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Maurice Blanchot ou l'autonomie littéraire

Extraits

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Critique littéraire

Le livre à venir

Le secret de la littérature, la littérature comme exigence et comme sens et sa voie à venir se trouvent au centre de ces recherches. Avec un savoir passionné et anxieux, il nous est parlé de Proust, d'Artaud, de Broch, de Musil, de Henry James, de Samuel Beckett, de Mallarmé, de plusieurs autres et même de celui qui sera, un jour, le dernier écrivain. Mais peut-être, plus que des auteurs et des livres, est-il question ici du mouvement d'où viennent tous les livres et qui détient, d'une manière encore cachée, l'avenir de la communication et la communication comme avenir.

11/1986

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Critique littéraire

Traduire Kafka

J'écris maintenant à nouveau ce que j'ai entendu, ce qui m'a été confié. Pourtant cela ne m'a pas été confié comme un secret que je devrais garder, seule m'a été immédiatement confiée la voix qui a parlé, le reste n'est pas un secret, plutôt de la poussière de paille ; et ce qui s'envole de tous côtés quand le travail est fait, c'est cela qui peut être communiqué, car cela n'a pas la force de rester tranquille, dans un abandon silencieux, lorsque ce qui lui a donné la vie s'est dissipé en fumée.

04/2019

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Littérature française

L'instant de ma mort

«Je me souviens d'un jeune homme - un homme encore jeune - empêché de mourir par la mort même - et peut-être l'erreur de l'injustice. Les Alliés avaient réussi à prendre pied sur le sol français. Les Allemands, déjà vaincus, luttaient en vain avec une inutile férocité. Dans une grande maison (le Château, disait-on), on frappa à la porte plutôt timidement. Je sais que le jeune homme vint ouvrir à des hôtes qui sans doute demandaient secours. Cette fois, hurlement : «Tous dehors»»

06/2002

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Critique littéraire

L'écriture du désastre

D'une manière qui sollicite la lecture en lui demandant de se renouveler, Maurice Blanchot poursuit la «méditation» qu'il mène (et qui le conduit) depuis de nombreuses années. «L'Écriture du désastre» est peut-être une recherche de l'exigence fragmentaire qui n'est pas recherche inachevée, mais est au-delà de tout accomplissement, au-delà même de tout au-delà - recherche qui dérange tout et d'abord l'écriture, rendant celle-ci discontinue sans la rendre aphoristique, exténuée parfois, défaillante parfois, sans fin, toujours livrée à l'autre.

10/1980

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Littérature française (poches)

Le Très-Haut

Je n'étais pas seul, j'étais un homme quelconque. Cette formule, comment l'oublier ? Durant mon congé de maladie, j'allai me promener dans un quartier du centre. Quelle belle ville, me disais-je. En descendant dans le métro, je heurtais quelqu'un, qui m'interpella sur un ton brutal. Je lui criai : "Vous ne me faites pas peur." Son poing se détendit avec une rapidité fascinante, je m'écroulais à terre. Il y eut un attroupement. L'homme essaya en vain de se perdre dans la foule. Je l'entendais protester rageusement : "C'est lui qui m'a bousculé. Qu'on me fiche la paix !" Je n'avais pas de mal, mais mon chapeau avait roulé dans l'eau, je devais être blême, je tremblais. (Je relevais de maladie. On m'avait dit : pas de secousse.) Un agent sortit de la cohue et nous invita calmement à le suivre. Nous montâmes les escaliers, séparés l'un de l'autre par tout un groupe. Lui aussi était pâle et même livide. Au commissariat, sa colère éclata.

09/1988

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Littérature française

La part du feu

"Admettons que la littérature commence au moment où la littérature devient une question. Cette question ne se confond pas avec les doutes ou les scrupules de l'écrivain. S'il arrive à celui-ci de s'interroger en écrivant, cela le regarde ; qu'il soit absorbé par ce qu'il écrit et indifférent à la possibilité de l'écrire, que même il ne songe à rien, c'est son droit et c'est son bonheur. Mais ceci reste : une fois la page écrite, est présente dans cette page la question qui, peut-être à son insu, n'a cessé d'interroger l'écrivain tandis qu'il écrivait ; et maintenant, au sein de l'oeuvre, attendant l'approche d'un lecteur - de n'importe quel lecteur, profond ou vain - repose silencieusement la même interrogation, adressée au langage, derrière l'homme qui écrit et lit, par le langage devenu littérature".

09/2001

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Littérature française (poches)

Thomas l'obscur

"Thomas demeura à lire dans sa chambre. Il était assis sur une chaise de velours, les mains jointes au dessus de son front, les pouces appuyés contre la racine des cheveux, si absorbé qu'il ne faisait pas un mouvement lorsqu'on ouvrait la porte. Ceux qui entraient se penchaient sur son épaule et lisaient ces phrases : " Il descendit sur la plage : il voulait marcher. L'engourdissement gagnait après les parties superficielles les régions profondes du coeur. Encore quelques heures et il savait qu'il s'en irait doucement à un état incompréhensible sans jamais connaître le secret de sa métamorphose. Encore quelques instants et il éprouverait cette paix que donne la vie en se retirant, cette tranquillité de l'abandon au crime et à la mort. Il eut envie de s'étendre sur le sable : las et informe, il épiait le moment où allait paraître la première agonie de sa vie, un sentiment merveilleux qui doucement le délierait de ce qu'il y avait de raidi dans ses articulations et ses pensées. Il vit que tout en lui préparait le consentement : son corps commençait à se détendre ; ses mains ouvertes s'offraient au malheur ; ses yeux mi-fermés faisaient signe au destin ".

06/2006

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Critique littéraire

Ecrits politiques. 1953-1993

"Les écrits politiques de Blanchot ne font pas système, mais défendent des valeurs, ils sont essentiellement une écriture de la réaction, de l'affrontement sans jamais exposer la moindre compromission avec le pouvoir. L'écriture politique de Blanchot est toujours à penser, en ce qu'elle expose chaque fois une inquiétude éthique". Eric Hoppenot.

06/2008

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Heidegger

Notes sur Heidegger

Dans une lettre de 1987, Maurice Blanchot revient dans un post-scriptum essentiel sur son rapport à l'oeuvre du philosophe : "Grâce à Emmanuel Levinas, sans qui, dès 1927 ou 1928, je n'aurais pu commencer à entendre Sein und Zeit, c'est un véritable choc intellectuel que la lecture de ce livre provoqua en moi. Un événement de première grandeur venait de se produire : impossible de l'atténuer, même aujourd'hui, même dans mon souvenir" . Ce choc intellectuel se produit quelques années avant le commencement de l'oeuvre critique de Blanchot et demeure en sa force jusqu'à la fin. Si, du vivant de l'auteur, le lecteur avait pu voir le nom de Heidegger réapparaître dans bien des articles, ce qui lui permettait de savoir cet intérêt, c'est seulement la mort de l'auteur qui révéla, dans ses archives, aujourd'hui déposées à la Houghton Library de Harvard, plus trois cent pages pour l'essentiel tapuscrites du travail que Blanchot aura consacré de la fin des années 40 au début des années 60 à l'étude de l'oeuvre de Heidegger et de la maigre bibliographie secondaire alors existante. Excellent germaniste, Blanchot lit tout ce qui paraît en allemand, et se confronte à la difficulté de faire passer en français le travail de Heidegger sur la langue allemande, une lettre inédite de 1959 à un destinataire inconnu révélant que c'est là, à ses yeux, "l'amitié intellectuelle" que nous devons au philosophe.

05/2023

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Critique littéraire

Lautréamont et Sade

Qu'il soit question de Sade ou de Lautréamont, ce à quoi vise ce livre, c'est à élucider quels rapports entretiennent le mouvement d'écrire et le travail d'une plus grande raison, soit que celle-ci se prépare, soit qu'elle se modifie, soit qu'elle se prépare en se ruinant. Dans le cas de Sade, nous voyons, au moment où Hegel sort à peine du " Stiff " de Tubingen où il se lia à Hölderlin et Schelling, s'affirmer l'exigence d'une dialectique au sens moderne, la prétention de fonder la souveraineté raisonnable de l'homme sur un pouvoir transcendant de négation, lequel exprime et, tour à tour annule, par une expérience circulaire, les notions d'homme, de Dieu, de nature, pour affirmer finalement l'homme intégral, " l'homme unique dans son genre ". Dans le cas de Lautréamont, c'est à une expérience non moins centrale que nous assistons, recherche d'une droiture par le détour qu'est l'écriture, travail géant d'un être enfoui qui peu à peu se lève, s'édifie et à la fin apparaît au jour, prêt à se confondre avec le jour. Seulement, dans cette expérience qu'est Maldoror, le travail s'accomplit à l'intérieur même de l'œuvre : par la gravitation des thèmes, la trituration des images, le retour et la transformation des mots, l'obsession et la métamorphose des motifs - ce qui veut dire qu'ici, " l'espérance d'une tête ", la promesse d'une lucidité ironique, se confond avec la genèse d'une forme.

09/1990

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Littérature française

Premiers récits : le Mythe d’Ulysse. Suivi de L’Idylle (1936) et du Dernier Mot (1935)

A partir de 1932, Maurice Blanchot, journaliste politique, critique littéraire, écrivain à part, a poursuivi une recherche littéraire exigeante qui, à travers de multiples transformations (dont Thomas le Solitaire de 1931-1937), n'aboutira qu'en mai 1940 à Thomas l'Obscur, grand roman dont on a aussitôt remarqué la singularité. Entre-temps, le futur romancier a interrompu ce travail "interminable" (dira-t-il) pour rédiger trois récits brefs, dont le premier, "Le Mythe d'Ulysse" , est demeuré inédit à ce jour, et dont les deux autres, "L'Idylle" et "Le Dernier Mot" , ne seront connus que sous une forme modifiée en 1947. Dans les archives personnelles de l'écrivain sont restées cependant les versions inaugurales de ces trois textes, et ce sont elles dont nous proposons ici la transcription, pour donner ainsi à lire ou à relire ces premiers récits d'un auteur encore confidentiel. "Je vous demande donc de vous rappeler ceci pour bien conduire vos observations : le dernier mot ne peut être un mot, ni l'absence de mot, ni autre chose qu'un mot. Si je me brise sur un bégaiement, j'aurai à rendre des comptes au sommeil, je me réveillerai et tout sera à recommencer".

09/2023

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Littérature française

La communauté inavouable

Il semble désuet de parler de communauté. Notion vague qui renvoie nostalgiquement à un passé lointain où des groupes restreints constituaient l'essentiel du fait social. Et les temps modernes témoignent ou paraissent témoigner non seulement de la perte définitive de l'idée de communauté, mais de l'oubli de ce qui s'est perdu avec cette perte et cependant de ce qui s'est maintenu dans cette perte même. Ce qui s'est maintenu et qu'il est nécessaire de redécouvrir, c'est une exigence ancienne et nouvelle qui concerne l'avenir. Qu'un écrivain, aussi important et, il faut le dire, aussi méconnu que Georges Bataille, ait été fasciné par cette recherche où se jouait, avec son propre sort, le destin de la communauté, du communisme et de la communication, voilà ce qu'on a en général négligé et que Maurice Blanchot, à partir d'un essai de Jean-Luc Nancy, s'est efforcé de retrouver, puis de mettre en lumière en montrant (en essayant de montrer) les voies qui nous ont été ouvertes par l'échec de plusieurs tentatives qu'il a suscitées et qui n'étaient pas destinées à réussir (Contre-attaque, Acéphale, le Collège socratique). Mais de quelle communauté s'agit-il ? Qu'est-ce qui se cache ou se dérobe sous ce nom de communauté ? Et comment un événement aussi singulier que celui de Mai 68 et aussi apparemment banal que la manifestation de Charonne peuvent-ils nous aider à poser cette question et à concevoir certaines réponses possibles ? Enfin, comment un récit, tel que celui que Marguerite Duras a intitulé La Maladie de la mort et qui semble, du moins à une lecture superficielle, le plus éloigné des enjeux dont nous apprenons ici à reconnaître l'importance, peut-il à son tour nous ouvrir des perspectives nouvelles, dans la mesure où il nous met en présence de la plus inavouable des communautés, par le biais d'une écriture surprenante où la communication littéraire s'expose en même temps qu'elle s'abolit ? Voilà quelques-unes des interrogations, parmi d'autres, que nous impose la lecture de ce livre. Car c'est finalement notre temps lui-même qui est interrogé dans son avenir menacé, avenir énigmatique où vacille la possibilité d'un futur. La Communauté inavouable est paru en 1984. La Maladie de la mort, de Marguerite Duras, est également disponible en numérique.

01/1983

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Littérature française

L'entretien infini

"Ecrire, l'exigence d'écrire : non plus l'écriture qui s'est toujours mise (par une nécessité nullement évitable) au service de la parole ou de la pensée dite idéaliste, c'est-à-dire moralisante, mais l'écriture qui, par sa force propre lentement libérée (force aléatoire d'absence), semble ne se consacrer qu'à elle-même qui reste sans identité et, peu à peu, dégage des possibilités tout autres, une façon anonyme, distraite, différée et dispersée d'être en rapport par laquelle tout est mis en cause, et d'abord l'idée de Dieu, du Moi, du Sujet, puis de la Vérité et de l'Un, puis l'idée du Livre et de l'Ouvre, en sorte que cette écriture (entendue dans sa rigueur énigmatique), loin d'avoir pour but le Livre, en marquerait plutôt la fin : écriture qu'on pourrait dire hors discours, hors langage".

11/1969

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Critique littéraire

La condition critique. Articles (1945-1998)

De Faux Pas (1943) à Une Voix venue d'ailleurs (2002). Maurice Blanchot, de son vivant, a recueilli la plupart de ses articles critiques dans ses livres. Il en laissa pourtant certains de côté. Ce sont ces textes que nous avons entrepris de publier. Une première série a donné le volume des Chroniques littéraires du Journal des débats, 1941-1944. Le lecteur trouvera ici la suite : l'ensemble des articles de critique littéraire que publia Blanchot de 1945 à sa mort sans les reprendre dans ses livres. Nous y avons ajouté les textes publiés dans certains courts volumes aujourd'hui indisponibles. Figurent également quelques prières d'insérer signées par Blanchot lors de la publication de ses propres fictions. Voici donc rassemblées des chroniques de presse, des chroniques de revue ou des pièces de circonstance, réponses aux enquêtes, hommages aux disparus. Ou encore ces lettres, qui se firent de plus en plus fréquentes au fil du temps : les adressant aux comités de direction de revues ou aux responsables d'ouvrages collectifs, Blanchot y invoque l'impossibilité où il se trouve de répondre à la demande d'une contribution, mais cette manière d'excuse devient un texte à part entière. Ces miscellanées permettent de découvrir un autre Blanchot. Elles échappent parfois aux motifs dominants de sa pensée. Elles permettent aussi d'en suivre les réélaborations successives. Levinas, Bataille, Mascolo, Derrida, la critique, la Bible, la politique sont là. Sartre, Malraux, Thomas Mann, Beckett, Michaux, Merleau-Ponty, l'affaire Dreyfus aussi. Mais il arrive à ces textes de porter sur des auteurs et des sujets inattendus : Cyrano de Bergerac, Fourier, Adamov, Gracq, Lowry, Caillois, le merveilleux, les prix littéraires, la science-fiction...

09/2010

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Littérature française (poches)

Aminadab

"Il faisait grand jour. Thomas qui jusque-là avait été seul vit avec plaisir un homme d'aspect robuste, tranquillement occupé à balayer devant sa porte. Le rideau de fer du magasin était à demi levé. Thomas se pencha un peu et aperçut à l'intérieur une femme couchée dans un lit qui tenait toute la place laissée libre par les autres meubles. Le visage de la femme, quoique tourné vers le mur, n'échappait pas à la vue : doux et fiévreux, tourmenté et pourtant déjà gagné par le repos, voilà ce qu'il était, Thomas se redressa. Il n'avait qu'à continuer sa route. Mais l'homme qui balayait l'interpella : Entrez, dit-il tandis que son bras se tendait vers la porte et indiquait le chemin à suivre".

05/2004

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Critique littéraire

Chroniques littéraires du Journal des débats. Avril 1941-août 1944

"Jamais Maurice Blanchot n'aura écrit autant de chroniques littéraires que pendant ces années de guerre. Entre avril 1941 et août 1944, chaque semaine, un article recense un ou plusieurs livres récemment parus : romans, poèmes, essais donnent lieu à une réflexion singulière, toujours plus sûre de sa propre rhétorique, livrée davantage à l'écho de l'impossible ou aux sirènes de la disparition. Une critique de jugement ouvre la voie à une critique d'interprétation. Entre les circonstances de la guerre, ce qu'elles rendent possible ou impénétrable, et les fondements de l'acte littéraire, variables au gré des références classiques ou modernes qu'il emprunte, ce sont aussi les théories que Blanchot développera parfois bien plus tard, de La Part du feu à L'Entretien infini et même à L'Ecriture du désastre, qui se trouvent ici esquissées. Non sans contradictions ni pas de côté, et dans la certitude fiévreuse d'une oeuvre qui commence. Environ un tiers de ces chroniques avait déjà été repris dans Faux Pas, en 1943. C'est tout le reste que nous éditons ici. On y lira des textes sur Dante, Rabelais, Descartes, Montesquieu, Blake, Hoffmann, Jarry ou encore Joyce... On y verra revenir Giraudoux, Mallarmé, Valéry, les surréalistes français et les romantiques allemands. Ces articles révèlent la généalogie d'un critique qui a transformé l'occasion de la chronique en nécessité de la pensée". Christophe Bident.

10/2007

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Sciences politiques

Chroniques politiques des années trente (1931-1940)

Cette édition présente pour la première fois les articles politiques signés par Maurice Blanchot dans l'entre-deux-guerres. Avant même d'adresser à Jean Paulhan son premier roman Thomas l'obscur (Gallimard, 1941), Blanchot était déjà l'auteur de plusieurs centaines d'articles destinés à des publications telles que La Revue Universelle, Le Journal des Débats, Le Rempart, Aux Ecoutes, Combat et L'Insurgé. Véritable chronique des années trente, ces articles témoignent de la volonté de ressaisir dans l'actualité les moyens d'agir sur elle. Blanchot voudrait en finir avec la "France corrompue" et affirme, comme pour précipiter le destin des mouvements "non-conformistes" de l'époque, que seule la révolution est urgente et "nécessaire" . Ce volume offre aux Ecrits politiques, 1953-1993 (Cahiers de La NRF, 2008), la contradiction de "l'autre Blanchot" (Michel Surya, Tel, 2015), dont le positionnement politique, pour être inverse, n'en est pas moins radical.

04/2017

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Histoire de France

Mai 68, révolution par l'idée

"Au printemps 1968, dans les rues de Paris, une révolution de la révolution a donc eu lieu, juge Blanchot, qui nous invite à vivre et à penser les luttes politiques hors de tout horizon d'une prise de pouvoir, en accord avec l'injonction marxienne à "la révolution en permanence"". Jean-François Hamel et Eric Hoppenot.

04/2018

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Littérature française (poches)

L'arrêt de mort

Jamais un livre n'aura été, à ce point, l'espace éprouvé de sa loi. Souveraine gravité de l'arrêt de mort ! L'implacable sentence, l'infaillible décret s'abat, comme un couperet, sur chacune de ses pages et, une fois au moins, de la manière la plus visible, non pour séparer en deux parties presque égales, le récit mais, au contraire, pour marquer de sa coupure le passage de l'une à l'autre, de la vie à la mort afin de les confondre ensuite. Il y aura, désormais, ce qui s'est écrit avant l'arrêt, le redoutant et, cependant, fasciné, tournant autour et ce qui s'est écrit après - en même temps ? -, l'acceptant, le subissant ou mieux, l'appliquant. A l'image, peut-être de ce qui, à la suite de "ce profond coup de hache ", s'est creusé au milieu de la paume de J. "...et si cette ligne s'appelle bien ligne de chance, je dois dire que son aspect rendait cette chance tragique ". La loi est regard de la mort. Trois personnages - une même irréfrénable passion - vont vivre et mourir de l'humanité infinie et de la glaciale cruauté de ce regard ; entourés de quelques témoins occasionnels, garants de la plausibilité de l'histoire, vont vivre la mort de l'autre et mourir de leur propre mort. Loi de l'univers et du livre. "Ce qui arriva était arrivé depuis longtemps. " Et quelle est cette parole de mort qui ne serait point silence ? "L'extraordinaire commence au moment où je m'arrête. "

11/1998

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Revues

Roman 20-50 N° 70, décembre 2020 : Maurice Blanchot. Thomas l'Obscur, Aminadad et Le Très-Haut

Ce volume propose des lectures inédites d'une partie relativement peu connue de l'oeuvre de Blanchot (hormis Thomas l'Obscur), ses premiers romans, Aminadab, Thomas l'Obscur et Le Très Haut. Les études proposées analysent les différents romans notamment dans leur contexte historique et philosophique. Elles mettent également en exergue la singularité esthétique d'une des oeuvres les plus originales du XXe siècle.

05/2021

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Critique

Observer la vie littéraire. Etudes littéraires et numériques

Durant dix années, le Labex OBVIL a réuni chercheurs en littérature et en informatique pour produire des bibliothèques numériques, des applications et plateformes destinées à la fouille des données. Ce chantier introduit de nouvelles pratiques en philologie, en histoire littéraire, en stylistique.

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Critique

Observer la vie littéraire. Etudes littéraires et numériques

Durant dix années, le Labex OBVIL a réuni chercheurs en littérature et en informatique pour produire des bibliothèques numériques, des applications et plateformes destinées à la fouille des données. Ce chantier introduit de nouvelles pratiques en philologie, en histoire littéraire, en stylistique.

12/2022

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Pédagogie

L'autonomie, clé du changement

Comment définir la notion d'autonomie si souvent utilisée notamment dans l'éducation, la formation ? Comment est-elle un chemin d'humanisation pour chacun de nous ? Comment peut-elle être une clé pour construire notre vivre ensemble ? Cet ouvrage s'appuie sur les travaux de Jean Vassileff (1943-1996), pédagogue, économiste,... et initiateur de la Pédagogie du projet en formation, en articulation avec les Histoires de vie. De multiples situations sont à vivre pour construire notre autonomie dans la vie de tous les jours, au-delà de la soumission et des concessions arbitraires. La Pédagogie du projet peut nous aider à les percevoir, les analyser et les faire fructifier pour bâtir un projet de vie personnalisé. Cette potentialité d'une autonomie existentielle est stimulante pour tout être humain en quête du sens de son existence. Cet ouvrage fournit les repères théoriques et pratiques pour, à partir de sa propre histoire de vie, se positionner, pour passer de la question «Qu'est-ce que l'on a fait de moi ?» à la question «Qu'est-ce que je fais de ma vie ?». Il approfondit notamment les notions d'angoisse, de névrose individuelle, de névrose collective, de confiance, d'amour,...

06/2015

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Critique littéraire

Reconnaissances. Antelme, Blanchot, Deleuze

" Reconnaître ? Prédication flottante, évasive. Elle décide pourtant des destins singuliers (on reconnaît un enfant, un mort), des destins collectifs (on reconnaît un Etat, une langue, un peuple), des rapports éthiques (on reconnaît une erreur), des événements métaphysiques (on reconnaît un dieu, une vérité). Quel est précisément ce " on " de la reconnaissance, ce sujet indéfini qui semble préexister à la relation comme au sujet qui l'accomplit et à l'objet qui la reçoit ? Quel mystère entoure l'acte de reconnaître, et pourquoi la question se pose-t-elle, de nos jours plus que jamais ? Comment un besoin minimal de reconnaissance peut-il venir à s'exercer ? Quel mouvement secret emporte l'art et la littérature pour donner un autre retentissement à ces questions ? " Dans son parcours du mouvement infini de la reconnaissance, ce livre rencontre les œuvres de Maurice Blanchot, Robert Antelme et Gilles Deleuze. Blanchot, parce qu'il explore notre désir de reconnaissance toujours déçu, jamais atteint, à l'œuvre dans toute littérature ; Antelme, parce que l'expérience des camps l'a rendu un jour non reconnaissable aux yeux des plus proches et qu'il en a fait la matière du texte le plus célèbre sur le sujet " l'espèce humaine " ; Deleuze enfin, parce qu'il a. exploré la voie joyeuse, insaisissable, de toute œuvre de reconnaissance dans la pensée humaine. Ces trois auteurs n'avaient jamais, à ce jour, encore été associés dans un même texte critique.

11/2003

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Revues

Littératures N° 85/2021 : La langue, organisme vivant. Edition

Ce volume étudie les représentations organiques de la langue, végétales et corporelles, dans les textes théoriques et littéraires du XVIe au XXIe siècle français et occitans. Avec un entretien et un poème inédit de Jocelyn Bonnerave. L'imaginaire organique irrigue les conceptions de la langue, en particulier littéraire, depuis l'Antiquité. Les images végétales ou corporelles servent de matrice pour penser aussi bien son développement que ses modalités d'action ou son esthétique. S'inscrivant dans la réflexion actuelle sur le "sentiment" ou "l'imaginaire" de la langue, ce dossier étudie cette persistance en diachronie longue (XVIe-XXIe siècle). En combinant approches linguistiques, stylistiques et littéraires, il prend comme point de départ le développement de ces images végétales et corporelles chez les poètes du XVIe siècle français et occitans, pour montrer comment elles ressurgissent ensuite régulièrement, étendant leurs repousses aussi bien à travers le style du "drame sérieux" au XVIIIe siècle qu'aujourd'hui, dans les romans de Maurice Blanchot ou les albums de jeunesse, par exemple à travers le motif des lettres faites graines. Ces études sont complétées par un entretien avec le romancier Jocelyn Bonnerave autour de L'Homme bambou, roman dont le style est gagné, peu à peu, par une envahissante "végétalisation" , ainsi que par un poème inédit, "Sansonnets" .

06/2022

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Critique

La monstruosité du langage dans les récits après 1945. Une génération tardive

Samuel Beckett, Maurice Blanchot, Albert Camus et Louis-René des Forêts forment une génération d'écrivains qui renouvelle en profondeur les formes littéraires après la Seconde Guerre mondiale. Cette nouvelle poétique du récit intègre la menace d'une monstruosité du langage, insidieuse et aliénante.

06/2023

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Littérature française (poches)

Pan ou l'Exil littéraire

Un citadin fuit la ville et s'installe en forêt. Il y rencontre le dieu Pan qui, tel Virgile conduisant Dante, le met en contact avec la nature. Cette promenade avec le demi-dieu retrace poétiquement l'initiation d'un profane aux mystères du sacré. Au cours de cette aventure il sera confronté aux quatre éléments naturels : l'eau, le feu, l'air et la terre. Cette charmante escapade conduira le héros - sur les conseils de Pan - à retourner auprès de ses pairs.

01/2010

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Sociologie

Abécédaire de l'autonomie

Cet ouvrage précise la notion d'autonomie qui inspire les démarches éducatives tout au long de la vie. Il s'appuie sur les notions concourant à l'autonomie tant au niveau personnel que sociétal. Parmi les termes travaillés : Autonomie, Aliénation, Amour, (Dépasser l') Angoisse, Arts Martiaux, Albert Camus, Changement, Conscience, Cordon ombilicale, Corps – légèreté – transcendance…

02/2019

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Littérature étrangère

Maurice ou Le cabanon du pêcheur

En 1820, deux ans après la parution de Frankenstein, Mary Shelley traverse une profonde dépression : depuis son arrivée en Italie avec Shelley, elle a perdu trois de ses quatre enfants et la situation matérielle du couple est difficile. C'est alors qu'elle rencontre à Pise la petite Laurette, fille de son amie lady Mountcashell, exilée comme elle. Pour le onzième anniversaire de la fillette, elle lui offre un petit conte intitulé Maurice or the Fishers Cot. Elle en envoie également un exemplaire à son père, l'éditeur londonien William Godwin, mais ce dernier le juge trop bref pour la publication. Depuis, on croyait le manuscrit perdu... C'est seulement en 1997, dans un vieux palais de San Marcello Pistoiese, en Toscane, que Cristina Dazzi, qui n'est autre que l'arrière-arrière-arrière-petite-nièce de Laurette, retrouvera tout à fait par hasard ce conte romantique. Maurice, l'histoire émouvante d'une enfance volée, est donc publié pour la première fois en langue française, avec une postface de Claire Tomalin qui donne un éclairage littéraire, psychologique et historique du texte.

06/2001

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Humour

Résidence Autonomie

Bienvenue dans la Résidence Autonomie ! Quoique le mot "autonomie" est un tantinet exagéré. En réalité, cet établissement pour personnes âgées est l'ultime étape avant l'entrée en Ehpad. Envoyé par Pôle Emploi, Marc apprend les fondamentaux du métier. Se chausser d'une paire de baskets, parler fort en entrant dans la chambre des résidents (il a parfois l'impression qu'ils se livrent à un concours de surdité) et ne pas oublier de mettre le frein sur un déambulateur (pour éviter les chutes, c'est mieux). Ensuite, il lui reste le plus difficile : gérer les relations avec les pensionnaires, entre ceux qui mettent la télé à fond, celui qui l'insulte et celui qui le drague gentiment, sans parler des embouteillages de déambulateurs devant l'entrée de la cantine (évidemment, ils ne sont pas équipés de marche arrière). Entre rire jaune et humour noir, Eric Salch, l'auteur des Look Book, lève le voile sur le quotidien des pensionnaires de ce type de résidence, dans une tragi-comédie qui nous tend le miroir sans complaisance de la situation des vieux... pardon, des "seniors" dans notre société.

05/2023