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Littérature française

Une légende russe

Je n’avais pas entrepris ce voyage pour apprendre, pour désapprendre au contraire, ou pour me déprendre d’une connaissance rassurante et commode. Oublier l’analyste, la cérébrale, ne plus se protéger derrière les raisonnements, voir, d’abord, frôler, explorer, sentir, flairer les traces, c’était mon vrai but, au fond, oublier l’écrivain, retrouver l’enfant, et gentiment la tuer.Pourquoi la narratrice de ce livre éprouve-t-elle un jour le besoin d'entreprendre un voyage en Russie ?Son grand-père maternel en était originaire. C'est aussi là-bas que naquit l'écrivain Lou Andreas-Salomé.Pendant plusieurs semaines, en suivant les traces de ses deux mentors, la narratrice va explorer le pays quitté par son grand-père en 1919, en pleine tourmente bolchévique.Inspirée par Lou, elle reprendra une partie du voyage que cette amoureuse de la liberté fit en Russie avec Rilke, de la fastueuse Saint-Pétersbourg, cité des tsars, à Moscou, ville des excès, de la Volga et de ses infinis, jusqu'à Koursk, l'austère gardienne de secrets intimes. Au terme d'une longue enquête, elle dénouera enfin l'écheveau de la légende familiale — une légende russe...

03/2012

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Littérature étrangère

Adultère et autres diversions

Dans Adultère et autres diversions Tim Parks a cherché, comme il le dit lui-même, à " mettre en scène la relation intime qui existe entre des réflexions éternelles et le cours ordinaire de nos vies ". Qu'il s'agisse d'adultère ou de mariage, des relations parents-enfants, de la folie italienne pour le football ou de son travail d'écrivain et de traducteur, c'est toujours la même démarche qui guide l'auteur de ces courts récits, à la limite de la nouvelle et de la fable. Comme le déclarait l'auteur en 1999 à la journaliste Martine Silber du journal Le Monde : " Dickens pouvait se permettre de dire des choses terribles, mais personne aujourd'hui n'a envie d'affronter la réalité. Il n'y a plus de catharsis possible. Quand, après dix ans de guerre, Hélène retourne auprès de Ménélas et que Télémaque arrive, ils ne peuvent pas parler de la guerre, c'est trop terrible, trop perturbant, alors elle verse de la drogue dans le vin, et la conversation peut reprendre ; mais où un écrivain trouve-t-il de la drogue à mettre dans ses livres ? "

04/2000

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Critique littéraire

Alexandre Vialatte ou La complainte d'un enfant frivole

C'est Alexandre Vialatte qui persuada Gallimard de publier Kafka, dont il fut le traducteur et " l'inventeur " affirment certains. Il traduisit aussi Nietzsche, Thomas Mann, Goethe, Hugo von Hofmannsthal, Brecht. On pourrait en citer d'autres. De son vivant, il fit paraître trois romans et de multiples chroniques. A titre posthume, de nombreux inédits ont été publiés. Le 3 mai 1971, cet écrivain de génie, encore adolescent à soixante-dix ans passés, mourait dans une semi indifférence. Mais ceux qui l'aimaient veillaient. Et depuis, ils sont de plus en plus nombreux à s'émerveiller de cet être fou de baroque, de politesse et de paradoxes qui masquait, sous des dehors frivoles et paresseux, l'habitude d'un travail obstiné. Nul n'était mieux placé que Ferny Besson, la grande amie, pour écrire cette biographie - sa correspondance avec Vialatte vient d'être éditée chez Plon. Avec sensibilité et talent, la romancière a su raconter la famille, l'éducation, les séjours en Allemagne, au Caire, en Syrie, la découverte de Kafka, le sens de l'amitié et de la fraternité, la guerre et la captivité, bref l'existence d'un écrivain hors des modes et des coteries.

02/1999

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Critique littéraire

Genet sur les routes du Sud

A la mort de Jean Genet, en 1986, Un captif amoureux, mémoires politiques des années soixante-dix que l'écrivain a vécues parmi les combattants palestiniens, les révolutionnaires noirs américains et les travailleurs maghrébins, est conspué par le monde des livres comme un texte terroriste, coup de sang d'un vieux gauchiste égaré. Pas de rupture pourtant dans l'œuvre de Genet comme la génération politiquement correcte voudrait nous le faire croire : au contraire, le scandale d'Un captif amoureux qui loue les " doux terroristes " poursuit celui de Notre-Dame-des-fleurs qui chantait les " beaux assassins ". Et dès ses premiers romans, pour goûter " la fraîcheur de n'être plus en France ", Genet regarde vers le Sud. Un Sud géographique et imaginaire qui ressortit à trois engagements fondamentaux : une émotion poétique, une position politique et la rencontre amoureuse avec des hommes qui incarnent les damnés de la terre. Monographie d'un écrivain compromis plutôt qu'engagé, cet essai retrace l'itinéraire littéraire et politique de Genet sur la " route des mendiants ", de ses poèmes de prison à ses souvenirs d'outre-tombe en passant par de nombreux textes inédits.

11/2002

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Encyclopédies de poche

Céline. " Ca a débuté comme ça "

" C'est le prix Goncourt dans un fauteuil pour l'heureux éditeur qui saura retenir cette œuvre sans pareil ", prévient Louis-Ferdinand Destouches en proposant, en 1932, le manuscrit de Voyage au bout de la nuit. Robert Denoël ne s'y trompe pas et accepte d'emblée de le publier, sous le pseudonyme de Céline. Les uns crient au génie, face à l'étonnante nouveauté du style, les autres haïssent le nihilisme outrancier de l'écrivain et ce langage hydride qui mêle langue classique et parler populaire. Malgré tout, Céline poursuit sa double vie ; médecin, il soigne les pauvres des banlieues, écrivain, il s'arrange avec ses souvenirs, " en trichant comme il faut ", et donne Mort à crédit. Mais bientôt, à la grandeur lyrique des romans succèdent de violents écrits politiques, anticommunistes et antisémites. La puissance de l'œuvre est entachée de scandale. Si la trilogie allemande (D'un château l'autre, Nord et Rigodon) achève de faire de Céline un formidable inventeur de la langue française, non pas " un homme à idées mais un homme à style ", le personnage, comme l'œuvre, reste multiforme. C'est ainsi que Pascal Fouché a choisi de l'approcher.

09/2001

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Littérature française

Trois capitaines

Trois capitaines est un roman-jeu, un roman-piège : tout se passe au travers d'écrits dérivés, secondaires : lettres, carnets intimes. C'est-à-dire que le roman n'y est jamais donné comme tel, comme fiction, ce qui procure paradoxalement une étonnante impression de réalisme ou, plus exactement d'authenticité. Il s'agit de recomposer pour un écrivain qui pourrait très bien se reconnaître dans l'un de ses livres la vie d'un autre écrivain qui vient de mourir. Une femme, proche de ce dernier, s'y attache, distillant au long de lettres énigmatiques des informations qui ne le sont pas moins. Ainsi une figure mystérieuse, contrastée, contradictoire, peu à peu se dessine. Cependant le/la signataire des lettres elle-même, ou lui-même, devient un personnage important du livre lorsqu'il apparaît au fil des pages que son sexe et son identité ne sont pas si certains qu'on le pensait. L'idée d'une machination, d'un chantage, d'une supercherie se fait peu à peu jour et finit par s'imposer. Mais qui est le chasseur, qui le gibier ?

09/1987

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Littérature française (poches)

Bloy journaliste. Chroniques et pamphlets

"Je ne suis ni journaliste, ni écrivain, ni pamphlétaire, [...] ni quoi que ce soit enfin, sinon le catholique Léon Bloy" : cette étonnante façon de se présenter souligne la singularité d'un romancier qui a pris pied par effraction sur la scène littéraire et médiatique. Dans les quelque 250 articles qu'il a laissés, cet émule de Barbey d'Aurevilly pourfend les ennemis de sa foi et les moeurs d'une époque laïque qui le traite en paria. Sa plume acérée met à bas tous les grands : il ridiculise le naturalisme de Zola et la pensée historique de Renan ; il s'attaque à Barrès aussi bien qu'à Daudet. Ses pamphlets ironisent sur la démocratie, dénoncent le colonialisme, conspuent la modernité. La truculence de Bloy et sa clairvoyance implacable ont attiré les directeurs de journaux, qui pourtant s'y sont souvent brûlés. Car s'il fut rédacteur au Chat noir, au Gil Blas ou encore au Mercure de France, il méprisait la presse avec fureur. C'est ce rapport paradoxal à la prose journalistique que la présente anthologie explore, retraçant la quête d'un écrivain qui affronta l'anecdotique pour y percer à jour les signes de l'Absolu divin.

03/2019

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Critique littéraire

Orwell ou l'horreur de la politique

De George Orwell, le lecteur français connaît surtout le prophétique 1981, terrifiante description de la société totalitaire, et La Ferme des animaux, une satire féroce du monde soviétique. Pourtant, la vie et le travail du romancier britannique, mort en 1950, ne sauraient se résumer à ces deux chefs-d'oeuvre, aussi visionnaires soient-ils. Auteur prolifique, journaliste talentueux, militant jusqu'au bout, Orwell de sort vrai nom Eric Blair est une figure admirable et lucide. Armé d'un socialisme débarrassé "de ses hypocrisies, de ses lâchetés et de ses sottises", il a mené une lutte inlassable contre le totalitarisme. Et chez Orwell, les écrits sont cautionnés par les actes. Toute sa vie fut une quête tendue vers cet "idéal d'un homme déterminé à tout prix à énoncer des vérités pas bonnes à dire". Dans ce petit essai, initialement publié pour saluer la date orwellienne de 1981, Simon Leys décortique la théorie politique de cet écrivain majeur et tord le cou à un certain nombre d'idées reçues. En décryptant la double vocation d'Orwell ("écrivain politique"), il dessine en creux son autoportrait, celui d'un homme discret qui adhère à son oeuvre à chaque instant de son existence.

03/2014

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Littérature française

Jeu nouveau

Certains disent de Raphaël Meltz qu'il a du génie. Quelques-uns s'agacent du sabotage qu'il opérerait sur ses livres, le jugent fou, voire idéaliste. On le soupçonne surtout de refuser d'être là où on le croit et de prendre plaisir à brouiller les pistes – que d'autres croient si évidentes – entre l'homme, l'écrivain et le personnage. Bref : par sa façon si donquichottesque de suivre son désir envers et contre tout, et de jouer avec la vie, Raphaël Meltz réjouit. Dans un essai sur Flaubert (En haine du roman, Balland, 1982), Marthe Robert écrivait qu'un écrivain doit aimer la littérature jusqu'à l'exaspération pour l'arracher à ce qu'elle est, la renouveler, nous renouveler. Il y a de cela chez Raphaël Meltz. Par sa manière de nous interpeller sur notre monde, son Jeu nouveau ne ressemble à aucun autre livre. Immersion sensible dans le Mexique contemporain, tragi-comédie d'un personnage au service de la diplomatie française et réflexion stimulante sur la notion de jeu, le roman est aussi un art de la digression, un éloge du télescopage, une défense de l'amitié.

10/2018

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Littérature française

Parfois les verres ont une âme

C'est l'histoire d'une amitié entre deux hommes différents. Un plutôt citadin, écrivain, mais attaché à ses racines et un autre qui n'a jamais quitté le pays et qui a des préoccupations plus terre à terre même opposées. Mais ils se connaissant depuis l'enfance. Cette amitié atteint souvent son paroxysme au bout de quelques verres, car il faut bien l'avouer ces deux là boivent un peu mais pas pour les mêmes raisons. Richard l'écrivain pour une déception amoureuse et Gaspard le terrien, paysan sous la coupe de sa femme, pour s'échapper pour rêver et délirer. Son amitié est forte pour Richard au point qu'il va tenter une chose incroyable pour espérer soulager son ami, à l'occasion d'un voyage à Paris il va chercher à rencontrer la femme qui a déçu Richard. De péripéties en péripéties, de cuites en cuites et surtout de rencontres en rencontres, l'ivresse quand elle est poétique a sans nul doute des vertus. La raison parviendra-t-elle à reprendre le dessus ? Une chose est certaine, l'amitié, malgré la différence de vie, en sortira grandie.

11/2018

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Littérature étrangère

Feluda mène l'enquête

Satyajit Ray (1921-1992), l'immense cinéaste indien, qui débuta sa carrière comme assistant de Jean Renoir et dont Gérard Depardieu a produit Le Visiteur, était aussi écrivain. De 1965 jusqu'à sa mort, le réalisateur aux 37 films publia chaque année une enquête de Feluda. Trente-cinq récits en tout, avec toujours les trois même personnages : Feluda, le placide détective qui tient du Sherlock Holmes ou du Jeeves indien, son neveu Topshé, quatorze ans, le narrateur, et Jotayu, l'écrivain à succès. A travers cette triple focale, l'enquête se déroule comme un film. Chaque énigme est prétexte à voyager, à découvrir une nouvelle partie de ce continent-monde et à faire rêver son milliard de lecteurs. D'abord conçus pour les enfants, ces courts récits ont immédiatement eu un tel succès que Satyajit Ray les a vite écrits pour la famille tout entière. Et, à chaque printemps, la publication du nouveau Feluda était l'événement éditorial de l'année. Dans ce premier volume, nous avons sélectionné trois enquêtes, qui balaient toute l'Inde du Nord. Philippe Benoît, professeur à Langues O' et traducteur notamment de Taslima Nasreen, a traduit ces trois récits directement du bengali.

12/2018

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Policiers

Je est un autre. David Bowie, l'étoile rouge et le tueur en série

Florian Genesty, écrivain exilé à Londres, revient régulièrement dans sa ville natale de Saint-Étienne pour revoir sa famille et ses amis. Un retour aux sources qui aurait tout pour le satisfaire, si un meurtrier en série ne prenait la mauvaise idée de tuer un à un ceux qui croisent sa route : un amour de jeunesse, un ami fidèle, le premier éditeur qui lui fit confiance quand il débutait, sa vieille copine psychanalyste, un jeune étudiant rencontré par hasard, une cousine éloignée. Sur les cadavres encore chauds, le mystérieux assassin dépose des étoiles rouges, les mêmes que Florian Genesty retrouve sur son balcon. L'écrivain s'interroge, il s'inquiète, il en est bientôt sûr : c'est lui qui est visé à travers chacune des victimes. Pourquoi ? Il l'ignore. Mais c'est à lui que l'on cherche à faire peur. Jusqu'au jour où... Je est un autre, un thriller qui tisse sa toile autour du personnage principal et du lecteur, jusqu'à les enfermer dans une spirale d'interrogations sans fin. Et bien sûr, le dévoilement final ouvre les portes de ténèbres que la plus folle imagination n'aurait su entrevoir.

10/2016

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Littérature française

Changement pour peuple libre Tome 1 : Eux n'avaient besoin que de Dostoïevski

Février 2026, la France est dos au mur. Ses citoyens ne croient plus en la démocratie, les institutions étatiques sont fragilisées par des néomouvements sociétaux et la haine gangrène progressivement le peuple hexagonal. Face à cette montée de la violence promettant une révolte prochaine à l'encontre du gouvernement, l'exécutif entend bien durcir ses positions. Au coeur de cette tempête, Albert Vania, un écrivain introverti, célibataire et sans grande ambition, contemple la déchéance de la nation sans véritablement se sentir concerné. Du moins, jusqu'ici. Bientôt, des rencontres inattendues l'entraîneront sur un chemin qu'il n'aurait osé emprunter. Cet antihéros par excellence peut-il tenir un rôle dans le réveil du peuple ? Et si une rencontre amoureuse pouvait être à l'origine de la renaissance d'Albert ? Joyce Dalous est l'auteur du roman Un meilleur humain, paru durant le premier confinement en 2020. Ses romans se veulent introspectifs, didactiques et interrogent des phénomènes de société dans un pêle-mêle d'humour et d'ironie. En parallèle de son activité d'écrivain, il est psychologue clinicien et doctorant dans cette même discipline.

03/2022

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Policiers

Une vie exemplaire

" Jeremy Balint n'essaie pas de surmonter ses démons. Il est en plein accord avec eux. " Foreword Reviews Magazine Jeune cardiologue éminent, père de deux adorables petites filles, le docteur Jeremy Balint est un homme qui a réussi sa vie. D'autres que lui, apprenant que leur femme dévouée les trompe depuis des années avec un collègue, se laisseraient emporter par la rage. Pas Jeremy Balint. Jeremy Balint va prendre son temps, car Jeremy Balint est un sociopathe. Avec méthode et patience, il va organiser l'élimination de son rival. Et ce n'est que le début. De nombreux romans mettent en scène des psychopathes, mais jamais un écrivain n'était parvenu à nous plonger avec autant d'acuité dans les arcanes de leur esprit. Jeremy Balint ne nous cache rien. Ne nous épargne rien. Il ne voit tout simplement pas le mal comme nous. Jacob M. Appel a publié des nouvelles dans plus de deux cents revues aux Etats-Unis. Son premier roman, The Man Who Would'nt Stand Up, a remporté deux prix littéraires. Ecrivain, il a aussi exercé la psychiatrie à New York, expérience dont il s'est servi pour ce roman.

10/2017

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Littérature turque

Istanbul. Souvenirs d'une ville

Évocation d'une ville, roman de formation et réflexion sur la mélancolie, Istanbul est tout cela à la fois. Au fil des pages, Orhan Pamuk se remémore ses promenades d'enfant, à pied, en voiture ou en bateau, et nous entraîne à travers ruelles en pente et jardins, sur les rives du Bosphore, devant des villas décrépies, dessinant ainsi le portrait fascinant d'une métropole en déclin. Ancienne capitale d'un vaste empire, Istanbul se cherche une identité, entre tradition et modernité, religion et laïcité, et les changements qui altèrent son visage n'échappent pas au regard de l'écrivain, fin connaisseur de son histoire, d'autant que ces transformations accompagnent une autre déchirure, bien plus intime et douloureuse, provoquée par la lente désagrégation de la famille Pamuk - une famille dont les membres, grands-parents, oncles et tantes, ont tous vécu dans le même immeuble - et par la dérive à la fois financière et affective de ses parents. Dans cette œuvre foisonnante, magistralement composée et richement illustrée, Orhan Pamuk nous propose de remonter avec lui le temps de son éducation sentimentale et, in fine, de lire le roman de la naissance d'un écrivain.

05/2007

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Littérature étrangère

Les lointains de l'air

Dans un livre d'entretiens datant des années 30, un écrivain en herbe découvre une certaine Ana Maria Martinez Sagi, " poétesse, syndicaliste et vierge du stade ", qui attire son attention, éveille en lui un intérêt croissant et devient peu à peu une véritable obsession. Aidé de Tabares, un libraire anarchiste, et de Jimena, rencontrée à la Foire du livre ancien de Madrid, le jeune écrivain se transforme en détective. L'apparition de documents tombés dans l'oubli, les témoignages de ceux qui ont lu Ana Maria révèlent aux trois enquêteurs, partis poursuivre leurs recherches à Barcelone, l'existence d'une femme exceptionnelle, qui cultiva la poésie et le sport, travailla comme correspondant de guerre, s'engagea du côté de la République espagnole puis de la Résistance française, fut une pionnière de l'émancipation des femmes, et n'eut qu'un seul amour, qu'elle garda enfoui au fond de son jardin secret. Avec ce livre qui superpose roman et biographie, essai littéraire et poésie, réalité et fiction, Juan Manuel de Prada nous entraîne dans une enquête insolite et magistrale, et fait surgir sous sa prose éblouissante le fantôme d'une poétesse oubliée.

08/2002

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Policiers

Le Guetteur

Quelle obscure raison a poussé l'écrivain Romain Gauthier à chercher refuge sur une île de la côte bretonne. Pourquoi le jour où il est l'invité d'une prestigieuse émission littéraire, exige-t-il de n'apparaître qu'en ombre chinoise. Persuadé de connaître la réponse à ces questions, Alexis Lambert est prêt à tout pour rencontrer Gauthier et lui faire avouer le crime dont il le sait coupable. Depuis la maison isolée où il est venu s'installer, le jeune homme guette l'écrivain sans relâche et tend ses filets. Mais bientôt, d'assiégeant il a le sentiment de devenir l'assiégé. Des silhouettes rôdent autour de la grande maison, s'aventurant même à y pénétrer pour en modifier l'aspect... Du moins Alexis a-t-il cette impression. Ou bien, obsédé par sa traque, serait-il en train de perdre la raison. Dans cet espace battu par l'océan, la frontière entre fantasme et réalité est parfois incertaine. Comme l'est parfois la distinction entre victime et coupable... Retrouvez le style intimiste de Béatrice Nicodème et des personnages qui oscillent entre schizophrénie et paranoïa dans une nouvelle intrigue psychologique des plus angoissante.

02/2003

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Poches Littérature internation

Enfance, au féminin

En bengali, le mot " enfance " signifie d'emblée " enfance d'un garçon ". Tout un symbole, dont on comprendra la portée en se plongeant dans ce livre où l'auteur de Lajja fait revivre ses premières années. Des parents mariés par leur famille... et désunis. Un père despotique au foyer, passant le plus de temps possible auprès de sa maîtresse. Une mère, fille d'imam, réfugiée dans une dévotion religieuse austère... En un sens, c'est un tableau ethnologique de la famille traditionnelle bengalie que nous propose Taslima Nasreen. Un tableau auquel le regard de l'écrivain - et de la petite fille - apporte vie et chaleur. Dans un pays déchiré par la guerre civile, nous voyons naître et s'affirmer un caractère rebelle, auquel le père apportera une aide paradoxale en imposant à ses enfants, y compris aux filles, de faire des études. On sent ici comme une gourmandise de l'auteur à rappeler son enfance, à en retrouver les saveurs, le langage vif et leste. Avec ce livre, le premier écrit en exil, Taslima Nasreen prouve avec force qu'elle est un véritable écrivain.

06/2000

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Littérature française

Un mage en été

Cela commence par une célèbre et très belle photo de Nan Goldin, Sharon in the river, une photo qu'on ne voit pas mais que décrit le narrateur, ce «mage» qui donne son titre au livre et, de fil en aiguille, cela va très loin dans l'espace et dans le temps pour périodiquement revenir à cette photo, centre énigmatique du livre, irradiant de sensualité, avant de repartir encore pour de nouvelles aventures. Un mage ? ou un artiste, et pourquoi pas un écrivain ? Un écrivain, un artiste, un médium, doué d'une perception ultra-pénétrante tout autant des choses matérielles que mentales, imaginaires, mémorielles, présentes et passées. C'est un monologue d'une inventivité inouïe, d'une drôlerie vertigineuse, qui va de l'infiniment petit à l'infiniment grand, du plus intime et du plus autobiographique à l'évocation historique à grand spectacle. C'est une réflexion en mots et en images sur l'art, la représentation, le deuil, la souffrance et l'amour. Abondamment illustré d'images qui viennent baliser ce parcours narratif débridé, cela crépite de toutes parts pour, suprême élégance, masquer le cour souffrant du livre.

08/2010

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Sociologie

Montherlant et l'Antiquité

Le 21 septembre 1972, Henry de Montherlant quittait la scène de son plein gré : la "sortie raisonnable" du Portique. S'il appela ses ombres, comme il s'était promis de faire, à cet instant choisi, elles furent sans doute plus romaines que grecques : sensible, dans son jeune âge, au discours de Socrate et de Platon, l'écrivain s'était de plus en plus " romanisé" au fil des ans. Avec des nuances, il est vrai. Montherlant avait une vision nietzschéenne de la Grèce : il a renié Platon, mais il a continué d'invoquer Hésiode, Héraclite, Eschyle... Et son attirance pour Rome, héritée du Quo Vadis de son enfance, ne l'a pas empêché d'être parfois sévère avec les Romains. Cela dit, les Anciens chez lui n'étaient jamais bien loin, y compris là où on ne les attendait guère : Epictète dans Les Lépreuses, Sénèque dans Le Maître de Santiago, Tacite dans La Ville dont le prince est un enfant, et on en passe. André-Alain Morello a qualié Montherlant de "grand écrivain intempestif" . Cette version revue, corrigée, ampliée de Montherlant et l'Antiquité est un hommage sans complaisance aux mânes d'un acionado "intempestif" du monde ancien.

04/2022

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Vie chrétienne

Faire moins. Mieux

Je ne suis pas un gourou de la productivité. Mais un écrivain, un pasteur, un mari et un père. J'ai beaucoup de responsabilités, et de nouvelles tâches viennent sans cesse s'ajouter à ma liste. J'ai écrit ce petit guide pratique et efficace pour transmettre ce que j'ai appris sur la gestion des tâches à l'ère du numérique. Que vous soyez étudiant ou cadre, entrepreneur ou mère au foyer, ce guide vous aidera à mieux structurer votre vie afin de devenir plus performant pour la gloire de Dieu. Dans FAIRE moins. MIEUX. , vous découvrirez : quels obstacles vous empêchent d'être pleinement productif ; trois outils essentiels pour accomplir vos tâches jusqu'au bout ; comment accomplir les tâches routinières efficacement, et plus encore. Mener une vie paisible et ordonnée en assumant toutes vos responsabilités, c'est possible ! Vous pouvez faire plus. Mieux. Et je serai ravi de vous aider à atteindre ce but. Tim Challies AUTEUR Tim Challies est blogueur, écrivain et pasteur au Canada. Il est cofondateur de la maison d'édition Cruciform Press. Tim est marié et père de trois enfants.

01/2023

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Littérature française

Mémoire des cellules

Envoyé pour un reportage à la Biennale de Venise, Maximilien observe un public perplexe face à une installation monumentale de 200'000 litres d'eau croupie. Commence alors son processus de "résistance" à l'art contemporain ; commence aussi, et surtout, un chassé-croisé entre Maximilien et lui-même, au fil d'une mémoire qu'il refuse. Publié aux éditions L'Age d'Homme en 2017, Mémoire des cellules, premier roman de Marc Agron, ouvre une trilogie intimiste poursuivie par Carrousel du vent (2018) et Rêver d'Alma (2020), publiés chez le même éditeur. Mémoire des cellules est accompagné à nouveau, dans la présente édition, d'une préface de Michel Thévoz, écrivain, historien de l'art, philosophe et ancien directeur de la Collection de l'Art Brut à Lausanne. Spécialiste en livres anciens, galeriste et écrivain, Marc Agron est né à Zagreb en 1963. Après des études à l'université de Neuchâtel et une formation de libraire, il ouvre avec son épouse la librairie-galerie de l'Univers à Lausanne, publie des catalogues de livres anciens, collabore à de nombreuses revues littéraires et organise des expositions d'art contemporain.

01/2024

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Sorcellerie

Psychic witch. Développez vos capacités médiumniques et magiques

Découvrez tous les secrets pour devenir un. e puissant. e sorcier. ère Le célèbre écrivain et sorcier Mat Auryn nous livre ses conseils et nous révèle ses pratiques et méditations pour réveiller nos capacités psychiques et guider notre pratique de la magie vers un nouveau territoire passionnant. Psychic Witch est indispensable non seulement pour maîtriser la perception et la manipulation de l'énergie, mais aussi pour pratiquer la magie partout et à tout moment. Ce livre ingénieux doté de 90 exercices et rituels vous apprendra ainsi à utiliser l'énergie subtile et à laisser s'exprimer vos perceptions pour les guider vers des résultats magiques instantanés. "MAT AURYN EST VERITABLEMENT L'UNE DES VOIX LES PLUS PRECIEUSES DE LA COMMUNAUTE DE LA SORCELLERIE D'AUJOURD'HUI". Danielle DULSKY, auteure de The Holy Wild. Mat Auryn est sorcier, écrivain, médium et professeur d'occultisme. Initié de la Black Rose Witchcraft et prêtre des Sacred Fires Tradition of Witchcraft, il contribue au blog For Puck's Sake sur Patheos Pagan, écrit pour des magazines comme Witches & Pagans et Horns, et contribue à Modern Witch et The Witches' Almanac. Consultez son site sur MatAuryn. com.

05/2023

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Biographies

Camus, l'art de la révolte

"J'ai rencontré Albert Camus dans les pages de L'Etranger. Cette rencontre, littéraire, est de celles qui ont forgé mon devenir d'artiste, de musicien, d'écrivain. Elle est de celles qui ont déterminé le chemin qu'a pris ma création. Et ce lien, je crois, je ne suis pas le seul à le ressentir : c'est également celui de tous ces Français, jeunes (et moins jeunes), de tous milieux, convaincus que la culture et l'éducation demeurent les principales armes pour lutter contre les formes nouvelles de déterminisme social. C'est la puissance de cette figure que j'ai essayé de restituer dans ce livre, qui me semble aujourd'hui plus que nécessaire. Dans une France où une figure internationale, médiatique, cohérente, courageuse cherchant sans relâche un consensus pertinent et incarnant la grandeur des idéaux intellectuels et humanistes est totalement absente, voici mon frère, voici notre héros : Albert Camus". Abd Al Malik Abd Al Malik est musicien, écrivain, réalisateur et metteur en scène. Il est notamment l'auteur de La guerre des banlieues n'aura pas lieu (Le Cherche midi, 2010). Depuis toujours, il multiplie les supports pour exprimer ses engagements. Préface inédite

09/2020

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Romans de terroir

La bande noire

« Ville noire, nuit claire. Pas allongé, souliers de cuir souple, l'Ecrivain va sans bruit. Un chat de gouttière. Il suit les voies pavées, à peu près libres d'ordures. L'on s'y crotte moins qu'ailleurs et la puanteur s'assagît. Paris a un relent de tanière, si familier qu'il semble indispensable. Vêtu de sombre, il est quasiment invisible. Il hante ses quartiers et les prédateurs nocturnes savent que sa dague jaillit vite et qu'il ne se mêle ni du négoce ni des querelles des autres, alors nul ne l'inquiète. » Paris, juin 1535, la procession solennelle de la Fête-Dieu s'arrête devant un étrange reposoir : un bûcher d'hérétique. Dans la foule, un homme tout de noir vêtu, sursaute en reconnaissant le condamné qui, comme lui, appartenait à la Bande Noire, mercenaires d'élite qui, vingt ans plus tôt, offrirent au roi François la victoire de Marignan. Qui assassine par ce moyen atroce son ancien compagnon d'armes ? La promesse de le venger fait basculer la vie de l'homme qui avait fui son passé dans la sérénité d'une échoppe d'écrivain public…

08/2014

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Littérature française

La chatte à puces au village des livres

Pour sa neuvième et dernière vie, le chat Tit'Ange veut devenir chat d'écrivain à Béchamel, village du livre. Pourquoi ce village bien réel est-il peuplé de livres que l'on sort le matin et rentre le soir ? Et de chats tous plus bizarres les uns que les autres ? Qui est cette Chatte à Puces qui défraie la chronique ? Le mystère s'épaissit lorsque le chat Tit'Ange tombe dans un souterrain et débouche chez l'inquiétant " Transféliniste ". Et tout se complique quand la Chatte à Puces attrape un virus que seul Deux Points Zéro, chat de l'informaticien, peut vaincre en appuyant sur... une souris. Cette histoire est aussi celle d'un amour amusé des chats pour les humains qu'ils appellent leurs " passants " et non leurs maîtres, et d'un amour voluptueux et caressant des humains pour ces passeurs de l'invisible. Un ton original entre récit réaliste - la vie quotidienne au Village du Livre - et surréaliste. Avec le personnage touchant de l'Ecrivain. A l'heure du virtuel, la neuvième vie d'un chat sera-t-elle vraiment la dernière ?

10/2020

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Ecrits sur l'art

Dialogues

Les trois dialogues entre Marguerite Duras et Jean-Luc Godard réunis dans ce volume constituent une parenthèse ouverte en octobre ? 1979 (premier dialogue, à l'occasion du tournage du film de Godard Sauve qui peut (la vie)) puis septembre ou octobre ? 1980 (second dialogue, pour un projet de film sur l'inceste) et refermée en décembre ? 1987 (troisième dialogue, pour l'émission de télévision "? Océaniques ? "). Il s'agit à la fois, entre l'écrivain et le cinéaste, d'un rapport de fond et d'une histoire circonscrite. Godard dit, dans un entretien de 1997, qu'il a connu Duras "? pendant deux ou trois ans ? ", formule qui rappelle le titre de son film, Deux ou trois choses que je sais d'elle. Pendant quelques années, ils se croisent et échangent "? deux ou trois choses ? " qui les aident à penser ? : leur seconde rencontre a lieu après la publication par l'un et l'autre de recueils de réflexions sur le cinéma, Duras avec Les Yeux verts, Godard avec Introduction à une véritable histoire du cinéma. On retrouve dans leurs dialogues à peu près tout ce qui traverse ces livres ? : la question des relations entre l'écrit et l'image, de la représentation de ce qui est jugé irreprésentable (à des titres différents, les camps de concentration et l'inceste), des considérations sur l'enfance ou sur la télévision. On y retrouve aussi une même passion profonde, une manière de faire littéralement corps avec leur médium, d'en parler avec un lyrisme fulgurant entrecoupé de remarques sèchement ironiques, portés par une conviction qui leur fait parcourir l'histoire, convoquant tour à tour Moïse, Rousseau, Faulkner ou Sartre. [... ] Ces trois dialogues enserrent aussi un autre échange. Dans les années 1980, Godard revient à un cinéma plus visible, après dix années d'oeuvres militantes et d'essais vidéo, à l'écart des circuits classiques de distribution ? : il connaît alors "? une deuxième vie dans le cinéma ? ". Simultanément, Duras revient à une écriture séparée de la réalisation de films, après plus de dix années de textes majoritairement liés au cinéma. Le succès littéraire de L'Amant (1984) correspond à la fin de son activité de cinéaste ? : elle réalise son dernier film, Les Enfants, en 1985. C'est au moment de ces changements qu'ils se rencontrent, Godard venant interroger l'écrivain qu'il dit n'avoir jamais pu être, et Duras se confronter à celui qui est pour elle "? le plus grand catalyseur du cinéma mondial ? ", le plus grand créateur d'un art qu'elle s'apprête à quitter et dont elle n'aura pas acclamé beaucoup de noms. L'un comme l'autre ignorent d'ailleurs presque totalement, au fil de leurs dialogues, les cinéastes qui partagent la même interrogation croisée des mots et des images ? : Philippe Garrel et Jean Eustache sont rapidement évoqués par Godard dans la conversation de 1987, mais ni Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, ni Chantal Akerman ou Hans-Jürgen Syberberg. Il y a là un signe de leur splendide isolement, en même temps que d'un reflux esthétique. Le temps des grandes oeuvres cinématographiques fondées sur des disjonctions radicales de l'image et du son est en train de s'achever, seuls Godard et les Straub poursuivant le chemin jusqu'à aujourd'hui. La parenthèse que constituent ces dialogues entre Marguerite Duras et Jean-Luc Godard coïncide avec le moment de reflux de ces oeuvres. Elle est aussi l'un des témoignages les plus forts de la réflexion qui les portait. Cyril Béghin

08/2021

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Littérature française

Alcibiade ou le Moi, Les Quatre Flacons et autres contes

"Le conte moral - affirme Jean Sgard - appartient à Marmontel comme la fable à La Fontaine ou le conte philosophique à Voltaire." Si l'illustre Limousin n'en fut pas l'inventeur, il fut du moins, parmi les écrivains qui s'y essayèrent, celui qui le pratiqua le mieux, en mettant ces récits brefs à visée moralisante en accord avec le goût contemporain. Souhaitant rompre un silence éditorial de moins en moins justifiable, les textes ici réunis répondent à un double projet : réhabiliter les Contes moraux de Marmontel, sans oublier de faire surgir, à travers un parcours guidé, l'univers du philosophe et sa spécificité. Dans ses fictions, d'ailleurs, " l'ingénieux académicien " s'est montré à la fois moraliste et homme du monde ; à la peinture des nuances mobiles des ridicules, il a joint les couleurs durables de la morale, ouvrant ainsi une nouvelle carrière dans le domaine des lettres. C'est pour ces mêmes couleurs, nuancées ou vivifiées en fonction du texte, que les contes marmontéliens méritent d'être connus, car si d'une part ils s'insèrent dans une époque - la France de Louis XV - dont ils fournissent un témoignage unique, de l'autre ils sont porteurs d'une leçon éternelle, un message toujours valable qui engage les hommes et leur nature profonde. Historien, académicien et philosophe, Jean-François Marmontel (1723-1799) fut sans aucun doute l'un des écrivains les plus prolifiques et les plus inspirés de son siècle. Son oeuvre littéraire se compose essentiellement de pièces de théâtre (Denys le Tyran, Cléopâtre, Les Héraclides), de romans (Bélisaire, Les Incas) et de contes (Contes moraux, Nouveaux contes moraux).

09/2019

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Critique littéraire

La disparition des Pachas rouges d'Ismail Kadaré. Enquête sur un crime littéraire

Ce livre est une tentative d'investigation ayant trait à un épisode de la vie d'Ismail Kadaré et à l'une de ses œuvres. Il s'agit d'un événement douloureux, comme toute condamnation brutale d'une création littéraire ou artistique par un État dictatorial. Parmi les témoignages qui l'éclairent ici figurent quatre longs entretiens avec Kadaré. Dans l'ensemble de l'œuvre de Kadaré, l'importance du poème évoqué tient aussi à sa longue disparition : composé et mis en page par un journal littéraire, il en fut retiré in extremis, confisqué sans plus laisser de traces, tout en entraînant la relégation de son auteur. Les documents et archives officiels attestant des méfaits du régime communiste devenant introuvables, ne figure ici que le discours accusateur du président de l'Union des écrivains, texte impressionnant d'absurdité qui donne une idée assez précise des rapports qu'entretenait le parti communiste albanais avec Kadaré et les arts en général. Les circonstances de la naissance de plusieurs romans de Kadaré sont évoquées à l'occasion dans les entretiens qui semblent parfois s'écarter de leur sujet principal - l'affaire des " Pachas rouges " - afin de mieux y ramener le lecteur. Ce document, qui n'est pas sans rappeler ceux qui émaillèrent la rupture de Soljenitsyne avec l'Union des écrivains soviétiques dans les années 1960, est d'autant plus précieux qu'il réfute les insinuations de certains, prompts à imputer à Kadaré une certaine complaisance vis-à-vis d'un régime que toute son œuvre au contraire rejetait, fût-ce parfois de manière métaphorique, toujours limpide pour qui sait lire.

04/2004

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Science-fiction

Femmes de sang

LA PREMIÈRE ANTHOLOGIE MONDIALE SUR CETTE MAL-AIMÉE DU MONDE FANTASTIQUE : LA GOULE - Femmes de sang est une réparation tardive. Qui découvrirait une seule anthologie sur les goules chez les libraires les plus spécialisés ? En voici enfin une, centrée sur ce thème fantastique qu'ont superbement ignoré les spécialistes, qu'ils soient français, allemands ou anglo-saxons. Pire : aucun chercheur ne s'est jamais penché sur le destin si peu ordinaire d'une créature si peu ordinaire. Née en Mésopotamie, peaufinée par les écrivains arabes, la goule a pénétré en Occident au xviiie siècle, via la traduction des Mille et une Nuits, par Antoine Galland, qui a fixé ses caractéristiques une fois pour toutes : « Les goules sont des démons errant dans les campagnes. Elles habitent d'ordinaire les bâtiments ruinés, d'où elles se jettent par surprise sur les passants qu'elles tuent et dont elles mangent la chair. Au défaut des passants, elles vont, la nuit, dans les cimetières, se repaître de celle des morts qu'elles déterrent. » Créature anthropophage et nécrophage, écœurante, dérangeante dans nos conceptions morales et religieuses, la goule ne pouvait attirer qu'un petit nombre d'écrivains. Qui pourrait citer un seul roman ou trois nouvelles de goules ? C'est pourquoi cette anthologie est unique en son genre. Le comble de ce mythe cabossé, c'est qu'il est déjà en train de mourir, implacablement remplacé par le zombi contemporain — qui a déjà dévoré le zombi folklorique. Femmes de sang « devait » paraître, ne serait-ce que sous forme d'une gerbe que l'on dépose sur une tombe. En fin de compte, la goule, faut-il la craindre ou la plaindre ?

03/2017