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Alexandre Delin

Extraits

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Art précolombien

Inti-punku. Au loin se fait entendre le chant des muses

A l'origine, c'est la musique qui régit la vie de Baptiste Ozenne. Au fil du temps et de ses initiations, l'art contemporain rentre dans la ronde pour former la danse poétique qui fera résonner son monde. Loin d'être une simple affaire d'acquisition, la vie d'un collectionneur peut devenir pour citer le poète Arthur Davison Ficke, "l'une des occupations les plus humanistes cherchant à illustrer par l'assemblage de reliques significatives la marche de l'esprit humain dans sa quête de beauté" . Cette année, sur l'invitation de la galerie Strouk, Baptiste Ozenne officie en tant que commissaire en nous partageant sa vision de l'art par la sélection d'artistes contemporains découverts lors de ses escales. Littéralement, "Porte du Soleil" , Inti-Punku est la porte d'accès la plus importante de la cité Inca. A chaque solstice d'été, les rayons du soleil viennent transpercer ses enceintes. Elle est bien sûr aussi le symbole d'un passage, d'un renouvellement de soi à l'image de la galerie Strouk. L'ouverture de son espace rue du Mail nous annonce sa métamorphose. L'exposition présentée à l'image de la personnalité de Baptiste Ozenne est transculturelle, multiple et sensible. Malgré l'importance des clivages culturels et économiques dans le monde, les formes et les idées parviennent à voyager. Les références visuelles, culturelles et spirituelles sont dorénavant partagées et diffusées partout à chaque instant. Ce nouveau métissage du territoire donne vie au premier chapitre "Inti-Punku" dont le langage, on le verra, reste universel. Artistes exposés : AMANO Takeru, APPAH Gideon, BARCELÓ Marcella, BEAURIN Vincent, CAILLARD Léo, CHO Vivi, DZVINYA studio, IGWE Michael, JAMES Alexander, KERWICK Jordy, KOAL Jang, KOSTA-THEFAINE Olivier, LEE Austin, LEGAULT Prosper, MARTIN Javier, MOLINERO Anita, NDZUBE Simphiwe, OTANI Workshop, ROBY DWI Antono, ROS Lou, SAUDUBRAY Julien, SHAFAHI Mamali, TAYLOR Austyn, TRUDE Viken, VAN DER MEULEN Valentin.

10/2022

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Montagne

L'Alpe N° 102, automne 2023 : Alpes-de-Haute-Provence

A la découverte d'un territoire solaire, qui fut le pays de Giono et d'Alexandra David-Néel. Jusqu'en 1970, le département des Alpes-de-Haute-Provence était désigné sous le nom de " Basses-Alpes ". Or c'est justement aux parties les plus alpines, la haute Ubaye (qui culmine à plus de 3 400 m avec l'aiguille de Chambeyron), le haut Verdon et la vallée de la Blanche que va s'intéresser ce numéro, ainsi qu'à la montagne de Lure. Terre de transhumance et de migrations, ce territoire a cette particularité d'avoir une double identité, alpine et méditerranéenne. Ce numéro tissera ainsi des liens entre amont et aval, Alpes et Provence. Au sommaire : - L'invention d'un département. - Parlez-vous occitan ? Première leçon : apprendre à s'insulter en patois valéian ! - Au coeur de la transhumance. Ou comment la région s'est imposée comme le lieu central de cette pratique pastorale depuis le Moyen Age. - Carnet de fouilles. Zoom sur les découvertes archéologiques récentes. - " Vous êtes ici. " Cinq ans d'immersion dans le triangle Saint-André-les-Alpes - Thorame-Haute - Annot, le long de la ligne de chemin de fer du train des Pignes. Un portfolio signé Eric Franceschi. - L'eau en partage. Sécheresses, crues... L'eau est une ressource irrégulière qu'il a fallu très tôt gérer et partager. - La montagne de Lure sous l'égide de Giono. Le portrait sensible d'un relief battu par les vents. - Salagon ou l'aventure du Musée ethnologique des Alpes-de-Haute-Provence. - Le tourisme des racines. Quand les familles d'anciens émigrants partis aux Amériques reviennent sur les terres de leurs ancêtres en Ubaye... - Hiver en station. Chroniques de ski dans les vallées de la Blanche, du Verdon et de l'Ubaye. - La tête dans le ciel. La longue histoire de l'astronomie dans le département depuis Pierre Gassendi à l'Observatoire de Haute-Provence. - Rêves d'Icare ? Combien sont-ils, ces mordus de sports aériens attirés par les reliefs et les conditions thermiques de ce département vélivole ?

09/2023

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Histoire antique

Les Ptolémées. De Ptolémée Ier à Cléopâtre

Pourquoi le royaume d'Egypte fut-il à ce point craint et convoité par Rome ? Comment un royaume où régnait la dynastie des Ptolémées, que les Romains jugeaient décadente, pouvait-il être si riche, si puissant et si dangereux pour Rome ? Lorsque l'on aborde la lignée des Ptolémées qui régna sur l'Egypte pendant trois siècles, il faut dépasser les a priori. La dynastie lagide a connu de très grands rois qui ont fait de l'Egypte, au IIIe siècle avant J. -C. , la première puissance de Méditerranée. Des monarques indignes auraient pris leur suite. Mais comment alors expliquer la renaissance égyptienne sous la Grande Cléopâtre ? Les Ptolémées furent à la fois rois macédoniens et pharaons. Cette double identité a créé une monarchie nouvelle. Honorés comme des dieux, les hommes et les femmes revêtus du pouvoir royal ont suivi pendant trois siècles la même politique avec des résultats plus ou moins heureux. Les vicissitudes de l'histoire ne les ont pas épargnés : révoltes, défaites, invasions, montée inexorable de la puissance romaine, querelles dynastiques. Pourtant, l'Egypte devenue province romaine fut une des perles de l'Empire. Et Alexandrie, longtemps, tint la dragée haute à Rome pendant plusieurs générations. Ici, l'auteur redonne aux Ptolémées une place plus conforme que celle que la mémoire collective leur a dédiée. Ce sont près de 30 Ptolémées, Arsinoé, Bérénice et Cléopâtre dont le portrait est ressuscité à l'aide de l'ensemble des sources dont l'historien dispose. L'Egypte lagide est une époque fascinanteoù la culture grecque et la culture pharaonique se nourrirent mutuellement sans que jamais l'une ne prenne le pas sur l'autre. L'auteur invite ainsi le lecteur à se plonger dans la cour fastueuse des Ptolémées, un monde oublié, parfois méprisé, afin de mieux saisir ce que fut leur lumière. Philippe Rodriguez, membre du laboratoire Hisoma, est maître de conférences à l'université Jean Monnet de Saint-Etienne. Ses recherches concernent l'Etat lagide dans ses aspects militaires et monétaires.

04/2024

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Marx

La naissance du marxisme. Allemagne, Russie, URSS

Une étude historique et philosophique originale qui part à la redécouverte d'une vaste littérature aujourd'hui oubliée. La mise au jour des tensions constitutives du marxisme et plus largement des sciences sociales : de quelle manière la compréhension de la société et de son histoire permet-elle de la transformer ? Comme la plupart des termes issus de noms propres, le " marxisme " a d'abord servi à stigmatiser les partisans des idées de Karl Marx, réduits à des adorateurs de sa personne. Le mot a aussi été beaucoup utilisé pour ouvrir la voie d'un retour possible à l'auteur du Capital contre le marxisme (défini alors comme un " ensemble de contresens faits sur Marx "). A la différence des multiples mobilisations qui cherchent à opposer la vitalité de la pensée individuelle de Marx à un propos nécessairement " dogmatique ", cet ouvrage place au coeur de l'interrogation ce qui fait l'intérêt du marxisme en tant que tel : la poursuite et la concrétisation d'un discours inspiré de Marx dans des contextes tout à fait différents de celui qui a présidé à la genèse de son oeuvre. Trois moments constitutifs sont placés au centre de l'analyse : l'Allemagne du tournant des XIXe et XXe siècle, la Russie des premières années du XXe siècle et l'Union soviétique des années 1920. De Karl Kautsky à Isaak Roubine, en passant par Rosa Luxemburg, Gueorgui Plekhanov, Rudolf Hilferding, Lénine ou Alexander Bogdanov mais aussi divers romans russes qui mettent en scène les questionnements politiques, cette étude remobilise toute une littérature aujourd'hui ignorée. Reconstituant à chaque fois les contextes et les enjeux qui président aux différentes lectures de Marx, de sa pensée de l'histoire et de sa critique de l'économie politique, l'enquête prend pour fil conducteur la question de la performativité du discours, du lien entre réflexion et action, qui est un enjeu crucial pour toute science sociale.

04/2024

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Ecrits sur l'art

Tables de montage. Regarder, recueillir, raconter

Pour la première fois, le philosophe et historien de l'art Georges Didi-Huberman ouvre ses archives et montre son travail. Au coeur de ce dispositif : son immense fichier de travail, commencé dès 1971, composé de plus de 148 000 fiches, et qui recueille le plus précieux de ce qu'il a lu, vu, aimé. On sait qu'il n'y a pas de pensée sans stock, pas de recherche sans outil, pas d'invention sans ordre. La démarche de Georges Didi-Huberman, lecteur dévorateur et regardeur insatiable, s'inscrit bien sûr dans la grande histoire des arts de mémoire, c'est une longue tradition qui va de l'organisation des savoirs jusqu'aux façons de tenir son agenda... Pour Tables de montage, Georges Didi-Huberman a tracé une ligne de coupe dans son immense fichier. En choisissant et en jouant avec plus de six cents fiches, il propose l'atlas miniature de sa recherche entre disparates, affinités électives et gai savoir. Il monte, écarte, rapproche. " Sous la table, la peur... Sur la table, le jeu ". Le fichier efficace et fabuleux, à la fois meuble Ronéo et thesaurus borgésien, donne forme à la pensée. Tables de montage, au coeur du travail de la pensée. Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l'art, est l'auteur d'une oeuvre majeure, composée de plus d'une cinquantaine d'ouvrages et récompensée à plusieurs reprises (prix Aby Warburg, prix Max Weber, prix Alexander von Humboldt, prix Théodor W. Adorno, prix Walter Benjamin...). Il a reçu le prix Médicis essai pour Le Témoin jusqu'au bout. Une lecture de Victor Klemperer (Minuit, 2022). Son champ d'études s'étend de la peinture de la Renaissance italienne jusqu'à l'art contemporain. Il porte notamment sur les problèmes d'iconographie scientifique au XIXe siècle et leurs usages par les courants artistiques du XXe siècle, ainsi que sur la politique des images.

05/2023

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Musique, danse

Rebelles. Une histoire de rock alternatif

Paris, 1979. En cette fin de décennie, la France semble somnoler mollement. Giscard achève son septennat sur fond d'affaire des diamants et se prend malgré tout à rêver d'un deuxième tour de manège. Tapi dans l'ombre, Chirac, l'éternel second couteau, lui savonne déjà la planche... De l'autre côté, Mitterrand se prépare à prendre le pouvoir et à dévorer tout crus les restes du Parti communiste. En dix ans ou presque, le vent de rébellion de Mai 68 semble s'être mué en légère brise et une bonne partie des gauchos ont mis au rancart manches de pioches et cocktails molotovs. Et si, côté musique, le cyclone punk a bien traversé le pays en faisant trembler les fondations de la variétoche gauloise, la météo culturelle du pays ne s'en est guère trouvée bouleversée. Reste que les rejetons des années contestataires entendent bien faire valoir leur droit d'inventaire tant en matière de décibels que de révolution. Punks en galères ou zonards de l'ex-planète rouge, fugueurs de la place Saint-Michel ou maos sur le déclin, ils sont une minorité d'éternels déclassés, de margeos en vadrouille bien décidés à ne déposer ni les armes, ni les guitares électriques. Ce livre est l'histoire de leur rencontre improbable dans les quartiers de l'est de Paris au début des années 80. L'histoire des squats, des concerts clandestins montés à l'arrache, des radios libres et des labels autogérés. Ce que l'on peut considérer aujourd'hui comme l'une des dernières avant-gardes du XXe siècle finissant, mêlant musique populaire, graphisme, vidéo, cinéma, arts de la me et politique : l'aventure du rock alternatif. De ces années d'électricité et d'engagement sont nés la plupart des groupes français les plus connus tant dans l'hexagone que sur la scène internationale. De Bérurier Noir à la Mano Negra en passant par les Négresses Vertes, Kid Loco, Pigalle, Les Garçons Bouchers, les Wampas, et même les Rita Mitsouko, ils ont tous fait leurs classes dans les squats de Belleville durant ces années de bruit et de fureur.

09/2019

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Beaux arts

L'esthétique de la réaction. Tradition, foi, identité et l'art français (1900-1914)

En 1911 le critique d'art conservateur Marius Vachon déplore, dans une "défense de l'art national" le "déracinement de nos traditions nationales, [la] désagrégation des forces vives de notre pays" . L'art français - "l'expression du génie de notre race" - sombre devant l'assaut de la démocratie laïque, vivifiée par de néfastes influences culturelles importées de l'étranger. Vachon contribue à un long débat sur la nature de la culture française - sa singularité, ses affinités stylistiques, ses origines ethniques, sa généalogie et ses périls - qui a soulevé les passions dans les années précédant la Grande Guerre. Dans ce livre, Neil McWilliam fait revivre ce débat à travers une étude des groupes qui s'attachent plus particulièrement à imposer une généalogie de l'art français conforme à leurs objectifs politiques ou religieux. Il examine trois mouvements - le renouveau catholique, la royaliste Action française et le nationalisme républicain appelant à une "renaissance française" -, et leurs disciples, tels Maurice Denis, Joachim Gasquet et Emile Bernard, en s'intéressant au rôle joué par l'esthétique, qui véhicule des idéaux d'ordre sacré ou séculier tout en leur servant de métaphore. Il se penche également sur la manière dont ces modèles sont utilisés pour évaluer l'art du passé et porter un jugement sur l'art contemporain, considéré comme le baromètre de la vitalité française. Au lieu de considérer l'art visuel comme l'objet incident d'idéologies forgées pour l'essentiel dans d'autres contextes, ce livre propose à démontrer que la critique culturelle sert de catalyseur à une réflexion sur la tradition et l'identité et qu'elle est au coeur du projet politique des trois groupes étudiés ici. Mais les critiques s'efforcent aussi d'influer sur la production artistique contemporaine en fonction de critères fondés sur des valeurs héritées du passé, valeurs qui permettront d'enrayer ce que beaucoup à droite considèrent comme le déclin culturel de la nation. Ce livre porte donc le regard au-delà des groupes canoniques d'avant-garde privilégiés jusqu'ici par les chercheurs, et explore un terrain artistique largement inconnu. Il s'agit de réévaluer radicalement les enjeux culturels d'une période souvent considérée dans le cadre restreint d'un panthéon de novateurs modernistes.

01/2021

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Littérature française

La mémoire de l'âme

En rencontrant Laure, la femme de sa vie, le médium Volgam voit qu'un être maléfique va parvenir à la tuer. Lorsqu'on est devin, résoudre une enquête est-il plus facile ? Ou bien, en connaissant parfaitement les drames qui vont se jouer, est-on condamné à vivre le cauchemar que l'on a prédit ? On dit parfois que le hasard des rencontres est provoqué par le frémissement des ailes irisées du dieu Amour. En effet, le souffle léger ainsi provoqué suffit à dévier de leur trajectoire initiale les flèches que l'enfant éternel nous décoche sans compter, transformant nos destinées pour quelques secondes ou à jamais. C'est ainsi que Roux se retrouve à cheminer verticalement avec Combaluzier, que Roméo file à l'anglaise avec Iseult... Ne parlons pas de ce salaud de Creutzfeldt associé à jamais à l'infâme Jacob. Ma rencontre avec Launier n'a pas encore été marquée de ce vernis d'immortalité que confère l'histoire. Mais qui s'en soucie puisqu'elle conserve le souvenir du frémissement de l'aile, du décochement de la flèche et du rire léger du dieu-enfant ? M. La première fois que j'ai rencontré Moebius, j'avais onze ans. C'était à l'occasion d'un concours de dessin réservé aux jeunes. Il présidait le jury et, lorsqu'on m'annonça que j'avais gagné, c'est lui qui me remit le prix. Je collectionnais déjà tous ses albums. Quand il me félicita, en m'encourageant à persévérer, mon âme d'enfant se mit à rêver... J'orientai mes études vers le dessin et la création. Trente ans plus tard, après avoir suivi le parcours qu'il m'avait suggéré d'entreprendre, je croisai Moebius, comme par hasard, pour la deuxième fois. J'osai lui faire lire le projet qui me tenait à cœur : La Mémoire de l'âme, un conte sur l'amour absolu, et le destin que chacun se forge avec les rêves dont il s'est nourri... Enthousiaste, il décida de l'illustrer, bouclant ainsi la boucle en consacrant le rêve né de l'étincelle qu'il avait fait naître dans l'âme d'un enfant !

11/2001

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Sciences politiques

Tunisie, l'apprentissage de la démocratie. Edition 2021

En janvier 2011, une foule compacte investit les rues de Tunis et prend des allures de peuple insurgé. Le départ de Ben Ali, le 14 janvier 2011, lui donne la conviction qu'elle est en train de jouer un rôle majeur dans la vie politique du pays. Le peuple entend renouveler les élites et mettre fin aux clientélismes. Rapidement, l'union nationale laisse place à des affrontements, certains voulant conserver des pans du passé politique, ou sur la question de la place de l'islam. Les élections législatives et présidentielles de 2011 et de 2019 qui encadrent cette décennie de transition auront finalement été les seuls moments où le clivage " moderniste" / islamiste laissait place à la volonté populaire, dans un élan révolutionnaire ou dans le cadre d'un populisme qui s'impose sur la scène politique en 2019. Historienne et politologue, Khadija Finan brosse l'histoire de cette décennie sans pareille en l'inscrivant dans l'histoire longue de la Tunisie. Elle met l'accent sur sa singularité : la transition tunisienne, unique dans la région, constitue au coeur du monde arabe un laboratoire de modernité politique. L'auteure s'attache à montrer les difficultés inhérentes à l'apprentissage de la démocratie dans un pays qui a tourné la page de l'autoritarisme, sans rompre avec son passé politique. Le comportement des acteurs politiques, comme les attentes citoyennes attestent de cette ambivalence. Cet essai décrit l'émergence de forces politiques, dans une démocratie balbutiante et fragilisée par les luttes de pouvoir entre formations antagonistes qui paralysent le pays. La précarité économique est aggravée par la situation sécuritaire puis par la pandémie de coronavirus. La transition doit également prendre en compte les effets de la géopolitique régionale, avec le soutien du Qatar aux islamistes d'Ennahda, et l'appui des Emirats arabes unis au camp moderniste. Khadija Mohsen-Finan enseigne sur le Maghreb à l'université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne). Elle est l'auteure de nombreux articles et ouvrages, parmi lesquels Le Maghreb dans les relations internationales (CNRS 2011), L'Image de la femme au Maghreb (Actes Sud 2008) et, avec Pierre Vermeren, Dissidents du Maghreb (Belin, 2018).

01/2021

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Beaux arts

Dante Gabriel Rossetti

Fils d'un carbonaro italien réfugié en Angleterre, Dante Gabriel Rossetti étudie la peinture à la Royal Academy de Londres lorsqu'il rencontre ceux qui, avec lui, vont former la Confrérie préraphaélite : William Holman Hunt et John Everett Millais. Grâce à Coventry Patmore, ces "jeunes gens en colère", en rébellion contre les valeurs établies, reçoivent le soutien inattendu de John Ruskin qui, à trente-deux ans, est déjà le plus grand critique d'art de son époque. Au fil des ans, le groupe ne cessera de se renouveler, accueillant de nouveaux membres (Edward Burne-Jones, William Morris), des sympathisants (Swinburne, Meredith, Whistler), suscitant des admirations (Lewis Carroll, Oscar Wilde). Au centre de ce groupe dont il est le "patron" incontesté, Rossetti apparaît comme un être tourmenté, animé par une fièvre créatrice intense et fasciné par la mort. Le pur amour qui l'unit à sa compagne, Elizabeth Siddal, ne l'empêche pas de goûter à des passions plus chamelles : avec Fanny Cornforth et Jane Morris, ses modèles ; mais aussi avec les prostituées de l'East End. Lorsqu'il se résout à épouser "Lizzie " Siddal, il est déjà trop tard. Minée par les soucis matériels du couple, rongée par la tuberculose, l'alcool et le laudanum, la jeune femme se suicide. Rossetti ne se remettra jamais de ce suicide dont il s'attribue la responsabilité. Les excès de toutes sortes ruinent sa santé. En 1870, la publication de ses poèmes lui vaut les plus vifs éloges, en même temps que les attaques féroces d'un establishment victorien qui lui reproche sa vie scandaleuse. Mais son déclin a déjà commencé. Lorsqu'il meurt, à cinquante-quatre ans, en pleine gloire, il n'est plus qu'une ombre à qui le chloral apporte un bref réconfort. Sa vie durant, il n'aura cessé d'osciller entre les tentations les plus extrêmes : le goût de l'absolu et l'attrait des bas-fonds, l'amour platonique et la déchéance sexuelle, le culte de l'amitié et la solitude la plus hautaine. Un siècle après sa mort, les troublants visages de femmes qu'il peignait et les transports mystiques qu'il confiait à l'écriture n'ont rien perdu de leur mystère.

12/1985

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Théâtre

Théâtre

Ce livre est la première édition du théâtre complet de Maupassant. Il regroupe les cinq pièces jouées ou publiées du vivant de Maupassant : A la feuille de rose, maison turque (1875), Histoire du vieux temps (1879), Une répétition (1880), Musotte (1891), et La Paix du ménage (1893). En annexe figure La Trahison de la Comtesse de Rhune (1877), jamais jouée et laissée à l'état de manuscrit, et la saynète La Revanche (1886). Volontiers contradictoire, Maupassant disait ne pas aimer se rendre au théâtre, par crainte de l'ennui et du manque de confort, mais était en réalité passionné par la scène, comme en attestent les souvenirs de Charles Lapierre : "Une seule chose pouvait distraire Maupassant du canotage, c'était le théâtre. Il avait pour complice de sa passion Robert P[inchon], avec lequel il fit, en 1873, pour son début, une comédie-libre, en un acte, quelque chose comme une Lysistrata en diminutif. Le sujet était scabreux, si la forme était châtiée. Il nous suffira de dire que l'action se passait dans un harem parisien. Les acteurs étaient Robert Pinchon, Guy de Maupassant qui faisait un rôle de femme, MM. Maurice Leloir, D... et F..., etc." La pièce en question est A la feuille de rose, maison turque, pièce érotique dans laquelle Maupassant tient le rôle de Raphaële, l'almée la plus demandée du bordel parisien. Si ses autres pièces sont plus chastes, et si elles ont été montées dans les théâtres parisiens plutôt que dans le cénacle d'un Maupassant travesti pour l'occasion, toutes ont en commun le souci de dé-jouer l'hypocrisie des moeurs du XIXe siècle finissant : à la manière d'un moraliste plus que d'un boulevardier, il épingle la brutalité des pères et la stupidité des maris, dans une société où l'adultère reste un délit pénal, la possibilité du divorce n'étant rétablie qu'en 1884. Le présent texte a été établi par Noëlle Benhamou, chercheuse et auteur de Filles, prostituées et courtisanes dans l'oeuvre de Guy de Maupassant (Presses du Septentrion, 1997). La publication du Théâtre de Maupassant a reçu le soutien du Centre national du livre.

01/2012

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Littérature anglo-saxonne

Le magicien

Une existence hors du commun adossée à une histoire familiale extraordinaire, une oeuvre littéraire majeure couronnée par le Prix Nobel, et la traversée de toutes les tragédies politiques de la première moitié du XXème siècle - voilà comment on pourrait résumer la vie de Thomas Mann en quelques mots. La prouesse du Magicien consiste à nous faire vivre de l'intérieur - comme seul le roman peut le faire - cette vie exceptionnelle. Thomas Mann naît dans une famille de riches bourgeois hanséatiques dont il fera le portrait dans Les Buddenbrook, son premier roman qui fut aussi son premier succès. Mais le déclin de sa famille tout autant que sa quête d'un ailleurs le mène à Munich, où il épouse la riche et fascinante Katia Pringsheim. Avec et grâce à elle, il construit patiemment une oeuvre protéiforme en même temps qu'un paravent de vie confortable qui le protège de ses démons : son attirance pour les hommes. Pour ses six enfants nés entre un voyage à Venise et un séjour dans un sanatorium - qui seront transposés dans La Mort à Venise et La Montagne magique - il restera à jamais ce magicien enfermé dans son bureau qu'il est interdit de déranger. Colm Tóibín raconte avec le même bonheur la naissance de quelques chefs-d'oeuvre de la littérature européenne que l'existence d'abord agitée, puis tragique, d'une grande famille, mais il excelle surtout dans l'évocation de la vie intérieure du romancier. Sa mue de grand bourgeois conservateur en intellectuel engagé face à la montée du nazisme, puis dans la douleur de l'exil, est dépeinte avec la même intensité que sa solitude et sa difficulté à être aimé. Heinrich, Klaus et Erika Mann, Christopher Isherwood, Bruno Walter, Alma Mahler et Franklin Delano Roosevelt peuplent la vie du grand écrivain et deviennent ici autant de personnages romanesques. Colm Tóibín entretisse tous ces fils littéraires, intimes, historiques et politiques dans une grande fresque qui se confond avec l'émouvant roman d'une vie : celle d'un génie littéraire et d'un homme seul qu'on appelait le magicien. Traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson

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Droit

Plaidoyer pour la formation des administrateurs civils publics de l'Ecole nationale d'administration. Sans administration, la République démocratique du Congo ne peut survivre

L'administration publique congolaise est en pleine déliquescence, soixante ans après l'indépendance nationale. Le départ précipité des cadres coloniaux aura produit la promotion d'agents de bureau non préparés à des postes de responsabilité et de conception, le remplacement des agents promus par d'autres non compétents ni formés. On aboutit ainsi au déclin de l'administration et des procédures administratives courantes. La situation s'est aggravée par le recrutement non contrôlé et la poursuite des promotions sans formation. Les différentes réformes de l'administration publique congolaise ont porté plus sur des structures que sur des hommes pouvant les induire et les conduire. L'Ecole nationale de droit et d'administration (ENDA) pour la formation des cadres dans la magistrature et l'administration, créée le 28 décembre 1960, a été très tôt intégrée à l'Université nationale du Zaïre lors de la réforme de 1971. Ce faisant, elle a perdu son caractère professionnel. Depuis lors, il n'existe plus en République démocratique du Congo de corps d'administrateurs civils publics formés par et pour l'administration publique. La modernisation de l'administration congolaise et de l'appareil étatique par le management public est demeurée un voeu pieux. C'est par elle cependant que la société congolaise peut tirer profit des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), améliorer la gestion des affaires publiques, assurer la marche régulière des services en termes d'accessibilité du citoyen, de simplification des procédures administratives, de rapidité, de transparence, d'efficacité. La Nouvelle Gestion publique (NGP) permet d'améliorer le rapport coût-efficacité du service public, grâce à la modernisation accrue et à un grand pragmatisme dans la gestion des administrations publiques, et de promouvoir un nouvel ordre et esprit de gestion publique fondés sur la culture du résultat. Le besoin de formation des cadres et des agents de l'Etat congolais est indispensable. L'Ecole nationale d'administration publique doit préparer l'administration publique à ce nouveau cadre qui impacte positivement sur le budget de l'Etat, le contrôle des effectifs, la gestion des fonctionnaires et des agents publics de l'Etat.

01/2021

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Histoire et Philosophiesophie

Le troisième chimpanzé. Essai sur l'évolution et l'avenir de l'animal humain

La chose est désormais connue de tous : l'homme, partageant plus de 98 % de ses gènes avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun, représente, dans le monde animal, le troisième chimpanzé. On en mesure habituellement peu les implications. Le langage, l'art, la technique et l'agriculture - qui distinguent ce chimpanzé - sont le fruit d'une évolution non pas seulement anatomique, comme on le dit trop souvent (station debout, grossissement du cerveau), mais également comportementale : le cycle vital de l'homme se particularise par le faible nombre de petits par portée, les soins parentaux bien au-delà du sevrage, la vie en couple, l'espérance de vie, la ménopause. Autant de traits qui soulèvent le problème de l'éventuelle présence de précurseurs dans le monde animal, et du stade auquel le troisième chimpanzé fit le saut quantique en matière de réussite évolutive - non pas avec l'apparition de l'outil de pierre, voilà deux millions et demi d'années, mais avec l'acquisition de l'aptitude au langage, il y a moins de cent mille ans. Alors l'animal humain déploie tous ses traits particuliers - à commencer par son aptitude unique à détruire massivement son genre (c'est la soudaine disparition des Néandertaliens après l'arrivée de Cro-Magnon, première destruction massive de l'histoire de l'homme) et sa capacité, manifestée elle aussi dès l'époque préhistorique, à détruire les écosystèmes, à ruiner la base même de sa propre alimentation. L'expansion géographique de l'espèce s'accompagne toujours de l'éradication de grands mammifères ; de Pétra à l'île de Pâques, de Mycènes au Chaco Canyon, le déclin des civilisations est rythmé par la déforestation, le surpâturage, l'érosion des sols. Génocide et holocauste écologique - ces deux caractéristiques de l'homme que décuple potentiellement aujourd'hui la technologie - posent désormais la question cruciale de l'extinction de l'espèce humaine, à l'instar de milliards d'autres espèces disparues au cours de l'histoire de l'évolution. Telle est l'ampleur de la perspective que Jared Diamond ouvre, avec une impressionnante culture scientifique, géographique et historique, dans cet ouvrage sans égal.

11/2000

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Littérature française

Le collège Salvador Toutankhamon

Le collège Salvador Toutankhamon est en plein déclin : conflits internes, effectifs en baisse, principal alcoolique... Mais surtout, scandale absolu : Eugène, un professeur de mathématiques rabaisse ses élèves et leur parle de l'Enfer au lieu de leur enseigner sa discipline. C'en est trop pour l'Institution, qui impose à Eugène une procédure de contrôle. Excédés, certains parents se livrent à des violences débridées. Mais la rencontre de quelques personnes fuyant la violence annonce déjà le renouveau. Dans cet univers instable de collégiens, de parents, de personnels éducatifs et de marginaux, les destins de chacun se fertilisent ou se dégradent au gré de leur entrechoc. Un rien, comme le clinamen d'Epicure, les fait dévier de leur trajectoire, provoquant des effets conséquents ou non, heureux ou malheureux. Ce petit rien qui change la vie peut être déclenché par d'infimes événements, dans des circonstances baroques, inattendues et insignifiantes : un regard de chien, une vue imprenable sur l'Enfer, les mains d'une secrétaire, un livre trouvé dans une poubelle, trois mots d'encouragement... Nous tomberons, bien sûr, que ce soit droit ou de travers. Pourtant, contre toute attente, le petit groupe d'initiés relève ce défi de l'inexorable, inventant des ébauches de solution sans autre outil que la simple réflexion. Il ne s'agit pas de restaurer le passé, mais d'envisager qu'il soit un jour possible que l'impossible devienne possible. C'est l'espérance. Jean Pierre Bourgeois retrace son amour pour l'écriture en trois colonnes qui sont autant de coups de foudre. La première fut la découverte de Chateaubriand. Cette passion le rendit lauréat dès les années 60 du Concours National de la Résistance. Maits voici que dans le brouillard de la dernière année de lycée une nouvelle colonne apparaît : la rencontre avec un professeur de philosophie. Il en fit même son métier. Mais très vite un stage en Ecole Normale fut l'occasion d'un troisième coup de foudre : la façon unique pour chaque normalien de se représenter et de vivre sa formation le fascinait. Il y consacra une thèse. Mais la vie est un circuit : plus on s'éloigne d'une colonne, plus on s'en rapproche. Il retrouve aujourd'hui la littérature.

07/2021

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Actualité politique France

Le nouveau modèle français

Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Le discours sur le déclin franc ? ais a pris des proportions quasi obsessionnelles au cours des dernières années. Certains chantres d'un passé mythifié en ont même fait leur fonds de commerce, au point de lui donner des allures de névrose nationale. Ils exploitent un manque : nous n'avons plus de modèle de société. Celui qui nous guidait, inventé à la Libération, a fait entrer la France dans la modernité. Mais depuis maintenant trente ans, il connaît une longue déliquescence : économie ralentie, panne de l'innovation et de la création culturelle et scientifique, société fracturée, démocratie dévitalisée... Ce qui nous a porté après-guerre est devenu obsolète dans le monde contemporain, mondialisé et ultra-connecté. Orpheline d'un nouveau modèle, la France peine à y trouver sa place. Si certains de nos voisins semblent s'être mieux adaptés, il est impossible d'importer le leur. C'est en puisant dans notre identité républicaine et en développant ce qui germe déjà au sein de notre société que se dessinera le modèle qui va nous projeter dans le XXIe siècle. Il est déjà là, mais à bas bruit. Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Slow Démocratie, le précédent livre de David Djaïz a été lauréat du prix de l'Académie des sciences morales et politiques et du prix étudiant du Livre Politique-LCP, finaliste du prix du Livre Politique, du prix du Mémorial - Grand Prix littéraire d'Ajaccio et du prix Pétrarque de l'essai France Culture-Le Monde.

09/2021

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Hydrogéologie

L'eau dans le monde. Comprendre et agir

Les enjeux d'une meilleure gouvernance de l'eau sont essentiels, tant au plan local que planétaire : - respecter les droits de l'homme pour l'eau potable, la salubrité et l'hygiène ; - préserver une biodiversité en fort déclin ; - permettre une alimentation équilibrée et développer une agriculture respectueuse des ressources naturelles que constituent l'eau et le sol, milieu vivant ; - contribuer à réduire des émissions de gaz à effet de serre par la production hydroélectrique ; - s'adapter au changement climatique en améliorant la résilience et la robustesse des installations humaines au regard des risques d'inondation. Multidisciplinaires par nature, insérées au plus profond de la vie et de la culture, ces questions complexes doivent être abordées avec pragmatisme, humilité et passion. Cet ouvrage est destiné en premier lieu aux enseignants du supérieur et à leurs étudiants qui se destinent à des métiers en lien avec l'eau. Les spécialistes y trouveront une synthèse actualisée des débats internationaux, de nombreux cas pratiques tirés de diverses régions du monde, avec une attention particulière pour l'Afrique et des pistes de progrès et d'approfondissement. Il est accessible sans prérequis et s'adresse à tous ceux qui ne se contentent pas de discours simplificateurs, qui veulent comprendre ces grands enjeux d'avenir dans toutes leurs dimensions et qui sont prêts à mobiliser leur énergie pour agir. L'auteur : Pierre-Alain Roche est enseignant à l'Ecole nationale des ponts et chaussées et à l'Ecole polytechnique en hydrologie et gestion de l'eau. Il a été chercheur au BRGM, puis au Cergrene (devenu LEESU), tout en exerçant au sein de l'administration, notamment dans le domaine des transports et de l'aménagement. Il a dirigé pendant sept ans l'agence de l'eau Seine-Normandie. Président d'honneur de l'ASTEE et gouverneur honoraire du Conseil mondial de l'eau, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, il poursuit ses travaux avec l'OCDE dans le cadre de "l'initiative pour la gouvernance de l'eau" . Il est également l'auteur d'Hydrologie quantitative, processus, modèles et aides à la décision, co-écrit avec Jacques Miquel et Eric Gaume, qui a reçu le prix Roberval du manuel d'enseignement supérieur francophone.

08/2021

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Revues

Europe N° 1106-1107-1108, juin-juillet-août 2021 : La marionnette aujourd'hui

Sur les scènes contemporaines, les créations associées à l'art des marionnettes sont aujourd'hui parmi les plus originales et inventives. Quel chemin parcouru depuis un siècle ! En 1920, la présence du théâtre de marionnettes dans la vie culturelle européenne se divisait entre des formes traditionnelles en déclin - les Guignols des jardins publics, entre autres - et sa présence dans un théâtre d'avant-garde qui, si elle fut intense et très créatrice, toucha une frange relativement faible du public. Aujourd'hui on ne sait plus comment nommer le théâtre de marionnettes, tant son extension et ses formes ont évolué. L'art des marionnettes s'est considérablement ouvert et mêlé à toutes sortes de recherches scéniques. Ce numéro d'Europe entend brosser un paysage de la création contemporaine et explorer les multiples manières d'"être marionnette", de "faire marionnette" sur un plateau. C'est-à-dire aussi les façons de faire coexister, sur scène et dans l'écriture, l'homme et ces "autres que lui" auxquels la vie courante et la scène traditionnelle n'accordent souvent guère plus que le statut d'objet. La question du comique, largement délaissée depuis quelques lustres, est également abordée ici sous un nouveau jour, en relation avec les mutations profondes de l'art de la marionnette. Un rire souvent subversif grinçant, voire inquiétant, qui nous fait remonter jusqu'aux endroits où nous ne maîtrisons plus notre corps et nos actes. Un rire qui sonne conne une réaction de survie devant les excès de notre condition humaine à laquelle, sans cesse, le théâtre de marionnettes nous ramène. Originaire de Roubaix où il agrandi dans un quartier ouvrier, Daniel Lemahieu (1946-2015) fut attiré arks l'enfance par les marionnettes à tringle. Devenu à la fois écrivain, dramaturge, formateur et animateur de théâtre, son oeuvre pour la scène est de celles dont la dimension s'affirme et grandit avec le temps. Elle est souvent âpre, traversée par les ombres de l'Histoire - la guerre d'Algérie, le génocide rwandais - mais caractérisée aussi par le goût des matières, l'appétit de la langue, des sons et du rire carnavalesque.

06/2021

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Contes et nouvelles

Animal blues

Ces huit nouvelles tentent de saisir quelques-unes des infinies variations qui se jouent dans la relation entre l'homme et l'animal : fascination, cruauté, effroi, amour, compassion, indifférence. Une complexité qui n'en finit pas d'interroger sur les liens que nous entretenons avec les autres espèces vivantes. La tonalité est sombre, expression d'une réalité violente trop souvent tue. L'auteure fait sienne l'interrogation de Jeremy Bentham : "La question n'est pas : peuvent-ils raisonner ? ni : peuvent-ils parler ? mais : peuvent-ils souffrir ? " Il advient pourtant que la lumière l'emporte dans cette lutte obscure, et que l'homme et la bête, touchés par la grâce, se réconcilient. Epiphanie fragile, comme suspendue. Ainsi de la rencontre entre le tigre et la jeune indienne, dans la nouvelle "Transgression" . "Aux battements précipités de son coeur, elle sait déjà que le tigre sera là. Elle ne s'est pas trompée. A l'ombre des arbres, à l'endroit exact où il se tenait la veille, le grand félin est couché, immobile. D'abord, elle décide de l'ignorer et se prête longuement à son rituel. Alors qu'elle achève de nouer un chignon sur sa nuque, elle ose un regard timide, aussitôt happée par une force impérieuse. Un frisson la parcourt toute entière, peur ou plaisir elle ne sait, devant la face sauvage zébrée comme une peinture de guerre, les fronces menaçantes, les redoutables babines, le faisceau dru et tactile des vibrisses. Saisie à nouveau par le calme hypnotique des yeux verts qui la pénètrent, la traversent comme si elle était un corps diaphane et voyaient, au-delà d'elle, un monde invisible. Alors, elle lui rend son regard, craintif, hésitant d'abord, puis plus assuré à mesure qu'elle discerne en lui un changement imperceptible. Les pupilles étroites, réduites à une fente, semblent se dilater, à leur éclat farouche se mêle une étrange douceur, une sorte de mélancolie, et sur le masque impassible glisse une expression étonnée de ferveur muette. Un court instant, il plisse à demi les paupières puis les ouvre à nouveau, comme une promesse de consentement".

08/2021

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Militaire

Bir Hakeim

Bir Hakeim reste la bataille la plus emblématique jamais menée par les Forces françaises libres contre les troupes de l'Axe germano-italien, commandées par le général Rommel (27 mai-10 juin 1942). Voici en fin le témoignage du principal artisan de cette victoire française : le général Marie-Pierre Koenig, commandant la 1re Brigade française libre, qui a été élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume le 6 juin 1984 par le président François Mitterrand. Il ne s'agit pas d'une autoglorification : "Nous reconnaîtrons volontiers que Bir Hakeim n'est qu'un fait d'armes parmi tant d'autres inscrits au frontispice de nos gloires, écrit Koenig". Cela dit, la résistance inattendue de la garnison de Bir Hakeim a été déterminante parce qu'elle a rendu possible la victoire d'El Alamein, qui a contraint Rommel à faire retraite vers la Tunisie. La bataille est retracée au jour le jour, non comme un livre d'histoire, mais comme un récit d'un acteur de premier plan, d'un chef de guerre qui doit affronter à chaque minute des situations extraordinaires, prendre des décisions qui engagent la vie des combattants et le sort de la bataille : "La guerre moderne est par excellence l'école de l'imprévu, écrit Koenig. Au désert plus que partout ailleurs". Pierre-Marie Koenig (1898-1970), officier général, maréchal de France et compagnon de la Libération est surtout connu pour son rôle en tant que commandant de la 1re brigade française libre lors de la bataille de Bir Hakeim (Libye), qui se déroule du 26 mai au 11 juin 1942 durant la guerre du Désert, et au cours de laquelle son unité de 3 700 hommes résiste opiniâtrement aux assauts conjugués des armées allemande et italienne, environ dix fois plus nombreuses, de l'Afrika Korps dirigées par le général Erwin Rommel. Edition présentée par François Broche Historien, fils de compagnon de la Libération, administrateur de la Fondation de la France libre, François Brochel est notamment l'auteur de La Cathédrale des sables, Bir Hakeim (26 mai-11 juin 1942) (Belin) et de Bir Hakeim (Perrin, collection Tempus).

06/2022

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Littérature anglo-saxonne

Jérusalem

" Et si une ville était la somme de toutes les villes qu'elle a été depuis sa fondation, avec en prime, errant parmi ses ruelles, cachés sous les porches de ses églises, ivres morts ou défoncés derrière ses bars, les spectres inquiets ayant pris part à sa chute et son déclin ? Il semblerait que toute une humanité déchue se soit donné rendez-vous dans le monumental roman d'Alan Moore, dont le titre – Jérusalem – devrait suffire à convaincre le lecteur qu'il a pour décor un Northampton plus grand et moins quotidien que celui où vit l'auteur. Partant du principe que chaque vie est une entité immortelle, chaque instant humain, aussi humble soit-il, une partie vitale de l'existence, et chaque communauté une cité éternelle, Alan Moore a conçu un récit-monde où le moindre geste, la moindre pensée, laissent une trace vivante, une empreinte mobile que chacun peut percevoir à mesure que les temps semblent se convulser. Il transforme la ville de Northampton en creuset originel, dans lequel il plonge les brûlants destins de ses nombreux personnages. Qu'il s'agisse d'une artiste peintre sujette aux visions, de son frère par deux fois mort et ressuscité, d'un peintre de cathédrale qui voit les fresques s'animer et lui délivrer un puissant message, d'une métisse défoncée au crack qui parle à la braise de sa cigarette comme à un démon, d'un moine du IXe siècle chargé d'apporter une relique au " centre du monde ", d'un sans-abri errant dans les limbes de la ville, d'un esclave affranchi en quête de sainteté, d'un poète tari et dipsomane, tous sentent que sous la fine et fragile pellicule des choses, qui déjà se fissure, tremblent et se lèvent des foules d'entités. Des anges ? Des démons ? Roman de la démesure et du cruellement humain, Jérusalem est une expérience chamanique au coeur de nos mémoires et de nos aspirations. Entre la gloire et la boue coule une voix protéiforme, celle du barde Moore, au plus haut de son art." Claro

08/2017

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Management

Matricea BCG de creștere-participare: teorii și aplicații. Cheia managementului de portofoliu

In?elege?i esen?a matricei BCG growth-share (cunoscut? ?i sub numele de matricea portofoliului de produse, diagrama portofoliului ?i analiza Boston Consulting Group) în doar 50 de minute cu aceast? carte practic? ?i concis?. Matricea de cre?tere BCG este un instrument strategic puternic care le permite managerilor s? identifice vedetele, vacile de muls, semnele de întrebare ?i câinii din domeniul lor de activitate, permi?ându-le s? ia decizii de investi?ii mai inteligente ?i s? aloce resursele cu în?elepciune. Aceast? carte v? ofer? o introducere util? în aplica?iile matricei BCG de cre?tere a capitalului propriu în analiza de portofoliu, procesele decizionale ?i alocarea resurselor. Acesta include, de asemenea, o explorare a unui studiu de caz practic, o discu?ie despre deficien?ele instrumentului, inclusiv despre percep?ia sa de inexactitate ?i simplificare excesiv?, precum ?i o introducere în modele conexe, cum ar fi matricea GE a McKinsey ?i matricea portofoliului Ashridge. Despre matricea BCG a cotei de cre?tere : Matricea BCG de cre?tere a cotei de pia?? a fost elaborat? în anii 1960 de c?tre Boston Consulting Group pentru a determina cota de pia?? relativ? a unei activit??i ?i pentru a evalua cre?terea asociat? a pie?ei. Acest lucru le permite managerilor s? identifice care sunt activit??ile profitabile sau cu poten?ial ridicat, dar ?i care sunt în declin ?i care sunt susceptibile de a se pr?bu?i. Acest lucru are implica?ii importante atunci când se decide asupra c?ror sectoare s? se concentreze ?i unde s? se aloce resursele limitate. In aceast? carte, ve?i descoperi cum v? poate ajuta matricea BCG de cre?tere a capitalului, ve?i înv??a cum s? v? clasifica?i unit??ile de afaceri strategice în cele patru categorii ?i ve?i utiliza rezultatele pentru a lua decizii de afaceri mai bune. O explica?ie clar? a avantajelor ?i a posibilelor dezavantaje ale metodei, o discu?ie a unui studiu de caz practic ?i o introducere în modele conexe v? ofer? instrumentele de care ave?i nevoie pentru a v? adapta abordarea la situa?ia dumneavoastr?.

01/2023

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Littérature française

No présent

No présent s'ouvre sur une gueule de bois. Nous sommes en 1990, le narrateur vient d'obtenir son bac et régurgite les années 80, marquées par Margaret Thatcher et Action directe, la dictature de la Bourse et l'élection de François Mitterrand, alors que les médias commencent à résonner du fracas de la guerre économique. Lui revient aussi en flash-back son enfance dans une HLM de Vaulx-en-Velin, avec une mère soixante-huitarde qui reçoit à la maison amants et militants, exige de ses enfants qu'ils justifient idéologiquement chacun de leurs choix, et leur dit regretter de ne pas s'être fait avorter, ignorant que le monde allait tourner si mal.Dès lors, que faire de son existence dans ce contexte de violence et d'héritage brouillé ? Devenir « esclave dans le tertiaire », choisir le terrorisme ou renoncer à tout statut social et sauter dans le vide ?Avec d'autres enfants déboussolés de la classe moyenne décidés à « ne pas entrer dans le rang », le narrateur crée un collectif, Tabula rasa, au coeur du quartier de la Croix-Rousse de Lyon, et squatte un atelier dans lequel chacun s'invente un monde sans entrave ni responsabilité, censé être dédié à la création. Mais le projet artistique se transforme en une vaste fumerie de joints que Lionel Tran met en scène avec une lucidité glaçante. C'est une galerie de portraits impressionnante de réalisme que dresse l'auteur, n'épargnant aucun des travers, aucune des névroses dont souffre chacun des protagonistes. L'écriture, nerveuse, habitée, percutante est de celle qui laisse des traces et des images indélébiles, et recrée sous les yeux sidérés du lecteur la noyade d'une génération qui n'a pas même conscience de la force tragique et comique qu'elle dégage.Dans cet environnement nihiliste, le narrateur s'oblige à écrire quotidiennement, tente de raconter l'irracontable, approche la folie, avant de prendre conscience, in extremis, que l'absolu qu'il cherchait n'existe pas. Pour s'extraire de cet engrenage destructeur, il témoigne, invente une langue de l'urgence et de la survie aux accents post-punk et nous tend le miroir inquiétant d'un monde qui dévore ses enfants.

09/2012

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Histoire internationale

L'Arménie du Levant (XIe-XIVe siècle). Coffret 2 volumes

L'année 1045 marqua la fin du dernier royaume en Grande Arménie, mais loin de disparaître l'Arménie se préparait à écrire les pages les plus brillantes de son histoire. Des principautés autonomes virent le jour sur la partie du territoire historique libérée du joug turc, pendant qu'un processus de renaissance étatique se développait en Cilicie, face à l'île de Chypre, aboutissant en 1198 à la fondation d'un " royaume d'Arménie hors d'Arménie ". Il y avait donc alors deux Arménie, liées face à l'irruption au Proche-Orient des Francs via les croisades au XIIe siècle puis des Mongols au XIIIe. Avec les Etats latins, dont ils adoptèrent plusieurs aspects administratifs, les Arméniens établirent des relations d'égal à égal où les liens matrimoniaux tenaient une place essentielle, tandis que face aux Mongols ils profitèrent de l'expérience des princes de Grande Arménie. Par une subtile diplomatie tous azimuts tenant compte des éléments grecs, turcs et arabes, les rois d'Arménie en Cilicie se retrouvèrent au milieu du mue siècle à la tête du plus puissant Etat chrétien en Orient, plaque tournante du commerce entre l'Europe et l'Orient. La floraison culturelle était spectaculaire, le royaume adaptant au moule arménien les apports francs tout en perpétuant ses traditions artistiques, pendant que la Grande Arménie se couvrait de superbes oeuvres d'architecture. Du XIIe au début du XIVe siècle, les Arméniens étaient donc au centre de la galaxie eurasiatique. La décadence s'amorça avec le déclin du pouvoir mongol, la pénétration latine dans l'Eglise arménienne et la montée en puissance des Mamelouks égyptiens, qui mirent fin en 1375 à cette " Arménie du Levant " dont le dernier roi, d'ascendance poitevine, mourut en exil à Paris. Au-delà des Arméniens et arménisants, cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux croisades, aux Mongols, à l'Islam médiéval ou aux chrétiens d'Orient. Les publications récentes de sources inédites imposaient de revisiter tous les aspects de cette période fascinante et complexe. Les 84 tableaux généalogiques et les 74 cartes facilitent la lecture, et les 228 illustrations en couleurs reflètent le caractère cosmopolite de ce monde arménien médiéval.

11/2012

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Ethnologie

Cent ans au village. Chronique familiale gouin (Burkina Faso)

Retraçant l'histoire d'une famille villageoise africaine au cours des cent dernières années, ce livre nous invite à accompagner ses membres dans une aventure collective recouvrant trois générations. Du fondateur de la concession, agriculteur, guerrier, chasseur, devin, féticheur, guérisseur... jusqu'à son petit-fils, agriculteur et immigrant pauvre en Côte d'Ivoire, ballotté par les aléas politiques contemporains, ce récit révèle le souci premier de chacun : acquérir une ou plusieurs épouses, malgré le coût exorbitant du mariage, et en obtenir durablement descendance et travail. Mais si dans le premier cas, l'alliance était l'affaire des chefs de lignage et d'unités résidentielles, dans le second, elle est devenue celle des individus. On assiste en effet à la lente émergence, souvent douloureuse, de sujets autonomes : à mesure que les solidarités avec leurs communautés de naissance vont en se délitant, ces aventuriers de l'existence s'inscrivent par un comportement personnel et volontaire dans des relations électives ou circonstancielles. L'histoire de cette communauté, tramée de façons de dire et de faire propres à une identité spécifique - celle des Gouin du sud-ouest du Burkina Faso - et infléchie par l'intrusion d'événements d'ampleur internationale (guerres interethniques, occupation coloniale, émigration, guerre civile ivoirienne), est hautement personnalisée et de ce fait étrangement familière. Marquée par l'étonnante complexité de vies réellement vécues, elle est orchestrée par les aspirations, les déceptions, les compromis et les moments de grâce qui, dans l'Afrique rurale comme ailleurs, constituent le soubassement du quotidien. Ainsi le lecteur qui, à l'instar de l'auteur, se laisse guider par les protagonistes de cette chronique et s'attache à saisir ce qui fait agir, triompher ou se désespérer ces personnes, se voit ouvrir devant lui une société entière. Cette chronique générationnelle, première du genre, réussit à conjuguer trois ordres de fidélité : aux réalités vécues des personnes dont elle retrace l'histoire, aux exigences d'une description anthropologique rigoureuse et à la position forcément ambiguë de l'ethnologue, laquelle intervient dans le récit non seulement comme témoin mais aussi, discrètement, comme acteur.

05/2005

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Gestion

Pourquoi j'ai quitté Goldman Sachs

Le 14 mars 2012, plus de trois millions de personnes lisent Pourquoi je quitte Goldman Sachs, l'éditorial de Greg Smith paru dans le New York Times. L'article se propage, devient un sujet récurrent sur Twitter, et suscite des réponses enflammées de la part de Paul Volcker, ancien président de la Réserve Fédérale, de Jack Welch, mythique P-DG de General Electric, et de Mike Bloomberg, maire de New York. Mais surtout, il touche un point sensible de l'opinion publique qui s'interrogeait déjà sur le rôle de Wall Street au sein de la société et sur l'impitoyable mentalité du « Prends l'argent et tire-toi » qui a ébranlé l'économie mondiale ces dernières années. Aujourd'hui, Greg Smith reprend là où il en était resté dans son éditorial. Depuis les combines de son stage d'été pendant la bulle internet jusqu'au drame du 11 septembre, depuis les abîmes du marché baissier jusqu'aux jacuzzis de Las Vegas, les excès du boom immobilier, et le jour où Warren Buffet sauve Goldman Sachs de la faillite, Greg Smith retrace son parcours et nous emmène pour la première fois au cour de la banque la plus puissante et secrète au monde. À travers des détails passionnants, Greg Smith décrit comment la banque qui réalisa l'introduction en bourse d'entreprises comme Ford, Sears et Microsoft, est devenue la « grande pieuvre vampire enserrant le visage de l'humanité » qui traite ses clients de « muppets » et a dû verser un demi-milliard de dollars au gouvernement pour mettre fin aux poursuites pour le plus grand délit d'initié de tous les temps. Après de nombreux entretiens au cours de douze mois avec neuf associés qui s'avérèrent insatisfaisants, Greg Smith a fini par estimer que le seul moyen pour tenter de sauver le système est que quelqu'un de l'intérieur révèle au grand jour l'évolution très périlleuse et égoïste des mentalités et des comportements de nos financiers. Il abandonne sa carrière et décide de prendre les choses en mains. Voici son histoire. Traduit de l'anglais par Johan Frederik Hel Guedj

10/2012

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Animaux, nature

Lions. Edition français-anglais-allemand

Le photographe français Laurent Baheux dédie son nouveau livre au roi des animaux, le lion. Des images en noir et blanc à couper le souffle créent un portrait puissant de l'une des espèces les plus majestueuses et les plus menacées du monde. Pensez aux lions et au puissant membre du "Big Five", avec un rugissement qui résonne à travers les plaines et une poursuite sans merci de sa proie. Certains penseraient à l'animal de troupe, étonnamment joueur et affectueux dans sa fierté. D'autres penseraient au lion en danger, longtemps la cible des chasseurs et des collectionneurs de trophées. Dans ce nouveau livre photo, Laurent Baheux parcourt l'Afrique pour capturer le lion sous toutes ses facettes complexes. Le résultat en est un portrait photo sensible et intime qui montre le gros chat dans toutes ses nuances : à la fois puissant, fragile et tendre. Les superbes photographies de lion en noir et blanc de Baheux montrent le félin avec la précision et la texture d'un portrait en studio : ses nombreux mouvements, postures, comportements et expressions capturés avec une intimité surprenante. Jouant avec fierté, chassant sa proie ou nous regardant droit dans les yeux, la photographie du lion de Baheux est autant un hommage au caractère, à la puissance et au sentiment du lion qu'elle nous rappelle insidieusement que ce plus impressionnant des animaux fait également partie des espèces sauvages les plus menacées de la planète. Depuis plus de 15 ans, Laurent Baheux crée une collection de photographies animalières monochromes, caractérisées par un style contrasté et condensé. Avec une approche unique qui dépasse les lois de la photographie de la nature, Baheux cherche à saisir le caractère de chaque animal en tant qu'individu. Il collabore activement avec des organisations environnementales, notamment le Fonds mondial pour la Nature (WWF) et le Jane Goodall Institute. En 2013, il a été ambassadeur de bonne volonté du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dans le cadre de la campagne Wild & Precious contre le braconnage. Ses photographies sont exposées dans des galeries et des expositions en France et à l'étranger, et font l'objet de nombreux ouvrages et publications.

10/2019

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Philosophie

Temps physique et temps tragique chez Aristote. Commentaire sur le Quatrième livre de la Physique (10-14) et sur la Poétique

Dans cet ouvrage posthume de Victor GOLDSCHMIDT, le lecteur trouvera d'abord un commentaire minutieux, véritable guide de lecture, de deux grands textes aristotéliciens : les chapitres de la Physique sur le temps (IV, 10-14) et la Poétique tout entière. Si l'auteur se défend d'avoir voulu rivaliser avec les commentaires ligne à ligné dont ces textes illustres ont déjà fait l'objet, il n'en adopte pas moins, au départ, une position de lecteur au premier degré, s'attachant surtout, selon ses propres termes, " au mouvement du texte, pour essayer d'en restituer la structure qui, elle, fournit le commentaire fondamental, rédigé, si l'on peut dire, par l'auteur lui-même ". On verra qu'à cet égard, ce livre constitue l'illustration peut-être la plus parfaite d'une méthode d'exégèse immanente à laquelle Victor GOLDSCHMIDT n'a cessé de penser, théoriquement et pratiquement. Pourquoi maintenant avoir confronté Physique et Poétique, sinon pour tenter de relier temps physique et temps vécu, et considérer en retour l'action tragique sous les espèces du temps ? C'est ici comme un défi que l'auteur paraît s'être lancé à lui-même, tout en s'interdisant systématiquement les facilités qui lui auraient permis de l'emporter à trop bon compte; de sorte qu'il ne réussit à remplir son contrat qu'à force de ne l'avoir pas directement cherché. Seule la lecture du livre, dans ses patientes approches comme dans ses raccourcis fulgurants, permettra de voir comment les matériaux les plus divers, tirés d'une longue familiarité avec l'œuvre entière d'Aristote, enserrés dans un réseau toujours plus fin et plus délié de rapprochements et de connexions, finissent par constituer, à la " surprise " même de l'auteur, un édifice d'une cohérence imprévue et saisissante. Porté par toute une vie d'étude des textes et de méditations insistantes sur les rapports du temps et de l'œuvre philosophique, le commentaire s'ouvre ainsi sur une vision singulière et pénétrante de la pensée d'Aristote en son unité, et, au-delà encore, sur une véritable philosophie de l'histoire de la philosophie.

10/1982

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Histoire de France

Vichy (1er janvier - 31 décembre 1941)

En 1941, l'Allemagne nazie se lance à l'assaut de l'Union soviétique ; le Japon attaque les Etats-Unis. La guerre est désormais mondiale et touche tous les continents, tous les océans. La France de Vichy n'est pas un acteur principal. Elle observe les événements de l'Europe orientale et centrale. De Bucarest, de Sofia, de Budapest, d'Athènes et d'Ankara, les diplomates français suivent, pas à pas, l'évolution des relations internationales. Les Balkans demeurent une zone troublée, dans laquelle les ambitions des uns et des autres s'affrontent. En Europe orientale comme en Europe centrale, on ne peut que constater à la fois le renforcement de la présence allemande et les préparatifs d'une guerre qui opposera l'Allemagne nazie à l'Union soviétique. En Indochine, la France est encore présente. Mais elle se heurte aux ambitions du Japon. Elle ne peut guère compter sur le concours des Etats-Unis et constate, de jour en jour, le déclin de son autorité. Du coup, devant cet affaiblissement à la fois inévitable depuis la signature de l'Armistice et de plus en plus perceptible, la France de Vichy tâche de resserrer ses liens avec l'Espagne franquiste et le Saint-Siège. Elle tâche de mettre en place une sorte d'alliance fondée sur les convictions religieuses et sociales. Avec des résultats inégaux et incertains. Elle aimerait maintenir vivante l'amitié franco-américaine. A Washington, pourtant, on s'inquiète d'une " collaboration " qui soumettrait la France à l'Allemagne. Et, de plus en plus, au fil des mois, le rapprochement avec la Grande-Bretagne devient l'objectif principal du président Franklin Roosevelt. A vrai dire, du Proche-Orient à l'Amérique latine, les autorités de Vichy constatent que " la dissidence " gagne du terrain. Les Britanniques et, dans une certaine mesure, les Américains la confortent. Malgré l'échec devant Dakar, de Gaulle et la France libre occupent une place grandissante. Les ralliements succèdent aux ralliements. Tout compte fait, la France de Vichy est bien seule pour affronter ses vainqueurs qui manifestent des exigences croissantes. " La collaboration " l'entraîne inexorablement dans le sillage de l'Allemagne. L'année 1941 dissipe les dernières illusions.

09/2015

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Aventure

Djinn Tome 3 : Le tatouage

Dans la Turquie d'aujourd'hui, Kim Nelson poursuit la quête de Jade, sa fascinante aïeule. En 1912, celle-ci fut la favorite du Sultan avant de s'enfuir du harem dans les bras d'un diplomate Anglais, un certain... Lord Nelson. Elle cherche aussi à retrouver le trésor du Sultan, disparu comme par enchantement. Jade l'a-t-elle dérobé ? La réponse se trouve-t-elle dans son journal intime, désormais en possession de Kim ? Pour le découvrir, elle va revivre en songe le destin brûlant de Jade grâce à la puissance de l'hypnose... Les charmes et les mystères de l'Orient, la troublante fascination des corps, les ressorts complexes et captivants de l'intrigue ... Tout concourt à faire de Djinn une série envoûtante. Elle agit sur l'esprit du lecteur à la manière du regard fixe du serpent se dressant dans son panier sous le charme d'un air de flûte. Le scénario de Dufaux, avec ses incessants va-et-vient entre passé et présent, dissipe les contours de la réalité et fait basculer en permanence le récit dans le rêve. Et les courbes du dessin délié d'Ana Miralles, comme en écho aux volutes de fumée échappées des narguilés, baigne Djinn dans un climat de sensualité et de raffinement... Rapaces, Murena, Giacomo C. , Fox, Jessica Blandy, La Complainte des landes perdues... Depuis ses premiers pas dans la bande dessinée, en 1983, Jean Dufaux s'est imposé comme l'un des plus prolifiques et talentueux scénaristes du neuvième art. Du thriller au western, du récit fantastique à la fresque historique, il s'est essayé à tous les genres à travers l'écriture de quelque trente séries. Formé à l'Institut des Arts de diffusion, à Bruxelles, il puise son inspiration dans le cinéma et la psychanalyse de l'art. Séduit par le dessin d'Ana Miralles sur la série Eva Medusa, il lui écrit le scénario de Djinn dont le premier volume, La Favorite, paraît en 2001. Née à Madrid en 1959, cette dessinatrice au trait sensuel a débuté dans la bande dessinée en 1982 dans Rambla, une revue espagnole. Depuis, elle poursuit en parallèle une carrière de dessinatrice de bd et une importante oeuvre d'illustratrice.

04/2021