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disparition Georges Perec

Extraits

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Littérature française (poches)

Les choses. Une histoire des années soixante suivi de Conférence à Warwick

" Il y a, je pense, entre les choses du monde moderne et le bonheur un rapport obligé. Une certaine richesse de notre civilisation rend un type de bonheur possible : on peut parler, en ce sens, comme d'un bonheur d'Orly, des moquettes profondes, d'une figure actuelle du bonheur qui fait, je crois, que pour être heureux, il faut être absolument moderne. Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure un possible ; car, dans notre société capitaliste, C'est : choses promises ne sont pas dues. "

09/2012

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Littérature française

L'attentat de Sarajevo

1957. Georges Perec a vingt-et-un ans. Il est un étudiant (en histoire) qui n'étudie plus. Il voudrait écrire, n'y parvient guère. En juin 1956, il commence une psychanalyse. Fin juillet 1957, il part pour la Yougoslavie. Le 8 septembre, à peine revenu, il rédige dans l'urgence un roman tout imprégné de son expérience yougoslave, L'Attentat de Sarajevo. C'est un galop d'essai mené au galop. C'est, littéralement, son premier "Cinquante-trois jours". Tel Stendhal dictant La Chartreuse de Parme en cinquante-deux jours, il dicte le livre à une de ses anciennes camarades du lycée d'Etampes. Le tapuscrit, perdu, n'a été retrouvé qu'après sa mort. Lecteur, c'est avec un Perec inattendu que tu vas faire connaissance. Frôlant le roman d'analyse psychologique, esquissant une histoire d'amour et de jalousie, c'est avec le scénario Hamlet que se débat l'auteur-narrateur, un "je" quasiment au premier degré, oscillant entre récit autobiographique et fiction. L'attentat de 1914 fit s'embraser l'Europe ; celui de 1957 reste un fantasme, dont le narrateur, en bon flaubertien, ne serait sans doute pas loin de penser que c'est "ce que nous avons eu de meilleur". Dans les multiples branches de l'arbre Perec, beaucoup de lecteurs se sont délectés à grimper ou se nicher. En voici une des racines. Elle plonge loin-dans des terreaux que Perec n'a plus guère remués par la suite. Ce roman se trouve publié près de soixante ans après sa rédaction. L'édifice Perec est dorénavant bien connu. Il nous importe donc de mieux savoir sur quelles fondations il s'est construit. Claude Burgelin.

05/2016

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Littérature française

Je me souviens [EDITION EN GROS CARACTERES

"Ces "je me souviens" ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées. Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis." Georges Perec.

05/2019

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Littérature française

What a man ! Edition revue et augmentée

What a Man ! est un monovocalisme en " a " : la seule voyelle autorisée est le " a ". Ainsi Georges Perec signa sous le nom de Gargas Parac. Le récit se compose en trois parties : un prologue, un flash-back et un épilogue des aventures d'Armand d'Artagnan, " crack pas bancal, as à la San A ", qui, après avoir mis à l'ombre le hors-la-loi Andras Mac Adampour l'assassinat d'un certain Max van Zapatta ac-cumule les exploits jusqu'à ce qu'un " banal anthrax nasal " le fasse passer de vie à trépas. Il s'agit bien sûr, d'un jeu à jouer avec l'auteur et à travers du quel le lecteur teste son vocabulaire et surtout son sens de l'humour. Le texte s'accompagne d'un vaste appareil critique mis au point par Marcel Bénabou, facilitant la compréhension du lexique merveilleusement érudit de ce " verbicruciste endiablé " qu'était Georges Perec.

09/2019

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Critique littéraire

Penser/Classer

Que me demande-t-on, au juste ? Si je pense avant de classer ? Si je classe avant de penser ? Comment je classe ce que je pense ? Comment je pense quand je veux classer ? [...] Tellement tentant de vouloir distribuer le monde entier selon un code unique ; une loi universelle régirait l'ensemble des phénomènes : deux hémisphères, cinq continents, masculin et féminin, animal et végétal, singulier pluriel, droite gauche, quatre saisons, cinq sens, six voyelles, sept jours, douze mois, vingt-six lettres. Malheureusement ça ne marche pas, ça n'a même jamais commencé à marcher, ça ne marchera jamais. N'empêche que l'on continuera encore longtemps à catégoriser tel ou tel animal selon qu'il a un nombre impair de doigts ou des cornes creuses.

05/2003

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Littérature française

Je suis né

Je sais, en gros, comment je suis devenu écrivain. Je ne sais pas précisément pourquoi. Avais-je vraiment besoin, pour exister, d'aligner des mots et des phrases ? Me suffisait-il, pour être, d'être l'auteur de quelques livres ? [... ] Avais-je donc quelque chose de tellement particulier à dire ? Mais qu'ai-je dit ? Que s'agit-il de dire ? Dire que l'on est ? Dire que l'on écrit ? Dire que l'on est écrivain ? Besoin de communiquer quoi ? Besoin de communiquer que l'on a besoin de communiquer ? Que l'on est en train de communiquer ? L'écriture dit qu'elle est là, et rien d'autre, et nous revoilà dans ce palais de glaces où les mots se renvoient les uns aux autres, se répercutent à l'infini sans jamais rencontrer autre chose que leur ombre. G. P.

11/1990

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Littérature française (poches)

Le voyage d'hiver

Le Voyage d'hiver, une brève nouvelle de Georges Perec, plonge le lecteur dans l'étrange aventure de Vincent Degraël, un jeune professeur de lettres qui fait une découverte bouleversant toutes les certitudes acquises à propos de la littérature française du XIXe siècle. Un récit fascinant consacré à un poète maudit, aujourd'hui oublié, dont l'oeuvre avait "incendié tous ceux qui l'avaient eue en main".

10/1993

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Littérature française

Jeux

"Combien de mots de 5 lettres peut-on fabriquer avec les lettres du mot tsunami ? " "Avec trois allumettes disposées en U, faites un carré en n'en déplaçant qu'une seule" ... Pour Georges Perec, "l'écriture est un jeu qui se joue à deux" . Dans ces Jeux et Nouveaux Jeux intéressants, il propose à ses lecteurs des mots croisés, rébus, anagrammes et autres proverbes cachés ou séries à intrus comme autant d'invitations à des jeux de logique et de lettres qui sont d'abord pour lui des laboratoires de création. Ce plaisir du jeu se poursuit dans les Perec/rinations, également rassemblées dans ce volume, qui sont à la géographie parisienne ce que les textes à contraintes de l'écrivain sont à la littérature. Perec nous propose des visites guidées de la capitale à travers des grilles de mots croisés (une par arrondissement) et des explorations de l'espace selon des itinéraires minutieusement réglés, comme cette déambulation alphabétique, trajet "idéal qui, partant d'une rue commençant par la lettre A, aboutirait à une rue commençant par la lettre Z en passant successivement par toutes les lettres de l'alphabet" . Parce que jouer et écrire, c'est presque tout un, laissez-vous guider à travers les lettres, le temps et l'espace, tout un monde à la Perec fait de "défis ludiques irrésistibles" (Sylvia Richardson).

11/2023

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Français

W ou le Souvenir d'enfance. Fiche de lecture

Venez découvrir W ou le Souvenir d'enfance de Georges Perec, grâce à une analyse littéraire de référence ! Ecrite par un spécialiste universitaire, cette fiche de lecture est recommandée par de nombreux enseignants. Cet ouvrage contient la biographie de l'écrivain, le résumé détaillé, le mouvement littéraire, le contexte de publication de l'oeuvre et l'analyse complète. Retrouvez tous nos titres sur : www. fichedelecture. fr.

08/2021

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Littérature française (poches)

La Disparition

Trahir qui disparut, dans La disparition, ravirait au lisant subtil tout plaisir. Motus donc, sur l'inconnu noyau manquant - " un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal " -, blanc sillon damnatif où s'abîma un Anton Voyl, mais où surgit aussi la fiction. Disions, sans plus, qu'il a rapport à la vocalisation. L'aiguillon paraîtra à d'aucun trop grammatical. Vain soupçon : contraint par son savant pari à moult combinaisons, allusions, substitutions ou circonclusions, jamais G.P. n'arracha au banal discours joyaux plus brillants ni si purs. Jamais plus fol alibi n'accoucha d'avatars si mirobolants. Oui, il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fournir tout un roman sans ça ! B. Pingaud.

06/2006

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Français

La Disparition. Fiche de lecture

Décryptez La Disparition avec l'analyse de Paideia éducation ! Que faut-il retenir du roman de Georges Perec ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir de ce chef-d'oeuvre de la littérature française dans une analyse de référence pour comprendre rapidement le sens de l'oeuvre. Rédigée de manière claire et accessible par un enseignant, cette fiche de lecture propose notamment un résumé, une étude des thèmes principaux, des clés de lecture et des pistes de réflexion. Une analyse littéraire complète et détaillée pour mieux lire et comprendre le livre ! Paideia éducation en deux mots : Plébiscité aussi bien par les passionnés de littérature que par les lycéens, Paideia éducation est considéré comme une référence en matière d'analyses d'oeuvres littéraires. Celles-ci ont été conçues pour guider les lecteurs à travers la littérature. Nos auteurs appartiennent aux milieux universitaire et de l'éducation, gage de sérieux pour vous faire découvrir les plus grandes oeuvres de la littérature mondiale.

06/2021

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Poésie

La clôture et autres poèmes

Car plus en toi s'unit l'archéologue criant son écart, plus il saigne court. La porte s'incurve : ni sa clôture, ni blocus à ton désir tu. L'accalmie (ton sûr port au silence conquis) : l'art ?

07/2021

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Littérature française (poches)

Un homme qui dort

" Tu as vingt-cinq ans et vingt-neuf dents, trois chemises et huit chaussettes, quelques livres que tu ne lis plus, quelques disques que tu n'écoutes plus. n'as pas envie de te souvenir d'autre chose, ni de ta famille, ni de tes études, ni de tes amours, ni de tes amis, ni de tes vacances, ni de tes projets. Tu as voyagé et tu n'as rien rapporté de tes voyages. Tu es assis et tu ne veux qu'attendre, attendre seulement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre : que vienne la nuit, que sonnent les heures, que les jours s'en aillent, que les souvenirs s'estompent. " C'est en ces termes que le narrateur s'adresse à lui-même, " un homme qui dort ", qui va se laisser envahir par la torpeur et faire l'expérience de l'indifférence absolue.

06/1990

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Littérature française (poches)

Les mots croisés. Edition à tirage limitée

Amateur de contraintes, amoureux des mots, Georges Perec est considéré comme l'un des plus grands cruciverbistes de la langue française. Le présent volume, au tirage limité, invite les lecteurs à affronter ses plus célèbres grilles. Autant de casse-têtes aux définitions toujours originales et souvent cocasses.

10/2012

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Littérature française

Je me souviens. Les choses communes 1

Ces "je me souviens" ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elle ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'Etat, des alpinistes et des monstres sacrés. Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis ; c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de la porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie.

05/2013

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Littérature française

Le Condottière

C’est à la réalisation d’un faux Condottière, le célèbre tableau du Louvre, peint par Antonello da Messina en 1475, que s’est voué depuis des mois le héros de ce livre. Gaspard Winckler est un peintre faussaire. Maître de ses techniques, il n’est pourtant qu’un simple exécutant d’un commanditaire, Anatole Madera. Comme dans un bon polar, dès la première page du livre, Winckler assassine Madera. Ce roman enquête sur les mobiles de ce meurtre dont l’une des raisons sera l’échec du faussaire à rivaliser avec le peintre de la Renaissance. La question du faux en peinture parcourt toute l’œuvre de Perec, et le personnage de fiction, nommé Gaspard Winckler, apparaît aussi dans La Vie mode d’emploi et dans W ou le souvenir d’enfance. Quant au dernier roman publié du vivant de Perec, Un cabinet d’amateur (1979, "La Librairie du XXIe siècle"), il a pour sous-titre "Histoire d’un tableau". Du Condottière, Georges Perec a dit : il est le "premier roman abouti que je parvins à écrire". Dans sa préface, Claude Burgelin, rappelle qu’après le double refus, du Seuil et de Gallimard, de publier ce roman, Perec écrivait le 4 décembre 1960, à un ami : "Le laisse où il est, pour l’instant du moins. Le reprendrai dans dix ans, époque où ça donnera un chef- d’œuvre ou bien attendrai dans ma tombe qu’un exégète fidèle le retrouve dans une vieille malle…" Plus d’un demi-siècle après, on va pouvoir enfin découvrir ce roman de jeunesse de Georges Perec, égaré puis retrouvé "dans une vieille malle".

02/2012

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Littérature française (poches)

Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?

Court récit de la tentative infructueuse et complexe de sauver le conscrit Karatruc de la guerre d’Algérie par un groupe d’amis d’un ami dudit Karadis. Cette petite aventure rocambolesque, truffée d’humour et d’ornements rhétoriques, qui n’aboutit finalement à rien, est accompagnée d’une série copieuse de notes, ayant pour objectif de faire émerger un texte plus souterrain.

06/2011

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Littérature française

Voeux

Cette petite histoire de la musique a été réalisée à la fin de l'année 1976. Il en a été tiré cent exemplaires numérotés de 197700 à 197799.

11/2003

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Littérature française

Un cabinet d'amateur

Notre éminent concitoyen Hermann Raffke, de Lübeck, n'est pas seulement célèbre pour l'excellente qualité de la bière qu'il brasse avec succès dans nos murs depuis bientôt cinquante ans ; il est aussi un amateur d'art éclairé et dynamique, bien connu des cimaises et des ateliers des deux côtés de l'Océan. Au cours de ses nombreux voyages en Europe, Hermann Raffke a su rassembler avec un discernement éclectique et sûr tout un ensemble d'œuvres d'art anciennes et modernes dont maints musées du Vieux Continent se seraient volontiers parés et qui n'a pas à l'heure actuelle son équivalent dans notre jeune contrée [...] Hermann Raffke a su nous donner la preuve la plus éclatante de son triple attachement à la peinture, à notre ville, et à l'Allemagne, en commandant au tout jeune peintre Heinrich Kürz, dont nous sommes fiers de préciser qu'il est né à Pittsburgh de parents wurtembourgeois, le portrait qui le représente, assis dans son cabinet de collectionneur, devant ceux de ses tableaux qu'il préfère. [...] Plus de cent tableaux sont rassemblés sur cette seule toile, reproduits avec une fidélité et une méticulosité telles qu'il nous serait tout à fait possible de les décrire tous avec précision. [...] Un cabinet d'amateur n'est pas seulement la représentation anecdotique d'un musée particulier ; par le jeu de ces reflets successifs, par le charme quasi magique qu'opèrent ces répétitions de plus en plus minuscules, c'est une œuvre qui bascule dans un univers proprement onirique où son pouvoir de séduction s'amplifie jusqu'à l'infini, et où la précision exacerbée de la matière picturale, loin d'être sa propre fin, débouche tout à coup sur la Spiritualité vertigineuse de l'Éternel Retour.

04/2001

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Loisirs

Perec/rinations

""J'aime Paris", "J'aime jouer" : avec ses deux amours cardinaux, Georges Perec a composé une ludique visite de la capitale, en autant d'étapes que d'arrondissements. Comme dans un jeu de piste, il y a des énigmes à résoudre, des questionnaires de culture générale, des exercices pédestres légèrement tordus (par exemple : comment aller de Faidherbe-Chaligny au cours de Vincennes en empruntant six rues dont les noms commencent tous par la même lettre), qui nous plongent dans un Paris labyrinthe. Chaque arrondissement se décline de surcroît dans une grille de mots croisés (très coton)." Télérama.

03/2014

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Littérature française

Romans et récits

Les Choses Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? Un homme qui dort La Disparition Les Revenentes La Vie mode d'emploi Un cabinet d'amateur Le Voyage d'hiver

04/2002

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Poésie

Beaux présents, belles absentes

Hommage personnel, écrit de circonstance, contrainte littérale : trois grandes traditions de la poésie occidentale se rejoignent dans ces Beaux présents, qui explorent de façon variée les potentialités littéraires d'alphabets restreints et poursuivent les recherches inaugurées en 1969 par Georges Perec avec son roman sans e, La Disparition. Renouant avec les plus anciennes joies combinatoires de l'anagramme, Georges Perec les renouvelle, les systématise et les enrichit dans l'esprit d'une féconde poétique du manque. Au-delà du déchiffrement et de l'anecdote, ces pièces de patient et amical artisanat textuel invitent à la découverte d'un lyrisme généreux autant que discret.

12/1994

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Littérature française (poches)

Ellis Island

Ce que moi, Georges Perec, je suis venu questionner ici, c'est l'errance, La dispersion, la diaspora. Ellis Island est pour moi le lieu même de l'exil, c'est-à-dire le lieu de l'absence de lieu, le non-lieu, le nulle part. C'est en ce sens que ces images me concernent, me fascinent, m'impliquent, comme si la recherche de mon identité passait par l'appropriation de ce lieu-dépotoir où des fonctionnaires harassés baptisaient des Américains à la pelle. Ce qui pour moi se trouve ici ce ne sont en rien des repères, des racines ou des traces, mais le contraire : quelque chose d'informe, à la limite du dicible, quelque chose que je peux nommer clôture, ou scission, ou coupure, et qui est pour moi très intimement et très confusément lié au fait même d'être juif.

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Littérature française

53 jours. Roman, texte établi par Harry Mathews et Jacques Roubau

53 jours est le roman auquel Georges Perec travaillait au moment de sa mort, survenue le 3 mars 1982. Le livre est publié ici intégralement, dans une édition établie par Harry Mathews et Jacques Roubaud. Il comprend, d'une part, ce que Georges Perec avait déjà rédigé et qui recouvre onze des vingt-huit chapitres prévus ; d'autre part, un abondant dossier de notes et de brouilIons laissés par l'auteur, permettant le déchiffrement du reste du livre. Il a par ailleurs été prélevé dans les notes concernant les dix-sept derniers chapitres, celles qui étaient susceptibles de permettre aux lecteurs passionnés par la narration de reconstituer sans difficulté l'ensemble de l'histoire.

12/1989

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Littérature française

L'art et la manière d'aborder son chef pour lui demander une augmentation

Récit en une seule longue phrase, d'une quête improbable : l'obtention d'un entretien avec un chef de service fuyant devant les demandes d'augmentation. Première version d'un texte à l'origine de la première pièce de l'écrivain, L'augmentation

12/2011

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Littérature française (poches)

La boutique obscure

Il existe une troublante relation entre le rêve et l'écriture ; le surréalisme l'avait pressenti, Freud l'a expérimenté. Chez Georges Perec, le cheminement onirique prend la forme d'actions multiples, de scénarios, de matrices de contes, de récits, de films, figures qui ne doivent rien à la rhétorique et tout à une logique de la nuit qui peut-être est notre logique. Cette parole nocturne se développe de page en page avec une intensité que la plupart des romans actuels ne possèdent plus. Bien différente de celle qui le conduisit aux Choses ou à un exercice de style comme La disparition, ou encore à son roman picaresque La vie mode d'emploi, la démarche de Georges Perec ici découvre une forme d'écriture nouvelle et suggère, au moment où l'expression traditionnelle doute d'elle-même, un mode d'écriture inédit et d'une inquiétante intensité. Dans un commentaire terminal, Roger Bastide montre comment, depuis l'établissement de la psychanalyse, les rêves renvoient aujourd'hui à une nouvelle réalité, une figure logique jusque-là inconnue.

11/2010

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Critique littéraire

Entretiens, conférences, textes rares, inédits

Les entretiens et conférences de Georges Perec, ainsi que les notes de lecture, essais, billets d'humeur, préfaces, articles, lettres et inédits réunis ici, témoignent de l'émergence, de l'évolution et de l'affirmation progressives d'une esthétique qui fera de lui une des figures incontournables de la littérature mondiale. L'appareil critique qui accompagne ces documents en explicite le contexte littéraire, culturel et sociopolitique. La première partie permet, au fil des déclarations de l'écrivain, de suivre son cheminement depuis son irruption sur la scène littéraire avec Les Choses (prix Renaudot 1965) jusqu'à sa disparition en mars 1982 à l'âge de quarante-six ans, alors qu'il a atteint, grâce au succès de La Vie mode d'emploi (prix Médicis 1978), ce moment privilégié dans la vie d'un écrivain où il peut enfin "vivre de sa plume". Dans la seconde partie, sont rassemblés des écrits non repris dans les recueils posthumes ou restés inédits, auxquels il est fait allusion dans les entretiens et conférences et dont les plus anciens ont gagné en pertinence avec la publication récente des romans de jeunesse, L'Attentat de Sarajevo et Le Condottière. Dans ce corpus foisonnant, deux textes font hapax. L'un est un long article de Georges Perec sur la guerre d'Algérie, paru dans la revue yougoslave Pregled en 1957, bilan détaillé du conflit et de l'analyse politique "à chaud" qu'en propose le jeune homme de vingt ans. L'autre est un texte inclassable, daté de 1975, qui est l'occasion de documenter un séjour à New York riche en rencontres avec l'avant-garde new-yorkaise. M.R.

11/2019

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1

Notre "contemporain capital posthume" : ainsi a-t-on qualifié Perec vingt ans après sa mort. La formule n'est pas une simple boutade, elle dit quelque chose de la fortune de l'oeuvre. Celle-ci a laissé sa marque dans la culture populaire, ce qui n'est pas banal. "Mode d'emploi" est utilisé à tout propos, et "Je me souviens" est devenu une scie. Mais de tels stéréotypes ne présagent pas toujours la présence réelle des livres. De cette présence, la multiplication des publications posthumes, qui rivalisent, du moins en notoriété, avec les ouvrages que Perec publia lui-même, est un indice plus convaincant. Plus significatif encore, le nombre des écrivains, des artistes, des architectes, etc., qui se revendiquent de l'auteur d'Espèces d'espaces. Perec serait-il déjà devenu un classique ? La relative intemporalité que cela suppose ferait alors écho au désir qu'exprimait le titre rimbaldien de son dernier poème, L'Eternité, et qui se lisait déjà dans Les Revenentes : "Je cherche en même temps l'éternel et l'éphémère". Perec, pour sa part, se décrivait comme "un paysan qui cultiverait plusieurs champs" : sociologique, autobiographique, ludique, romanesque - ce dernier, tributaire de l'envie (bien naturelle chez un lecteur de Jules Verne) "d'écrire des livres qui se dévorent à plat ventre sur son lit". Mais on tenterait en vain de ranger ses ouvrages dans quatre cases distinctes. Les quatre perspectives ne s'excluent pas les unes les autres ; elles sont autant de modes de lecture possibles, et compatibles. "Je cherche en même temps l'éternel et l'éphémère" est certes, comme Les Revenentes tout entier, un lipogramme monovocalique (la seule voyelle employée est e) qui inverse l'époustouflant lipogramme en e de La Disparition (où cette voyelle n'est jamais employée) : nous voici au royaume des contraintes, des prouesses, de l'Oulipo. Mais cette phrase envoûtante est aussi, et avant tout peut-être, un mode d'emploi de la vie. Chez Perec, les contraintes formelles miment en quelque sorte celles, tragiques, de l'histoire, "la grande, l'Histoire avec sa grande hache". La disparition d'une voyelle dit celle de l'univers familial. La place centrale qu'occupe dans l'oeuvre le chiffre 11 est à rapprocher de la date de la déportation, le 11 février 1943, de la mère de l'écrivain. Une vie commence alors qui s'écrira à l'irréel du passé : "Moi, j'aurais aimé aider ma mère à débarrasser la table de la cuisine après le dîner". Pas de temps retrouvé euphorique pour Perec. La mémoire demeure lacunaire, et Je me souviens souligne sa fragilité. Aucun palindrome, aucun Voyage d'hiver ne saurait inverser le fleuve du temps. Du moins la fiction peut-elle en suspendre le cours, et donner au monde une forme conquise sur le désordre du réel. C'est à cette ambition que La Vie mode d'emploi et l'oeuvre tout entière de Perec doivent leur intensité.

05/2017

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Pléiades

Oeuvres. Tomes 1 et 2

Coffret de deux volumes vendus ensemble

05/2017

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2

Notre "contemporain capital posthume" : ainsi a-t-on qualifié Perec vingt ans après sa mort. La formule n'est pas une simple boutade, elle dit quelque chose de la fortune de l'oeuvre. Celle-ci a laissé sa marque dans la culture populaire, ce qui n'est pas banal. "Mode d'emploi" est utilisé à tout propos, et "Je me souviens" est devenu une scie. Mais de tels stéréotypes ne présagent pas toujours la présence réelle des livres. De cette présence, la multiplication des publications posthumes, qui rivalisent, du moins en notoriété, avec les ouvrages que Perec publia lui-même, est un indice plus convaincant. Plus significatif encore, le nombre des écrivains, des artistes, des architectes, etc., qui se revendiquent de l'auteur d'Espèces d'espaces. Perec serait-il déjà devenu un classique ? La relative intemporalité que cela suppose ferait alors écho au désir qu'exprimait le titre rimbaldien de son dernier poème, L'Eternité, et qui se lisait déjà dans Les Revenentes : "Je cherche en même temps l'éternel et l'éphémère". Perec, pour sa part, se décrivait comme "un paysan qui cultiverait plusieurs champs" : sociologique, autobiographique, ludique, romanesque - ce dernier, tributaire de l'envie (bien naturelle chez un lecteur de Jules Verne) "d'écrire des livres qui se dévorent à plat ventre sur son lit". Mais on tenterait en vain de ranger ses ouvrages dans quatre cases distinctes. Les quatre perspectives ne s'excluent pas les unes les autres ; elles sont autant de modes de lecture possibles, et compatibles. "Je cherche en même temps l'éternel et l'éphémère" est certes, comme Les Revenentes tout entier, un lipogramme monovocalique (la seule voyelle employée est e) qui inverse l'époustouflant lipogramme en e de La Disparition (où cette voyelle n'est jamais employée) : nous voici au royaume des contraintes, des prouesses, de l'Oulipo. Mais cette phrase envoûtante est aussi, et avant tout peut-être, un mode d'emploi de la vie. Chez Perec, les contraintes formelles miment en quelque sorte celles, tragiques, de l'histoire, "la grande, l'Histoire avec sa grande hache". La disparition d'une voyelle dit celle de l'univers familial. La place centrale qu'occupe dans l'oeuvre le chiffre 11 est à rapprocher de la date de la déportation, le 11 février 1943, de la mère de l'écrivain. Une vie commence alors qui s'écrira à l'irréel du passé : "Moi, j'aurais aimé aider ma mère à débarrasser la table de la cuisine après le dîner". Pas de temps retrouvé euphorique pour Perec. La mémoire demeure lacunaire, et Je me souviens souligne sa fragilité. Aucun palindrome, aucun Voyage d'hiver ne saurait inverser le fleuve du temps. Du moins la fiction peut-elle en suspendre le cours, et donner au monde une forme conquise sur le désordre du réel. C'est à cette ambition que La Vie mode d'emploi et l'oeuvre tout entière de Perec doivent leur intensité.

05/2017