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Peter Handke, Jean-Christophe Ballot

Extraits

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Littérature étrangère

Toujours la tempête

"Du temps a-t-il passé encore ? Toujours la tempête. Et quelqu'un s'y fraie un chemin pour nous rejoindre tous les trois au premier plan, à l'abri du vent. Est-ce lui ? Oui, c'est Gregor, nom de résistant : Jonathan, et il porte quelqu'un d'autre dans ses bras. Est-ce elle ? Oui, c'est Ursula, nom de résistante : Sneena, la Neigeuse, sa soeur. Et elle n'est plus en vie. Ou : Elle est encore en vie, pour un instant, à moins que je me trompe ?, debout, affaissée, assise, couchée, mourante. Ses parents, mes grands-parents, reprennent peu à peu leurs esprits. Et les deux disent : "Je le savais".

10/2012

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Littérature étrangère

Essai sur la journée réussie. Un songe de jour d'hiver

Une journée peut être vaste comme le monde, longue comme te temps même, elle dispose alors, à son rythme, selon sa propre " ligne de beauté et de grâce ", comme sur une gravure de Hogarth, ce peintre anglais du XVIIIe siècle. Mais la réussir c'est réinventer toute la poésie du monde et faire que l'histoire n'ait pas été, comme un premier jour. Cette journée réussie toujours en suspens, on ne cesse de la voir en filigrane à travers toutes les autres. Les faits et les choses vues les plus minimes, conduits par une sorte d'émerveillement franciscain, retrouvent l'immensité perdue qui les a fait naître. Ils sont pourtant à tout instant menacés de se perdre. C'est entre Saint-Cloud et le Val d'Or, dans le virage du RER au- dessus de Paris, que le monde peut aussi bien se déployer que se défaire. Avec ce livre, se clôt le triptyque inauguré par l'Essai sur la fatigue et continué par l'Essai sur le juke-box.

03/1994

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Poches Littérature internation

Histoire d'enfant

Le narrateur, séparé de sa femme, vit seul avec son jeune enfant, en Allemagne d'abord, puis à Paris où ont lieu les premiers contacts avec l'école et la "langue étrangère" . Pour eux, la vie quotidienne, nourrie d'aspiration au bonheur et de violence contenue, s'avère être, par tâtonnements, un long apprentissage réciproque. Elle prend pourtant figure d'épopée sous la plume tendre et grave de Peter Handke, qui décrit ici ce que l'on élude habituellement : de menus faits, certes, mais d'une exceptionnelle grandeur. "Ce qui est raconté ici, c'est l'histoire fondatrice de la vie individuelle, ce qui donne son sens aux choses car cette histoire d'enfant est engagée au plus profond de l'histoire, non seulement de l'homme qui la raconte, mais de notre époque tout entière". Georges-Arthur Goldschmidt.

05/2019

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Littérature étrangère

Conférence du Nobel

"Joue le jeu. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation. Mais n'aie pas d'intentions. Evite les arrière-pensées. Ne tais rien. Sois doux et fort. Implique-toi et méprise la victoire. N'observe pas. N'examine pas, mais reste prêt pour les signes". C'est par ces mots, reprenant la célèbre invitation faite dans le poème dramatique Par les villages, que Peter Handke a ouvert son discours de réception du Nobel. Il nous invite à entrer pleinement dans sa poétique, décrite de façon très personnelle et souvent au moyen d'anecdotes venues de l'enfance. Ce discours prend ainsi des allures d'autobiographie littéraire et livre un portrait étonnant, presque intime, du grand écrivain autrichien.

11/2020

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Littérature étrangère

L'absence

Quatre personnages anonymes, une femme, un soldat, le joueur et le vieil homme, réunis par l'aventure de l'espace quotidien le découvrent au fur et à mesure qu'il s'étend devant eux : le plus proche devient un paysage lointain, un terrain vague devient l'immensité, une étendue dénudée le désert. A chaque pas naissent des paysages inconnus, c'est le regard qui les fait apparaître. Les endroits les plus banals deviennent des terres inconnues. Peut-être le voyage s'est-il déroulé à travers un grand pays vide ou aux confins immédiats d'une ville, on ne sait, mais il révèle aux voyageurs les lignes du sol, sa consistance, ses dimensions et les transforme en lieux d'être. La fin du voyage, aussi fortuite que le début, sépare ce groupe rassemblé par le visible et rend chacun des voyageurs à sa solitude initiale. Le "guide" qui les a conduits est peut-être l'absence. Ce qu'ils ont en commun, c'est ce qu'ils ont vu. Georges-Arthur Goldschmidt.

04/1991

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Théâtre

Les beaux jours d'Aranjuez. Un dialogue d'été

Né en Carinthie (Autriche) en décembre 1942, dans une famille en partie Slovène, Peter Handke abandonne ses études de droit en 1965, lorsque son premier roman Les Frelons est publié par les éditions Suhrkamp. Longtemps considéré comme un auteur d'avant-garde (ses premières " pièces parlées " furent à leur création objet de scandale), Handke a reçu le prix Büchner, la plus haute distinction littéraire allemande, l'année de ses trente ans et a très vite acquis une renommée internationale - en partie grâce aux films qu'il réalise dans les années 1970 avec le cinéaste Wim Wenders. Handke est aujourd'hui considéré par beaucoup comme le plus grand écrivain de langue allemande. Les médias français ont salué la parution l'an passé de trois livres importants, dont Hier en chemin, la suite de ses carnets aux éditions Verdier, et de son dernier grand roman, La Nuit morave, aux éditions Gallimard. Peter Handke nous a également confié, pour publication à l'automne, à la veille de son soixante-dixième anniversaire, deux de ses derniers livres : Immer noch sturm, une pièce de théâtre qui peut se lire comme un récit et qui a été l'événement théatral du festival de Salzbourg l'été passé (traduit par Olivier le Lay), et un très plaisant livre, recueil de phrases surgies au sortir du sommeil (traduit par Anne Weber).

05/2012

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Littérature étrangère

Mon année dans la baie de Personne. Un conte des temps nouveaux

Voici le grand livre de Peter Handke. L'auteur y emprunte, comme déjà dans plusieurs ouvrages précédents, le masque d'un narrateur qui lui ressemble : Georg Keuschnig, écrivain autrichien habitant près de Paris, qui évoque ici une année de sa vie dans une banlieue tranquille en lisière de forêt. La baie de Personne n'est autre que cette niche écologique, microcosme ouvert en fait sur le monde entier par le jeu du souvenir, de l'attente et des amitiés. Somptueusement écrit, ce récit poétique d'une aventure intérieure à la fois solitaire et unanimiste confirme magistralement la place de Peter Handke parmi les grands écrivains de ce siècle, comme Rilke, comme Pessoa.

02/1997

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Poches Littérature internation

Don Juan (raconté par lui-même)

Un aubergiste devient le dépositaire de la véritable histoire de Don Juan. Celui-ci n'est pas un séducteur ; il n'a rien de remarquable. Son pouvoir vient de son regard : il dévoile la vérité des êtres. Voici que les papillons se posent sur ses mains, que la timide loutre renifle ses orteils, que le corbeau fait tomber à ses pieds un fruit de la passion. Don Juan se révèle dans la rencontre amoureuse, celle qui suspend le temps, quand présent et éternité se rejoignent. Conscientes de ce que fut jusque-là leur solitude, leur désir enfin libéré, les femmes accourent vers lui, exigeantes et belles... C'est ainsi que nous rencontrons le vrai Don Juan.

03/2014

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Allemand apprentissage

Lucie dans la forêt avec les trucs-machins. Edition bilingue français-allemand

" Lucie, en réalité, s'appelait autrement. Mais elle ne voulait pas s'appeler comme elle s'appelait vraiment. Elle aurait voulu s'appeler Theodora, Aurora, Renata, Jelena ou simplement par exemple Lucie. Aussi s'appelle-t-elle maintenant Lucie dans cette histoire. Lucie n'avait en réalité que sept ans. Mais pour l'histoire qui lui arrivait, il fallait qu'elle soit un peu plus vieille. Et, au début de cette histoire, elle venait de fêter son dixième anniversaire. " Un court roman mystérieux et surprenant de l'un des principaux écrivains de langue allemande d'aujourd'hui, à découvrir en édition bilingue.

06/2002

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Théâtre

Le Pupille veut être tuteur

Autour d'une ferme, qui est le lieu de l'action, s'étendent des champs de betteraves et de maïs. Dans la pièce principale de la ferme, deux personnages : le fermier et un jeune garçon qui, probablement, aide aux travaux de la ferme. C'est le fermier le tuteur qui a bien entendu le pouvoir. Mais par des détails de comportement de plus en plus sensibles, le garçon le pupille indique au tuteur que ce pouvoir est contesté, puis ébranlé. Dans un premier temps, le tuteur feint de ne pas voir les signes de la contestation ; dans un deuxième temps il pose sur le pupille des regards interrogateurs : s'il ne parvient que péniblement à vivre de la culture de la betterave et du maïs, ne serait-ce pas du fait qu'il est lui-même, le fermier, un pupille, mais de qui au juste ?

12/1985

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Littérature étrangère

Les frelons

Ce roman est la première oeuvre de Peter Handke. Manifeste dirigé contre une certaine impuissance de la littérature à décrire la réalité, c'est aussi un roman d'apprentissage de l'écriture, et il s'inscrit par là dans la grande tradition qui, dénonçant l'érosion du langage et son inadéquation profonde, le régénère et invente un style. La contradiction est maintenue entre l'investigation obstinée d'une réalité qui se dérobe et l'exploration systématique des ressources qu'offre le langage pour la transmettre : un homme tente de reconstituer un livre qu'il a lu ou qu'on lui a raconté, sans qu'on sache si ses souvenirs renvoient à ce livre hypothétique ou à des événements de sa propre existence, ni si ce qui le touche n'est pas en réalité ce qui arrive au héros aveugle du roman ainsi fragmenté. Ces interférences aux frontières indécidables de la vraisemblance dans le récit comme dans la réalité qu'elles présupposent sans jamais la garantir font jouer les glissements subreptices des différentes surfaces narratives comme autant de miroirs déformants interposés à plusieurs niveaux de notre perception. L' "inquiétante étrangeté" de ce texte tient précisément à cette constante alternance entre une réalité minutieusement décrite, celle de la mort d'un frère du héros, obsédante dans sa densité, et sa dissolution aussi soudaine dans la futilité, l'ironie, la fadeur d'un monde désespérément lisse.

04/1983

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Littérature étrangère

La grande chute

C'est un coup de tonnerre qui réveilla le comédien, en cette journée qui se terminerait par la Grande Chute. Il s'était endormi chez une femme qu'il retrouverait le soir même, là-bas, dans la mégalopole. Complices ou bien amants, le duo qu'ils forment est encore bien flou aux yeux du narrateur qui suit pas à pas la préparation de "son comédien". Le tournage doit débuter le lendemain, mais il faut déjà quitter la maison, traverser la forêt, puis rejoindre la capitale. Les rencontres les plus étranges se succèdent sans que l'on sache réellement quels personnages existent ou lesquels sont fantasmés. Peter Handke nous saisit par sa plume unique et nous emporte dans une pérégrination poétique. La société, la politique ou encore la nature conversent à travers cette figure de comédien qui se dirige inexorablement vers la Grande Chute. Annoncé tout au long du récit, cet événement mystérieux et angoissant nous hypnotise jusqu'à la dernière ligne de ce très beau livre.

04/2014

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Théâtre

Souterrain-Blues. Un drame en vingt stations

Le train souterrain traverse la ville de part et d'autre. La distance entre les stations donne son rythme au trajet, les intervalles sont plus ou moins longs. Dans un des wagons un homme sauvage attaque les passagers par ces mots : Et encore vous. Et encore devoir être parmi vous. Alléluia ! Miséréré. Marée basse sans marée haute. Si au moins vous étiez des malfaiteurs. Personne ne répond. C'est seulement quand une femme sauvage monte à son tour que la donne change...

03/2013

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Littérature étrangère

L'histoire du crayon

"Dans ce livre fait de notes prises par Peter Handke pendant qu'il écrivait Histoire d'enfant et Par les villages, le fragmentaire devient continu, comme une épopée dont la trame resterait en filigrane. On assiste à la naissance de l'écriture, à son éclosion, que chacun peut ainsi revivre. Insensiblement, vie quotidienne et création littéraire se confondent, et le lecteur voit l'oeuvre germer en lui-même : il est, grâce à ces notes, ramené à ce moment initial où elle est sur le point de se faire. Ces pages restituent pour chacun cette frange exactement située là où l'intuition devient texte, où s'opère cette métamorphose qui fait apparaître hommes et paysages. Il s'en dégage une façon nouvelle et très simple de voir le monde : à la fois offert à la vue de tous et toujours à redécouvrir". Georges-Arthur Goldschmidt

11/1987

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Sciences politiques

Autour du Grand Tribunal

C'est en mars 1998 que Peter Handke s'est rendu pour la première fois à La Haye afin d'assister à quelques-unes des audiences du Tribunal pénal international consacré aux crimes commis dans l'ex Yougoslavie. Quatre ans plus tard il y est retourné à l'occasion de l'ouverture du procès de Slobodan Milosevic, puis six mois après, quand les journalistes et les équipes de télévision étaient passés à autre chose. Toutefois, Handke n'écrit pas ici en chroniqueur judiciaire, ce qui l'intéresse, c'est de débusquer la réalité qui se cache derrière les récits, ceux des témoins, par exemple, qu'il rencontre au hasard dans les différents hôtels autour du tribunal. Mais les images du procès l'interpellent aussi, où juges et procureur font figures de héros de séries policières télévisées. Et pourquoi les personnages borderline des romans de Chandler et de Hammett surgissent-ils alors dans son esprit ? C'est que, dans ces lectures d'adolescence, Peter Handke a entrevu l'incertitude qui entoure le coupable comme le justicier, et que la littérature a décidément quelque chose à dire sur cette affaire-là. Mais existe-t-il témoin plus suspect qu'un écrivain ?

04/2003

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Littérature étrangère

Le poids du monde. Un journal (novembre 1975 - mars 1977)

"Ce journal de Peter Handke couvre une période de deux ans ; il ne raconte pas d'événements mais fait part de toutes les impressions ressenties, à mi-chemin de l'âme et du corps. Leur succession établit l'histoire de l'auteur, mais devenue comme anonyme à force d'intimité. Supposer que ces notations se succèdent au hasard et qu'on pourrait en modifier la disposition ou même en isoler des fragments, ce serait en négliger le "vécu", ce serait en détruire le déroulement et la durée qu'elles restituent. Ici la figure de l'écrivain se trouve "désacralisée", rendue à sa simple dignité humaine. Contrairement à l'usage, le lecteur ne se voit pas donner des leçons, il n'est pas écrasé par la rhétorique ou par l'autorité littéraire, mais simplement ramené à lui-même par une écriture comme issue de lui et qu'il reconnaît, au point d'avoir l'illusion de pouvoir être l'auteur de ce qu'il lit. La grandeur de Handke, c'est son exacte simplicité, c'est son effort de réflexion, c'est aussi son attention à ce qui affleure sous la vie quotidienne, repérée à ce point exact où elle est universelle." Georges-Arthur Goldschmidt.

03/2002

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Poches Littérature internation

La courte lettre pour un long adieu

Le narrateur, un écrivain autrichien, trouve à son arrivée aux Etats-Unis un mot de sa femme lui interdisant de la revoir. Il lui obéit, la fuit à travers les Etats-Unis sans cesser de s'interroger sur elle et sur lui-même et en la tenant indirectement au courant de ses déplacements. Lorsque la jeune femme, qui n'a cessé de le pour- suivre, finit par le rejoindre, le couple parvient de façon inattendue et spectaculaire au bout de la haine amoureuse et se réconcilie avant de rompre. Dans ce roman d'une grande richesse, Peter Handke renoue avec le "roman de formation" de la tradition allemande.

03/1986

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Littérature étrangère

Essai sur la fatigue

La fatigue soudain saisit l'enfant au milieu des siens, puis c'est la fatigue mortelle des cours morts de l'université ; mais il y a des fatigues plus profondes, plus intérieures, séparatrices et révélatrices à la fois. Cette fatigue-là creuse les êtres et leur donne aussi une présence nouvelle : c'est la clairvoyance de la fatigue. Elle peut rassembler pour un moment autour d'une entreprise commune - une batteuse -, mais il y a aussi les infatigables, les tueurs survivants de l'extermination, frais et dispos, mais la fatigue la plus grande naît peut-être à la vue de la cruauté toute simple, quotidienne. La fatigue donne forme au monde, elle aiguise la perception, elle établit une infranchissabilité réciproque entre les êtres, mais par là aussi une communication. G.-A. G.

03/1991

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Littérature Allemande

La deuxième épée

La deuxième épée est le récit d'une expédition vengeresse en solitaire, longuement mûrie mais toujours retenue. Tout au long d'une journée et jusqu'au lendemain matin, nous suivons à travers "l'Ile-de-France, pays en soi, île-pays" , en passant par Port-Royal-des-Champs, un homme dans ses préparatifs de meurtre vers l'endroit où aura lieu la vengeance de sa mère insultée publiquement par une autre femme. "Meurtrier je me sentais et me savais né... mais nullement vengeur". Sur le chemin, tout est possibilité de diversions, de bifurcations mais aussi de "Zeitnot" , "la sensation d'urgence... elle surgissait sans cause, par derrière. En général, elle ne faisait que m'effleurer, pour me libérer aussitôt, chassée comme sorcière par la contre-magie de la raison". "Toute la vie par les chemins interdits. Et maintenant dans la vallée de la mort. Hors la loi. Contre la loi. Et que cela me semblait juste ! " Mais y arrivera-t-il ? "Et soudain la boule roula, les billes roulèrent - dans une tout autre direction que celle envisagée au début de cette histoire". Ce nouveau récit de Peter Handke condense la force littéraire de l'écrivain autrichien. Par une attention exceptionnelle portée aux détails du monde réel, La deuxième épée déploie une poétique de l'instant et offre une lecture qui suspend le temps.

10/2022

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Littérature étrangère

La Leçon de la Sainte-Victoire

L'homme aux bras croisés de Cézanne occupe tout entier le regard de l'auteur, c'est à peine s'il remarque les différentes Montagne Sainte-Victoire dans la rotonde de l'exposition Cézanne, au Grand Palais. Or, la Montagne Sainte-Victoire, à peine regardée, ne le lâche plus, au point qu'il va à Aix-en-Provence, en suit toute la crête à la recherche de ce " point invisible " à l'œil nu et qui pourtant ne cesse de revenir dans les tableaux de Cézanne. La peinture de Cézanne devient une expérience personnelle, une aventure, un voyage, une réalisation de l'espace. Elle est vécue comme un lieu du corps ; calme et exaltante à la fois, elle fait insensiblement s'éclairer et devenir anonyme le " soi ". Regarder un tableau de Cézanne, c'est découvrir les assises du monde.

02/1985

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Littérature étrangère

Le Chinois de la douleur

«Andréas Loser, professeur de lettres dans un lycée de Salzbourg, est archéologue amateur à ses heures, spécialiste du dégagement des seuils des maisons antiques. En disponibilité ou en congé, on ne sait, il se rend à l'autre bout de la ville à une partie de tarots sur le Mönchsberg, l'un des «monts de ville» de Salzbourg. En route il surprend l'Ennemi, un dos, en train de peindre des croix gammées sur les arbres. Le monde alors s'obscurcit, toute lumière s'en retire et il ne reste que le meurtre - mais en est-ce même un ? -, simple geste de mort dans un monde mort. L'ennemi une fois jeté par-dessus bord, la partie de cartes a lieu, mais autrement que d'habitude. Désormais le monde est décalé, déjanté. S'il n'y avait le cri de l'enfant débile et s'il n'y avait le meurtre, une perception nouvelle, une autre façon de voir seraient possibles. Le livre montre cela : la vie, les choses après la Révélation de l'imperceptible différence.» Georges-Arthur Goldschmidt.

02/1986

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Littérature étrangère

La Nuit Morave

Un écrivain sort de son silence, en compagnie de quelques-uns de ses amis et disciples. Tous ont été conviés sur la péniche baptisée «La Nuit Morave» qui lui sert de refuge depuis une dizaine d'années, amarrée dans une boucle de la Morava, affluent serbe du Danube. Le maître des lieux les reçoit pour un dîner, puis se lance dans un long monologue mezza voce, ponctué seulement par le coassement des grenouilles sur le fleuve. Devant ses invités tour à tour questionneurs ou narrateurs eux-mêmes, il est question d'une étrange menace, d'une femme dangereuse, d'un colloque sur le bruit en Espagne et d'une réunion de joueurs de guimbarde à Vienne. Et surtout, de solitude, de perte et d'amour. La Nuit Morave transporte le lecteur dans un territoire imaginaire envoûtant et singulier. Sans conteste un des livres les plus poétiques et les plus complexes de Peter Handke, il a été salué à sa publication en Allemagne comme un coup de maître du grand écrivain autrichien.

04/2011

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Littérature étrangère

La perte de l'image ou Par la Sierra de Gredos

Une jeune femme, à la tête d'un empire financier, quitte un matin sa grande ville d'Europe du Nord pour rejoindre la Manche, région aride et sauvage rendue illustre par Cervantès. Elle veut y retrouver l'auteur qu'elle a chargé d'écrire sa biographie et qui vit retiré là-bas depuis des années. Chemin faisant, la " princesse de la finance " s'adresse en pensée à son auteur, l'interroge, prévient ses questions, ses remarques, ses objections. Elle évoque sa fille adolescente, indépendante et fugueuse, son jeune frère, en prison pour terrorisme, et son ancien compagnon, loin d'elle depuis des années. Arrivée enfin dans le " palais de gentilhomme campagnard " où vit l'auteur, elle s'installe au coin du feu pour raconter en détail sa traversée de la Sierra de Gredos. L'auteur n'a plus qu'à écrire le roman de cette femme, l'histoire de la perte de l'image - et de sa redécouverte. Don Quichotte montrait qu'à l'effondrement du monde médiéval succédait l'effondrement de sa reproduction factice ; de même Handke nous dépeint une société moderne parvenue à la fin d'un cycle, sevrée d'authenticité et totalement inféodée à l'artifice. La tâche de l'écrivain, en cet " entre-temps ", consiste à frayer la voie, coûte que coûte, vers des images nouvelles et vraies, pour sauver ce qui peut l'être d'une certaine grâce du monde.

04/2004

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Littérature étrangère

La voleuse de fruits. Ou Aller simple à l'intérieur du pays

Relu par l'auteur

11/2020

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Suspense

Le dossier Handle

LEFL22 –"Je suis seul, sans mes parents, dans une ville que je connais à peine, avec deux assassins aux trousses et aucune idée de ce qu'ils me veulent... J'ai connu des jours meilleurs. Maintenant, je n'ai plus le choix : si je veux m'en sortir, il va falloir que j'utilise mon don". Thomas Sa cachette ? Une maison de retraite. Son ennemi ? Un labo pharmaceutique. Ses alliés ? Un flic paralysé et une grand-mère excentrique. Un adolescent cherche, coûte que coûte, à sauver sa peau !

Les courses-poursuites et révélations qui ponctuent tout ce récit vous tiennent en haleine. On s’attache à ce héros peu sûr de lui, mais malgré tout volontaire et audacieux.  Dès 11 ans.

04/2022

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Cinéma

Jean-Christophe Averty : penser la télévision au XXe siècle

Dès qu'il s'agit d'histoire de la création à la télévision, on évoque l'oeuvre de Jean-Christophe Averty (1928-2017), considéré comme le meilleur "metteur en scène" ou "metteur en page" de toute l'histoire de la télévision. Fasciné par le surréalisme et la poésie autant que par le jazz et l'innovation, Averty a inscrit son oeuvre dans l'histoire des images à travers, notamment, l'utilisation inédite de l'électronique, qu'il invente avec l'ingénieur Max Debrenne. En marge de l'école des Buttes-Chaumont, il a créé un langage par et pour le petit écran. Mais comment Averty pense-t-il - dès la fin des années 1950 - la question de l'image électronique et des codes visuels, en rupture avec le principe du direct ? Comment envisage-t-il la question esthétique ? Quelle est son originalité ? Quelle idée se fait-il de ses obligations envers le public ? Ce livre propose aux téléspectateurs aussi bien qu'aux professionnels et étudiants une réflexion sur les multiples dimensions de cette oeuvre télévisuelle originale, et sur la manière dont Averty a exploré "l'effet télé". Ces textes sont issus du colloque "Jean-Christophe Averty : penser la télévision au XXe siècle", qui s'est déroulé à Nancy en octobre 2017 à l'Université de Lorraine/Centre de recherche sur les médiations avec le soutien de l'INA (Institut national de l'audiovisuel).

07/2019

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Littérature française

Jean-Christophe - Tome VI - Antoinette. Un roman de Romain Rolland

Antoinette et Olivier Jeanin sont les enfants d'un riche banquier d'une petite ville de province. Celuici, abusé, se ruine dans une affaire douteuse. Devant le déshonneur et la banqueroute, il se suicide. Mme Jeanin emmène alors ses enfants à Paris dans l'espoir d'être aidée par sa soeur. Mais celleci la reçoit avec mépris. Lorsque Mme Jeanin meurt à son tour, Antoinette se charge courageusement de subvenir aux besoins et à l'avenir de son frère...

02/2023

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Sports

Markovic par Jean-Christophe. Dans les coulisses du sport business

Au travers de cette fiction, nous pénétrons dans la vie de Jean-Christophe Markovic et explorons les abysses du quotidien d'un basketteur professionnel français devenu presque malgré lui l'un des meilleurs de sa génération. Dopage, manipulations, guerres d'ego, transferts, intermédiaires sulfureux... Telles sont les composantes de ce microcosme dans lequel les véritables valeurs laissent parfois place à des intérêts qui dépassent la conscience du simple sportif. Les coulisses du sport de haut niveau fascinent tant elles regorgent de pratiques nauséabondes. Du corps médical aux médias en passant par certaines instances dirigeantes, l'inarrêtable machine à faire et défaire les athlètes n'aura plus aucun secret pour vous. Quand l'enjeu prend le pas sur le jeu et que ceux qui tirent les ficelles réduisent leurs pantins au röle de simples spectateurs de leur propre destin, les dérives sont souvent terribles et finissent toujours par laisser des traces indélébiles. De son enfance à son dernier match professionnel, laissez-vous embarquer dans l'histoire poignante et émouvante d'un homme ordinaire au destin légendaire.

03/2019

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Histoire internationale

Christophe Colomb

Fils d’un modeste tisserand génois, Christophe Colomb (1451-1506) suscite, aujourd’hui encore, autour de sa vie et de sa fameuse découverte des Amériques, bien des passions. Des zones d’ombres et de mystères jalonnent l’existence de cet être contradictoire, complexe, mais toujours fascinant. Favorisée par sa culture scientifique et religieuse, l’idée de mission ne cesse d’habiter le « très magnifique seigneur don Cristóbal Colón, amiral de la mer Océane ». Elle l’accompagne tout au long de ses quatre voyages, durant lesquels il nous parle d’Indiens, d’or, de tempêtes, de mutineries ; et se poursuit au-delà, à travers l’élaboration de son Livre des prophéties, et la perspective quasi mystique de la conquête de la Terre Sainte. Colomb a découvert le Nouveau Monde parce qu’il le cherchait. Le trouvant, il a fait voler en éclats les frontières géographiques et mentales d’une Europe encore médiévale, et changé l’Histoire du monde.

05/2011

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Global Manga/type mixte

Christophe Colomb

En 1492, l'audacieux Christophe Colomb traverse l'océan Atlantique et découvre des terres inconnues, "le Nouveau Monde" . Originaire de Gênes en Italie, Christophe Colomb nourrit une passion pour la navigation et l'exploration depuis l'adolescence. A l'âge adulte, il propose à différents souverains d'Europe de trouver une nouvelle route vers l'Asie, autrefois appelée les Indes. Malgré les refus et les longues années d'attente, son plan se concrétise grâce à la reine de Castille et au roi d'Aragon. Il effectue ainsi son premier voyage à la tête d'une flotte de trois navires et débarque aux Caraïbes au bout de trente-six jours en mer. Trois autres voyages suivront durant lesquels il restera convaincu d'avoir atteint l'Asie, alors qu'il s'agissait d'un nouveau continent.

09/2021