose. L’amour de sa vie doit vivre dans la clandestinité et ses ennemis augmentent en nombre de jour en jour. Daniel et Lune, ses deux amis humains, font ce qu’ils peuvent pour la nourrir, la distraire et permettre à Kalix de demeurer incognito. D’ailleurs, qui pourrait reconnaître un loup-garou dans un programme de rattrapage pour décrocheurs du secondaire ? Mais des résurgences sa vie antérieure viennent troubler le quotidien neurasthénique de Kalix. Sur les braises d’un ancien amour, étouffé car il allait à l’encontre des principes du clan, se produit un drame qui réveille Kalix la sanguinaire : l’heure de la vengeance a sonné... Martin Millar est un génial créateur d’univers décalés. Kalix, la malédiction de la loup-garou est peuplée de personnages sortis tout droit de son imagination : des stylistes loup-garous, des transformistes loups-garous, des loups-garous névrotiques, psychotiques ou obsédés sexuels croisent des fées, des Élémentaux de feu, et de bons vieux êtres humains emportés malgré eux dans des aventures toujours plus vertigineuses.

10/2013

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Littérature française

New York, petite Pologne

J'allais faire un tour du quartier tous les matins, je venais d'arriver, je m'éloignais progressivement de ma rue de façon géométrique, ajoutant des carrés aux carrés en me repérant aux affiches et à d'autres détails ; je n'avais pas de cartes, je ne voulais pas faire touriste. Elle a fini par me demander d'où je venais, une question qui a présidé à toutes les rencontres que j'ai faites, une entremise polie de la curiosité pour m'aborder. Quand ça me cassait les pieds je répondais de Pologne, d'Europe de l'Est, les communistes quoi et ça refroidissait, c'était crédible ; tout de suite ça faisait moins européen. J'ai aussi été italienne, mais enfin, française, c'était ce qu'il y avait de mieux. Lorsque la narratrice arrive à New York, dans les années quatre-vingt, elle n'y connaît personne. Pas à pas, elle va découvrir la ville. Rien ne semble l'effrayer ni même l'étonner : ce monde nouveau, elle l'appréhende à sa manière tranquille, sensitive et sensible. Arpentant New York comme la campagne de son enfance, c'est-à-dire ouverte à toutes les surprises et à tous les possibles, attentive aux détails, aux choses et aux individus... Avec son style inimitable, fait de fragments de sa vie quotidienne, tantôt cocasses tantôt émouvants, Emmanuelle Guattari dresse le portrait iconoclaste d'une New York très personnelle.

01/2015

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Littérature française

Blanès

"Et si on allait à Blanès ?" C'était mon idée. Je l'avais lancée le samedi 10 mars vers onze heures du matin, après mes deux cafés, consciente de ce que je disais et aussi du fait que je le disais pour lui faire plaisir, sans soupçonner une seconde que cette phrase innocente serait celle qui me ferait chuter tout au fond du gouffre où je suis. Pourtant des phrases, j'en ai dit. J'ai trop dit "je t'aime" alors que je savais que cela le fatiguait, j'ai dit des choses intelligentes aussi, puis des conneries comme tout le monde. Mais je n'aurai pas survécu à cette phrase-là. Samuel a répondu pourquoi pas ? Ça te dirait ? J'ai dit oui ça me dirait, on n'est jamais allés à Blanès, ce n'est pas si loin, une heure en voiture depuis Barcelone, à peine plus. On s'est mis d'accord, on irait le lendemain. Le soir, on s'est couchés en chien de fusil dans des draps blancs comme un linceul, j'ai respiré son odeur du soir, un peu âcre, et senti la chaleur de sa cuisse sur laquelle j'avais posé la main. Je me suis endormie heureuse sûrement, sans doute, pourquoi pas ? Je ne savais plus bien à présent, et le matin du dimanche 11 mars, en fin de matinée, nous avons pris chacun un livre et nous sommes partis pour Blanès.

08/2014

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Romans de terroir

Lucie d'Honfleur. (Demoiselle 4 arts)

Aux côtés de Gustave que tout le monde à Honfleur connaît sous le nom de "Queue d'vaque", grandit Lucie Delarue Mardrus. Née bourgeoise, elle se plaît à suivre le garçon sur les quais de Honfleur, sur les bords de l'estuaire et dans cette campagne merveilleuse, terreau de son âme de poète. Si le jeune garçon tombe évidemment amoureux de cette fille singulière et si belle, Lucie comprend assez vite qu'elle est différente. Pourtant, rien ne brisera ce pur amour tant il est d'ordre fraternel, donc indestructible. Il est des gens que tout prédestine à l'oubli comme Gustave par exemple qui n'a ni talent particulier, ni l'unicité qui fait la différence ; même s'il a la chance de côtoyer Alphonse Allais ou Erik Satie. Il en est d'autres, au parcours atypique, aux failles et aux fragilités dignes des vrais génies mais qu'on s'empresse d'oublier parce qu'ils dérangent par leur talent, leur beauté, leur dissemblance. Cela est bien une évidence pour celle qui a épousé le traducteur "Des mille et une nuits". Si de nos jours on retrouve des Gustave Honfleurais parce qu'ils ont chevillé au coeur la simplicité de l'ordinaire, il ne se fera plus de Lucie Delarue Mardrus, créature invisible aux yeux des humains du XIXe siècle mais que l'on redécouvre enfin, comme sortie de l'univers d'Aladdin.

07/2020

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Critique littéraire

Une histoire éditoriale : The Conjure Woman de Charles W. Chesnutt

A la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis, la littérature d'écrivains noirs était encore placée sous le signe du soupçon, et ses auteurs demeuraient des exceptions. En publiant son premier recueil de nouvelles en 1899 dans l'une des plus grandes maisons d'édition de l'époque, Charles W Chesnutt allait devenir un pionnier de la littérature noire du XXe siècle. Redécouvert dans les années 1960, méconnu en France, cet auteur figure aujourd'hui parmi les classiques de la littérature des Etats-Unis. Son accès à la publication dans une société profondément discriminatoire, au moment où l'édition américaine se constituait en véritable industrie et voyait se transformer la relation éditeur-auteur, nous pousse à interroger la complexité des relations entre éditeurs blancs et auteurs noirs. Cette histoire particulière éclaire plus largement un pan du développement de l'histoire de l'édition aux Etats-Unis, entre 1880 et 1910. Ancrée dans une double tradition française et anglo-saxonne, cette étude propose de retracer le trajet et la formation de cet écrivain africain-américain depuis son désir d'écriture, sa formation, l'apprentissage d'une profession, jusqu'à la matérialisation de son texte, et la diffusion de son premier livre. Au terme de cette trajectoire, c'est bien le passage par lequel The Conjure Woman devint livre qui se dévoile, révélant les mécanismes de la métamorphose du texte en objet de lecture.

06/2012

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Littérature française

Promesse d'une ville

Des aphorismes du savoir-vivre à l'éclat de rire... De 1860 à 1902, Emmeline Raymond dirige La Mode Illustrée, ancêtre mirifique des périodiques féminins. Dans un pays qui s'enrichit à toute allure, les femmes découvrent les charmes de la bourgeoisie et les angoisses du confort. Emmeline Raymond est leur mentor. Elle, qui mène de front la parution de romans en feuilleton, les chroniques habituelles et les conseils de savoir-vivre, doit répondre aux questions toujours plus nombreuses de ses abonné(e)s. Et comme l'espace manque dans son journal, Emmeline Raymond décide de faire les réponses les plus lapidaires possibles, en ne reproduisant que les numéros des abonné(e)s à la place de leurs questions. Sans s'en douter, elle invente un procédé littéraire qui aurait enchanté Alphonse Allais ou Raymond Queneau. Un jour, en furetant comme à son habitude, Fabienne Yvert tombe sur cette rubrique où les réponses sont parfois si étranges qu'on se demande quelles pouvaient bien être les questions. Elle décide de la lire sur toute la décennie 1870-1879, pour mieux voir ce qu'il en est. Elle en fait finalement un florilège. Le résultat est L'Endiguement des renseignements, pendant inattendu du fameux Dictionnaire des idées reçues sur lequel Flaubert travaillait justement à la même époque. Quelque chose qui se situe entre la beauté de la langue, l'éclat de rire et le carottage d'une société en surchauffe.

02/2012

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Photographie

Sûra. Ecrivains, voyageurs et photographes en Egypte au XIXe siècle

En débarquant en Egypte au cours de l'année 1798, Bonaparte ne se doutait pas qu'il allait raviver la fascination ancestrale de l'Europe pour cette province ottomane et pour tout l'imaginaire qu'elle véhicule. Indolence des fellahs, magie des pyramides, désir d'ailleurs... Les voyageurs européens du XIXe siècle, en quête d'exotisme, se pressèrent sur les rives du Nil, Chateaubriand, Gérard de Nerval, Gustave Flaubert, Maxime Du Camp, Arthur de Gobineau, Joseph Michaud, Théophile Gautier ou Pierre Loti font partie de ceux-là, comme tant d'archéologues, de photographes ou de simples curieux. Photographies et littérature accompagnèrent dès lors ces fous d'Orient, rendant compte d'un pays fantasmé à la beauté surannée, d'une terre magique trop souvent réduite à l'Antique, et qui délibérément se tournait vers les attraits de la modernité. Les récits de voyage et les photographies se multiplient alors, dévoilant chacun à leur tour, avec des émotions variées, une multitude de points de vue face à l'altérité. Sûra, c'est la "photographie", l'instantané de cette rencontre entre l'Occident et l'Egypte du XIXe siècle avec tout ce qu'elle a pu contenir d'émerveillements et de maladresses, de craintes et de curiosité. C'est le reflet d'une époque avec ses photographes et ses écrivains, son regard et ses mots, qui dévoilent, au fil des pages, une Egypte authentique, à la fois puissante et fragile, mais toujours aussi mystérieuse.

10/2012

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Gestion

Le "As If" management. Regard sur le mal-être au travail

Cet ouvrage raconte le voyage d'un anthropologue dans les coulisses du "As If" management, le management qui fait comme si tout allait bien, qui ignore les problèmes. Michel Feynie a mené une enquête minutieuse sur la branche commerciale d'une entreprise publique à laquelle il a pu et peut accéder en tant que salarié... Il a complété ce travail de terrain par l'étude de la rhétorique managériale issue d'une quinzaine d'autres entreprises. L'anthropologue décrit ainsi la standardisation du discours managérial à travers lequel les dirigeants rêvent une entreprise idéale et montre les décalages entre ce discours et les pratiques quotidiennes de management. À travers des descriptions où il saisit des situations ordinaires de management, il souligne l'intégrisme des méthodes de vente et de management promues par des consultants experts et la difficulté pour les managers de se les approprier. Il décrit le profond mal-être au travail que génère ce "As If" management et met au jour les stratégies élaborées par les salariés pour tenter d'y échapper. Il nous fait ainsi voyager dans un monde proche mais parfois peu accessible... A travers cette enquête, il donne enfin aux salariés des clefs de lecture qui peuvent les aider à se protéger de ce management déshumanisé. Le récit de Michel Feynie prêterait parfois à sourire tant certains dirigeants et les méthodes qu'ils promeuvent y paraissent ridicules. Mais derrière tous ces artifices managériaux, il existe hélas des salariés qui en souffrent.

09/2012

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Histoire de France

Réseaux de résistance SOE. Sologne, Berry, rives de Loire

Le 6 mai 1941, le premier agent radio du Special Operations Executive était parachuté dans le nord de l'Indre. Ce fut le départ d'un courant continu d'interventions d'envoyés de Londres pour qui le département allait servir de plaque tournante à une coopération étroite entre la Résistance française et ses alliés d'outre-Manche. L'auteur évoque ici les activités de ces agents qui ont agi dans un secteur concernant une partie du Berry, la vallée du Cher, la Sologne ainsi que les rives de la Loire. Dans ce contexte s'inscrit l'itinéraire opérationnel du réseau Adolphe qui, avec plus de deux cents agents, faisait partie intégrante du réseau interrégional Prosper dont l'action s'étendait sur une quinzaine de départements dans le nord et le centre de la France. Leurs membres ont conjugué l'efficacité dans l'action et les vicissitudes d'une fin tragique. D'autres intervenants ont continué la lutte dans cet esprit de coopération, désormais symbolisé par le mémorial de la section F du SOE, érigé à Valençay en 1991. Près de sept décennies se sont écoulées depuis la guerre mais le sort du réseau Prosper suscite toujours l'intérêt des historiens, tant en Angleterre qu'en France. Correspondant de presse pendant vingt-neuf ans, Yves Chauveau-Veauvy s'est intéressé à des faits d'histoire contemporaine, notamment ceux relatifs aux retombées régionales de la seconde guerre mondiale.

01/2012

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Histoire internationale

La guerre de Sécession

Occultée par la vision littéraire antagoniste de La Case de l'oncle Tom et d'Autant en emporte le vent, la guerre de Sécession demeure méconnue. Elle fut pourtant un conflit majeur qui marque le passage de l'ère napoléonienne du combat, centré sur la bataille, à la " guerre totale " qu'elle annonce par ses pertes massives, la mobilisation des civils et l'innovation constante manifeste dans l'invention des cuirassés, des sous-marins, l'utilisation stratégique de chemins de fer ou le recours à la tranchée comme moyen de fixation de l'adversaire. Pour raconter cette guerre sans précédent, il fallait un historien d'envergure internationale. Dans la lignée de ses synthèses renommées sur les deux guerres mondiales, John Keegan retrace les grandes batailles (Bull Run, Gettysburg) et le duel des généraux (Lee contre Grant), mais il fait aussi une large part aux enjeux stratégiques, à l'analyse psychologique et à certains aspects trop souvent négligés comme l'approvisionnement, la géographie militaire ou le rôle des Noirs dans le conflit. La victoire du Nord industriel contre le Sud rural marqua au fer rouge la jeune République, mais la baptisa aussi comme grande puissance en lui conférant un messianisme démocratique, assis sur le progrès économique, qui allait lui ouvrir les portes de la domination du monde. Ce livre qui fera date permet ainsi de comprendre comment la déchirure de deux peuples fonda une nation.

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Littérature française

Tigre en papier

C'est l'histoire d'un type qui raconte à la fille de son meilleur ami, mort depuis longtemps, ce que fut leur jeunesse à l'époque presque fabuleuse - la fin des années 60 - où l'on croyait dur comme fer à la Révolution. Internet n'existait pas, ni le TGV ni les portables ni le câble ni les walkman ni les répondeurs. Les pavillons de Baltard ouvraient encore leurs parapluies au-dessus du ventre de Paris, la télé était en noir et blanc, le président Pompe allait succéder à de Gaulle. Au Vietnam la " guerre du peuple " défaisait la puissance américaine, les impérialistes étaient des tigres en papier, la Chine était rouge pour l'éternité, le Che plus grand mort que vivant. L'Internationale serait le genre humain. C'était dans la nuit des temps... Voici donc la vie très horrifique de Martin et de son ami Treize, et du reste de la bande, Fichaoui-dit-Julot, Reureu l'Hirsute, Momo-Mange-serrures, Judith et Chloé, Roger le Belge, tous les autres, les saints et les balances, les castagneurs et les pleutres, les rebelles et les fayots, avec leurs faits et prouesses épouvantables... Il y a dans cette histoire du grotesque mais aussi de la poésie brute, la bêtise y côtoie beaucoup de romantisme, on peut appeler ça comme ça. La scène, le récit, se passe la nuit, dans une voiture qui tourne inlassablement sur les périphs, comme une navette spatiale satellisée autour de Paris. Moteur !

08/2002

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Critique littéraire

L'invention du temps. Tome 1, Le silence de Delphes, journal littéraire 1948-1962

Claude Michel Cluny n'a que dix-huit ans lorsqu'il commence de prendre des notes " venues sous la main ", sur des lectures, des faits ou des rencontres. La Deuxième Guerre mondiale vient à peine de s'achever. Il l'a vécue comme une initiation intellectuelle autant que païenne aujourd'hui dévoilée dans un récit, Sous le signe de Mars, véritable préface à ce qui allait devenir un journal d'écrivain, L'Invention du temps. L'engrenage des jours accumule peu à peu, au gré d'une inlassable curiosité pour les arts et la vie, un matériau divers et considérable en parallèle aux œuvres publiées. Ce premier tome s'étend de 1948 à 1962. Marqué par une lucidité précoce aiguisée aux leçons de l'histoire, le jeune écrivain se tient tôt à distance des événements. Ses jugements sur le temps présent, les pays qu'il découvre, les idéologies, le personnel politique sont sévères, étonnamment dépourvus d'illusions. On le voit aussi découvrir un milieu littéraire qui ne l'éblouit pas. Les aphorismes sur l'art ou les mœurs, les portraits attentifs, cruels ou drôles, les scènes vues, établissent un dialogue avec l'œuvre à faire, avec le doute, et l'affirmation d'un amour de vivre sans tabou. Une liberté de ton et de pensée qui donne tout son prix à la sensualité et au désenchantement profond du jeune païen, seul dans " le silence de Delphes " et les ruines d'un idéal à jamais perdu.

08/2002

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Critique littéraire

Correspondance. 4e édition revue et corrigée

George Sand et Marie d'Agoult comptent parmi les femmes les plus intelligentes et les plus libres de leur temps. De leur rencontre, en 1835, naquit une amitié brutale et exaltée. Elles l'exprimèrent d'abord par des lettres d'une profonde tendresse puis par dix mois de vie commune presque ininterrompue. A Paris, elles ouvrirent ensemble, pendant quelques semaines, un salon où elles reçurent les écrivains et les musiciens les plus célèbres. Ensuite, à Nohant, George accueillit avec sollicitude Marie dont la santé vacillait. Soudain, avec le départ de celle-ci pour l'Italie, vint le temps de la haine. Leur intelligence exceptionnelle ne surmonta pas les blessures d'amour-propre qui s'étaient insidieusement formées au sein de leur intimité trop étroite. Le désir de vengeance l'emporta. Il s'exprima à travers des livres chez George et par des accès de médisance chez Marie qui allait devenir l'écrivain Daniel Stern. Les lettres qu'elles s'échangèrent au plus fort de leur amitié, rassemblées ici pour la première fois, témoignent du caractère exceptionnel de ces deux femmes qui, bravant les préjugés de leur classe, se voulurent maîtresses de leur destin. Toutes deux dotées d'un fort tempérament, elles firent montre d'une force d'introspection et d'une clairvoyance peu communes. Au fil de leurs lettres glissent les ombres de personnalités de premier plan (Balzac, Lamennais, Musset, Mickiewicz, Berlioz) au premier rang desquelles surgissent celles des deux amants, Liszt et Chopin.

05/2004

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Romans historiques

La caravelle Liberté

Sous la Révolution, la question de la liberté se posa aux îles. Question nouvelle, abyssale, qui allait toucher chacun, noir ou blanc, au plus profond de l'âme, et déchaîner la violence. Ruth de Fronsac, la rebelle, se trouve brutalement confrontée à ces enjeux terrifiants. Déjà âgée de trente-huit ans, sans illusions et sans beauté, Ruth a pour seule raison de vivre la plantation dont elle héritera à la mort de son grand-père, vieux despote impotent auquel l'unit une étrange et maléfique complicité. Tout en réprouvant secrètement le système esclavagiste, elle s'efforce de museler sa conscience. Deux rencontres vont déchirer son apathie. D'abord, Raphaël : il est noir, il a l'âge d'être son fils, rien n'est possible entre eux, et pourtant l'amour jaillit, ardent et sensuel. Une passion intense, vertigineuse, qui va changer sa vision des choses. Puis c'est Lou, la cousine inconnue, qui arrive un beau matin d'Amérique, tirant par la main son petit garçon et implorant asile. L'enfant conquiert le cœur de Ruth, qui voit en lui le fils auquel elle léguera plus tard la plantation. Quant à Lou, sa beauté fait partout sensation. Peu à peu, l'arrivante s'impose. Le grand-père tombe sous son charme. Mais qui est-elle en réalité ? Que veut-elle ? Lorsque Ruth découvre le plan ourdi par sa cousine, il ne lui reste qu'une chose à faire...

05/2007

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Economie

Milliardaire d'un jour. Splendeurs et misères de la nouvelle économie

C'était hier: la France découvrait avec extase la " nouvelle économie " débarquée tout droit des Etats-Unis. En ce début de Me siècle, chacun s'apprêtait à vivre une révolution. La Bourse s'envolait. Les grands patrons dépensaient des milliards pour se construire des empires sur le Web. Le capitalisme français s'était trouvé de nouvelles stars d'à peine trente ans et déjà potentiellement milliardaires. Mais, le 3 avril 2000, le Nasdaq plongea de 7% en une séance. Ce fut le début de la fin. L'" e-krach " allait être dévastateur. Deux ans de déconvenues, de faillites, de nouveaux chômeurs... et de fortunes parties en fumée. Ce livre est le récit de cette aventure incroyable. L'histoire d'une fièvre, d'une comédie humaine et financière sans précédent. Comment ces jeunes milliardaires d'un jour ont-ils été courtisés par toute l'élite d'un pays, avant d'être jetés aux orties de l'anonymat ? Comment Jean-Marie Messier s'est-il transformé en prophète du Net pour acheter Universal, son rêve hollywoodien ? Comment l'empereur du luxe, Bernard Arnault, qui hier encore se rêvait en Bill Gates européen, a-t-il soldé son aventure dans le Web ? Comment la " main invisible " du marché a-t-elle mis en scène, puis sonné le glas de cette hallucination collective ? Voilà le récit d'un carnaval insensé où se mêlent vanités, dollars et larmes. C'est passionnant. Edifiant. Pathétique.

03/2002

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Critique littéraire

Souvenirs d'un marginal

Né en 1915, décédé le 23 mai 2004, historien, sociologue, reconnu comme l'un des plus grands spécialistes de l'Islam, Maxime Rodinson était aussi un éminent linguiste. Il fut ce militant progressiste et anticolonialiste qui, reconnaissant la validité du marxisme dans de nombreux domaines, affirma à la fois le droit d'Israël à exister comme État et celui des Palestiniens à posséder le leur dans des frontières qui en garantissent l'indépendance. Pour cela, il reçut force injures et menaces. Publiés pour la première fois, ces Souvenirs d'un marginal sont le récit autobiographique de ses années d'enfance et d'adolescence. Né de parents juifs immigrés de Russie et de Pologne, athées, pénétrés d'idées communistes révolutionnaires et de valeurs universalistes, Maxime Rodinson décrit scrupuleusement ce milieu populaire du Paris des années vingt et trente, au cceur du quartier des Gobelins. Pour cette génération, la révolution russe nourrissait alors passionnément l'espoir d'un avenir communiste. On y croise Charles Rappoport et Cholem Schwartzbard, l'homme qui, à Paris, en 1926, tua Petlioura pour venger les juifs ukrainiens victimes de ses pogroms, et bien d'autres figures, dont les propres parents de Maxime Rodinson qui devaient disparaître dans les camps d'extermination nazis. Entré dans le monde du travail à quatorze ans, la soif de savoir animait Maxime Rodinson, qui allait devenir l'un des plus grands orientalistes de son temps.

05/2005

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Histoire de France

Mirages de la carte. L'invention de l'Algérie coloniale, XIXe-XXe siècle

Lorsque les troupes françaises débarquèrent à Alger en 1830, le territoire qui s'étendait devant eux leur était à peu près inconnu. Quelques récits de voyageurs, les traités des géographes antiques : le bagage était mince. La conquête allait commencer, mais aucun Français ne savait ce qu'était l'Algérie. Quelles étaient ses limites, à l'est et à l'ouest, en direction de la Tunisie et du Maroc ? Fallait-il se contenter d'occuper une bande de terre côtière ou pénétrer en direction du mystérieux Sahara ? Comment établir des frontières dans les confins traversés par des populations nomades ? Et, dans l'immédiat, sur quelles cartes s'appuyer pour assurer le contrôle du territoire, identifier les populations locales et nommer les régions occupées ? Mirages de la carte renouvelle en profondeur l'histoire de la conquête de l'Algérie, en suivant au plus près les travaux des géographes et des cartographes chargés d'arpenter ce territoire et d'en tracer les contours dans le sillage de l'armée. Hélène Biais montre que la géographie coloniale sert à prendre possession d'un territoire, aussi bien militairement que symboliquement, mais qu'elle ne se réduit pas à imposer une domination. En nous conviant à l'invention de l'Algérie coloniale, à la croisée des pratiques savantes et des ambitions impériales, ce livre original et novateur démontre brillamment comment l'histoire des savoirs peut renouveler celle des empires coloniaux.

03/2014

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Critique littéraire

Correspondance 1928-1963

Jean Giono et Jean Paulhan, le lyrique solitaire au fond de sa Provence, et l'esprit moteur, à Paris, d'une large part de l'intelligentsia littéraire à travers La Nouvelle Revue Française qu'il dirigea longtemps, semblent aux antipodes l'un de l'autre. Pourtant, à cause de cela peut-être, dès leur rencontre en 1929 allait naître entre les deux hommes une amitié profonde et solide, bien qu'elle se soit manifestée essentiellement par écrit : les hasards de la vie ont fait qu'ils ne se sont vus que bien rarement. Leur échange de lettres au long de trente-cinq ans est révélateur de leurs tempéraments : Giono débordant d'élans parfois utopiques, de projets qu'il ne réalise pas toujours (et, quand il les mène à bien, c'est presque invariablement avec du retard sur ses prévisions) ; Paulhan plus précis, plus méthodique, tenant ferme le gouvernail des revues qu'il anime, mais aussi lecteur plein de sympathie et en même temps de perspicacité critique, souvent inspiré pour définir d'un mot juste ce qui est essentiel dans les textes qui lui sont soumis. L'un et l'autre s'écrivant familièrement, mais chacun plein d'un respect inexprimé devant la qualité de l'autre, parce qu'il reconnaît en lui un seigneur des lettres. C'est ici une correspondance attachante, qui dévoile des aspects parfois inattendus de deux grandes figures.

03/2000

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Actualité et médias

Rapacités

" Que diable allait-il faire dans cette galère ? Mes amis, mes proches, mes collègues de l'industrie se sont tous posé cette question. Moi aussi, d'ailleurs... mais quand le navire était déjà au milieu de la tempête. Depuis, j'ai refait le chemin et compris beaucoup de choses. Mes responsabilités professionnelles m'ont conduit, ces dernières années, à m'intéresser de près à la face cachée de la mondialisation et aux menaces que fait peser sur nos destins collectifs l'argent non identifié, une masse très mal contrôlée qui peut parcourir la planète à la vitesse de la lumière. C'est ainsi que je me suis trouvé au cœur de ce qui est devenu l'affaire Clearstream". Depuis quelques mois, les loisirs forcés qui me sont accordés m'ont permis d'observer des rapacités nouvelles par quoi des comportements individuels douteux peuvent s'épanouir en toute impunité. Grâce à un maillage de sociétés écrans invisibles, de banques exotiques que l'appât du gain rend aveugles, et d'États impuissants ou complaisants, la circulation de l'argent gris" a pris des proportions inimaginables pour le commun des mortels. L'accaparement des stock-options, les fortunes inexplicables constituées à toute allure ou les scandales financiers qui surviennent de temps à autre ne sont que la partie émergée de cet immense iceberg. Bien au-delà de la morale, c'est l'avenir de nos entreprises, de notre environnement et de notre sécurité qui est en jeu. "

02/2007

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Littérature française (poches)

Mayorquinas. Avec 1 DVD

" Ainsi que son titre l'indique, Mayorquinas a été écrit dans l'île de Majorque durant un séjour de cinq mois. C'est au bord d'une cala déserte que ma femme et moi avons fait la connaissance d'une île, très différente de celle où se pressent le touristes, et des vents, des tempêtes, des pluies de commencement du monde, des cris qui emplissent les forêts de pins. L'angoisse nous gagnait parfois dans l'isolement sur cette côte où nous étions absolument seuls, dans une maison sans électricité, sans eau autre que celle d'une citerne, sans moyen de chauffage que les troncs que j'allais scier dans la forêt. Où étions-nous, dans quel monde de la Genèse où Dieu était à la fois présent et absent de toutes parts ? C'est cet envahissement de la nature, ses sortilèges, ce qu'elle peut avoir de magique, d'éblouissant, d'effrayant, qui forme la première partie de ce livre. La deuxième, écrite en même temps et du même élan, concerne les réflexions qui m'ont été inspirées par mon éloignement, mon détachement des hommes qui me paraissaient, du bord de cette cala, vivre dans un univers sans communication avec celui dans lequel j'étais plongé (c'est le mot). C'est pourquoi il m'a été permis de parler d'eux avec une si entière liberté et une telle franchise, sans autre envie que d'exprimer ce que je croyais être la vérité. "

04/2016

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Littérature française

F. pour Fantomisation

Que faisait Yves Adrien dans les années 70 ou 80, 80 ou 90, lorsque, par extraordinaire, il n'écrivait pas ? Dormait-il du proverbial sommeil osirien ? Méditait-il de nouveaux assauts théoriques sur le monde, lui, le portier de nuit du Punk et le chantre du Novô ? Ou s'employait-il, encore et toujours, à parfaire l'art délicat, mais dangereux, du Dédoublement ? De quoi étaient faites ces incessantes éclipses et réclusions, retraites et disparitions, absences et dormitions, résidences et relégations qui devaient, bien vite, occuper trente années d'une vie confisquée ? A ces questions - légitimes -, la réponse, d'une simplicité biblique, est telle : délaissant scènes et modes, redites et romances, rixes et réverbérations, Yves Adrien, lorsqu'il n'écrivait pas, allait, toutes rumeurs tues et tous tumultes éteints, s'abattre en son sanctuaire de V., et écrivait. Une ou deux saisons - une ou deux années ? une ou deux décennies ? - passeraient ; de Portraits cannibales en Adrianisme, d'Odyssette en Religion, d'Apogée en Abattage, naîtrait cette fresque étrange, mosaïque de romans fantômes mariant dandysme hémophile et stances d'après-médias, spleen opiacé et superstition chiffrale, cosmogonie sadienne et rédemption sidérale : jetant un pont étoilé entre le Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre et les missions mythiques de la NASA, Yves Adrien, en son sanctuaire de V., écrivait. " De la vie et de la mort, n'espérer que le Ciel, station avancée de l'expansion, théâtre de la Fantomisation. "

04/2004

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Photographie

Walker Evans. La soif du regard

Walker Evans (1903-1975) est, avec Alfred Stieglitz, Edward Weston et Paul Strand, l'une des figures majeures de la photographie américaine. Imprégné de littérature française, qu'il vient étudier à Paris en 1927, Evans entra dans la carrière, à la fin de cette même année, en photographiant les rues de New York. Sous l'influence de Lewis Hine et surtout d'Eugène Atget, il définit les règles d'un " style documentaire " qu'il allait appliquer à l'environnement social et culturel de l'Amérique de son époque, celle de la Grande Dépression, de la guerre et des années qui suivirent. Le livre de Gilles Mora et John T. Hill a été salué comme un événement dans l'édition photographique (prix Nadar en 1993 et Kraszna-Krausz Book Award en 1994). Il restitue intégralement l'œuvre de Walker Evans à travers ses " projets " successifs, comme l'avait conçue son auteur, dans la continuité de sa chronologie. On y découvrira les images d'architectures victoriennes, les reportages sur La Havane et le sud des Etats-Unis, les portraits pris dans le métro de New York, les séquences complètes de la célèbre exposition " American Photographs " de 1938, publiées ici selon l'ordre de leur présentation. On y trouvera aussi le choix initial des photographies destinées au livre culte Louons maintenant les grands hommes que signèrent Evans et l'écrivain James Agee, entre 1945 et 1965, et les expérimentations en couleurs menées par Evans à la fin de sa vie.

10/2004

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Cinéma

La fable cinématographique

Une fillette et son tueur devant une vitrine, une silhouette noire descendant un escalier, la jupe arrachée d'une kolkhozienne, une femme qui court au-devant des balles : ces images signées Lang ou Murnau, Eisenstein ou Rossellini, iconisent le cinéma et cachent ses paradoxes. Un art est toujours aussi une idée et un rêve de l'art. L'identité de la volonté artiste et du regard impassible des choses, la philosophie déjà l'avait conçue, le roman et le théâtre l'avaient tentée à leur manière Le cinéma ne remplit pourtant leur attente qu'au prix de la contredire. Dans les années 1920, on vit en lui le langage nouveau des idées devenues sensibles qui révoquait le vieil art des histoires et des personnages. Mais il allait aussi restaurer les intrigues, les types et les genres que la littérature et la peinture avaient fait voler en éclats. Jacques Rancière analyse les formes de ce conflit entre deux poétiques qui fait l'âme du cinéma. Entre le rêve de Jean Epstein et l'encyclopédie désenchantée de Jean-Luc Godard, entre l'adieu au théâtre et la rencontre de la télévision, en suivant James Stewart dans l'Ouest ou Gilles Deleuze au paye, des concepts, il montre comment la fable cinématographique est toujours une fable contrariée. Par là aussi, elle brouille les frontières du document et de la fiction. Rêve du XIXe siècle, elle nous raconte l'histoire du XXe siècle.

10/2001

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Policiers

Intrigue à Giverny. Une enquête de Pénélope

Si Pénélope Breuil, la fameuse conservatrice-enquêteuse de la série des "Enquêtes de Pénélope" (Intrigue à l'anglaise, Intrigue à Versailles) pensait que son nouvel emploi au Mobilier National allait lui permettre de se reposer, elle se trompait. Alors qu'elle assiste à un dîner officiel au Musée Marmottan-Monet, deux fines connaisseuses de l'oeuvre du peintre disparaissent par magie. Le lendemain, l'une est retrouvée morte alors que l'autre, une religieuse du nom de soeur Marie-Jo, est aperçue à Monaco par Wandrille, le compagnon de Pénélope - Monaco où doit avoir lieu l'achat d'une toile inédite de Monet pour célébrer le mariage du prince Albert et de Charlène. On n'attend plus que l'aval de l'expert officiel. Qui est la mystérieuse soeur Marie-Jo ? Pourquoi est-elle à Monaco ? Et qui a tué Carolyne Square, son acolyte érudite en nymphéas ? Aidée du judicieux Wandrille, Pénélope repart sur ses traces, et d'abord à Giverny, l'ancienne maison de Monet, où un individu est entré par effraction quelques jours plus tôt, mais sans rien emporter. Entre les confidences des conservateurs, les enchères autour de la toile inconnue et la correspondance secrète retrouvée de Monet, Pénélope va découvrir un aspect méconnu de la vie du peintre. Son amitié avec Georges Clémenceau et ses voyages aux quatre coins du monde vont soudain prendre sens. Monet aurait-il été un espion au service de la République ?

04/2014

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Littérature érotique et sentim

Mystérieux Tome 4 : Insurréction

Le couloir de la mort. Quand la létale devient un meurtre légal. C'est le torse gonflé à bloc et les épaules redressées par la fierté que j'y suis allée de mon plein gré. Un. Deux. Trois. Il fait noire, ça pue, ça gueule, le vacarme dans ma tête en est assourdissant. Quatre. Cinq. Six. Quand compter les pas qui me séparent de la mort devient synonyme de destin brisé et de vies gâchées. La rédemption, je l'ai cherchée mais j'ignorais tout du goût âcre qu'elle allait me faire recracher. Sept. Huit. Neuf. Je l'attends la faucheuse, je la nargue ; je la redoute, je la crains et pourtant cette garce traîne des pieds. Alors... j'attends. Je me mets à espérer dans cet univers cloisonné de désespoirs, dans cet univers où être faible ne se pardonne pas, et j'attends. Je compte, je chiale, je me fais des promesses que jamais je ne tiendrai, je pense, je réfléchis, j'imagine. Parce qu'imaginer ma femme se battre contre le monde entier pour me sortir de là me tort les tripes, parce que la savoir en train de monter une insurrection pour que je sois avec les miens et une réalité que je préfère réfuter. Et je ne sais pas, je ne sais plus... Combien de temps dois-je encore patienter avant que la mort ne vienne me faucher ?

09/2019